Mon fiancé, sa mère et moi

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Mon fiancé, sa mère et moi Page 19

by Brenda Janowitz


  — J’ai très envie de vous laisser ici quelque temps à mijoter dans votre jus, dis-je entre mes dents, cela vous permettrait de réfléchir à ce que vous avez fait.

  — O.K., O.K., je ne parlerai plus de votre lune de miel, mais est-ce que vous ne seriez pas en train de me menacer par hasard ? demande-t-il en se rapprochant de la vitre et en me regardant droit dans les yeux.

  Oh, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu ! Je vais finir au fond de la mer, les pieds dans un bloc de béton. Je ne veux pas nourrir les poissons !

  Il ne faut pas énerver les truands.

  N’énerve pas le truand.

  — Euh, non, pas du tout, dis-je de ma voix la plus suave – celle que je réserve aux bébés malades ou aux chiens enragés – pourquoi ferais-je une chose pareille ?

  — Le jour de votre mariage, vous voulez que je vous mitraille, oui ou non ?

  — Non, s’il vous plaît, ne me mitraillez pas !

  Je jette des coups d’œil désespérés autour de moi, mais où sont passés les gardiens? J’ai l’impression d’être dans un film de truands où une personne innocente se trouve mêlée à une histoire louche et finit par y passer avec toute sa famille. Je suis trop jeune pour mourir!

  — Je parle des photos et du film de votre mariage !

  — Bien sûr, dis-je un peu trop vite.

  — Alors, sortez-moi de là, tout de suite, dit-il en fronçant les sourcils.

  — Gardiens, M. Conte est prêt à partir.

  Rubrique des potins

  Une question…

  Quel est le nom de cet ancien mannequin qui surveille tellement ses poubelles qu’elle fait jeter en prison ceux qui s’en approchent de trop près ?

  Attention, avec elle, qui s’y frotte s’y pique ! Ses clientes la prennent pour une petite chose fragile, aussi délicate que la dentelle de ses robes, mais cette jeune femme branchée n’a pas hésité une seconde à envoyer croupir un paparazzi au centre de détention de Manhattan, tout simplement parce qu’il s’était intéressé à sa maison de couture… Et qui plus est, un paparazzi ayant des accointances avec le milieu.

  Nous ne voudrions pas jeter de l’huile sur le feu, mais nous nous interrogeons. Qu’y avait-il de si précieux dans sa poubelle pour que cette jolie femme en soit autant chiffonnée ?

  21

  Mangia e Bevi est souvent un cadre de réception très prisé par les futures mariées. Je le sais parce que je suis déjà allée plusieurs fois pour assister à des soirées d’enterrement de vie de jeune fille. Ces soirs-là, ce petit restaurant italien est rempli de filles déchaînées qui dansent sur les tables – comportement vivement encouragé par la direction – et boivent des cocktails avec des pailles aux formes suggestives.

  En hiver 2002, j’y étais pour la soirée de Tandy O’Donoghue. La future mariée avait dansé sur une table, un boa rose autour du cou, et chanté à tue-tête You’re The One That I Want, le tube du film Grease, sa première demoiselle d’honneur, Jen Moss, interprétant en play-back le rôle de Danny. Tandy avait refusé de porter le voile brodé de dizaines de minuscules pénis, prétextant que leur taille était ridicule par rapport à celui de son fiancé ! Elle avait en revanche accepté de boire au goulot d’une bouteille, à la forme selon elle beaucoup plus réaliste. A la fin de la soirée, elle avait croqué avec appétit dans les gâteaux sur le même thème servis pour le dessert, mais à ce moment-là, elle était trop saoule pour émettre une quelconque opinion. Tandy avait eu, par la suite, pas mal de problèmes car elle avait téléphoné, dans un état d’ébriété avancé, au témoin du marié pour l’inviter à finir la nuit chez elle.

  Durant l’été 2004, ce fut le tour d’Eileen Massey. Elle et sa suite avaient eu beaucoup de succès en chantant et dansant sur les tables, couronnes de mariées sur la tête et pantoufles aux pieds, au son de Come On Eileen. Les filles parlent encore du scandale que la première demoiselle d’honneur d’Eileen avait déclenché. Celle-ci avait eu la bonne idée de danser de façon absolument obscène sous le nez de la future belle-sœur d’Eileen, quatorze ans à peine. A la suite de quoi, tétanisée par le regard furieux de sa future belle-mère, la future mariée n’avait plus osé broncher.

  A l’automne 2006, nous étions toutes autour d’Emily Carlson, qui avait eu l’idée d’organiser une fête avec son fiancé et leurs amis communs. Les garçons passaient la soirée au bar devant un match de base-ball, pendant que les filles dansaient debout sur leurs chaises en brayant I Want Your Sex. Seul le fiancé avait fait l’effort de participer. Il avait même bu un daiquiri à la banane à l’aide d’une paille en forme de pénis. Cette audace lui avait valu un numéro de strip-tease impromptu de la part des demoiselles d’honneur, que la future mariée, qui était légèrement ivre, avait très mal vécu. Prenant les choses en main, elle avait sorti son fiancé des griffes de ses copines et s’était enfermée avec lui dans les toilettes pour une partie de jambes en l’air. (Entre nous, c’est la raison pour laquelle aucune de nous n’utilise jamais les toilettes de droite chez Mangia e Bevi.) Pour la petite histoire, précisons que le fiancé a avoué qu’il était homosexuel trois semaines avant le mariage…

  Cette année, c’est mon tour et j’ai tellement d’invitées que Vanessa a réservé tout le restaurant pour la nuit. Le superprogramme, supposé top secret, est le suivant.

  D’abord, l’apéritif. Le temps que toutes les invitées arrivent, on fera circuler des plateaux de bruschetta, de champignons farcis et de beignets de calamars frits. Ma mère ayant décrété qu’il ne pouvait y avoir de fête réussie sans mini-hot-dog, le restaurant en a également préparé des dizaines qui seront servis comme amuse-gueule. Des bouteilles de vin rouge et de vin blanc seront disposées sur les tables. Quant aux boissons plus fortes, elles seront proposées au bar. Le repas sera servi à table, chacune s’assoira librement où elle le désire. Et toc, pour les Solomon ! On commencera par une salade, tomates, mozzarella, l’assaisonnement étant présenté à part, bien entendu. Il y aura ensuite le choix entre poulet marsala, lasagnes végétariennes et escalope de veau. Pour moi, ce sera poulet marsala.

  Ensuite, ma mère et Vanessa annonceront avec des petits sourires complices que l’heure du dessert est arrivée. Elles prononceront le mot « dessert » d’un air entendu, comme s’il fallait s’attendre à quelque chose de totalement scandaleux, comme un ménage à trois. Les serveurs apporteront au centre de la pièce un immense gâteau qui sera accueilli par des cris d’excitation. Et un magnifique strip-teaseur en sortira et dansera parmi nous. Nous nous lèverons, monterons sur nos chaises et chanterons Your Are The One That I Want, Come On Eileen, et I Want Your Sex, Vanessa a également demandé ma chanson des années quatre-vingt : We Don’t Have To Take Our Clothes Off.

  A priori, il n’est pas prévu de paille en forme de pénis.

  Quand tout le monde croira que la fête est sur le point de se terminer, la lumière baissera et ma soirée se transformera en soirée mixte – les petits amis, les maris et les fiancés apparaîtront par surprise. Vanessa a tout orchestré, avec l’aide de Jack, et tous ont promis de garder le secret.

  Je suis au courant parce que j’ai aidé ma mère et Vanessa à tout organiser. Depuis le coup du homard, nous avons décidé de nous serrer les coudes toutes les trois et de montrer un front uni lors de mon enterrement de vie de jeune fille. Vanessa a déployé tous ses talents de diplomate pour évincer les sœurs Solomon de l’organisation. Elle leur a raconté que j’avais été traumatisée lors d’une précédente soirée (sans doute à cause des pailles en forme de pénis) et que je tenais à participer aux préparatifs, en compagnie exclusivement de ma mère et d’elle-même. Vanessa a un peu résisté mais je lui ai rappelé qu’en tant que première demoiselle-dame d’honneur elle avait des devoirs vis-à-vis de moi et qu’elle n’avait pas le droit de se défiler. Ainsi, entre elle et ma mère, je suis à peu près sûre d’avoir le contrôle sur ma soirée.

  — Alors, comment cela s’est-il passé aujourd’hui ?

  J’interroge Vanessa en buvant mon Coca Light à la paille. Tient, une p
aille de forme normale !

  — Bien, répond-elle, mets ça.

  Elle me tend un collier hawaïen et en enfile un à son tour. Ce ne sont pas des colliers en plastique que l’on trouve partout, mais de vrais colliers hawaiiens réalisés avec des fleurs de soie dans les mêmes tons que les bouquets que j’ai choisis pour mon mariage.

  — J’aurais voulu venir avec toi.

  — Je sais, répond-elle. Mais Marcus était là et je ne voulais personne d’autre que lui. Tu comprends ?

  — Bien sûr, je veux seulement que tu saches que je te soutiens et que je suis avec toi moralement.

  — C’était la dernière étape, dit-elle en tapotant sa tranche de citron de sa paille.

  — Alors, c’est fini ?

  Elle termine son Coca en une gorgée.

  — Oui, je suis officiellement divorcée. Allez, viens, on va commander quelque chose de plus fort au bar.

  — Ça ne t’a pas trop perturbée de le revoir ? Est-ce qu’il t’a fait une scène?

  — Non, répond-elle avant de commander deux whiskys au barman. En tout cas, je l’ai trouvé hypersexy.

  — Marcus est hypersexy.

  Etrange comme les doses d’alcool servies chez Mangia e Bevi paraissent être le double d’ailleurs. Vanessa entame un compte à rebours, et à zéro nous vidons nos verres cul sec.

  — Oui, c’est bizarre, répète-t-elle, après avoir vécu avec quelqu’un pendant si longtemps, on finit par ne plus vraiment le voir. Beau ou moche, c’est pareil, on est simplement habitué. Mais cela faisait des semaines que je ne l’avais pas vu et je l’ai trouvé supercanon.

  Je tourne la tête, attirée par un mouvement dans la salle. Un serveur aide ma mère à brandir une pancarte indiquant : « Un collier pour chacune ! »

  Je tends la main pour saisir une bouteille de vin blanc sur la table voisine et je remplis deux verres.

  — Ne me dis pas que tu voudrais qu’il revienne? dis-je en riant.

  Vanessa a un rire sans joie, puis elle se lève pour aider ma mère à accrocher sa pancarte.

  — Cela me paraît parfait, Mimi, un peu plus haut, peut-être ?

  — « Un collier pour chacune! » C’est une idée vraiment très astucieuse, dit Lisa, la sœur de Jack, en s’approchant de moi.

  — Merci. C’est une idée de ma mère.

  — Elle est adorable. Ça doit être agréable d’être aussi proche de sa mère, dit Lisa pensivement.

  — C’est vrai. Bien que la plupart du temps, j’ai envie de l’étrangler. C’est un problème de plates-bandes, si tu vois ce que je veux dire. Es-tu proche de Joan ?

  — Où est Patricia ? s’écrie Elisabeth, l’autre sœur de Jack, en accourant vers nous.

  En les voyant l’une à côté de l’autre ce soir, je réalise que j’arrive maintenant à les distinguer sans problème. Lisa est la plus jeune des trois, Elisabeth, celle du milieu, et Patricia est l’aînée. Je sais enfin qui est qui ! Pour fêter ça, j’accepte le beignet de calamar frit qu’un serveur me propose sur un plateau et je le plonge avec volupté dans sa sauce marinière.

  — Elle est sans doute quelque part par là en train de donner des ordres, dit Lisa en riant.

  Elisabeth rit à son tour. J’esquisse un sourire. J’ignore si j’ai le droit de rire aux dépens d’une de mes futures belles-sœurs en présence des deux autres.

  — Comment va Alan ? dis-je à Elisabeth en m’émerveillant au passage de me souvenir avec autant d’aisance du prénom de son mari.

  Ça y est, j’y suis arrivée, je les identifie, enfin! Sur ma lancée, je m’apprête, tant que j’y suis, à demander à Lisa comment va son mari, Aaron, quand Elisabeth répond à ma question.

  — Tu verras toi-même tout à l’heure, dit-elle en prenant un morceau de bruschetta sur un plateau.

  Pour ma part, j’ai décidé d’éviter la bruschetta car je ne veux pas empester l’ail quand Jack m’embrassera. Qui sait, peut-être utiliserons-nous les toilettes de gauche…

  — Elisabeth! s’écrie Lisa, c’était une surprise!

  — Je connais la surprise. Ma mère ne sait pas tenir sa langue. Je suis ravie de voir Aaron tout à l’heure, je ne le connais pas encore très bien et nous n’avons pas eu l’occasion de faire vraiment connaissance.

  — Ne t’inquiète pas, la plupart des gens croient que nos maris sont interchangeables ! dit Elisabeth.

  Et les deux sœurs rient de bon cœur de sa blague.

  Cette fois, je ris avec elle. Aurais-je sous-estimé les sœurs Solomon ? J’aurais dû m’intéresser à elles et à leurs maris individuellement au lieu de les voir comme un groupe homogène.

  — Bon, sérieusement, il faut que je mette la main sur Patricia avant qu’elle ne crée des problèmes, dit Elisabeth en nous quittant.

  — En fait, Elisabeth ne veut pas que cette pauvre Patricia s’amuse, commente Lisa en se servant un verre de vin.

  — Tu travailles dans le centre, n’est-ce pas ? dis-je à Lisa.

  — Oui, répond-elle après avoir bu une gorgée de sa boisson, je travaille dans la IIIe Avenue, à quelques blocs seulement de ton bureau.

  Lisa remplit mon verre de vin.

  — Ça te dirait que l’on déjeune ensemble cette semaine ?

  — C’est une excellente idée. Cela me ferait très plaisir, Brooke.

  — Ça y est, on a nos colliers ! crie une voix marquée par un fort accent polonais.

  Je ne connais que deux personnes au monde ayant un accent pareil. Ma grand-mère et ma grand-tante Devorah. Mais il n’y a aucun risque pour que ma mère ait invité ma grand-mère de quatre-vingt-deux ans et sa grande sœur de quatre-vingt-neuf ans à cette bacchanale. Je suis sûre que ma mère a compris que, pour deux vieilles dames originaires d’Europe de l’Est, des choses aussi étranges que des pailles en forme de pénis et un strip-teaseur sortant d’un gâteau n’avaient aucun intérêt. Lisa et moi nous retournons. Pas de doute, c’est bien la mère de mon père et sa sœur Devorah. C’est dans un moment pareil que je suis heureuse que les autres membres de la famille ne vivent pas à New York. Je suis tellement choquée et stupéfaite de les découvrir là, que je réagis à peine en constatant la présence de Miranda Foxley, qui pose un collier hawaiien sur sa tête rousse comme une couronne, puis, un large sourire artificiel aux lèvres, elle salue les autres convives en dansant au rythme de la musique.

  Je ne suis pas jalouse d’elle. La question n’est pas là.

  — Voilà quelque chose qu’on ne voit pas tous les jours ! s’exclame Lisa, éberluée par le spectacle qu’offrent ma grand-mère et sa sœur trottinant derrière un serveur portant un plateau de mini-hot-dog.

  Je me précipite vers ma mère.

  — Aurais-tu perdu la tête ?

  — Pardon? demande-t-elle en faisant bouffer les fleurs de soie de son collier, lequel, inutile de le préciser, est coordonné à sa tenue.

  L’air sévère, je désigne les deux vieilles dames d’un mouvement du menton.

  — Tu ne les connais pas aussi bien que moi, tu les vois comme de vieilles femmes, mais je t’assure que, ce soir, elles mettront plus d’ambiance que quiconque.

  — Il y a vraiment un truc qui cloche chez toi, lui dis-je en soupirant.

  — Il est temps de servir l’entrée, BB, répond-elle en souriant.

  Elle se dirige vers le bar, où un serveur lui tend un micro. Elle annonce que l’heure est venue de passer à table, où le dîner va être servi. Je la vois commander quelque chose au serveur et, après quelques minutes, repartir avec trois cocktails au champagne.

  — Où nous asseyons-nous ? demande Vanessa. J’ai essayé de réserver la table du centre mais les sœurs de Jack viennent de s’y installer.

  — Allons nous asseoir avec elle. Nous allons essayer de faire les choses autrement ce soir.

  Vanessa me lance un regard étonné.

  — Oh, oh, est-ce qu’on serait devenue plus mature ? Je suis impressionnée, ironise-t-elle.

  Nous nous dirigeons vers la table où les sœurs de Jack sont assises, laissant comme d
’habitude une chaise libre sur deux. En passant à côté de la table de ma mère, je la vois tendre à ma grand-mère et à ma grand-tante leurs cocktails au champagne. Elles trinquent avec enthousiasme, portent un toast – j’entends le dernier mot : « Enfin ! » – puis elles boivent.

  A l’angle opposé, Joan, la mère de Jack, a réuni ses amies autour d’elle.

  Les premières notes de la chanson I Want Your Sex résonnent quand j’arrive à ma table, et toutes les invitées se lèvent et montent sur leurs chaises.

  — Mais on n’a encore rien mangé ! dis-je à Vanessa en me laissant tomber sur ma chaise.

  — « Si tu ne peux pas les vaincre, mets-toi de leur côté », déclare Vanessa en montant sur sa chaise.

  — Moi, j’ai commencé un régime pour ton mariage, dit Lisa, qui l’imite aussitôt.

  Estimant qu’il est trop tôt pour danser, j’entame mes tomates-mozzarella. De toute façon, si je continue à boire comme ça, il va falloir que je mange quelque chose de plus nourrissant.

  — Brooke ! m’interpelle soudain une voix à l’accent polonais, monte sur ta chaise !

  Je me retourne pour voir ma grand-mère et ma grand-tante Devorah juchées sur leurs chaises et remuant leurs prothèses de hanches avec enthousiasme au rythme de George Michael – pour le plus grand bonheur des serveurs et de toutes les invitées, hilares. C’est probablement la première fois dans l’histoire de Mangia e Bevi qu’on danse sur les chaises avec des chaussures orthopédiques. J’attrape mon appareil photo mais un serveur me le prend des mains.

  — Permettez-moi, dit-il, laquelle est votre grand-mère ?

  Je lui désigne la vieille dame, puis je prends ma propre chaise et je me place entre tante Devorah et elle. Elles me passent toutes les deux un bras autour des épaules.

  Nous chantons, nous dansons, nous rions. Un flash nous éblouit, immortalisant la scène.

  22

  — Tu disais que nous ferions moitié-moitié, pleurniche Vanessa, qui me voit avec dépit dévorer mon poulet marsala.

  C’est en plein milieu de You’re The One That I Want, entonné à tue-tête par toute l’assemblée, que j’ai soudain réalisé que je ne pouvais plus attendre. Je me suis assise et je me suis jetée sur mon assiette, décidant par la même occasion que je ne voulais plus partager. A la fin de la musique, chacune a repris sa place devant son assiette. C’est alors que Vanessa s’est inquiétée.

 

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