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Opération bague au doigt

Page 11

by Lynda Curnyn


  Seule et célibataire.

  Il faut vraiment harponner Kirk… et vite !

  Voilà pourquoi je me retrouve le lendemain pendant la pause en train d’écouter religieusement Michelle me décrire la troisième et dernière étape : prendre possession du terrain.

  En d’autres termes, il faut que je réussisse à m’immiscer si bien dans la vie de Kirk qu’il ne sache plus où finit sa vie et où commence la mienne !

  En un mot, je dois devenir sa femme… dans tous les sens du terme.

  Je commence par passer de plus en plus de temps chez lui. Il m’arrive même de lui faire une surprise pour le dîner lorsqu’il rentre du boulot. Bien entendu, je prévois des tagliatelles à la marinara (après le fiasco de la viande, je ne prends plus de risques), mais il a l’air très heureux de trouver quelqu’un qui l’attend à la maison avec un bon petit plat bien chaud.

  Mais ça ne suffit pas. Dans notre bonne ville de New York, pour être intimement liée à un homme, il n’y a qu’une solution : partager la seule chose qui ait une valeur inestimable : son placard !

  Sur ce terrain, j’ai déjà remporté quelques victoires. J’ai réussi à loger un antihistaminique dans l’armoire à pharmacie et un flacon de gel sur le réservoir d’eau des toilettes. Sans oublier la boîte de tampons modèle « voyage » que j’ai glissée subrepticement dans le panier fourre-tout, sous l’évier. Je crois même que j’ai quelques fringues de sport qui traînent dans les profondeurs de ses tiroirs. Enfin, d’un de ses tiroirs… C'est pour les rares occasions où je ressens le besoin de quitter l’appart pour faire un petit jogging… Mais il me faut encore franchir la ligne de démarcation et utiliser un des tiroirs du coquet petit bureau de sa chambre ou, encore mieux, obtenir une concession à perpétuité dans son placard d’un autre âge.

  Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé ! Depuis que nous sommes ensemble, il m’est arrivé plus d’une fois de laisser traîner derrière moi un soutien-gorge sur le lit, un jean par terre ou une robe accrochée à la porte. Jamais par calcul, mais tout simplement parce que je suis un peu bordélique… Chaque fois que mes affaires commencent à s’accumuler dans son appartement, Kirk se fait un devoir de les rassembler. Et à intervalles réguliers, il me remet un petit baluchon que je rapporte chez moi. Je n’en ai jamais pris ombrage, j’allais dire, au contraire… Il n’y a rien qui m’énerve plus que de m’apercevoir, au moment où je m’habille pour sortir le soir avec des amis, ou pour une audition, que le haut en Stretch noir que j’avais justement décidé de mettre se trouve à quatre arrêts de bus au minimum de chez moi…

  Aujourd’hui, la situation a changé. Il y a plus important dans la vie que de choisir une tenue pour le soir. Par exemple, où vais-je passer le reste de ma vie ? Et plus précisément : avec qui ?

  Je commence à procéder par petites touches pour ne pas éveiller les soupçons. Un jean par-ci, un T-shirt par-là. Je réussis même à planquer une paire de collants dans le bas de son placard à chaussures. En quelques semaines, je réussis à accumuler chez Kirk l’équivalent d’une armoire. Et quand arrive le moment fatidique de la confrontation avec le sac Banana Republic contenant mes fringues de la semaine, je me sens prête à marquer mon territoire.

  Je profite d’un après-midi où Kirk essaie de me coller le sac dans les mains (alors que j’étais venue faire un tour chez lui entre mes deux boulots pour passer un bon moment — je parle de sexe, bien sûr), pour lui dire :

  — Euh, je pourrais peut-être laisser quelques trucs… ici ? Qu’en penses-tu ? Ce serait plus pratique…

  Mon cœur fait un raté en voyant Kirk, pris de panique, changer de visage.

  Après quelques secondes terribles d’un silence plein de non-dits, Kirk me répond avec beaucoup de ménagement :

  — Oui, peut-être, en effet…

  Je me dirige vers l’immense placard qui prend toute la pièce en gambadant derrière Kirk, qui semble en plein brouillard… Il marche comme un automate.

  Il ouvre la porte à glissière et reste planté là, les bras croisés, en pleine contemplation devant la place forte que je m’apprête à prendre d’assaut.

  Je dois avouer que la vue de ce placard me fait baver d’envie. Quand je pense au mien, bourré du haut en bas de Dieu sait quoi… Je suis comme Justin, dès qu’il s’agit de fringues, je suis incapable de jeter. Figurez-vous que j’ai encore la robe de demoiselle d’honneur que je portais pour le mariage de mon frère Sonny, il y a six ans !

  Je me vois déjà intercaler tous les vêtements d’extérieur, que je n’arrive jamais à caser dans mon minuscule placard pendant les mois d’été, entre les rangées de vestons croisés et de Dockers qui sont loin de prendre toute la place (je dirais même plus : c’est un crime de laisser autant de place entre les portemanteaux dans une ville surpeuplée comme New York)…

  Je pense qu’à cette seule évocation j’ai dû inconsciemment retenir ma respiration. Mais mon cycle respiratoire se remet brusquement — et bruyamment — en marche quand j’entends Kirk bredouiller :

  — Peut-être un jean… C’est que je n’ai pas beaucoup de place…

  Je n’en crois pas mes oreilles.

  — Tu as bien dit un jean ? Un jean !

  — Ecoute, Angie, ce n’est pas comme si tu emménageais…

  C’est à ce moment-là que j’ai craqué. Impossible de me retenir. Je lui ai balancé :

  — Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je vis pratiquement toute la semaine ici. Et tous les jours, je prépare mon petit sac, en me demandant si j’aurai besoin d’un pull ou d’un simple corsage le lendemain… Si je peux garder mes sandales ou s’il va pleuvoir. Merci, monsieur Météo ! Heureusement qu’Al Roker se préoccupe un peu de moi, car grâce à lui, je sais si je vais passer la journée à grelotter ou à patauger dans mes chaussures. Finalement, c’est une chance que nous ne sortions pratiquement jamais… Parce que passer mon temps à décider d’avance ce que je dois mettre le soir ou le lendemain, je commence à en avoir par-dessus la tête ! Ras le bol !

  Bon, je reconnais que j’exagère un peu. Mais c’est vrai que, à l’idée d’avoir à préparer mon sac, je deviens folle. Ça me stresse complètement. Ne me demandez pas pourquoi le simple fait de choisir des fringues pour remplir un sac à dos me met dans cet état. Il y a des problèmes plus graves dans le monde. Tenez, par exemple, choisir le nom de votre premier enfant ou de la mutuelle qui va vous pomper toutes vos économies…

  C'est justement ça, mon problème. J’ai besoin d’une vraie vie, une vie où, comme la plupart de mes semblables, je me poserai ce genre de questions.

  Kirk cherche à éviter l’orage.

  — Si on sortait ?

  — La question n’est pas là ! J’ai besoin d’une place digne de ce nom… dans ton placard.

  J’ai failli dire « dans ta vie », mais j’ai opté pour la prudence.

  — Je suis désolé, Angie. Je sais que ce n’est pas juste de t’obliger à faire des allers-retours avec ce sac…

  Et voilà! J’ai réussi à annexer quarante-cinq centimètres de placard pour pendre mes affaires. Parce que Kirk, faute de mieux, a au moins un sens inné de la justice !

  J’aurais préféré que ses motivations soient d’une autre nature, mais, que voulez-vous, une fille doit savoir tirer profit de toutes les situations.

  J’ai raison, non ?

  7

  Ma future nièce vaut bien… quelques sacrifices !

  Ma conquête ne s’arrête pas là…

  J’obtiens d’autres résultats… pas toujours évidents à mesurer.

  Tenez, par exemple, Kirk m’a demandé conseil pour le choix d’un nouveau rideau de douche. Une autre fois, alors qu’il me raccompagnait chez moi un soir, il a entouré mon épaule d’un bras protecteur lorsqu’un type un peu agressif a fait mine de s’approcher de moi.

  Si je vous disais que Kirk a même parlé d’éventuelles vacances ensemble cet hiver…

  Cette nuit-là — une nuit de rêve —, nous étions au lit, lovés l’un contre l’autre sous les c
ouvertures quand il m’a proposé d’aller dans…

  — … un endroit romantique, comme les Bahamas.

  J’ai trouvé ça géant !

  Jusque-là, nous n’étions partis que pour des week-ends improvisés, lorsqu’une accalmie survenait dans l’emploi du temps de Kirk. Nous allions dans les vignes de Long Island, ou dans les montagnes du nord de l’Etat de New York.

  Je ne peux mettre ce nouvel événement sur le compte des seuls caleçons Calvin Klein (ceux qui sont dans le placard de Kirk). Ni sur le fait que Kirk est allé jusqu’à m’autoriser à utiliser un des tiroirs de sa commode (c’est pourtant très significatif, vu qu’il n’y a qu’une seule commode dans l’appartement).

  C'était comme s’il avait enfin pris conscience de la place que j’avais prise dans sa vie.

  Pour ma mère, c’était beaucoup moins évident.

  — Parce qu’il vient avec toi? s’est-elle exclamée après m’avoir convaincue de venir dîner à Brooklyn un dimanche.

  Il faut dire que je m’étais fait un peu désirer — sans doute de crainte que ma mère, parfois un peu autoritaire, ne remette en cause tous les efforts que je faisais dans cette délicate opération d’ouverture de couvercle. La suite m’a hélas donné raison.

  Je me souviens lui avoir répondu sans l’ombre d’une hésitation :

  — Bien sûr !

  C’est immédiatement après que j’ai compris le sens de sa question. Si ma liaison prenait peu à peu une tournure nouvelle, les relations de Kirk avec ma famille étaient restées au plus bas niveau.

  Ma mère s’est contentée de dire :

  — Bon, au point où on en est, tu amènerais Jack l’Eventreur que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Te rends-tu compte que tu n’as pas mis les pieds à Brooklyn depuis plus d’un mois ? Je commence à me faire vieille, Angela, et ta grand-mère ne rajeunit pas non plus. Cela dit, quand je la vois avec cet Artie Matarrazzo, je me demande si elle n’a pas rajeuni de quarante ans.

  — Ils continuent de se voir ?

  — Quoi ? Il vient ici trois ou quatre fois par semaine, maintenant. Il l’emmène au parc, l’accompagne pour faire les courses. Tu ne devineras jamais… L’autre jour, en rentrant, je l’ai trouvé dans mon appartement. Il lui faisait une mise en plis ! Et elle était là, assise, le corsage humide, à cause du shampoing dans l’évier, je suppose. Enfin bref, on voyait tout à travers !

  Ça alors, je n’en reviens pas. Nonnie a l’air drôlement mordue.

  — Et moi, j’étais plantée là, comme une idiote. J’avais l’impression de déranger… Avant, c’était moi qui lui faisais ses mises en plis tous les lundis soir…

  Voilà le vrai problème ! Comme elle n’a plus à s’occuper de Nonnie, elle se sent désormais inutile.

  — Maman, peut-être que tu devrais te trouver une autre occupation, maintenant que Nonnie… a quelqu’un. Je ne sais pas, moi, un hobby…

  — Un hobby ? Que veux-tu que je fasse d’un hobby ? J’ai assez de travail avec les plantations de tomates de ton père…

  Justement… Ça appartenait à mon père. Maman n’a jamais rien eu qui lui appartienne vraiment, et depuis que mon père est parti, on dirait qu’elle veut consacrer le restant de ses jours à entretenir son souvenir.

  — Maman, je te parle de toi. De quoi as-tu envie ?

  Elle me répond simplement :

  — Ma petite fille, j’ai ma famille. Je n’ai besoin de rien d'autre.

  ***

  Apparemment non, me dis-je en arrivant à la maison le dimanche suivant, traînant Kirk dans mon sillage. J’aurais dû être préoccupée en voyant le regard que lui a lancé ma mère. J’aurais dû comprendre qu’elle a pris son absence de la dernière fois — et la raison de cette absence — pour une sorte de trahison vis-à-vis de moi. Mais je peux difficilement lui expliquer que notre relation est en train d’évoluer dans le bon sens. Si je dis à ma mère que je suis pratiquement installée chez Kirk, elle ne verra qu’une chose : que je vis dans le péché, mortel qui plus est !

  Bon, ce n’est pas le moment de penser à tout ça. Vanessa et Sonny occupent le centre de la scène. Vanessa est aux anges tandis que Sonny nous raconte une énième fois qu’il a senti le bébé donner un violent coup de pied hier soir. Ça n’en finit pas !

  — Ce sera un rude gaillard, notre petit bonhomme. Je le sens !

  J’observe la scène d’un œil morne tandis que Joey, Miranda, Tracy, Timmy et même Kirk attendent leur tour pour toucher l’abdomen imposant de Vanessa. En voyant Kirk passer sa large main sur ce ventre lisse et sourire comme un gamin — je suppose que le bébé est en train de répondre à la caresse par un coup de pied —, je me mets à frissonner. On dirait de la peur…

  Pouah ! Je n’ai pas du tout envie de toucher son ventre. Je n’arrête pas de penser à la souffrance que Vanessa devra endurer pour mettre ce bébé au monde…

  — Où est Nonnie ? demande Joey.

  — Dieu seul le sait, commente maman. Elle est partie il y a des heures avec cet Artie Matarrazzo pour faire quelques courses, et je n’ai pas de nouvelles depuis ! Elle était censée me rapporter un peu d’ail pour les champignons farcis. Comment voulez-vous qu’on mange des champignons farcis si je n’ai pas d’ail !

  Kirk en profite pour y aller de son petit compliment sur la cuisine de ma mère.

  — Oh, madame DiFranco, des champignons farcis ? Vous n’auriez pas dû.

  — Vous savez, il n’y a encore rien de sûr.

  Elle s’abstient de le regarder. Heureusement, car ses yeux lancent des éclairs.

  Par chance, Kirk ne s’aperçoit de rien car, au même moment, la porte s’ouvre sur une Nonnie rougissante suivie par un Artie Matarrazzo carrément rouge tomate ! Il trimballe plus de paniers à provisions que ne devrait le faire un homme de quatre-vingt-six ans…

  — Je vois que tout le monde est là, murmure Nonnie à bout de souffle.

  Elle se fend de grands « bonjour ! », s’empressant de distribuer bises et câlins. Quant à Joey, Sonny et même Kirk, ils ont droit à une petite tape sur les fesses…

  De toute évidence, Nonnie n’a pas l’air de lui en vouloir comme maman.

  — Tu as apporté l’ail ? demande ma mère en s’emparant des deux sacs remplis de provisions qu’Artie a toujours dans les mains.

  — Bien sûr.

  Nonnie enlève le foulard qui lui protège les cheveux. C'est bizarre, ses cheveux ont l’air plus épais, plus fournis que d’habitude. Décidément, Artie a de nombreux talents cachés.

  — Artie chéri, l’ail ! lance Nonnie en tendant sa main soigneusement manucurée tandis qu’Artie farfouille dans les poches de son pantalon.

  — Maman, tu aurais dû l’acheter ! dit ma mère en voyant Artie extraire de sa poche droite une poignée de gousses d’ail.

  — Payer pour ça?

  Nonnie s’empare de l’ail en tapotant la joue d’Artie. Cette fois, il ne rougit même pas. Il se contente de sourire, tel Clyde venant de trouver sa Bonnie… Non seulement Artie partage l’affection que lui porte Nonnie, mais il est persuadé comme elle que l’ail est la nourriture des gens du peuple. On doit pouvoir en disposer gratuitement — et si nécessaire, on se sert tout seul !

  — C'est pas possible ! lance ma mère en arrachant l’ail des mains de Nonnie.

  Froissée, elle se rue dans la cuisine.

  — Qu’est-ce qui lui prend ? demande Nonnie.

  Puis elle hausse les épaules, comme si la mauvaise humeur de sa fille ne la concernait pas. Elle n’a pas tort. Si maman est en colère, c’est à cause de moi, ou plus exactement à cause de Kirk. C'est ce que je découvre après que nous avons tous pris place à table.

  Alors que tout le monde est occupé à déguster le contenu de son assiette, maman ouvre les hostilités :

  — Alors, Kirk. Angela m’a dit que vous aviez rendu visite à votre famille récemment ?

  Aïe ! Je ne sais que trop où cette conversation va nous mener.

  — En effet. Je suis encore plus heureux d’y aller depuis que je suis tonton, lance
Kirk, fier comme un coq.

  Ma mère me regarde comme si je lui avais caché une information d’une importance cruciale.

  — C'est vrai ? Et c’est une fille ou un garçon ?

  — Une petite fille, Kimberly. Elle est adorable.

  — Quel âge a-t-elle ? s’informe Vanessa.

  — Dix mois.

  — Ce n’est pas facile, à cet âge. Mais vous habitez bien loin de votre famille, et vous êtes très occupé. Vous ne devez pas leur rendre visite très souvent ?

  — C’est vrai. Mais j’y retourne bientôt. Ma nièce sera baptisée le week-end de la fête du Travail. Ça n’est jamais que dans un mois et demi. Ma sœur Kate vient de m’appeler et m’a demandé d’être le parrain.

  Kirk est absolument radieux.

  Je m’efforce de sourire. Et je finis par y arriver. Mais voici qu’un de ces maudits champignons farcis se coince dans ma gorge lorsque je finis par comprendre que, une fois de plus, Kirk va dans sa famille sans moi. Et puis comment se fait-il qu’il ne m’ait même pas annoncé qu’on lui avait proposé d’être parrain ?

  Ma mère ne s’est aperçue de rien, ou alors elle a fait comme si…

  — Ils ont attendu dix mois pour la baptiser ? s’exclame-t-elle.

  Elle est horrifiée qu’on puisse laisser un bébé sans sacrement pendant si longtemps, et elle n’essaie même pas de le cacher.

  Kirk rit d’un air gêné.

  — A dire vrai, c’est une idée de ma mère. Elle est persuadée que verser de l’eau sur la tête d’un nouveau-né risque de le traumatiser.

  Maman n’en revient pas.

  — Le traumatiser ? Mais s’il était arrivé quelque chose à l’enfant — Dieu l’en préserve — avant d’être admis au sein de l’Eglise, voilà qui aurait été beaucoup plus traumatisant !

  — Maman ! intervient Sonny.

  Il sent bien que si elle continue sur sa lancée, ma mère risque d’offenser mon futur mari.

  — Les choses ont changé aujourd’hui, constate Vanessa.

 

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