LE GRAND VOYAGE

Home > Literature > LE GRAND VOYAGE > Page 44
LE GRAND VOYAGE Page 44

by Jean M. Auel


  Des éclats de voix leur parvinrent soudain de l’autre côté du champ. Les trois femmes levèrent la tête et virent qu’on hissait le panier sur le rebord de la falaise. Quelques jeunes accoururent en criant.

  — Ils en ont pris un ! Ils en ont pris un avec le lance-harpon !

  — C’est une femelle ! annonça fièrement Darvalo, qui faisait partie du groupe.

  — Oh, allons-y ! proposa Tholie.

  — Va, dit Ayla, je te rejoindrai dès que j’aurai rangé mon tire-fil.

  — Je t’attends, décida Roshario.

  Quand elles arrivèrent au bord de la falaise, on avait déjà déchargé la première moitié de l’esturgeon et redescendu le panier. Le poisson était trop gros pour être monté en une fois, mais on avait d’abord hissé le meilleur : près de cent kilos de petits œufs noirâtres. Que la première prise due à la nouvelle arme dérivée du propulseur de Jondalar fût une énorme femelle sembla à tous un présage favorable.

  On apporta des séchoirs à poissons et tous se mirent à découper l’esturgeon en petits morceaux. Le caviar fut porté jusqu’aux habitations et la responsabilité de sa distribution échut à Roshario. Elle demanda à Ayla et à Tholie de l’aider, et leur en fit goûter.

  — Hmm ! Cela fait des années que je n’en avais pas mangé ! s’exclama Ayla qui en reprit une bouchée. C’est encore meilleur frais, et quelle quantité !

  — Heureusement, dit Tholie, sinon, on ne pourrait pas en manger.

  — Ah bon, pourquoi ? s’étonna Ayla.

  — Mais parce que c’est avec les œufs d’esturgeon que nous assouplissons les peaux de chamois, expliqua Tholie. On gardera la majeure partie des œufs pour ça.

  — Je serais curieuse de voir comment vous rendez les peaux aussi souples, dit Ayla. J’ai toujours aimé travailler le cuir, ou la fourrure. Quand je vivais avec le Camp du Lion, j’ai appris à teindre les peaux, et j’en avais réussi une rouge très jolie. Crozie m’avait également montré comment faire du cuir blanc, mais vos peaux jaunes me plaisent aussi beaucoup.

  — Tiens, ça m’étonne que Crozie ait accepté de te montrer cela, remarqua Tholie en jetant un regard à Roshario. On dit que la fabrication du cuir blanc est un secret du Foyer de la Grue.

  — Elle ne m’a jamais dit que c’était un secret. Sa mère lui avait appris à le faire et le travail du cuir n’intéressais pas sa fille, alors elle semblait seulement contente de transmettre son savoir.

  — Évidemment, puisque vous étiez toutes deux membres du Camp du Lion, c’est comme si vous étiez de la même famille, admit Tholie sans conviction. Elle n’aurait certainement pas dévoilé son secret à une étrangère. Nous non plus, d’ailleurs. Le traitement des peaux de chamois est un secret des Sharamudoï. Nos peaux sont très appréciées et elles représentent une grande valeur d’échange. Si tout le monde savait les faire, elles perdraient de leur valeur. Alors nous gardons notre secret.

  Ayla prit un air entendu, mais la déception se lisait sur son visage.

  — En tout cas, elles sont très belles, et le jaune leur donne un joli brillant.

  — C’est le myrte des marais qui lui donne cette couleur, mais on ne l’utilise pas pour cette raison. C’est un simple hasard. Le myrte des marais permet à la peau de rester souple, même après avoir été mouillée, déclara Roshario en veine de confidences. Si tu restes avec nous, on t’apprendra comment on obtient nos peaux de chamois.

  — Si je reste ? Si je reste combien de temps ?

  — Oh, le temps que tu voudras. Toute la vie, si tu veux, dit Roshario d’un air engageant. Jondalar est presque de la famille. Nous le considérons comme un des nôtres, il lui faudrait si peu pour devenir un Sharamudoï à part entière. Il a déjà participé à la construction d’un bateau. Comme vous n’avez pas encore été unis, je suis sûre qu’on trouverait sans difficulté un couple qui accepterait de s’unir avec vous, et la cérémonie pourrait avoir lieu ici. Tu sais, Ayla, tu serais la bienvenue. Depuis la mort de notre vieux Shamud, nous avons besoin d’une Femme Qui Soigne.

  Bien que spontanée, la proposition de Roshario semblait tomber à un moment propice.

  — Nous serions d’accord pour nous unir avec vous, proposa Tholie. Bien sûr, il faudrait que j’en parle à Markeno, mais je suis sûre qu’il accepterait. Nous n’avons trouvé personne pour remplacer Jetamio et Thonolan. Le frère de Thonolan, ce serait merveilleux, et je serais ravie de partager ma hutte avec une Mamutoï, assura-t-elle en adressant un sourire chaleureux à Ayla. Shamio serait si contente d’avoir un « Ti’ Loup » pour elle toute seule.

  L’offre avait pris Ayla par surprise. Quand elle en eut compris tout le sens, elle fut bouleversée et ses yeux s’emplirent de larmes.

  — Oh, Roshario, je ne sais comment te remercier. Je me sens comme chez moi depuis que je suis ici. Tholie, j’aimerais tant partager...

  Les larmes l’empêchèrent de terminer sa phrase. Émues, les deux Sharamudoï durent refouler leurs propres larmes qui leur montaient aux yeux, et elles se souriaient comme deux complices venant de réussir un coup particulièrement brillant.

  — Dès le retour de Jondalar et de Markeno, nous leur demanderons leur avis, dit Tholie. Markeno sera soulagé, j’en suis sûre...

  — Oui, mais Jondalar... Il voulait absolument passer chez vous, c’est vrai. Il a même décidé de ne pas prendre le raccourci, uniquement pour vous voir. Pourtant, je ne sais pas s’il voudra rester, il a tellement envie de retourner chez son peuple, déclara Ayla.

  — Mais nous sommes son peuple, assura Tholie.

  — Non, Tholie. Même s’il est resté avec nous aussi longtemps que son frère, Jondalar est toujours un Zelandonii. Il n’arrive pas à chasser les siens de sa tête. Je l’ai toujours su, avoua Roshario. C’est pour ça qu’il n’a jamais éprouvé de sentiments assez solides pour Serenio.

  — C’est la mère de Darvalo, n’est-ce pas ? demanda Ayla.

  — Oui, répondit la vieille femme, qui aurait bien voulu savoir jusqu’où Jondalar s’était confié à Ayla. Mais on voit bien qu’il t’adore. Alors, peut-être avec le temps est-il moins prisonnier de son attachement aux Zelandonii. N’êtes-vous pas las de voyager ? Pourquoi poursuivre ce long Voyage puisque vous avez trouvé ici un lieu qui vous convient ?

  — Sans compter que Markeno et moi devons choisir le couple avec qui nous unir... avant l’hiver... avant que... je ne t’ai pas encore annoncé la nouvelle : la Mère m’a bénie pour la deuxième fois... Il faut qu’on s’unisse avant que le bébé arrive.

  — Oui, je m’en doutais. Oh, Tholie, c’est merveilleux ! s’exclama Ayla. Un jour, peut-être, ce sera mon tour de bercer un bébé... ajouta-t-elle, l’air absent.

  — Si nous nous unissons, celui que je porte t’appartiendra aussi, Ayla. Et je serais tellement plus rassurée si tu m’assistais dans la délivrance, au cas où... bien que je n’aie eu aucune difficulté à mettre Shamio au monde.

  Ayla aimerait bien avoir un bébé à elle, avec Jondalar. Mais à supposer qu’elle ne puisse en avoir ? Elle avait pris son infusion chaque matin, et elle n’avait pas été enceinte, mais était-ce vraiment grâce à la drogue ? Et si elle ne pouvait plus avoir d’enfant ? Quelle consolation ce serait de partager avec Jondalar le bébé de Tholie ! En plus, la région ressemblait tant à celle de la caverne du clan de Brun. Elle s’y sentait chez elle. Les Sharamudoï étaient gentils... bien que Dolando... Serait-il d’accord pour qu’elle reste ? Et comment réagiraient les chevaux ? Elle était contente qu’ils pussent se reposer un peu, mais auraient-ils assez de fourrage pour l’hiver ? Assez d’espace pour galoper ?

  Le plus important restait la décision de Jondalar. Accepterait-il de renoncer à son retour dans la terre des Zelandonii ?

  19

  Tholie s’avança vers le grand feu, silhouette immobile éclairée par la lueur rougeâtre des braises mourantes, sous un ciel nocturne découpé par les hautes murailles de la terrasse. Presque tous les Sharamudoï s’attardaient encore sur l’aire de réunion abritée par le surplomb rocheux, et buvaient q
ui son infusion favorite, qui un vin de mûres nouveau, légèrement mousseux. Le festin en l’honneur de l’esturgeon avait commencé par une seule et unique dégustation de caviar. Le reste des œufs était destiné à un usage plus pragmatique : la fabrication des peaux de chamois.

  — Dolando, commença Tholie, puisque nous sommes tous rassemblés, je voudrais en profiter pour dire quelque chose. Je crois me faire l’interprète de tous, poursuivit-elle sans attendre l’assentiment du chef, en affirmant que nous sommes très heureux de la présence de Jondalar et d’Ayla.

  Des murmures d’approbation ponctuèrent sa déclaration.

  — Nous étions tous inquiets pour Roshario. Pas seulement à cause de ses souffrances, mais aussi parce que nous craignions qu’elle perde son bras. Ayla a changé tout cela. Roshario affirme qu’elle n’a plus mal, et si la Mère le veut bien, elle retrouvera bientôt l’usage de son bras.

  Des exclamations de gratitude accompagnées d’invocations à la Mère fusèrent de toutes parts.

  — Remercions aussi notre parent, Jondalar, reprit Tholie. La première fois qu’il est venu parmi nous, les améliorations qu’il a apportées à nos outils nous ont été d’un grand secours. Cette fois-ci, il nous a fait découvrir son propulseur qui a permis ce festin.

  Là encore, des murmures d’approbation s’élevèrent.

  — La première fois qu’il a vécu parmi nous, il a chassé le chamois et l’esturgeon, mais il n’a jamais précisé s’il préférait l’eau ou la terre. Moi, je crois qu’il ferait un fier homme du Fleuve...

  — Je suis d’accord, Tholie. Jondalar est un Ramudoï ! s’écria un homme.

  — Un demi-Ramudoï, au moins ! ajouta Barono au milieu des rires.

  — Non, il a appris le monde de l’eau, mais c’est la terre qu’il connaît, protesta une femme.

  — C’est vrai ! Demandez-lui ! Il lançait des sagaies avant de toucher un harpon. C’est un Shamudoï ! intervint un plus vieux.

  — Il accepte même que les femmes chassent !

  Ayla lança un coup d’œil à celle qui venait de parler. C’était une nommée Rakario, une jeune fille un peu plus âgée que Darvalo. Elle suivait Jondalar partout, ce qui avait le don d’agacer celui-ci. Il se plaignait de l’avoir toujours dans les jambes.

  Le visage fendu d’un large sourire, Jondalar assistait à la discussion animée dont il était l’objet. Ce vacarme illustrait bien la compétition amicale à laquelle se livraient les deux moitiés du groupe, rivalité qui pimentait la vie de la famille sans jamais dépasser des limites bien comprises. Plaisanteries, fanfaronnades, et même insultes jusqu’à un certain degré, étaient tolérées. En revanche, tout ce qui risquait d’humilier gravement, ou de mettre en danger la communauté, était vite réprimé. Les deux camps joignaient alors leurs forces pour calmer les excités ou consoler les offensés.

  — Comme je le disais, reprit Tholie quand chacun se fut apaisé, je pense que Jondalar ferait un bon Ramudoï. Mais Ayla est plus à l’aise sur terre, et je suis prête à encourager Jondalar à choisir les chasseurs de chamois. A condition que lui-même et les Shamudoï y consentent, bien entendu. Si Jondalar et Ayla veulent rester parmi nous et devenir des Sharamudoï, nous leur proposons de s’unir avec nous. Mais comme Markeno et moi sommes ramudoï, il faudra qu’ils deviennent shamudoï.

  Les cris et les exclamations reprirent de plus belle. On lançait des encouragements aux deux couples, et même des félicitations.

  — C’est une excellente idée, Tholie, approuva Carolio.

  — C’est Roshario qui y a pensé la première, dit Tholie.

  — Oui, mais Dolando est-il d’accord ? demanda Carolio en regardant le chef des Shamudoï dans les yeux. Accepterait-il Ayla, une femme que ceux de la péninsule ont élevée ?

  Un silence pesant s’abattit sur l’assemblée. Les implications de la question n’avaient échappé à personne. Après sa violente diatribe contre Ayla, Dolando allait-il l’admettre parmi les siens ? Ayla avait espéré que son accès de rage serait oublié et elle ne comprenait pas pourquoi Carolio prenait le risque de rouvrir cette blessure. Mais Carolio ne faisait que son devoir.

  Autrefois, Carlono et sa compagne avaient été unis à Dolando et Roshario. Ensemble, ils avaient fondé ce groupe si atypique de Sharamudoï, après avoir quitté avec quelques autres un camp familial surpeuplé. Selon l’usage, la position d’Homme Qui Ordonne était conférée par un consensus informel, et procédait d’un choix naturel. En pratique, la compagne du chef recevait les responsabilités de la Femme Qui Ordonne, mais la compagne de Carlono était morte quand Markeno n’était encore qu’un enfant, et le chef des Ramudoï ne s’était jamais uni par la suite. Sa sœur jumelle, Carolio, qui s’était chargée de l’enfant, avait peu à peu occupé les fonctions de compagne d’un Homme Qui Ordonne. Avec le temps, cette responsabilité était devenue acquise. C’est pourquoi son devoir exigeait qu’elle posât cette question.

  Tout le monde savait que Dolando avait autorisé Ayla à prodiguer ses soins à Roshario, car celle-ci en avait vraiment besoin. Peut-être Dolando refrénait-il ses sentiments pour le bien de sa compagne. Cela ne signifiait pas qu’il supporterait la présence permanente d’Ayla. Or, Dolando était un Shamudoï. Aussi indispensable que fût la présence d’une Femme Qui Soigne dans leur société, aucun d’eux n’accepterait une étrangère susceptible de causer des problèmes à leur chef et de possibles dissensions dans le groupe.

  Pendant que Dolando réfléchissait, Ayla sentit son estomac se nouer et sa gorge se serrer. Elle avait l’impression d’assister à son propre jugement. Pourtant, elle n’avait rien fait de mal. Révoltée, elle faillit se lever et partir. On ne lui reprochait pas ce qu’elle avait fait, mais ce qu’elle était. Elle avait déjà connu cette épreuve avec les Mamutoï. Était-elle donc condamnée à toujours être jugée ainsi ? Le peuple de Jondalar réagirait-il à son tour de la même façon ? Iza, Creb, et le clan de Brun avaient pris soin d’elle, et elle refusait de renier ceux qui l’avaient aimée. Mais elle se sentait seule et vulnérable.

  Quelqu’un vint se glisser à ses côtés. Elle se retourna et remercia Jondalar d’un sourire. Sa présence la réconfortait. Elle savait qu’il guettait la façon dont les choses tourneraient. Elle l’avait soigneusement observé, et connaissait sa réponse à la proposition de Tholie. Pourtant, il attendait la décision de Dolando pour formuler la sienne.

  Les éclats de rire de Shamio détendirent soudain l’atmosphère. Accompagnée d’autres enfants, elle arrivait en courant, poursuivie par Loup.

  — Ce loup qui joue avec les enfants ne cesse de m’étonner, déclara Roshario. Il y a seulement quelques jours, cela m’aurait inquiétée. C’est une leçon à retenir. Si on se prend à s’y intéresser, on finit par aimer une bête qu’on détestait et dont on avait peur. Mieux vaut essayer de comprendre que de se laisser aveugler par la haine.

  Dolando ne savait que répondre à Carolio. Il avait examiné toutes les implications de la question, et pesé l’enjeu de sa réponse. Mais il ignorait comment formuler sa pensée et la complexité de ses sentiments. Il sourit avec gratitude à la femme qu’il aimait. Elle le connaissait si bien ! Elle avait deviné son embarras et lui indiquait l’issue qu’il cherchait.

  — La haine m’a aveuglé, commença-t-il. J’ai tué ceux que je haïssais, croyant qu’ils avaient ôté la vie à celui que j’aimais. Je les prenais pour des animaux cruels, et je voulais les tuer tous. Mais cela ne m’a pas rendu Doraldo. J’ai compris maintenant qu’ils ne méritaient pas une telle haine. Animaux ou pas, on les avait provoqués. Il me faudra vivre avec cela, mais...

  Il faillit accuser ceux qui en savaient plus qu’ils ne lui avaient avoué, et qui pourtant l’avaient accompagné dans sa vengeance destructrice... mais il changea d’avis.

  — Cette femme, reprit-il en regardant Ayla, cette Femme Qui Soigne nous a appris qu’elle avait été élevée et initiée par ceux que je considérais comme des fauves cruels, et que je haïssais. Mais même si je devais continuer à les haïr, je ne pourrais pas haïr cett
e femme. Elle m’a rendu Roshario. Le temps de la compréhension est venu.

  « Laissez-moi vous dire que je trouve l’idée de Tholie excellente. Je serais heureux que les Shamudoï acceptent Ayla et Jondalar.

  Ayla se sentit soulagée d’un grand poids, et comprit pourquoi les Shamudoï s’étaient choisi un tel chef. A le côtoyer dans leur vie quotidienne, ils avaient pu apprécier la qualité profonde de l’homme.

  — Alors, Jondalar ? questionna Roshario. Qu’en dis-tu ? Tu ne crois pas qu’il est temps de mettre un terme à ce long Voyage ? Qu’il est temps de poser ton fardeau et de fonder un foyer ? De permettre à la Mère de bénir Ayla en lui offrant un ou deux bébés ?

  — Les mots me manquent pour vous exprimer toute ma gratitude, commença Jondalar. Je ne sais comment vous remercier. Pour moi, les Sharamudoï sont mon peuple, ma famille. Ce serait si simple de m’installer parmi vous, et j’avoue que ton offre me tente, Roshario. Mais je dois retourner chez les Zelandonii. .. ne serait-ce que pour Thonolan, ajouta-t-il après une longue hésitation.

  Ayla savait qu’il refuserait, mais pas de cette façon. Elle remarqua son hochement de tête imperceptible, comme si une pensée lui traversait l’esprit. Puis, il se tourna vers elle et lui sourit.

  — A sa mort, Ayla a rassuré autant qu’elle l’a pu l’esprit de Thonolan afin de lui faciliter son Voyage dans l’autre monde. Mais son esprit ne connaissait pas le repos, et je crains, j’ai le pressentiment qu’il erre en solitaire et qu’il cherche désespérément le chemin qui le ramènera à la Mère.

  Cette explication surprit Ayla qui se mit à observer Jondalar avec attention.

  — Je n’ai pas le droit de le laisser errer indéfiniment. Mais je ne connais qu’une personne capable de l’aider : Zelandoni, une shamud, une shamud d’un grand pouvoir qui a vu naître Thonolan. Avec l’aide de notre mère, Marthona, Zelandoni arrivera peut-être à retrouver son esprit et à le guider dans la bonne voie.

 

‹ Prev