Moi, l'amour et autres catastrophes

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Moi, l'amour et autres catastrophes Page 12

by Karen Templeton


  Quoi encore ? Oh je crois que Terrie et Shelby se sont réconciliées. Du moins c’est ce que m’a dit Shelby quand elle a fini par me rappeler mardi soir. Mais elle ne paraissait pas très réjouie. Comme si elle était trop fatiguée pour se soucier de ça. Peut-être les enfants commencent-ils à la fatiguer.

  Bon, je crois que c’est tout. A part mon ras-le-bol d’entendre de fringants reporters météo lâcher des phrases du style « record de chaleur » et « aucune pluie prévue dans un avenir proche ». Ce qui signifie en gros que huit millions de corps humains d’humeur massacrante traînent à New York, tentant désespérément de ne pas entrer en contact, dans la touffeur des trottoirs encore brûlants à minuit. Hier, j’ai failli perdre une chaussure. L'asphalte fondu à l’angle de Lexington Avenue et de la 83e Rue a avalé un de mes talons. Et laissez-moi vous dire que vous n’avez pas vécu tant qu’un chauffeur de taxi ne vous a pas insultée en une douzaine de langues.

  Donc, en gros, mon existence est toujours sens dessus dessous, mais je tiens le coup, oscillant entre une déprime abjecte et un optimisme forcé agaçant.

  Et je crois que mon compagnon à quatre pattes traverse les mêmes états. Pour l’instant, il n’irradie pas d’optimisme. Peut-être est-ce dû au fait qu’il déteste tout que je lui ai donné à manger sauf, fait peu surprenant, le steak et le poulet. Moi qui croyais que les chiens jouissaient d’un palais peu discriminatoire et engloutissait avec entrain tout ce qui évoquait vaguement la nourriture. Pas Geoff. A cette date, j’ai testé pas moins d’une douzaine de marques différentes de nourriture pour chien — déshydratée, en conserve, sous vide — mais mes efforts n’ont été récompensés que par de pitoyables reniflements gémissants, expression même de la douleur.

  Il y aurait bien une solution, que j’espérais éviter. Mais je n’ai plus le choix, à part nourrir ce chien de côtes de bœuf ou bien le regarder dépérir. Je sors mon agenda et en extirpe la carte du commissariat donnée par Nick.

  Le sergent de la réception décroche avec l’entrain d’un homme en pleine crise d’hémorroïdes.

  — Bonjour. Ginger Petrocelli à l’appareil. Euh… je m’occupe du chien de Brice Fanning, le type qui a été, euh…

  — Ne quittez pas.

  Deux secondes plus tard, on grogne « Wojowodski » à mon oreille.

  Zut. Exactement ce que j’espérais éviter.

  — Nick, salut ! C'est Ginger.

  Silence.

  — Oui ?

  Jamais un mot de trois lettres ne s’est révélé aussi lourd de signification.

  — Je suis désolée, je n’ai pas spécifiquement demandé à te parler. Quelqu’un d’autre peut certainement m’aider…

  — Quoi ?

  Je crois voir tout son être se raidir. Mon Dieu. Il croit que j’ai une piste ou un truc de ce genre. Je me sens vraiment idiote.

  — Voilà… Je ne parviens pas à nourrir Geoff…

  — Geoff ?

  — Le chien de Brice.

  — Oh. C'est vrai.

  Sa voix s’adoucit.

  — Qu’est-ce que je viens faire là-dedans ?

  — Rien. J’allais simplement demander au mec qui m’a répondu si quelqu’un pourrait se rendre chez Brice et vérifier s’il n’y reste pas de la nourriture pour chien. Seule la police a le droit d’entrer chez lui. J’ai essayé toutes les marques que j’ai pu trouver mais aucune ne lui plaît.

  — Je fais le nécessaire.

  Clic.

  Je devrais être soulagée qu’il ne soit pas d’humeur bavarde, non ?

  Quarante-cinq minutes plus tard, on sonne à ma porte. Geoff lève le menton de ses pattes, les oreilles aux aguets. Ce qui lui demande un effort. Parce qu’il meurt de faim tout de même.

  — On va voir qui c’est ? Hein ? On y va ?

  Le chien me regarde, l’air de penser que ma vie manque vraiment d’excitation.

  J’enclenche l’Interphone, mais apparemment une âme sans méfiance a déjà laissé entrer mon visiteur. Je réalise soudain que je porte un T-shirt déformé taché de jus de mangue, mais sans soutien-gorge et sans maquillage. Mes cheveux tirés en une queue-de-cheval me donnent l’air d’une Barbie martyrisée.

  J’espère que le visiteur en question est soit un flic de sexe féminin, soit aveugle.

  J’ouvre la porte.

  — Salut, Ginger. Ça va ?

  Raté. Ni de sexe féminin, ni aveugle.

  7

  Le point positif, me dis-je pour calmer mon cœur battant la chamade, c’est que mon apparence actuelle ne peut que l’effrayer. Sauf qu’il me décoche alors un de ces sourires fabuleux. Je jure intérieurement.

  — Tu as l’air en forme, Ginger.

  — Et toi, on voit que tu as fait la bringue.

  Zut, ce sont ses yeux qui me font perdre mes moyens. Ce regard aux paupières lourdes (un grand classique) à la fois direct et impénétrable, d’un bleu si clair qu’il semble translucide. Et la barbe de trois jours. Que d’ailleurs, à la réflexion, il arbore en permanence. Je crois que les rasoirs électriques proposent un accessoire doté de l’option « mauvais garçon chic ». Mais pourquoi, dites-moi, ce look éveille-t-il le désir chez tant de femmes — y compris celle qui vous parle ? Qui a envie qu’une barbe lui picote la peau ?

  Ne me demandez pas pourquoi mes pensées ont pris ce tour. Je n’éprouve pas le moindre désir pour lui. C'est simplement parce qu’il s’agit de Nick et que j’ai trop chaud. Chaud à cause de la chaleur, pas de l’effet qu’il me fait. Hum, si ce mec est aussi sexy quand il n’essaie pas de séduire une femme, vous imaginez quand il essaie ?

  C'est à vous mettre la tête à l’envers.

  Je m’arrache à la contemplation de ses yeux, de sa barbe et de… sa… bouche, et remarque qu’il porte un gros sac entamé de nourriture pour chiens, ainsi qu’un grand sac de papier brun dont émanent des arômes de gingembre et de sauce brune. Geoff le paresseux a décidé que cela valait la peine de se déplacer pour enquêter.

  J’ai un mauvais pressentiment.

  Je penche la tête.

  — Tu comptes nourrir le chien de plats chinois ?

  — J’ai eu du mal à décider s’il préférait le steak aux poivrons ou le bœuf Setchouan, répond Nick sans ciller. Alors j’ai pris les deux.

  Là-dessus, il pénètre dans l’appartement où il dispose les plats chinois sur le comptoir et la nourriture pour chien par terre. Laissant Geoff renifler le sac en gémissant, Nick entre dans la cuisine et entreprend d’ouvrir les placards.

  — Pourquoi les femmes s’encombrent-elles d’un tel fouillis dans leur cuisine ? demande-t-il.

  Question rhétorique, je suppose. Il en est maintenant au quatrième placard et sa patience diminue.

  — Où diable sont rangées les assiettes ?

  Quant à moi, je suis bien sûr toujours debout dans l’entrée, la bouche grande ouverte. Oui, oui je sais, il m’a rendu service en apportant la nourriture, mais l’invasion de mon espace privé me sidère. Je reçois souvent, mais…

  Que vient de faire Nick ? Pénétrer chez moi sans crier gare ? Eh bien, c’est précisément la raison pour laquelle j’ai choisi quelqu’un comme Greg. Je n’aime pas m’entourer de personnes qui me prennent au dépourvu. Une chose positive que je peux dire de Greg, c’est qu’il n’était pas porté sur ce genre de comportement. Si on oublie sa petite surprise d’il y a deux semaines. Mais Greg n’a jamais empiété sur mon espace, physique ou psychologique — ni moi sur le sien — sauf par consentement mutuel. Et ça m’allait très bien.

  Ça… Ça ne me va pas du tout.

  Maintenant je fais quoi ? Je peux remercier Nick d’avoir apporté les croquettes de Geoff en personne, puis poliment mais fermement, les envoyer au diable, lui et ses plats chinois. Ou bien me laisser porter par les événements en grinçant des dents. Mon estomac qui gargouille vote pour cette solution. Comme Nick a déjà mis la table avec deux assiettes et deux serviettes et fouille dans mes tiroirs à la recherche d’ustensiles, j’en déduis que cette option est probablement la plus lo
gique. Même si elle me donne des sueurs froides.

  — Pourquoi es-tu venu ?

  Nick lève les yeux, hausse les épaules et ouvre le premier carton. Il y pioche un morceau de quelque chose — du bœuf, je suppose — et le lance au chien qui l’avale sans mâcher.

  — Parce que je partais du boulot et que j’ai pensé qu’il était aussi simple de passer moi-même chez Brice plutôt que de désigner quelqu’un pour le faire, parce que l’heure du dîner approchait et que j’ai pensé que toi aussi tu pourrais avoir faim. Et parce que comme tu ne veux pas prendre une tasse de café avec moi, je me suis dit : « Hé ! Pourquoi ne pas profiter de cette opportunité ? »

  Malgré moi, je pense à une opportunité qui s’est présentée dix ans auparavant et dont nous avons tous deux bien profité.

  Puisque nous parlions envahissement de l’espace personnel…

  Mais c’était il y a dix ans. Et j’admets sans difficulté que j’avais encouragé la chose. Aujourd’hui, je n’encourage rien. Sans compter que j’ai changé depuis, tout comme Nick j’imagine.

  — Est-ce que…

  Je me creuse la tête pour retrouver le nom.

  — ... Est-ce qu’Amy est au courant ?

  — Oui, Amy est au courant. Je l’ai appelée pour le lui dire. Nous avons rendez-vous plus tard ce soir, quand elle quittera son service à l’hôpital.

  Ses sourcils se rapprochent.

  — Laisse-moi deviner : tu n’aimes pas les surprises ?

  — Pas beaucoup, non.

  — Hum.

  Il frappe la table de deux baguettes et sourit.

  — Dur. Alors assieds-toi. Mange. Tu sais que tu en as envie.

  Oui, j’en ai envie. Et pas envie en même temps.

  Je me rapproche un peu de la table.

  — Tu es certain que fraterniser avec une suspecte potentielle ne va pas t’attirer d’ennuis ?

  Nick s’assied et se sert du riz.

  — Tu n’es pas suspecte. On a vérifié ton alibi. Tu aurais du soda, du thé, ou un truc comme ça ?

  Je me dirige vers le frigo en fronçant les sourcils.

  — Mais j’étais seule ici chez moi, à me préparer pour aller travailler. Personne ne m’a vue. Du Cherry Coke, ça va ?

  Il grimace mais acquiesce.

  — Ça va.

  Il ouvre la canette puis plante sa cuillère dans le plat suivant et farfouille dedans une seconde avant de laisser tomber une partie du contenu inconnu sur le riz. Puis il lève les yeux et m’adresse de nouveau un regard troublant.

  — Si tu te promènes nue ici, envisage de baisser tes stores. Sinon le pauvre vieux qui habite de l’autre côté de la rue va avoir une attaque un jour.

  Je reste muette une bonne minute avant de parvenir à articuler :

  — Vous les flics, rien ne vous échappe.

  — Voilà à quoi sert l’argent de vos impôts, m’dame. Tu aimes le poulet aux noix de cajou ?

  Waouh. Ce concept d’amitié avec un mec me plonge en plein surréalisme, mais je crois que je commence à m’y faire. Non, non, vraiment. Hé, Nick est arrivé depuis deux heures et ma nuque n’a pas frissonné une seule fois. Enfin, à part durant les quinze premières minutes. Mais maintenant que Nick et moi avons discuté à bâtons rompus, je comprends que rien de sérieux ne se passera jamais entre nous. Greg ou pas Greg, je me demande de quoi j’avais peur. Maintenant sa barbe de trois jours ne déclenche plus chez moi qu’une seule pensée : Va te raser sur-le-champ !

  La conversation n’a pas tari de la soirée. Je lui ai raconté ma folle enfance décousue, et lui m’a expliqué combien le départ de sa femme l’avait longtemps affecté. Evidemment, en ce qui concerne la perception du continuum temporel, j’effectue la conversion masculin-féminin. La durée correspondant à « longtemps » pour un homme coïncide rarement avec l’usage qu’une femme fait de ce terme. Mais quand Nick évoque son frère Frank, Paula et leurs enfants, me confiant combien il souhaiterait fonder une famille avant d’être trop vieux pour en profiter, il semble sincère. Il me confirme qu’il adore son métier (Comme je le soupçonnais. Qu’on puisse adorer servir de cible dépasse mon entendement.) et refuse d’y renoncer. Mais rencontrera-t-il jamais une femme qui acceptera d’épouser un flic et se lancer dans l’aventure avec lui? J’avoue qu’en mon for intérieur je me dis que ce n’est pas gagné. Moi, je ne voudrais pas, c’est certain.

  Enfin, il pense qu’Amy est peut-être cette femme-là, parce qu’elle travaille aux urgences et possède assez de cran pour gérer le stress. Peut-être.

  Mon intuition me souffle qu’il est plutôt las de chercher qu’amoureux. Comment je le sais ? Ses yeux ne brillent pas quand il parle d’elle. Je parie qu’il ne le sait pas. Ce qu’il ne sait pas non plus, c’est que sa carrière n’est pas la pire des inquiétudes de toute Mme Wojowodski potentielle. Le côté italien de cette famille — il ne faut pas oublier le côté italien de la famille, que je connais et évite au maximum — est assez délirant. Et, de ce que j’ai pu voir du clan Wojowodski au mariage de Paula, ce côté-là non plus n’est pas un exemple de santé mentale.

  Mais il est intéressant, c’est le moins qu’on puisse dire, d’avoir un avis masculin sur les relations amoureuses. La rumeur court que les hommes supportent encore moins bien d’être rejetés que les femmes. Jusqu’à ce soir, je croyais qu’il s’agissait d’une ruse parmi d’autres pour mettre une fille dans son lit dès le premier soir. Quinze ans d’expériences amoureuses dans cette ville vous rendent un peu cynique. Mais quand Nick parle du départ de sa femme, la blessure affleure sous sa carapace de flic.

  Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas non plus d’un homme à l’écoute de sa sensibilité intérieure. Il faut parfois tendre l’oreille pour entendre le sens caché de ses paroles. Mais je l’ai entendu. Ou plus précisément, je l’ai senti.

  Comme nous venons de passer un quart d’heure à parler de son ex, Gloria, j’embraye sur Greg, et ma propre ambivalence. Nick se raidit et me rappelle la façon dont Greg m’a traitée.

  — Mais s’il existait une explication raisonnable à son comportement ? Si sa fuite était un appel à l’aide ou un truc de ce genre ?

  Je m’attire un grognement méprisant. Ce qui confirme ma conviction première que j’ai en face de moi un mâle typique.

  — D’accord, peut-être que j’exagère un peu. Mais quand même, il n’a jamais non plus carrément dit que c’était fini.

  — Ça s’appelle couvrir ses arrières, Ginger.

  — Peut-être. Je ne l’attends pas non plus, la bouche en cœur. D’abord, en ce moment les événements ne me laissent pas le temps de réfléchir à ma situation amoureuse. Mais je peux quand même laisser mijoter un petit peu, sans éteindre le feu, jusqu’à ce que j’éprouve une certitude.

  Un coin de sa bouche se relève.

  — Tu veux dire garder la casserole sur le feu au cas où quelqu’un s’inviterait à l’heure du dîner ?

  — Un truc comme ça, oui.

  Il me fixe un long moment.

  — C'est drôle, je ne t’imagine pas en paillasson.

  Je me redresse.

  — Il y a une différence entre laisser la porte ouverte au pardon et se comporter en paillasson, Nick.

  Je comprends d’un coup ce qui me motive, ce que Phyllis a tenté de me dire.

  — Greg et moi allons parfaitement ensemble. Nous attendons les mêmes choses de la vie, visons des buts similaires, entretenons les mêmes perspectives, les mêmes idéaux. Oui je suis déboussolée, en colère, blessée de ce qu’il m’a fait, mais cela lui ressemble tellement peu…

  — En d’autres mots, Munson représentait tout ce dont ton enfance t’a privée.

  Je sursaute avant de hocher la tête.

  — Oui, je pense. Tu crois que ce n’est pas bien ?

  Nick achève un rouleau de printemps d’un coup de dent.

  — Je crois que tu devrais t’en tenir à ce qui t’est familier plutôt que d’essayer un truc nouveau.

  Je lève un sourcil.

  — … di
t l’homme qui vient d’admettre qu’il a eu un mal de chien à entamer une nouvelle relation après que sa femme l’a quitté.

  — J’ai surmonté ce stade, dit-il avec un sourire. De plus, ce n’est pas pour autant que je voulais qu’elle revienne. Quel intérêt ?

  Je me recule dans ma chaise et chipote un morceau d’oignon dans mon assiette.

  — As-tu idée du peu d’hommes normaux et sains d’esprit qu’on trouve à New York ?

  Il rit.

  — Tu poses cette question à un flic ?

  — Alors tu devrais comprendre pourquoi ce n’est pas facile pour moi de passer à autre chose.

  — Je comprends surtout que tu as peur de passer à autre chose.

  Bon, il est temps de changer de sujet.

  — Alors. Des indices concernant le meurtre de Brice?

  Il m’étudie une seconde, le temps que son cerveau s’ajuste, j’imagine. Puis il secoue la tête.

  — Tu sais que je ne suis pas autorisé à en parler, Ginger.

  Je fais la moue. Il soupire.

  — Nous y travaillons, c’est tout ce que je peux dire.

  — Mais plus l’enquête s’éternise, plus les chances de résoudre un jour l’affaire diminuent.

  Son regard plonge dans le mien. Je m’explique.

  — J’ai lu ça quelque part.

  Il enfourne une dernière bouchée de rouleau de printemps, se recule dans sa chaise, les sourcils plissés.

  — C'est drôle. J’ai débuté dans le Bronx. A l’époque, les meurtres n’y étaient pas rares, mais nous avions en général une idée assez nette du profil du coupable. Avec le système judiciaire de l’époque, les affaires n’étaient pas faciles à boucler, mais au moins je pouvais agir, tu comprends ? Ces criminels-là ne jouissaient pas de cerveaux surdéveloppés. Ici, le nombre annuel d’homicides se compte sur les doigts d’une main. Mais j’ai affaire à un autre style de meurtrier. Des hommes ou des femmes qui savent comment effacer leurs traces.

  — Tu veux dire qu’on ne trouvera peut-être jamais le meurtrier de Brice ?

  Il a un demi-sourire.

  — Si je le pensais, je rendrais mon badge dès demain. Non, je me contente de dire que des cas comme celui-ci représentent davantage un défi. Mais je n’ai jamais aimé la facilité…

 

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