Sexe, Meurtres et Cappuccino

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Sexe, Meurtres et Cappuccino Page 1

by Kyra Davis




  Table des Matières

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  Table des Matières

  Page de Copyright

  Dédicace

  Remerciements

  Chapitre 1

  Chapitre 2

  Chapitre 3

  Chapitre 4

  Chapitre 5

  Chapitre 6

  Chapitre 7

  Chapitre 8

  Chapitre 9

  Chapitre 10

  Chapitre 11

  Chapitre 12

  Chapitre 13

  Chapitre 14

  Chapitre 15

  Chapitre 16

  Chapitre 17

  Chapitre 18

  Chapitre 19

  Chapitre 20

  Chapitre 21

  © 2005, Kyra Davis. © 2006, 2007, Traduction française : Harlequin S.A.

  978-2-280-85009-4

  Cet ouvrage a été publié en langue anglaise

  sous le titre :

  SEX, MURDER AND A DOUBLE LATTE

  Traduction française de

  CÉCILE DESTHUILLIERS

  HARLEQUIN®

  et Red Dress Ink® sont des marques déposées du Groupe Harlequin

  Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait

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  A ma grand-mère Sophia « Sylvia » Davis, une

  femme dont le vœu le plus cher était d’aider

  ceux qu’elle aimait à réaliser leurs rêves.

  REMERCIEMENTS

  Je voudrais remercier mon agent, Ashley Kraas, mon éditeur, Margaret O'Neill Marbury, et toute l’équipe de Red Dress Ink.

  Un grand merci également à mon amie Brenda Gilcrest, ma mère, Gail Davis, pour avoir corrigé ma mauvaise orthographe, et Shawn Gavlin, ainsi que tous les membres du Doc Murdoc Writer’s group, pour leur soutien.

  Enfin, je remercie Alina Adams et Danielle Girard, qui sont d’extraordinaires mentors.

  1

  Si Alicia Bright a appris une leçon de la vie, c’est que plus vous pensez maîtriser une situation, plus elle a de chances de vous échapper.

  Sex, Drugs & Murder

  Les scènes érotiques que je glisse dans mes polars n’ont qu’un défaut, c’est que ma mère les lit.

  Je serai hantée jusqu’à ma mort par le souvenir de ma mère, venue me rendre visite dans mon appartement de San Francisco, alors que je venais de publier mon premier roman. Je la vois encore, debout dans le salon, agitant mon livre sous mon nez d’une main arthritique mais encore pleine d’énergie.

  — Peux-tu me dire, me demanda-t-elle alors, comment il se fait qu’une jeune fille juive bien élevée écrive de pareilles horreurs ? Qu’il y ait des morts à toutes les pages, passe encore, mais crois-tu que ces histoires de draps froissés soient vraiment nécessaires ? Il faut vraiment être une… une shiksas pour inventer ce genre de choses !

  Au lieu de battre en retraite et d’admettre ma faute, je commis l’erreur de tenter de raisonner ma mère.

  — Pas du tout, maman. Et d’ailleurs, l’érotisme est un genre littéraire ouvert à toutes les confessions.

  Il en fallait plus pour la calmer, comme je m’en aperçus rapidement. Après avoir surligné les passages les plus osés de mon bouquin, elle se rendit chez le rabbin pour lui demander son avis. Le brave homme, sans doute à peine moins mortifié que moi, lui assura que les scènes d’acte sexuel entre deux adultes consentants dans le cadre d’une relation amoureuse passionnelle, voire franchement torride, ne constituaient en rien une violation de la Torah.

  Les jours suivants, on la vit aborder les membres de sa congrégation et leur mettre mon livre devant les yeux en déclarant :

  - Vous voyez ça ? C’est ma fille qui l’a écrit ! Vous devriez lire les passages érotiques. Si seulement elle faisait le dixième de ce qu’elle raconte, il y a longtemps que je serais grand-mère !

  Depuis cet épisode, je ne suis plus jamais passée devant la synagogue du quartier. Comment pouvais-je espérer me fondre dans la masse, moi qui suis, à l’exception de mon père, la seule juive de couleur à la ronde, c’est-à-dire à peu près aussi facile à repérer qu’un grain de café dans un plat de riz ?

  D’ailleurs, je remporte toujours un franc succès dans les soirées quand je mets les gens au défi de deviner ma nationalité. Ma peau est café au lait (long, sucré) et mes cheveux à peine moins crépus que ceux de Michael Jackson jusqu’à ses quatorze ans. On me croit Brésilienne, Portoricaine, Egyptienne, Israélienne, Sicilienne… et j’en passe. Je dois être représentative de tout un tas de gens. En tout cas, de tout un tas de gens à l’imagination dépravée.

  Voilà à quoi je songeais ce jour-là, assise devant mon ordinateur, alors que j’abordais l’une des scènes-clés de mon roman en cours. Après une longue description des zones érogènes de mon héros et de mon héroïne, ainsi que de l’usage imaginatif qu’ils en faisaient, je changeai de décor et entraînai mes lecteurs vers l’appartement du chef cuisinier, où rôdait l’assassin, un toaster à la main. Combien de temps le cuistot allait-il agoniser, une fois frappé à la tête par le tueur ? Dix minutes, quinze ?

  Je sursautai en entendant la sonnette de l’Interphone. Il n’y a rien de plus désagréable que d’être interrompu dans son travail.

  Ayant enfoncé les touches Ctrl et S de mon clavier, je me levai pour aller actionner l’ouverture de l’entrée de l’immeuble à mon visiteur, puis j’entrebâillai la porte de l’appartement. Des talons aiguilles résonnaient dans la cage d’escalier, probablement à l’assaut des trois étages qui menaient chez moi. Puis, en écho, je distinguai le frottement de bottes de motarde.

  Mary Ann et Dena.

  — Tu tiens le coup ? me demanda cette dernière en pressant mon bras d’un geste chaleureux.

  Dena entra et se débarrassa de sa veste cloutée qu’elle jeta sur un dossier de chaise. J’allais lui demander à quoi elle faisait allusion lorsque Mary Ann se jeta dans mes bras, en larmes.

  — Ma pauvre Sophie ! C’est épouvantable ! C’est abominable ! C’est...

  A court de qualificatifs, elle essuya ses yeux et reprit :

  - Enfin, je ne comprends pas qu’on puisse faire une chose pareille. Comme tu dois être malheureuse !

  J’écartai ses bras de mon cou. Je ne comprenais pas un traître mot de ce qu’elle me disait et j’étais trop jeune pour mourir étranglée.

  Dena haussa ses épais sourcils noirs d’authentique Sicilienne et s’assit sur un accoudoir du canapé.

  — Tu n’as pas écouté les infos ? Tolsky s’est suicidé. On a retrouvé son corps la nuit dernière.

  — Ah, mais ce n’est pas possible. Je lui ai parlé il y a quelques jours au téléphone.

  Mary Ann tourna vers moi un regard bleu humide où se lisait toute la compassion du monde.

  — Ma pauvre chérie. Je sais, c’est une terrible nouvelle…

  — Un terrible malentendu, tu veux dire. Tolsky ne peut pas être mort, il a bien trop de choses à faire.

  Comme elles se jetaient des coups d’œil interloqués, je poursuivis, en comptant sur mes doigts :

  — Pas plus tard que la semaine dernière, il m’a dit qu’il avait adoré mon scénario, qu’il voyait déjà où il irait tourner le film, qu’il partait en repérage dès que possible, qu’il savait à quels acteurs il comptait proposer des rôles… Vous comprenez ? Je ne prétends pas le connaître très bien, mais il est évident qu’un type qui a autant de projets est trop occupé pour se suicider.

  — Peut-être, dit Dena, mais le fait
est qu’il s’est donné la mort la nuit dernière.

  Tout en adressant à Mary Ann un signe de tête autoritaire, elle poursuivit :

  - On doit en parler dans le journal. Dans l’exemplaire de l’Examiner que j’ai vu tout à l’heure dans le hall, par exemple.

  Mary Ann, qui avait compris le message, détala en tirant nerveusement sur une de ses boucles blondes.

  — Vous n’étiez pas très proches ?

  — Non, je ne l’ai croisé qu’une seule fois, le jour où il est venu à San Francisco pour s’entretenir avec moi de son projet de porter à l’écran Sex, Drugs & Murder. Je l’ai eu au téléphone à deux ou trois reprises par la suite.

  Je rassemblai mes souvenirs.

  — Il m’a fait l’effet d’un type bien. Un peu gonflé, dans son genre, mais pour survivre dans la jungle de Hollywood… Tu es vraiment sûre qu’il est mort ?

  — Oui, et tu ne crois pas si bien dire. Gonflé ? A côté de lui, le Graf Zeppelin était une bouée en plastique.

  Mary Ann arriva à cet instant, agitant l’Examiner d’un air triomphal. Sur trois colonnes à la une, s’étalait le gros titre.

  ALEXIS TOLSKY MET EN SCÈNE SON PROPRE SUICIDE.

  C’était donc vrai.

  J’ouvris le journal pour y lire les détails de l’événement. Tout s’était déroulé exactement comme dans l’un des films du cinéaste, Un Silence de mort. Tolsky s’était ouvert les veines dans son bain. A l’instar de son héros, il avait pris soin d’allumer des bougies parfumées à la vanille. Je me souvenais encore d’Alex, de son énergie, de sa présence si imposante que la salle du restaurant où il m’avait invitée m’avait semblé trop petite pour lui. Voilà qu’il était mort. Fauché en pleine gloire. Le Graf Zeppelin ? Le Hindenburg, plutôt…

  — Ce que je ne m’explique pas, dis-je en tapotant l’article du bout du doigt, c’est qu’il ait choisi cette scène en particulier. Si vous vous souvenez bien, dans son film, il ne s’agit pas d’un suicide mais d’un meurtre déguisé. Est-ce que les enquêteurs y ont pensé ?

  — Lis l’article jusqu’au bout, dit Dena. Il y a d’autres détails.

  — A propos du suicide, précisa Mary Ann en hochant la tête avec sérieux.

  — Merci, mon chou. Sophie aurait pu croire que je parlais de l’horoscope du jour.

  Mary Ann ignora la remarque de Dena et me fit le résumé des éléments en sa possession.

  — Il avait donné leur journée à tout son personnel, dit-elle d’un ton de conférencière. La femme de chambre, le chauffeur, tout le monde. Il était très déprimé que sa femme le quitte. Les analyses de sang ont révélé un taux d’alcool extrêmement élevé.

  — Tu veux dire qu’on a trouvé un peu de sang dans son alcool, ironisa Dena.

  — Comme c’est malheureux ! reprit Mary Ann en pressant ses mains avec désespoir. Je suis vraiment triste pour lui…

  Je refermai le journal et observai le portrait de Tolsky en première page. Alors c’était donc vrai…Je ne parvenais pas encore à y croire tout à fait. Comment pouvait-on se réveiller un matin et décider que c’était un beau jour pour mourir ? Moi aussi, j’étais triste pour lui. Enfin, je l’aurais été si je l’avais aimé un peu plus. Ou si je n’avais pas été aussi révulsée par le suicide. Ou si je n’avais pas été une ambitieuse vénale et sans cœur. C’est vrai, et mon scénario ? Tolsky aurait pu attendre que mon film soit tourné pour tirer sa révérence !

  — Tout de même, murmurai-je, si c’est le départ de sa femme qui le minait autant, il aurait pu faire un effort pour qu’elle revienne. Il y a tellement de trucs éprouvés dans ces cas-là ! Les fleurs, les diamants, les conseillers conjugaux, je ne sais pas…

  — Ça aurait marché, pour toi, si Scott avait essayé ? demanda Mary Ann.

  — Scott était un loser parasite et infidèle. C’est déjà un miracle que je l’aie supporté pendant deux années entières. Alexis Tolsky était marié depuis vingt-cinq ans, je suppose qu’il devait avoir quelques arguments en sa faveur. C’est un peu facile de se taillader les poignets dès qu’on sent qu’on perd la main… Enfin, je veux dire… Je ne voulais pas dire… Oh, flûte ! Quelle poisse !

  Je refoulai le gémissement de frustration qui montait dans ma gorge.

  — Du nerf, dit Dena en étirant ses jambes bottées. Tolsky avait un caractère entier, il n’allait pas se suicider comme M. Tout-le-monde. Il n’a pas pu s’empêcher de soigner sa sortie.

  Elle repoussa du pied mon chat, M. Katz, venu se frotter contre son pantalon noir.

  — Evidemment, pour toi, c’est une déception.

  — Déception ? Parle plutôt de dépression. Il n’avait pas le droit de me faire un coup pareil. Moi qui étais tellement impatiente de visionner les premiers rushes.

  — Quand je pense qu’on se bouscule pour voir ses films… S’il avait eu la gentillesse d’attendre que le tien soit sorti, tu aurais bénéficié de la publicité de son suicide.

  — Merci de ces paroles réconfortantes.

  En tout état de cause, je n’avais pas d’autre choix que de me résigner. Après tout, j’aurai d’autres chances. Peut-être pas avant une bonne dizaine d’années, mais je n’aurai que quarante ans à cette époque. Je pourrai encore rentrer dans une robe taille trente-huit pour la remise de mon Academy Award. Tenez, regardez Sarah Jessica Parker : à quarante ans, elle est sacrément bien roulée, non ?

  — Et si je lançais la rumeur que je suis en phase terminale ? Ça déciderait peut-être un autre cinéaste à me faire une proposition rapide ?

  — Ça ne marchera pas, dit Dena. Tant que tu n’as pas passé l’arme à gauche, tu n’intéresses personne.

  — Et si je faisais comme Van Gogh ? Me couper une oreille, ou quelque chose comme ça. Ce serait une bonne publicité.

  — Pour lui, en tout cas, ça n’a pas marché. Ça ne l’a même pas aidé avec les filles. Il paraît que sa fiancée s’est tirée quand il a voulu lui offrir son oreille en cadeau. Elle a dû lui rendre en criant : « J’avais dit des boucles d’oreilles, crétin ! »

  Je réprimai un rire nerveux quand Mary Ann, secouant la tête d’un air navré, se leva pour aller prendre un sac de maïs dans le placard de la cuisine.

  — Si son seul but était d’avoir son nom une fois de plus dans les journaux, il lui suffisait de faire un nouveau film. Avec mon scénario.

  Mary Ann posa son sac sur le bar qui sépare la cuisine du séjour.

  — Mon Dieu ! s’écria-t-elle, une main sur sa joue. Et si c’était un accident ? Il s’est peut-être coupé en se rasant !

  Si Mary Ann avait été n’importe qui d’autre, j’aurais compris que c’était une plaisanterie. Dena leva les yeux au plafond.

  — Quand je pense qu’on a des gènes en commun ! grommela-t-elle. Si on te pose la question, insiste bien sur le fait que tu n’es ma cousine qu’au second degré.

  Mary Ann croisa les bras d’un air indigné.

  — Et pourquoi ne serait-ce pas un accident, je te prie ? Il était ivre. Il ne devait plus maîtriser ses gestes.

  — Bien sûr. Il a pris un bain pour se raser les bras. Tout le monde fait ça.

  — Il avait peut-être… hum, les bras très velus ?

  — Certainement. Et il s’est coupé les deux poignets par mégarde avant de se dire : « Que c’est contrariant ! Je vais attendre d’être complètement vidé de mon sang pour appeler les urgences. »

  — Il s’est peut-être évanoui. Ou bien il était ennuyé de devoir expliquer ce qui lui était arrivé.

  — D’où l’expression « s’ennuyer à mourir », grinça Dena entre ses dents.

  — Pense ce que tu veux, moi, j’ai mon idée, dit Mary Ann en s’éloignant. Si vous voulez bien m’excuser, il faut que j’aille au petit coin.

  — Fais attention de ne pas te couper les poignets en t’essuyant !

  J’attendis en me mordant les lèvres que Mary Ann se soit éloignée et je me tournai vers Dena.

  — Tu es un peu dure avec elle, tu ne trouves pas ?

  Den
a laissa échapper un soupir d’agacement.

  — Au petit coin ! Elle ne peut pas dire « aux chiottes », comme tout le monde ? On n’a pas idée d’être aussi tarte !

  Qu’on ne s’y trompe pas, Dena était aussi désobligeante avec sa cousine dans l’intimité qu’elle était protectrice envers elle en société. L’un des ex de Mary Ann l’avait appris à ses dépens, le jour où Dena lui avait cassé la figure pour lui apprendre à manquer de respect à sa jeune cousine.

  Celle-ci sortit des toilettes sans dommage apparent, passa à la salle de bains pour se laver les mains, revint prendre dans son sac à main un tube de crème protectrice dont elle s’enduisit les mains avec soin, puis ouvrit le réfrigérateur, sans doute à la recherche de quelque chose de plus calorique que du pop-corn. Elle en sortit un pot de beurre de cacahuètes et y plongea une petite cuiller.

  Je louchai avec envie sur sa silhouette de femme enfant, avant de me tourner de nouveau vers Dena, qui examinait le DVD de location qu’elle avait apporté pour la soirée, un de ces blockbusters où Bruce Willis sauve la planète menacée par un astéroïde fou, une attaque de fourmis géantes ou une épidémie de peste bubonique, voire les trois à la fois.

  — Si on veut le voir, c’est maintenant. Je me lève tôt demain, je dois réceptionner une livraison de vibromasseurs à la première heure.

  Mary Ann prit un air outré.

  — Et tu as honte de moi !

  — Ne critique pas ce que tu ne connais pas. Si les bourgeoises qui fréquentent ton institut de beauté utilisaient ces joujoux, elles n’auraient pas besoin de se ruiner en crèmes anti-rides et en sérums rajeunissants.

  Je ne pus me retenir d’intervenir.

  — Tu crois que ce genre de commerce devrait en offrir à ses meilleures clientes ?

  — Pourquoi pas ? Je devrais peut-être réfléchir à une offre promotionnelle en partenariat avec la patronne de Mary Ann… Bon, on mate cette vidéo ou on tient une conférence sur les bienfaits du vibromasseur ?

  J’étais dans un tel état de tension que je n’avais plus aucune envie de regarder un film. Je songeai que j’aurais mieux fait d’exploiter l’horreur que m’inspirait la mort tragique de Tolsky pour booster ma scène de crime, que je trouvais un peu fade. Au moins, j’aurais l’impression d’agir au lieu de m’apitoyer sur ma carrière prématurément brisée par la faute d’un dépressif suicidaire et égoïste.

 

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