Moi, l'amour et autres catastrophes

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Moi, l'amour et autres catastrophes Page 32

by Karen Templeton


  Je m’assieds (avec élégance, les jambes serrées, les mains sur les genoux, le menton relevé), nous bavardons, je remplis des papiers, on me montre mon bureau (jolie vue, pas spectaculaire mais très lumineuse), avant de me gratifier d’une visite guidée du reste des locaux (trois salles de réunion, une immense pièce réservée aux échantillons, un showroom pour les accessoires, d’autres bureaux, toilettes, tout dans les tons gris et taupe). A la fin de la visite, Mme Souter, dite le diable en personne, fait son apparition. Avec un sourire, j’entraîne subrepticement la délicate créature infernale dans mon nouveau bureau, notant intérieurement de me débarrasser de la chaise à large dossier usée pour un modèle davantage dans le ton. Puis je sonne Liandra à la réception afin d’obtenir du café, notant intérieurement de lui demander où elle a déniché ses fabuleuses boucles d’oreilles.

  Puis je m’assieds à mon bureau, me recule dans mon siège, et attends que la satisfaction irradie en moi puisque, après tout, c’est exactement ce pour quoi j’ai travaillé toute ma vie d’adulte.

  Ça marche presque, mais tout à fait.

  Je dois manquer d’entraînement.

  A midi trente mon Interphone sonne.

  — Un monsieur à la réception demande à vous parler, ronronne Liandra.

  — Il a donné son nom ?

  — Je le lui ai demandé mais il refuse de le donner. Il dit que c’est une surprise.

  Mon cœur bondit dans ma poitrine.

  — Blond ou brun ?

  — Oooh… nous avons l’embarras du choix ? rit-elle. Brun.

  Greg ? Mais que diable… ?

  Mon cœur s’affole. C'est bon signe, non ? Dites-moi que si, j’ai besoin de l’entendre. Je me lève pour m’épousseter, ébouriffer mes cheveux et vérifier ma tenue avant de faire irruption à la réception.

  Greg écarquille les yeux — Oh c’est vrai, il ne m’avait pas encore vue avec les cheveux courts — puis m’adresse un sourire appréciateur qui accélère encore mes battements cardiaques.

  — Très joli, dit-il.

  — Merci.

  — Je suis venu t’enlever pour le déjeuner.

  Quelque chose… cloche.

  — Mais nous ne devions pas dîner ensemble ce soir?

  Les mains dans les poches de son costume Armani à fines rayures, sourire bien en place, Greg hausse les épaules.

  — Que puis-je dire ? Je ne pouvais pas attendre.

  Derrière moi, Liandra murmure de petits « mmm-mmm ». Dana, qui émerge de son bureau, étouffe un petit cri. Tout comme le jeune homme qui la suit.

  — Euh, je ne sais pas, Greg… J’ai une tonne de boulot…

  La pièce entière a les yeux fixés sur moi.

  Il me prend au dépourvu, zut. Je comprends maintenant que l’affolement de mon cœur n’est pas dû à la joie mais à l’appréhension. J’ai besoin d’être prévenue, or je croyais l’être. Depuis quand Greg Munson tend-il des traquenards, agit-il sur un coup de tête ? Il est censé être prévisible. C'est écrit dans le mode d’emploi.

  — Si tu es trop occupée…, commence-t-il, l’air déconfit.

  — Oh, Ginger, intervient Dana, il n’y a rien qui ne puisse attendre encore une heure. Ou deux…

  Elle me foudroie d’un regard signifiant : si tu n’en veux pas, donne-le moi.

  — … N’est-ce pas ?

  Nouveau soupir.

  — Non, je suppose que non.

  Je me livre aux présentations rituelles, gagne autant de temps que possible en allant retoucher mon rouge à lèvres aux toilettes, chercher mon sac à main, et finis par me dire que je me comporte comme une enfant perverse.

  Dès que nous sommes dehors, Greg s’excuse.

  — Je n’avais pas l’intention de te surprendre ainsi, Ginge, sincèrement. J’ai juste eu envie…

  Il ravale un soupir.

  — Je ne voudrais pas que tu croies que je te tiens pour acquise.

  D’ou sort-il ça? Je remonte mon sac sur mon épaule, secoue la tête.

  — Tu ne m’as jamais donné la sensation de me tenir pour acquise.

  Ce qui est l’exacte vérité.

  — Alors pourquoi le penserais-je maintenant ?

  — Papa a dit un truc de ce genre, que les femmes aimaient être comblées d’attention.

  — Je ne suis pas un caniche, Greg. Je ne fonctionne pas à coup de nonosses.

  Il rit et m’entraîne au coin de la rue dans un adorable petit restaurant français que j’avais déjà repéré. Le local est minuscule — sept tables seulement dans la devanture d’une ancienne pâtisserie — les prix délirants. Le genre de restaurant que nous fréquentions lorsque nous étions fiancés. D’accord, bon, c’est sympa. Très sympa.

  Je commence à me détendre.

  Nous commandons puis bavardons en buvant du Perrier (moi) et un scotch on the rocks (lui). A l’autre bout du restaurant, c’est-à-dire environ quatre mètres plus loin, un couple prend place. Elle est plus âgée, peut-être quarante-cinq ans, très bien habillée. Lui a vingt-cinq ans au plus, décontracté à en être négligé.

  Greg se penche.

  — Des amants, murmure-t-il.

  Je souris, en dépit de la nervosité qui ne m’a pas totalement quittée. Nous faisions cela tout le temps, inventer des histoires sur les autres couples, les doter d’une vie créée par nous. Je me penche. Je sens son eau de toilette. Armani, elle aussi. A ma propre surprise, un frisson de désir me parcourt.

  — Elle est mariée.

  — Oh que oui. Depuis quinze ans. Un enfant, une fille, dans une école privée des beaux quartiers.

  — Non, à l’étranger.

  Greg jette un coup d’œil et acquiesce.

  — Tu as raison. A l’étranger, absolument.

  — Il est… musicien.

  — Quel instrument ?

  Je l’observe.

  — Le violon.

  — Elle l’entretient.

  Je ris.

  — C'est sa cliente ?

  — C'est son homme-objet.

  Mais bien sûr, moins de cinq minutes plus tard, le garçon grogne un « Ecoute, Maman ! » qui met fin à notre jeu. Nous rions et entamons nos salades. Je lui raconte mes aventures du week-end, omettant, pour des raisons évidentes, la grossesse de ma mère.

  — Tu veux dire, glousse Greg, que tu es allée jusque dans le New Jersey afin de sauver un poulet ? Toi ?

  Je n’avais pas réalisé que mon récit constituait un genre de test. Que je retenais mon souffle en guettant sa réaction. Et combien je suis soulagée — et aussi déroutée — qu’il ne se montre pas horrifié.

  — Incroyable, n’est-ce pas ?

  Il sourit.

  — Je t’imagine en train de crapahuter avec ce truc. Où as-tu fini par le mettre ?

  Les yeux bleus de Nick traversent mon esprit. Oups.

  Je baisse le regard sur ma salade. Continue plutôt de respirer Armani, ma vieille.

  — Chez ma cousine Paula. A Brooklyn. Enfin pour l’instant.

  — Paula, Paula… Ah oui, celle qui est mariée avec le Polonais, c’est ça ? Qui a plein d’enfants ?

  — Oui. Mais tu ne l’as jamais rencontrée.

  Ses yeux pétillent derrière ses lunettes.

  — Peut-être que je la rencontrerai un jour.

  Il essaie de me séduire de nouveau. Je devrais me sentir flattée. Je suis flattée. Mais je ne sais pas quel comportement adopter. Mon Dieu, il est attentif. Et drôle. Et charmant. Et quand il me prend la main en quittant le restaurant, une sensation familière me submerge. Un nouveau frisson de désir.

  Mais il est trop tôt encore, comme je le lui explique quand nous atteignons la porte de chez Alsworth.

  — Je sais, dit-il doucement, avant de glisser sa main sous ma nuque et baisser ses lèvres vers les miennes.

  Mince, j’avais oublié comme ce mec embrassait bien. Maintenant je me souviens qu’il avait le pouvoir de faire réagir mon corps d’un simple effleurement, de deviner toujours la caresse exacte, non seulement pour faire naître mon
désir mais le tenir éveillé durant des heures.

  Quand il interrompt son baiser, je fronce les sourcils.

  — Pourquoi n’es-tu pas venu au mariage, Greg ?

  Ses lèvres esquissent un sourire.

  — Tu es une femme formidable, Ginger, au cas où tu ne le saurais pas. Je me suis dit : comment pourrais-je jamais être à sa hauteur ?

  J’étudie sa réponse une minute.

  — Et maintenant ?

  Au lieu de répondre, il m’embrasse de nouveau, m’adresse un clin d’œil et s’éloigne.

  Et je le prenais pour un type sans danger ?

  Après le boulot, je saute dans un taxi pour passer prendre Alyssa. Je l’appelle pour qu’elle m’attende devant l’immeuble en discutant avec Arnold, le portier. En vraie pro, elle dépose son sac de marin à l’avant, près du chauffeur, puis s’entasse à l’arrière avec moi. Nous nous étreignons en nous assaillant de bisous. Ça fait trop longtemps que je n’avais pas vu cette gamine, respiré son parfum frais de femme-enfant.

  — Mon Dieu ! Tu as coupé tes cheveux ? s’écrie-t-elle les yeux ronds.

  — Tu aimes ?

  — C'est génial.

  Elle attrape un bout de ses propres tresses soyeuses et fronce les sourcils.

  — Tu crois que ça m’irait ?

  — Toi, tu coupes tes cheveux, tu meurs, dis-je avec douceur.

  Elle pouffe.

  La circulation est dense. Après trois minutes passées à remonter la Troisième Avenue à la vitesse d’un escargot, je frappe contre la vitre de Plexiglas et suggère de couper par le parc sur la 96e. Le chauffeur acquiesce et coupe deux files de circulation en direction de l’ouest.

  Alyssa entame le sujet garçons. En ce moment, deux occupent sa vie, tous les deux suivent le même stage de musique qu’elle durant l’été (elle joue du piano). Elle plaît à l’un, mais il est un nul. L'autre est super, mais ne sait même pas qu’elle existe.

  Je soupire.

  — Je vois. Je devais être en terminale quand j’ai réussi à plaire à un garçon qui me plaisait aussi.

  L'horreur se répand sur son visage.

  — Tu veux dire que je vais devoir attendre tout ce temps?

  — Crois-moi, dis-je, pensant à ma propre situation. C'est là que les problèmes commencent.

  Mais elle a déjà embrayé sur un autre sujet : son père refuse catégoriquement de l’autoriser à porter tout vêtement ne découvrant ne serait-ce qu’une partie de son ventre. Pas même un tout petit peu, alors que toutes ses amies le font. Personne d’autre n’a des parents aussi stricts ! Et quand comprendra-t-il qu’elle n’est pas une enfant ?

  Je réalise soudain que j’avais son âge quand mon père est mort. La douleur serre mon cœur un instant. Je prends la main d’Alyssa.

  — Il ne le comprendra certainement jamais, chérie.

  Elle fait la grimace. Je ris, mais m’interromps à la pensée qu’un jour, je devrai moi aussi interdire à ma propre fille de douze ans d’exhiber son nombril. Sauf que Dieu seul sait ce qu’exhiberont alors les filles de douze ans.

  Une conversation agréable et paisible nous occupe le reste du trajet. Conversation que j’aurais davantage appréciée si j’avais eu idée du chaos qui m’attendait. Dès que je pousse la porte, Geoff déboule dans le couloir, tourne trois fois autour de nous, puis fonce sur la porte de l’ascenseur qui vient de se fermer. Il pose le derrière sur le carrelage du couloir et m’interroge du regard : « On y va ? », tandis que ma mère — qui ce matin encore disait ne souffrir d’aucune nausée — titube hors de la salle de bains, comme si elle est venait de vomir ses tripes. C'est là que ma grand-mère m’informe que Shelby a appelé une demi-heure plus tôt, désespérée, parce que Mark lui a fait la surprise de je ne sais quels billets pour son anniversaire, mais que la baby-sitter les a laissés tomber. Pourrais-je par hasard garder les enfants ? Nonna m’apprend qu’elle lui a répondu de les amener, aucun problème. Et au fait, Terrie m’attend dans le salon.

  Vous avez suivi ?

  Je tends son sac à Alyssa et lui dis de l’emporter dans ma chambre au bout du couloir, avant de me tourner vers Nonna.

  — Nonna, j’ai rendez-vous ce soir, tu t’en souviens ?

  Je comprends à sa moue qu’elle s’en souvient très bien mais avait espéré que j’avais oublié.

  — C'est pas un problème, Alyssa et moi nous occupons des bambini. Tu vas, tu te prépares, tu pars pour ton… rendez-vous.

  C'est ça.

  Alyssa, qui a exécuté les instructions et fait irruption derrière Nonna (et mesure, je remarque, quinze bons centimètres de plus que ma grand-mère) renchérit.

  — C'est O.K., Ginger, vraiment. Je baby-sitte souvent pour les Jorgenses, les voisins du dessous. Je peux me débrouiller.

  Mais pas avec ma mère malade. Ni Terrie.

  Seigneur, je me demande ce qui lui arrive.

  Je finis par me glisser dans l’appartement et sors téléphone et agenda de mon sac.

  — Laisse tomber, dis-je à ma grand-mère en composant le numéro du portable de Greg. Il m’a emmené déjeuner aujourd’hui. Je peux annuler, il comprendra…

  Pas de réponse.

  J’appelle son appartement.

  Messagerie vocale. Un progrès.

  — Salut, c’est moi, dis-je avec une voix d’hôtesse de l’air. Je suis désolée d’appeler à la dernière minute, mais j’ai un imprévu et je dois annuler pour ce soir. Je te rappelle.

  D’accord… on commence par qui? Ma mère ou Terrie ?

  Geoff aboie et passe immédiatement en tête de liste, parce que voyez-vous, les aboiements d’un corgi dans un couloir d’immeuble vide, haut de plafond et carrelé, vous montent directement au crâne.

  — Il a déjà été sorti ?

  Nonna me tend la laisse. Les humains qui peuplent mon existence devront attendre parce que Geoff, lui, ne peut pas. Il m’entraîne dans les escaliers — oublions l’ascenseur, la vie est trop courte — et nous débouchons devant le portier. Là, je pars vers le trottoir, pendant que le chien me tire en direction du parc. Nous glapissons tous les deux, mais je l’emporte. De justesse. Ces petites jambes trapues sont costaudes.

  — Désolée, mon pote. Pas ce soir.

  Vous devriez voir son regard. Mais ce n’est pas comme s’il avait le choix, alors il fait pipi, sa crotte, je la ramasse, et nous regagnons l’appartement au pas de course.

  Alyssa se trouve déjà dans la cuisine avec Nonna, où elle manipule des casseroles et des plats. Je file dans le salon, le temps d’étreindre Terrie et de constater qu’elle a l’air déboussolée.

  — Tiens le coup, lui dis-je Je reviens.

  Je passe la tête dans la chambre de ma mère. Elle a baissé les stores mais je vois sa silhouette étendue sur le flanc dans son lit.

  — Comment te sens-tu ? dis-je dans un murmure.

  — Atrocement mal.

  Je me sens désarmée. Et inquiète. En plus je culpabilise, Dieu seul sait pourquoi. Elle n’est pas enceinte de moi, après tout.

  — Tu as besoin de quelque chose ?

  — Tomber dans le coma me plairait.

  Je note de me renseigner discrètement à propos des remèdes de bonne femme concernant les nausées des femmes enceintes. Je ferme la porte derrière moi et me retourne, pour me retrouver face à Terrie qui a ramassé son sac à main.

  — Il vaut mieux que je parte. Ce n’est apparemment pas le bon moment…

  — Assieds-toi, dis-je d’un ton ferme, juste au moment où l’Interphone grésille dans la cuisine.

  — Laisse entrer, dis-je à Nonna. Ce doit être Mark ou Shelby qui amène les enfants.

  Puis je m’adresse à Terrie.

  — Ça va très bien, je t’assure, je reviens tout de suite.

  Je cours dans le couloir pour ouvrir la porte.

  D’accord, je ne suis vraiment pas douée à ce jeu devine-qui-est-à-la-porte.

  Parce qu’évidemment, il s’agit de Greg, qui non seulement n’a pas dû recevoir mon message mais est en avance.
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br />   Je consulte ma montre.

  D’accord, pas si en avance que cela.

  Il semblerait que ce soir, nous donnions dans le look décontracté. Il porte un pantalon de toile, un polo marron, ouvert au col, et des mocassins sans chaussettes. Mais un de nous deux fait plutôt dans le look froissé.

  — Prête ? demande-t-il.

  J’ai envie de rétorquer : « Tu es aveugle ou quoi ? », mais la porte de l’ascenseur s’ouvre de nouveau et livre passage à Mark, une paire de jeunes enfants dissipés et un énorme sac marron empli de Dieu sait quoi.

  — Merci, vraiment, de nous rendre service à la dernière minute, dit Mark, se penchant au maximum pour me tendre le sac tout en gardant la main entre les portes de l’ascenseur pour l’empêcher de se refermer. Il est tellement impatient de se débarrasser des enfants et de filer qu’il ne remarque même pas la présence d’une tierce personne dans le couloir. Encore moins de qui il s’agit.

  — Tout ce dont tu peux avoir besoin se trouve dans ce sac, dit-il, reculant d’un pas pour réintégrer l’ascenseur.

  Puis il presse le bouton cinq ou six fois.

  — Nous devrions revenir les chercher vers 23 heures au…

  Nous n’entendons pas la fin car l’ascenseur l’avale tout cru.

  Les deux enfants se mettent à pleurer. D’énormes sanglots baveux à vous briser le cœur, ponctués toutes les demi-secondes de « Paaaaaaaapaaaaaaa! » désaccordés. Je me retrouve avec une gosse de deux ans gémissant dans les bras, un de quatre ans geignant à mes genoux, et un ex-fiancé qui n’y comprend rien.

  Je hisse Hayley plus haut sur ma hanche, tentant de ne pas frémir quand ses cris haut perchés transpercent mon cerveau.

  — Changement de programme ! je crie.

  — Emmenons-les avec nous.

  Cet homme n’a de toute évidence jamais passé un laps de temps quelconque au restaurant avec deux enfants de moins de quatre ans. J’ai envie de rire, mais il est sérieux.

  — C'est très courageux de ta part, dis-je, criant pour couvrir le vacarme, mais j’ai aussi une gamine de douze ans qui campe ici, une mère malade…

  Inutile de rentrer dans les détails à ce sujet.

  — … et une amie déprimée à qui je n’ai même pas encore parlé, vu que je suis rentrée il y a peut-être dix minutes. Ah, et une grand-mère absolument inapte à s’occuper de deux jeunes enfants.

 

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