by Jean M. Auel
— Bien sûr, répondit la doniate plus âgée.
Elle se demandait – tous se demandaient – ce qu’il pouvait y avoir d’aussi grave pour que la Première s’absente au milieu d’une réunion importante, mais elle était en même temps ravie d’avoir été invitée à la remplacer. La Première commençait peut-être à apprécier ses qualités.
— Jonokol, viens avec moi, dit Zelandoni de la Neuvième Caverne à son Premier Acolyte.
Cela attisa encore la curiosité des autres, mais personne ne se serait risqué à demander pourquoi, pas même Jonokol.
Joharran eut un peu de mal à trouver Tormaden puis à le convaincre de tout abandonner pour le suivre, d’autant que le chef de la Neuvième Caverne se refusait à lui révéler de quoi il s’agissait.
— Ayla a découvert quelque chose dont nous estimons devoir t’informer, puisque c’est sur ton territoire, lui dit Joharran. Plusieurs membres de la Neuvième Caverne sont déjà au courant – ils étaient présents lorsqu’elle m’en a parlé – mais j’ai pensé qu’il fallait te prévenir avant que tous l’apprennent. Les nouvelles vont vite, tu le sais.
— Tu penses que c’est important ?
— Sinon, je ne te le demanderais pas, répondit Joharran.
Ce trajet vers la grotte d’Ayla était devenu une initiative de la Neuvième Caverne, et plusieurs de ses membres voulurent emporter de la nourriture et des paniers à cueillette en même temps que des torches pour en faire une véritable expédition. La plupart se félicitaient d’être restés au camp et d’avoir ainsi la possibilité de découvrir une nouvelle grotte que cette femme singulière trouvait magnifique. Ils imaginaient que sa beauté résidait dans ses formations stalagmitiques et qu’elle ressemblait à celle, proche de la Neuvième Caverne, qu’on appelait « Belle Profonde ».
Quelque temps plus tard, ils se retrouvèrent tous. Joharran et Tormaden furent les derniers à arriver ; ceux qui les avaient précédés, le groupe de la Neuvième Caverne, avaient attendu derrière la crête, à mi-pente. Un groupe aussi nombreux se tenant au sommet de la butte se serait fait remarquer du camp principal, et ils ne voulaient pas attirer l’attention. En outre, un peu de secret ajoutait à l’excitation. De temps à autre, quelqu’un montait jusqu’à la source et, dissimulé derrière les arbres, regardait si Ayla et les deux Zelandonia, ou Joharran et le chef de la Dix-Neuvième Caverne, arrivaient.
Après de brèves salutations – elle avait déjà été présentée à Tormaden et à sa Caverne peu après son arrivée –, Ayla s’engagea avec Loup sur la piste bordée de ronces et les autres suivirent. Elle avait fait signe à l’animal de rester près d’elle, ce qu’il semblait préférer. En présence de tant de gens, Loup voulait la protéger et elle craignait que le grand carnassier ne fasse peur aux membres de la Neuvième Caverne, même si la plupart d’entre eux s’étaient habitués à lui. Ils s’amusaient de la réaction qu’il provoquait chez les autres participants à la Réunion et appréciaient l’attention inévitable dont ils bénéficiaient grâce à lui. Parvenue en bas, elle tourna en direction du lit à sec. Ceux qui l’accompagnaient découvrirent d’abord les traces de son feu puis la brèche ouverte dans les ronces. Rushemar, Solaban et Tormaden entreprirent aussitôt de l’élargir tandis que Jondalar allumait rapidement un feu. La grotte avait éveillé la curiosité de tous, en particulier de Jondalar. Après avoir allumé quelques torches, le groupe s’approcha du trou noir taillé dans la végétation.
Tormaden demeura stupéfait : il voyait bien que c’était une grotte, mais il ne se serait jamais douté de sa présence derrière les ronces. Les membres de sa Caverne n’allaient derrière la colline qu’à la saison des mûres. Les buissons couvraient tout le flanc et, aussi loin que remontât la mémoire collective, ils avaient toujours été là. La cueillette fournissant plus de baies qu’on n’en pouvait manger, même pendant une Réunion d’Été, personne n’avait pris la peine de se frayer un chemin dans les buissons.
— Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de t’engager dans les ronces, Ayla ? demanda Tormaden au moment où ils pénétraient dans le trou noir.
— C’est Loup, répondit-elle en baissant les yeux vers l’animal. C’est lui qui a trouvé la grotte. Je cherchais du gibier pour le repas de demain matin, un lièvre ou une grouse. Il m’aide souvent à chasser, il a du flair. Il a disparu derrière les ronces et l’éboulis.
— Je pensais bien qu’il devait y avoir une raison.
Ayla et Tormaden ouvraient la marche, portant chacun une torche. Venaient ensuite Zelandoni et Jonokol, suivis de Joharran, Marthona et Jondalar. Ayla s’aperçut qu’ils s’étaient, sans même s’en rendre compte, placés dans l’ordre qu’ils observaient pour les cérémonies particulières, des funérailles, par exemple, à ceci près qu’elle se retrouvait en tête, ce qui la mettait un peu mal à l’aise. Elle ne pensait pas mériter cet honneur.
Elle attendit que tout le monde fût arrivé dans la grotte. La dernière à y pénétrer fut Lanoga, qui portait sa petite sœur Lorala : la famille de Laramar et de Tremeda fermait toujours la marche. Ayla sourit aux deux enfants, reçut en retour un sourire timide de la fillette. Lorala commençait à prendre l’aspect dodu d’un bébé de son âge et devenait une lourde charge pour son substitut de mère, qui devait avoir onze ans maintenant, mais Lanoga paraissait contente de la situation. Elle avait pris le pli d’aller s’asseoir avec les jeunes mères de la Caverne et, à force de les entendre vanter leurs bébés, elle s’était mise à parler un peu des progrès de Lorala.
— Attention, c’est glissant, prévint Ayla, guidant le groupe.
Avec plusieurs torches, elle voyait mieux que le couloir d’entrée s’élargissait à mesure que le sol s’abaissait. Elle prit conscience de l’humidité froide de la grotte, de l’odeur d’argile mouillée, du bruit étouffé de l’eau tombant goutte à goutte et de la respiration des autres derrière elle. Personne ne parlait. Le lieu imposait le silence, même aux enfants.
Quand elle sentit le sol redevenir plat, elle ralentit, baissa sa torche. Les autres l’imitèrent, pour éclairer l’endroit où ils posaient le pied. Elle s’arrêta, leva sa torche ; cette fois encore, les autres suivirent son exemple. Il y eut des « oh » et des « ah » de surprise puis un silence stupéfait lorsque le groupe découvrit les somptueuses parois blanches, la calcite qu’on eût dite moulée sur la roche et qui semblait vivant à la lueur des torches. La splendeur de la grotte n’avait rien à voir avec les stalactites, il n’y en avait aucune, mais elle était plus que belle, et entourée d’une aura magique, surnaturelle.
— O Grande Terre Mère ! clama Celle Qui Était la Première. C’est Son sanctuaire. Nous sommes dans Ses entrailles. Elle se mit à chanter de sa voix vibrante et profonde :
Des ténèbres, du Chaos du temps,
Le tourbillon enfanta la Mère suprême.
Elle s’éveilla à Elle-Même sachant la valeur de la vie,
Et le néant sombre affligea la Grande Terre Mère.
La Mère était seule. La Mère était la seule.
Quelqu’un se mit à jouer de la flûte pour l’accompagner. Ayla tourna la tête : un homme jeune, dont le visage lui parut vaguement familier mais qui n’appartenait pas à la Neuvième Caverne, elle en était sûre. A ses vêtements, elle identifia un membre de la Troisième Caverne et sut alors pourquoi elle avait l’impression de le connaître. Il ressemblait à Manvelar, le chef de cette Caverne. Quand elle essaya de se rappeler si elle l’avait rencontré, le nom de Morizan lui vint à l’esprit. Il se tenait près de Ramila, la jeune brune rondelette et attirante qui faisait partie des amies de Folara. Il était sans doute en visite au camp de la Neuvième Caverne quand Ayla avait annoncé sa découverte et s’était joint au groupe.
Tous les autres avaient uni leur voix à celle de Zelandoni et en étaient arrivés à une strophe qui prenait en ce lieu une résonance particulière :
Quand Elle fut prête, Ses eaux d’enfantement
Ramenèrent sur la Terre nue une vie verdoyante.
Et Ses larmes abondamment
versées,
Devinrent des gouttes de rosée étincelantes.
Les eaux apportaient la vie, mais Ses pleurs n’étaient pas taris.
Avec un grondement de tonnerre, Ses montagnes se fendirent
Et par la caverne qui s’ouvrit dessous
Elle fut de nouveau mère,
Donnant vie à toutes les créatures de la Terre
D’autres enfants étaient nés, mais la Mère était épuisée.
Chaque enfant était différent, certains petits, d’autres grands.
Certains marchaient, d’autres volaient, certains nageaient, d’autres rampaient.
Mais chaque forme était parfaite, chaque esprit complet.
Chacun était un modèle qu’on pouvait répéter.
La Mère le voulait, la Terre verte se peuplait.
Ayla éprouva soudain une sensation qu’elle avait déjà connue bien des années auparavant ; une sorte de pressentiment l’envahit. Depuis le Rassemblement du Clan, où Creb avait appris d’une manière inexplicable qu’Ayla était différente, elle était quelquefois saisie par cette peur singulière, cet étrange désarroi, comme si le Mog-ur l’avait transformée. Elle sentit des picotements, une nausée, un vertige, et frissonna quand le souvenir d’une obscurité plus profonde que celle de la grotte la plus sombre redevint réalité. Au fond de sa gorge, elle sentit le goût de terreau sombre et froid, de champignons des forêts primitives.
Un grondement rageur déchira le silence, et ceux, qui regardaient reculèrent, terrifiés. L’énorme ours des cavernes poussa de toutes ses forces sur la porte de la cage, qui céda et tomba par terre. L’animal furieux était libre ! Broud lui sauta sur les épaules, deux autres s’agrippèrent à sa fourrure. Soudain l’un d’eux tomba dans l’étreinte du monstre, et ses cris de souffrance cessèrent soudain lorsqu’un puissant coup de patte lui brisa l’échine... Les Mog-ur soulevèrent le corps et le portèrent solennellement dans une grotte. Creb, vêtu de sa cape en peau d’ours, ouvrait la marche en claudiquant.
Ayla regardait le liquide blanc qui dégouttait du bol de bois fendillé. Elle se sentait angoissée, elle avait commis une erreur : il n’aurait pas dû rester de breuvage. Elle porta le bol à ses lèvres, le vida. Sa vue changea, une lumière blanche se mit à briller en elle ; elle eut l’impression de grandir, de regarder d’en haut des étoiles éclairant un chemin. Elles se transformèrent en petites lumières vacillantes alignées le long d’une interminable galerie. Tout au bout, une lueur rouge s’amplifia, emplit tout son champ de vision. Prise d’étourdissements et de nausées, Ayla découvrit les Mog-ur assis en cercle, à demi cachés par des piliers stalagmitiques.
Pétrifiée de peur, elle sombra dans un abîme de ténèbres. Soudain Creb rejoignit en elle la lumière qui l’inondait, il l’aidait, il la soutenait, il apaisait sa frayeur. Il la guida en un étrange retour aux temps originels à travers une eau saline, une terre riche en terreau et plantée de hauts arbres. Puis, foulant de nouveau le sol, ils marchèrent longuement vers l’ouest en direction d’une grande mer salée. Ils parvinrent à une paroi abrupte qui faisait face à une rivière et à une vaste plaine, avec une anfractuosité sous un surplomb. C’était la grotte d’un ancêtre de Mog-ur mais, tandis qu’ils s’en approchaient, l’image de Creb commença à s’estomper. Il la quittait.
La scène devint floue. Le Mog-ur s’éloignait, il avait presque disparu. Ayla scruta désespérément le paysage, découvrit Creb au sommet de la falaise, au-dessus de la caverne de son ancêtre, près d’un gros rocher, une longue colonne de pierre un peu aplatie qui s’inclinait au-dessus de la paroi, comme figée dans sa chute. Ayla appela mais Creb s’était fondu dans la roche. Elle était effondrée : Creb avait disparu, elle était seule. Jondalar apparut alors à la place du Mog-ur.
Elle se sentit planer au-dessus de mondes étranges et éprouva de nouveau la terreur du vide noir, mais c’était différent, cette fois. Elle partageait cette peur avec Mamut, et la terreur les submergea tous deux. Puis, au loin, elle entendit la voix de Jondalar, empreinte d’inquiétude et de tendresse, qui l’appelait, qui les ramenait, Mamut et elle, par la seule force de son amour. En un instant, elle se retrouva dans la grotte, glacée jusqu’aux os.
— Ayla, ça va ? lui demanda Zelandoni. Tu trembles.
27
— Je vais bien, répondit Ayla. C’est juste qu’il fait un peu froid, ici. J’aurais dû prendre un vêtement plus chaud.
Loup, qui avait exploré la nouvelle grotte, était apparu près d’elle et se pressait contre sa jambe. Elle se pencha pour lui caresser la tête, s’agenouilla et le serra contre elle.
— Il fait frais et tu es enceinte. Tu es plus sensible, dit Zelandoni, qui devinait cependant qu’il y avait autre chose. Tu es au courant pour la réunion de demain, n’est-ce pas ?
— Oui, Marthona m’en a parlé. Elle m’accompagnera, puisque je n’ai pas de mère pour venir avec moi.
— Tu le souhaites ?
— Oh, oui ! Je lui suis reconnaissante de son offre. Je ne voulais pas être la seule femme sans mère à cette réunion. La Première approuva d’un hochement de tête. Surmontant le sentiment de respect mêlé de crainte que la grotte leur inspirait, les membres de la Neuvième et de la Dix-Neuvième Caverne entreprirent de l’inspecter. Ayla vit Jondalar la parcourir à pas décidés dans le sens de la longueur et sourit. Elle savait qu’il se servait de son corps pour mesurer, elle l’avait déjà vu procéder de cette manière. Il utilisait aussi la largeur de son poing fermé ou la longueur de sa main. Ses bras écartés l’aidaient à estimer un espace vide, et il évaluait souvent les distances en assortissant ses pas de mots à compter. Il jeta un coup d’œil dans la galerie du fond en levant sa torche mais n’y pénétra pas.
Quelques Zelandonii l’observaient. Tormaden, le chef de la Dix-Neuvième Caverne, parlait à Morizan, le jeune homme de la Troisième. Ils étaient les seuls à ne pas être de la Neuvième. Willamar, Marthona et Folara se tenaient près de Proleva et de son compagnon, ainsi que des deux plus proches conseillers de Joharran. Le brun Solaban et sa blonde compagne Ramara s’entretenaient avec Rushemar et Salova, qui portait la petite Marsola sur la hanche. Ayla remarqua que ni Jaradal, le fils de Proleva, ni Robenan, celui de Ramara, n’étaient présents et supposa que les deux enfants jouaient ensemble au camp principal. Jonokol sourit à Ayla quand elle s’approcha du groupe avec Zelandoni et le loup. Jondalar vint les rejoindre.
— Je dirais que cette salle correspond à la hauteur de trois hommes, avec à peu près la même distance en largeur, six de mes pas, annonça-t-il. Elle mesure environ trois fois plus en longueur, seize pas, et j’ai une longue foulée. La pierre sombre de la partie inférieure des parois m’arrive là, ajouta-t-il, une main au milieu de la poitrine, ce qui fait environ cinq de mes pieds, l’un sur l’autre.
Jondalar avait estimé les dimensions de la salle avec précision. Il mesurait six pieds six pouces, et les murs blancs, qui commençaient au niveau de sa poitrine, s’élevaient jusqu’au plafond, haut de dix-neuf pieds. Large de vingt-deux pieds et longue de cinquante-cinq, la salle n’était pas assez vaste pour accueillir tous les participants à la Réunion d’Été, mais suffisamment pour une Caverne entière, sauf peut-être la Neuvième, et en tout cas assez pour toute la Zelandonia.
Jonokol alla se placer en son milieu, leva les yeux vers les parois et le plafond avec un sourire ébahi. Il était dans son élément, perdu dans son imagination. Il savait que ces extraordinaires murs blancs cachaient quelque chose de spectaculaire qui ne demandait qu’à en jaillir. Il n’était pas pressé. Ce qu’on en ferait devait être absolument juste. Il ébauchait déjà des idées mais il fallait d’abord consulter la Première, méditer avec la Zelandonia, plonger à l’intérieur de ces panneaux blancs et trouver l’empreinte de l’autre monde que la Mère y avait laissée.
— Nous explorons les deux galeries maintenant ou nous revenons plus tard ? demanda Joharran à Tormaden.
Il aurait préféré poursuivre l’exploration sans attendre mais il se sentait tenu d’en réfé
rer au chef du territoire où se trouvait la grotte.
— Je suis sûr que des membres de la Dix-Neuvième Caverne aimeraient le faire, répondit Tormaden. Notre Zelandoni n’a sans doute pas les forces nécessaires pour un effort aussi épuisant mais son Premier Acolyte tiendra à y participer. Il est du signe du Loup, et, puisque c’est un loup qui a découvert ce lieu...
— Le loup l’a certes trouvé, mais si Ayla n’avait pas eu la curiosité de chercher où il était passé, nous ignorerions toujours l’existence de cette grotte, argua Joharran.
La Première intervint :
— Je ne doute pas que son acolyte soit intéressé. Nous le sommes tous, et tous les Zelandonii le seront. Cette grotte est exceptionnelle et sacrée. L’autre monde y est très proche, nous le sentons tous. La Dix-Neuvième Caverne a de la chance qu’elle soit si proche de son abri, mais cela signifie, je le crains, que vous devrez recevoir la visite d’un plus grand nombre de Zelandonia, et d’autres, qui voudront se rendre dans ce lieu sacré.
La doniate faisait clairement comprendre qu’aucune Caverne ne pouvait revendiquer pour elle seule une découverte aussi importante, même si elle se trouvait sur le territoire qu’on lui reconnaissait. La grotte appartenait à tous les Enfants de la Terre ; la Dix-Neuvième Caverne des Zelandonii n’en avait que la garde.
— Il est nécessaire de l’examiner de plus près, mais rien ne presse, dit Jonokol. Maintenant que nous savons qu’elle est là, elle ne disparaîtra pas. Personne ne connaît la profondeur de cette grotte, ni ce qu’elle recèle. Il convient d’organiser son exploration avec soin ou d’attendre que quelqu’un soit appelé par elle.
Zelandoni approuva en son for intérieur. Elle comprenait, probablement mieux que Jonokol lui-même, que son acolyte, qui au départ souhaitait devenir artiste et se moquait d’accéder à la Zelandonia, usait d’un prétexte. Il voulait cette grotte. Elle l’appelait. Il désirait la connaître, l’explorer et surtout la peindre. Il trouverait un moyen d’aller vivre à la Dix-Neuvième Caverne pour être plus près d’elle, non qu’il en formât consciemment le projet, mais il ferait en sorte d’y parvenir parce que dorénavant tous ses rêves, toutes ses pensées se concentreraient sur cette grotte.