Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 479

by Gustave Flaubert


  Le terrain devint plus sec, les herbes moins hautes, et la mer tout à coup se présenta devant nous, resserrée dans une anse étroite, et bientôt sa grève faite de débris de madrépores et de co- quilles se mit à crier sous nos pas. Nous nous lais- sâmes tomber par terre et nous nous endormîmes, épuisés de fatigue. Une heure après, réveillés par le froid, nous nous remîmes en marche, sûrs cette fois de ne pas nous perdre ; nous étions sur la côte qui regarde la France, et nous avions le Pa- lais à notre gauche. C’était sur ce rivage-là que nous avions vu la veille la grotte qui nous avait tant charmés. Nous ne fûmes pas longtemps à en trouver d’autres plus hautes et plus profondes.

  Elles s’ouvraient toujours par de grandes ogives, droites ou penchées, poussant leurs jets hardis sur d’énormes pans de rocs aux coupes régulières. Noires et veinées de violet, rouges comme du feu, brunes avec des lignes blanches, elles décou- vraient pour nous, qui les venions voir, toutes les variétés de leurs teintes et de leurs formes, leurs grâces, leurs fantaisies grandioses. II y en avait une, couleur d’argent, que traversaient des veines de sang ; dans une autre des touffes de fleurs res- semblant à des primevères s’étaient écloses sur les glacis de granit rougeâtre, et du plafond tom- baient sur le sable fin des gouttes lentes qui re- commençaient toujours. Au fond de l’une d’elles, sur un cintre allongé, un lit de gravier blanc et poli, que la marée sans doute retournait et refaisait chaque jour, semblait être là pour y recevoir au sortir des flots le corps de la Naïade ; mais sa couche est vide et pour toujours l’a perdue ! H ne reste que ces varechs encore humides où elle étendait ses beaux membres nus fatigués de la nage et sur lesquels, jusqu’à l’aurore, elle dormait au clair de lune.

  Le soleil se couchait. La marée montait au fond sur les roches, qui s’effaçaient dans le brouillard bleu du soir, que blanchissait sur le niveau de la mer l’écume des vagues rebondissantes, et, de l’autre partie de l’horizon, le ciel rayé de longues lignes orange avait l’air balayé comme par de grands coups de vent. Sa lumière reflétée sur les flots les dorait d’une moire chatoyante ; se pro- jetant sur le sable, elle le rendait brun et faisait briller dessus un semis d’acier.

  A une demi-lieue vers le Sud, la côte allongeait vers la mer une file de rochers. II fallait pour les joindre recommencer une marche pareille à celle que nous avions faite le matin. Nous étions fati- gués, il y avait loin ; mais une tentation nous pous- sait vers là-bas, derrière cet horizon. La brise ar- rivait, dans le creux des pierres les flaques d’eau se ridaient, les goémons accrochés aux flancs des falaises tressaillaient, et du côté d’où la lune allait venir, une clarté pâle montait de dessous les eaux.

  C’était l’heure où les ombres sont longues. Les rochers semblaient plus grands, les vagues plus vertes. On eût dit que le ciel s’agrandissait et que toute la nature changeait de visage.

  Donc nous partîmes en avant, au delà, sans nous soucier de la marée qui montait, ni s’il y au- rait plus tard un passage pour regagner terre. Nous voulions jusqu’au bout abuser de notre plaisir et le savourer sans en rien perdre. Plus légers que le matin, nous sautions, nous courions sans fatigue, sans obstacle, une verve de corps nous emportait malgré nous et nous éprouvions dans les muscles des espèces de tressaillements d’une volupté ro- buste et singulière. Nous secouions nos têtes au vent, et nous avions du plaisir à toucher les herbes avec nos mains. Aspirant l’odeur des flots, nous humions, nous évoquions à nous tout ce qu’il y avait de couleurs, de rayons, de murmures : le dessin des varechs, la douceur des grains de sable, la dureté du roc qui sonnait sous nos pieds, les altitudes de la falaise, la frange des vagues, les dé- coupures du rivage, la voix de l’horizon ; et puis c’était la brise qui passait, comme d’invisibles bai- sers qui nous coulaient sur la figure, c’était le ciel où il y avait des nuages allant vite, roulant une poudre d’or, la lune qui se levait, les étoiles qui se montraient. Nous nous roulions l’esprit dans la profusion de ces splendeurs, nous en repaissions nos yeux ; nous en écartions les narines, nous en ouvrions les oreilles ; quelque chose de la vie des éléments émanant d’eux-mêmes, sous l’attraction de nos regards, arrivait jusqu’à nous, s’y assimi- lant, faisait que nous les comprenions dans un rapport moins éloigné, que nous les sentions plus avant, grâce à cette union plus complexe. A force de nous en pénétrer, d’y entrer, nous devenions nature aussi, nous sentions qu’elle gagnait sur nous et nous en avions une joie démesurée ; nous aurions voulu nous y perdre, être pris par elle ou l’emporter en nous. Ainsi que dans les transports de l’amour, on souhaite plus de mains pour pal- per, plus de lèvres pour baiser, plus d’yeux pour voir, plus d’âme pour aimer, nous étalant sur la nature dans un ébattement plein de délire et de joies, nous regrettions que nos yeux ne pussent aller jusqu’au sein des rochers, jusqu’au fond des mers, jusqu’au bout du ciel, pour voir comment poussent les pierres, se font les flots, s’allument les étoiles ; que nos oreilles ne pussent entendre graviter dans la terre la formation du granit, la sève pousser dans les plantes, les coraux rouler dans les solitudes de l’océan et, dans la sympathie de cette effusion contemplative, nous eussions voulu que notre âme, s’irradiant partout, allât vivre dans toute cette vie pour revêtir toutes ses formes, durer comme elles, et se variant tou- jours, toujours pousser au soleil de l’éternité ses métamorphoses.

  Mais l’homme n’est fait pour goûter chaque jour que peu de nourriture, de couleurs, de sons, de sentiments, d’idées ; ce qui dépasse la mesure le fatigue ou le grise ; c’est l’idiotisme de l’ivrogne, c’est la folie de l’extatique. Ah ! que notre verre est petit, mon Dieu ! que notre soif est grande ! que notre tête est faible !

  Ce soir-là nous n’avions plus la nôtre parfaite- ment d’aplomb sur les épaules ; nous nous en revenions animés, émus, presque furieux, le cœur battant, les nerfs vibrant comme les cordes d’une harpe que l’on a trop pincées ; nous nous sentions le corps fatigué, le cerveau étourdi, tan- dis qu’au contraire nos jarrets, saccadant leurs mouvements, d’eux-mêmes nous poussaient en avant et nous faisaient presque bondir. Lorsque nous rentrâmes dans la ville dont on allait fermer les portes, il y avait quatorze heures que nous marchions, nos pieds sortaient par nos souliers et

  9- l’on tordit nos chemises qui, deux jours après, n’étaient pas sèches.

  Pour nous en retourner à Quiberon, il fallut se lever le lendemain, avant 7 heures, ce qui exigea du courage. Encore raides de fatigue et tout grelottants de sommeil, nous nous empi- lâmes dans la barque, en compagnie d’un cheval blanc, de deux voyageurs pour le commerce, du même gendarme borgne et du même fusilier qui, cette fois, ne moralisait personne. Gris comme un cordelier et roulant sous les bancs, il avait fort à faire pour retenir son shako qui lui vacillait sur la tête et pour se défendre de son fusil qui lui cabriolait dans les jambes. Je ne sais qui de lui ou du gendarme était le plus bête des deux. Le gen- darme n’était pas ivre, mais il était stupide. Il dé- plorait le peu de tenue du soldat, il énumérait les punitions qu’il allait recevoir, il se scandalisait de ses hoquets, il se formalisait de ses manières. Vu de trois quarts, du côté de l’œil absent, avec son tricorne, son sabre et ses gants jaunes, c’était certes un des plus tristes aspects de la vie hu- maine. Un gendarme est, d’ailleurs, quelque chose d’essentiellement bouffon, que je ne puis consi- dérer sans rire ; effet grotesque et inexplicable, que cette base de la sécurité publique a l’avan- tage de m’occasionner, avec les procureurs du roi, les magistrats quelconques et les professeurs de belles-lettres.

  Incliné sur le flanc, le bateau coupait les vagues qui filaient le long du bordage en tordant de l’écume. Les trois voiles bien gonflées ar- rondissaient leur courbe douce. La mâture criait, l’air sifflait dans les poulies. Penché sur la proue, le nez dans la brise, un mousse chantait ; nous n’entendions pas les paroles, mais c’était un air lent, tranquille et monotone qui se répétait tou- jours, ni plus haut ni plus bas, et qui prolongeait en mourant des modulations traînantes.

  Cela s’en allait doux et t
riste sur la mer, comme dans une âme un souvenir confus qui passe.

  Le cheval se tenait debout, du mieux qu’il pou- vait, sur ses quatre pieds et mordillait sa botte de foin. Les matelots, les bras croisés, souriaient en regardant dans les voiles.

  (*’A Quiberon, nous revîmes M. Rohan,sa ru- biconde et haute épouse et son jeu du “trou ma- dame » qui remplace dans son établissement le billard obligé et qui paraît être une des curiosités du pays. Nos deux voyageurs y étaient forts, et quand après avoir déjeuné avec eux nous partîmes pour Plouharnel, nous les laissâmes acharnés mieux que jamais en train de jouer le café avec une de leurs connaissances de l’endroit.Tous deux ils voyageaient dans les draps. Le premier était un assez beau mâle de quelque vingt ans, blond, haut en couleur, ayant poitrine bombée, cas- quette sur l’oreille, talons hauts et gilet jusqu’aux genoux ; il nous représentait l’incarnation du Vau-

  Inédit, pages 133 à 136. devilIe-Achard, il en avait l’élégance, c’en était le style. Quant à l’autre, sans doute que dans son temps il avait eu l’aimable laisser-aller de son compagnon ; lui aussi, il avait peut-être jadis pris la taille aux bonnes, injurié amicalement les gar- çons, été brillant sur le carambolage et distrait les ennuis de la grande route en chantant du Béran- ger dans son cabriolet ; mais l’âge était venu, cette neige du cœur qui avait éteint sa flamme et calmé sa voix. L’expérience d’un sage, la modération du philosophe se lisaient sur son front qu’avaient ridé les soucis de la vente et les inquiétudes du ballot. Combien dans sa vie avait-il dû écrire de lettres d’affaires ? De combien de maisons n’avait-il pas été mis à la porte ? Que de fois il avait dîné à table d’hôte !

  Devant se rendre comme nous le soir à PIou- harnel, ces messieurs nous proposèrent de prendre nos sacs dans leur voiture, ce que nous accep- tâmes et dont bien nous prit, car de Quiberon à Plouharnel la route est fort sablonneuse, et vingt- cinq livres de plus sur le dos n’auraient pas accé- léré notre marche.

  Jusqu’au fort Penthièvre à peu près, la route étant connue nous ne vîmes rien de nouveau, mais nous revîmes avec ennui quelques-uns de ces bons menhirs allongeant sur l’herbe leur ombre bête.

  Nous n’entrâmes pas au fort Penthièvre, ce qui étonna beaucoup le factionnaire qui, nous voyant passer, avait eu la prévenance de nous crier de loin « qu’il nous fallait une permission pour le voir », mais nous nous assîmes au bas de son talus sur le versant d’un grand monticule de gazon dont la pente descend vers les sables. Le soleil brillait, la mer pétillait, un vent sec et âpre soufflait sur les joncs des dunes et, comme une nappe d’eau qui eût passé dessus, les cour- bait tous à la fois.

  En face de cette hauteur où nous étions, PIou- harnel se montrant sur la côte opposée, le clocher de son église, certes, paraissait facile à atteindre, il n’y avait qu’à suivre tout droit ainsi que disent les paysans. Comme si c’était chose fort aisée à faire que de suivre tout droit n’importe quoi, même quand on a devant les yeux un clocher ou une girouette !

  La presqu’île, se découpant au milieu de la mer, prolongeait sa perspective d’un jaune pâle, et les vagues dessinaient sur son double rivage deux longues bordures d’écume blanche. La mer était toute bleue, le ciel tout blanc ; frappés d’a- plomb par le soleil, les sables faisaient miroiter devant nous de grands reflets bruns qui semblaient les faire onduler et en allonger l’étendue. Des monticules ronds formés par des coups de vent, et que piquaient çà et là quelques joncs minces comme des aiguilles, se présentaient sans cesse l’un après l’autre, il fallait les monter et les des- cendre, des traînées de poussière se levant lente- ment s’envolaient et nos yeux se fermaient à l’éblouissement du soleil qui flambait sur les flots et chatoyait sur le sable. Le vent nous empour- prait le visage, il nous le fouettait à grands coups, nous avancions lentement et avec tristesse sur cette grève abandonnée.

  Donc nous allions sans mot dire, du mieux que nous pouvions, sans jamais atteindre au fond de la baie où avait l’air de se trouver Plouharnel. Nous y arrivâmes cependant. Mais là, nous tom- bions dans la mer. Nous avions pris le côté droit du rivage, tandis qu’on devait suivre le gauche.

  II fallut rebrousser chemin et recommencer une partie de la route.

  Un bruit étouffé se fit entendre. Un grelot sonna, un chapeau parut. C’était la poste d’Auray. Toujours même homme, même cheval, même sac aux lettres. II s’en allait tranquillement vers Quiberon d’où il reviendra tantôt pour y re- tourner demain. C’est l’hôte du rivage ; il le passe le matin, il le repasse le soir. Sa vie est de le parcourir ; lui seul l’anime, il en fait l’épisode, j’allais presque dire la grâce.

  II s’arrête ; nous lui parlons deux minutes, il nous salue et il repart.

  Quel ensemble que celui-là ! Quel homme et quel cheval ! Quel tableau ! Callot, sans doute, l’aurait reproduit ; il n’y avait que Cervantes pour l’écrire.

  Après avoir passé sur de grands quartiers de rocs qu’on a essayé d’aligner dans la mer, pour raccourcir la route en coupant le fond de la baie, nous arrivâmes enfin à Plouharnel. Le village était tranquille, les poules glous- saient dans les rues, et dans les jardins enclos de murs, de pierres sèches, les orties sont poussées au milieu de carrés d’avoine.

  Comme nous étions devant la maison de notre hôte, assis à prendre l’air, un vieux mendiant a passé. II était courbé, en guenilles, grouillant de vermine, rouge comme du vin, hérissé, suant, la poitrine débraillée, la bouche baveuse.

  Le soleil reluisait sur ses haillons, sa peau vio- lette et presque noire semblait transsuder du sang. II beuglait d’une voix terrible en frappant à coups redoublés contre la porte d’une maison voisine.

  (*’Nous eûmes l’honneur de dîner avec nos deux voyageurs pour le commerce dont la politesse méritait bien l’offre de l’inévitable bouteille de Champagne, aussi leur cœur s’ouvrit-il complète- ment aux nôtres, et ils versèrent dedans leurs confidences les plus intimes. Nous apprîmes des choses fort intéressantes, que le plus jeune, par exemple, voyageait pour une maison de Lisieux et qu’il avait eu l’an passé une maîtresse qui s’ap- pelait Joséphine et qui avait beaucoup de gorge. C’était, du reste, un gaillard qui avait connu de Cythère le haut et le bas de l’échelle, il lui arri- vait souvent de calmer ses sens pour de faibles trésors et il avait couché avec des femmes qui cou- chaient dans des draps de satin noir.

  ‘*’ Inédit, pages 137 à 1^0. — Eh quoi ! lui dit son compagnon, tu ne leur en a pas pris un peu pour te faire des gilets ?

  L’hôte, qui est le maire de l’endroit, vint au dessert trinquer avec nous. Les deux coudes de sa chemise appuyés sur la table, son bonnet de soie noire relevé derrière les oreilles pour mieux en- tendre, il demeura tout le temps muet et béant à savourer les discours de nos amis et les nôtres, qui ne valaient pas mieux. Du reste, ce dîner ne nous ennuya pas, il est parfois très doux de causer avec des imbéciles.

  Le lendemain était un dimanche, et la cuisine était déjà toute pleine de paysans qui venaient boire, quand nous descendîmes pour y prendre notre soupe à l’oignon avant de nous mettre en marche pour Auray.

  On entendait, par-dessus les voix et les galo- ches ferrées qui résonnaient dans le cabaret, le roucoulement d’une tourterelle enfermée dans une cage suspendue à la muraille. Quel doux bruit que celui-là ! Aimez-vous les vieux colombiers où on les voit marcher sur le toit des tuiles en ren- gorgeant leur cou, en ouvrant leurs ailes, en bai- gnant leurs pieds roses dans l’eau des gouttières tout en poussant tout le long du jour leurs ron- flements plaintifs qui reprennent et s’arrêtent ?

  Nous étions levés, nous allions partir, nous le vîmes passer, mais nous ne l’aperçûmes que par derrière. Qu’était-ce par devant ? qui donc ? le chapeau. Quel chapeau ! un vaste et immense chapeau qui dépassait les épaules de son porteur et qui était en osier, quel osier ! du bronze plutôt, planisphère dur et compact fait pour résister à la grêle, que la pluie ne traversait point, que le temps ne devait que durcir et fortifier. L’homme qu’il
recouvrait disparaissait dessous et avait l’air d’y être entré jusqu’au milieu du corps, et il le portait cependant (je l’ai vu tourner la tête). Quelle constitution ! quel tempérament il avait donc ! quels muscles cervicaux ! quelle force dans les vertèbres ! Mais aussi quelle ampleur ! quel cercle, ce chapeau ! II projette une ombre tout à I’entour de lui, et son maître ne doit jamais jouir du soleil. Ah ! quel chapeau ! C’est un couvercle de chaudière à vapeur surmonté d’une colonne, ça ferait un four en y pratiquant des meurtrières ! II y a des choses inébranlables : le Simplon et l’impudence des critiques, des choses solides : l’arc de l’Étoile et le français de Labruyère, des choses lourdes : le plomb, le bouilli et M. Ni- sard, des choses grandes : le nez de mon frère, l’Hamlet de Shakespeare et la tabatière de Bouilhet, mais je n’ai rien vu d’aussi solide, d’aussi inébran- lable, d’aussi grand et d’aussi lourd que ce chapeau de Plouharnel !

  Et il avait une couverture en toile cirée ! VI

  De Plouharnel à Aura y, campagne déserte ; on rencontre peu de maisons, mais de beaux aspects de paysages comme ajoncs et arbres.

  Auray, a un bon chic de bonne petite vieille ville avec ses toits et ses maisons ; les femmes plus jolies qu’aux alen- tours. — Belle vue du haut d’un belvédère de pierre d’Au- ray, à droite et dedans la terre. — Quelques barques à sec sur la rive à cause de la marée basse ; vieux pont à piles triangulaires avec des avancées dans les piles.

  La Chartreuse. — GaUia marens posuit, mausolée, vilain monument dans le goût de la Restauration ; au fond deux bas-reliefs : l’un Mademoiselle d’AngouI posant la première pierre ; pose du préfet qui lui présente la truelle sur un coussin ; l’autre M. d’AngouI priant ; son manteau ; quel galbe de bottes ! Et le Monsieur par derrière retenant un gant sur sa poitrine. — On a descendu avec chandelle par un trou et nous avonsi vu les ossements. — Cloître vitré, fermé, garni de copies de saint Bruno de Lesueur. — Les sœurs grises. — L’abbé se promenant. — Champ des mar- tyrs : une espèce de chapelle totalement insignifiante ; d’un côté un petit bois, une allée d’arbres verts, une longue lande que la mer inonde à chaque marée ; l’endroit était bien choisi.

 

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