Fascination

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Fascination Page 25

by Stephenie Meyer


  — Alice et Jasper ?

  — Tous deux sont des créatures extrêmement rares. Ils ont développé leur conscience — comme nous l'appelons — seuls, sans avoir été guidés par quiconque. Jasper appartenait à une autre... famille, très différente. Dépressif, il en est parti. C'est Alice qui l'a trouvé. Comme moi, elle possède certains dons qui dépassent ceux dont notre espèce est normalement dotée.

  — Ah bon ? Je croyais que tu étais le seul à pouvoir lire dans les pensées des gens ?

  — Alice a d'autres talents. Elle voit. Ce qui risque d'arriver, ce qui va arriver. Mais c'est très subjectif. Le futur n'est pas gravé dans le marbre. Les événements sont susceptibles d'évoluer au dernier moment.

  Sa mâchoire se crispa, et ses prunelles se posèrent brièvement sur moi, si vite que je me demandai si j'avais rêvé.

  — Quel genre de choses voit-elle ?

  — Jasper, par exemple. Elle a su qu'il la cherchait avant même qu'il ne s'en doute lui-même. Elle a aussi vu Carlisle et notre famille. Alors, ils nous ont rejoints tous les deux. Elle est particulièrement sensible aux non-humains. Ainsi, elle sait toujours quand d'autres individus de notre espèce approchent. Et s'ils représentent une menace.

  — Et... vous êtes nombreux ? balbutiai-je, ébahie.

  Combien étaient-ils à évoluer parmi nous incognito ?

  — Non, pas tant que ça. La majorité ne parvient pas à se stabiliser. Seuls ceux qui, comme nous, ont renoncé à chasser les humains sont capables de vivre avec eux pendant un certain temps. Nous ne connaissons qu'un seul autre groupe comme le nôtre, dans un petit village de l'Alaska. Nous avons vécu ensemble pendant quelque temps, mais nous étions si nombreux que nous avons fini par éveiller les soupçons.

  — Et ceux qui... sont différents de vous ?

  — Des nomades pour la plupart. Nous avons tous connu ça, à un moment ou à un autre de notre existence. Comme tout, c'est une vie dont on finit par se lasser. Il arrive que nous en croisions, parce que, en général, les nôtres préfèrent le Nord.

  — Pourquoi ?

  Nous étions garés devant chez moi, à présent, et Edward avait arrêté le moteur. La soirée était noire et tranquille, sans lune. La lumière du perron était éteinte — Charlie n'était pas encore rentré.

  — Tu n'as donc rien remarqué, cet après-midi ? Tu crois que je pourrais arpenter des rues ensoleillées sans provoquer d'accidents ? Si nous avons choisi de nous établir dans la péninsule d'Olympic, un des endroits les plus humides du monde, il y a une bonne raison. Il est tellement agréable de sortir en plein jour. Tu n'imagines pas à quel point on se lasse de la nuit, à cent ans et quelques.

  — C'est de là que sont nées les légendes ?

  — Sans doute.

  — Et Alice, elle vient d'une autre famille, comme Jasper ?

  — Non. Ce qui représente un vrai mystère, d'ailleurs. Elle n'a aucun souvenir de sa vie d'avant. Elle ne sait pas non plus qui l'a créée. Elle s'est réveillée seule. Celui qui l'avait façonnée avait disparu, et aucun d'entre nous ne comprend ni pourquoi ni comment. Si elle n'avait pas eu son don, si elle n'avait pas vu Jasper et Carlisle, elle serait probablement devenue une vraie sauvageonne.

  Tout ça faisait beaucoup d'informations à digérer, et j'avais encore tant de questions. À mon grand embarras, mon estomac gronda. J'étais si fascinée que je ne m'étais pas aperçue que je mourais de faim.

  — Je t'empêche d'aller dîner, s'excusa Edward.

  — Ne t'inquiète pas pour moi.

  — C'est la première fois que je passe autant de temps en compagnie de quelqu'un qui a besoin de se nourrir. J'avais oublié.

  — Je n'ai pas envie que tu partes.

  Voilà qui était plus facile à dire dans la pénombre. Même si ma voix me trahit sûrement, comme elle trahissait à quel point j'étais désespérément éprise de lui.

  — Tu m'inviterais à entrer ?

  — Ça te plairait ?

  J'avais du mal à envisager cette créature divine assise sur une des pauvres chaises de mon père.

  — Oui, si ça ne pose pas de problème.

  J'entendis sa portière se refermer en douceur et, presque simultanément, il fut de mon côté, ouvrant galamment la mienne.

  — Voilà qui est très humain, le complimentai-je.

  — C'est en train de revenir, aucun doute.

  Il m'accompagna jusqu'au perron, tellement silencieux que je ne pus m'empêcher de vérifier s'il était là. Dans l'obscurité, il paraissait bien plus normal. Toujours aussi pâle et divinement beau, mais sans que sa peau ne scintillât de manière fantastique. Il atteignit la porte avant moi et l'ouvrit. Interloquée, je m'arrêtai net.

  — Le verrou n'était pas tiré ?

  — Si. J'ai utilisé la clé cachée sous l'avant-toit.

  J'entrai, allumai la lampe du porche et me tournai vers lui, soupçonneuse. J'étais certaine de n'avoir jamais mentionné devant lui cette clé de réserve.

  — J'avais envie d'en apprendre plus sur toi, se justifia-t-il.

  — Tu m'as espionnée ?

  Je ne réussis pas cependant à insuffler à mon ton la colère nécessaire. En vérité, j'étais flattée.

  — À quoi occuper mes nuits, sinon ?

  L'insolent ! Laissant tomber pour le moment, je gagnai la cuisine. Il m'y précéda en vieil habitué et s'assit sur la chaise même où j'avais essayé de l'imaginer. J'eus du mal à ne pas béer d'hébétude. Aussi, je me concentrai sur la préparation de mon repas — une part des lasagnes de la veille que je réchauffai au micro-ondes. La cuisine ne tarda pas à embaumer la tomate et l'origan. Sans quitter des yeux l'assiette qui tournait dans le four, je décida d'en avoir le cœur net.

  — C'est arrivé souvent ?

  — Pardon ?

  Visiblement, je l'avais tiré de ses réflexions.

  — Combien de fois es-tu venu ici ? répétai-je en évitant toujours de le regarder.

  — Je te rends visite presque toutes les nuits.

  — Pourquoi ? m'exclamai-je en virevoltant sur place.

  — Tu es très intéressante quand tu dors. Tu parles.

  — Nom d'un chien !

  Je rougis jusqu'à la racine des cheveux et m'agrippai au comptoir. Je savais que je marmonnais dans mon sommeil, bien sûr ; ma mère m'avait suffisamment embêtée avec ça. Mais je n'avais pas songé à m'inquiéter de cette particularité.

  — Tu es très en colère ? me demanda-t-il, aussitôt ennuyé.

  — Ça dépend !

  — De quoi ?

  — De ce que tu as entendu, tiens !

  Immédiatement, sans bruit, il fut à mon côté et s'empara de mes mains avec douceur.

  — Ne t'en fais pas, susurra-t-il en abaissant la tête pour plonger ses yeux dans les miens. (Embarrassée, je me détournai.) Ta mère te manque, tu t'inquiètes à son sujet. Et le bruit de la pluie t'énerve. Au début, tu parlais souvent de chez toi, là-bas, c'est moins le cas, à présent. Une fois, tu as dit : « C'est trop vert ! »

  Il sourit, désamorçant mon sentiment d'humiliation.

  — Quoi d'autre ? insistai-je.

  — Tu as prononcé mon prénom, admit-il, conscient de la réponse que je guettais.

  — Beaucoup ? soupirai-je, vaincue.

  — C'est combien pour toi, beaucoup ?

  — Oh, non !

  Je baissai la tête. D'un geste naturel, il m'attira tendrement contre lui.

  — Ne sois pas gênée, me souffla-t-il à l'oreille. Si je savais rêver, je ne rêverais que de toi. Et je n'en aurais pas honte.

  Soudain, des pneus chuintèrent dans l'allée tandis que des phares illuminaient les fenêtres. Je me raidis.

  — Est-il nécessaire que ton père sache que je suis là ? s'enquit Edward.

  — Je n'en suis pas certaine...

  — Une autre fois, alors...

  Et je me retrouvai seule.

  — Edward ! chuchotai-je.

  J'entendis un petit rire fantomatique, puis plus rien. La clé de Charlie tourna dans la serrur
e.

  — Bella ? appela-t-il.

  Ce genre d'habitude m'agaçait — qui d'autre pouvait être à la maison ? Mais maintenant, ce réflexe ne me paraissait plus aussi dingue.

  — Je suis ici.

  Pourvu qu'il ne remarque pas mes accents quelque peu hystériques. J'attrapai mon dîner et m'assis à table juste au moment où il apparaissait. Ses pas lourds résonnaient fort, après le furtif Edward.

  — Tu peux me préparer la même chose, s'il te plaît ? Je suis épuisé.

  S'appuyant sur le dossier de la chaise d'Edward, il retira ses bottes avec ses pieds. Je m'occupai de son repas tout en avalant le mien — je me brûlai la langue d'ailleurs. J'emplis deux verres de lait pendant que les lasagnes réchauffaient et engloutis le mien pour apaiser le feu de ma bouche. Quand je le reposai, je m'aperçus que ma main tremblait. Charlie s'installa — le contraste entre lui et le précédent occupant du siège était comique. Il me remercia pour l'assiette placée devant lui.

  — Bonne journée ? lui demandai-je précipitamment.

  Je mourais d'envie de me réfugier dans ma chambre.

  — Très. Ça mordait bien... Et toi ? Tu as réussi à faire tout ce que tu voulais ?

  — Non. Il faisait trop beau pour rester enfermée.

  — Oui, c'était une journée exceptionnelle.

  C'était peu dire, pensai-je. Je terminai mon repas en deux bouchées.

  — Tu es pressée ?

  Ses capacités d'observation me déstabilisèrent.

  — Oui, je suis fatiguée. J'ai l'intention de me coucher tôt.

  — Tu as l'air tendue.

  Pourquoi, pourquoi donc fallait-il qu'il se montre aussi attentif justement ce soir-là ?

  — Vraiment ?

  Un peu mince, comme réponse. Je lavai rapidement ma vaisselle et la mit à égoutter sur un torchon.

  — On est samedi soir, s'aventura mon père.

  Je l'ignorai.

  — Pas de plan pour la soirée ? persista-t-il.

  — Non, papa. J'ai juste envie de dormir.

  — Les garçons du coin ne sont pas ton genre, hein ? essaya-t-il de plaisanter, bien que son ton fût suspicieux.

  — Je n'en ai pas encore repéré un seul.

  — Et ce Mike Newton ? Tu disais qu'il était sympa.

  — Ce n'est qu'un ami, papa.

  — De toute façon, tu vaux mieux qu'eux tous réunis. Tu auras tout le temps d'en chercher un à la fac.

  Le rêve de tout père, que sa fille ait quitté la maison avant que ses hormones ne se mettent à la travailler.

  — C'est ça, lançai-je en me dirigeant vers l'escalier.

  — Bonne nuit, chérie.

  À n'en pas douter, il allait tendre l'oreille toute la soirée, histoire de vérifier que je ne faisais pas le mur.

  — À demain.

  Ou plus tôt, des fois qu'il lui vienne à l'idée de s'assurer au beau milieu de la nuit que j'étais dans mon lit.

  Je montai pesamment les marches afin de le convaincre que j'étais épuisée et fermai ma porte suffisamment fort pour qu'il l'entende avant de foncer sur la pointe des pieds jusqu'à ma fenêtre. Je l'ouvris en grand et me penchai dehors, scrutant l'obscurité et le couvert impénétrable des arbres.

  — Edward ? chuchotai-je en ayant l'impression d'être complètement idiote.

  Un rire étouffé me parvint dans mon dos. Je me retournai d'un bond en portant un poing sur ma bouche pour retenir un cri de terreur. Radieux, il était allongé en travers de mon lit, mains derrière la tête, pieds dans le vide — la décontraction incarnée. Le cœur battant, je me laissai glisser sur le sol.

  — Désolé, s'excusa-t-il en essayant de cacher son amusement.

  — Donne-moi une minute, le temps que mon cœur reparte.

  Il s'assit, lentement pour ne pas m'affoler une deuxième fois, puis se pencha, tendit ses longs bras et me releva en m'attrapant sous les aisselles, comme avec un enfant qui apprend à marcher. Il m'aida à m'asseoir près de lui.

  — Là, murmura-t-il en posant une main froide sur la mienne. Comment va ton cœur ?

  Son rire silencieux secoua le lit. Nous restâmes un moment sans rien dire, tous deux à l'écoute de mon pouls qui se calmait. L'idée qu'un garçon hantait ma chambre alors que mon père était à la maison me traversa l'esprit — je la chassai immédiatement.

  — M'accorderais-tu quelques instants d'humanité ?

  — Mais certainement, assura-t-il avec un grand geste du bras.

  — N'en profite pas pour filer !

  — À vos ordres, Madame.

  Sur quoi, il prétendit devenir statue. Sautant sur mes pieds, je récupérai mon pyjama (par terre) et ma trousse de toilette (sur le bureau). Sans allumer, je me glissai sur le palier en prenant soin de fermer la porte derrière moi. Je me brossai férocement les dents, tâchant d'être à la fois appliquée et rapide. En revanche, je m'attardai sous la douche, désireuse de profiter au maximum des bienfaits de l'eau chaude. Peu à peu, les muscles de mon dos se détendirent, et ma respiration se calma. L'odeur familière de mon shampooing me donna le sentiment que je pouvais être la même que ce matin-là. Je m'interdis de penser à Edward assis dans ma chambre, parce que ça m'aurait obligée à reprendre à zéro mes exercices de relaxation. Lorsque vint le moment où je dus me résigner à sortir, je coupai l'eau et me séchai prestement, reprise par un sentiment d'urgence. J'enfilai mon T-shirt troué et mon pantalon de survêtement gris. Trop tard pour regretter de ne pas avoir emporté le pyjama en soie offert par ma mère deux ans plus tôt. Il se trouvait quelque part dans un tiroir à Phoenix, avec ses étiquettes.

  Je démêlai mes cheveux en vitesse, jetai le drap de bain dans le panier à linge sale, ma brosse à dents et mon dentifrice dans ma trousse de toilette, et me précipitai au rez-de-chaussée pour que Charlie voie bien que j'étais prête à me coucher.

  — Bonne nuit, papa.

  — Bonne nuit, Bella.

  Il parut surpris par mon apparition. Si ça lui évitait de venir m'espionner dans la nuit, tant mieux. Je grimpai les marches deux à deux sans faire de bruit et m'engouffrai dans ma chambre. Edward n'avait pas bougé, Adonis perché sur ma housse de couette délavée. Je souris, et ses lèvres tressaillirent, la statue reprenant vie. Il me jaugea, et ni le vieux T-shirt ni ma coiffure sommaire ne lui échappèrent.

  — Très joli, commenta-t-il.

  Je lui adressai une grimace.

  — Non, vraiment, ça te va très bien.

  — Merci.

  Je retournai m'asseoir en tailleur à côté de lui, yeux baissés sur les dessins du plancher.

  — Pourquoi ce manège ? me demanda Edward.

  — Je soupçonne Charlie de croire que je vais m'éclipser en douce.

  — Oh. Pourquoi ?

  Comme s'il ne devinait pas ce qui traversait l'esprit de mon père mieux que moi.

  — Apparemment, il m'a trouvée un peu surexcitée.

  Il prit mon menton dans sa paume, me dévisagea.

  — En fait, tu es toute rose.

  Il approcha son visage du mien, colla sa joue fraîche contre ma peau. Je restai parfaitement immobile.

  — Mmmm, soupira-t-il d'aise.

  Il m'était très ardu de penser à une question cohérente quand il me touchait, et il me fallut une bonne minute de concentration pour entamer la conversation.

  — Ça semble... beaucoup plus facile pour toi, maintenant, d'être en ma compagnie.

  — C'est l'impression que je te donne ? murmura-t-il, son nez glissant le long de ma mâchoire.

  Sa main, aussi légère qu'un papillon, écarta une mèche mouillée pour permettre à ses lèvres d'effleurer le creux de mon oreille.

  — Beaucoup, beaucoup plus facile, précisai-je, haletante.

  — Mmm...

  — Je me demandais...

  Mais ses doigts qui chatouillaient ma clavicule me firent perdre le fil, et je m'interrompis.

  — Oui, souffla-t-il.

  — Comment... ça se fait... à ton avis ?

  J'avais balbutié, ce
qui m'embarrassa. Je sentis son haleine caresser mon cou tandis qu'il riait.

  — On appelle ça la victoire de la raison sur la chair.

  Soudain, je reculai. Il se figea. Nous nous contemplâmes prudemment un moment, puis, il se détendit et l'étonnement se dessina sur ses traits.

  — Aurais-je mal agi ?

  — Non... au contraire. Tu me rends folle.

  Il médita cet aveu. Il avait l'air ravi, lorsqu'il reprit la parole.

  — Vraiment ?

  Un sourire triomphant illumina son visage.

  — Tu veux aussi que je t'applaudisse ? persiflai-je.

  Il s'esclaffa.

  — Je suis agréablement surpris, c'est tout, se justifia-t-il. En cent et quelques années, je n'aurais jamais imaginé quelque chose comme ça... rencontrer une personne avec laquelle j'aurais envie de me comporter... différemment d'avec mes frères et sœurs. Et découvrir, même si tout cela est encore nouveau pour moi, que je ne suis pas si nul... avec toi...

  — Tu excelles dans tous les domaines.

  Il l'admit avec un haussement d'épaules, et nous rîmes sans bruit.

  — Comment ça peut déjà être aussi aisé ? persistai-je. Cet après-midi...

  — Ça ne l'est pas. C'est juste que, tout à l'heure, j'étais... indécis. Désolé, je suis impardonnable de m'être comporté ainsi.

  — Pardonné.

  — Merci. Vois-tu, je n'étais pas sûr d'être assez fort. Et tant que subsistait la possibilité que je sois... dépassé, je suis resté... sur mes gardes. Jusqu'à ce que j'aie décidé que j'en étais capable, qu'il était impossible que... que jamais je ne...

  C'était la première fois que je le voyais avoir autant de mal avec les mots. C'était tellement... humain.

  — Donc, conclus-je, il n'y a plus de risque ?

  — La victoire de la raison sur la chair, répéta-t-il en souriant, ses dents luisant même dans le noir.

  — Dis donc, c'était drôlement facile.

  Rejetant la tête en arrière, il éclata d'un rire silencieux mais plein d'exubérance.

  — Parle pour toi ! rectifia-t-il en effleurant mon nez du bout des doigts avant de reprendre soudain son sérieux. Je fais des efforts. Si ça devait devenir... trop dur, je suis presque sûr que j'arriverais à partir.

  Je fronçai les sourcils. Je ne voulais plus l'entendre évoquer ce sujet.

  — Et demain ne sera pas aussi aisé, continua-t-il. J'ai respiré ton odeur toute la journée, et j'y suis devenu moins sensible. Que je m'éloigne de toi pendant un moment, et je devrais recommencer. Mais pas à zéro, me semble-t-il.

 

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