LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 50

by Jean M. Auel


  — Attends l’année prochaine, les Zelandonii aussi chassent le lagopède, assura Jondalar, lui faisant miroiter des raisons d’envisager le terme du Voyage avec impatience.

  — Le lagopède était le mets favori de Creb, dit-elle simplement.

  Jondalar nota une certaine tristesse dans la voix d’Ayla et il continua à parler, espérant lui changer les idées.

  — Au sud de notre Caverne, il y a une espèce de lagopède qui ne blanchit pas en hiver. Il garde son plumage d’été toute l’année, et il a le même goût que les autres. Ceux qui habitent cette région l’appellent coq de bruyère et ils ornent leurs coiffes et leurs habits de ses plumes. Ils ont un costume spécial pour la Cérémonie du Coq de Bruyère. Ils dansent en tapant des pieds et font un tas de mimiques, pour imiter la parade du mâle essayant de séduire une femelle. Ça fait partie du Festival de la Mère... Ils tissent des filets, poursuivit Jondalar devant le mutisme d’Ayla, et ils capturent une quantité de lagopèdes en une seule fois.

  — J’en ai tué un à la fronde, et c’est Loup qui a pris l’autre, dit simplement Ayla.

  Elle n’ajouta rien de plus et Jondalar comprit qu’elle n’avait pas envie de parler. Ils restèrent assis en silence à contempler le feu qu’ils avaient alimenté de broussailles et d’excréments qui, après les pluies diluviennes, avaient eu le temps de sécher suffisamment pour se consumer.

  — Tu te souviens du Bâton Qui Revient de Brecie ? finit par demander Ayla. Ah, si je savais me servir d’une arme pareille ! Brecie pouvait tuer plusieurs oiseaux d’un coup.

  Le froid tomba avec la nuit, et ils furent contents de se réfugier sous la tente. Contrairement à son habitude, Ayla restait silencieuse, perdue dans ses souvenirs nostalgiques, mais elle répondit de bonne grâce aux caresses de Jondalar. Le mutisme de sa compagne cessa alors de l’inquiéter.

  Le matin suivant, l’air était vif et un linceul de givre blanc, condensation d’humidité, recouvrait encore la terre. L’eau du ruisseau était froide mais revigorante. Sous les braises, ils avaient enfoui le lièvre enveloppé dans sa dépouille, afin qu’il cuise pendant la nuit. Lorsqu’ils épluchèrent la peau calcinée, la riche réserve de graisse hivernale avait arrosé la viande, ordinairement maigre et filandreuse, et la lente cuisson du gibier dans son enveloppe naturelle avait rendu la chair tendre et moelleuse. C’était la meilleure saison pour chasser les animaux aux longues oreilles.

  Ils chevauchèrent en silence dans les hautes herbes, sans se presser mais à bonne allure. Ils échangeaient tout de même quelques mots de temps à autre. Plus ils approchaient de la Sœur, plus le petit gibier abondait, mais les seuls gros animaux visibles étaient loin, de l’autre côté de la rivière : une petite bande de mammouths mâles qui se dirigeait vers le nord. Plus tard dans la journée, ils aperçurent un troupeau mixte de chevaux et de saïgas, toujours sur la rive opposée. Leur présence n’échappa ni à Whinney ni à Rapide.

  — Le Saïga était le totem d’Iza, déclara Ayla. Pour une femme, c’est un totem puissant, plus puissant que le totem de naissance de Creb, le Chevreuil. Évidemment, par la suite Creb a été choisi par l’Ours des Cavernes. C’est devenu son second totem avant qu’il reçoive l’initiation des mog-ur.

  — Mais ton totem est le Lion des Cavernes, et c’est un totem beaucoup plus puissant que le Saïga, s’étonna Jondalar.

  — Oui, je sais. C’est un totem d’homme, de chasseur. C’est pourquoi ils ont eu du mal à l’admettre au début. Iza m’a affirmé que Brun s’est mis en colère contre Creb quand il a nommé mon totem à la cérémonie d’adoption. Cela explique aussi que tout le monde croyait que je n’aurais pas d’enfants : aucun homme n’avait un totem assez fort pour battre le Lion des Cavernes. Grande a été la surprise quand j’ai été enceinte de Durc ! Mais je persiste à penser que c’est Broud qui l’a fait germer en me prenant de force. En supposant que les totems jouent un rôle dans la fabrication des bébés, or celui de Broud était le Rhinocéros Laineux. Les chasseurs du Clan racontaient une histoire sur un rhinocéros qui avait tué un lion des cavernes, ce qui voudrait dire qu’il était assez puissant. Et les rhinocéros sont comme Broud, ils sont mauvais.

  — Les rhinocéros laineux sont imprévisibles, et cruels, renchérit Jondalar. L’un d’eux a encorné Thonolan, non loin d’ici. Il serait mort, si les Sharamudoï ne nous avaient pas trouvés et secourus.

  Le géant ferma les yeux en revoyant la pénible scène, laissant à Rapide le soin de le conduire.

  — Chacun possède un totem dans le Clan ? demanda enfin Jondalar.

  — Oui, bien sûr, répondit Ayla. Le totem sert de guide et de protecteur. C’est le mog-ur du clan qui découvre le totem de chaque nouveau-né, en général avant la fin de sa première année. Lors de la cérémonie du totem, il donne à l’enfant une amulette qui contient un morceau de pierre rouge. L’amulette est la maison de l’esprit du totem.

  — Ah bon ! Comme une donii est l’endroit où l’esprit de la Mère trouve le repos ?

  — Si tu veux, oui. Sauf qu’il ne protège que toi, pas ta maison. Mais, bien sûr, il préfère que tu habites dans un lieu qui lui est familier. Tu dois toujours conserver ton amulette sur toi, c’est comme cela que l’esprit du totem te reconnaît. Creb m’a bien prévenue que l’esprit de mon Lion des Cavernes ne me trouverait pas sans l’amulette, et que je perdrais alors sa protection. Creb prétendait que si je perdais mon amulette, je mourrais.

  Auparavant, Jondalar ignorait la signification de l’amulette d’Ayla, ni pourquoi elle s’en souciait tant. Parfois, il s’était dit qu’elle allait trop loin : elle ne la quittait jamais, sauf pour se baigner ou pour nager, et encore ! Il avait cru que c’était sa façon de se raccrocher au Clan de son enfance, et il avait espéré qu’elle l’oublierait peu à peu. A présent, il comprenait. Si un homme aux grands pouvoirs magiques lui avait donné un objet en lui recommandant de ne jamais le perdre, au risque de sa vie, il aurait agi comme elle. Or, Jondalar ne doutait plus que l’homme sage du Clan qui avait élevé Ayla ait possédé d’authentiques pouvoirs qu’il détenait du monde des esprits.

  — L’amulette sert aussi à interpréter les signes que ton totem t’envoie quand tu prends une décision importante, continua Ayla.

  Une sourde inquiétude, qui l’avait longtemps poursuivie, s’empara d’elle avec force. Pourquoi son totem ne lui avait-il pas envoyé de signe approuvant son choix de suivre Jondalar jusque chez les siens ? Depuis qu’elle avait quitté les Mamutoï, elle n’avait pas trouvé un seul objet qu’elle aurait pu interpréter comme un signe de son totem.

  — Peu de Zelandonii ont des totems personnels, déclara Jondalar. Mais certains en possèdent. On croit que cela porte chance. Willomar en a un.

  — C’est le compagnon de ta mère, n’est-ce pas ?

  — Oui. Thonolan et Folara sont nés dans son foyer, et il m’a toujours traité comme eux.

  — Et quel est son totem ?

  — C’est l’Aigle Royal. L’histoire raconte que lorsqu’il était bébé, un aigle royal a fondu sur lui, mais que sa mère l’a attrapé avant que l’aigle l’emporte. Willomar a encore les cicatrices des serres sur sa poitrine. Leur zelandoni a dit que l’aigle l’avait reconnu comme sien et venait le réclamer. Voilà comment on a su que c’était son totem. Marthona croit que c’est son totem qui l’incite à voyager. Il ne peut pas voler comme un aigle, mais il a besoin de voir du pays.

  — C’est un totem très puissant, comme le Lion des Cavernes ou l’Ours des Cavernes. Creb disait toujours qu’il était difficile de vivre avec un totem puissant. C’est vrai, mais j’ai tant reçu ! J’ai eu beaucoup de chance. C’est mon totem qui t’a conduit vers moi. J’espère que le Lion des Cavernes te portera chance, Jondalar. C’est aussi ton totem à présent.

  — Oui, je sais. Tu me l’as déjà dit, fit Jondalar en souriant.

  — Le Lion des Cavernes t’a choisi, et tes cicatrices le prouvent. Il t’a marqué, comme Willomar a été marqué par le sien.

  — Tu as peut-être raison, admit Jondalar aprè
s réflexion. Je n’avais pas vu les choses comme ça.

  Loup apparut soudain, de retour d’exploration. Il aboya pour attirer l’attention d’Ayla, et reprit sa place aux côtés de Whinney, langue pendante, oreilles dressées. Il semblait alerte et heureux. Il adorait courir de sa foulée infatigable parmi les herbes, mais il revenait toujours, ce qui rassurait Ayla. Et elle se sentait heureuse, elle aussi, de chevaucher de conserve avec l’homme qu’elle aimait.

  — A ta façon d’en parler, j’ai l’impression que ton frère devait ressembler à l’homme de son foyer, avança Ayla, reprenant le fil de la conversation. Thonolan aimait aussi voyager, n’est-ce pas ? Ressemblait-il vraiment à Willomar ?

  — Oui, mais pas autant que je ressemble à Dalanar. Tout le monde nous le disait. Thonolan est davantage comme Marthona, précisa Jondalar en souriant. Mais il n’a jamais été choisi par un aigle, ce qui n’explique donc pas sa passion des voyages. (Son sourire s’évanouit.) Ses seules cicatrices provenaient de ce rhinocéros imprévisible... Tiens, j’y pense, Thonolan aussi était parfois imprévisible. C’était peut-être son totem, après tout. Il ne lui a pas porté chance, même si les Sharamudoï nous ont secourus et que je ne l’aie jamais vu aussi heureux qu’après sa rencontre avec Jetamio.

  — Non, je ne crois pas non plus que le Rhinocéros Laineux soit un totem qui porte bonheur, approuva Ayla. Le Lion des Cavernes, si. Quand il m’a choisie, il m’a laissé la même marque que le Clan utilise pour son totem, afin que Creb sache qu’il me protégeait. Tes cicatrices ne ressemblent pas à la marque du Clan, mais elles sont indiscutables. Tu as été marqué par un Lion des Cavernes, c’est sûr.

  — Ah, ça, je peux prouver que j’ai été marqué par ton lion, Ayla !

  — Je suis sûre que le Lion des Cavernes t’a choisi pour que l’esprit de ton totem soit assez fort pour combattre le mien, et qu’un jour je puisse porter tes enfants, affirma Ayla.

  — Tiens, tu disais pourtant que c’était l’homme qui faisait naître un bébé dans le ventre d’une femme, et non pas les esprits, s’étonna Jondalar.

  — Oui, c’est un homme, mais les esprits peuvent aider. Et comme je possède un totem puissant, il en faudra un aussi puissant pour mon compagnon. Alors, la Mère a certainement décidé le Lion des Cavernes à te choisir, afin que nous puissions avoir des enfants.

  Songeurs, ils chevauchèrent de nouveau en silence. Ayla essayait d’imaginer un bébé qui ressemblerait à Jondalar. Mais elle voulait que ce fût une fille. Les garçons ne lui portaient pas chance, et elle pensait garder plus facilement une fille.

  Jondalar aussi pensait aux enfants. S’il s’avérait que l’homme introduisait un enfant dans le ventre d’une femme avec son membre, il avait eu maintes occasions d’en faire naître un. Alors pourquoi Ayla n’était-elle pas enceinte ?

  Serenio l’était-elle quand je l’ai quittée ? se demanda-t-il. Je suis heureux qu’elle ait trouvé un compagnon, mais j’aurais aimé qu’elle se confie à Roshario avant de partir. Y a-t-il quelque part des enfants qui viennent de moi ? Jondalar s’efforça de se rappeler toutes les femmes qu’il avait connues. Il se souvint de Noria, la jeune femme du peuple Haduma avec qui il avait partagé les Premiers Rites. Noria et la vieille Haduma elle-même avaient semblé convaincues que son esprit était entré en elle et qu’une nouvelle vie avait germé. Noria devait donner naissance à un fils aux yeux bleus qui recevrait le nom de Jondal. Cela s’était-il réalisé ? se demanda-t-il. Mon esprit s’est-il mêlé à celui de Noria pour faire naître une nouvelle vie ?

  Le peuple d’Haduma ne vivait pas très loin, au nord-est. Ils allaient dans la bonne direction, et pourraient leur rendre visite... mais Jondalar se rendit compte qu’il ne savait pas où les chercher exactement. Ceux d’Haduma avaient trouvé Thonolan et Jondalar à leur campement, mais il ne connaissait pas l’emplacement exact de leurs cavernes. Il savait seulement qu’elles se trouvaient à l’ouest de la Sœur, et de la Grande Rivière Mère. Il se souvenait vaguement avoir chassé avec eux dans la région comprise entre les deux rivières, ce qui ne constituait qu’un maigre indice. Il avait peu de chance de savoir un jour si Noria avait mis ce bébé au monde.

  Ayla songea d’abord qu’il était nécessaire d’attendre la fin du Voyage avant de commencer un enfant, puis elle médita sur le peuple de Jondalar. Avant toute chose, l’accepteraient-ils ? Certes, sa rencontre avec les Sharamudoï l’avait rendue confiante. Elle trouverait un foyer quelque part, mais pas forcément chez les Zelandonii. Elle n’oubliait pas la violente répulsion de Jondalar découvrant qu’elle avait été élevée par le Clan, et se souvint de son comportement étrange chez les Mamutoï, l’hiver précédent.

  L’une des causes en avait été Ranec. Dans le Clan, la jalousie était inconnue, et elle n’avait compris que peu avant leur départ de quel mal souffrait Jondalar. Même s’il avait éprouvé un tel sentiment à cause d’une femme, un homme du Clan ne l’aurait jamais montré. Mais le comportement étrange de Jondalar était aussi dicté par son inquiétude concernant l’accueil que son propre peuple réserverait à Ayla. Elle avait fini par comprendre que, même s’il l’aimait, il n’en avait pas moins eu honte de son enfance parmi le Clan, et surtout, surtout de l’enfant qu’elle y avait laissé. Il ne semblait plus éprouver cette honte, il la protégeait et n’avait manifesté aucune gêne quand on avait évoqué son passé devant les Sharamudoï. Mais ce qui préoccupait Ayla, c’était la cause d’une telle répulsion.

  Enfin, elle l’aimait et voulait vivre avec lui. Il était trop tard pour changer d’avis, elle espérait seulement ne pas avoir fait d’erreur en le suivant. Elle invoqua encore une fois un signe favorable de son totem, le Lion des Cavernes. Mais aucun signe ne vint.

  A l’approche de l’étendue d’eau bouillonnante, au confluent de la Rivière Sœur et de la Grande Rivière Mère, la marne – mélange naturel d’argile et de calcium – molle et friable des terrasses supérieures céda la place aux cailloux et au lœss des terres basses.

  Pendant la saison chaude, la fonte des glaciers de montagnes nourrissait les rus et les rivières. A la fin de l’été, les pluies diluviennes, et les chutes de neige en altitude, dues aux changements de températures, transformaient les cours d’eau rapides en torrents impétueux. Sur le versant occidental des montagnes, nul lac ne retenait les eaux dans un réservoir naturel pour les redistribuer ensuite avec plus de modération, et les flots se déversaient librement sur les pentes abruptes. En cascades puissantes, l’eau creusait les grès, les calcaires et les schistes argileux des montagnes, arrachant du sable et des pierres qu’elle charriait vers le fleuve, et qui se déposaient en route sur les lits et les plaines d’inondation.

  La plaine centrale, ancienne cuvette d’une mer intérieure, formait un bassin encastré entre deux chaînes de montagnes à l’est et à l’ouest, et de hauts plateaux au nord et au sud. La Sœur en crue, d’un volume devenu presque égal à celui de la Mère à mesure qu’elle s’en approchait, recevait l’écoulement des eaux d’une partie de la plaine et du versant occidental de la chaîne de montagnes qui s’incurvait en dessinant un grand arc vers le nord-est. La Rivière Sœur courait le long de la basse dépression du bassin pour apporter son offrande à la Grande Mère des Rivières, mais ses eaux déferlantes étaient repoussées par celles de la Mère, déjà au maximum de sa crue. Dans un violent ressac, elle dissipait son présent dans un vortex de contre-courants et d’inondations destructrices.

  Vers midi, Ayla et Jondalar approchèrent des immenses étendues marécageuses inondées, semées de broussailles à demi immergées et plantées d’arbres occasionnels. Ayla trouva de grandes similitudes avec le delta oriental, à une exception près : les courants et contre-courants des deux grandes rivières produisaient des maelströms gigantesques. Comme le climat s’était considérablement rafraîchi, les moucherons cessaient de les importuner, mais les carcasses boursouflées et à moitié dévorées de bêtes en putréfaction en attiraient une grande quantité. Au sud, un massif couvert de forêts émergeait d’un brouillard violet causé par des
tourbillons impétueux.

  — Ce sont certainement les Collines Boisées dont parlait Carlono, dit Ayla.

  — Oui, mais ce ne sont pas de simples collines. Elles sont bien plus hautes qu’on le croit, et elles s’étendent très loin. La Grande Rivière Mère coule vers le sud jusqu’au barrage qu’elles forment. Ensuite, elle dévie vers l’est.

  Ils longèrent un bassin d’eau calme, bras mort coupé de la rivière, et s’arrêtèrent légèrement en amont du confluent des deux géantes. Devant les eaux tumultueuses, Ayla commença à comprendre pourquoi Jondalar insistait tant sur la difficulté de traverser la Sœur.

  Les eaux boueuses tourbillonnaient autour de troncs de saules et de bouleaux qui surgissaient d’îles immergées, et déracinaient les plus fragiles. De nombreux arbres penchaient dangereusement alors qu’un enchevêtrement de branches nues et de troncs arrachés des bois en amont tournoyait dans une danse folle, ballotté par les flots.

  Ayla s’interrogeait de plus en plus sur leurs chances de réussite.

  — Où allons-nous traverser ? s’inquiéta-t-elle.

  Jondalar aurait bien voulu voir apparaître le grand bateau ramudoï qui les avait repêchés, son frère et lui, et les avait déposés sur l’autre rive quelques années auparavant. Le souvenir de Thonolan lui déchira le cœur, et il s’inquiéta soudain du danger que courait Ayla.

  — On ne peut pas traverser ici ! Je ne m’attendais pas à ce que la Sœur soit déjà si grosse. Nous trouverons peut-être un meilleur passage plus haut. Espérons qu’il ne va pas recommencer à pleuvoir ! Encore un déluge comme celui que nous avons essuyé et la plaine entière sera inondée. Je comprends pourquoi le camp était abandonné.

 

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