Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 4

by Jean M. Auel


  La pièce rôtie de mammouth avait été portée à l’extérieur sur un plat fait d’un grand os du bassin, avec un choix de racines, de légumes et de fruits, afin de pouvoir prendre le repas en profitant du soleil de cette fin d’après-midi. La viande était aussi tendre, aussi savoureuse que dans le souvenir d’Ayla, mais elle avait connu un moment difficile lorsqu’on avait servi les convives. Elle ignorait tout du protocole. En certaines occasions, généralement à l’issue de cérémonies, les femmes du Clan prenaient leur repas à l’écart des hommes. D’ordinaire, cependant, on se groupait par famille, mais, même alors, les hommes étaient servis les premiers.

  Ayla ne savait pas que, pour honorer leurs invités, les Mamutoï leur offraient le premier choix du meilleur morceau. La coutume, par ailleurs, exigeait, par déférence envers la mère, qu’une femme commençât de manger la première. Quand on apporta les plats, Ayla resta en arrière et se cacha derrière Jondalar, afin de pouvoir observer les autres à la dérobée. Il y eut un moment de confusion, de piétinements : chacun attendait de la voir prendre l’initiative, tandis qu’elle s’efforçait de passer derrière eux.

  Quelques membres du Camp prirent conscience de son manège et, avec des regards malicieux, commencèrent d’en faire un jeu. Mais Ayla ne trouvait là rien de drôle. Elle commettait une erreur, elle le sentait, mais Jondalar ne l’aidait pas : lui aussi essayait de la pousser en avant.

  Mamut vint à son aide. Il la prit par le bras, la guida jusqu’au grand plat de rôti coupé en tranches épaisses.

  — On attend que tu manges la première, Ayla, lui dit-il.

  — Mais je suis une femme ! protesta-t-elle.

  — Voilà justement pourquoi tu dois manger la première. C’est notre offrande à la Mère, et il est bon qu’une femme l’accepte à sa place. Prends le meilleur morceau, non pour toi-même, mais pour honorer Mut, expliqua le vieil homme.

  Elle le regarda d’abord avec surprise puis avec gratitude. Elle prit une assiette, faite d’une plaque d’ivoire légèrement incurvée détachée d’une défense, et, avec une profonde gravité, choisit la plus belle tranche. Jondalar lui sourit, avec un signe d’approbation, et les autres se pressèrent afin de se servir à leur tour. Quand elle eut fini de manger, Ayla posa l’assiette sur le sol, comme elle l’avait vu faire à ses compagnons.

  — Je me demandais si tu voulais nous montrer une danse nouvelle, tout à l’heure, dit une voix derrière elle.

  Elle se retourna, vit les yeux sombres de l’homme à la peau foncée.

  Le mot « danse » lui était inconnu, mais il lui souriait amicalement. Elle lui rendit son sourire.

  — Quelqu’un t’a-t-il déjà dit combien tu es belle quand tu souris ? demanda-t-il.

  — Belle ? Moi ?

  Elle se mit à rire, secoua la tête d’un air incrédule.

  Jondalar lui avait dit un jour les mêmes mots ou presque, mais elle ne se considérait pas sous cet aspect. De tout temps, bien avant d’avoir atteint l’âge nubile, elle avait été plus grande et plus mince que les gens qui l’avaient élevée. Elle était si différente d’eux, avec son front bombé et le drôle d’os, sous sa bouche, que Jondalar appelait un menton, qu’elle s’était toujours trouvée laide.

  Ranec, intrigué, l’observait. Elle riait avec une spontanéité enfantine, comme si elle pensait sincèrement qu’il venait de dire quelque chose de comique. Il n’avait pas prévu ce genre de réaction. Un sourire de coquetterie, peut-être, ou bien une invite faite d’un air entendu. Mais les yeux gris-bleu d’Ayla étaient d’une totale innocence, il n’y avait rien d’affecté ni d’apprêté dans sa manière de renverser la tête en arrière ou de rejeter ses longs cheveux loin de son visage.

  Elle se mouvait avec la grâce naturelle et fluide d’un animal, un cheval, peut-être, ou bien un lion. Il y avait autour d’elle une sorte d’aura, une qualité qu’il était incapable de définir vraiment, mais qui alliait à des éléments de candeur et de franchise un certain mystère. Elle semblait innocente comme un tout jeune enfant, ouverte à tout, mais elle était en même temps une femme, au plein sens du terme, une femme d’une beauté saisissante, totale.

  Il la détaillait avec curiosité et intérêt. Sa chevelure, longue, abondante, naturellement ondée, avait le blond doré, brillant d’un champ de hautes herbes balancées par le vent. Ses grands yeux largement espacés étaient frangés de longs cils, un peu plus sombres que ses cheveux. Avec toute la sensibilité d’un sculpteur, il examinait l’élégante pureté de l’ossature de son visage, la grâce musclée de son corps. Quand son regard descendit vers la poitrine pleine, les hanches galbées, il prit une expression qui déconcerta Ayla.

  Elle rougit, détourna les yeux. Jondalar lui avait bien dit que c’était parfaitement convenable, mais elle n’était pas bien sûre d’apprécier cette façon de regarder quelqu’un bien en face. Elle se sentait sans défense, vulnérable. Elle lança un coup d’œil vers Jondalar. Il lui tournait le dos, mais elle lut dans son attitude qu’il était furieux. Pourquoi était-il furieux ? Avait-elle fait quelque chose de mal ?

  — Talut ! Ranec ! Barzec ! Regardez qui est ici ! appela une voix.

  Tout le monde tourna la tête. Plusieurs personnes venaient d’apparaître en haut de la pente. Nezzie et Talut se mirent à la gravir à leur rencontre, au moment où un jeune homme se détachait du groupe pour s’élancer vers eux. Ils se rencontrèrent à mi-chemin, s’étreignirent avec enthousiasme. Ranec, à son tour, se précipita vers un autre des arrivants, et, si les retrouvailles furent moins démonstratives, il n’en serra pas moins contre lui, avec une chaleureuse affection, un homme plus âgé.

  Ayla, avec une étrange sensation de vide, regarda les autres membres du Camp déserter les visiteurs, dans leur impatience de retrouver des parents et des amis. Tous parlaient et riaient en même temps. Elle, elle était Ayla de Nulle Part. Elle n’avait aucun lieu où aller, aucun foyer à retrouver, pas de clan pour l’accueillir par des étreintes, des embrassades. Iza et Creb, qui l’avaient aimée, étaient morts, et elle était morte pour ceux qu’elle aimait.

  Uba, la fille d’Iza, avait été pour elle une véritable sœur : elles étaient liées par l’affection, sinon par le sang. Mais Uba, si elle revoyait maintenant Ayla, lui fermerait son cœur et son esprit. Elle n’en croirait pas ses yeux, elle ne la verrait même pas. Broud avait lancé contre elle la Malédiction Suprême. Elle était donc morte.

  Durc lui-même se souviendrait-il d’elle ? Elle avait dû le laisser au Clan de Brun. Même si elle avait pu l’enlever, ils auraient été isolés tous les deux. S’il était arrivé quelque chose à Ayla, Durc se serait trouvé livré à lui-même. Mieux valait le laisser avec le Clan. Uba l’aimait, elle prendrait soin de lui, le protégerait, lui apprendrait à chasser. Il grandirait, deviendrait fort, brave, il se servirait d’une fronde avec toute l’adresse de sa mère, il serait rapide à la course, il...

  Soudain, elle remarqua le seul membre du Camp qui n’avait pas gravi la pente en courant. Près de l’entrée de la caverne, Rydag, appuyé d’une main à une défense, regardait de ses yeux ronds la troupe joyeuse qui revenait. Elle les vit, alors, par ses yeux à lui ; ils se tenaient par la taille, portaient les enfants les plus jeunes tandis que d’autres enfants sautaient autour d’eux pour se faire porter eux aussi. Rydag respirait trop fort, se dit Ayla, la surexcitation ne lui valait rien.

  Elle se dirigea vers lui, vit Jondalar prendre la même direction.

  — J’allais l’emmener là-haut, dit-il.

  Il avait donc remarqué l’enfant, lui aussi, et il avait eu la même idée qu’elle.

  — C’est cela, emmène-le, lui dit-elle. Whinney et Rapide peuvent encore prendre peur, avec tous ces gens. Je vais rester près d’eux.

  Elle regarda Jondalar soulever l’enfant aux cheveux sombres, le jucher sur ses épaules et grimper la pente, vers les habitants du Camp du Lion. Le jeune homme, presque aussi grand que Jondalar, qui avait été si chaleureusement accueilli par Talut et Nezzie tendit les bras au petit avec un visible plaisir et le
plaça sur ses propres épaules pour redescendre vers la caverne. Il est aimé, pensa Ayla. Elle aussi, se rappelait-elle, avait été aimée, en dépit de son aspect différent.

  Jondalar croisa son regard et lui sourit. Elle sentit monter en elle un tel élan d’amour pour cet homme attentif et sensible qu’elle s’en voulut de s’être apitoyée sur son propre sort. Elle n’était plus seule. Elle avait Jondalar. Elle aimait jusqu’au son de son nom.

  Jondalar. Il était le premier homme de sa connaissance à être plus grand qu’elle. Le premier qui avait ri avec elle. Le premier aussi qu’elle avait vu verser des larmes sur le frère qu’il avait perdu.

  Jondalar. L’homme que son totem lui avait envoyé comme un cadeau, elle en était convaincue, dans la vallée où elle s’était installée, après son départ du Clan, quand elle s’était lassée de rechercher les Autres, ceux qui lui ressemblaient.

  Jondalar. L’homme qui lui avait réappris la parole, avec des mots, pas des signes, comme le Clan. Jondalar, dont les mains habiles savaient façonner un outil, gratter le dos d’un poulain, soulever un enfant pour le hisser sur ses épaules. Jondalar, qui lui enseignait les joies de leurs deux corps, qui l’aimait, et qu’elle aimait plus qu’elle eût jamais cru possible d’aimer quelqu’un.

  Elle se dirigea vers la rivière et longea un méandre au bout duquel Rapide était attaché par une longue corde à un arbre rabougri. Submergée par une émotion encore si nouvelle pour elle, la jeune femme s’essuya les yeux d’un revers de main. Elle prit dans sa paume son amulette, un petit sac de peau attaché par une lanière de cuir autour de son cou. Elle palpa les objets qu’il contenait, adressa une pensée à son totem.

  — Esprit du Grand Lion des Cavernes, Creb disait toujours qu’il était difficile de vivre avec un puissant totem. Il avait raison. Les épreuves ont toujours été rudes, mais ma peine n’a jamais été vaine. Cette femme t’est reconnaissante de ta protection et des dons de son puissant totem. Les dons intérieurs, comme les choses qu’elle a apprises, et les autres dons, les êtres à aimer, comme Whinney, Rapide, et, surtout, Jondalar.

  Lorsqu’elle s’approcha du poulain, Whinney vint, l’accueillit d’un souffle affectueux. Elle se sentait épuisée. Elle n’avait pas l’habitude de voir tant de monde, tant de mouvement, et les gens qui parlaient un langage articulé étaient si bruyants. Elle avait les tempes battantes, la tête douloureuse, son cou et ses épaules lui faisaient mal. Whinney s’appuya sur elle. Rapide ajouta sa propre pression. Elle se sentait écrasée entre eux mais ne s’en souciait guère.

  — Assez ! dit-elle finalement, en assénant une claque sur le flanc du poulain. Tu deviens trop grand, Rapide, pour me serrer ainsi entre vous deux. Regarde-toi ! Tu es presque aussi grand que ta mère !

  Elle le gratta un instant, avant de flatter et de frictionner Whinney. Elle remarqua alors la sueur séchée sur le poil.

  — C’est dur pour toi aussi, hein ? Tout à l’heure, je te bouchonnerai et je t’étrillerai avec une cardère. Mais quelqu’un vient, et tu vas sans doute être encore le centre de l’attention générale. Quand ils se seront habitués à toi, ce sera moins pénible.

  Ayla ne s’apercevait pas qu’elle employait à présent le langage personnel qu’elle s’était créée au cours des années passées en la seule compagnie des animaux. Ce langage se composait à la fois de gestes du Clan, de la formulation de quelques-uns des mots articulés par le Clan, d’imitations animales et des vocables absurdes qu’elle avait commencé d’utiliser avec son fils. Des yeux étrangers n’auraient sans doute pas remarqué les mouvements de ses mains : elle aurait paru simplement murmurer une étrange suite de sons, de grognements et de syllabes répétitives. On n’aurait probablement pas pensé à un langage.

  — Peut-être Jondalar, de son côté, bouchonnera-t-il Rapide.

  Elle s’interrompit. Une pensée troublante lui venait à l’esprit. Elle reprit son amulette, s’efforça de coordonner ses pensées.

  — Grand Lion des Cavernes, Jondalar fait maintenant partie de tes élus, lui aussi. Comme moi, il porte sur sa jambe les cicatrices de ta marque...

  Elle revint à la traduction de ses pensées dans l’antique langage silencieux qui s’exprimait par les mains. Le seul langage qui convînt pour s’adresser au monde des esprits.

  — Esprit du Grand Lion des Cavernes, cet homme qui a été choisi n’a pas la connaissance des totems. Cet homme ne sait rien des épreuves imposées par un puissant totem, ni de ses dons. Même cette femme qui sait les a trouvés difficiles. Cette femme aimerait supplier l’Esprit du Grand Lion des Cavernes... aimerait le supplier pour cet homme...

  Ayla s’interrompit. Elle ne savait pas trop ce qu’elle demandait. Elle ne voulait pas prier l’esprit de ne pas mettre Jondalar à l’épreuve comment chercher à le priver des bienfaits que lui vaudraient certainement de telles épreuves ? –, elle ne demandait même pas qu’on l’épargnât. Elle avait été elle-même cruellement éprouvée et y avait gagné des dons exceptionnels, et elle en était venue à croire que les bienfaits étaient en proportion de la sévérité des épreuves. Elle rassembla ses pensées, continua :

  — Cette femme aimerait prier l’Esprit du Grand Lion des Cavernes d’aider cet homme qui a été choisi à connaître la valeur de son puissant totem, à savoir que, si pénible semble-t-elle, l’épreuve est nécessaire.

  Elle acheva, laissa retomber ses mains.

  — Ayla ?

  Elle se retourna, se trouva devant Latie.

  — Oui.

  — Tu avais l’air... très occupée. Je ne voulais pas t’interrompre.

  — J’ai fini.

  — Talut voudrait que tu viennes, avec les chevaux. Il a déjà dit à tout le monde qu’il ne faudrait rien faire qui te déplaise. Ne pas leur faire peur, les énerver... Il a effrayé quelques personnes, je crois bien.

  — Je vais venir. Tu veux retourner sur le cheval ?

  Le visage de Latie se fendit d’un large sourire.

  — Je pourrais ? Vraiment ?

  Lorsqu’elle souriait ainsi, elle ressemblait à Talut, se dit Ayla.

  — Peut-être gens pas effrayés quand ils voient toi sur le cheval. Viens. Rocher ici. Pour aider à monter.

  Quand Ayla reparut de l’autre côté du coude de la rivière suivie d’une jument qui portait la fillette sur son dos et d’un poulain folâtre, les conversations s’interrompirent. Ceux que le spectacle avait déjà emplis de crainte respectueuse prenaient néanmoins plaisir à voir l’expression de stupeur incrédule qui se peignait sur les visages des nouveaux venus.

  — Tu vois, Tulie, je te l’avais bien dit ! s’exclama Talut à l’adresse d’une femme brune qui lui ressemblait, sinon par la couleur, du moins par les dimensions.

  Elle dominait de haut Barzec, l’homme du dernier foyer, qui se tenait près d’elle, un bras passé autour de sa taille. A côté d’eux se trouvaient les deux garçons de ce foyer et leur sœur de six ans, dont Ayla avait fait récemment la connaissance.

  En arrivant devant l’habitation, Ayla prit Latie dans ses bras pour la poser à terre, avant de flatter et de caresser Whinney, dont les naseaux se dilataient de nouveau en saisissant les odeurs de tous ces inconnus. La fillette se précipita vers un garçon roux et dégingandé qui pouvait avoir quatorze ans. Il était presque aussi grand que Talut, et, hormis la différence d’âge et de corpulence, ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eau.

  — Viens faire la connaissance d’Ayla, lui dit Latie.

  Elle l’entraînait vers la femme aux chevaux, et il se laissa faire. Jondalar s’était approché pour faire tenir le poulain tranquille.

  — Voici mon frère, Danug, présenta Latie. Il est resté longtemps parti mais il va de nouveau habiter avec nous, maintenant qu’il sait tout sur la façon d’extraire le silex. N’est-ce pas, Danug ?

  — Je ne sais pas tout, Latie, fit-il un peu gêné. Ayla lui sourit.

  — Je te salue, dit-elle, les mains tendues.

  L’embarras de Danug s’accrut encore. Il était le fils du Foyer du Lion, c’�
�tait à lui le premier de saluer la visiteuse, mais il restait sans voix devant la belle étrangère qui exerçait un tel pouvoir sur les animaux. Il prit les deux mains offertes, marmonna une salutation. Whinney choisit cet instant pour s’ébrouer et se mettre à piaffer. Le garçon lâcha les mains d’Ayla : il avait l’impression que son geste n’était pas du goût de la jument.

  — Whinney apprendrait plus vite à te connaître si tu la flattais et la laissais te flairer, dit Jondalar qui percevait le malaise de Danug. Celui-ci était à un âge difficile, plus tout à fait enfant, pas encore homme.

  — Tu as appris à extraire le silex ? reprit Jondalar, sur le ton de la conversation.

  Il cherchait à rasséréner le jeune homme et lui montrait en même temps comment flatter la jument.

  — Je suis tailleur de silex, déclara fièrement le garçon. Wymez est mon maître depuis l’enfance. C’est le meilleur, mais il voulait aussi m’enseigner d’autres techniques : à estimer la pierre brute, par exemple.

  La conversation portait maintenant sur des sujets familiers, et Danug laissait percer son enthousiasme naturel.

  Une lueur d’intérêt sincère s’alluma dans les yeux de Jondalar.

  — Je suis tailleur de silex, moi aussi, et j’ai appris mon métier d’un homme qui est le meilleur de tous. Quand j’avais à peu près ton âge, je vivais avec lui, près du gisement de silex qu’il avait découvert. J’aurais plaisir à rencontrer un jour ton maître.

  — Alors, permets-moi de te le présenter, puisque je suis le fils de son foyer et le premier, sinon le seul, à me servir de ses outils.

  Au son de la voix de Ranec, Jondalar se retourna. Il s’aperçut alors que le Camp tout entier faisait cercle autour d’eux. Près de l’homme à la peau brune se tenait celui qu’il avait accueilli si chaleureusement. Tous deux avaient la même taille. Jondalar ne discernait aucune autre ressemblance entre eux. Le plus âgé avait des cheveux plats, châtain clair striés de gris. Ses yeux étaient bleus. Son visage n’avait rien de commun avec les traits de Ranec. La Mère devait avoir choisi l’esprit d’un autre homme, se dit Jondalar, pour créer l’enfant du foyer de Wymez. Mais pourquoi avait-elle donné sa préférence à un homme d’une couleur aussi inhabituelle ?

 

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