by Jean M. Auel
Il se tut un instant, le temps pour elle d’entendre la pulsation des sons musicaux qui provenaient de l’autre extrémité du foyer.
— Tu ne préférerais pas voir comment s’y prend Tornec pour produire cette musique ? Il est vraiment très habile.
Attirée par le rythme, Ayla se pencha de ce côté. Elle jeta un coup d’œil vers le groupe qui dressait ses plans, regarda Ranec et lui adressa un sourire radieux.
— Oui, aime mieux voir Tornec, dit-elle, très satisfaite d’elle-même. Ils se levaient quand Ranec, tout près d’elle, l’immobilisa.
— Il faut cesser de sourire, Ayla, dit-il d’un ton grave et sévère.
— Pourquoi ? demanda-t-elle.
Son sourire s’était évanoui, elle se demandait ce qu’elle avait fait de mal.
— Parce que, quand tu souris, tu es si jolie que tu me coupes le souffle, riposta-t-il.
Il parlait avec la plus grande sincérité, mais il ajouta :
— Et comment pourrais-je t’accompagner si je suis à bout de souffle ?
Le compliment ramena le sourire sur les lèvres d’Ayla, et l’idée de le voir perdre le souffle parce qu’elle souriait la fit rire tout de bon. Bien sûr, c’était une plaisanterie, se disait-elle. Mais elle n’en était pas absolument sûre. Ils se dirigèrent vers la nouvelle entrée du Foyer du Mammouth.
Jondalar les regarda approcher. En attendant Ayla, il avait écouté la musique avec plaisir, mais il n’en prit aucun à la voir s’avancer vers les musiciens en compagnie de Ranec. La jalousie lui serrait la gorge, il éprouvait le désir incoercible de frapper l’homme qui osait faire des avances à la femme qu’il aimait. Mais Ranec, en dépit de son aspect différent, était un Mamutoï, il appartenait au Camp du Lion. Jondalar n’était qu’un invité. Tous prendraient parti pour un membre de leur groupe. Lui, il était seul. Il fit appel à son sang-froid, à sa raison. Ranec et Ayla se promenaient ensemble. Quel mal trouver à cela ?
Dès le début, il avait éprouvé des sentiments mêlés à propos de l’adoption de la jeune femme. Certes, il voulait la voir appartenir à un groupe, parce qu’elle le désirait elle-même et qu’ainsi, il se l’avouait, elle serait plus acceptable aux yeux de son propre peuple. Il avait été témoin de sa joie, pendant les échanges de cadeaux, et il en était heureux pour elle. En même temps, il se sentait très loin de cette joie et plus inquiet que jamais à l’idée qu’elle pourrait ne plus vouloir partir. Peut-être, se disait-il, aurait-il dû accepter de se laisser adopter, lui aussi.
Au début, il avait eu l’impression de participer à l’adoption de la jeune femme. A présent, il se faisait l’effet d’un étranger, même pour Ayla. Elle était maintenant l’une d’entre eux. C’était une fête qui lui appartenait, à elle et au Camp du Lion. Il ne lui avait offert aucun présent, n’en avait pas reçu d’elle. L’idée ne lui en était même pas venue, et il se reprochait maintenant de ne pas y avoir songé. Mais il n’avait rien à donner, ni à elle ni à personne. Il était arrivé sans rien, il n’avait pas consacré des années à confectionner et à accumuler des objets. Il avait appris beaucoup au cours de ses voyages, il avait amoncelé des connaissances mais il n’avait pas encore eu l’occasion d’en tirer profit. Tout ce qu’il avait apporté avec lui, c’était Ayla.
Le visage assombri, Jondalar la regardait sourire et rire avec Ranec. Il avait l’impression d’être un intrus encombrant.
19
La discussion se termina. Talut servit de nouveau son breuvage fermenté, à base de racines de massettes et de divers autres ingrédients, dont il modifiait sans cesse la composition. Les réjouissances redoublèrent. Deegie et Tornec faisaient de la musique, les gens chantaient, parfois en chœur, parfois seuls. Certains dansaient : ce n’était plus la danse débridée dont Ayla avait été témoin plus tôt, à l’extérieur. Il s’agissait de mouvements délicats du corps, exécutés sur place au rythme de la musique, souvent sur un accompagnement chanté.
A plusieurs reprises, Ayla remarqua que Jondalar se tenait à l’écart et voulut s’approcher de lui, mais, chaque fois, quelqu’un l’en empêcha. L’assistance était nombreuse, et tous semblaient rivaliser pour capter son attention. Le breuvage de Talut lui avait tourné la tête et elle se laissait aisément déconcentrer.
Elle fit un essai sur le crâne de mammouth qui servait de tambour à Deegie, reçut des encouragements enthousiastes et retrouva le souvenir de certains rythmes du Clan. Ils étaient complexes, très particuliers et, pour le Camp du Lion, originaux, déconcertants. Si Mamut avait conservé certains doutes sur les origines d’Ayla, les souvenirs évoqués par son jeu les éliminèrent totalement.
Ranec, alors, se leva pour danser sur une chanson amusante, pleine de sous-entendus et de doubles sens, à propos des Plaisirs des Cadeaux. La chanson s’adressait directement à Ayla. Elle fit naître de larges sourires, des regards avertis, et sa signification était assez claire pour faire rougir la jeune femme. Deegie lui montra comment danser et chanter la réponse ironique, mais, à la fin, au moment où il fallait laisser entendre un consentement ou un refus, Ayla se tut. Elle ne pouvait formuler ni l’un ni l’autre. Elle comprenait mal les subtilités du jeu. Elle n’avait pas l’intention d’encourager Ranec mais elle ne voulait pas non plus lui donner à croire qu’il lui déplaisait. Ranec, lui, sourit. Sous les apparences de l’humour, la chanson servait souvent à découvrir si l’attirance était mutuelle. Même un refus catégorique n’aurait pu le dissuader. L’indice le plus léger lui semblait donc un encouragement.
Ayla était étourdie à force de boire, de rire, de répondre à toutes les attentions qui lui étaient prodiguées. Tout le monde voulait lui parler, l’écouter, tout le monde lui passait un bras autour de la taille pour la serrer étroitement. Jamais elle ne s’était autant amusée, jamais elle ne s’était sentie si aimée, si désireuse de rendre l’affection témoignée. Et, toutes les fois qu’elle se retournait, c’était pour voir un sourire éclatant, ravi, des yeux sombres, étincelants, qui ne la quittaient pas.
La soirée s’écoulait. L’assistance commençait à se clairsemer. Des enfants endormis étaient emportés vers leurs lits. Fralie, sur le conseil d’Ayla, était allée se coucher de bonne heure, et les autres occupants du Foyer de la Grue l’avaient suivie de près. Tronie, qui se plaignait d’un mal de tête – elle ne se sentait pas très bien, ce soir-là –, regagna son foyer pour donner le sein à Hartal et s’endormit. Jondalar, presque au même moment, s’éclipsa, lui aussi. Il s’allongea sur leur plate-forme de couchage pour y attendre Ayla, sans cesser de l’observer.
Après quelques coupes de la bouza de Talut, Wymez, contrairement à son habitude, était devenu volubile. Il contait des histoires, adressait des remarques taquines, d’abord à Ayla, puis à Deegie et aux autres femmes. Tulie commença à le trouver intéressant et répliqua sur le même ton. Elle finit par l’inviter à passer la nuit au Foyer de l’Aurochs, avec elle et Barzec. Elle n’avait pas partagé son lit avec un autre homme depuis la mort de Darnev.
Wymez décida que l’idée ne serait peut-être pas mauvaise de laisser le foyer à Ranec. Peut-être, par ailleurs, était-il indiqué de faire savoir qu’une femme pouvait choisir deux hommes. Il était conscient de la situation qui se développait, tout en doutant qu’un accord pût se faire entre Ranec et Jondalar. La grande et forte femme lui paraissait, ce soir-là, particulièrement attirante. Celle Qui Ordonne était tenue en grande estime, elle pouvait lui attribuer un statut appréciable. Qui pouvait dire quelles décisions pourrait prendre Ranec s’il envisageait de modifier la composition du Foyer du Renard ?
La femme et les deux hommes se dirigèrent vers le fond de l’habitation. Peu après, Talut, tout en plaisantant, entraîna Nezzie vers le Foyer du Lion. Deegie et Tornec s’absorbèrent dans la manipulation de leurs instruments, sans plus prêter attention à ce qui se passait autour d’eux, et Ayla crut reconnaître certains rythmes. Elle s’aperçut que Ranec et elle parlaient maintenant en tête à tête, s’en trouva confuse.
— Tout le monde aller au l
it, je crois, dit-elle d’une voix un peu indistincte.
Les effets de la bouza se faisaient sentir : elle se balançait légèrement sur ses jambes. La plupart des lampes étaient éteintes. Le feu était au plus bas.
— Peut-être devrions-nous faire comme eux, répondit Ranec en souriant.
Ayla discerna une invitation tacite dans les yeux brillants. Elle eut envie d’y céder mais elle ne savait trop comment s’y prendre.
— Oui, suis fatiguée, dit-elle.
Elle se dirigeait vers sa propre plate-forme, mais il lui prit la main pour la retenir.
— Ne pars pas, Ayla.
Il ne souriait plus. Sa voix était insistante.
Elle se retourna. Aussitôt, il l’entoura de ses bras, posa sur la sienne une bouche dure. Elle entrouvrit les lèvres, et il réagit immédiatement. Il fit pleuvoir des baisers sur sa bouche, son cou, sa gorge. Ses mains se tendirent vers ses seins, caressèrent ses hanches, ses cuisses, s’aventurèrent au plus secret de son être. On aurait dit qu’il ne pouvait se rassasier d’elle, qu’il la voulait tout entière à lui, tout de suite. Elle était parcourue de frissons qu’elle ne pouvait réprimer. Il la serra contre lui, elle prit conscience de son ardente virilité et se sentit fondre en retour.
— Ayla, je te veux. Viens partager mon lit, murmura-t-il d’un ton pressant, irrésistible.
Avec une étrange complaisance, elle le suivit.
Durant toute la soirée, Jondalar avait regardé la femme qu’il aimait rire, plaisanter et danser avec son nouveau peuple. Plus il l’observait, plus il se faisait l’effet d’un intrus. Mais c’étaient surtout les attentions du sculpteur à la peau sombre qui l’irritaient. Il mourait d’envie de donner libre cours à sa colère, d’intervenir, d’enlever Ayla, mais elle était là chez elle, à présent, c’était la soirée de son adoption. De quel droit aurait-il troublé la fête ? Il ne pouvait que prendre une expression tolérante, mais il était très malheureux. Il regagna sa plate-forme de couchage et demanda l’oubli à un sommeil qui se refusait à lui.
Dans l’ombre où il était étendu, Jondalar, entre les rideaux, vit Ranec étreindre Ayla et la guider vers son lit. Il éprouva le choc de l’incrédulité. Comment pouvait-elle suivre un autre homme, alors que lui-même l’attendait ? Aucune femme n’avait jamais choisi quelqu’un d’autre alors qu’il la désirait, et il s’agissait cette fois de la femme qu’il aimait ! Il eut envie de bondir hors de sa couche, d’aller l’arracher à l’autre, d’écraser de son poing cette bouche souriante.
Mais il imagina les dents cassées, le sang, se remémora l’horrible souffrance de la honte, de l’exil. Ces gens-là n’étaient même pas son peuple. Assurément, ils le chasseraient, et, dans la nuit des plaines glaciales, il n’avait aucun endroit où aller. Et comment pourrait-il partir sans son Ayla ?
Mais elle avait fait son choix. Elle avait choisi Ranec, et il lui appartenait de choisir qui elle voulait. Jondalar l’attendait, oui, mais cela ne voulait pas dire qu’elle fût obligée de venir à lui, et elle n’était pas venue. Elle avait choisi un homme de son propre peuple, un Mamutoï, qui avait chanté, dansé avec elle, qui lui avait fait la cour, avec lequel elle avait ri, avec lequel elle s’était amusée. Pouvait-il l’en blâmer ? Combien de fois lui était-il arrivé, à lui-même, de choisir une femme avec laquelle il avait ri, avec laquelle il s’était amusé ?
Mais comment avait-elle pu agir ainsi ? Elle était la femme qu’il aimait ! Comment pouvait-elle choisir quelqu’un d’autre, quand il l’aimait ? Jondalar se sentait plonger dans l’angoisse et le désespoir, mais que pouvait-il faire ? Rien, sinon ravaler l’amère nausée de la jalousie et regarder la femme qu’il aimait suivre un autre homme jusqu’à sa couche.
Ayla n’avait pas l’esprit très clair, par la faute du breuvage de Talut, et elle se sentait certainement attirée par Ranec, mais ce n’étaient pas les raisons qui l’avaient poussée à le suivre. Elle l’aurait fait de toute manière. Elle avait été élevée par le Clan. On lui avait appris à obéir, sans question, à tout homme qui lui commandait de la suivre, qui lui donnait le signal qu’il désirait s’accoupler avec elle.
Quand un homme du Clan donnait ce signal à une femme, elle devait lui rendre ce service, tout comme elle lui aurait apporté à manger ou à boire. On estimait plus courtois de solliciter d’abord ce service auprès du compagnon de la femme, ou de l’homme avec lequel on la voyait généralement. Mais ce n’était pas une obligation, et l’autorisation aurait été accordée tout naturellement. La compagne d’un homme lui devait obéissance, mais pas exclusivement. Le lien qui existait entre un homme et une femme était pour leur bien mutuel. C’était un lien d’amitié et, au bout d’un certain temps, d’affection. Mais montrer de la jalousie ou toute autre émotion violente était inimaginable. La compagne d’un homme, même si elle rendait un petit service à un autre, ne lui en appartenait pas moins, et il n’en aimait pas moins les enfants de celle qui partageait sa vie. Il assumait à leur égard une certaine responsabilité, pour leur santé, leur éducation, mais le produit de la chasse contribuait à nourrir son clan, et toute nourriture, végétale ou animale, était partagée.
Ranec avait donné à Ayla ce qu’elle en était venue à considérer comme le « signal » des Autres : l’ordre de satisfaire ses besoins sexuels. Comme pour toute femme bien éduquée par le Clan, il ne lui était pas venu à l’esprit de refuser. Elle jeta bien un coup d’œil vers sa propre plate-forme mais elle ne vit pas les yeux bleus emplis d’incrédulité et de souffrance. Si elle les avait vus, leur expression l’aurait surprise.
Lorsqu’ils parvinrent au Foyer du Renard, l’ardeur de Ranec ne s’était pas refroidie. Toutefois, quand Ayla fut dans son domaine, il retrouva un certain sang-froid, bien qu’il eût encore peine à croire à sa présence. Ils s’assirent sur le lit. Elle remarqua la présence des fourrures blanches qu’elle lui avait offertes. Elle se préparait à dénouer sa ceinture, mais Ranec arrêta son geste.
— Je veux te déshabiller, Ayla. J’ai rêvé de ce moment et je tiens à ce qu’il se passe précisément comme je l’ai désiré.
Docilement, elle haussa les épaules. Elle avait déjà remarque que, par certains côtés, Ranec était différent de Jondalar et elle était curieuse de le constater de plus près. Il n’était pas question de juger quel homme était le meilleur, mais simplement de connaître les différences.
Ranec la contempla un moment.
— Tu es si belle, dit-il enfin.
Il se pencha pour l’embrasser. Ses lèvres étaient tendres, bien qu’elles fussent capables de se durcir pour certains baisers. Elle vit sa main sombre, soulignée par la blancheur des fourrures, et lui caressa doucement le bras. Sa peau, sous les doigts, était comme toutes les autres.
Il commença par ôter les perles et les coquillages dont elle avait orné sa chevelure, avant d’y passer les mains et de l’approcher de son visage pour en apprécier le contact, en respirer le parfum.
— Belle, si belle, murmura-t-il.
Il détacha son collier, son sac à amulette tout neuf, les posa soigneusement, à côté des perles, à la tête de son lit. Il délia alors sa ceinture, se leva et l’entraîna dans son mouvement. Il se remit soudain à faire pleuvoir des baisers sur son visage, sur sa gorge, tout en caressant son corps, sous la tunique, comme s’il ne pouvait attendre davantage. Il effleura un mamelon du bout des doigts, et elle se sentit parcourue d’un frisson. Elle s’appuya contre lui, offerte.
Il interrompit ses caresses, reprit longuement son souffle, avant de passer la tunique par-dessus la tête de la jeune femme, la plia méticuleusement pour la placer à côté de ses autres affaires. Après quoi, il contempla longuement Ayla, comme s’il voulait graver chaque détail dans son esprit. Il la tournait de côté et d’autre, emplissait ses yeux de sa silhouette.
— Parfaite, absolument parfaite. Voyez plutôt ces seins, pleins et pourtant gracieux, tout juste comme il faut, dit-il en passant un doigt léger sur le contour de sa poitrine.
Les yeux clos, elle frissonna de nouve
au. Brusquement, une bouche chaude s’empara d’un mamelon, et elle ressentit comme une décharge électrique au plus profond d’elle-même.
— Parfaits, si parfaits, murmura-t-il en passant à l’autre sein.
Il pressa son visage entre les deux, les rapprochant l’un de l’autre pour prendre entre ses lèvres les deux mamelons en même temps. Elle renversa la tête en arrière, se pressa contre lui, tendit les mains vers la tête de son compagnon, laissa ses doigts jouir du contact nouveau de la chevelure si drue, aux boucles si serrées.
Ils étaient encore debout lorsqu’il s’écarta d’elle, la regarda en souriant, avant de délier sa ceinture et de faire glisser ses jambières. Il la fit asseoir, se débarrassa vivement de sa propre tunique pour la poser sur celle de la jeune femme. Puis il s’agenouilla devant elle, lui enleva un de ses mocassins.
— Es-tu chatouilleuse ? demanda-t-il.
— Un peu, sur fesses.
— Aimes-tu ça ?
Il lui massait le pied, doucement mais fermement, insistait sur la cambrure.
— Est bon.
Il posa les lèvres sur la cambrure.
— Est bon, répéta-t-elle, avec un sourire.
Il lui sourit à son tour, enleva l’autre mocassin, lui massa le pied. Il lui enleva ses jambières les rangea, elles et les mocassins, avec le reste. Il lui prit les mains, la fit lever. Elle se retrouva nue dans les dernières lueurs des braises mourantes qui venaient du Foyer du Mammouth. De nouveau, il la tourna, la retourna.
— O Mère ! Si belle, si parfaite ! Tout à fait comme je le pensais... Il parlait pour lui-même plus que pour elle.
— Ranec, suis pas belle, protesta-t-elle.
— Tu devrais te voir, Ayla. Tu changerais d’avis.
— Aimable dire ça, penser ça, mais suis pas belle, insista-t-elle.
— Tu es plus jolie qu’aucune femme de ma connaissance.
Elle se contenta d’un hochement de tête. Il pouvait garder cette conviction s’il y tenait. Elle ne pouvait pas l’en empêcher.