by Jules Verne
Le 6 juillet, vers trois heures du soir, I'Abraham Lincoln, à quinze milles dans le sud, doubla cet îlot solitaire, ce roc perdu à l'extrémité du continent américain, auquel des marins hollandais imposèrent le nom de leur villa natale, le cap Horn. La route fut donnée vers le nord-ouest, et le lendemain, l'hélice de la frégate battit enfin les eaux du Pacifique.
« Ouvre l'oeil ! ouvre l'oeil ! » répétaient les matelots de l 'Abraham Lincoln.
Et ils l'ouvraient démesurément. Les yeux et les lunettes, un peu éblouis, il est vrai, par la perspective de deux mille dollars, ne restèrent pas un instant au repos. Jour et nuit, on observait la surface de l'Océan, et les nyctalopes, dont la faculté de voir dans l'obscurité accroissait les chances de cinquante pour cent, avaient beau jeu pour gagner la prime.
Moi, que l'appât de l'argent n'attirait guère, je n'étais pourtant pas le moins attentif du bord. Ne donnant que quelques minutes au repas, quelques heures au sommeil, indifférent au soleil ou à la pluie, je ne quittais plus le pont du navire. Tantôt penché sur les bastingages du gaillard d'avant, tantôt appuyé à la lisse de l'arrière, je dévorais d'un oeil avide le cotonneux sillage qui blanchissait la mer jusqu'à perte de vue ! Et que de fois j'ai partagé l'émotion de l'état-major, de l'équipage, lorsque quelque capricieuse baleine élevait son dos noirâtre au-dessus des flots. Le pont de la frégate se peuplait en un instant. Les capots vomissaient un torrent de matelots et d'officiers. Chacun, la poitrine haletante, l'oeil trouble, observait la marche du cétacé. Je regardais, je regardais à en user ma rétine, à en devenir aveugle, tandis que Conseil, toujours phlegmatique, me répétait d'un ton calme :
« Si monsieur voulait avoir la bonté de moins écarquiller ses yeux, monsieur verrait bien davantage ! »
Mais, vaine émotion ! L'Abraham-Lincoln modifiait sa route, courait sur l'animal signalé, simple baleine ou cachalot vulgaire, qui disparaissait bientôt au milieu d'un concert d'imprécations !
Cependant, le temps restait favorable. Le voyage s'accomplissait dans les meilleures conditions. C'était alors la mauvaise saison australe, car le juillet de cette zone correspond à notre janvier d'Europe ; mais la mer se maintenait belle, et se laissait facilement observer dans un vaste périmètre.
Ned Land montrait toujours la plus tenace incrédulité ; il affectait même de ne point examiner la surface des flots en dehors de son temps de bordée du moins quand aucune baleine n'était en vue. Et pourtant sa merveilleuse puissance de vision aurait rendu de grands services. Mais, huit heures sur douze, cet entêté Canadien lisait ou dormait dans sa cabine. Cent fois, je lui reprochai son indifférence.
« Bah ! répondait-il, il n'y a rien, monsieur Aronnax, et y eût-il quelque animal, quelle chance avons-nous de l'apercevoir ? Est-ce que nous ne courons pas à l'aventure ? On a revu, dit-on, cette bête introuvable dans les hautes mers du Pacifique, je veux bien l'admettre, mais deux mois déjà se sont écoulés depuis cette rencontre, et à s'en rapporter au tempérament de votre narwal, il n'aime point à moisir longtemps dans les mêmes parages ! Il est doué d'une prodigieuse facilité de déplacement. Or, vous le savez mieux que moi, monsieur le professeur, la nature ne fait rien à contre sens, et elle ne donnerait pas à un animal lent de sa nature la faculté de se mouvoir rapidement, s'il n'avait pas besoin de s'en servir. Donc, si la bête existe, elle est déjà loin ! »
A cela, je ne savais que répondre. Évidemment, nous marchions en aveugles. Mais le moyen de procéder autrement ? Aussi, nos chances étaient-elles fort limitées. Cependant, personne ne doutait encore du succès, et pas un matelot du bord n'eût parié contre le narwal et contre sa prochaine apparition.
Le 20 juillet, le tropique du Capricorne fut coupé par 105° de longitude, et le 27 du même mois, nous franchissions l'équateur sur le cent dixième méridien. Ce relèvement fait, la frégate prit une direction plus décidée vers l'ouest, et s'engagea dans les mers centrales du Pacifique.
Le commandant Farragut pensait, avec raison, qu'il valait mieux fréquenter les eaux profondes, et s'éloigner des continents ou des îles dont l'animal avait toujours paru éviter l'approche, « sans doute parce qu'il n'y avait pas assez d'eau pour lui ! » disait le maître d'équipage. La frégate passa donc au large des Pomotou, des Marquises, des Sandwich, coupa le tropique du Cancer par 132° de longitude, et se dirigea vers les mers de Chine.
Nous étions enfin sur le théâtre des derniers ébats du monstre ! Et, pour tout dire, on ne vivait plus à bord. Les coeurs palpitaient effroyablement, et se préparaient pour l'avenir d'incurables anévrismes. L'équipage entier subissait une surexcitation nerveuse, dont je ne saurais donner l'idée. On ne mangeait pas, on ne dormait plus. Vingt fois par jour, une erreur d'appréciation, une illusion d'optique de quelque matelot perché sur les barres, causaient d'intolérables douleurs, et ces émotions, vingt fois répétées, nous maintenaient dans un état d'éréthisme trop violent pour ne pas amener une réaction prochaine.
Et en effet, la réaction ne tarda pas à se produire. Pendant trois mois, trois mois dont chaque jour durait un siècle ! l' Abraham-Lincoln sillonna toutes les mers septentrionales du Pacifique, courant aux baleines signalées, faisant de brusques écarts de route, virant subitement d'un bord sur l'autre, s'arrêtant soudain, forçant ou renversant sa vapeur, coup sur coup, au risque de déniveler sa machine, et il ne laissa pas un point inexploré des rivages du Japon à la côte américaine. Et rien ! rien que l'immensité des flots déserts ! Rien qui ressemblât à un narwal gigantesque, ni à un îlot sous-marin, ni à une épave de naufrage, ni à un écueil fuyant, ni à quoi que ce fût de surnaturel !
La réaction se fit donc. Le découragement s'empara d'abord des esprits, et ouvrit une brèche à l'incrédulité. Un nouveau sentiment se produisit à bord, qui se composait de trois dixièmes de honte contre sept dixièmes de fureur. On était « tout bête » de s'être laissé prendre à une chimère, mais encore plus furieux ! Les montagnes d'arguments entassés depuis un an s'écroulèrent à la fois, et chacun ne songea plus qu'à se rattraper aux heures de repas ou de sommeil du temps qu'il avait si sottement sacrifié.
Avec la mobilité naturelle à l'esprit humain, d'un excès on se jeta dans un autre. Les plus chauds partisans de l'entreprise devinrent fatalement ses plus ardents détracteurs. La réaction monta des fonds du navire, du poste des soutiers jusqu'au carré de l'état-major, et certainement, sans un entêtement très particulier du commandant Farragut, la frégate eût définitivement remis le cap au sud.
Cependant, cette recherche inutile ne pouvait se prolonger plus longtemps. L'Abraham-Lincoln n'avait rien à se reprocher, ayant tout fait pour réussir. Jamais équipage d'un bâtiment de la marine américaine ne montra plus de patience et plus de zèle ; son insuccès ne saurait lui être imputé ; il ne restait plus qu'à revenir.
Une représentation dans ce sens fut faite au commandant. Le commandant tint bon. Les matelots ne cachèrent point leur mécontentement, et le service en souffrit. Je ne veux pas dire qu'il y eut révolte à bord, mais après une raisonnable période d'obstination, le commandant Farragut comme autrefois Colomb, demanda trois jours de patience. Si dans le délai de trois jours, le monstre n'avait pas paru, l'homme de barre donnerait trois tours de roue, et l'Abraham-Lincoln ferait route vers les mers européennes.
Cette promesse fut faite le 2 novembre. Elle eut tout d'abord pour résultat de ranimer les défaillances de l'équipage. L'Océan fut observé avec une nouvelle attention. Chacun voulait lui jeter ce dernier coup d'oeil dans lequel se résume tout le souvenir. Les lunettes fonctionnèrent avec une activité fiévreuse. C'était un suprême défi porté au narwal géant, et celui-ci ne pouvait raisonnablement se dispenser de répondre à cette sommation « à comparaître ! »
Deux jours se passèrent. L'Abraham-Lincoln se tenait sous petite vapeur. On employait mille moyens pour éveiller l'attention ou stimuler l'apathie de l'animal, au cas où il se fût rencontré dans ces parages. D'énormes quartiers de lard furent mis à la traîne pour la plus grande satisfaction des requins, je dois
le dire. Les embarcations rayonnèrent dans toutes les directions autour de l'Abraham-Lincoln , pendant qu'il mettait en panne, et ne laissèrent pas un point de mer inexploré. Mais le soir du 4 novembre arriva sans que se fût dévoilé ce mystère sous-marin.
Le lendemain, 5 novembre, à midi, expirait le délai de rigueur. Après le point, le commandant Farragut, fidèle à sa promesse, devait donner la route au sud-est, et abandonner définitivement les régions septentrionales du Pacifique.
La frégate se trouvait alors par 31°15' de latitude nord et par 136°42' de longitude est. Les terres du Japon nous restaient à moins de deux cents milles sous le vent. La nuit approchait. On venait de piquer huit heures. De gros nuages voilaient le disque de la lune, alors dans son premier quartier. La mer ondulait paisiblement sous l'étrave de la frégate.
En ce moment, j'étais appuyé à l'avant, sur le bastingage de tribord. Conseil, posté près de moi, regardait devant lui. L'équipage, juché dans les haubans, examinait l'horizon qui se rétrécissait et s'obscurcissait peu à peu. Les officiers, armes de leur lorgnette de nuit, fouillaient l'obscurité croissante. Parfois le sombre Océan étincelait sous un rayon que la lune dardait entre la frange de deux nuages. Puis, toute trace lumineuse s'évanouissait dans les ténèbres.
En observant Conseil, je constatai que ce brave garçon subissait tant soit peu l'influence générale. Du moins, je le crus ainsi. Peut-être, et pour la première fois, ses nerfs vibraient-ils sous l'action d'un sentiment de curiosité.
« Allons, Conseil, lui dis-je, voilà une dernière occasion d'empocher deux mille dollars.
Que monsieur me permette de le lui dire, répondit Conseil, je n'ai jamais compté sur cette prime, et le gouvernement de l'Union pouvait promettre cent mille dollars, il n'en aurait pas été plus pauvre.
Tu as raison, Conseil. C'est une sotte affaire, après tout, et dans laquelle nous nous sommes lancés trop légèrement. Que de temps perdu, que d'émotions inutiles ! Depuis six mois déjà, nous serions rentrés en France...
Dans le petit appartement de monsieur, répliqua Conseil, dans le Muséum de monsieur ! Et j'aurais déjà classé les fossiles de monsieur ! Et le babiroussa de monsieur serait installé dans sa cage du Jardin des Plantes, et il attirerait tous les curieux de la capitale !
Comme tu dis, Conseil, et sans compter, j'imagine, que l'on se moquera de nous !
Effectivement, répondit tranquillement Conseil, je pense que l'on se moquera de monsieur. Et, faut-il le dire... ?
Il faut le dire, Conseil.
Eh bien, monsieur n'aura que ce qu'il mérite !
Vraiment !
Quand on a l'honneur d'être un savant comme monsieur, on ne s'expose pas... »
Conseil ne put achever son compliment. Au milieu du silence général, une voix venait de se faire entendre. C'était la voix de Ned Land, et Ned Land s'écriait :
« Ohé ! la chose en question, sous le vent, par le travers à nous ! »
VI. À TOUTE VAPEUR
A ce cri, l'équipage entier se précipita vers le harponneur, commandant, officiers, maîtres, matelots, mousses, jusqu'aux ingénieurs qui quittèrent leur machine, jusqu'aux chauffeurs qui abandonnèrent leurs fourneaux. L'ordre de stopper avait été donné, et la frégate ne courait plus que sur son erre.
L'obscurité était profonde alors, et quelques bons que fussent les yeux du Canadien, je me demandais comment il avait vu et ce qu'il avait pu voir. Mon coeur battait à se rompre.
Mais Ned Land ne s'était pas trompé, et tous, nous aperçûmes l'objet qu'il indiquait de la main.
A deux encablures de l'Abraham-Lincoln et de sa hanche de tribord, la mer semblait être illuminée par dessus. Ce n'était point un simple phénomène de phosphorescence, et l'on ne pouvait s'y tromper. Le monstre, immergé à quelques toises de la surface des eaux, projetait cet éclat très intense, mais inexplicable, que mentionnaient les rapports de plusieurs capitaines. Cette magnifique irradiation devait être produite par un agent d'une grande puissance éclairante. La partie lumineuse décrivait sur la mer un immense ovale très allongé, au centre duquel se condensait un foyer ardent dont l'insoutenable éclat s'éteignait par dégradations successives.
« Ce n'est qu'une agglomération de molécules phosphorescentes, s'écria l'un des officiers.
Non, monsieur, répliquai-je avec conviction. Jamais les pholades ou les salpes ne produisent une si puissante lumière. Cet éclat est de nature essentiellement électrique... D'ailleurs, voyez, voyez ! il se déplace ! il se meut en avant, en arrière ! il s'élance sur nous ! »
Un cri général s'éleva de la frégate.
« Silence ! dit le commandant Farragut. La barre au vent, toute ! Machine en arrière ! »
Les matelots se précipitèrent à la barre, les ingénieurs à leur machine. La vapeur fut immédiatement renversée et l'Abraham-Lincoln , abattant sur bâbord, décrivit un demi-cercle.
« La barre droite ! Machine en avant ! » cria le commandant Farragut.
Ces ordres furent exécutés, et la frégate s'éloigna rapidement du foyer lumineux.
Je me trompe. Elle voulut s'éloigner, mais le surnaturel animal se rapprocha avec une vitesse double de la sienne.
Nous étions haletants. La stupéfaction, bien plus que la crainte nous tenait muets et immobiles. L'animal nous gagnait en se jouant. Il fit le tour de la frégate qui filait alors quatorze noeuds. et l'enveloppa de ses nappes électriques comme d'une poussière lumineuse. Puis il s'éloigna de deux ou trois milles, laissant une traînée phosphorescente comparable aux tourbillons de vapeur que jette en arrière la locomotive d'un express. Tout d'un coup. des obscures limites de l'horizon, où il alla prendre son élan, le monstre fonça subitement vers l'Abraham-Lincoln avec une effrayante rapidité, s'arrêta brusquement à vingt pieds de ses précintes, s'éteignit non pas en s'abîmant sous les eaux, puisque son éclat ne subit aucune dégradation mais soudainement et comme si la source de ce brillant effluve se fût subitement tarie ! Puis, il reparut de l'autre côté du navire, soit qu'il l'eût tourné, soit qu'il eût glissé sous sa coque. A chaque instant une collision pouvait se produire, qui nous eût été fatale.
Cependant, je m'étonnais des manoeuvres de la frégate. Elle fuyait et n'attaquait pas. Elle était poursuivie, elle qui devait poursuivre, et j'en fis l'observation au commandant Farragut. Sa figure, d'ordinaire si impassible, était empreinte d'un indéfinissable étonnement.
« Monsieur Aronnax, me répondit-il, je ne sais à quel être formidable j'ai affaire, et je ne veux pas risquer imprudemment ma frégate au milieu de cette obscurité. D'ailleurs, comment attaquer l'inconnu, comment s'en défendre ? Attendons le jour et les rôles changeront.
Vous n'avez plus de doute, commandant, sur la nature de l'animal ?
Non, monsieur, c'est évidemment un narwal gigantesque, mais aussi un narwal électrique.
Peut-être, ajoutai-je, ne peut-on pas plus l'approcher qu'une gymnote ou une torpille !
En effet, répondit le commandant, et s'il possède en lui une puissance foudroyante, c'est à coup sûr le plus terrible animal qui soit jamais sorti de la main du Créateur. C'est pourquoi, monsieur, je me tiendrai sur mes gardes. »
Tout l'équipage resta sur pied pendant la nuit. Personne ne songea à dormir. L'Abraham-Lincoln, ne pouvant lutter de vitesse, avait modéré sa marche et se tenait sous petite vapeur. De son côté, le narwal, imitant la frégate, se laissait bercer au gré des lames, et semblait décidé à ne point abandonner le théâtre de la lutte.
Vers minuit, cependant, il disparut, ou, pour employer une expression plus juste, il « s'éteignit » comme un gros ver luisant. Avait-il fui ? Il fallait le craindre, non pas l'espérer. Mais à une heure moins sept minutes du matin, un sifflement assourdissant se fit entendre, semblable à celui que produit une colonne d'eau, chassée avec une extrême violence.
Le commandant Farragut, Ned Land et moi, nous étions alors sur la dunette, jetant d'avides regards à travers les profondes ténèbres.
« Ned Land, demanda le commandant, vous avez so
uvent entendu rugir des baleines ?
Souvent, monsieur, mais jamais de pareilles baleines dont la vue m'ait rapporté deux mille dollars.
En effet, vous avez droit à la prime. Mais, dites-moi, ce bruit n'est-il pas celui que font les cétacés rejetant l'eau par leurs évents ?
Le même bruit, monsieur, mais celui-ci est incomparablement plus fort. Aussi, ne peut-on s'y tromper. C'est bien un cétacé qui se tient là dans nos eaux. Avec votre permission, monsieur, ajouta le harponneur, nous lui dirons deux mots demain au lever du jour.
S'il est d'humeur à vous entendre, maître Land, répondis-je d'un ton peu convaincu.
Que je l'approche à quatre longueurs de harpon, riposta le Canadien, et il faudra bien qu'il m'écoute !
Mais pour l'approcher, reprit le commandant, je devrai mettre une baleinière à votre disposition ?
Sans doute, monsieur.
Ce sera jouer la vie de mes hommes ?
Et la mienne ! » répondit simplement le harponneur.
Vers deux heures du matin le foyer lumineux reparut, non moins intense, à cinq milles au vent de l'Abraham-Lincoln. Malgré la distance, malgré le bruit du vent et de la mer, on entendait distinctement les formidables battements de queue de l'animal et jusqu'à sa respiration haletante. Il semblait qu'au moment où l'énorme narwal venait respirer à la surface de l'océan, l'air s'engouffrait dans ses poumons, comme fait la vapeur dans les vastes cylindres d'une machine de deux mille chevaux.
« Hum ! pensai-je, une baleine qui aurait la force d'un régiment de cavalerie, ce serait une jolie baleine ! »
On resta sur le qui-vive jusqu'au jour, et l'on se prépara au combat. Les engins de pêche furent disposés le long des bastingages. Le second fit charger ces espingoles qui lancent un harpon à une distance d'un mille, et de longues canardières à balles explosives dont la blessure est mortelle, même aux plus puissants animaux. Ned Land s'était contenté d'affûter son harpon, arme terrible dans sa main.