LE GRAND VOYAGE

Home > Literature > LE GRAND VOYAGE > Page 58
LE GRAND VOYAGE Page 58

by Jean M. Auel


  La jeune femme n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Et à peine le ciel s’éclaira-t-il passant de l’ébène à l’indigo, qu’elle se leva, bien qu’il fût encore trop tôt pour distinguer les contours du paysage. Elle avait attisé le feu, mis des pierres chaudes dans l’eau pour préparer leur infusion matinale, pendant que la voûte céleste pâlissait graduellement vers le bleu.

  Absorbée dans ses pensées, elle s’était attardée devant le feu et Loup, qui avait rampé près d’elle, avait dû aboyer pour attirer son attention. Elle en avait profité pour examiner sa blessure, et avait constaté avec soulagement qu’aucun os n’était brisé. Un vilain hématome était déjà assez douloureux. Jondalar s’était levé dès l’infusion prête, bien avant qu’il fît assez jour pour suivre la piste des chevaux.

  — Dépêchons-nous, qu’ils ne prennent pas trop d’avance, déclara Ayla, impatiente. Nous pouvons tout entasser dans le canot et... ah, non, suis-je bête... c’est impossible.

  Elle venait de se rendre compte qu’en l’absence de la jument, les préparatifs du départ n’étaient plus aussi simples.

  — Rapide ne sait pas tirer le travois, nous ne pouvons donc pas prendre le bateau, poursuivit-elle. Ni même emporter le porte-paniers de Whinney.

  — D’autant que si nous voulons avoir une chance de rattraper les chevaux, nous devrons monter Rapide à deux. Ce qui signifie que nous ne pourrons pas prendre non plus son porte-paniers. Nous ne devrons emporter que le strict nécessaire.

  Ils s’arrêtèrent pour évaluer la nouvelle situation à laquelle les condamnait l’absence de la jument. De graves décisions s’imposaient.

  — Les fourrures de couchage et le tapis de sol que nous pourrions utiliser comme tente tiendraient roulés ensemble sur le dos de Rapide, suggéra Jondalar.

  — Oui, un simple abri suffira, approuva Ayla. Nous n’emportions que ça avec les chasseurs du Clan. Nous maintenions la bâche levée sur le devant avec un piquet, et calions les côtés avec de grosses pierres ou des os pour l’empêcher de s’envoler.

  Elle se rappela les expéditions de chasse auxquelles participaient des femmes.

  — Les femmes portaient tout, excepté les lances, et devaient marcher vite pour suivre les hommes. Alors, nous nous chargions le moins possible.

  — Qu’emportiez-vous d’autre ? demanda Jondalar, piqué par la curiosité. Comment être le moins chargé possible ?

  — Nous aurons besoin de la trousse à feu et de quelques outils. Une hachette à couper le bois et briser les os des animaux pour découper la viande. Nous pourrons faire brûler des herbes et des crottes séchées, mais il nous faut un outil pour couper les tiges.

  Elle se basait aussi sur son expérience de solitaire, après son bannissement.

  — Je porterai ma ceinture avec les boucles pour ranger ma hache et mon couteau à manche d’ivoire, décida Jondalar. Tu devrais aussi emporter la tienne.

  — Un bâton à fouir est toujours utile, et il peut servir à supporter la bâche. Emportons des vêtements chauds au cas où il se mettrait à faire vraiment froid, et aussi des protège-pieds.

  — Ça c’est une bonne idée. Des protège-pieds, et nous pourrons toujours nous envelopper dans nos couvertures de fourrure.

  — Il nous faut aussi une ou deux outres...

  — Attachées à la ceinture, avec une cordelette assez longue pour les serrer contre notre corps, cela empêchera l’eau de geler.

  — J’ai besoin de mon sac à médecines, et peut-être de mes outils de couture, cela ne prend pas de place. Ah oui, ma fronde, bien sûr !

  — N’oublie pas le propulseur et quelques sagaies, ajouta Jondalar. Crois-tu que je devrais prendre des outils pour tailler le silex, et des morceaux de silex, au cas où un couteau se casserait ?

  — Quoi qu’on emporte, il faut que ça tienne sur mon dos... J’y pense ! Je n’ai même pas de panier à charger sur mon dos.

  — C’est à moi de porter les charges, rétorqua Jondalar. Mais je n’ai pas panier non plus, hélas.

  — Oh, nous devrions pouvoir en fabriquer un. Mais comment pourrai-je m’asseoir derrière toi si tu portes le panier sur ton dos ?

  — Mais, c’est moi qui serai derrière ! s’exclama Jondalar.

  Ils échangèrent un sourire étonné. Il leur fallait même décider comment monter l’étalon, et chacun avait envisagé sa propre solution ! Jondalar remarqua qu’Ayla venait de sourire pour la première fois de la journée.

  — Tu conduis Rapide, c’est à moi de m’asseoir derrière, insista-t-elle.

  — Pas du tout. Je peux le diriger avec toi devant moi, protesta le géant. Si tu t’assieds derrière, tu ne verras que mon dos, et je crois que nous ne serons pas trop de deux pour repérer les empreintes. Elles seront certainement plus difficiles à distinguer sur le sol dur, ou si elles se mêlent à d’autres traces, or tu es un excellent traqueur.

  — Oui, tu as raison, admit Ayla dont le sourire s’accentua. Je ne supporterais pas de ne rien voir.

  Sensible à tant de sollicitude de la part de Jondalar, Ayla se mit soudain à pleurer à chaudes larmes.

  — Ne pleure pas, Ayla. Nous retrouverons Whinney.

  — Ce n’est pas à cause d’elle. C’est parce que je t’aime tellement !

  — Moi aussi je t’aime, dit-il, la gorge serrée.

  Elle se jeta dans ses bras, et sanglota sur l’épaule de Jondalar.

  — Oh, Jondalar ! Il faut que nous retrouvions Whinney.

  — Nous la retrouverons, ne t’inquiète pas. Nous prendrons tout le temps qu’il faudra. Maintenant, voyons comment fixer le panier sur mon dos. Il faut que je puisse mettre aussi mon propulseur et mes sagaies sur le côté, de façon à les atteindre rapidement.

  — Cela ne devrait pas poser de problèmes. Nous emporterons aussi des provisions de route, naturellement, dit Ayla en s’essuyant les yeux d’un revers de main.

  — Il nous en faut beaucoup ?

  — Ça dépend. Combien de temps serons-nous partis ?

  La question les fit réfléchir. Combien de temps partiraient-ils ? Combien de temps faudrait-il pour retrouver Whinney et la ramener ?

  — Nous devrions rejoindre la bande en peu de jours, mais comptons tout de même une demi-lune.

  Ayla compta mentalement sur ses doigts.

  — Cela fait plus de dix jours, jugea-t-elle. Et même, presque trois mains, c’est-à-dire quinze jours. Crois-tu vraiment que ce sera aussi long ?

  — Non, mais mieux vaut prévoir large.

  — Mais nous ne pouvons pas abandonner le campement si longtemps ! s’exclama Ayla. Les bêtes vont le détruire ! Les loups, les gloutons, les hyènes ou les ours... non, pas les ours, ils dorment. Ils vont déchiqueter tout ce qui est en cuir, la tente, le canot, et mangeront les réserves de nourriture. Comment protéger ce que nous laisserons ?

  — Loup pourrait garder le camp, proposa Jondalar, le front plissé. Si tu le lui ordonnais, crois-tu qu’il t’obéirait ? De toute façon, il est blessé. Ce serait mieux qu’il reste tranquille ici.

  — Oui, il vaudrait mieux qu’il se repose, mais il ne restera pas. Il attendra un peu et puis en ne nous voyant pas rentrer, il partira à notre recherche.

  — Et si on l’attachait ?

  — Ah, non ! Il n’aimerait pas cela du tout ! s’exclama Ayla. Tu n’aimerais pas non plus qu’on t’oblige à rester quelque part si tu n’en as pas envie ! Et s’il se faisait attaquer, il ne pourrait pas se défendre, ni s’enfuir ! Non, cherchons une autre solution.

  Ayla était soucieuse et Jondalar contrarié ; ils rentrèrent au campement en silence, chacun réfléchissant à ce qu’ils pourraient faire de leur matériel. Comme ils atteignaient la tente, Ayla se rappela quelque chose.

  — J’ai une idée, déclara-t-elle. Pourquoi ne pas tout ranger dans la tente et la fermer ? Il me reste encore du baume anti-Loup que j’avais fabriqué pour l’empêcher de mâcher nos affaires. Je peux le ramollir et l’étaler sur la tente, ça maintiendrait les bêtes à l’écart. Qu’en penses-tu ?

  — Oui..
. à condition qu’il ne pleuve pas. Mais ça n’empêchera pas certains de creuser le sol pour entrer par en-dessous. Nous pourrions regrouper tout le matériel et l’envelopper avec la tente. Là, ton anti-Loup serait utile... mais il ne faudrait pas laisser le paquet n’importe où.

  — Non, il faudrait le surélever, comme la viande, acquiesça Ayla. Et si nous l’accrochions aux perches ? Nous le recouvririons avec le canot pour le protéger de la pluie.

  — Ah, ça c’est une trouvaille !... Oui, reprit-il après réflexion, mais un lion des cavernes peut très bien renverser les perches. Même une bande de hyènes déterminées, ou encore des loups. (Il promena son regard autour de lui, l’air songeur, et remarqua un buisson de ronces aux tiges dénudées et plantées d’aiguillons menaçants.) Regarde, Ayla. Nous pourrions peut-être planter les trois perches au milieu de ces buissons et les attacher à mi-hauteur pour poser dessus le paquet enroulé dans la tente et le recouvrir du canot ?

  Ayla sourit.

  — Oui, en faisant attention, nous pourrions couper quelques tiges pour entrer dans les ronces sans nous piquer, et ensuite refermer le passage. Les petits animaux pourraient encore approcher la tente, mais il dorment tous à cette saison ou ne quittent pas leurs terriers. Et les ronces arrêteront les plus gros. Même les lions. C’est une idée merveilleuse, Jondalar !

  Le choix de ce qu’ils emporteraient demandait réflexion. Ils se décidèrent pour quelques silex de rechange et les outils indispensables à la taille, des cordages, et le plus de nourriture possible. En triant ses affaires, Ayla tomba sur la ceinture spéciale et la dague en défense de mammouth que Talut lui avait offerte à la cérémonie d’adoption, au Camp du Lion. La ceinture était tressée de boucles pour y suspendre des objets, notamment la dague, qu’on souhaitait avoir à portée de main.

  Elle attacha la ceinture sur ses hanches par-dessus sa tunique de fourrure, et soupesa la dague qu’elle hésitait à emporter. La pointe était très effilée, mais c’était tout de même un objet plus rituel que pratique. Mamut s’en était servi pour inciser le bras d’Ayla et marquer la plaque d’ivoire qu’il portait autour du cou avec le sang qui avait coulé. La trace de sang permettait de compter Ayla parmi les Mamutoï.

  Ayla avait déjà vu utiliser une dague semblable pour les tatouages. On gravait de fines lignes dans la peau. On déposait ensuite sur les blessures le charbon noir d’un frêne calciné. Elle ignorait que les frênes produisaient un antiseptique, et il était peu probable que Mamut, qui lui avait enseigné cette technique, sût que ce bois possédait une telle vertu. Mais on avait bien recommandé à Ayla de n’utiliser que du bois de frêne pour noircir les cicatrices des tatouages.

  Ayla rangea la dague dans son étui de cuir. Elle prit ensuite un autre étui qui protégeait le silex extrêmement aiguisé d’un couteau à manche d’ivoire que Jondalar lui avait fabriqué. Elle le passa dans une boucle de sa ceinture, et enfila dans une autre boucle le manche de la hachette qu’il lui avait offerte et dont la tête en pierre était enveloppée dans un morceau de cuir qui protégeait son tranchant.

  Elle y accrocha aussi son propulseur, passa sa fronde sous la lanière, et y noua la bourse où elle rangeait ses pierres de jet. Le poids l’encombrait, mais c’était malgré tout une manière pratique de porter les objets quand on voulait se charger le moins possible. Elle ajouta ses sagaies à celles que Jondalar avait déjà rangées dans le panier dorsal.

  Le tri des affaires à emporter et le camouflage de la tente leur avaient fait perdre beaucoup de temps et le soleil était haut dans le ciel lorsqu’ils enfourchèrent enfin Rapide et s’éloignèrent.

  Au début, Loup courait à leur hauteur, mais retardé par sa blessure, il fut vite distancé. Malgré son inquiétude, et bien qu’elle ne sût pas s’il pouvait marcher longtemps, ni à quelle vitesse, Ayla décida de le laisser suivre à son rythme en espérant qu’il les rejoindrait quand ils s’arrêteraient. Elle était déchirée par ses préoccupations pour ses deux compagnons. Mais Loup n’était pas loin, et elle était confiante en sa guérison rapide. En revanche, elle ignorait où se trouvait Whinney, et plus ils tardaient, plus les chances de la retrouver diminuaient.

  La piste les entraîna d’abord vers le nord-est, mais les traces bifurquèrent bientôt inexplicablement. Ayla et Jondalar dépassèrent ce point sans le voir et crurent qu’ils avaient perdu la piste. Ils revinrent en arrière, mais ne la retrouvèrent qu’en fin d’après-midi, et arrivèrent près d’une rivière à la tombée de la nuit.

  De toute évidence, les chevaux avaient traversé le cours d’eau, mais il faisait trop sombre pour distinguer les empreintes, et ils décidèrent de camper au bord de l’eau. Oui, mais sur quelle rive ? S’ils traversaient maintenant, les vêtements seraient secs le lendemain, mais Ayla craignait que Loup perdît leur trace. Afin de l’attendre, ils dressèrent donc leur campement sur la rive où ils se trouvaient.

  A part les empreintes, ils n’avaient vu aucun autre indice, et Ayla commençait à croire qu’ils n’avaient pas suivi le bon troupeau. Elle s’inquiétait aussi pour Loup. Jondalar s’efforça de la rassurer, mais à l’heure où toutes les étoiles scintillaient déjà dans le ciel, le quadrupède ne s’était pas encore montré. Ayla devenait inconsolable. Elle veilla tard et quand Jondalar réussit à la convaincre de venir se coucher, elle ne put s’endormir malgré sa fatigue. Elle allait s’assoupir lorsqu’un museau froid et mouillé vint se frotter contre sa joue.

  — Loup ! Enfin, te voilà ! Regarde, Jondalar, Loup est là ! s’écria Ayla en secouant son compagnon.

  Soulagé, Jondalar fut content de revoir l’animal, mais il était surtout heureux pour Ayla qui put enfin trouver le sommeil après d’être relevée pour donner à Loup la portion qu’elle lui avait gardée : un ragoût de viande séchée avec des racines, et une galette.

  Dans la soirée, elle avait aussi préparé une infusion d’écorce de saule qu’elle avait mise de côté, et il eut assez soif pour laper entièrement le bol de potion calmante qu’elle lui présenta. Rassasié, il vint se rouler en boule contre leurs fourrures de couchage. Ayla s’endormit en l’enlaçant, et Jondalar se colla contre elle en l’entourant de ses bras. La nuit était claire mais glaciale, et ils s’étaient couchés tout habillés, n’ayant ôté que leurs bottes et leurs fourrures. Ils n’avaient même pas pris la peine d’installer l’auvent.

  Le lendemain, Ayla trouva Loup en meilleure forme, mais prit néanmoins de l’écorce de bouleau dans son sac à médecines en peau de loutre et prépara une décoction qu’elle mélangea dans sa nourriture. Il leur fallait maintenant traverser la rivière, et les conséquences d’un bain glacé sur la santé de l’animal l’inquiétaient. Allait-il prendre froid, ou, l’eau glacée en décongestionnant l’hématome serait-elle bénéfique ?

  L’idée de mouiller ses vêtements n’exaltait pas Ayla. Plonger dans de l’eau froide ne l’effrayait pas – elle se baignait souvent dans des rivières gelées – ce qui la retenait, c’était d’avoir à porter par la suite des vêtements humides par ce temps glacial. Elle commença par remonter le cuir de ses jambières au-dessus de ses mollets.

  — Non, je préfère les enlever, décida-t-elle soudain en délaçant ses jambières.

  A la vue d’Ayla, jambes nues sous sa tunique, Jondalar ne put réprimer un sourire et l’envie le brûla de se livrer à une occupation plus agréable que traquer des chevaux. Mais il savait Ayla trop préoccupée par Whinney pour penser à folâtrer.

  D’ailleurs, pour drôle que fût l’accoutrement d’Ayla, il dut admettre que l’idée était excellente. La rivière n’étant pas très large bien que le courant fût rapide, ils pourraient donc traverser à deux sur Rapide, jambes et pieds nus, et remettre leurs habits secs de l’autre côté.

  — Tu as raison. Évitons de mouiller nos jambières, approuva Jondalar en se mettant jambes nues.

  Il attacha le panier sur son dos et Ayla souleva les fourrures de couchage pour s’assurer qu’elles ne trempaient pas dans l’eau. Jondalar se sentit un peu ridicule en enfourchant le cheval les jambes n
ues, mais la peau d’Ayla collée contre ses cuisses lui fit oublier sa gêne. Si elle n’avait été aussi impatiente de retrouver Whinney, Ayla aussi aurait été tentée de s’attarder davantage, et elle se promit de remonter un jour nue à cheval avec Jondalar. Pour le plaisir.

  L’étalon dut briser la couche de glace pour pénétrer dans l’eau. Le courant était vif et la rivière assez profonde. Ils eurent bientôt de l’eau jusqu’à mi-cuisse et le cheval avait toujours pied. D’abord, Ayla et Jondalar remontèrent leurs jambes pliées hors de l’eau, mais elles furent bientôt engourdies et ils ne sentirent plus le froid. Arrivés à mi-parcours, Ayla se retourna et vit que Loup était resté sur la rive. Fidèle à lui-même, l’animal marchait de long en large, hésitant à se lancer. Ayla lui siffla des encouragements. Finalement le loup plongea bravement dans l’eau.

  Ils atteignirent la rive opposée sans incident, et frigorifiés. Le vent qui mordit leurs jambes mouillées à leur descente de cheval n’arrangea rien. Avec leurs mains, ils essorèrent l’eau qui dégoulinait sur leurs cuisses et se hâtèrent d’enfiler leurs jambières et leurs bottes. Elles étaient fourrées de peaux de chamois feutrées, cadeau d’adieu des Sharamudoï particulièrement appréciable dans de telles circonstances. En se réchauffant, leurs membres fourmillèrent de picotements.

  Dès qu’il atteignit la rive, Loup s’ébroua, et après l’avoir examiné, Ayla constata avec satisfaction que le bain glacé n’avait pas aggravé sa blessure.

  Ils retrouvèrent facilement la trace des chevaux et remontèrent sur le dos de Rapide. Encore une fois, Loup tenta de les suivre, mais fut vite distancé. Ayla se retournait souvent et le voyait avec inquiétude rapetisser rapidement. Qu’il les eût retrouvés la nuit dernière apaisait ses craintes, et en outre, lorsque Loup partait chasser de son côté, il les rattrapait toujours. Elle n’aimait pas qu’il restât à la traîne, mais il était impératif de retrouver Whinney.

 

‹ Prev