Ex in the City

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Ex in the City Page 4

by Wendy Markham


  Dianne poursuit :

  — Sans parler de se retrouver seule pour le réveillon du Nouvel An !

  — C'est vrai.

  Je n’y avais pas encore pensé non plus, merci de le faire pour moi… Dianne, oublie-moi !

  — Oh, ma pauvre, je vous plains, ajoute-t-elle en soupirant.

  Mais faites-la taire, par pitié !

  — Est-ce que Mike est dans les parages, Tracey ?

  — Oui, je vais le chercher, ne quittez pas…

  J’ajoute mentalement qu’il est peut-être sorti lui acheter une paire de boucles d’oreilles en diamant, à moins qu’il ne soit au téléphone en train de réserver la suite présidentielle à l’hôtel Sherry Netherland, pour le soir du 31 décembre.

  Mais je le trouve tout simplement à la photocopieuse, essayant d’aider mon amie Brenda à sortir des documents coincés dans la machine. Dès que je lui annonce que Dianne est en ligne, il part en courant vers son bureau.

  Brenda le regarde en hochant la tête :

  — Regarde-moi ça ! Quelle veinarde, cette fille !

  — Tu peux parler, toi, avec ton Paulie ! lui dis-je, amusée.

  — Tu sais, Tracey, la lune de miel est terminée. Ça fait à peine quatre mois que nous sommes mariés et Paulie m’a déjà demandé de ne plus l’appeler sur son portable quand il est au boulot.

  — Mais, Brenda, il est policier ! Tu l’imagines en train de traquer des bandits dans les coins glauques en se faisant le plus discret possible, quand soudain son portable sonne, et au bout du fil, tu lui demandes de rapporter de la mozzarella pour le dîner !

  Cette idée nous fait rire toutes les deux. Pendant quelques instants, nous tentons ensemble de réparer ce fichu photocopieur tout en discutant de la soirée que nous préparons pour Yvonne, puis nous enchaînons sur la soirée de Noël.

  — Tu veux passer chez moi avant de partir à la soirée ? je lui demande. Elle ne commence qu’à 20 heures.

  — Le temps que je fasse le trajet jusqu’à chez toi, puis que nous trouvions un taxi jusqu’à la boîte de nuit, il sera au moins 19 h 30, je pense que la meilleure idée serait de nous retrouver là-bas.

  Je place une feuille blanche dans la machine avant de lui répondre.

  — Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’arriver les premières.

  — Et pourquoi pas ?

  Le papier se coince de nouveau. Je soupire, puis je parle à Brenda de l’article que j’ai lu dans Elle.

  — Ils disent qu’arriver à l’heure à la soirée de Noël de ta société est l’une des dix choses que l’on doit à tout prix éviter ?

  Elle retire sa main de la photocopieuse et regarde un de ses ongles qui est abîmé. Elle reprend :

  — Tu ne crois pas que la ponctualité est une question de politesse ?

  — Pas dans ce cas. « Il ne faut jamais arriver la première à une soirée ! », dis-je sur un ton sentencieux en ajoutant sur le même ton : « Il ne faut jamais partir la dernière ». Tiens-moi cette porte ouverte, s’il te plaît, que je puisse dégager ce papier.

  Je continue tant bien que mal à essayer d’extraire les feuilles coincées, car je sais que Brenda est obsédée par ses ongles toujours parfaitement manucurés alors que les miens ne craignent rien. Je pense être la seule femme de New York qui ne porte ni faux ongles, ni vernis… Mais moi, au moins, je ne gaspille pas quinze dollars par semaine en french manucure !

  Cela dit, je vais quand même y songer, parce que des ongles longs, soignés et vernis se marieraient très joliment avec une certaine robe de soirée rouge et sexy…

  Penser à demander demain après mon épilation si une manucure est libre pour un soin des mains.

  Brenda continue à m’interroger :

  — Quelles sont les autres bévues à éviter, d’après ton magazine ?

  — Voyons, je t’ai déjà parlé de « Ne pas être habillée trop sexy », il reste : « Ne pas boire plus que de raison. » Ils conseillent de mélanger alcool et eau gazeuse pour garder l’esprit clair.

  — Oh, Sainte Mère ! s’exclame Brenda.

  Le sang latin de Brenda réapparaît dès qu’elle est émue. D’habitude, elle donne très bien le change avec son accent distingué, mais elle vous prend parfois par surprise. Au détour d’une phrase, on se croirait dans une boutique de Little Italie ! Elle me fait penser à ma grand-mère italienne ou à Carmella Soprano dans le feuilleton du même nom.

  — Quand même pas du vin blanc mélangé à de l’eau gazeuse, Tracey ! Après tout, on s’en fiche, on fera comme on veut, on sera entre filles. Que disent-ils d’autre ?

  — « Ne fumez pas », « Ne draguez pas », « Ne racontez pas tous les potins de la boîte », « Ne dansez pas », « Ne… »

  — Mais quel est l’imbécile qui a écrit cet article ? Le président de l’université Bob Jones ?

  Je hausse les épaules avant de me plonger dans le ventre de la photocopieuse, afin de vérifier qu’il ne reste aucune feuille coincée à l’intérieur.

  — C'est bon, cette fois, je crois qu’on peut essayer de nouveau. Appuie sur on, dis-je à Brenda.

  Celle-ci s’exécute. La machine se met en branle.

  Un éclair jaillit. Et puis, plus rien.

  Nous nous penchons vers l’écran.

  « Papier coincé. »

  — Laisse tomber, dit Brenda en prenant la liasse de feuilles à photocopier. Je descends au septième. Ça ira plus vite sur l’autre machine. Et un conseil, Tracey, oublie cet article idiot. On va là-bas pour s’amuser !

  Mais en retournant à mon bureau, je ne cesse de repenser à cet article. La vie est beaucoup plus simple pour Brenda, qui file le bonheur parfait avec son mec. Pour l’instant, elle est secrétaire et elle arrêtera de travailler quand elle aura son premier enfant. La grossesse est programmée pour l’année prochaine. Son travail actuel n’est qu’un job comme un autre, car elle n’a pas l’intention de faire carrière.

  En revanche, si je veux progresser professionnellement et devenir rédactrice, je dois faire attention à mon comportement. Je ne veux pas qu’on me mette dans le même sac que les autres secrétaires. Je sais que cela peut paraître prétentieux, d’autant que j’adore ma bande de copines, mais je dois aussi avouer que cela me pèse parfois d’être cataloguée comme simple assistante. Lorsque je sortais avec Will, et même si j’étais en plein rêve, cela me gênait beaucoup moins.

  Maintenant que je suis seule, je pense de plus en plus à « ma carrière ».

  « Et tu aurais une bien meilleure opinion de toi-même, si tu n’avais pas passé une nuit de folie avec un ado attardé membre du fan-club Star Wars. »

  Regardons les choses en face : je suis plus mince, mon compte en banque est devenu très confortable, et pourtant… ça pourrait aller mieux.

  Beaucoup mieux.

  Mike est assis sur ma chaise, il relit le projet que j’ai tapé à sa demande sur mon ordinateur.

  Il est petit et maigre. En général, j’évite de me tenir près de lui quand il est debout, car je suis plus grande que lui. Nous devons peser le même poids, mais malgré mon régime, je ne suis pas encore assez sûre de moi pour supporter la promiscuité. En fait, je me sens toujours mal à l’aise à côté des types maigrichons. J’ai toujours l’impression d’être grosse, comme autrefois.

  — Alors, comment ça va, boss ?

  Mike a cette habitude amusante d’appeler tout le monde « boss ».

  — Ça va bien, j’ai trouvé quelques erreurs que j’ai corrigées.

  — Merci, tu es géniale.

  Je souris. Ce n’étaient pas de petites erreurs, mais de grosses fautes d’orthographe. Peu importe, je ne veux pas l’embarrasser en soulignant qu’il est un piètre écrivain, il est tellement sympa !

  — J’adore ta cravate, dis-je avec un sourire.

  Pour quelqu’un qui ne va chez le coiffeur que lorsque ses cheveux lui tombent sur les yeux, il a un goût très sûr pour ses cravates.

  — Merci. Tu veux des pop-corn au caramel ? Un magazine vient de m’en envoyer un énorme
paquet. Je l’ai mis dans un tiroir de mon bureau.

  A cette époque de l’année, nous recevons à l’agence d’innombrables cadeaux de Noël, de la part de magazines ou de chaînes de télé. Vous n’imaginez pas la valeur de ces cadeaux ! La semaine dernière, Mike a reçu un somptueux seau à glace en cristal de chez Tiffany, avec une bouteille de champagne qui valait à elle seule au moins cent dollars ! Je regrette encore qu’il ne m’ait pas proposé d’en profiter. Je suis très tentée par les pop-corn, mais je dois rester raisonnable. A cette période de l’année, si on commence à se laisser aller, on peut reprendre très vite cinq ou six kilos.

  — Dis donc, boss, pourrais-tu aller me chercher un peu de liquide à la comptabilité avant ce soir ? J’en aurai besoin demain pour mon voyage à Philadelphie.

  — Bien sûr.

  C'est une autre des qualités de mon patron, il ne vous donne jamais d’ordre. Aller lui chercher de l’argent à la comptabilité pour un voyage d’affaires fait partie de mes attributions, mais il ne me le fait jamais sentir. C'est très agréable pour moi qui ai d’autres ambitions que de rester secrétaire toute ma vie.

  Je rêve parfois que je deviens rédactrice comme mon ami Buckley. Mais en attendant que mon rêve ne se réalise, je ne me plains pas de mon job chez Blaire Barnett. A l’époque où je travaillais pour Jake, mon bureau était dans l’antichambre du sien. Désormais, j’ai davantage d’intimité, car je suis installée dans un « cube », un espace délimité par des cloisons basses. Je me dirige vers l’ascenseur qui m’amène à la comptabilité. J’y arrive en même temps qu’une jeune chef comptable. Elle s’appelle Susan, mais Yvonne la surnomme « miss Collet Monté », et je trouve que ça lui va bien. Elle est toujours impeccable, du genre collier de perles et chemisier blanc boutonné jusqu’au cou, ses cheveux sont noués en catogan, elle porte des chaussures à talons plats et elle ne sourit jamais à ceux qu’elle juge inférieurs à elle.

  Comme nous sommes plantées côte à côte toutes les deux en attendant que l’ascenseur, connu pour être assez lent, arrive, je décide de la saluer. Elle me répond sans quitter ses chaussures des yeux. Je ne l’imagine pas une seconde suivant un parfait inconnu la nuit jusqu’à une banlieue lointaine pour s’envoyer en l’air avec lui.

  J’essaie d’engager la conversation :

  — Cet ascenseur est d’une lenteur incroyable, vous ne trouvez pas ?

  Elle ne daigne pas me répondre, mais presse une nouvelle fois le bouton d’appel, sans succès.

  Cela m’exaspère qu’elle m’ignore à ce point sous le prétexte que je ne suis qu’une petite secrétaire. J’aimerais lui expliquer que j’ai une licence d’anglais et que je vais faire une belle carrière en tant que rédactrice. Je brûle d’envie de lui dire qu’elle serait beaucoup plus jolie les cheveux dénoués, qu’elle devrait profiter de la vie au lieu de prendre constamment un air pincé. Elle pourrait au moins enlever le premier bouton de son chemisier ! Je me demande bien ce qu’elle va porter pour la soirée de Noël… En tout cas, je ne l’imagine pas dans une robe du soir. Mes pensées reviennent une nouvelle fois à l’article de Elle — je sais, c’est une véritable obsession ! Tant pis pour les conseils bidons et tant pis pour miss Collet Monté, me dis-je en entrant dans l’ascenseur qui est enfin arrivé. Je mettrai ma robe rouge si sexy, j’arriverai dès le début pour ne rien rater de la fête, et je vais m’amuser le plus possible !

  — Attendez, s’il vous plaît ! crie une voix alors que les portes commencent à se refermer.

  J’entends une galopade dans le couloir dans notre direction.

  Je m’attends à voir Susan appuyer exprès sur le bouton « fermeture », mais elle ne fait pas un geste, ni pour fermer ni pour ouvrir les portes, alors qu’elle est la plus proche des boutons. Je passe une main dans l’entrebâillement et les portes se rouvrent. Si j’avais su qui c’était, je les aurais laissées se fermer.

  — Salut, Mary, dis-je à celle qui, tout essoufflée, me jette un regard reconnaissant.

  — Salut, Tracey, salut, Sue.

  J’ai le sentiment que Susan déteste qu’on l’appelle Sue.

  Mais Mary Kohl s’en moque. C'est le genre de détail qui lui passe très largement au-dessus de la tête. Elle est beaucoup trop occupée à tenter de récupérer une clochette de Noël qui s’est perdue dans son profond décolleté. Elle finit par tirer sur le cordon rouge et pelucheux qui est noué autour de son énorme cou et fait remonter la cloche. Je m’aperçois que celle-ci est agrémentée de saints en plastique. Avec quelqu’un d’autre que Susan, j’aurais échangé un regard lourd de signification. Mary, qui est secrétaire administrative dans notre département, est la personne la plus ennuyeuse que je connaisse. Si cet ascenseur tombe en panne entre deux étages, comme il le fait assez fréquemment, je vais regretter de ne pas avoir emporté une capsule de cyanure comme les astronautes le font, paraît-il, au cas où. D’un index boudiné, Mary appuie sur le bouton de l’étage où elle se rend et les portes se referment dans un claquement sinistre. Impossible d’échapper à mon destin… Mary prend aussitôt la parole d’une voix flûtée et haut perchée, inattendue venant d’un corps aussi imposant. On dirait Betty Boop gonflée à l’hélium :

  — Vous avez toutes les deux signé pour le « mystérieux flocon de neige » ?

  Je souris silencieusement en hochant la tête. Susan fait celle qui n’a rien entendu.

  — Oh, oh, dit Mary en secouant la tête d’un air navré, ce qui fait tinter la clochette qui roule d’une mamelle à l’autre. Vous ne savez pas que cette année, le « mystérieux flocon de neige » est obligatoire ?

  Je murmure quelque chose du genre : « Je suis nouvelle et donc pas au courant », mais je mens mal. Comment ignorer la note de service imprimée en rouge que Mary a envoyé à tout le personnel le 1er décembre ? Elle l’avait signée « Merry », comme dans « Merry Christmas », et nous demandait de l’appeler comme ça pendant toute la période des fêtes. Choquée, elle me demande :

  — Tu plaisantes, j’espère ? Tu n’as pas reçu ma note ?

  — Je ne crois pas, dis-je en mentant effrontément sous le regard de Susan qui nous ignore superbement.

  — Non seulement, c’est obligatoire, mais je vais faire les couples lundi prochain. Vous devez donc vous inscrire avant ce soir, d’accord ?

  — D’accord, dis-je, parce que c’est obligatoire et que je sais que je ne peux pas me défiler.

  — Super. Et toi, Sue ?

  — Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? dit Susan entre ses dents, alors que l’ascenseur s’arrête dans un brusque sursaut.

  — Oh, c’est très amusant. J’inscris tout le monde dans un programme qui désigne un « flocon » pour chaque personne. Chacun reçoit par mail le nom de son « mystérieux flocon », et doit ensuite…

  Trop tard. Susan sort en courant. Elle n’était même pas à son étage… Un coursier attend devant l’accueil. Mary-Merry lui lance :

  — Joyeuses fêtes !

  Il la dévisage avec l’air effaré de celui qui se demande si le Père Noël n’est pas mort et si sa femme ne l’a pas exceptionnellement remplacé. Mary se tourne vers moi, poursuivant son monologue sur le fameux « mystérieux flocon ». Le principe, c’est que chaque membre du personnel se voit attribuer un « flocon » à qui il doit faire un cadeau par jour pendant une semaine, d’une valeur totale de quinze dollars. A la fin de la semaine, nous faisons une petite fête et nous découvrons les « couples » désignés par le hasard.

  Je souris. Mary ne vit pas dans le monde réel. Ou alors c’est moi qui ne sais plus m’amuser. Après tout, pourquoi ne pas accepter de retrouver un peu de mon âme d’enfant et de la magie de Noël ? J’observe la clochette entre ses seins et la guirlande de saints accrochés à son chignon. Elle est monstrueuse.

  — Tu viens à la fête samedi soir, Tracey ?

  — Je ne voudrais la manquer pour rien au monde, dis-je avec sincérité. Et toi ?

  — Je serai là ! Avec mes clochettes ! Tu peux compter sur moi !

  La vision de Mary chantan
t à tue-tête « Petit papa Noël… » s’impose soudain à moi. J’en ai des frissons. Mary décore son bureau, tout comme elle-même, en fonction des saisons. Il parait qu’à la dernière Saint-Patrick, elle était déguisée en lutin, et pour Halloween elle avait choisi un costume de sorcière. Heureusement, je n’étais là pour aucune de ces manifestations… En revanche, je n’ai pas pu me défiler pour Thanksgiving, le mois dernier, lorsque chacun d’entre nous a dû apporter quelque chose. Je ne me suis franchement pas foulée, je me suis contentée d’une boîte de sauce aux canneberges venant du magasin Key Food du coin. Mary, elle, est arrivée avec des tartes aux potirons maison. Vous ne me croirez jamais, elle les fait pousser sur l’escalier de service de son immeuble… Parfois, on dirait qu’elle en est restée à l’époque de la maternelle. Il paraît qu’elle est très appréciée de la direction, qui la trouve drôle et positive. Tous les autres la fuient comme la peste, mais notre avis compte pour du beurre. Nous n’avons pas le choix, nous devons nous plier à ces célébrations obligatoires. Je suis certaine qu’en février, Saint-Valentin oblige, elle va nous faire découper des cœurs en papier rouge pour décorer les bureaux.

  L'ascenseur s’arrête à mon étage. Je m’éloigne déjà dans le couloir quand sa voix me rappelle à l’ordre.

  — N’oublie pas de t’inscrire avant de partir ce soir, d’accord ?

  Compte tenu de mon célibat et de ma solitude, je devrais me réjouir que quelqu’un s’intéresse à moi et m’offre des cadeaux. Bien entendu, une tasse à café avec un sapin dessiné dessus rempli de friandises dans du papier rouge brillant ne remplacera jamais un vrai cadeau d’amoureux. Mais après tout, je n’en sais rien. Will n’était pas très généreux, ni en cadeaux ni en amour. Je me demande bien ce que cela me ferait d’être gâtée par l’homme que j’aime ? Alors que j’attends l’ascenseur, j’ai un coup de blues. Trouverai-je l’amour un jour ? Je veux qu’on m’aime ! Je veux qu’on m’offre des cadeaux !

  La voix de Lydia, l’énorme réceptionniste enceinte jusqu’aux yeux, me tire de mes réflexions.

  — Salut, Tracey, tu vas à la soirée de samedi ?

 

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