Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 52

by Jean M. Auel


  — J’aimerais revoir avec toi les chants et les mélopées que nous avons étudiés. Je veux aussi commencer à t’enseigner autre chose. Les symboles. Tu les trouveras intéressants, je crois. Certains concernent la médecine.

  — Des symboles de médecine ? demanda Ayla.

  Certes, son intérêt s’éveillait déjà. Mamut et elle pénétrèrent ensemble dans le Foyer du Mammouth.

  — Vas-tu faire quelque chose de ton cuir blanc ? demanda le vieil homme.

  Il disposait des nattes près du feu, à côté de son lit.

  — Ou vas-tu le mettre de côté, comme le cuir rouge ?

  — Pour le cuir rouge, je ne sais pas encore mais, avec le blanc, je veux faire une tunique, dans une intention particulière. J’apprends à coudre mais je suis très maladroite. Le traitement de ce cuir a été si bien réussi que je ne veux pas l’abîmer avant d’être plus habile. Deegie me montre comment faire. Fralie aussi, quelquefois, quand Frébec ne lui fait pas de difficultés.

  Ayla tailla quelques éclats d’os, les posa sur les flammes. Pendant ce temps, Mamut sortait de ses affaires une plaque d’ivoire, mince et ovale, dont la large surface était bombée. Le tracé de l’ovale avait été gravé dans une défense de mammouth à l’aide d’un ciseau de pierre. On avait répété l’opération pour créer un sillon profond. Un coup sec et précis sur l’une des extrémités avait détaché la plaque d’ivoire. Mamut tira du feu un morceau d’os carbonisé. Ayla alla chercher un crâne de mammouth et un maillet pris sur un andouiller, avant de revenir s’asseoir près du chaman.

  — Avant que nous nous exercions sur le tambour, je veux te montrer certains symboles que nous utilisons pour aider la mémoire, pour retenir, par exemple, des chants, des histoires, des proverbes, des lieux, des moments, des noms, tout ce qu’on peut souhaiter se rappeler, commença Mamut. Tu nous as enseigné un langage des mains et des signes. Tu as remarqué, je le sais, que nous nous servons de certains gestes, nous aussi, même si nous en employons moins que le Clan.

  Avec un geste de la main, nous disons adieu, avec un autre, nous faisons signe à quelqu’un de s’approcher, et les symboles figurés avec les mains, en particulier quand nous faisons une description, quand nous racontons une histoire, ou quand l’un de Ceux Qui Servent dirige une cérémonie. En voici un que tu reconnaîtras facilement. Il ressemble à un symbole du Clan.

  D’une main dont la paume était tournée vers l’extérieur, Mamut décrivit lin cercle.

  — Ce signe veut dire « tous » ou « tout », expliqua-t-il. Il prit le morceau d’os carbonisé.

  — Je peux maintenant faire le même mouvement sur l’ivoire avec cet os brûlé, tu vois ? Ce symbole veut donc dire « tous » ou « tout ». Toutes les fois que tu le verras, même s’il est dessiné par un autre Mamut, tu en reconnaîtras le sens.

  Le vieux chaman prenait plaisir à prodiguer son enseignement à Ayla. Elle était intelligente, elle apprenait vite, mais, plus encore, la joie d’apprendre se lisait sur son visage. Tandis qu’il lui donnait des explications, il déchiffrait sur ses traits la curiosité, l’intérêt et, dès qu’elle comprenait, l’émerveillement.

  — Je n’aurais jamais pensé à ça ! Peut-on apprendre ce savoir ? demanda-t-elle.

  — Certains savoirs sont sacrés, et, seuls, ceux qui ont été admis au Foyer du Mammouth y ont accès. Mais la plupart sont ouverts à ceux que cela intéresse et il arrive ainsi que des personnes se découvrant un intérêt profond, finissent par se vouer au Foyer du Mammouth. La connaissance sacrée se trouve dissimulée derrière une seconde signification ou même une troisième. La plupart des gens savent que ce symbole... Il traça un autre cercle sur l’ivoire – signifie « tous » ou « tout », mais il a un autre sens. Il existe de nombreux symboles pour la Grande Mère. Ceci est l’un d’eux. Il signifie Mut, la Créatrice de Toute Vie. Beaucoup d’autres lignes, d’autres dessins ont une signification, poursuivit-il. Celui-ci veut dire « eau », il traçait une ligne en zigzag.

  — Ce signe était sur la carte, quand nous avons chassé le bison, dit-elle. Il voulait dire « rivière », je crois.

  — Oui, il peut vouloir dire « rivière ». La manière dont il est tracé, l’endroit où il est figuré, ce qui a servi à le dessiner peuvent en changer le sens.

  Il dessina un autre zigzag, y ajouta quelques lignes.

  — Si je le fais ainsi, cela veut dire que l’eau n’est pas buvable. Et, comme le cercle, il a une seconde signification. C’est le symbole des sentiments, des passions, de l’amour et, parfois, de la haine. Il peut aussi nous rappeler l’un de nos proverbes : « La rivière coule en silence quand l’eau est profonde ».

  Le front d’Ayla se plissa : elle avait l’impression que le proverbe contenait une signification qui lui était destinée. !

  — La plupart des guérisseurs donnent un sens aux symboles pour aider leur mémoire, pour se souvenir des proverbes, par exemple. Mais ces proverbes se rattachent à la médecine, à l’art de guérir, et, généralement, personne d’autre ne les comprend, dit Mamut. Je n’en connais pas beaucoup, mais, quand nous nous rendrons à la Réunion d’Été, tu rencontreras d’autres guérisseurs. Ils pourront t’en dire davantage.

  L’intérêt d’Ayla était éveillé. Elle se rappelait avoir rencontré d’autres guérisseuses au Rassemblement du Clan et avoir beaucoup appris d’elles. Elles lui avaient communiqué leurs traitements, leurs remèdes, lui avaient même appris des rythmes nouveaux, mais Ayla avait surtout apprécié le fait de pouvoir partager avec d’autres ses propres expériences.

  — J’aimerais apprendre davantage, dit-elle. Je connais seulement la médecine du Clan.

  — Tu possèdes plus de connaissances que tu ne le penses, Ayla. Plus, en tout cas, que bon nombre de guérisseurs qui se trouveront là-bas ne le croiront d’abord. Certains auraient beaucoup à apprendre de toi. Mais tu comprends, j’espère, qu’il pourra s’écouler un certain temps avant que tu sois complètement acceptée.

  Le vieil homme la regarda froncer de nouveau les sourcils. Il cherchait de quelle manière il pouvait faire en sorte que la première rencontre d’Ayla avec d’autres mamutoï, en grand nombre ceux-là, se passe bien. Mais inutile de s’en inquiéter dès maintenant, se dit-il. Il changea de sujet.

  — Je voudrais te demander quelque chose, à propos de la médecine du Clan. Est-elle uniquement faite de souvenirs ? Ou bien as-tu certains moyens pour aider ta mémoire ?

  — L’aspect des plantes, en graine, en pousse et quand elles atteignent leur maturité ; où elles poussent, leurs usages ; comment les mélanger, les préparer, les utiliser... tout cela, c’est la mémoire. D’autres sortes de traitements viennent d’elle aussi. Je pense à une nouvelle manière d’utiliser quelque chose, mais c’est parce que je sais l’utiliser.

  — Tu ne te sers pas de symboles, de signes pour te souvenir ?

  Ayla réfléchit un instant avant de se lever en souriant pour aller prendre son sac à remèdes. Elle en déversa le contenu devant elle : c’était tout un assortiment de petits sacs et de paquets, soigneusement fermés par des cordelettes ou de minces lanières. Elle en choisit deux.

  — Ceci contient de la menthe, dit-elle, et cela des cynorhodons.

  — Comment le sais-tu ? Tu ne les as pas ouverts, ni même sentis.

  — Je le sais parce que, pour la menthe, il y a une cordelette faite de fibres de l’écorce d’un certain arbuste et deux nœuds à l’extrémité de la cordelette. Celle qui ferme le paquet de cynorhodons est formée de longs crins d’une queue de cheval et a trois nœuds proches les uns des autres. Je peux aussi sentir la différence, si je ne suis pas enrhumée, mais certains remèdes très puissants n’ont presque pas d’odeur. On les mélange avec les feuilles très odorantes d’une plante qui n’a pas beaucoup d’effet en médecine, pour ne pas faire d’erreur. Différentes cordelettes, différents nœuds, différentes odeurs, parfois différents paquets... ce sont des signes pour se souvenir, n’est-ce pas ?

  — C’est ingénieux... très ingénieux, dit Mamut. Oui, ce sont des sign
es pour se souvenir. Mais tu dois encore te souvenir des cordelettes et des nœuds pour chacun, n’est-ce pas ? Néanmoins, c’est un bon moyen de t’assurer que tu utilises le remède qui convient.

  Ayla était allongée, les yeux grands ouverts, mais elle restait immobile. Dans l’obscurité luisaient seulement les braises des feux couverts. Jondalar grimpa dans leur lit, s’efforça de se faire le plus discret possible pour passer au-dessus d’elle. Elle avait un jour pensé prendre la place le long du mur, mais y avait renoncé. Elle ne tenait pas à ce qu’il pût se glisser dans le lit ou en sortir plus aisément. Il s’enroula dans ses fourrures personnelles et, couché sur le côté, tourné vers le mur, ne bougea plus. Il ne s’endormait pas rapidement, elle le savait, et elle mourait d’envie de tendre la main, de le toucher. Mais elle avait déjà essuyé plusieurs rebuffades et ne voulait plus s’y hasarder. Elle avait trop mal quand il lui disait qu’il était fatigué, quand il faisait mine de dormir, quand il n’avait aucune réaction.

  Le bruit de la respiration d’Ayla indiqua enfin à Jondalar qu’elle avait trouvé le sommeil. Il attendait ce moment. Doucement, il se retourna, se redressa sur un coude et put rassasier son regard de la vue de la jeune femme. Sa chevelure en désordre était répandue sur les fourrures. Un bras, rejeté à l’extérieur, dénudait un sein. Une douce chaleur, un léger parfum féminin émanaient d’elle. Jondalar se sentait trembler du désir de la toucher mais, il en était convaincu, elle n’apprécierait pas qu’il troublât son sommeil. Jondalar, depuis la nuit qu’Ayla avait partagée avec Ranec, redoutait qu’elle ne voulût plus de lui. A plusieurs reprises, il avait envisagé de coucher dans un autre lit, peut-être même dans un autre foyer, mais, même s’il lui était pénible de dormir à côté d’elle, il lui aurait été plus pénible encore d’en être totalement séparé.

  Une petite mèche de cheveux retombait sur le visage de la jeune femme et frémissait à chaque souffle. Il tendit la main, écarta doucement la mèche folle. Après quoi, précautionneusement, il se recoucha, s’abandonna à la détente. Il ferma les yeux, s’endormit au bruit du souffle d’Ayla.

  Ayla s’éveilla avec l’impression que quelqu’un la regardait. Les feux avaient été ranimés, la lumière du jour entrait par le trou à fumée qu’on avait en partie découvert. Elle tourna la tête, rencontra le regard intense des yeux sombres de Ranec qui, du Foyer du Renard, l’observait. Elle lui adressa un sourire ensommeillé, en fut récompensée par un autre sourire, épanoui et ravi, celui-là. Elle était sûre que la place, à côté d’elle, serait vide, mais elle n’en tendit pas moins le bras, pardessus les fourrures en tas, pour s’en convaincre. Elle repoussa les couvertures, se redressa sur son séant. Ranec, elle le savait, attendrait qu’elle fût levée et habillée avant de venir lui rendre visite au Foyer du Mammouth.

  Elle s’était d’abord sentie mal à l’aise quand elle s’était aperçue qu’il l’observait constamment. D’une certaine manière, c’était flatteur, et il n’y mettait aucune malice, elle le savait. Mais, à l’intérieur du Clan, on jugeait discourtois de plonger le regard, par-delà les pierres qui limitaient les espaces de vie, dans le domaine d’une autre famille. Il n’y avait pas plus d’intimité dans la caverne du Clan que dans la galerie des Mamutoï. Mais l’intérêt de Ranec était ressenti par Ayla comme une intrusion dans sa propre intimité et accentuait la tension latente qui ne la quittait pas. Il y avait toujours quelqu’un dans les parages. Il n’en était pas allé autrement, du temps où elle vivait avec le Clan, mais ces gens avaient des coutumes auxquelles son éducation ne l’avait pas habituée. Souvent, les différences étaient presque imperceptibles, mais, lorsqu’on vivait dans une telle promiscuité, elles devenaient plus évidentes. A moins qu’elle ne fût devenue plus sensible. Il lui arrivait d’avoir envie de s’échapper. Après trois années de solitude dans sa vallée, elle n’aurait jamais imaginé qu’elle souhaiterait un jour se retrouver seule. Pourtant, par moments, elle regrettait avec une sorte de nostalgie la liberté de cette solitude.

  Elle se hâta de s’acquitter des nécessités matinales, mangea seulement quelques bouchées de la nourriture qui restait de la veille. Quand les trous à fumée étaient découverts, cela signifiait généralement qu’il faisait beau dehors. Elle décida de sortir avec les chevaux. Lorsqu’elle écarta la tenture qui séparait l’habitation de l’écurie, elle vit Jondalar et Danug près des bêtes et faillit revenir sur sa décision.

  S’occuper des chevaux, soit dans l’annexe, soit, quand le temps le permettait, dehors, lui apportait quelque répit quand elle désirait s’isoler un moment, mais Jondalar semblait, lui aussi, aimer passer avec eux une partie de son temps. Lorsqu’elle le voyait avec les chevaux, elle se tenait généralement à l’écart : toutes les fois qu’elle les rejoignait, il les lui abandonnait, en marmonnant qu’il ne voulait pas lui gâcher les moments qu’elle partageait avec eux. Elle tenait à lui laisser ces instants. D’une part, ils établissaient un rapport entre elle et Jondalar. D’autre part, leur sollicitude commune pour les deux bêtes forgeait entre eux une certaine communication, si discrète fût-elle. L’attirance de Jondalar pour les chevaux, sa façon de les comprendre, donnaient à croire à la jeune femme qu’il avait, peut-être plus qu’elle, besoin de leur compagnie.

  Elle pénétra dans le foyer des chevaux. En présence de Danug, Jondalar hésiterait peut-être à partir. A son approche, elle le vit esquisser un mouvement de retrait. Elle se hâta de formuler la question qui le retiendrait, l’obligerait à parler.

  — As-tu réfléchi, Jondalar, à la façon dont tu allais t’y prendre pour dresser Rapide ?

  En même temps, elle saluait Danug d’un sourire.

  — Le dresser ? répéta Jondalar, un peu déconcerté.

  — Lui apprendre à te laisser monter sur son dos.

  Oui, il y avait réfléchi. En fait, il venait tout juste d’en faire la remarque à Danug, d’un ton qu’il espérait négligent. Il ne voulait pas trahir son désir de plus en plus violent de chevaucher l’animal. Particulièrement lorsqu’il se sentait incapable de supporter l’attirance qu’exerçait apparemment Ranec sur Ayla, il s’imaginait galopant à travers les steppes sur le dos de l’étalon, libre comme le vent. Mais peut-être, désormais, choisirait-elle Ranec pour chevaucher le poulain de Whinney.

  — J’y ai pensé, oui, mais je ne savais pas si... par où commencer, acheva-t-il gauchement.

  — A mon avis, tu devrais continuer ce que nous avions commencé à faire dans la vallée. Habitue-le à garder quelque chose sur le dos, à porter des charges. Je ne sais pas très bien comment tu peux lui apprendre à aller où tu veux. Il te suit à la longe, mais comment peut-il te suivre si tu es sur son dos ?

  Ayla parlait très vite, disait ce qui lui passait par la tête, pour retenir l’attention de Jondalar.

  Les yeux de Danug allaient de l’un à l’autre. Il aurait voulu pouvoir dire ou faire quelque chose qui aurait tout arrangé, non seulement entre eux, mais pour tout le monde. Quand Ayla se tut, un lourd silence s’installa. Danug se hâta de le combler.

  — Une fois sur le cheval, il pourrait peut-être tenir la longe par derrière, au lieu de s’accrocher à la crinière de Rapide, suggéra-t-il. Brusquement, comme si quelqu’un avait frappé un silex contre une pyrite de fer, dans l’abri obscurci, Jondalar se représenta très précisément ce que Danug venait de dire. Au lieu de battre en retraite, de donner l’impression qu’il était prêt à se sauver à la première occasion, il ferma les yeux, le front plissé dans un effort de concentration.

  — Ce serait peut-être la solution, tu sais, Danug ! fit-il.

  Du coup, il oubliait pour un temps son incertitude à propos de l’avenir.

  — Je pourrais accrocher quelque chose à son licou et le tenir par derrière. Une corde solide... ou bien une mince lanière de cuir... deux, peut-être.

  — J’ai quelques-unes de ces lanières, dit Ayla.

  Il semblait moins tendu, remarqua-t-elle. Elle était heureuse qu’il eût toujours envie de dresser le jeune poulain et curieuse du
résultat qu’il pourrait obtenir.

  — Je vais te les chercher, elles sont à l’intérieur.

  Il franchit derrière elle l’arche qui ouvrait sur le Foyer du Mammouth. Mais, au moment où elle se dirigeait vers la plate-forme, il s’immobilisa tout à coup. Ranec s’entretenait avec Deegie et Tronie et se retourna pour adresser à la jeune femme son séduisant sourire. Jondalar sentit son estomac se crisper, il ferma les yeux, serra les dents. Il fit un mouvement de recul. A ce moment, Ayla se retourna pour lui tendre un étroit rouleau de cuir souple.

  — C’est très solide, lui dit-elle. Je l’ai fait l’hiver dernier.

  Elle levait les yeux vers le regard bleu qui révélait la souffrance, la confusion, l’incertitude qui le torturaient.

  — C’était avant ton arrivée dans ma vallée, Jondalar. Avant que l’Esprit du Grand Lion des Cavernes t’eût choisi et conduit vers moi.

  Il prit le rouleau, sortit en toute hâte. Il lui était impossible de rester. Toutes les fois que le sculpteur venait au Foyer du Mammouth, il lui fallait partir. Il ne pouvait se trouver dans les parages quand Ayla et l’homme à la peau sombre étaient ensemble, ce qui se produisait plus fréquemment depuis quelque temps. Quand les jeunes gens du Camp se réunissaient dans l’espace plus vaste consacré aux cérémonies, afin d’y travailler plus à l’aise, afin d’échanger leurs idées, leurs méthodes. Il les avait observés de loin. Il les entendait faire de la musique, chanter, il écoutait leurs plaisanteries, leurs rires. Et, toutes les fois qu’il entendait le rire d’Ayla se mêler à celui de Ranec, il ne pouvait retenir une grimace douloureuse.

  Jondalar posa sur le sol le rouleau de lanières de cuir près du licou de Rapide. Il décrocha sa pelisse et sortit, avec un morne sourire à l’adresse de Danug, au passage. Il enfila le vêtement, ramena étroitement le capuchon sur sa tête, fourra les mains dans les moufles qui sortaient des manches, avant de gravir la pente qui menait aux steppes.

 

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