Fascination

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Fascination Page 31

by Stephenie Meyer


  — Comprendre quoi ?

  — Je ne t'en veux jamais. C'est une chose que je n'arrive même pas à envisager. Tu es si courageuse, confiante... aimante.

  — Alors pourquoi...

  Je ne me rappelais que trop bien les humeurs sombres qui l'éloignaient régulièrement de moi. Je les avais toujours interprétées comme de la frustration, légitime, devant ma faiblesse, ma lenteur, mes turbulentes réactions d'humaine.

  — C'est après moi que j'en ai, confessa-t-il en soulevant doucement mon menton. Cette façon que j'ai de toujours te mettre en péril. Ma seule existence représente un danger pour toi. Des fois, je me hais. Je devrais être plus fort, capable de mieux...

  Je plaçai un doigt sur sa bouche.

  — Chut !

  Il ôta ma main de ses lèvres pour la coller contre sa joue.

  — Je t'aime, murmura-t-il. C'est une bien piètre excuse à mon comportement, mais c'est vrai. (C'était la première fois qu'il le disait. Si lui n'en était pas conscient, moi si.) Et maintenant, poursuivit-il, moqueur, tâche de te tenir correctement.

  Sur ce, il se pencha et effleura ma bouche d'un baiser. Je ne bronchai pas.

  — Tu as promis au Chef Swan de me ramener tôt, tu te souviens ? soupirai-je. On ferait mieux d'y aller.

  — À vos ordres.

  Avec un sourire de regret, il s'écarta. Il m'entraîna à travers les hautes fougères humides et les rideaux de mousse, contourna une énorme ciguë, et m'amena à la lisière d'un gigantesque champ qui grimpait à l'assaut des cimes du massif de l'Olympus. La prairie était grande comme deux stades de base-ball.

  Les autres étaient déjà là, Esmé, Emmett et Rosalie assis sur une saillie rocheuse nue assez près de nous ; beaucoup plus loin, Jasper et Alice, séparés par environ quatre cents mètres, se lançaient quelque chose, une balle sans doute, bien qu'ils fussent si lestes que je ne la distinguais pas. Carlisle semblait affairé à délimiter les bases. Semblait, car il était impossible qu'elles fussent aussi loin les unes des autres, non ? Lorsque nous émergeâmes des arbres, les trois premiers se levèrent. Esmé se dirigea vers nous, et Emmett lui emboîta le pas après avoir observé d'un air songeur Rosalie qui s'éloignait gracieusement à l'opposé sans avoir daigné nous accorder un coup d'œil. Mon estomac se tordit.

  — Est-ce toi que nous avons entendu tout à l'heure, Edward ? s'enquit Esmé.

  — On aurait dit un ours qui s'étrangle, ricana Emmett.

  — C'était bien lui, confirmai-je avec un sourire timide.

  — Malgré elle, Bella a été d'une drôlerie impayable, se vengea aussitôt Edward.

  Alice avait quitté son poste et se précipitait — dansait — dans notre direction.

  — Il est l'heure, annonça-t-elle.

  Ses paroles furent saluées par un grondement de tonnerre qui secoua la forêt alentour puis éclata à l'ouest, du côté de la ville.

  — Sinistre, hein ? rigola Emmett en m'adressant un clin d'œil.

  — Allons-y.

  Alice s'empara de la main d'Emmett, et ils se ruèrent sur la prairie disproportionnée. Elle galopait comme une gazelle ; il était presque aussi beau et tout aussi rapide — et pourtant, on n'aurait jamais songé à le comparer à une gazelle.

  — Prêts pour une petite partie ? s'écria Edward, le regard brillant d'excitation.

  Je feignis l'enthousiasme de rigueur dans ces occasions-là.

  — Hip hip hip ! Hourra ! braillai-je en agitant les bras comme une pom-pom girl.

  Il pouffa puis, après avoir ébouriffé mes cheveux, bondit à la suite des deux autres. Sa façon de courir était plus agressive, guépard plus que gazelle, et il eut tôt fait de les rattraper. Sa puissance et son élégance me coupèrent le souffle.

  — On descend un peu ? me proposa Esmé de sa voix douce et mélodieuse.

  Je m'aperçus que je béais d'étonnement. Me ressaisissant, j'acquiesçai. Esmé prenait garde à maintenir une certaine distance entre nous, et je me demandai si elle veillait encore à ne pas m'effrayer. Elle accorda son allure à la mienne sans montrer d'impatience.

  — Vous ne jouez pas avec eux ?

  — Non, je préfère arbitrer. Je tiens à ce qu'ils soient honnêtes.

  — Est-ce à dire qu'ils ont tendance à tricher ?

  — Et comment ! Tu les entendrais se disputer, une vraie meute de loups ! Espérons que ça ne se produira pas ce soir.

  — Vous me rappelez ma mère, plaisantai-je, étonnée.

  Elle rit.

  — C'est que, la plupart du temps, je les traite comme mes propres enfants. Mes instincts maternels n'ont jamais été assouvis. Edward t'a-t-il dit que j'avais perdu un bébé ?

  — Non, murmurai-je, abasourdie, en tâchant de deviner à quelle période de sa vie elle faisait référence.

  — Mon seul et unique enfant. Il est mort quelques jours après sa naissance. Ça m'a brisé le cœur. Voilà pourquoi je me suis jetée d'une falaise, précisa-t-elle, l'air de rien.

  — Edward a juste mentionné que vous étiez... tombée.

  — Ce garçon est d'une nature tellement délicate. Le premier de mes nouveaux fils. Je l'ai toujours considéré comme tel, bien qu'il soit plus âgé que moi. Dans un certain sens du moins. C'est pourquoi, ajouta-t-elle en me souriant avec chaleur, je suis si heureuse qu'il t'ait trouvée, ma chérie. (Dans sa bouche, le terme affectif sonnait naturel.) Il a trop longtemps été à part. Sa solitude faisait peine à voir.

  — Ça ne vous ennuie pas, alors ? Que je ne sois... pas celle qu'il lui faut.

  — Non... (Elle réfléchit.) Tu es ce qu'il veut. Tout finira par s'arranger.

  L'inquiétude lui plissait le front cependant.

  Un deuxième coup de tonnerre ébranla le ciel. Esmé s'arrêta. Visiblement, nous étions parvenues au bout de leur terrain de jeu. Les autres paraissaient avoir formé leurs équipes. Edward était positionné très loin, sur le champ gauche, Carlisle se trouvait entre la première et la deuxième base, et Alice s'était approprié la balle, à un endroit qui devait tenir lieu de monticule du lanceur. Emmett brandissait une batte en aluminium qui sifflait presque imperceptiblement dans l'air. J'attendais qu'il eût rejoint le marbre quand je réalisai qu'il y était déjà, bien plus loin du lanceur que les règles traditionnelles ne le stipulent. Jasper se tenait à plusieurs mètres derrière lui, jouant le receveur pour l'équipe adverse. Bien sûr, nul n'avait de gants.

  — Très bien, lança Esmé d'une voix claire que même Edward devait percevoir. En jeu !

  Alice se redressa, immobile. Tenant la balle à deux mains, à hauteur de sa taille, elle semblait préférer la ruse au rentre-dedans intimidant. Soudain, tel un cobra qui frappe, son bras droit jaillit, et la balle alla frapper la main de Jasper.

  — C'est un strike, ça ? chuchotai-je à Esmé.

  — Quand le batteur n'arrive pas à frapper, oui.

  Jasper renvoya la balle à Alice, qui s'autorisa un bref sourire. Puis, tout aussi brusquement, sa main s'envola de nouveau. Cette fois, la batte parvint à intercepter la balle. Le craquement de l'impact fut assourdissant. Tel un coup de tonnerre, il se répercuta contre les montagnes, et je compris immédiatement pourquoi ils ne jouaient que pendant les orages. La balle partit comme un météore au-dessus de la prairie et alla se perdre dans la forêt environnante.

  — Home run, murmurai-je.

  — Attendons un peu, objecta Esmé, prudente et attentive, une main levée.

  Emmett galopait de base en base, quasiment invisible, Carlisle à ses trousses. Je me rendis compte qu'Edward avait disparu.

  — Out ! cria Esmé.

  Éberluée, je vis Edward sauter à la lisière des arbres en brandissant la balle. Malgré la distance, même moi je pus distinguer son sourire béat.

  — Emmett frappe peut-être le plus fort, mais c'est Edward qui court le plus vite, m'expliqua Esmé.

  Le tour de batte se poursuivit sous mes yeux éberlués. Il m'était presque impossible de suivre la partie, vu la vitesse à laquelle la balle volait et le rythme auquel leurs corps se déplaçaien
t autour du champ. Je découvris une autre raison à la nécessité d'une tempête, lorsque Jasper, tentant d'éviter la défense imprenable d'Edward frappa une balle rasante en direction de Carlisle. Ce dernier l'attrapa puis se rua vers la première base tandis que Jasper faisait de même. Quand ils se tamponnèrent, le vacarme m'évoqua celui de deux gigantesques rochers qui se seraient écroulés. Je sursautai, soucieuse. Par miracle, ils étaient indemnes.

  — Point accordé ! annonça Esmé calmement.

  L'équipe d'Emmett gagnait d'une courte tête — Rosalie avait réussi à se glisser autour des bases après avoir touché une des longues balles d'Emmett — lorsque Edward intercepta la troisième. Il me rejoignit au petit trot, étincelant de joie.

  — Alors, me cria-t-il, qu'est-ce que tu en penses ?

  — Une chose est sûre, je ne pourrai plus jamais me contenter des matchs à la papa des championnats nationaux.

  — À croire que tu as passé ta vie à ça ! s'esclaffa-t-il.

  — Je suis un peu déçue quand même, le narguai-je.

  — Pourquoi ?

  — J'aimerais vraiment découvrir un domaine dans lequel vous n'excellez pas.

  Il me gratifia de son sourire en coin.

  — C'est mon tour de frapper, dit-il ensuite en se dirigeant vers le marbre.

  Il jouait intelligemment, relançant des balles rases, hors de portée de Rosalie, dont la main, sur le champ extérieur, paraissait cependant toujours prête à les intercepter, et réussissant à rejoindre deux bases avant qu'Emmett ait eu le loisir de remettre en jeu. À un autre moment, Carlisle en expédia une si loin — dans une explosion qui me perça les tympans — que lui et Edward parvinrent tous deux à faire le tour de la surface de jeu. Alice leur claqua délicatement dans la main en guise de félicitations. Le match se poursuivit, les scores oscillant constamment, et ils se taquinaient comme n'importe quels gamins des rues dès que la balance penchait en faveur d'une équipe au détriment de l'autre. Parfois, Esmé en rappelait un à l'ordre. Le tonnerre grondait, mais il ne pleuvait pas, comme l'avait prédit Alice.

  Carlisle était à la batte et Edward jouait le receveur quand, tout à coup, Alice eut un hoquet de frayeur. Mes yeux étaient, comme d'habitude, rivés sur Edward, et je le vis tourner la tête vers sa sœur. Leurs regards se croisèrent, et un message passa aussitôt entre eux. Il fut près de moi avant même que les autres aient eu le temps de réagir.

  — Alice ? lança Esmé, tendue.

  — Je n'ai pas vu... murmura-t-elle. Je ne savais pas.

  Le reste de la famille s'était rassemblé autour de nous.

  — Que se passe-t-il ? demanda Carlisle à sa fille avec le calme que confère l'autorité.

  — Ils ont voyagé beaucoup plus vite que je ne m'y attendais. Je me suis trompée sur leur trajectoire.

  — Elle a changé ? l'interrogea Jasper en se penchant vers elle, protecteur.

  — Ils nous ont entendus jouer et ils ont bifurqué, avoua-t-elle, contrite.

  Sept paires d'yeux se posèrent brièvement sur moi avant de se détourner, embarrassés.

  — Quand seront-ils là ? marmotta Carlisle à l'adresse d'Edward.

  Ce dernier se concentra.

  — Moins de cinq minutes. Ils courent. Ils veulent jouer avec nous.

  Il fronça les sourcils.

  — Tu crois y arriver ? s'enquit son père avec un hochement de menton dans ma direction.

  — Non. Pas si je la porte... Et puis, la dernière chose souhaitable, c'est qu'ils flairent son odeur et se mettent en chasse.

  — Combien sont-ils ? demanda Emmett à Alice.

  — Trois, répondit-elle abruptement.

  — Trois ! fanfaronna-t-il en bandant les muscles de ses bras massifs. Qu'ils viennent donc !

  Pendant une seconde qui me parut s'éterniser, Carlisle délibéra. Seul Emmett semblait imperturbable. Les autres contemplaient le chef de famille avec anxiété.

  — Continuons à jouer, finit-il par décider d'une voix calme et égale. D'après Alice, ils sont juste curieux.

  Tout cet échange avait été mené tambour battant et n'avait guère duré plus d'une minute. J'en avais saisi l'essentiel, mais je n'entendis pas la question qu'Esmé posait à Edward, car seules ses lèvres vibrèrent. Il réagit par une légère dénégation, et le soulagement submergea les traits de sa mère.

  — Prends ma place, lui ordonna-t-il. J'ai eu mon compte.

  Sur ce, il se planta devant moi. Les autres avaient regagné le champ, inspectant avec inquiétude les bois ombreux. Alice et Esmé se positionnèrent dans la zone près de laquelle je me tenais.

  — Rabats tes cheveux, me lança Edward doucement.

  Docilement, je retirai mon élastique et secouai ma tignasse.

  — Ils arrivent, hein ? balbutiai-je, bien inutilement.

  — Oui. Ne bouge surtout pas et ne t'éloigne pas de moi, je t'en prie.

  Il avait beau dissimuler sa tension, elle ne m'échappa pas. Il ramena mes longues mèches en avant, de façon à ce qu'elles cachent en partie mon visage.

  — Ça ne servira à rien, chuchota Alice. Je la flairerais à l'autre bout de la prairie.

  — Je sais, s'énerva-t-il.

  Carlisle se tenait sur le marbre, et une nouvelle partie commença, sans beaucoup d'entrain.

  — Que t'a demandé Esmé ? murmurai-je.

  — S'ils avaient soif, admit-il de mauvaise grâce après un instant d'hésitation.

  Les secondes s'écoulèrent. Le match était apathique. Personne n'osait frapper trop fort, et Emmett, Rosalie et Jasper ne s'écartaient pas du champ intérieur. En dépit de la terreur qui engourdissait mon cerveau, j'avais conscience que Rosalie me regardait de temps en temps. Ses yeux étaient dénués d'expression, mais le pli de sa bouche m'incitait à penser qu'elle était furieuse. Edward ne prêtait aucune attention à la partie, entièrement concentré sur les arbres alentour.

  — Excuse-moi, Bella, marmonna-t-il, soudain véhément. C'était stupide et irresponsable de t'exposer ainsi. Je suis vraiment désolé.

  Tout à coup, il cessa de respirer, et ses prunelles se posèrent en plein sur le champ droit. Il avança imperceptiblement pour s'interposer entre moi et ce qui approchait. Carlisle, Emmett et les autres se tournèrent dans la même direction, prêtant l'oreille à des bruits de pas que mes faibles oreilles n'entendaient pas.

  18

  LA TRAQUE

  Ils surgirent un à un de la lisière, éloignés d'une dizaine de mètres chacun. Le premier mâle qui déboucha dans le champ recula immédiatement, laissant le second prendre la tête. Il se plaça en retrait du grand brun d'une façon qui ne permettait aucun doute sur l'identité du chef de meute. La troisième était une femme ; à cette distance, je ne distinguais d'elle que ses cheveux, d'une teinte rouge saisissante.

  Prudents, ils resserrèrent les rangs avant de poursuivre leur route en direction de la famille d'Edward, affichant tous les signes de respect qu'un clan de prédateurs montre naturellement quand il croise le chemin d'une horde de son espèce supérieure en nombre.

  Au fur et à mesure qu'ils approchaient, je notai à quel point ils différaient des Cullen. Ils avaient la démarche féline, se déplaçaient comme s'ils avaient constamment été à deux doigts de se tapir pour bondir. Ils étaient habillés en randonneurs — jeans et grosses chemises pratiques en lourd tissu imperméable. Leurs vêtements sentaient l'usure cependant, certains étaient même déchirés, et ils étaient nu-pieds. Les deux hommes avaient les cheveux coupés ras, ceux de la femme étaient parsemés de feuilles et de débris récoltés dans les bois.

  Leurs yeux perçants ne manquèrent pas de remarquer l'allure plus policée et urbaine de Carlisle qui, sur ses gardes, avança à leur rencontre, flanqué d'Emmett et de Jasper. Sans concertation apparente, les intrus se redressèrent, adoptant une position plus décontractée.

  Le leader était de loin le plus beau, avec sa peau couleur olive sous l'habituelle pâleur de sa race, et ses cheveux d'un noir de jais. De taille moyenne et, bien sûr, très musclé, il ne pesait cependant
rien comparé à l'impressionnant Emmett. Il nous décocha un sourire amical, dévoilant deux rangées de dents luisantes. La femme paraissait plus sauvage, et, tandis que sa tignasse s'agitait sous la brise, ses pupilles ne cessaient d'aller et venir, passant des hommes qui lui faisaient face au groupe relâché qui m'entourait. Indubitablement, sa posture était celle d'une lionne. L'autre mâle, plus menu que le chef, cheveux châtains et traits réguliers anodins, piétinait derrière eux. Ses prunelles, bien que totalement immobiles, semblaient paradoxalement les plus vigilantes.

  Leurs yeux étaient différents, d'ailleurs. Ni dorés ni noirs comme je m'y étais attendue, mais d'un bordeaux sombre, à la fois dérangeant et sinistre.

  Le brun fit un pas en direction de Carlisle.

  — Nous avons cru percevoir un match en cours, dit-il d'une voix détendue aux accents vaguement français. Je m'appelle Laurent. Je vous présente Victoria et James, ajouta-t-il en désignant ses compagnons.

  — Carlisle. Voici ma famille, Emmett et Jasper, Rosalie, Esmé et Alice, Edward et Bella.

  Son vaste geste engloba notre groupe, évitant volontairement de s'arrêter sur chacun. J'eus un choc en l'entendant prononcer mon nom.

  — Vous accepteriez d'autres joueurs ? demanda Laurent avec affabilité.

  — Nous venons juste de terminer la partie, répondit Carlisle en modulant son ton sur celui de l'autre, mais ce sera avec plaisir. Une autre fois. Vous comptez rester longtemps dans la région ?

  — En fait, nous allons dans le Nord, mais nous étions curieux de voir qui habitait les environs. Nous n'avons rencontré personne depuis si longtemps.

  — Je n'en doute pas. Le coin est d'ordinaire désert, mis à part nous et les visiteurs occasionnels tels que vous.

  L'atmosphère tendue s'était peu à peu transformée en conversation mondaine. J'imagine que Jasper avait mis en branle son talent particulier pour contrôler la situation.

  — Où se situe votre terrain de chasse ? s'enquit poliment Laurent.

  Carlisle ignora la supposition que sous-entendait la question.

  — Du massif de l'Olympus à la chaîne côtière. Nous gardons une résidence permanente alentour. Il existe une autre colonie semblable à la nôtre près de Denali.

 

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