Sexe, Meurtres et Cappuccino

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Sexe, Meurtres et Cappuccino Page 16

by Kyra Davis


  — C’était vraiment important ? demanda Barbie.

  — Je dois la retrouver au parc de Golden Gate à 16 heures mais j’aurai une demi-heure de retard.

  — A quel endroit, exactement ?

  — Au jardin botanique.

  Je songeai que je pouvais encore appeler ma mère pour lui dire que je ne viendrais pas. L’important était de ne pas poser un lapin à Dena.

  — Je peux y aller, si vous voulez.

  Je regardai Barbie, interloquée.

  — Pardon ?

  — Je peux passer au jardin botanique prévenir Dena que vous aurez du retard. Ma collègue doit arriver dans quelques minutes et je vais dans la direction du parc de toute façon. Je dois dîner chez mes parents dans Inner Sunset, c’est pour ça que je suis habillée aussi discrètement.

  Je louchai vers la jupe et les cuissardes.

  — Oh, je vois… Vous êtes sûre que ça ne vous ennuie pas ?

  — Pas du tout, c’est sur mon chemin.

  J’éprouvais quelques scrupules à demander au personnel de Dena de jouer les messagers pour nos affaires privées, mais je n’avais guère le choix. D’ailleurs, ce n’était pas moi qui en avais pris l’initiative. Je décrivis l’endroit où j’avais rendez-vous avec mon amie. Le temps que j’aie terminé, la collègue de Barbie nous avait rejointes. Je remerciai la jeune femme et partis sauver ma mère de sa cystite mortelle.

  La circulation était plus fluide que d’habitude, aussi me fallut-il moitié moins de temps que prévu. Je pris les médicaments à la pharmacie et passai les déposer chez ma mère. Celle-ci passait l’aspirateur avec une telle fougue qu’elle ne m’entendit pas entrer, déposer le paquet sur la table de la cuisine et repartir discrètement, avant qu’elle ne m’ait mis le grappin dessus pour relancer le débat sur mon éternel célibat.

  Je franchis les portes du jardin botanique à 16 h 15, un peu coupable de n’avoir qu’un quart d’heure de retard. J’aurais pu épargner le détour à Barbie, d’autant que ses bottes à talons ne devaient pas lui faciliter la tâche dans ces allées peu praticables.

  Je me poussai pour laisser passer un touriste pressé. Les touristes sont facilement reconnaissables à leurs chemisettes courtes, qu’ils portent quel que soit le temps qu’il fait. Je me retournai distraitement sur son passage. Ce type me rappelait vaguement quelqu’un. Je haussai les épaules et poursuivis mon chemin.

  Malgré la fraîcheur, je me dirigeai sans hâte vers notre rendez-vous. Puisque Barbie avait prévenu Dena, je n’avais pas besoin de me presser. Après les journées de stress intense que je venais de traverser, j’avais bien le droit de m’accorder quelques instants de flânerie dans ce lieu que j’aimais tant !

  Le jardin botanique était un petit paradis, un coin de nature au cœur de la ville. J’avais eu l’occasion de visiter Central Park autrefois, mais malgré sa beauté, le célèbre parc ne parvenait pas à vous faire oublier que vous étiez dans un milieu urbain. San Francisco, au contraire, offrait l’équilibre idéal entre la ville et la nature. Je n’aurais pas pu vivre ailleurs, me dis-je en longeant les allées d’un pas nonchalant, les mains dans les poches et le nez au vent.

  Un écureuil détala devant moi, avant de s’immobiliser à quelques pas en me jetant un regard interrogateur.

  — Désolé, vieux, je n’ai pas eu le temps d’acheter des cacahuètes.

  Je repris mon chemin, impatiente de retrouver Dena. Tiens ? En approchant du Club des joyeuses garces, je m’aperçus que quelqu’un s’était endormi sur un banc, sous les arbres. Pas étonnant, ce coin était si tranquille ! D’un autre côté, j’en fus un peu contrariée. Même si nous étions dans un lieu public, cette petite clairière entre les cèdres rouges était à nous. Je me consolai en me disant qu’après quelques verres de vin, Dena et moi parlerions si fort que le dormeur s’en irait, dégoûté.

  C’est alors que je remarquai qu’il portait un top de couleur rose bonbon. Enfin, un top qui aurait été rose bonbon s’il n’avait été strié de vilaines taches… rouge sang !

  Je demeurai immobile quelques instants, n’osant en croire mes yeux. Puis, comme un automate, je fis quelques pas vers la femme étendue sous les arbres.

  Barbie ne respirait plus. Elle était à peine reconnaissable, à cause des insectes qui grouillaient sur les plaies béantes sur son visage, sa gorge, son ventre. Saisie de nausée, je reculai, trébuchai sur une souche, me relevai en tremblant et partis finalement au pas de course, le cœur au bord des lèvres. Je courus droit devant moi, sans regarder où je mettais les pieds, en direction de la pépinière du jardin botanique située non loin de là.

  Je me ruai vers la barrière et secouai de toutes mes forces le portillon, fermé par une chaîne.

  — Au secours ! A l’aide ! Appelez la police !

  On ne me répondit pas. Ce n’est qu’à cet instant que je vis le panneau. Fermé pour la journée. Il n’y avait personne. Je sursautai en entendant un bruissement dans les feuillages à quelques pas de moi. Un oiseau ? Un raton laveur ? Ce n’était pas le moment de m’affoler. Respire, me dis-je. Respire un bon coup et réfléchis.

  Un assassin, même idiot, ne restait pas sur les lieux du crime. Il ne s’agissait donc pas du meurtrier. Peut-être était-ce un promeneur qui s’était égaré ? Un membre du personnel du jardin ? Dans tous les cas, il pourrait me venir en aide. Je ferais mieux de l’appeler au lieu de le fuir.

  Puis le froissement se répéta, plus angoissant encore. Prise de panique, je m’élançai dans la direction opposée, vers les entrées principales. Celles-ci seraient fermées d’ici quelques minutes, et il ne resterait plus pour sortir que les accès privés.

  J’arrivai dans un espace plus large, où se trouvaient plusieurs personnes. Il y avait là un type au visage pâle avec des dreadlocks roux étendu sous un arbre, une grosse femme brune qui parlait au téléphone. Plus loin, un groupe d’adolescents en baggy était rassemblé autour d’une fontaine.

  A quoi ressemble quelqu’un qui vient d’assassiner une femme ? A-t-il l’air effrayé, hagard ? Parvient-il à se composer une expression indifférente ? En me retournant, j’avisai un homme qui fermait les portes juste derrière moi. J’accourus vers lui et pris sa manche à travers les barreaux.

  — Aidez-moi ! Elle est morte. Oh, mon Dieu. Il l’a tuée, elle est morte !

  L’homme fronça les sourcils d’un air contrarié.

  — Vous savez qu’il est interdit de prendre de la drogue dans un lieu public ?

  — Il y a une femme assassinée, là-bas.

  D’une main tremblante, je désignai la direction approximative du Club des joyeuses garces.

  — Elle a été tuée à la hache, ou quelque chose comme ça.

  Le type essaya de se libérer mais je le tenais fermement.

  — Bon, vous allez vous calmer et…

  — Et vous, vous allez m’écouter. Je vous dis que Barbie est morte. Morte, vous entendez ?

  — Pauvre Ken, dit l’homme en riant.

  Sans réfléchir, je le pris par le col et le secouai de toutes mes forces.

  — Ecoute, crétin, il y a une femme assassinée à quelques pas d’ici, sur un banc près de la pépinière. Tu appelles les flics ou je t’étrangle, compris ?

  — Bon, dit l’homme, je vais téléphoner à la police. Mais il faut que vous me lâchiez.

  Je le libérai et, tout en m’asseyant sur la pelouse, je le regardai se diriger vers une guérite près de la grille. Je fermai les yeux et remontai mes jambes contre ma poitrine, en état de choc. C’était impossible ! Andy était derrière les verrous, non ? Il ne pouvait plus tuer, à présent… Après tout le mal que j’avais eu à admettre que mes craintes n’étaient pas fondées, voilà que le cauchemar continuait.

  Barbie était morte. A ma place ? Un frisson d’effroi me parcourut. Comment n’y avais-je pas songé plus tôt ? Avec sa coiffure, elle pouvait, de dos, offrir une certaine ressemblance avec moi. Et elle avait été sauvagement assassinée parce qu’elle s’était trouvée là où j’étais supposée être… ainsi que Dena.
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  Au fait ! Où était Dena ?

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  Alicia pouvait comprendre qu’on nourrisse des envies de meurtre. Ce qu’elle ne s’était jamais expliqué, c’était le besoin de faire souffrir sa victime.

  Sex, Drugs & Murder

  Je consultai ma montre. 16 h 40. Je me redressai en me hissant aux barreaux de la grille et me dirigeai vers la cabine téléphonique, à présent libre.

  — Hé ! Où allez-vous ? La police sera là d’une minute à l’autre ! me héla le gardien, qui avait apparemment tenu sa promesse.

  Ignorant l’homme, j’insérai deux pièces dans la fente. J’étais si choquée qu’il me fallut trois tentatives pour composer le numéro de Dena. « Je ne peux pas vous répondre pour l’instant. Si vous êtes dans des dispositions amicales, laissez-moi un message. »

  — Dena ? Dena, c’est moi. Tu es là ? Décroche, s’il te plaît. Dena ? S’il te plaît, réponds !

  Rien. Le silence. Je reposai le combiné sur son socle. Où était Dena ? Une voiture de police s’arrêta. Je vis deux policiers en uniforme en sortir et parler avec le gardien, qui pointa le doigt dans ma direction. Je demeurai immobile, incapable de réaction.

  Les deux flics s’approchèrent de moi. Le plus petit se posta devant moi et, croisant les bras sur sa poitrine, m’adressa un sourire.

  — Alors c’est vous qui avez trouvé le cadavre ?

  Je hochai la tête.

  — Je suis l’agent Campbell, et voici l’agent MacLean.

  — Sophie Katz, dis-je machinalement.

  — Très bien, mademoiselle Katz. Vous voulez bien nous montrer où vous avez vu ce type ?

  — C’était une femme.

  Je n’avais pas la moindre envie de retourner vers le banc où la malheureuse Barbie avait été aussi sauvagement assassinée, mais je doutais que les deux flics se contentent d’un plan et de quelques indications.

  — Suivez-moi, dis-je en prenant la direction de la pépinière.

  Les deux hommes m’emboîtèrent le pas.

  — Je sais que ce n’est pas un spectacle amusant, dit l’agent MacLean. Je suis désolé pour vous. En général, ce n’est pas dans ce coin du parc qu’on retrouve les clochards.

  Les clochards ?

  — D’habitude, ils vont se piquer ailleurs. La plupart du temps, ils meurent d’overdose, mais il y a aussi des morts naturelles. Dans tous les cas, on doit s’assurer qu’il n’y a rien d’anormal avant de rendre le corps à…

  — Mais de quoi parlez-vous, à la fin ? l’interrompis-je en faisant volte-face. Ce n’est pas un clochard, c’est une femme. Je la connaissais. Elle a été assassinée. Et j’avais rendez-vous avec une autre amie, qui n’est pas venue. Je ne sais pas où elle est. Je n’arrive pas à la joindre.

  Une expression de stupeur se peignit sur le visage des policiers. Je vis Campbell poser une main sur la poignée de son arme de service.

  — Bon sang, mais ça change tout ! Pourquoi est-ce qu’on ne nous a rien dit ?

  — Estimez-vous déjà heureux qu’on vous ait averti ; j’ai pratiquement dû menacer le gardien pour qu’il accepte d’appeler la police.

  MacLean s’écarta de quelques pas et dit quelques mots dans son talkie-walkie. Campbell balaya les environs d’un regard attentif. Il avait l’air nerveux, tout d’un coup.

  — Reprenons, dit-il en se tournant vers moi. Montrez-nous le cadavre et expliquez-nous exactement ce qui s’est passé.

  MacLean nous rejoignit.

  — On nous envoie des renforts. Allons-y.

  Je les guidai jusqu’au Cercle des joyeuses garces tout en leur résumant les événements de l’après-midi. Si je ressentais un certain soulagement de voir que quelqu’un me prenait enfin au sérieux, je ne parvenais pas à chasser mon anxiété à propos de Dena.

  Enfin, nous arrivâmes à notre but. Je m’arrêtai à quelques pas pour laisser passer les deux hommes et détournai le regard, incapable de supporter une nouvelle fois la vision de cauchemar.

  — Merde ! s’écria MacLean derrière moi.

  Au même instant, mon regard fut attiré par un éclat de lumière au pied des grands cèdres. En me penchant, je vis qu’il s’agissait d’un briquet. Il était en argent, avec une lettre gravée dessus. Un B. Celui de la pauvre Barbie, sans aucun doute. Je tendais la main pour le ramasser lorsqu’une voix s’éleva.

  — Non ! Ne le touchez pas !

  Campbell s’était approché de moi. D’un geste autoritaire, il m’éloigna des arbres.

  — Larry, raccompagne-la vers l’entrée principale et prends sa déposition. Je veux une description la plus précise possible de son amie, on lance un avis de recherche. Je rappelle les gars pour faire le point.

  Guidée par l’agent MacLean, je repris le chemin de la sortie. Je n’en étais pas fâchée. Au loin, j’entendis des sirènes de voitures de police, puis celles d’une ambulance. Nous arrivâmes enfin près des grandes grilles, où je me laissai tomber sur un banc. Là, je répondis, tel un robot, aux questions de Larry MacLean à propos de Dena. Confusément, j’entendis qu’il me faisait des recommandations, selon lesquelles j’étais supposée ne pas m’éloigner. Je hochai la tête sans prêter trop d’attention à ses paroles. Il me semblait que mon esprit refusait de fonctionner normalement.

  Puis je m’aperçus que l’espace devant les grilles était envahi de policiers — les uns en uniforme, les autres en civil, certains accompagnés de chiens. Ils interrogeaient les visiteurs, vérifiaient les identités. Le gardien que j’avais menacé était soumis à un feu nourri de questions, un peu plus loin, près de sa guérite. Il croisa mon regard et m’adressa un geste d’excuse.

  Allais-je me réveiller et constater que tout ceci n’était qu’un cauchemar ? Chaque fois que je tentais de me concentrer sur les événements de l’après-midi, depuis le coup de fil de ma mère jusqu’à la sinistre découverte sous les séquoias, mon esprit se rebellait. Trop de sang. Trop d’horreur. Comment un corps humain pouvait-il saigner autant ? Et où était Dena ?

  Je me frottai les yeux — comme si cela pouvait en faire disparaître l’image du cadavre de Barbie ignoblement massacré ! — et m’obligeai à réfléchir posément. Il fallait aborder l’ensemble point par point. Par exemple, le briquet. Que signifiait ce B ? Barbie ? A la réflexion, c’était peu probable. Elle n’avait manifestement pas eu le temps de sortir un briquet et de le jeter avant d’être tuée. Qui avait un B dans ses initiales ? Pas Dena, Dieu soit loué. Pas Anatoly Darinsky. Pas Jason… au fait, comment s’appelait-il ?

  Beck. Jason Beck.

  Il fallait prévenir Dena. Je bondis sur mes pieds… et me heurtai à deux policiers en civil. Une femme aux cheveux châtains retenus en queue de cheval et un homme de type italien, avec une coupe en brosse. La fille m’adressa un sourire chaleureux.

  — Je suis le détective Peters, et mon collègue est le détective Gonzales. Nous avons quelques questions à vous poser. Vous voulez bien qu’on s’assoie ?

  Bon sang, ce n’était pas le moment ! Il fallait que je prévienne Dena. Je n’avais pas le temps !

  — Désolée, il faut d’abord que je passe un coup de fil.

  — C’est si urgent que cela ?

  — Oui. Le B, ce n’est pas pour Barbie.

  Le détective Gonzales me jeta un regard perplexe.

  — Je ne suis pas sûr de comprendre…

  — On a trouvé un briquet sur le lieu du meurtre, avec la lettre B gravée dessus. Je l’ai vu. J’ai d’abord cru que c’était l’initiale de Barbie, la femme qui a été tuée, mais je pense que c’est en fait celle de Jason Beck, l’amant de Dena Lopiano, mon amie, celle avec qui j’avais rendez-vous à cet endroit du parc.

  Il ne fallut que deux secondes au détective Gonzales pour comprendre les implications de mes paroles.

  — Vous savez où on peut trouver ce garçon ?demanda-t-il en sortant un carnet de sa poche.

  — Non. Il travaille dans un bar de Lower Haight, je ne sais pas lequel.

  Il prit note de la description que je lui fis de Jason, puis ad
ressa à sa coéquipière un hochement de tête et s’éloigna en déclarant :

  - Je m’en occupe.

  Le détective Peters s’assit sur le banc et m’invita d’un geste à l’imiter. Je posai les yeux sur la cabine téléphonique, hésitante. Que pouvais-je faire de plus ? Mon portable en panne m’interdisait de prévenir qui que ce soit, la police était sur place, et Dena… Bon sang ! Où était passée Dena ? Il me semblait que je ne trouverais pas la paix tant que je ne saurais pas où était mon amie, et si elle allait bien.

  — Mademoiselle Katz ?

  Prenant conscience de la présence du détective Peters à mon côté, je m’assis sans répondre.

  — Mademoiselle Katz, qu’est-ce qui vous fait penser que le fiancé de votre amie pourrait être impliqué dans le meurtre de cette jeune femme ?

  — Ce type est complètement à côté de ses pompes.

  — Vous pouvez être plus précise ?

  — Il est fou. Il se prend pour un vampire.

  — Un vampire ?

  — Oui. Enfin, il voudrait le devenir, et il essaie par tous les moyens. Je crois qu’il est dangereux.

  Peters fronça les sourcils.

  — Bon, il veut être vampire. Vous savez comment il compte s’y prendre ?

  — Je ne suis pas spécialiste en la matière, mais il est persuadé d’être le prochain Dracula. D’après lui, toutes ces légendes ont un fond de réalité. Il n’a qu’un espoir : devenir une nouvelle figure du genre.

  — Vous êtes sérieuse ?

  — On ne peut plus, hélas.

  — Et votre amie fréquente ce garçon ?

  — Elle a un faible pour les gens bizarres.

  — C’est le moins qu’on puisse dire.

  Je vis le détective griffonner quelques mots sur son calepin. Puis elle leva de nouveau les yeux vers moi.

  — Et si vous me disiez comment tout ceci est arrivé ? D’après l’agent MacLean, cette Barbie était ici à votre demande, pour prévenir votre amie Dena que vous seriez en retard. Que s’est-il passé exactement ?

  — Ma mère a une cystite.

 

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