by Jean M. Auel
Des représentations d’animaux stylisés, notamment un mouton des montagnes aux grandes cornes, et divers symboles étaient gravés dans le bois de l’instrument. Ils lui donnaient de la puissance, afin que les lances redressées volent droit et soient attirées par la bête visée. Ils ajoutaient aussi une touche esthétique appréciable.
Pendant qu’on préparait la dépouille de Shevonar sous la gouverne de Zelandoni, Joharran dirigeait un autre groupe, chargé de construire un abri temporaire, simple toit en chaume soutenu par des poteaux. Quand le corps fut prêt, on plaça l’abri au-dessus et on l’entoura de panneaux, puis les Zelandonia y pénétrèrent pour célébrer le rite qui garderait près du corps et à l’intérieur de l’abri l’esprit à la dérive.
Lorsqu’ils eurent terminé, tous ceux qui avaient touché le corps, ou simplement travaillé près de l’homme que sa force de vie avait quitté, durent procéder aux ablutions rituelles. Une eau courante était recommandée pour ce genre de purification, et ils prirent tous le chemin de la Rivière pour s’y immerger complètement. Les Zelandonia invoquèrent la Grande Mère, les femmes partirent vers l’amont, les hommes vers l’aval. Toutes les femmes se dévêtirent mais plusieurs hommes plongèrent dans l’eau sans se déshabiller.
Jondalar, qui avait participé à la construction de l’abri funéraire, alla lui aussi se purifier à la Rivière puis regagna la Caverne avec Ayla. Proleva leur avait préparé un repas. Marthona s’attabla avec le jeune couple, et Zelandoni les rejoignit après avoir confié la veuve affligée à sa famille. Willamar s’assit également avec eux. Se trouvant en compagnie de gens avec qui elle se sentait à l’aise, Ayla en profita pour poser des questions sur la tunique dont on avait revêtu le corps de Shevonar.
— Est-ce qu’on met ce genre d’habit à tous ceux qui meurent ? La tunique de Shevonar a dû demander beaucoup de travail.
— La plupart des gens tiennent à porter leurs plus beaux vêtements dans les grandes occasions ou lorsqu’ils rencontrent quelqu’un pour la première fois, expliqua Marthona. C’est à cela que sert leur tenue de cérémonie. Ils veulent être reconnus et faire bonne impression. Comme ils ne savent pas à quoi ils doivent s’attendre dans le Monde d’Après, ils essaient de paraître à leur avantage.
— J’ignorais que les vêtements passaient eux aussi dans le Monde d’Après, dit Ayla. C’est l’esprit qui y va. Le corps reste ici, non ?
— Le corps retourne dans les entrailles de la Grande Terre Mère, répondit Zelandoni. L’esprit, la force de vie, retourne à l’Esprit de la Mère dans le Monde d’Après, mais tout a une forme d’Esprit dans notre monde : les rochers, les arbres, la nourriture que nous mangeons, et même les vêtements que nous portons. La force de vie ne veut pas partir nue ou les mains vides. C’est pourquoi nous avons revêtu Shevonar de sa tenue de cérémonie et placé autour de lui ses outils et ses lances, pour qu’il les emporte. Nous lui donnerons aussi de la nourriture.
Ayla acquiesça, piqua un gros morceau de viande, saisit l’une des extrémités entre ses dents et, tenant l’autre, détacha avec son couteau ce qu’elle avait dans la bouche puis reposa le reste sur l’omoplate qui lui servait d’assiette. Elle mastiqua un moment d’un air songeur avant d’avaler.
— Les vêtements de Shevonar sont magnifiques. Toutes ces petites pièces cousues ensemble pour former un motif... fit-elle, admirative. Ces animaux, ces dessins : on dirait presque qu’ils racontent une histoire.
— D’une certaine façon, oui, dit Willamar. Tout dans cette tenue signifie quelque chose. Il faut qu’elle ait l’elandon du mort, celui de sa compagne, et l’abelan zelandonii, naturellement.
— Je ne comprends pas ces mots. Qu’est-ce qu’un elandon ? Qu’est-ce qu’un abelan Zelandonii ?
Les autres parurent étonnés : ces mots étaient d’un usage fréquent, et Ayla parlait si bien leur langue qu’il était difficile de croire qu’elle ne les connaissait pas.
— Ils ne sont jamais venus dans la conversation, expliqua Jondalar, embarrassé. Quand tu m’as trouvé, Ayla, je portais des vêtements sharamudoï, qui ne donnent pas les mêmes indications que les nôtres. Les Mamutoï ont quelque chose de semblable. Un abelan Zelandonii est un... euh... c’est comme les tatouages sur le front de Zelandoni ou de Marthona.
Ayla savait que les Zelandonia et les chefs portaient des tatouages complexes, avec des carrés et des rectangles de diverses couleurs, parfois enrichis par des traits et des volutes supplémentaires, mais elle n’avait jamais entendu le nom qui les désignait.
— Je peux t’expliquer le sens de ces mots, proposa la doniate. Jondalar eut l’air soulagé.
— Il faut commencer par élan, reprit-elle. Tu connais ce mot ?
— Je t’ai entendue l’utiliser aujourd’hui. Il signifie quelque chose comme « esprit », « force de vie ».
— Mais Jondalar ne te l’avait pas appris ?
— Il disait toujours « esprit ». On ne doit pas ?
— Si. Mais nous avons probablement tendance à utiliser de préférence le mot « élan » quand il y a une mort, ou une naissance, parce que la mort est l’absence ou la fin de l’élan, et que la naissance en est le début.
« Quand un enfant naît, quand une nouvelle vie arrive dans ce monde, il est plein de cet élan, de cette force, poursuivit la Première. Au moment de lui donner un nom, le Zelandoni crée une marque qui est le symbole de cet esprit, de ce nouvel être, et il la peint ou la grave sur un objet : rocher, os, morceau de bois. Cette marque s’appelle « abelan ». Chaque abelan est différent et sert à désigner un individu particulier. Cela peut être un dessin avec des traits ou des points, ou la forme simplifiée d’un animal. Ce qui vient à l’esprit du Zelandoni lorsqu’il médite sur le nouveau-né.
— C’est ce que faisait aussi Creb, le Mog-ur : il méditait pour savoir quel serait le totem de l’enfant ! s’exclama Ayla. Elle avait l’air étonnée et n’était pas la seule.
— Tu veux parler de cet homme qui était le... Zelandoni de ton clan ? demanda la doniate.
— Oui !
— Il faudra que je réfléchisse à cette coïncidence, dit l’obèse, plus stupéfaite qu’elle ne le laissait paraître. Bref, le Zelandoni médite, décide de la marque. L’objet symbole qui la porte s’appelle « elandon ». Le Zelandoni le confie à la mère, qui doit le garder dans un endroit sûr jusqu’à ce que l’enfant soit devenu grand. Lorsqu’ils accèdent à l’état adulte, la mère remet leurs elandon à ses enfants, cela fait partie de la cérémonie d’initiation.
« Mais l’elandon est plus qu’un simple objet sur lequel on a peint ou gravé un dessin. Il renferme l’élan, la force de vie, l’esprit, l’essence de chaque membre de la Caverne, comme une donii peut avoir en elle l’Esprit de la Mère. L’elandon a plus de pouvoir que n’importe quel autre objet personnel, mais, s’il tombe en de mauvaises mains, il peut être utilisé pour attirer le malheur et de terribles afflictions sur une personne. C’est pourquoi la mère garde les elandon de ses enfants dans une cachette connue d’elle seule, de sa mère, ou de son compagnon.
Ayla prit soudain conscience qu’elle serait responsable de l’elandon de l’enfant qu’elle portait.
Zelandoni poursuivit en expliquant que le nouvel adulte à qui l’on remettait son elandon le dissimulait à son tour dans un endroit connu de lui seul, quelquefois très loin de l’abri. Il choisissait ensuite comme substitut un objet sans danger, une simple pierre par exemple, et le donnait au Zelandoni, qui le plaçait en général dans la fissure d’une paroi, à l’intérieur d’un lieu sacré, une grotte, souvent, en offrande à la Grande Mère. Si l’objet offert pouvait sembler sans valeur, sa signification était importante. Doni pouvait remonter du substitut à l’objet symbole originel, et de là à la personne à qui il appartenait, sans que quiconque, pas même un Zelandoni, sût où l’elandon était caché.
Marthona ajouta avec tact que les Zelandonia dans leur ensemble étaient hautement respectés et considérés comme dignes de confiance.
— Mais ils sont très puissants. Pour beauco
up de gens, ce respect ne va pas sans une certaine crainte, et les Zelandonia ne sont que des êtres humains. Quelques-uns d’entre eux ont fait mauvais usage de leur savoir et de leurs capacités, et certaines personnes craignent que, à l’occasion, l’un d’eux ne soit tenté d’utiliser un objet puissant comme l’elandon contre quelqu’un qu’il déteste ou qui lui aurait causé du tort. Je ne connais pas de cas où ce soit arrivé, mais les gens aiment raconter des histoires.
« En touchant à l’objet symbole d’une personne, on peut lui envoyer la maladie ou même la mort. Laisse-moi te raconter une Légende Ancienne. Jadis, certaines familles avaient pour habitude de mettre leurs elandon au même endroit. Parfois, des Cavernes entières les cachaient en un même lieu.
« Il y en avait une qui dissimulait tous ses elandon dans une petite grotte sur le flanc d’une colline, près de l’abri. L’endroit était tellement sacré que personne, pensait-on, n’oserait aller les toucher. Par un printemps très humide, une avalanche a détruit la grotte et tout ce qu’elle contenait. Les membres de la Caverne se sont adressé mutuellement des reproches et ont cessé de s’entraider. La vie est devenue très difficile, les gens se sont dispersés et la Caverne est morte. Voilà pourquoi chacun doit ranger son elandon dans un lieu à part, connu de lui seul.
— En revanche, on peut mettre les objets substituts ensemble, dit Zelandoni. La Mère les apprécie, Elle peut remonter jusqu’à la personne grâce à eux, mais ce ne sont pas les vrais elandon.
Ayla était enchantée par cette « légende ». Elle avait entendu parler des Légendes Anciennes mais elle ne s’était pas rendue compte qu’elles servaient à transmettre des renseignements importants. Elles lui rappelèrent certaines histoires que Dorv racontait au Clan de Brun, en hiver.
La doniate poursuivit ses explications :
— L’abelan est un symbole, une marque, un dessin auquel une force de vie est toujours associée. On l’utilise pour identifier ou caractériser une personne ou un groupe. L’abelan Zelandonii nous identifie tous, c’est le plus important. Il est composé de carrés ou de rectangles, souvent avec des variations et des embellissements. Les couleurs et les matières utilisées peuvent être différentes, ainsi que le nombre de carrés, mais il doit comporter les formes fondamentales. Ceci est en partie un abelan zelandonii, dit-elle en montrant le tatouage de sa tempe.
Ayla remarqua les trois rangées de trois carrés.
— Ces carrés font savoir à qui les voit que j’appartiens au peuple des Zelandonii, continua la doniate. Leur nombre précise que je suis membre de la Neuvième Caverne. Le reste du tatouage signifie que je fais partie des Zelandonia, et que je suis considérée comme la Première parmi Ceux Qui Servent la Grande Terre Mère. Mon abelan personnel fait également partie du dessin. Tu remarqueras que le tatouage de Marthona est différent du mien, même si certains de ses détails sont identiques.
Ayla se tourna pour examiner le tatouage de l’ancien chef, et Marthona inclina la tête pour le montrer.
— Les neuf carrés y sont, observa la jeune femme, mais la marque se trouve sur l’autre tempe, et elle comporte d’autres traits, plus incurvés. En regardant de plus près, je vois maintenant qu’on dirait un cheval, de l’encolure à la croupe.
— Oui, confirma la mère de Jondalar. Le tatoueur était doué, il a su rendre l’essentiel de mon abelan. Bien que plus stylisé, pour s’accorder avec le reste du dessin, il est très proche de la marque de mon elandon : un cheval.
— Nos tatouages révèlent quelque chose sur chacun de nous, dit Zelandoni. Tu sais que je sers la Mère parce que le mien est à gauche ; tu sais que Marthona est ou a été Femme Qui Ordonne de sa Caverne parce que le sien est à droite ; tu sais que nous sommes toutes deux Zelandonii grâce aux carrés, et que nous appartenons à la Neuvième Caverne.
— Je crois me souvenir que le tatouage de Manvelar comportait trois carrés, dit Ayla, mais je ne me rappelle pas en avoir compté quatorze sur le front de Brameval.
— Les Cavernes ne sont pas toujours identifiées par le nombre de carrés. Le tatouage de Brameval comprend quatorze points disposés selon une certaine forme.
— Tout le monde n’a pas de tatouage, remarqua Ayla. Willamar en a un petit au milieu du front, Jondalar n’en a pas du tout.
— Seuls Ceux Qui Ordonnent ont un tatouage sur le front, expliqua Jondalar. Zelandoni est un guide spirituel, ma mère a dirigé cette Caverne, Willamar est Maître du Troc. Comme c’est une position importante et qu’on le consulte souvent, il a le même statut.
— La plupart des gens préfèrent montrer qui ils sont avec leurs vêtements, comme Shevonar, mais certains portent des tatouages à d’autres endroits que le front : la joue, le menton ou même la main, reprit Marthona. Un endroit qui n’est pas recouvert par les vêtements. Il ne servirait pas à grand-chose d’avoir une marque d’identification là où personne ne peut la voir. Les autres tatouages indiquent souvent une chose pour laquelle quelqu’un veut être reconnu, mais c’est fréquemment un exploit personnel, pas un lien fondamental.
— Chez les Mamutoï, le Mamuti – l’équivalent du Zelandoni – a un tatouage sur la joue, mais au lieu de carrés, ce sont des chevrons, dit Ayla. On commence par dessiner un losange ou la moitié du losange : un triangle. Les Mamutoï aiment les triangles qui pointent vers le bas. Puis ils tracent une autre forme pointue sous la première. Quelquefois, ils les placent l’une à côté de l’autre pour faire des zigzags. Tous ces symboles ont un sens, eux aussi. Mamut commençait à me les apprendre l’hiver qui a précédé mon départ.
Zelandoni et Marthona échangèrent un regard et un discret hochement de tête. La doniate avait parlé à l’ancien chef des capacités d’Ayla et suggéré qu’on l’associe sous une forme ou une autre à la Zelandonia. Elles s’accordaient à penser que ce serait bénéfique pour la jeune femme comme pour tout le monde.
— Donc, la tunique de Shevonar porte sa marque, son abelan, ainsi que celui des Zelandonii, récita Ayla, comme si elle apprenait une leçon par cour.
— Oui. Il sera reconnu par tous, y compris Doni. La Grande Terre Mère saura qu’il était l’un de Ses enfants et qu’il vivait dans la partie sud-ouest de cette région, dit Zelandoni. Mais cela ne représente qu’une partie des dessins de la tunique de cérémonie de Shevonar. Toute la tenue a un sens, y compris les colliers. Outre l’abelan zelandonii, les motifs comprennent les neuf carrés qui identifient sa Caverne et d’autres dessins qui définissent sa lignée. Il y a aussi la marque symbole de la femme à qui il s’est uni, les abelan des enfants nés dans son foyer. Son activité – fabriquer des sagaies – est représentée, ainsi naturellement que sa propre marque. Son abelan constitue l’élément le plus personnel et le plus fort de l’ensemble. Au total, cette tenue de cérémonie, qui lui sert maintenant de vêtement funéraire, était ce qu’on pourrait appeler une présentation visuelle de ses noms et liens.
— La tenue de Shevonar est particulièrement jolie, dit Marthona. Elle est l’œuvre d’un vieux dessinateur de motifs, disparu depuis lors. Il avait beaucoup de talent.
Ayla avait trouvé les vêtements des Zelandonii très intéressants, et certains magnifiques – en particulier ceux de Marthona – mais elle ne se doutait pas de la complexité des significations qui y étaient associées. Certains lui paraissaient surchargés. Elle avait appris à apprécier les formes pures et l’utilité des choses qu’elle fabriquait, comme sa mère du Clan. De temps à autre, elle modifiait le motif d’un panier qu’elle tressait, ou mettait en valeur le grain du bois d’un bol ou d’une coupe qu’elle sculptait et lissait avec du sable, mais elle n’ajoutait jamais d’ornements.
Elle commençait maintenant à comprendre que les vêtements et les bijoux des Zelandonii, de même que leurs tatouages faciaux, les caractérisaient. Les motifs de la tenue de Shevonar, quoique fort complexes, lui semblaient équilibrés et agréables à l’œil. Elle restait cependant étonnée d’entendre qu’ils avaient été créés par un vieillard.
— Les vêtements de Shevonar ont dû demander beaucoup de trava
il. Pourquoi un vieil homme y a-t-il consacré autant de son temps ? demanda-t-elle.
Jondalar sourit.
— Parce que c’était son activité de dessiner des tenues de cérémonie et des vêtements funéraires.
— Il n’a pas fabriqué la tenue de Shevonar, il a expliqué comment assembler les différents morceaux, précisa Marthona. On doit tenir compte de tellement d’aspects qu’il faut un talent particulier et un œil d’artiste pour y parvenir. Quant à la fabrication même, d’autres pouvaient s’en charger. Plusieurs personnes ont travaillé en collaboration avec lui pendant de nombreuses années, et ce groupe était très demandé. Maintenant, c’est l’une d’elles qui conçoit le vêtement, mais elle n’est pas encore aussi bonne.
— Pourquoi ce vieil homme a-t-il pris toute cette peine pour Shevonar ? voulut savoir Ayla.
— Il a troqué la tenue, répondit Jondalar.
Ayla plissa le front : elle ne comprenait pas.
— Je pensais que les gens faisaient du troc entre Camps ou entre Cavernes. J’ignorais qu’on troquait aussi entre membres d’une même Caverne.
— Pourquoi pas ? dit Willamar. Shevonar fabriquait des sagaies. Il était renommé pour leur qualité mais il aurait été incapable d’assembler lui-même les éléments qu’il désirait montrer sur sa tenue de cérémonie. Il a donc échangé vingt de ses plus belles lances contre cette tenue, qu’il appréciait hautement.
— C’est l’une des dernières de ce vieil homme, indiqua Marthona. Une fois que sa vue ne lui a plus permis d’exercer son art, il a troqué les lances de Shevonar, une par une, contre d’autres objets qu’il voulait acquérir, mais il a gardé la plus belle pour lui. Ses os sont maintenant enfouis en terre sacrée, et il a emporté cette lance dans le Monde des Esprits. Elle portait à la fois l’abelan de Shevonar et le sien.
Jondalar fournit l’explication :
— Quand il est content de son travail, l’homme qui a fabriqué une lance incorpore parfois dans le dessin qui y est gravé ou peint son abelan propre en plus de celui de la personne à qui elle est destinée.