Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 446

by Gustave Flaubert


  CINQUIEME GNOME.

  Change donc d’attitude.

  TOUS, riant .t la fou.

  Ha ! ha ! ha ! ha !

  SIXIEME GNOME.

  Insulte-nous, pour te venger.

  SEPTIEME GNOME.

  Pour nous faire rire.

  TOUS, riant a la/■m.

  Ha ! ha ! ha : lia !

  LE ROI DES GNOMES.

  Bien ! amuse/-vou.-. Gnomes, mes sujets. Peton- royalement notre victoire .sur le- hommes. Leurs cœurs à présent nous appartiennent, et il n’est pas besoin de ménager la marchandise. Les caeaux. les murailles, notre palais, tout en regorge. Contemple/ ! Et chaque partie du monde nous eu procure : il y en a de Tombouctou et il y en a de Paris. Des cœur » de nègres <-t des cœurs de duchesses ! les uns qui ont palpité pour de l’opium sous la grande muraille en Chine, et d’autres un peu rancis déjà par trop de séjour au fond d’un comptoir, dans Londres !

  Une longue branche d’arbre paraît à droite et s’étend contre la statue.

  LES SIX GNOMES, en face, à gauche. Tiens ! regardez donc !

  LE ROI.

  Eh ! c’est cet imbécile changé en prunier contre le mur du château.

  Une seconde branche parait.

  UN GNOME. Mais voilà deux branches ; elles l’entourent, elles vont l’embrasser.

  LE ROI.

  Du sentiment ! Ça m’ennuiè. Coupez-les !

  Un valet,’avec un couteau, abat d’un seul coup deux branches d’arbre. On entend deux cris terribles. Les rameaux saignent contre le piédestal.

  UN GNOME. Délicat comme une sensitive. Pour un prunier, c’est comique !

  TOUS LES GNOMES, riant. Ha ! ha ! ha ! ha !

  PREMIER GNOME, regardant la statue. Il ne s’en émei.t pas, le misérable !

  DEUXIEME GNOME. Défends-le donc ! Anime-toi !

  TROISIEME GNOME.

  Veux-tu prendre, avec nous, ta petite portion de cœurs ?

  QUATRIEME GNOME. Faut-il qu’on t’en serve ?

  CINQUIÈME GNOME. J’ai envie de t’en barbouiller le visage !

  SIXIEME GNOME. Moi, de te les faire manger tous !

  LE ROI. Tiens, bois leur sang !

  Il lui jette le contenu de la coupe. Le liquide rouge l’ecla- bousie, et reste figé çà et la par plaques inégales sur sa face et ses vètemeats.

  SEPTIEME GNOME. Réponds-nous donc, lâche !

  HUITIEME GNOME. Entends-tu, nous bafouons ta sottise, tes illusions, ton courage !

  NEUVIÈME GNOME. Et ce cœur immaculé, où est-il ?

  DIXIÈME GNOME. Tu en as rencontré de jolis cependant.

  ONZIÈME GNOME. Et qui t’aimaient.

  DOUZIÈME GNOME. Depuis des reines jusqu’à des femmes de banquier.

  PAUL, toujours immobile, répète trois fois lentement. Jeanne ! Jeanne ! Jeanne !

  Tous les Gnomes épouvantés se lèvent sur leurs sièges. LE ROI.

  Ah ! malédiction !

  A et moment, Jeanne, en laitière, se trouve debout sur le piédestal, dans les bras de Paul et Vétreignant étroitement.

  LES GNOMES. Regardez ! regardez !

  LE ROI.

  A moi, mes valets, mes soldats, mes bourreaux ! tout le monde ! à moi, au secours !

  Une foule de Gnomes apparaît de tous côtés, se précipitant dans (a salle, La statue, peu à peu, a changé de couleur, et

  le piédestal 1 est abaitit, si bnn que le grctipe est maintenant au niveau du plancher.

  PAUL, tenant Jeanne sur son iras gauche, tire son epre.

  Vous êtes vaincus, misérable- !

  Un large éclair sillonne le ciel au fond ; et dans un éclat de tonnerre, avec un cri immmse de la foule, la table et les Gnomes, tout s’abime sous le sol et disparait. Les lampes s’éteignent. Les cœurs suspendus se mettent à flamboyer, les colonnes du fond s’ecroulent J demi, et l’escalier ne fait plus qu’un monceau de ruines.

  SCÈNE II PAUL, JEANNE.

  PAUL.

  C’est toi ? c’est bien toi ? M’as-tu pardonné ? JEANNE.

  Monsieur Paul...

  PAUL.

  Oh ! plus de ces mots-la ! Lève la tète ! toi qui as secouru ma détresse autrefois et qui maintenant me délivres, chère providence de ma vie, pauvre amour méconnu ! 11 j’ai pu en chercher d’autres ! Ah ! comme j’étais ingrat pour le passé, aveugle pour l’avenir ! Je me suis lai-sé prendre,

  t )ut le long de ma route, par des illusions funestes, d’autant plus irrésistibles que je retrouvais dans chacun de ces monstres survenant pour me perdre quelque chose de toi, ton image. — Et tu étais, au contraire, si loin !

  JEANNE.

  Oh ! pas si loin !

  PAUL.

  Comment ?

  JEANNE.

  Moi aussi, j’étais aveugle !

  PAUL.

  Que veux tu dire ?

  J E A N N E.

  Vous rappelez-vous cette coquette Parisienne qui vous étourdissait avec son embarras de bagages et de sottises ?

  PAUL, riant.

  Oui ! oui !

  JEANNE, naïvement.

  C’était moi !

  PAUL.

  Mais. Vous rappelez-vous cette lourde petite bourgeoise, dans eette contrée hideuse ?

  PAUL.

  Ah ! ne me parle pas de cette imbécile !

  JEANNE, piteusement. C’était moi !

  PAUL.

  Impossible !

  JEANNE.

  Et cette reine aux splendeurs infinies qui d’un geste faisait mourir les hommes...

  PAUL. Assez ! N’achève pas 1

  JEANNE, se cachant la tète dam les mains.

  C’était moi î

  PAUL recule d’un pai.

  Vous !

  JEANNE, lui sautant au cou.

  Oui, moi ! Pour te retrouver, pour te plaire, pour que tu m’aimes ! J’ose te le dire maintenant. Mon amour était si fort que j’ai traversé, afin d<*

  venir jusqu’à toi, toutes les démences et toutes les cruautés du monde. Et comme tu ne l’as pas compris, cet amour, comme tu ne l’as pas même aperçu, — il redoublait pourtant à chacun de tes dédains, — aujourd’hui, pour te sauver, je descends du ciel.

  PAUL.

  Du ciel ?

  JEANNE.

  Ah ! tu ne sais pas, écoute ! J’étais morte ; les Gnomes me trompaient. Les Fées m’ont rendue à la vie ! Tu vas me suivre ! l’heure a sonné. Viens ! viens !

  PAUL.

  Oh ! oui, oui, je te crois ! Je savais bien quelle destinée m’était promise. Malgré tous les obstacles, je n’en ai jamais douté... Et tout à l’heure sous le marbre qui m’enfermait, j’en avais l’espoir, l’impatience et l’angoisse ! Partons ! Emmène-moi ! Les Gnomes sont vaincus, laissons la terre !

  JEANNE.

  Je vais te conduire dans un pays tout bleu, où les fleurs, comme les amours, sont éternelles et démesurées. Là, mon bien-aimé, les orages ne soufflent pas ; l’immensité tiendra dans nos cœurs, et nos yeux, toujours se contemplant, auront la lumière et la durée des étoiles !

  NEUVlfc.MF T A B 1 EAU, SCÏNE III. 40- PAUL, etrcignant Jeanne.

  Ah ! delices de mon âme. el’e commence deja l’éternité de notre ivre ?se !

  SCÈNE 111 PAUL, JEANNE, LA REINE DES FIÏES.

  LA REINE DES FÉES, qui depuis le milieu de la scène précédente est descendue lentement du fond, survenant entre eux deux.

  Non ! pas encore !

  PAUL, indigne.

  Toi, la Reine des Fées ! Mais tu m’avais promis...

  LA REINE.

  As-tu donc oublié notre convention ? Tu n’as accompli que la moitié de ton devoir. La seconde est plus difficile peut-être.

  Montrant Jeanne.

  Avant d’obtenir la félicité de votre union perpétuelle, il faut remettre aux hommes ce- co-urs délivrés par ta bravoure !

  PAUL.

  Comment pourrai-je, à moi seul.

  LA REINE, souriant.

  Oh ! nous sommes là : les Fées t’aideront ! Tu n’as à t’occuper que
de ceux exclusivement qui te sont connus ! Tâche de les convaincre ! qu’ils reprennent leur cœur ! Pour devenir immortel, exécute d’abord l’œuvre d’un dieu !

  Paul baisse la tète dans ses mains. On entend au dehors un choeur de voix joyeuses.

  PAUL, levant son visage baigné de larmes.

  Ces voix ?...

  LA REINE.

  Ce sont les arbres de la forêt, les hommes délivrés qui s’en retournent !

  SCÈ^CE IV

  LES PRECEDENTS ; DOMINIQUE entre par le côté droit, avec un nid sur la tète ; en guise de bras, il a deux rameaux chargés de fruits qu’il tient horizontalement.

  JEANNE, émue. Mon frère ! Comme le voilà !

  DOMINIQUE, pleurant.

  Mon pauvre maître ! Enfin je vous retrouve. Les larmes m’en coulent comme la pluie le long du tronc, du corf ;S c’est-à-dire. Je 11e peux vous serrer dans mes bras. On a beau me couper les rameaux, ça repousse. Je voudrais tant vous embrasser ! Maudite gourmandise, c’est elle qui a tout fait !

  En baissant le menton, il mange une prune sur son épaule, et se remet à pleurer.

  Ah ! mon Dieu, mon Dieu !

  PAUL et JEANNE, ensemble. Grâce pour lui, bonne Fée !

  LA REINE, .1 raul.

  Puisque tu l’aimes, soit !

  Aussitôt les deux branches disparaissent. Dominique a dei bras. Dans le mouvement de sa chevelure qui frissonne, le nid tombe de sa tète, des oeufs s’écrasent par terre et UM oiseau s’envole.

  LA REINE DES FEES, a Dominique. Mais tu iras...

  DOMINIQUE.

  Oh ! partout. Depuis que j’ai pris racine, je ne demande qu’à me dégourdir.

  LA REINE, montrant les colonnes.

  Tu irasavecton maître, pour donner ces c
  DOMINIQUE.

  Volontiers !

  Il considère les coeurs suspendus et se gratte l’oreille.

  IVlais... vu la quantité, nous allons avoir une cargaison d’une lourdeur... !

  LA REINE.

  Non ! regarde.

  Les caurs se rapetissent à la dimension d’une noix. Une surface dorée les enveloppe.

  DOMINIQUE. Oh ! que c’est drôle ! comme c’est drôle ! Pas de paresse ! grimpons-y !

  Il va pour monter à la colonne de gauche au premier plan

  LA REINE. Non ! baisse-toi 1

  Le chapiteau de la colonne à gauche et celui de la colonne à droite, entr’ouvrant, laissent tomber une pluie de caurs.

  DOMINIQUE, les ramassant. On dirait, vraiment, des bonbons de sucre !

  LA REINE. Il n’en seront que plus faciles à prendre.

  A Paul, qui reste immobile au pied de la colonne de droite.

  Que fais-tu donc ? Tu restes là !

  PAUL, j part, murmurant.

  Et je la perds au moment de ma ictoire. quand tout semblait fini et que je croyais enfin la tenir !

  JEANNE, suppliant.

  Oh ! ne sois pas desespéré... Va-t’en, si tu m’aimes. Tu ne connais pa> le destin. Fais ce qu’elle ordonne, tout de suite, tout de suite !

  D O M I N I Q U E.

  Allons ! mon pauvre maître, encore un petit voyage, le dernier !

  Paul étend son manteau, et reçoit des coeurs pendant que Dominique en bourre tes poches.

  LA REINE, montrant l’horizon.

  Va ! maintenant.

  PAUL, se tournant vers Jeanne pour l’embrasser.

  Jeanne !

  LA REINE, l’, cariant d’un geste.

  Non ! à ton devoir ! le sien e.-t accompli sur la terre. Je la transporte dans des répions où elle attendra, pour vous retrouver, que ta vrtu t’ait fait digne de son amour.

  Paul et Dominique remontent teri ‘e fond et gratinent l’escalier en ruines en trébuchant parmi lei pierret.

  JEA N N F,

  Adieu !

  PAUL, de loin.

  Adieu !

  Dominique se retourne pour envoyer un baiser. Tous les chapiteaux de toutes les colonnes s’entr’ouvrent et laissent tomber un ruisseau de caurs d’or. En même temps, des deux cotés, les Fées envahissent la scène en tourbillonnant et recueillent les caurs dans le pan de leurs robes. — Au premier plan, Jeanne, émue, est restée avec la Reine qui lui tient la main. — On aperçoit Paul et Dominique à l’extrême horizon.

  DIXIÈME TABLEAU

  LA FÊTE DU PAYS

  Un beau parc dans les environs de Paris, chez le banquier Kloekher. Des deux cotés de la scène il y a de grands arbres. — Au fond un petit mur soutenant une terrasse, avec un escalier de pierre au milieu. Sur chaque marche de l’escalier, aux deux bouts, un vase de fleurs. D’autres vases sont alignés sur la dalle du mur. Au delà, on aperçoit la campagne avec Paris dans l’éloignement. Le milieu de la scène se trouve occupé par une pelouse de gazon.

  SCÈNE PREMIMÈRE

  MONSIEUR et MADAME KLOEKHER, LETOURNEUX, ALFRED DE C1SY.

  ONËSIME DUBOIS, MACARET, CO- LOMBEL, BOUVIGNARD, INVITÉS, MESSIEURS et DAMES, tous en élégants costumes d’été.

  C’est le soir. Au lever du rideau les invites arrivent par la gauche et se répandent sur la scène, Madame Kloekher donnant le bras à Alfred. Bouvignard se précipite à droite, seul, à l’écart, et tire de sa poche une petite cruche de faïence, enveloppée dans son mouchoir, qu’il découvre et se met à contempler.

  MADAME KLOEKHER, respirant largement.

  Enfin, ici, on respire ! car cette fête du pays, avec ses trompettes et sa grosse caisse, nous a ennuyé si fort durant le dîner...

  MONSIEUR KLOEKHER.

  Ah ! voilà ! Le jour qu’on choisit pour recevoir ses amis, Messieurs les gens du peuple s’amusent !

  LETOURNEUX.

  Si au moins dans leurs divertissements ils respectaient la morale !

  MACARET.

  Puis, ils viendront crier misère à la porte de notre usine...

  COLOMBEL.

  Ht il faudra les recevoir dans les hôpitaux, où l’on perd a les soigner un temps... Il sort.

  LETOURNEUX, gaiement.

  Et dire que de vieux camarades comme nous ont été sur le point de se fâcher, mon pauvre Kloekher !

  KLOEKHER. Comment sur le point ? Nous étions furieux !

  Il rit. Ha ! ha !

  LETOURNEUX, riant.

  A propos de quoi, je vous le demande ? Pour ce petit monsieur Paul.

  KLOEKH ER, avec une colere concentrée.

  L’intrigant !

  ALFRED, haussant les >paulet.

  Un fou !...

  MADAME KLOEKHER. Un véritable drôle !

  Elle s’assoit sur le banc à gauche. Alfred se m-1 ptes St’lt.

  KLOEKHER. Sait-on au moins ce qu’il est devenu ?

  ALFRED.

  Non ! Sombré.

  MADAME KLOEKHER. Vous ne pleurez pas, Onésime, vous, son ami ?

  ONÉSIME.

  iMoi, Madame ! jamais de la vie, je vous jure.

  MADAME KLOEKHER, riait.

  C’eût été fort beau, cependant, que de le voir, la semaine prochaine, à vos côtés, comme témoin de votre mariage.

  KLOEKHER. Eh ! mon Dieu, ne causons plus de ce misérable ! Si nous faisions quelques pas, Letourneux, hein, pour régler les bases de notre opération !...

  LETOURNEUX.

  Avec plaisir !

  Letourneux et Kloekher se mettent à se promener du haut en bas de la scène.

  MADAME KLOEKHER, à Onésime.

  On la dit une excellente personne, votre fiancée ?

  ONÉSIME.

  Elle n’est point d’une beautc... extraordinaire. Mais... il y a d’autres avantages.

  MACARET, à Onesime.

  Qu’a-t-il donc, Bouvignard ? Il semble absorbé dans une contemplation...

  Ils vont à lui.

  BOUVIGNARD, a Onésime. Vous qui été ; artiste, examinez-moi cela ! Quels filets ! quel émail !

  Onésime veut prendre le pot.

  Prenez garde ! Non ! je vais vous le démontrer moi-même.

  Bouvignard,
Oiesime et Macaret restent debout a examiner le pot que Bouvignard leur montre sur toutes les faces. Mm* Kloekher est assise sur le banc, a gauche, avec Alfred. Letourneux et kloekher se promenent de haut en bas.

  MADAME KLOEKHER, a demi-voix. Ainsi c’est convenu ? je recevrai pour samedi mon invitation chez madame la comtesse de Trc- manville ?

  ALFRED. Et pour tous ses autres samedis.

  Kloekher et Letourneux passent en gesticulant.

  Ma tante s’est fait prier, je vous l’av ne La différence des mondes, des quartiers, je veux dire...

  A part.

  Attrape, ma petite bourgeoise !

  MADAME KLOEKHER.

  Oh ! merci ! et il ne faudra plus me faire des terreurs, comme l’autre jour.

  ALFRED.

  Non ! non ! bien sur ! C’est que j’avais perdu la tête, à propos de rien ; tout s’est arrangé. Je vous adore, Ernestine !

  Montrant Kloekher qui repasse.

  Vous lui parlerez de moi, n’est-ce pas, comme d’un homme entièrement à lui, prêt à toutes les démarches, et auquel il pourrait, dans son intérêt même, confier ses affaires... les plus capitales.

  MADAME KLOEKHER.

  Sans doute, mon ami !

  ALFRED, à part.

  Si elle ne s’y met pas, dans huit jours la Bel* gique !

  MACARET

  Et vous avez acheté cela... ?

  BOU VIGNARD.

  Quatre-vingts francs ! — pas un sou de plu-, — ici dans un cabaret, a roté !

  On entend UT bruit de trompettes et de çroite caitie.

  MADAME KLOEKHER, levant.

  Encore ! mais c’est intolérable, monsieur Kloskher ; il faudrait se plaindre a l’autorité.

  Le bruit redouble ; il t’y mêle des cm d’entouti.ttme et comme le brouhaha d’une foule.

  SCÈ^E II

  L r s PRÉciiDrNTS, COLOMBEL rentrant.

  COLOMBEL.

  Savez-vous qu’il y a là sur la place, au milieu des boutiques, quelque chose de fort original, d’extraordinaire, une chose très amusante, ma parole ! J’ai vu bien de ? saltimbanques, mais aucun de pareil à celui-là. Un homme qui vend des coeurs pour un sou !

  ALFRED.

  Ce n’est pas cher !

  UNE DAME. Oh ! non, mais curieux.

  UN INVITÉ. On ferait peut-être bien de voir... Qui sait ?

  UN AUTRE. Quand ce ne serait que pour entendre le boniment.

  MACARET.

  Ces gaillards-là, quelquefois, vous ont une verve !...

  Les invités entourent Madame Kloekher.

  MADAME KLOEKHER.

  Je ne sais si je dois ?... Est-ce un homme que l’on puisse faire venir, docteur ?

 

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