Opération bague au doigt

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Opération bague au doigt Page 13

by Lynda Curnyn


  — Quoi ! Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai besoin de jeans…

  — Mais je n’ai rien dit.

  Nous prenons deux cabines côte à côte.

  C’est vrai, Grace ne dira rien. C'est une ardente partisane de l’achat compulsif. Pas question de se priver de ces petits plaisirs. Et ce qu’elle préconise pour elle, elle le préconise tout autant pour les autres.

  C’est pourquoi il est si dangereux pour moi de pénétrer dans cette caverne d’Ali Baba à deux pas de Grace, les bras chargés de tout ce dont j’ai rêvé pendant de longs mois de frustration.

  Allez, je ne vais pas me mettre à angoisser maintenant ! Pourtant, en enfilant la première robe, je me prends encore à me sermonner : « Pense à ton devoir ! »

  Mais ce fourreau blanc cassé va tellement bien à mon teint. C’est Grace qui le dit…

  Justement, non, ça ne me va pas ! Je ne suis pas mécontente de voir que la robe ressemble sur moi à un sac de pommes de terre. C'est un don de savoir au premier coup d’œil si un vêtement vous va ou non.

  J’abandonne le fourreau pour la robe grise drapée. D’accord ! Si je veux la porter, celle-là, il faut que je commence par investir dans les implants mammaires. Je m’en débarrasse vite fait et je craque pour la robe moulante qui met si bien en valeur mes épaules de déesse et — fait assez rare pour être souligné — me donne même l’impression d’avoir l’ombre d’un décolleté…

  C'est alors que je regarde le prix. Cent cinquante dollars ! Ça dépasse de loin mon budget, mais elle me va si bien…

  Je l’enlève, et je décide de réfléchir un peu. J’évite de prendre une décision en me concentrant sur ce qui me fait le plus envie : les jeans… et le haut supermignon.

  Après m’être extraite des bretelles qui ont tendance à s’emmêler, j’enfile le haut. Le tissu extensible est doux sur ma peau. Je me regarde dans le miroir et je pousse un long soupir d’aise (je ne m’étais même pas rendu compte que je retenais mon souffle !).

  C'est ça, le destin ! Une rencontre. Ce haut brun chocolat et moi, nous étions faits pour nous rencontrer. Il me moule les seins juste ce qu’il faut. Puis je regarde l’étiquette. Attendez, soixante-dix huit dollars pour ça? Il y a à peine assez de tissu pour y accrocher l’étiquette… Je me contemple de nouveau dans la glace. C'est vrai que ce tissu fait naître des courbes qui n’existaient pas avant.

  Mais quand même, soixante-dix huit dollars…

  Je passe aux jeans. Que voulez-vous, c’est vrai, j’ai une passion pour les jeans bien coupés. Que celle qui n’a jamais connu ça me jette la première pierre.

  Il faut dire que j’ai un postérieur très spécial, à la limite des jolies fesses bien rondes et du popotin bien en chair… J’ai beau faire des lancers de jambes et autres exercices du même genre, il n’y a guère que l’emplacement de la taille et des poches de pantalon qui puisse le rendre sexy !

  Calvin Klein a décidément tout compris, me dis-je en regardant de nouveau mon image dans le miroir. Je me rue sur l’étiquette qui pendouille à l’une des ceintures. Oh, non ! Je n’ai pas les moyens de me payer ça. Et je ne le ferai pas.

  « Un seul dollar dépensé hors budget, et tu ruines ton avenir », me souffle la voix de la raison. Ou plus exactement, la voix de Kirk. En m’aidant à faire mon budget, il m’a expliqué que le moindre écart m’empêcherait d’atteindre ce à quoi j’aspire vraiment : une vie sans problèmes financiers.

  Il a raison, bien sûr.

  Malheureusement, Grace n’a pas tort non plus.

  Elle m’appelle dans sa cabine pour l’aider à remonter la fermeture à glissière d’une robe noire sans bretelles qui doit coûter les yeux de la tête. Et elle s’exclame en me voyant :

  — Ce jean te va superbien. Et le haut est fantastique. Tu vas les prendre ? me dit-elle en faisant des effets de robe autour de sa poitrine avantageuse et en se retournant pour que je puisse l’aider.

  Je ne réponds pas. Impossible, car je sais ce que je devrais dire. Et pourtant, je n’arrive pas à l’expliquer à Grace, qui n’a pas les mêmes problèmes financiers que moi, et qui n’a pas l’air de trouver les miens si terribles que ça. Chaque fois que je suis sur le point de renoncer à un achat pour cause de restrictions budgétaires, elle réfute l’argument en m’assurant que j’ai besoin de fringues…

  Je remonte la fermeture Eclair, mais elle coince au milieu du dos.

  Grace a beau essayer de comprimer son opulente poitrine, rien n’y fait.

  — C’est pas possible ! s’exclame-t-elle, frustrée.

  Grace est la seule personne que je connaisse qui trouve que faire du 95C est un vrai handicap !

  Elle finit par se calmer.

  — Tu peux la défaire ?

  Je m’exécute. Elle laisse tomber la robe sur ses chevilles, l’envoie promener d’un coup de pied et contemple d’un œil critique la pile de vêtements qu’elle doit encore essayer et qui diminue à vue d’œil. En détaillant sa silhouette élancée, aux courbes provocantes, je me dis que nous ne sommes pas du tout faites pareillement. Grace est une sorte de réincarnation de Marilyn Monroe, en plus grande. Et plus avisée. Jamais elle ne laisserait un homme la dominer comme l’a fait Marilyn. « Ou comme moi, d’ailleurs », me dis-je in petto.

  Je m’assieds sur une chaise, dans un coin, sans doute pour éviter la tentation d’essayer autre chose. Je ne cesse de me répéter : « J’ai besoin d’une robe pour le baptême… Je peux bien faire une folie, pour une fois… Mais seulement la robe ! »

  Grace saute dans une nouvelle robe, un fourreau gris. Elle me demande de nouveau de remonter la fermeture, ce qui a pour effet de me sortir de ma méditation.

  — Bien sûr !

  Je vois bien que je n’arriverai pas à aller jusqu’en haut. Mais j’essaye malgré tout…

  — Et zut !

  — Gracie, tu as des gros seins. Il faut faire avec.

  Elle soupire en voyant mon reflet dans la glace.

  — Toi aussi, du moins avec ce haut !

  Il me faut ce haut. Ce serait une folie de ne pas le prendre.

  — Alors, je fais quoi, moi, maintenant ? bêle Grace.

  Je ne comprends rien à ce soudain désespoir.

  — Qu’est-ce qui te prend ?

  — Je dois aller à ce… à ce dîner d’affaires chez le patron de Drew ce week-end, et je n’ai rien à me mettre !

  — Grace, ça suffit. As-tu jeté un coup d’œil dans tes placards récemment ? Tu as plus de vêtements que nous n’en proposons dans le catalogue d’automne de Lee & Laurie !

  Pourtant, c’est un numéro particulièrement épais… Il fait bien ses cent vingt-quatre pages.

  Le regard de Grace me dit clairement que je ne comprends rien… Ce qui est la pure vérité.

  — Tu ne peux pas mettre une tenue que tu as déjà portée ? Bon sang, ce n’est tout de même pas la première fois que vous sortez avec le patron de Drew !

  — Mais là, c’est différent…

  Son regard erre sur les vêtements qu’elle avait choisis… Elle a l’air complètement désespérée.

  — Nous allons dans sa nouvelle maison de Westport, et je peux pas supporter l’idée de mettre une vieille robe pendant que sa femme, Lorraine, une petite maigrichonne qui n’a que la peau sur les os, va nous servir un somptueux repas dans sa somptueuse résidence, en nous soûlant de commentaires sur le nouveau salon qu’ils viennent d’acheter ou leurs projets de nurserie…

  Grace fait une pause pour étudier son reflet dans la glace.

  — Je veux juste faire bonne impression, et depuis quelque temps, je suis bien trop grosse pour ça. Rien ne me va.

  — Grosse ? Tu te trouves grosse ? Mais voyons ! Au cas où tu ne t’en rendrais pas compte, tu es absolument magnifique.

  — Eh bien moi, je ne me sens pas magnifique.

  Elle plisse le front en décrochant la dernière robe de son cintre.

  Je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Elle enfile la dernière tenue et, au moment où je me lève pour l’aid
er, elle finit par me dire :

  — Je lui en ai parlé, tu sais ?

  — Mais de quoi ? A qui ?

  Je la regarde, interdite. C'est bizarre, la dernière robe a pratiquement gommé les seins de Grace. Ils se sont évanouis. Pas facile, mais le Lycra fait des miracles !

  — A Drew. Je lui ai parlé de ma mère. Je lui ai dit qu’elle n’était pas ma vraie mère.

  Je commence à comprendre. Grace lui a parlé de sa mère biologique, qu’elle a traquée voilà deux ans par le biais d’une organisation qui se charge des recherches. Grace a découvert qu’elle habite dans le coin, à Brooklyn, mais elle ne s’est toujours pas décidée à la contacter. Je n’ai jamais compris pourquoi. Ses parents adoptifs l’ont toujours encouragée dans cette voie pour qu’elle retrouve ses racines. Ce n’est donc pas la peur de leur faire de la peine qui la freine.

  Non, ce qui la ronge, c’est le fait que la femme qui lui a donné la vie habite à deux pas de l’endroit où Grace a grandi. Elle est tellement angoissée qu’elle n’a jamais eu le courage d’utiliser l’adresse qu’elle trimballe dans son sac comme un talisman. Ou une blessure.

  — Et qu’est-ce qu’il t’a dit ?

  — Rien. Enfin, presque. Tu connais Drew, il est très introverti et ne peut regarder le monde tourner qu’avec des lunettes roses sur le nez… Pour lui, mon père est toujours un professeur à la retraite et ma mère un professeur de musique.

  C’est-à-dire ses parents adoptifs…

  Elle rit, mais je vois comme de la peur dans ses yeux.

  — Drew t’aime, Grace. Je le vois à sa manière de te regarder. Il ne va pas se mettre à te juger parce que tu n’as pas la vie de Mme Tout-le-Monde !

  — Je sais bien.

  Mais elle n’a pas l’air convaincue. Elle soupire en contemplant sa silhouette dans le miroir et remarque pour la première fois que la dernière robe lui a enlevé au moins trois tailles de bonnet. Et que ce n’est pas une réussite.

  — J’abandonne…

  — Ecoute, mets-toi dans la tête que tu es belle. Belle de l’intérieur comme de l’extérieur. Ne laisse personne te dire le contraire.

  — D’accord, d’accord, dit-elle, un peu gênée de mon soudain élan d’affection. Toi aussi, tu sais ! Surtout avec ce haut…

  Elle se retourne pour me laisser jouer les habilleuses une fois de plus.

  Bon, d’accord, je vais le prendre, ce haut. A ce stade, je considère ça comme un geste féministe. Grace et moi ne méritons-nous pas de nous sentir belles et désirées ? D’avoir les fringues — et la vie — dont nous rêvons ?

  Je regagne ma cabine d’essayage et je commence à me déshabiller. Et à compter.

  Cent cinquante dollars pour la robe, soixante-quatre dollars pour le jean, soixante-dix huit dollars pour le haut. Total : deux cent quatre-vingt-douze dollars. Bon, ce n’est jamais que cent quatre-vingt-douze dollars de plus que mon budget mensuel « dépenses ». Vous voyez comme Kirk est futé ? Il savait que l’envie de faire des emplettes me reprendrait. Il m’a simplement aidée à fixer des limites raisonnables…

  J’essaie de me trouver de bonnes excuses. Finalement, ce n’est pas une somme folle, d’autant que ça peut me servir plus tard. Tenez, je pourrai mettre le jean et le haut pendant mon week-end à Newton. Et puis je peux faire des économies pour compenser. Je peux préparer un panier-repas pour le déjeuner, le prochain week-end, soit une économie de… seize dollars. Pas mal, non ?

  — Tu es prête ? me crie Grace à travers la porte.

  — Une minute !

  Je me dépêche de remettre mon vieux jean et mon T-shirt extramoelleux (à cause des nombreux lavages…).

  Je sors en agrippant ma robe bleue, le haut et le jean. Grace m’attend avec une chemise de soie sur le bras.

  — C’est tout ce que tu prends ? dis-je en me rendant compte brusquement que je suis la seule à avoir cédé à mon envie.

  — Rien d’autre ne me va. Et puis j’avais besoin d’un corsage. Et celui-ci est en solde.

  Il n’y a qu’elle qui pouvait dénicher le seul article en solde du deuxième étage de Bloomingdale. Un hasard, je suppose, car je vois mal Grace en train de fouiller dans un bac de fringues soldées.

  — Et toi, tu prends les trois ?

  — La robe, je suis obligée. Et j’aurai toujours l’occasion de mettre le jean…

  Le doute m’assaille de nouveau.

  — Surtout, prends le haut. Il te va tellement bien ! insiste Grace en se dirigeant vers la caisse un peu plus loin.

  Je lui emboîte le pas.

  — Mais il coûte soixante-dix huit dollars…

  Ça n’a pas l’air de l’émouvoir.

  — C'est un Calvin Klein.

  Quant à moi, je suis toujours mon idée.

  — Avec le jean et la robe, ça fait deux cent quatre-vingt-douze dollars, c’est-à-dire que je dépasse mon budget de cent quatre-vingt-douze dollars…

  Elle réagit à ma remarque.

  — Ne me dis pas que tu continues à suivre ces recommandations idiotes de Kirk ?

  Tiens, j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ! Je sais que Grace désapprouve le côté économe de Kirk.

  — Ça marche avec moi, Grace. Tu sais que je n’ai pas acheté une seule paire de chaussures depuis plus de trois mois?

  Elle jette un coup d’œil sur mes escarpins un peu élimés, certes, mais qui me rendent toujours bien service.

  Avant même de dire « ouf », nous voici devant la caisse. Grace me prend le pull sans manches des mains — je n’ai pas eu le courage de le reposer — et me dit :

  — Je te l’offre.

  — Non.

  Je m’empresse de lui reprendre avant qu’elle ne cède de nouveau à l’un de ses accès de générosité.

  — J’ai les moyens de le faire. Pas toi. Peu importe qui paie…

  J’y ai droit chaque fois qu’elle sort sa carte Gold. Pour payer l’addition au restaurant, ou une tournée dans un bar. Et dans des occasions comme aujourd’hui, lorsque nous avons du mal à résister à l’appel de la mode (surtout moi, puisque je n’ai plus le droit d’écouter le chant des sirènes…).

  Mais cette fois, je ne peux pas la laisser faire. J’en ai marre de jouer les indigentes prêtes à ramper sous la table pour ramasser les miettes.

  — Merci, mais je vais le payer moi-même.

  J’extrais ma carte de crédit de mon sac, bien décidée à présent à mettre mon avenir en péril, certes, mais toute seule!

  Finalement, pourquoi m’inquiéter ? Mon avenir, c’est Kirk, du moins si j’en crois Michelle. C'est d’ailleurs surtout pour ça que je suis ici aujourd’hui. Pour accéder à une vie faite d’amour et de responsabilité financière.

  Franchement, je n’ai aucune raison de me faire du souci…

  Et Grace non plus. C’est ce que je me dis en la voyant tendre sa carte et son chemisier à la caissière, le visage serein.

  Toutes les deux, nous allons bientôt nager dans le bonheur. Et peu importe le prix.

  8

  J’ai vu l’avenir (et ça va coûter un paquet)

  Si vous croyez que je reviens folle de joie de ma petite séance de shopping, vous vous mettez le doigt dans l’œil.

  Lorsque je franchis la porte en traînant les sacs derrière moi, je me sens encore plus stressée qu’avant. Je suis hantée par la note de débit qui va me tomber dessus dans quelques jours, et ça me donne déjà la migraine…

  Car dans le métro qui me ramenait chez moi, je me suis souvenue tout à coup que mon coup de folie n’a pas été le seul ce mois-ci. Comment faire pour payer tous ces trucs ?

  Je vais dans ma chambre et je laisse tomber les sacs dans le seul coin libre, puis je retourne dans le salon et je m’assieds devant le bureau que Justin a exhumé d’un tas d’ordures quelconque et placé devant la fenêtre. D’après lui, c’est mieux pour développer son esprit créatif.

  Pour le moment, je ne vois que cette fichue azalée.

  Je sors du tiroir un bloc de papier et un stylo. J’ai besoin d’avoi
r une estimation des dégâts que je viens de faire.

  Bon. D’abord l’azalée : cinquante-quatre dollars quatre-vingt-quinze. Je peux faire avec… En réalité, je fais avec… Car cette chose est en train de prospérer sur le rebord de la fenêtre, à tel point que Justin a décidé de la tailler une fois par semaine.

  Cent cinquante pour la robe (aïe !). Cent quarante-deux pour le haut et le jean (re-aïe !).

  Et puis il y a eu le dîner avec Josh, il y a quelques semaines. Trente-deux dollars cinquante ! Heureusement qu’il a payé le vin…

  Si je fais le total, j’arrive à trois cent soixante-dix-neuf dollars et des poussières. Ça y est, je suis dans le rouge… Soit plus d’une semaine de salaire à Lee & Laurie. Quant au chèque que je reçois pour l’émission Réveil tonique, il me sert tout juste à payer mes frais de transport et mes notes de teinturier.

  « Chaque dollar que tu dépenses en plus rogne sur ton avenir… »

  Basta ! J’en ai assez !

  Mon avenir, il est avec Kirk, d’accord ? Et je vais faire connaissance avec sa charmante famille dans un peu plus d’un mois. J’ai au moins une robe superbe à me mettre ! Je me vois déjà toute pimpante, souriant aux anges pendant la cérémonie du baptême… Puis aidant Mme Stevens à servir le gâteau, et m’extasiant à l’ouverture de chacun des cadeaux…

  Zut ! le cadeau. J’ai complètement oublié le cadeau ! Mais c’est Kirk qui offre le cadeau, bien sûr, puisque c’est lui le parrain, sacré bon sang ! Mon Dieu, pardonnez-moi… J’ai dit « sacré bon sang » sans faire attention. Aucun rapport avec le parrain. Je fais le signe de croix d’un geste automatique, et je me trouve aussitôt stupide d’agir ainsi. On dirait ma mère !

  Ma mère, qui, entre nous, n’arrive jamais nulle part les mains vides. Mais moi, je n’arriverai pas les mains vides puisque j’accompagne Kirk. Et lui, il offrira un cadeau, et il y aura nos deux noms inscrits sur le bristol avec une formule du genre : « Gros bisous. Oncle Kirk et… Angela. »

  Pas si sûr !

  Va-t-il mettre mon nom sur la carte ?

  Je prends le téléphone posé sur le bureau et j’appuie sur la touche qui me connecte directement avec l’appartement de Kirk. Ou son lieu de travail, puisqu’il travaille chez lui.

 

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