Opération bague au doigt

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Opération bague au doigt Page 31

by Lynda Curnyn


  Peut-être. Mais ma vie, elle, n’est qu’un tissu de mensonges. La preuve ? Je ne trouve rien de mieux que de décliner sans état d’âme l’invitation de Kirk à passer chez lui après le boulot. Vous croyez que ça le gêne ? Il s’en fiche complètement. Il part pour Chicago dans deux jours et il a des tas de choses à préparer. Dès qu’il raccroche, je le vois déjà foncer sur son ordi et reprendre sa petite vie pépère sans l’ombre d’une pensée pour moi.

  Finalement, rien n’a changé. Rassurant, non ?

  En pénétrant dans mon appartement plongé dans l’obscurité, je suis complètement désespérée. Je trébuche dans l’entrée en cherchant l’interrupteur, tout ça pour découvrir que l’ampoule est grillée ! Comme je n’ai pas Justin sous la main, je sais que je n’arriverai jamais à la changer toute seule.

  Je me dirige donc au jugé vers le salon en évitant le sac de produits recyclables et les tonnes de journaux que je garde précieusement. Mon objectif est d’atteindre une des six lampes avant de buter sur un quelconque obstacle et me rompre le cou. Tout à coup, une ombre surgit devant moi, près de la fenêtre.

  Je m’immobilise, morte de peur en voyant l’intrus se pencher tout près de la fenêtre, comme s’il s’apprêtait à voler… Bernadette !

  Au lieu de détaler comme j’aurais dû le faire, je me mets à pousser un hurlement strident. Une seconde après, la lumière s’allume. Et qui vois-je, en train de faire des mamours à cette fichue azalée ? Justin, bien sûr. Je ne peux réprimer un soupir de soulagement.

  — Mais qu’est-ce qui te prend ?

  Justin a du mal à reprendre sa respiration. Apparemment, je lui ai flanqué la trouille du siècle.

  — Moi ? Mais c’est à toi qu’il faut demander ça ! Peux-tu me dire ce que tu fabriques dans le noir ?

  — Je ne sais pas. J’essayais de… m’en occuper.

  Ma parole, il est devenu fou.

  Je sens que mon cœur se remet à battre normalement.

  — Comme se fait-il que tu sois déjà de retour ? Je ne t’attendais pas avant la semaine prochaine.

  Il hausse les épaules et détourne le regard vers la fenêtre.

  — Je suis rentré plus tôt.

  — Tu as fait tout ce trajet vers la Floride pour… un séjour de quarante-huit heures ?

  — Je n’ai pas voulu rester…

  Je m’approche de Justin pour essayer d’accrocher son regard. Mais il continue de fixer la fenêtre.

  — Justin, que s’est-il passé ?

  — Lauren et moi avons… pratiquement rompu.

  — Ça veut dire quoi? De deux choses l’une, ou vous avez rompu, ou vous n’avez pas rompu…

  — Il y avait un autre mec chez elle. Bob… ou Rob, un truc de ce genre. J’étais venu sans m’annoncer, pour lui faire une surprise, tu comprends ?

  Il émet un petit rire crispé.

  — Question surprise, je n’ai pas été déçu !

  Je lui prends la main.

  — Justin, je suis désolée.

  — Bah, ce n’est pas une affaire !

  Mais quand il se décide à me faire face, je vois bien qu’il bluffe. Jamais je n’ai vu autant de tristesse dans ces yeux verts toujours pétillants de gaieté.

  Je le pousse vers le canapé.

  — Allez ! Viens t’asseoir et raconte-moi !

  Nous nous retrouvons tous les deux sur le canapé. Il est assis devant moi, la tête tournée vers l’écran de télé qu’il s’obstine à fixer sans le voir.

  — Il n’y a rien à dire. Après tout, nous ne nous sommes jamais interdit de fréquenter d’autres gens… Simplement je pensais… je croyais qu’elle n’en aurait pas envie. Tu comprends, j’ai eu tort de croire que les choses étaient sérieuses entre nous. Je me suis trompé.

  Personnellement, ça ne me surprend pas. Comment parler de liaison sérieuse avec une fille qui passe quatre-vingts pour cent de son temps à plus de mille kilomètres d’ici ? Mais je n’ai pas l’intention de forcer Justin à ouvrir les yeux, il a bien trop de peine. Je reste silencieuse.

  — Ce que je peux être bête ! Comme s’il suffisait de dire « je t’aime » pour que ce soit vrai !

  Ç’aurait dû suffire. J’ai soudain le cœur lourd… C'est fou ce qu’on peut faire comme bêtises par amour. Commander des azalées, par exemple, ou prendre des billets d’avion hors de prix, quitte à mourir de trouille en cours de route. Que ne ferions-nous pas pour nous rapprocher de l’être qui occupe toutes nos pensées !

  Une petite voix insidieuse me chuchote : « Finalement, pourquoi faisons-nous tant d’efforts pour nous rapprocher de l’autre ? »

  — Justin, tu sais très bien qu’il est difficile d’avoir des relations de couple… normales quand on vit très loin l’un de l’autre.

  — Oui, je sais.

  Il a toujours le regard vague… Puis il se tourne brusquement vers moi, comme s’il venait de penser à autre chose.

  — Au fait, et ce week-end chez les parents de Kirk ?

  Cette fois, c’est à mon tour d’éviter son regard.

  — C'était... super. Pas de problème.

  — Raconte ! Je parie que tu les détestes… Ils t’ont donné à manger des steaks crus et t’ont raconté des histoires pas possibles sur Kirk. Est-ce qu’il se déguisait en fille en piquant les fringues de sa sœur, quand il était gosse ?

  Je me mords les lèvres pour ne pas rire… Il faut bien avouer que pour la viande, il a mis en plein dans le mille !

  — Non. Je ne peux pas dire que je les hais…

  On ne peut pas dire non plus que je les adore, mais je pense que je serais capable de vivre avec eux… Enfin, s’il n’y avait pas d’autre solution. Mon Dieu ! Heureusement qu’ils habitent à cinq heures de New York.

  — ... mais je ne suis pas sûre de leur avoir fait bonne impression.

  — Bien sûr que si. Tout le monde t’aime, Ange. Tu es intelligente, drôle. Et mignonne comme un cœur, dit-il en s’amusant à m’ébouriffer les cheveux. Dis-moi, personne ne t’a encore dit que tu ressemblais à Marisa Tomei ?

  Et il me sourit comme si c’était une bonne vieille blague entre nous.

  Je regarde Justin, ces yeux pétillants d’intelligence qui arrivent toujours à lire en vous, à deviner vos secrets les plus intimes. Ce beau visage, ces mains robustes capables de caresser une guitare avec toute la grâce du monde, ou de manier habilement l’objectif. Il a tous les talents.

  — Maintenant que Lauren est rayée de la carte, tu as besoin de trouver de nouveaux repères. Tu dois réfléchir à ce que tu veux faire et t’y mettre tout de suite. Tu as l’air si heureux avec ton appareil photo à la main, ou avec ta guitare. Tu ne crois pas que le moment est venu de te décider à faire ce micro ouvert dont tu parles depuis si longtemps ?

  Pour être franche, je pense que Justin a peut-être plus de chances de réussir dans la photo. Mais je sais qu’il a besoin de se raccrocher à quelque chose pour se tirer d’affaire. Et comme la musique est une de ses raisons de vivre, j’essaie de l’encourager sur cette voie.

  — Je sais, je sais. Je vais m’y mettre, Ange. Je me sens inspiré…

  Et il me sourit en me tapotant affectueusement le genou. Je lui rends son sourire, mais je suis inquiète. J’ai entendu cette phrase tellement de fois.

  Je me demande ce qui pourrait bien inciter Justin à renouer avec ses rêves.

  Je viens de me rendre compte que tout, absolument tout ce que j’ai dit à Justin pourrait s’appliquer mot pour mot à moi.

  Voilà pourquoi je me réveille ce matin avec le sentiment d’avoir un but. Comme Justin, j’ai besoin de m’accomplir, de réaliser mes rêves pour trouver le bonheur. Et cette prise de conscience est déjà en soi une forme de bonheur.

  Sur le trajet du studio, je sautille comme une gamine. Même la chaleur accablante qui se dégage de la bouche de métro ne parvient pas à me saper le moral. Et le pauvre type seul avec sa guitare qui vide son cœur là sur le quai, pour quelques malheureux dollars, ne me déprime pas autant que d’habitude. En le voyant gratter les
cordes, le sourire aux lèvres et chanter comme s’il en allait du salut de son âme, je me dis qu’il est heureux. Pour la deuxième fois en deux jours, je me sens des leurs. Je n’ai rien à faire des Stevens et de leur vision faussée du monde, ni de Viveca avec l’image étriquée qu’elle a de moi.

  Je suis sur le chemin du bonheur… mais désormais, c’est moi qui suis dans le siège du conducteur.

  Une fois au studio, j’exécute les mouvements habituels avec un punch qui me surprend moi-même. Je rugis comme un lion, je chante comme un oiseau (bon, d’accord, on est en train de tourner l’épisode sur la jungle, mais quand même). Rena elle-même déclare qu’elle n’a jamais vu autant d’énergie en moi.

  — Continue comme ça, et les responsables de la Fox viendront frapper à notre porte dès demain pour signer le contrat.

  Ah, oui ? Eh bien qu’ils viennent frapper à ma porte… mais c’est moi qui négocierai les clauses du contrat. Et vous pouvez être sûrs qu’il ne sera pas question de justaucorps jaune ni de clause d’assurance abusive sur mes articulations surmenées.

  En partant, je salue chaleureusement Colin. Il semble étonné :

  — Pas de petit déj ?

  — Non, mon chéri. Pas aujourd’hui.

  Aujourd’hui, une lourde tâche m’attend : essayer de réaliser mes rêves.

  Sur le chemin de la maison, j’achète un exemplaire de Backstage. Puis, comme je le faisais jadis en arpentant les rues à la recherche de mon prochain petit boulot, je me dirige vers un petit cybercafé que j’avais l’habitude de fréquenter, à quelques pâtés de maisons de chez moi. Après avoir commandé un énorme cappuccino, je m’installe près de la fenêtre dans une vieille chaise trop rembourrée, et je commence à lire les offres de castings.

  Je dois avouer que le désespoir me gagne lorsque, au fil de ma lecture, je m’aperçois qu’aucun des rôles proposés n’est fait pour moi. Soit je suis trop vieille (je commence à en avoir ras la casquette qu’on mette sur un piédestal les gens de vingt ans ! Il n’y en a que pour eux…), soit je ne suis pas syndiquée. Le problème quand vous adhérez à un syndicat d’acteurs, le SAG ou l’AFTRA, c’est que vous pénétrez dans un petit monde fermé, un cercle restreint d’acteurs comme ma copine Jennifer Aniston ou son amie Gwyneth. Seulement voilà, je ne suis ni Jennifer ni Gwyneth.

  Pourtant, si j’ai contacté ces syndicats, c’est parce que je pense être prête à jouer dans une de ces sitcoms à succès ou un de ces films dont je rêve tant. Des rôles qui non seulement vous font gagner pas mal d’argent, mais vous donnent droit en plus à la couverture sociale. En un mot, les rôles que même Jennifer ou Gwyneth sont ravies de jouer…

  Je poursuis la lecture des offres en sirotant mon cappuccino pour me donner du cœur à l’ouvrage. Et soudain, mon regard s’arrête sur une annonce qui semble avoir été conçue pour moi.

  All for Love — Réalisateur récompensé par un Oscar cherche actrice de 25-32 ans (c’est moi !), américaine (et d’ascendance italienne, c’est un plus !) pour long métrage sur une femme qui sacrifie tout à l’homme qu’elle aime (je connais une ou deux choses là-dessus, non ?). Tournage en octobre, dans le Maine (ce n’est pas le Massachusetts, mais ce n’est pas loin ! Marrant, non ?).

  Les auditions commencent à la fin de la semaine !

  C’est un signe, j’en suis sûre. Ce rôle, il me colle à la peau. Il a été écrit pour moi, Angela DiFranco, petite amie de troizième zone ! J’entoure l’annonce. Pendant que j’y suis, je parcours la liste des directeurs de casting et des agents, et j’en sélectionne une douzaine qui acceptent de recevoir des photos et des bandes par courrier. J’entoure leur nom, à eux aussi. Car la prudence veut que je ne mette pas tous mes œufs dans le même panier. Mettre tous ses espoirs dans une seule audition, c’est comme tout miser sur un seul homme…

  Une fois arrivée au bout de ma lecture, je fonce vers la papeterie la plus proche pour choisir mes enveloppes et mon papier à lettres pour l’envoi du CV, et je rentre chez moi me mettre au travail. J’ai le temps d’écrire et de poster dix lettres avant de rejoindre les bureaux de Lee & Laurie.

  En ouvrant ma boîte aux lettres, je frémis d’avance en pensant que cette petite opération de mailing risque de me valoir quelques nouveaux refus, mais ça ne me freine pas. J’ai l’impression qu’à partir de maintenant, rien ne pourra plus m’arrêter !

  Je ne suis pas mécontente que Kirk soit à Chicago. Je n’ai pas très envie de partager avec lui mes nouvelles ambitions d’actrice. Est-ce par superstition ? Peut-être que si j’en dis trop sur les possibilités nouvelles qui s’offrent à moi, ça me portera malheur… Non, je crois plutôt que je redoute sa réaction. Il ne croit pas à tout ça, il se focalise sur le contrat pour l’émission de télé. L’autre soir, juste avant son départ, il m’a demandé de le tenir au courant s’il y avait du nouveau…

  Cause toujours ! Tout de suite après avoir raccroché, j’ai ouvert mon livre de tirades pour choisir une scène où je suis sûre d’être bonne. Et j’ai commencé à la retravailler.

  Je planche dessus jour et nuit pour être certaine d’être prête le jour de l’audition. La semaine passe tellement vite que je remarque à peine l’absence de Kirk. Justin partage mon enthousiasme. Il me filme avec sa caméra numérique dès que je pense bien maîtriser le rôle, puis il s’assied près de moi pour visualiser le monologue, et nous décidons ensemble de ce qu’il faut améliorer.

  Pourtant, je continue à me faire du souci pour Justin. Il n’a toujours pas pris sa carrière en main. Je me dis qu’il a besoin de récupérer après sa rupture avec Lauren, bien qu’il n’ait pas prononcé une seule fois son nom depuis son retour en pleine nuit. Tous les hommes abordent les problèmes de la même façon : ils préfèrent ne pas en parler… Je n’espère qu’une chose, c’est que Justin s’inspirera de mon exemple pour repartir à la conquête de ses rêves.

  En ce qui me concerne, pas de doute, je suis inspirée. Je revis ! Je m’en suis aperçue dès que j’ai commencé à répéter. Et je le ressens au plus profond de mes tripes le jour où j’affronte le directeur de casting d’All for Love.

  Bien entendu, je tremble comme une feuille. Cette sensation de trac que je connais bien a commencé à s’emparer de moi dès que je me suis retrouvée à faire la queue devant les studios pour attendre mon tour, entourée d’une soixantaine de femmes toutes plus belles les unes que les autres.

  Mais je réussis à dompter ma peur, et après une longue inspiration, j’attaque le texte. Je sens le personnage prendre vie en moi. L'agent du casting doit l’avoir ressenti, lui aussi, car il m’autorise à faire une première lecture à froid du scénario, ce qu’il n’aurait pas fait s’il n’avait perçu tout le potentiel que j’ai à donner. Jamais je ne me suis sentie aussi vivante !

  La semaine suivante, ce même directeur de casting m’appelle pour me confirmer qu’il a senti en moi un vrai potentiel, mais qui ne correspond pas tout à fait au personnage d’All for Love.

  — Cela dit, j’aurai peut-être quelque chose à vous proposer plus tard… Je vous rappellerai.

  Classique, le « on vous écrira » ! J’ai beau me dire que son coup de fil est de bon augure (généralement, ils ne prennent même pas la peine de rappeler), je ne peux m’empêcher de me sentir un peu déprimée.

  Au fil des jours, je commence même à désespérer, à me dire qu’il n’appellera jamais, d’autant qu’aucun des directeurs de casting et des agents auxquels j’ai envoyé cette semaine mes bandes, mon CV et ma photo — bref, tous mes espoirs — n’a daigné me recontacter !

  Ah si, j’ai bien reçu un coup de fil… de Viveca Withers. Entre deux verres de vin, elle a appris que la Fox était pratiquement prête à parler contrat. Elle m’a suggéré de la rappeler au cas où je voudrais en discuter avec elle. Ce que je me suis abstenue de faire.

  Et puis il y a eu ce coup de fil de Kirk qui est revenu de Chicago sur un petit nuage… Le contrat Norwood sera dès la semaine prochaine dans sa boîte aux lettres. Il n’y a plus qu’à signer.

  — Je t�
�invite à dîner vendredi pour fêter ça !

  Il a d’ailleurs pris la liberté de réserver une table au Blue Water Grill.

  — Il va mettre la question sur le tapis, affirme Michelle.

  Nous sommes devant l’immeuble de Lee & Laurie pour fumer une petite cigarette, et je viens de tenir ma collègue informée de mes projets de vendredi soir avec Kirk. Pas pour lui demander conseil, ça, c’est terminé. Non, juste parce que j’avais besoin de fumer et de papoter de tout et de rien.

  — Non, il ne le fera pas. Nous sortons pour fêter son nouveau client.

  J’ai répondu un peu vivement, je l’admets.

  Elle me regarde, surprise.

  — Tu n’as donc toujours pas compris comment fonctionnent les hommes ? Rien de tel qu’une sérieuse source de revenus à l’horizon pour faire sauter le couvercle ! Toujours ce côté : « C'est à moi de nourrir ma famille. » Dès qu’ils se sentent capables d’assumer une famille, ils ne pensent plus qu’à une chose : se marier et avoir des enfants.

  — Mais il n’a même pas fait les magasins pour la bague ! Enfin quand je dis « il », je veux dire « nous »…

  — Et alors ? Il s’en est probablement occupé tout seul.

  — Tu te trompes. Kirk ne dépenserait pas autant d’argent sans savoir ce que je veux. Il a trop de… sens pratique pour ça !

  Mais je dois avouer que la suite donne raison à Michelle.

  Le vendredi après-midi, Kirk m’appelle pour me préciser l’heure du rendez-vous — il a réservé pour 20 heures — et pour me dire de le retrouver au restaurant qui est à mi-chemin de nos appartements respectifs. Puis il ajoute mi-sérieux, mi-taquin :

  — Et ne sois pas en retard ! J’ai prévu une soirée très spéciale.

  Que voulez-vous que je fasse après ça ? J’ai acheté un paquet de cigarettes.

  Nous sommes donc vendredi soir, et comme Justin n’est pas là (ça tombe très bien !), j’en grille trois dans ma chambre tout en me préparant pour le grand soir. Entre deux bouffées, je chasse la fumée par la fenêtre en faisant des efforts désespérés pour me maquiller, choisir une tenue et faire disparaître ces frisettes qui pointent du nez chaque fois que je m’approche trop près de la fenêtre. Et comme je penche presque la tête dans le vide chaque fois que j’allume une cigarette, vous imaginez le résultat !

 

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