Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 436

by Gustave Flaubert


  LA MÈRE THOMAS, avec admiration. Quel gaillard !

  DOMINIQUE. Mais dès que j’aurai une position sérieuse...

  LE PÈRE THOMAS, s’épanouissant.

  Ah !

  DOMINIQUE.

  Je vous donnerai de mes nouvelles !

  LA MÈRE THOMAS. Soigne-toi bien, au moins !

  DOMINIQUE. Moi avant tout ! C’est un principe !

  LE PÈRE THOMAS.

  Et ne te ruine pas le tempérament avec les particulières en falbalas.

  DOMINIQUE.

  Allons donc ! On est revenu de ces folichonne- ries. Le positif ! Je ne sors pas de là !

  LA MÈRE THOMAS.

  A-t-il de l’esprit !

  DOMINIQUE.

  Et maintenant, les anciens, bonsoir, bon appétit et bonne santé !

  Jl embrasse le père.

  Et d’une !

  Jl embrasse la mère.

  Et de deux ! C’est fini ! Embarqué !

  PAUL.

  Malgré ma détres-e, il veut me suivre : vous le voyez !

  DOMINIQUE.

  Oh ! tant qu’il y en aura pour vous, je me contente ! Vous ne pouvez pas vivre sans valet de chambre ! C’est indécent !’Je ferai retourner ma livrée, mettre un galon neuf à mon chapeau, et nous ferons encore belle figure, saperlotte ! Monsieur, à vos ordres !

  JEANNE, sautant au cou de son frère.

  Oh ! mon bon frère !

  LE PERE THOMAS, a Dominique. Prends garde !

  DOMINIQUE.

  Oui ! oui !

  LA MÈRE THOMAS. Écoute donc !

  DOMINIQUE, s’éloignant. N’ayez pas peur.

  LE PÈRE THOMAS.

  Reviens !

  DOMINIQUE.

  On se reverra !

  LA MÈRE THOMAS. Mon pauvre fils !

  DOMINIQUE. Je vous écrirai !

  lia disparu.

  PAUL, au père et à la mère.

  Je ne puis le retenir. Adieu ! Adieu ! Rassurez- vous. Nous allons faire fortune.

  Il sort.

  SCÈPCE V

  LE PÈRE THOMAS, LA MÈRE THOMAS, JEANNE.

  LE PÈRE THOMAS, rêvant.

  Faire fortune !... devenir un gros monsieur... avoir de bons morceaux de terre... des prés... des bois... un moulin... et marcher sur le ventre à tout le monde... c’est ça qui est beau !

  LA MÈRE THOMAS.

  Je crois bien !

  A Jeanne.

  Aussi, tu entends, toi, tu vas piocher, je t’en réponds, au lieu de passer des heures entières à regarder comme tu fais dans le blanc des nuages.

  JEANNE.

  Cependant, dès le petit matin...

  LA MÈRE THOMAS.

  Bah ! tout ça c’est de la paresse...

  LE PÈRE THOMAS.

  Écoute, il me vient une idée.

  LA MÈRE THOMAS.

  Ça rapportera-t-il ?

  LE PÈRE THOMAS.

  Peut-être. Si nous envoyions Jeannette à Paris ?

  JEANNE.

  Aller toute seule... là-bas... dans la grande ville...

  LA MÈRE THOMAS.

  Dame ! il y en a plus d’une qui est partie en sabots de son village... et qu’on a vue revenir... Qui sait !

  Regardant Jeanne.

  Pas déjà si chiffonnée, la Jeannette !... Eh ! pourquoi pas ? C’est décidé. A partir de demain...

  JEANNE.

  Je vous en supplie...

  LA MÈRE THOMAS.

  Oh ! nous n’épargnerons rien. Ton père et moi nous saurons faire des sacrifices. N’est-ce pas, Thomas ? Et pour commencer, je te donne ma capeline rouge... Avec mes vieilles coiffes nous trouverons bien moyen... Seras-tu assez gentille !... Ah ! vois-tu, Jeannette, il faut de la coquetterie... mais de la bonne, de la vraie... de celle qui fait pousser des gros sous... et assure l’existence des parents... des bons parents.

  JEANNE.

  Que devenir à Paris, toute seule ?... Je ne saurai seulement pas me retrouver dans les rues...

  LA MÈRE THOMAS.

  Bah ! il y a des gens polis... qui vous enseignent...

  JEANNE.

  Je n’y connais personne.

  LA MÈRE THOMAS.

  Eh bien ! et Dominique ? Il a de si belles connaissances ! Des banquiers, des militaires... tout le gouvernement, quoi !

  JEANNE.

  Non, je n’oserai jamais !

  LA MÈRE THOMAS.

  Sans compter monsieur Paul qui se fera un plaisir...

  JEANNE.

  Lui !... Une pauvre fille comme moi !

  LE PÈRE THOMAS.

  Mais saperlipopette !...

  LA MÈRE THOMAS, au père.

  Tais-toi. Tu ne sais pas la prendre.

  A Jeanne.

  Paris et ma belle agrafe d’or... ou bien la maison et...

  Elle fait signe de lui donner des giffies. JEANNE, avec résignation.

  Eh bien ! j’irai.

  LA MERE THOMAS.

  Enfin ! Mai ; d’ici là tu ne vas pas te croiser les bras. A l’ouvrage, et vivement !

  JEANNE.

  Tout de suite.

  LE PÈRE THOMAS.

  Par ici.

  LA MÈRE THOMAS.

  Par là.

  JEANNE.

  Je ne sais plus...

  LA MÈRE THOMAS, lui donnant un soufflet. Voilà pour t’apprendre.

  LE PERE THOMAS. Piaule, sanglote, file !

  Ils sortent en poussant Jeanne devant eux.

  SCÈ&CE VI

  LES FÉES reparaissent.

  TOUTES LES FÉES.

  Ah ! les sales vieux ! Heureusement les jeunes sont meilleurs, ce qui nous fait déjà deux cœurs purs.

  UNE DES FÉES.

  Sans doute. Mais lui, comment pourra-t-il jamais s’éprendre d’une fillette aussi simple, aussi pauvre, aussi sale ?

  LA REINE.

  Ah ! il faudra bien que nous fassions naître cet amour, puisque notre succès en dépend. Mais comme nous ne pouvons avertir que l’un des deux, voyons, mes sœurs, décidez-vous, hâtez- vous !

  LES FÉES, tumultueusement.

  — Lui !

  — Elle !

  — Non ! non !

  — Elle ! lui !

  — Lui !

  — Elle !

  LA REINE.

  Allons ! c’cst le jeune homme, car Jeanne a pour sauvegarde son ignorance et l’humilité de sa condition. Paul, au contraire, est exposé chaque jour à toutes les embûches des Gnomes. Donc c’est lui que nous devons avertir quand il en sera temps, seulement, et protéger dans les limites permises.

  Conseils et exhortations de la Reine aux Fées pour protéger Paul.

  Allons, mes sœurs, de la prudence Et notre plan réussira.

  On entend des voix souterraines répéter :

  Ah ! ah ! ah !

  LES FÉES s’arrêtent. Qu’est-ce donc ? L’écho, sans doute.

  Elles reprennent le chant.

  Allons, mes sœurs, de la prudence Et notre plan réussira.

  Les voix souterraines vont crescendo de force et de gaieté, et l’on voit sortir de dessous terre des petits êtres avec des tètes énormes, les Gnomes ; ils crient plus fort et tournent autour des Fées, qui s’enfuient prises de terreur.

  DEUXIÈME TABLEAU

  Un cabaret aux environs de Paris. Il fait petit jour.

  SCÈNE PREMIMÈRE

  LE CABARETIER ; PAUL, DOMINIQUE, couverts de poussière, fatigues et assis devant une table où sont une bouteille de vin, deux verres, un encrier et un paquet de lettres cachetées.

  DES MARAICHERS, pariant pour la halle.

  Adieu, père Michel !

  LE CABARETIER. Bonne chance, les enfants !

  A Paul et à Dominique. Et à présent que vous êtes servis, Messieurs, vous excuserez, mais comme il est encore grand matin et que je n’attends plus de monde, je reprends mon somme.

  Il monte dans son comptoir, appuie sa tète sur ses deux mains et s’endort.

  PAUL, montrant à Dominique le paquet de lettres.

&nbs
p; Ainsi, tu comprends : à peine arrivé, tu les distribueras !

  DOMINIQUE, prenant les lettres.

  Entendu !

  // lit au fur et à mesure.

  A monsieur le vicomte Alfred de Cisy !... Bon ! en voilà un dont vous avez souvent payé les dettes ! Mais son adresse ?

  PAUL.

  Tu la demanderas au Club !

  DOMINIQUE, continuant.

  A monsieur Onésime Dubois, peintre, rue de l’Abbaye ! Lui en avez-vous acheté de ces croûtes, à celui-là !... Au professeur Letoumeux, membre de plusieurs sociétés religieuses et philanthropiques. Connu ! c’est votre père qui l’a présenté partout à Paris !... Au docteur... Colombel.

  PAUL.

  Le médecin de la famille, tu sais !

  DOMINIQUE.

  A monsieur Bou... Bou... Bouvignard...

  PAUL.

  Eh ! oui ! l’amateur de vieilles faïences !

  DOMINIQUE.

  Ah ! ce petit maigre qui venait toujours à l’heure du déjeuner, suffit !... A monsieur Maca- ret, en son usine ; il a été bien heureux de trouver certains écus, quand il s’est établi !

  Il feuillette le paquet en marmottant.

  Bien ! bien ! je connais les rues, je vois ça !... Ah ! comme vous en avez de ces amis, des pairs de France, des banquiers, des savants, des artistes, Paris entier !

  PAUL, soupirant.

  Après cinq ans d’absence, ils m’auront oublié peut-être !... Heureusement qu’il y a des bons !... Aussi...

  Désignant les lettres. fais-en deux parts. Celles-là d’abord, les autres ensuite !

  LE CABARETIER, se réveillant en sursaut.

  Voilà, Messieurs !

  DOMINIQUE.

  Ou ne vous demande rien.

  LE CABARETIER.

  Ah !

  Il bâille et reprend sa position.

  PAUL.

  Et tu auras sjin de lire les écriteaux des appartements à louer ; tu ma prendras un cabinet qui ne soit pas cher !

  DOMINIQUE.

  L’étage est indifférent à Monsieur ?

  PAUL.

  Oui, indifférent !

  LE C ABARETI ER, eveillant en sursaut.

  Voilà !

  Paul lui fait un signe de tète négatif.

  DOMINIQUE, qui s’est levé d’effroi’tout à coup.

  Ah ! il a le sommeil occupé, décidément.

  Il se rassoit.

  Ouf ! on est bien !... J’ai les genoux rompus de fatigue, avec la tète d’un crcux...

  PAUL, debout.

  C’est d’avoir marché toute la nuit ! Pauvre garçon ! finis la bouteille, va !

  Dominique boit.

  Et à moi aussi, le cœur défaille ! Au moment de me jeter dans une existence nouvelle, je ne sais quel trouble m’envahit ; c’e. t comme le malaise qui nous survient quand on va partir pour les longs voyages ! Allons, lève-toi !

  SCÈNEII

  PAUL, DOMINIQUE ; UN BOURGEOIS, vêtu d’une longue redingote, chapeau à bords retroussés, favoris, canne à lanière de cuir, entre tout doucement, et s’assoit à une des tables, observant Paul et Dominique avec des yeux flamboyants. La pluie se met à tomber au dehors.

  DOMINIQUE. Bon ! la pluie ! Il nous faut attendra, puisqu’un équipage nous manque pour faire notre entrée à Paris.

  PAUL.

  Quand nous en sommes sortis, la dernière fois, c’était dans une chaise de poste à quatre chevaux.

  DOMINIQUE. Moi, j’étais ^ur le siège ; je payais les postillons ! et, aujourd’hui, nous voila à guetter l’omnibus.

  L’INCONNU, je levant poliment* Les omnibus de la banlieue, Monsieur, ne se mettent en marche qu’à huic heures et demie du matin.

  Faul et Dominique te retournent et examinent l’inconnu.

  L’INCONNU.

  Ces Messieurs sont étrangers ?... Monsieur voyage pour son plaisir, sans doute ? Si Monsieur avait besoin de quelques renseignements dans la capitale, je pourrais... vu mes relations nombreuses...

  Faul et Dominique ne répondint pas.

  Brounn... brounn... il fait un froid !... Je prendrais volontiers quelque chose de chaud ! Hé ! garçon, un punch !

  Le cabaretier se lève en sursaut et sort par la droite.

  Du sucre, un citron, du cognac ! vivement !... et si ces Messieurs veulent me faire l’honneur...

  Une serrante, arrivant par la gauche, apporte un bol.

  DOMINIQUE.

  Avec plaisir, Monsieur ; vous êtes trop bon !

  La servante n’a eu que le temps de poser le bol sur la table ; une flamme paraît dessus.

  Mais il n’y avait rien là-dedans tout à l’heure... voilà qui est drôle !

  A l’inconnu.

  Ah ! ça, dites donc, vous l’aviez dans votre poche, celui-là... vous êtes un physicien, un grec !... Ah ! elle est forte ! il vient au cabaret avec des punchs bi/eautés !

  L’INCONNU.

  Je ne comprends pas un mot, cher Monsieur, de ce que vous dites.

  A la servante, en lui remettant de l’argent.

  Faites-moi le plaisir d’aller me chercher des panntellas dans la boutique de la deuxième rue, à droite, le troisième casier en haut ; j’ai ma boîte, on me connaît !

  Elle sort.

  A nous deux, maintenant !

  SCÈNE111

  PAUL, DOMINIQUE, L’INCONNU.

  (Paul est resté accoudé, rêvant.)

  L’INCONNU, montrant le punch.

  Vraiment, Monsieur, est-ce que je n’aurai point l’avantage...

  DOMINIQUE, d’un ton engageant.

  Voyons, mon pauvre maître... pas de fierté !...

  PAUL se lève.

  Il n’en faut plus avoir, c’est vrai ! Il s’assoit à la petite table prés de l’inconnu et de Dominique.

  L’INCONNU.

  Ainsi, vous venez chercher forlune dans la grande ville ?...

  PAUL.

  Qui vous l’a dît ?

  L’INCONNU.

  Vous-même !

  PAUL.

  Comment cela ?

  L’INCONNU.

  Tout à l’heure, quand vous causiez avec votre domestique !...

  PAUL.

  Il me semblait cependant...

  L’INCONNU.

  Pardonnez ! je sais tout !... et comme mon industrie, Monsieur, consiste à tenir un bureau de renseignements universels et à faire un vaste courtage dans les différentes classes de la société, il y va de mon intérêt de vous servir.

  DOMINIQUE.

  Voilà de la franchise au moins !

  L’INCONNU.

  Monsieur se propose de chercher un emploi dan ? une administration quelconque ?...

  PAUL, brutalement.

  Non !

  L’INCONNU.

  De prendre les finances, la diplomatie ou les chemins de fer ?

  PAUL.

  Eh ! qu’en sais-je moi-même ?

  L’INCONNU.

  Le commerce, peut-être ?

  DOMINIQUE.

  Ah ! bien oui ! un homme qui en deux heures de temps vous couvre de peinture une toile plus haute que ça !

  L’INCONNU, saluant ironiquement.

  Ah ! Monsieur est artiste !... ah ! et il compte faire fortune ; respectons-le !

  PAUL, irrité.

  Eh bien ! pourquoi pas ? Quand je vois tant de barbouilleurs que l’on applaudit, ce serait bien le diable... D’ailleurs j’ai de. longues études derrière moi et en employant toutes mes forces, la gloire viendra... peut-être, la richesse ensuite.

  L’INCONNU.

  Très bien, jeune homme ! Mais j’espère que vous allez, pour parvenir, ne rien négliger de tout

  ce qu’il vous faut : pille/-moi les anciens, dénigre/ les modernes, exaltez les petits génies et conspuez les grands ; ça pose, premier pas ! Vous peindrez ensuite les boutiquiers en artilleurs et les lorcttes en Vénus, avec les chevaux célèbres et les actions vertueuses, sans nul souci du dessin ni de la couleur ; ou dirait que vous manquez d’idées, prenez garde ! Il faudra ensuite adopter
le grec ou le gothique, le pompadour ou le chinois, l’obscénité ou la vertu, la chose à la mode, peu importe ! Mais agenouillez-vous devant le public, servilement, et ne lui donnez rien qui dépasse la force de son esprit, les facultés de sa bourse, la largeur de son mur ! Alors vos œuvres, reproduites à l’infini, couvriront l’Europe. Vous entrerez dans la cervelle de votre siècle. Vous serez un maître, une gloire, presque une religion. Le despotisme de votre médiocrité pourra abêtir toute une race ; il s’étendra même sur la Nature, car vous la ferez haïr, ô grand homme, car elle rappellera de loin vos barbouillages.

  PAUL, indigne.

  Jamais !

  L’INCONNU.

  Vous avez raison ! une place, des appointements fixes, c’est plus sur. Je vous recommande avant tout l’exactitude, non pour travailler, mais pour surveiller vos confrères. D’abord une petite médisance çà et là, puis une dénonciation formel’.e — dans l’intérêt du service ; enfin une bonne calomnie, n’ayez pag peur ! De l’arrogance envers les humbles, de la bassesse devant les chefs, cravate empesée et souple échine, morbleu ! cervelle étroite et conscience large ; respectez les abus, promettez beaucoup, tenez rarement, courbez- vous sous l’orage et, dans les circonstances difficiles, faites le mort ! Mais tâchez de connaître le vice de votre supérieur ; s’il prise, achetez une tabatière, et s’il aime les jolies femmes, mariez- vous !

  PAUL.

  Horreur !

  L’INCONNU.

  De l’indépendance !... j’aime ça ! On ne la trouve plus, Monsieur, que dans une fortune acquise par le commerce. Nous avons le système des faillites honorables, les secrets des faux poids et du bon teint ; mais rappelez-vous que le moyen d’avancement le plus rapide pour un jeune homme, dans une grande maison, c’est de séduire la femme du bourgeois.

  PAUL.

  Tais-toi donc, misérable !

  L’INCONNU.

  Oui, la fille vaut mieux, parce qu’il est forcé de vous la donner en mariage !

  Paul recule tpouva-ité.

  DOMINIQUE.

  Il y a au Fond de bonnes idées dans ce qu’il dit.

  L’INCONNU, toujours impassible.

  Et alors, quoi que vous soyez, les obstacles s’aplaniront, chacun vous sourira ; la santé sera bonne, vous dînerez bien, vous aurez la face rose comme une jeune fille.

  Sa barbe disparaît j surprise de Paul.

  Peu à peu vous deviendrez riche, considéré, heureux, vous ferez craquer sur l’asphalte vos bottes vernies, en roulant dans vos gants blancs le pommeau d’or de votre bambou.

  Ce qu’il dit s’exécute ; Paul pousse un cri.

  On vous craindra, on vous aimera ; vous vous repasserez vos caprices : habits neufs tous les jours, bagues à tous les doigts, chaînes de montre, breloques et linge fin.

 

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