by Jean M. Auel
Ayla n’aimait pas la façon dont ces gens parlaient du Peuple du Clan. Ils les appelaient des Têtes Plates, des animaux. Ils ne voyaient donc pas que c’était des êtres humains, eux aussi ? Un peu différents, peut-être, mais humains tout de même. Nezzie, elle, le savait. En dépit de ce que disaient tous les autres, elle savait que la mère de Rydag était une femme, que le petit auquel elle avait donné naissance était un enfant. Mais il est d’esprits mêlés, se disait Ayla, comme mon fils, comme la petite fille d’Oda, au Rassemblement du Clan. Comment la mère de Rydag avait-elle pu avoir un enfant d’esprits mêlés comme celui-là ?
Les esprits ! Étaient-ce bien les esprits qui formaient les enfants ? L’esprit du totem d’un homme dominait-il celui d’une femme, afin de faire grandir en elle un enfant, comme le croyait le Clan ? La Grande Mère choisissait-elle les esprits d’un homme et d’une femme, afin de les placer à l’intérieur d’un corps de femme, comme le croyait Jondalar et les Mamutoï ?
Pourquoi suis-je la seule à penser que c’est un homme, et non pas un esprit, qui fait croître un petit chez une femme ? Un homme, qui se sert pour cela de son organe... de sa virilité, comme dit Jondalar. Sinon, pourquoi les hommes et les femmes s’uniraient-ils comme ils le font ?
Quand Iza m’a parlé de la tisane médicinale, elle m’a dit qu’elle fortifiait son totem, et que c’était cela qui, depuis tant d’années, l’avait empêchée d’avoir un enfant. C’est peut-être vrai. Pourtant, tout le temps que j’ai vécu seule, je n’ai pas pris la tisane, et aucun bébé ne s’est créé tout seul. C’est seulement après la venue de Jondalar que j’ai songé à chercher de nouveau ces plantes...
Jondalar, alors, m’avait montré que ça ne faisait pas forcément mal... que l’Union d’un homme et d’une femme pouvait être merveilleuse... Je me demande ce qui arriverait, si je cessais de prendre la tisane secrète d’Iza ? Aurais-je un enfant ? Aurais-je l’enfant de Jondalar ? S’il mettait son organe à l’endroit d’où sortent les enfants ?
A cette idée, elle sentit ses joues devenir brûlantes, les pointes de ses seins durcir. Il est trop tard, aujourd’hui, se dit-elle : j’ai pris la tisane ce matin. Mais si, demain, je me faisais une infusion ordinaire ? Pourrais-je faire pousser en moi l’enfant de Jondalar ? Après tout, nous n’aurions pas besoin d’attendre. Nous pourrions essayer dès ce soir...
Elle sourit en secret. Tu as simplement envie qu’il te touche, qu’il mette sa bouche sur la tienne et sur... Secouée d’un frisson, elle ferma les yeux pour mieux évoquer les sensations qu’il éveillait en elle.
— Ayla, appela une voix cassante.
Elle sursauta. Elle n’avait pas entendu approcher Jondalar, et le ton dont il avait prononcé son nom ne s’harmonisait pas avec ce qu’elle éprouvait à ce moment. Toute chaleur s’évanouit. Quelque chose tourmentait Jondalar. Quelque chose le tourmentait depuis leur arrivée. Elle aurait aimé savoir de quoi il s’agissait.
— Oui ?
— Que fais-tu là ? demanda-t-il du même ton bref. Oui, que faisait-elle ?
— Je goûte la douceur de la nuit, je respire et je pense à toi, expliqua-t-elle de son mieux.
Jondalar ne s’attendait pas à cette réponse. Mais à quoi s’était-il attendu ? Il ne le savait pas trop. Depuis l’apparition de l’homme à la peau sombre, il luttait contre la colère et l’inquiétude qui lui nouaient l’estomac au point de lui donner la nausée.
Ayla semblait lui porter un grand intérêt, et Ranec la regardait sans cesse. Jondalar avait bien tenté de ravaler sa colère, de se dire qu’il était ridicule d’y attacher tant d’importance. Ayla avait besoin de nouveaux amis. Qu’il fût le premier ne signifiait pas qu’il resterait l’unique.
Pourtant, quand la jeune femme interrogea Ranec sur sa vie, Jondalar se sentit à la fois brûler de fureur et frissonner d’une terreur glacée. Pourquoi voulait-elle en savoir davantage sur ce fascinant étranger ? Il dut résister à l’élan qui l’incitait à l’arracher immédiatement à ces lieux mais il fut en même temps tourmenté d’avoir éprouve un tel sentiment. Elle avait le droit de choisir ses amis, et cet homme et elle n’étaient que des amis. Ils n’avaient rien fait d’autre qu’échanger quelques propos, quelques regards.
Lorsque Ayla sortit seule de l’abri souterrain, Jondalar, conscient des yeux sombres de Ranec qui suivaient ses mouvements, enfila vivement sa pelisse et suivit la jeune femme. Il la vit debout au bord de la rivière et, sans trop savoir pourquoi, se persuada qu’elle pensait à Ranec. La réponse d’Ayla le prit d’abord au dépourvu, mais il se détendit et lui sourit.
— J’aurais dû savoir que, si je posais une question, j’obtiendrais une réponse complète et sincère. Tu respires, tu goûtes la douceur de la nuit... Tu es merveilleuse, Ayla.
Elle lui rendit son sourire. Elle n’était pas très sûre de ce qu’elle avait bien pu faire, mais quelque chose avait fait sourire Jondalar, avait ramené la joie dans sa voix. Le bonheur qu’elle avait éprouvé avant sa venue lui revint. Elle fit un mouvement vers lui. Au plus sombre de la nuit, où la lueur des étoiles permettait à peine de distinguer un visage, Jondalar perçut son humeur, réagit comme elle s’y attendait. L’instant d’après, elle se retrouvait dans ses bras, leurs lèvres jointes, et tous les doutes, tous les tourments s’envolèrent de son esprit. Elle était prête à aller n’importe où, à vivre avec n’importe qui, à s’adapter à n’importe quelle coutume étrange, aussi longtemps qu’elle aurait Jondalar.
Au bout d’un moment, elle leva la tête vers lui.
— Te rappelles-tu le jour où je t’ai demandé quel était ton signal ? Comment je devrais m’exprimer pour te dire que j’avais envie de tes caresses, de ton organe en moi ?
— Oui, je me rappelle, répondit-il en grimaçant un sourire.
— Tu m’as dit de t’embrasser ou de demander, simplement. Je demande. Peux-tu te préparer, maintenant ?
Elle était si grave, si ingénue, si désirable. Il pencha la tête pour l’embrasser encore, la tint si serrée contre lui qu’elle distinguait presque le bleu de ses yeux, l’amour qu’ils exprimaient.
— Ayla, ma ravissante, ma drôle de petite femme, dit-il. Sais-tu à quel point je t’aime ?
Mais, tout en la tenant ainsi, il fut envahi d’un flot de culpabilité. S’il l’aimait à ce point, pourquoi se sentait-il si gêné devant certains aspects de son comportement ? Quand ce Frébec avait marqué devant elle un recul qui exprimait sa répugnance, il avait eu envie de mourir de honte, parce que c’était lui qui l’avait amenée, parce qu’on pouvait l’associer à elle. Tout de suite après, il s’en était détesté. Comment pouvait-il avoir honte de la femme qu’il aimait ?
Cet homme à la peau sombre, Ranec, il n’avait pas honte, lui. Il avait une façon bien à lui de la regarder, de concentrer sur elle l’éclat de ses dents blanches, de ses yeux noirs, rieurs, provocants. A cette seule idée, Jondalar devait lutter contre une envie de le frapper. Il aimait Ayla au point qu’il ne supportait pas la pensée de la voir s’éprendre de quelqu’un d’autre, quelqu’un, peut-être, que rien en elle n’embarrasserait. Il l’aimait plus qu’il n’avait jamais cru pouvoir aimer une femme. Mais comment pouvait-il avoir honte de la femme qu’il aimait ?
Il l’embrassa une fois encore, passionnément. La violence de son étreinte était presque douloureuse. Puis, avec une ardeur frénétique, il couvrit de baisers son cou, sa gorge.
— Sais-tu ce qu’on éprouve à découvrir finalement qu’on est capable de tomber amoureux, Ayla ? Sais-tu combien je t’aime ?
Il se montrait si pénétré, si ardent que la peur serra un instant le cœur de la jeune femme. Non pour elle-même, mais pour lui. Elle aussi l’aimait, plus qu’elle ne pourrait jamais l’exprimer, mais cet amour qu’il éprouvait pour elle n’était pas tout à fait le même. Il n’était pas plus fort que le sien, mais plus exigeant, plus insistant. On eût dit qu’il avait peur de perdre ce qu’il avait finalement conquis. Les totems, surtout les plus forts d’entre eux, possédaient le pouvoir de discerner et de mettre à
l’épreuve de telles craintes. Ayla souhaitait trouver le moyen de détourner ce flot d’émotion violente.
— Je sens que tu es prêt pour moi, dit-elle avec un petit sourire. Mais il ne réagit pas comme elle l’avait espéré. Il se contenta de l’embrasser avec plus de violence encore, de l’écraser contre lui au point de lui faire redouter d’entendre craquer ses côtes. Il passa ensuite les mains sous sa pelisse, sous sa tunique, chercha ses seins, s’efforça de dénouer le lien qui retenait ses jambières.
Jamais elle ne l’avait connu ainsi, dévoré de désir, presque implorant dans son besoin pressant. D’ordinaire, il était plus tendre, plus soucieux d’elle. Il connaissait son corps mieux qu’elle ne le connaissait elle-même et il était fier de ce savoir, de son talent. Cette fois, pourtant, son besoin était le plus fort. Elle en prit conscience, se livra à lui, s’abandonna à la puissante expression de son amour. Tout comme lui, elle était prête. Elle défit le nœud de la lanière, laissa glisser ses jambières à terre, avant de l’aider à se débarrasser des siennes.
Sans avoir eu le temps de s’en rendre compte, elle se retrouva sur le sol dur, près de la berge de la rivière. Avant de fermer les paupières, elle entrevit l’éclat embrumé de quelques étoiles. Déjà, il était sur elle, ses lèvres dures sur les siennes. Sa langue fouillait, explorait, comme s’il espérait trouver ainsi ce que cherchait si ardemment son membre rigide. Elle s’ouvrit tout entière à lui...
Après un trop rapide moment de frénésie, elle l’entendit crier son nom :
— Ayla ! Oh, mon Ayla, mon Ayla, je t’aime !
— Jondalar, Jondalar, Jondalar...
Dans un gémissement, il enfouit son visage au creux de l’épaule de la jeune femme et, sans relâcher son étreinte, s’immobilisa. Elle sentait une pierre aiguë lui blesser le dos mais elle l’ignora.
Au bout d’un instant, il se redressa sur les bras, abaissa son regard sur elle. L’inquiétude lui plissait le front.
— Je te demande pardon, dit-il.
— Pourquoi ça ?
— J’ai été trop rapide, je ne t’ai pas préparée, je ne t’ai pas donné les Plaisirs, à toi aussi.
— J’étais prête, Jondalar. J’ai eu les Plaisirs, moi aussi. N’est-ce pas moi qui t’ai demandé ? Je connais mes Plaisirs dans tes Plaisirs. Je connais les Plaisirs dans ton amour, dans la force de ton sentiment pour moi.
— Mais tu ne l’as pas ressenti en même temps que moi.
— Ce n’était pas nécessaire. J’ai eu des sensations différentes, des Plaisirs différents. Est-ce toujours nécessaire ? questionna-t-elle.
— Non, sans doute, répondit-il en fronçant les sourcils. Longuement, il l’embrassa.
— La nuit n’est pas encore achevée. Viens, relève-toi. Il fait froid, ici. Allons retrouver un bon lit chaud. Deegie et Branag ont déjà fermé leurs rideaux. Ils sont pressés, avant leur séparation qui va se prolonger jusqu’à l’été prochain.
— Pressés, mais pas autant que toi, fit-elle avec un sourire. Sans le voir, elle eut l’impression qu’il rougissait.
— Je t’aime, Jondalar. J’aime tout. Tout ce que tu fais. Même ton ardent...
Elle secoua la tête.
— Non, ce n’est pas le mot juste.
— Le mot que tu cherches, c’est « ardeur », je crois.
— J’aime même ton ardeur. Oui, ça, c’est bien. Au moins, je connais tes mots mieux que le mamutoï... Frébec a dit que je ne parlais pas bien. Jondalar, apprendrai-je un jour à parler comme il faut ?
— Moi non plus, je ne parle pas très bien le mamutoï. Ce n’est pas la langue de mon enfance. Frébec aime simplement semer la discorde, ajouta Jondalar, en aidant Ayla à se lever. Pourquoi chaque caverne, chaque camp, chaque groupe doit-il compter un homme de cette sorte ? N’y prends pas garde : personne ne l’écoute. Tu parles très bien. La façon dont tu apprends me stupéfie. Avant longtemps, tu parleras mamutoï mieux que moi.
— Je dois apprendre à m’exprimer avec des mots. Je n’ai plus rien d’autre, murmura-t-elle. Je ne connais plus personne qui parle le langage dans lequel j’ai grandi.
Submergée par une terrible sensation de vide, elle ferma un instant les yeux. Mais elle se reprit très vite, fit un mouvement pour enfiler ses jambières, s’immobilisa, les laissa de nouveau glisser.
— Attends un peu, dit-elle. Il y a longtemps, quand je suis devenue femme, Iza m’a dit tout ce que devait connaître une femme du Clan sur les hommes et les femmes, tout en doutant qu’il pût m’arriver un jour de trouver un compagnon et de mettre à profit ses conseils. Les Autres n’ont peut-être pas les mêmes principes : même les signaux entre hommes et femmes sont différents. Mais, pour cette première nuit où je vais dormir chez les Autres, je dois me laver, je crois, après nos Plaisirs.
— Que veux-tu dire ?
— Je vais me laver dans la rivière.
— Ayla ! Il fait froid. Il fait nuit. Ça peut être dangereux.
— Je n’irai pas loin. Juste ici, près du bord.
Elle se débarrassa de sa pelisse, passa sa tunique par-dessus sa tête. L’eau était glacée. Resté au bord de l’eau, Jondalar surveillait la jeune femme et il se mouilla juste assez pour le constater. Le sentiment qu’avait Ayla du caractère presque sacramentel de l’occasion lui rappelait le rituel purificateur des Premiers Rites. Une toilette rapide ne lui ferait pas de mal à lui non plus, décida-t-il.
Quand Ayla sortit de l’eau, elle était toute frissonnante. Il la prit dans ses bras pour la réchauffer. La rude fourrure de bison de sa pelisse eut tôt fait de la sécher, et il l’aida ensuite à se rhabiller.
En reprenant le chemin de l’abri, elle se sentait fraîche, animée, vivante. La plupart des occupants s’installaient pour la nuit. On avait couvert les feux, et les voix se faisaient plus calmes. Dans le premier foyer, le rôti de mammouth était toujours en évidence, mais il n’y avait personne. Ils s’engagèrent sans bruit dans le passage central, traversèrent le Foyer du Lion. Nezzie se mit debout, les retint.
— Je voulais seulement te remercier, Ayla, dit-elle, avec un coup d’œil vers l’une des couchettes.
Ayla suivit son regard : trois petits corps s’étalaient sur un seul lit, que Latie et Rugie partageaient avec Rydag. Danug occupait seul une autre couchette. Talut, étendu de toute sa longueur, attendait Nezzie, Il se souleva sur un coude et sourit à Ayla. Elle lui rendit son sourire, hocha la tête, sans être bien sûre que c’était là la réponse qui convenait.
Tandis que Nezzie allait s’allonger auprès du géant roux, Jondalar et la jeune femme traversèrent le foyer voisin, en essayant de ne déranger personne. Ayla se sentit observée, tourna la tête vers le mur, devina deux yeux brillants, un sourire. Elle sentit les épaules de Jondalar se raidir, détourna vivement son regard. Elle crut percevoir un petit rire étouffé mais elle se dit qu’elle avait dû entendre les ronflements qui provenaient de la couchette d’en face.
Dans le quatrième foyer, le plus grand, l’une des couches était isolée du passage par de lourds pans de cuir, ce qui n’empêchait pas d’entendre des mouvements, des voix. Ayla prit alors conscience que la plupart des autres places de couchage étaient munies de tentures semblables, accrochées aux chevrons en os de mammouth ou à des poteaux dressés verticalement. Toutes n’étaient pas fermées. Le lit de Mamut, en face du leur, était à découvert. Le chaman était couché, mais Ayla savait qu’il ne dormait pas.
Jondalar alluma une petite branche à une braise du foyer, l’apporta jusqu’à la paroi à laquelle s’adossait leur couchette. Là, dans une niche, une grosse pierre creusée en son milieu d’une dépression circulaire était à demi remplie de graisse. Il approcha la flamme d’une mèche faite de duvet de massette, éclairant ainsi une statuette de la Mère, derrière la lampe de pierre. Il dénoua ensuite les lanières qui retenaient les tentures de cuir autour de leur lit. Lorsqu’ils retombèrent, il fit signe à Ayla.
Elle se glissa à l’intérieur, se hissa sur la plate-forme recouverte d’un amoncellement de douces fourr
ures. Ainsi installée, enfermée par les rideaux, éclairée par la faible lumière vacillante, elle se sentait en sécurité. C’était là un endroit aux dimensions restreintes qui n’appartenait qu’à eux. Il lui rappelait la petite grotte qu’elle avait découverte étant enfant et où elle se réfugiait quand elle avait envie d’être seule.
— Ils sont très ingénieux, Jondalar. Jamais je n’aurais pensé à ça.
Enchanté de la voir heureuse, il s’étendit près d’elle.
— Tu aimes ces rideaux tirés ?
— Oh oui. On a l’impression d’être seul, même si l’on sait qu’il y a du monde tout autour. Oui, j’aime beaucoup ça, insista-t-elle, avec un sourire radieux.
Il l’attira vers lui, la gratifia d’un baiser léger.
— Tu es si belle quand tu souris, Ayla.
Elle contemplait son visage plein d’amour, ses yeux irrésistibles dont le bleu éclatant virait au violet à la lueur du feu, ses longs cheveux blonds épars sur les fourrures, son menton bien dessiné et son front haut, si différents de la mâchoire et du front fuyant des hommes du Clan.
Elle effleura d’un doigt les poils raides.
— Pourquoi te coupes-tu la barbe ? demanda-t-elle.
— Je n’en sais rien. Sans doute par habitude. En été, c’est plus frais, et cela évite les démangeaisons. En hiver, généralement, je la laisse pousser, pour me tenir chaud au visage quand je suis dehors. Tu n’aimes pas que je sois rasé ?
Elle fronça les sourcils d’un air perplexe.
— Ce n’est pas à moi de le dire. La barbe appartient à l’homme. Il peut la raser ou non, comme il lui plaît. Je t’ai posé la question parce que, avant de te rencontrer, je n’avais encore jamais vu d’homme qui se rasait. Pourquoi me demandes-tu si ça me plait ou non ?