Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 80

by Jean M. Auel


  — Va, lui dit-elle en faisant le signe qui le libérait. Va, si tu le veux.

  Il partit en courant, se faufilant entre des Zelandonii éberlués.

  La cérémonie suivante unissait non pas deux mais trois personnes. Un homme prenait pour compagnes des jumelles. Elles refusaient de se séparer, et il n’était pas rare que des jumelles, ou simplement des sœurs très proches, deviennent co-compagnes, bien qu’un jeune homme pût avoir des difficultés à nourrir deux femmes et leurs enfants. En l’occurrence, l’homme était âgé, bien établi, jouissait d’une excellente réputation et d’un rang élevé. Malgré tout, il y avait de fortes chances pour que le trio fût un jour augmenté d’un deuxième homme.

  Lorsque la fin approcha, les inévitables répétitions commencèrent à ennuyer l’assistance, surtout quand la cérémonie concernait quelqu’un que l’on ne connaissait pas. Le dernier couple fit cependant renaître son intérêt. Lorsque Joplaya et Echozar s’avancèrent, les Zelandonii eurent un hoquet de stupeur.

  Ils découvraient une femme grande et mince au charme exotique, avec une chevelure noire et une beauté éthérée, difficile à décrire. L’homme qui l’accompagnait n’aurait pu être plus différent. Légèrement plus petit, il avait des traits accusés et singuliers que la plupart des Zelandonii jugeaient affreux. Ses arcades sourcilières épaisses, encore accentuées par des sourcils broussailleux, saillaient comme une corniche au-dessus de ses yeux sombres, profondément enfoncés. Il avait le nez proéminent, en partie parce que son visage long et large se projetait en avant, en partie parce que ce nez lui-même, nettement dessiné, en forme de bec d’aigle mais moins étroit, était énorme, proportionné aux dimensions de la figure. Comme beaucoup d’hommes, il se laissait pousser la barbe en hiver pour garder son visage au chaud et la rasait en été. Il venait sans doute de le faire, révélant une mâchoire puissante et une absence presque totale de menton.

  Le visage d’Echozar était celui d’un homme du Clan, le front mis à part. Il n’avait pas le front fuyant, il n’était pas un Tête Plate. Au-dessus de ses arcades sourcilières protubérantes, son front s’élevait droit comme celui de n’importe quel homme de l’assistance. Alors que les membres du Clan étaient plutôt petits, il était aussi grand qu’un bon nombre d’hommes présents, mais avec la charpente robuste, la poitrine taurine typiques du Clan. Comme les leurs, ses jambes étaient courtes en proportion du torse, légèrement torses et aussi musclées que ses bras. Sa puissance physique ne faisait aucun doute.

  Il ne faisait aucun doute non plus qu’il était un esprit mêlé, une abomination, mi-homme, mi-animal. Certains estimaient qu’on n’aurait pas dû l’autoriser à s’unir à la femme qui se tenait près de lui. Si exotique qu’elle parût, elle était indéniablement humaine, elle n’était pas de ces animaux à la tête aplatie. Les Zelandonii ne devaient ni encourager ni reconnaître une telle union.

  Puisque les Lanzadonii n’avaient pas encore de doniate, Celle Qui Était la Première s’avança de nouveau. Elle était non seulement la Première mais Zelandoni de la Neuvième Caverne, celle à laquelle Dalanar avait appartenu autrefois. Il avait gardé avec la Neuvième des liens plus forts qu’avec toute autre Caverne, et Joplaya était la fille de son foyer.

  En prenant place devant la foule, Zelandoni songea en se souriant à elle-même qu’Echozar avait l’air si vigoureux que peu d’hommes se risqueraient à l’affronter en combat singulier. Puisque c’était le dernier couple à s’unir, elle pensait déjà aux concours. Elle se dit aussi que le moment serait opportun, tout de suite après la dernière union, pour annoncer que la Première Acolyte de la Deuxième Caverne des Zelandonii avait été appelée et, après examen, jugée digne de devenir Zelandoni. Cette femme avait décidé de rentrer avec Dalanar et sa Caverne pour être la Première Lanzadoni à Servir la Grande Terre Mère, un bon choix, un bon point de départ pour elle.

  La doniate regarda le groupe qui s’était formé derrière le couple. Dalanar se tenait au premier rang, plein de fierté. C’était étonnant comme Jondalar lui ressemblait, mais la Première notait quelques petites différences, probablement parce qu’elle avait été autrefois très intime avec le plus jeune des deux hommes. Jondalar, toujours attaché à Ayla, avait quitté les couples déjà unis pour rejoindre le cercle familial. Joplaya était sa cousine proche, après tout. A côté de Dalanar, il y avait Jerika, la mère de Joplaya, et, derrière elle, Hochaman, l’homme du foyer de Jerika. Il s’appuyait lourdement sur un jeune homme que la Première ne connaissait pas. Elle supposa qu’il devait provenir d’une Caverne Zelandonii éloignée, ou d’un peuple plus lointain, les Losadunaï peut-être, mais les motifs de ses vêtements et de ses bijoux proclamaient son appartenance aux Lanzadonii.

  Hochaman, petit vieillard rabougri, au visage semblable à celui de Jerika, pouvait à peine tenir debout, encore moins marcher. Dalanar et Echozar avaient dû le porter sur leur dos jusqu’au lieu de la Réunion d’Été. Il disait qu’il avait usé ses jambes pendant son Voyage. Personne n’était jamais allé aussi loin. Il venait des Mers Infinies situées à l’est des Grandes Eaux de l’Ouest et avait passé la majeure partie de sa vie à marcher. Il savait conter une histoire, en connaissait un grand nombre, ne voyait aucun inconvénient à les répéter et serait sans doute très demandé quand les cérémonies laisseraient place aux jeux, aux concours et aux conteurs. Les couples nouvellement unis devraient cette année se passer de ces réjouissances puisqu’ils observeraient leur période d’essai de quatorze jours. La Zelandonia avait choisi délibérément ce moment : si un couple n’estimait pas son union assez sérieuse pour renoncer à quelques jeux et quelques histoires, cela signifiait qu’il n’aurait pas dû s’unir.

  A l’arrière-plan, la fugue continuait à entrelacer ses tonalités, bien que le groupe qui la psalmodiait fût différent de celui qui l’avait entonnée au début des cérémonies.

  — Cavernes des Zelandonii, dit la Première d’une voix toujours aussi sonore, vous êtes ici pour être témoins de l’union d’une femme et d’un homme. Doni, Première Créatrice, Mère de tous, Elle qui donna naissance à Bali, qui illumine le ciel, Elle dont le compagnon et ami, Lumi, nous dispense sa clarté cette nuit, est honorée par l’union sacrée de Ses enfants. L’homme et la femme qui se tiennent ici ont réjoui la Grande Terre Mère en décidant de s’unir...

  Le murmure de l’assistance devint brouhaha quand les commentaires se multiplièrent. La cérémonie se déroulait un peu plus vite que les précédentes puisque les noms et liens étaient moins nombreux. Echozar n’en avait presque pas. Il était Echozar de la Première Caverne des Zelandonii, fils de Femme, Élue de Doni, acceptée par Dalanar et Jerika de la Première Caverne des Lanzadonii. Joplaya avait une liste plus longue de noms et de liens, essentiellement par Dalanar. Du côté de sa mère, seuls furent prononcés les noms d’Ahnlay, la mère de Jerika, passée dans le Monde d’Après, et d’Hochaman, l’homme de son foyer.

  — Moi, Dalanar, chef de la Première Caverne des Lanzadonii, je parle en faveur de ce couple, et je suis heureux que Joplaya et Echozar aient décidé de continuer à vivre dans notre Caverne. Je leur souhaite la bienvenue.

  L’homme qui venait de parler se tourna vers le groupe rassemblé derrière lui : les Lanzadonii qui avaient fait le long voyage jusqu’au lieu de la Réunion d’Été des Zelandonii pour approuver cette union.

  — Nous, membres de la Première Caverne des Lanzadonii, leur souhaitons la bienvenue, clamèrent-ils en chœur.

  Zelandoni Qui Était la Première parmi Ceux Qui Servaient la Mère ouvrit alors les bras comme pour enlacer toutes les personnes présentes.

  — Cavernes des Zelandonii et des Lanzadonii, tonna-t-elle, Joplaya et Echozar se sont choisis. Ce choix a été approuvé par la Première Caverne des Lanzadonii, qui accepte de les accueillir. Consentez-vous à cette union ?

  Un nombre appréciable de personnes donna son accord, mais un fragment de l’assistance exprima son hostilité.

  Zelandoni en fut choquée et, un court instant, décontenancée. Jamais el
le n’avait célébré une cérémonie d’union qui n’eût été approuvée par tous. S’il y avait des objections, elles étaient toujours aplanies à l’avance. C’était la première fois qu’elle entendait un « non ». Dalanar et Jerika avaient une expression soucieuse, les autres Lanzadonii regardaient autour d’eux, certains embarrassés, d’autres furieux. La Première décida de poursuivre comme si elle n’avait pas entendu les voix discordantes.

  — Doni, la Grande Terre Mère, approuve la décision de Ses enfants. En honorant Joplaya, elle a souri à cette union.

  Elle fit signe aux jeunes gens de tendre les bras. Après un moment d’hésitation, ils s’exécutèrent. Zelandoni entoura leurs poignets d’une lanière de cuir et fit un nœud.

  — Le lien a été noué. Vous êtes unis. Puisse Doni toujours vous sourire, leur souhaita-t-elle. Le couple se tourna vers la foule et la doniate proclama :

  — Ils sont maintenant Joplaya et Echozar de la Première Caverne des Lanzadonii.

  — Non ! cria quelqu’un dans l’assistance. Cela ne doit pas être ! Cette créature est une abomination.

  Plusieurs Zelandonii reconnurent la voix de Brukeval. La Première feignit à nouveau de ne pas avoir entendu, mais une autre voix apporta son soutien à Brukeval.

  — Il a raison. On ne peut unir cette femme à une moitié d’animal ! lança Marona.

  Je peux comprendre Brukeval, mais Marona se moque bien de cette union, pensa Zelandoni de la Neuvième. Elle cherche simplement à créer des ennuis. Essaie-t-elle de se venger de Jondalar en humiliant sa cousine proche ?

  Une troisième voix s’éleva de l’endroit où la Cinquième Caverne était assise :

  — Parfaitement. Les Zelandonii ne devraient pas consentir à cette union.

  C’était un homme qui avait tenté de devenir doniate et que la Zelandonia avait rejeté. Les mécontents se manifestaient l’un après l’autre, uniquement pour créer des difficultés. D’autres exprimèrent une opinion semblable, notamment Laramar, dont elle reconnut aussi la voix. Pourquoi intervenait-il, lui ? Il se moquait de tout, de cette union comme du reste.

  — Il faut peut-être reconsidérer cette union, Zelandoni, suggéra Denanna, Femme Qui Ordonne des trois parties de la Vingt-Neuvième Caverne.

  Je dois arrêter cela tout de suite, se dit la Première.

  — Pourquoi, Denanna ? Ces deux jeunes gens ont fait leur choix, qui a été accepté par leur peuple. Je ne comprends pas ton opposition.

  — Il ne s’agit pas seulement de leur peuple. Tu nous demandes aussi de l’accepter.

  — La plupart des Zelandonii l’ont fait, répliqua la Première. Je connais chacun de ceux qui ont manifesté leur désaccord.

  Elle inspecta la pente, et bien qu’elle ne pût voir grand-chose dans le noir, ceux qui avaient exprimé leur désaccord eurent l’impression qu’elle les regardait dans les yeux.

  — Ils sont presque tous mus par des mobiles qui n’ont aucun rapport avec ce couple, poursuivit-elle. Seuls quelques-uns ont une opinion bien arrêtée sur la question. Je ne vois pas pourquoi on devrait leur permettre d’interrompre la cérémonie, d’offenser les Lanzadonii et d’embarrasser les Zelandonii. Joplaya et Echozar sont unis. Après leur période d’essai, leur union sera scellée. Il n’y a rien à ajouter. Place maintenant à la procession et à la fête.

  Elle adressa un signe aux Zelandonia, qui demandèrent aux couples nouvellement unis de s’aligner et les conduisirent autour du feu. Lorsqu’ils en eurent fait cinq fois le tour, ils se dirigèrent vers l’endroit où l’on servirait la nourriture pour commencer les célébrations, mais l’atmosphère joyeuse des Matrimoniales s’était refroidie.

  Les Zelandonii chargés de cette tâche entreprirent de découper les énormes quartiers d’aurochs qui avaient rôti toute la journée sur des broches au-dessus de braises rouges. Des morceaux plus coriaces avaient été enfouis dans des fosses tapissées de pierres brûlantes, avec certaines racines comestibles. Une soupe épaissie de fleurs d’hémérocalle, ainsi que de bourgeons et de jeunes racines de cette plante, d’arachides et de fougères, relevée d’oignons et d’herbes, et portant le nom de « soupe verte », constituait un plat traditionnel des premières Matrimoniales de la saison. Les racines d’hémérocalle et de lin des marais, que l’on pilait pour en extraire les matières fibreuses, étaient mélangées aux premiers grains d’avoine grillés, réduits en farine puis cuits en une sorte de pain plat et dur, servi avec la soupe.

  Les baies en forme de cœur qui poussaient au ras du sol, couvertes de graines minuscules, Ayla les connaissait. Les fraises fraîches étaient empilées dans des bols ; celles qu’on avait cueillies plus tôt et qui commençaient à s’amollir avaient été cuites dans une sauce avec plusieurs autres fruits et une plante aux grosses tiges rougeâtres dont on jetait toujours les grandes feuilles vertes. Ces tiges aigrelettes donnaient un goût agréable aux baies et aux fruits, alors que les feuilles pouvaient rendre malade. Il y avait aussi des herbes cuites à la vapeur, relevées avec du sel des Grandes Eaux de l’Ouest, et des paniers du barma fermenté de Laramar.

  A mesure que la fête se déroulait et que les convives buvaient, l’atmosphère se détendait. Les yeux brillants, Jondalar remercia chaleureusement Dalanar d’être venu de si loin pour assister à son union.

  — J’aurais fait le voyage rien que pour toi, mais nous sommes venus aussi pour Joplaya et Echozar. Je suis désolé que cela se soit terminé de cette façon. Je crains que l’incident n’ait gâché leur union et peut-être celle de tous les autres.

  — Il y a toujours quelques jaloux pour essayer de troubler la joie des autres, commenta Jerika. En tout cas, nous ne serons plus obligés de venir aux Réunions d’Été des Zelandonii pour unir nos jeunes gens. Nous avons maintenant notre Lanzadoni.

  — C’est bien, mais j’espère que vous reviendrez quand même de temps en temps, dit Jondalar. Qui est-ce ?

  — Lanzadoni, répondit Dalanar d’un ton taquin. Les doniates sont censés renoncer à leur individualité pour ne faire qu’un avec leur peuple, mais j’ai remarqué qu’ils se servent de mots à compter pour se désigner, et ceux-ci ont finalement plus de pouvoir que les noms. Elle était Première Acolyte de la Zelandoni de la Deuxième Caverne ; on l’appellera Lanzadoni de la Première Caverne des Lanzadonii.

  — Je la connais, dit Ayla. Elle faisait partie des acolytes qui nous ont guidés dans la Profonde des Rochers de la Fontaine quand nous sommes allés aider Zelandoni à trouver l’esprit de ton frère. Tu t’en souviens, Jondalar ?

  — Oui, je m’en souviens. Je pense qu’elle fera une bonne Lanzadoni. C’est une personne dévouée, et une guérisseuse de talent, m’a-t-on dit.

  Tandis que la soirée avançait, les couples nouvellement unis prononçaient les derniers mots qu’ils échangeraient avec des parents et des amis pendant une période de quatorze jours. Pour certains, cela paraissait étrange, comme de dire adieu sans partir. Chaque Caverne organiserait de petites fêtes séparées quand les couples rentreraient au bercail après leur quinzaine d’isolement et recevraient des cadeaux qui les aideraient à entamer leur nouvelle vie commune. Les unions ne seraient pleinement reconnues qu’après la période d’essai puisque les couples seraient alors libres de se séparer s’ils le souhaitaient. En règle générale, les jeunes gens nouvellement unis partaient de bonne heure, les autres continuant la fête jusqu’aux premières lueurs de l’aube.

  Au moment de leur départ, Jondalar et Ayla eurent droit aux commentaires égrillards de quelques plaisantins, principalement des jeunes gens qui avaient abusé du barma de Laramar. Un grand nombre d’entre eux ne connaissaient Jondalar que de réputation puisqu’il était parti alors qu’ils n’étaient que des enfants. La plupart des amis de sa génération avaient passé l’âge de taquiner les couples qui venaient de s’engager ; ils avaient déjà une compagne et un enfant ou plus à leur foyer.

  Pour éclairer son chemin, Jondalar prit une des torches qu’on avait disposées autour du lieu de la cérémonie. Ayla et lui gravirent la pente en longeant le petit cour
s d’eau, s’arrêtèrent pour boire à la source. Ayla ignorait où ils allaient mais elle sut aussitôt quand ils furent arrivés. La tente qu’elle découvrit était celle qu’ils avaient utilisée pendant leur long Voyage et elle sentit un pincement de nostalgie. Elle était heureuse que leur longue errance fût terminée et pourtant elle ne l’oublierait jamais. Elle entendit un hennissement et se tourna vers Jondalar.

  — Tu as amené les chevaux ! fit-elle avec un sourire radieux.

  — J’ai pensé que nous pourrions les monter le matin, dit-il, levant la torche pour qu’elle pût les voir.

  Le bois pour le feu était prêt et Jondalar l’alluma avec la torche avant de suivre Ayla en direction de la jument et de l’étalon. Leurs mains attachées les gênèrent.

  — Enlevons cette lanière, décida Jondalar.

  — C’est un bon moyen de rappeler que chacun de nous doit être attentif à l’autre.

  — Je n’ai pas besoin d’une lanière pour me rappeler que je dois penser à toi, surtout ce soir.

  Ayla se coula à l’intérieur de l’abri familier en tendant le bras derrière elle pour que Jondalar pût la suivre. Il alluma une lampe de pierre avec la torche qu’il jeta ensuite dans le feu, au-dehors. Quand il ramena son regard à l’intérieur, Ayla était assise sur les fourrures de couchage étendues sur une sorte de long sac de cuir rembourré d’herbe sèche. Il s’immobilisa pour contempler la femme qui venait de devenir sa compagne.

  La douce lumière de la lampe faisait danser son ombre derrière elle, et la petite flamme accrochait des reflets dorés à sa chevelure.

  Les yeux de Jondalar s’attardèrent sur les seins épanouis et fermes dévoilés par la tunique, sur le pendentif niché entre eux. Il manquait quelque chose...

  — Où est ton sac à amulettes ? demanda-t-il en s’approchant d’elle.

  — Je l’ai enlevé. Il n’allait pas avec la tunique de Nezzie et le collier de ta mère. Marthona m’a donné une petite bourse en cuir brut sans décoration pour les amulettes. Cela m’a paru approprié. Elle a suggéré que nous rapportions demain à la hutte les vêtements que nous avons portés ce soir plutôt que de les garder dans la tente. Elle souhaite montrer ma tunique à plusieurs personnes. Cela ne me dérange pas, Nezzie aurait été ravie qu’elle plaise autant. J’en profiterai pour reprendre mon sac à amulettes. Je le porte depuis le jour où j’ai été adoptée par le Clan, cela me fait un drôle d’effet de ne pas l’avoir sur moi.

 

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