ELEANOR DÉBARQUE !

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ELEANOR DÉBARQUE ! Page 15

by Lee Nicols


  Il a un rire incrédule.

  — Shika ? Tu veux dire… Shika ? Tu plaisantes bien sûr ?

  — Bien sûr ! Pas Shika. Ah ha !

  Trahir Maya me rend malade.

  — Je connais le type qui tient le Gothic, dit Joshua. Allons-y.

  Vous voyez, Nous avons aussi ça en commun. Nous connaissons tous deux des gens qui tiennent un bar. Quand je connaîtrai mieux Joshua, j’insisterai pour aller chez Maya.

  Le Gothic est un bar branché à mort, spécialisé dans les Martini hors de prix et l’art quasi pornographique. A 22 heures un mercredi soir, l’endroit est plein, comme Shika ne l’est jamais, même le samedi soir.

  Nous prenons place au bar avec le patron et buvons de l’armagnac vingt ans d’âge. Il est presque aussi beau que Joshua — sauf que l’excès d’alcool congestionne son visage. Joshua et lui discutent de savoir quel endroit, des Bahamas ou du Mexique, est le plus sympa. Je n’ai jamais visité ni l’un ni l’autre, donc je me tais, ce qui est probablement une sage décision — je ne tiens pas à me ridiculiser devant ces canons.

  Joshua me caresse le dos, passe ses doigts dans mes cheveux. Je me sens merveilleusement bien. Jusqu’à ce que deux mains de femme ne se posent sur ses yeux. Une brune se tient derrière lui et se penche assez près pour lui lécher l’oreille.

  — Devine qui c’est ? murmure-t-elle.

  Cette fille est un cauchemar. Elle est dans un bar, elle doit donc avoir plus de vingt et un ans, mais elle en paraît dix-neuf. Elle mesure un mètre cinquante-cinq, porte un justaucorps noir profondément décolleté qui souligne sa silhouette spectaculaire et son teint caramel. Elle a noué un petit pull rouge autour de ses hanches — fausse marque de pudeur qui ne fait qu’amincir encore sa taille. Elle parvient à être à la fois menue et voluptueuse, c’est très énervant.

  — Joshua pense que c’est Jenna, dit Joshua.

  Je suis trop occupée à fixer les seins errants de Jenna, qui luttent pour s’échapper de son justaucorps, pour m’horrifier du fait que Joshua parle de nouveau de lui à la troisième personne.

  — Oh, Joshua ! dit Jenna en faisant la moue. Comment m’as-tu reconnue ?

  — Ton parfum. Obsession, c’est ça ?

  Je déteste Obsession. Je l’ai toujours détesté.

  — C’est ça, chéri.

  Elle l’embrasse.

  — Comment vas-tu ?

  — Je suis épuisée. J’ai fait des heures sup au bar hier, et j’ai travaillé aujourd’hui. Tout ce que je veux, maintenant, c’est me relaxer et m’éclater.

  Tout en parlant, elle lance à Joshua un coup d’œil qui me donne envie de l’humilier. Serveuse ! Je suis peut-être sans emploi, mais si j’en avais un, il serait plus prestigieux.

  — Où travaillez-vous? je demande d’un air innocent.

  — Au Café Lustre.

  — Jamais entendu parler — ça vient d’ouvrir ? J’arrive de loin, de Washington.

  — Le club de Strip-tease, précise-t-elle.

  — Vous êtes serveuse dans la boîte de strip-tease ?

  Beurk.

  — Les pourboires sont bons ?

  Elle éclate d’un rire superbe.

  — Je ne suis pas serveuse. Et oui, les pourboires sont excellents.

  Je la déteste. Je voudrais envoyer mon poing dans sa petite gueule de sex-symbol.

  — Jenna est danseuse, Elle, dit Joshua.

  — Oh. C'est un boulot que j’ai envisagé de faire.

  Je ferme les yeux, très fort. Qu’est-ce que je raconte ?

  — Ouais, dit Jenna. Les hommes font la queue pour te voir nue.

  Terminé. Autant rentrer chez moi tout de suite. Je n’ai aucune chance de gagner un concours de bombe sexuelle contre une fille échappée de la couverture de Lui. Mais Joshua se penche vers moi et m’embrasse, longuement, profondément.

  — Moi, je paierais pour te voir te déshabiller.

  Mon cœur éclate dans ma poitrine et fait un tour d’honneur autour du bar. Joshua me lève de mon tabouret et m’enlace.

  — D’ailleurs, je suis prêt pour une représentation privée. A plus tard tout le monde.

  Je suis officiellement amoureuse.

  22

  Je suis ravie de constater que l’expérience acquise grâce à l’article « Strip-tease pour votre homme-objet virtuel » se révèle payante. Ma performance érotique de pensionnaire de harem dévergondée dans un trolley fait tellement d’effet à Joshua, qu’il interrompt l’enchaînement chorégraphique pour réclamer le plat de résistance. Je le lui sers volontiers.

  C'est encore meilleur que la première fois. Merveilleusement sublime. Extrêmement agréable. Et le « Joshua va jouir » ne me dérange plus autant.

  Joshua s’esquive durant la nuit. Je serais censée m’en offenser, mais me contente d’apprécier. Au réveil, je n’aurai pas à me préoccuper de mon visage, de mes cheveux, de mon haleine, de ma personnalité.

  L'étape numéro Deux est officiellement un succès. N’arrive pas à me souvenir de l’étape numéro Trois, mais soupçonne qu’elle commence maintenant.

  Le lendemain matin, pour célébrer ma très bonne fortune, je décide de m’offrir un café au lait et un muffin aux myrtilles. Le soleil brille, il fait chaud. J’achète un journal et l’emporte avec moi au Pélican Brun, le restaurant près de Hendry Beach, et m’assieds seule à l’une des tables surplombant l’océan.

  Je distingue les contours des îles Channel, à des kilomètres de la côte. Je n’arrive pas à croire que j’ai jamais vécu à Washington. C'était pour Louis, bien sûr, et à l’époque, cela m’avait paru normal. Il était en cinquième année de droit quand nous nous sommes rencontrés. Je venais juste de terminer ma seconde année de fac. Il s’est occupé de moi, et moi de lui. Cela avait semblé naturel de s’installer ensemble quand il a terminé la fac, et été embauché chez SM & B. Son appartement était bien plus agréable que les dortoirs.

  Après avoir obtenu ma licence de psychologie, j’avais envisagé de continuer et avais même été acceptée à l’American University. Mais le temps d’effectuer mon inscription, cela ne m’intéressait plus. Trop occupée à jouer les épouses pour Louis. Et puis, à vingt-deux ans, j’avais le temps. Quatre ans plus tard, tout ce que j’ai appris, c’est la gestion des coussins de soie et l’aptitude à choisir le meilleur plat sur le menu du déjeuner.

  Installée sur la plage de Hendry, l’océan étincelant sous mes yeux, mon corps encore délicieusement douloureux de ma nuit d’amour, je réalise que Louis ne me manque pas. Six ans et il ne me manque pas. Suis-je inconséquente ou libre ?

  Je termine mon petit déjeuner et me force à étudier les petites annonces, espérant trouver un job qui requiert des compétences domestiques.

  L'annonce brille comme un phare dans la nuit :

  Gagnez 200 $ / nuit

  Danse exotique

  Adressez-vous au Café Lustre

  De 14 à 16 heures en semaine.

  Deux cents dollars par nuit ! Je ne peux pas croire que Jenna gagne autant. Pourquoi ne pourrais-je pas gagner deux cents billets par nuit ?

  Parce que je n’ai pas un corps d’enfer. J’ai de la cellulite et la taille épaisse.

  Evidemment. Mais Joshua a dit qu’il paierait pour me voir nue. Si quelqu’un doté de son physique et de ses capacités sexuelles désire me voir me déshabiller, pourquoi pas d’autres ? Deux cents dollars par nuit, juste pour enlever mes vêtements, c’est bien payé. Je fermerai les yeux et penserai à… l’argent.

  N’importe quoi ! Jamais je ne me déshabillerai en public. Danser habillée m’embarrasse déjà. Et à quel âge on n’a plus l’âge de faire strip-teaseuse ? Une fois, j’ai appelé pour me renseigner sur la vente de mes ovules, quand j’ai répondu avoir plus de vingt-quatre ans, on m’a dit : « Merci, mais non merci. » Strip-teaseuse semble hors de question.

  L'addition arrive. Le café au lait, le muffin, l’omelette et le mimosa coûtent vingt-trois dollars. Et aujourd’hui, j’ai dû faire le plein de la BM — et faire changer le p
ot d’échappement. Je paie l’addition, laisse quatre dollars de pourboire. Il me reste dix-sept dollars.

  Pas dix-sept dollars sur moi. Pas dix-sept dollars dans mon porte-monnaie. Ma fortune totale, globale, entière et absolue s’élève à dix-sept dollars. Carlos va être furieux.

  Ça suffit. Pas le choix. Aujourd’hui. Café Lustre.

  Ne sais pas trop comment je dois m’habiller pour un entretien d’embauche de strip-teaseuse. Je cherche dans ma garde-robe. La seule chose vaguement appropriée est une robe Vivienne Tam rouge, en résille transparente brodée de fleurs, qui se porte sur un slip de satin rouge. Avais convaincu Louis l’an dernier de l’acheter pour la fête de Noël de sa boîte. Evidemment, si je décroche le boulot, je devrai faire l’impasse sur le slip.

  Le café est situé dans un bâtiment sans fenêtres. Nerveuse, j’ouvre la porte et entre. Sombre. Etouffant. Une blonde nue se contorsionne sur scène au son d’une vieille chanson des Foreigner. Ses seins ne peuvent pas être vrais. Comment fait-elle pour qu’ils pointent comme ça ? Mon Dieu, elle en prend un dans sa bouche. Je ne sais pas faire un truc pareil. Suis-je censée faire ça ? Je croyais que seuls les chiens arrivaient à se contorsionner ainsi…

  Les serveuses sont vêtues de costumes sexy trop étroits et une fille aux seins nus frotte sa poitrine contre le visage d’un type installé à une table. Il est assis sur ses propres mains, comme s’il avait peur de la toucher, ce qui paraît bizarre. Elle se retourne et presse son « zizi » (comme dirait ma mère) contre son érection (comme ne dirait pas ma mère) évidente. Est-ce que ça fait partie du job ? Je croyais qu’il suffisait de se déshabiller, faire trois petits tours autour d’une barre verticale et voilà. Ça ne va pas du tout. Jenna, la petite bombe sexuelle, avait raison. Je ne peux pas faire ça.

  Il faut que je sorte. Tout de suite. Je me retourne pour m’enfuir et — Jenna !

  — Oh ! salut Jenna ! J’allais justement (j’allais dire partir, mais son expression supérieure me retient) poser ma candidature.

  Elle n’est vêtue que d’un string. Ça fait bizarre. J’essaie de ne pas regarder ses seins, mais mes seules alternatives consistent en la contorsionniste sur scène et quelques gigoteuses sur genoux.

  — Tu es venue pour du boulot ? demande-t-elle.

  Non ! Non !

  — Oui. Oui !

  — Tu sais quoi ? Bravo.

  Elle passe son bras sous le mien et me sourit.

  — Beaucoup de femmes jouent les snobs méprisantes quand tu dis que tu es strip-teaseuse, mais elles n’ont même pas le cran d’essayer.

  Nous marchons bras dessus bras dessous, et mon coude cogne dans son sein nu tandis qu’elle m’entraîne vers le bar. Ça n’a pas l’air de la déranger, alors je fais comme si de rien n’était.

  — Peut-être pourrions-nous mettre au point un numéro ensemble. Joshua aime les numéros entre filles.

  — Je… euh… Quel Joshua ?

  — Joshua Wesley — le patron — il va arriver tout à l’heure. C'est Tony qui fait la première sélection.

  Au bar, elle me présente à Tony, version blanche de Mike Tyson. Il porte un costume d’été en seersucker, assorti de chaussures noires de cérémonie. Pas génial le look.

  — Elle cherche du travail, dit Jenna.

  — Je me doute, grommelle-t-il. Retourne travailler.

  Il parle comme quelqu’un qui regarde beaucoup trop Les Sopranos.

  — Ne fais pas attention à lui, dit-elle. Il aboie mais ne mord pas.

  Elle m’embrasse sur la joue.

  — Bonne chance.

  Je balbutie un « merci » tandis qu’elle disparaît dans les ténèbres glauques.

  — Recule. Laisse-moi te regarder, dit Tony.

  Ahurie, je me recule. C'est toujours ce que je fais — je fais ce qu’on me dit. Et si je faisais de la peine à Tony en lui disant qu’il y a erreur, qu’en réalité je ne veux pas travailler ici ?

  — Tourne-toi.

  Je me tourne docilement. Mais je n’ôterai aucun de mes vêtements. Nous ne sommes pas au planning familial. Quand il aura refermé sa bouche béante, je lui dirai que j’ai changé d’avis. Au pire, j’accepterai le boulot et ne reviendrai jamais. Je suis sûre que ça se produit tout le temps.

  — Tourne-toi complètement. O.K.

  J’arrête de bouger, cherchant désespérément quelle excuse inventer pour m’en aller. Je suis venue me documenter pour un exposé ? En réalité, je suis un homme ? J’ai une jambe de bois ?

  — Tu es bien trop vieille pour ce job.

  — Quoi ?

  — Tu es trop vieille, chérie.

  — Non. Je n’ai que vingt et un ans.

  — C'est ça. Tu devrais essayer le Tomb Club.

  — Le quoi ?

  — Le Tomb Club.

  — Pourquoi ce club-là ?

  — Pourquoi ?

  Il jette un regard dédaigneux sur mes seins.

  — Parce qu’ils tombent, chérie.

  Les ténèbres glauques rougeoient soudain tandis que la fureur monte en moi. Je m’humilie et il m’insulte ?

  Une déesse aux seins nus passe, un plateau à la main.

  Un verre de jus de cassis. Un bruit d’éclaboussure, un beuglement, et je prends mes jambes à mon cou.

  Faites que mes talons ne me laissent pas tomber !

  TRIBUNAL D’INSTANCE DE SANTA BARBARA

  CAS N° 12-45978

  AVIS À L'ACCUSÉE

  VOUS ÊTES ASSIGNÉE EN JUSTICE PAR LE PLAIGNANT

  Afin de protéger vos droits, vous devez vous présenter au tribunal à la date mentionnée ci-dessous. L'affaire peut être jugée à vos dépens si vous ne vous présentez pas. La cour peut accorder au plaignant le montant des dommages et des coûts. Vos salaires, traitements et biens peuvent être saisis sans avertissement supplémentaire.

  PLAIGNANT : Anthony Dingle

  ACCUSÉE : Elle Medina

  PLAINTE DU PLAIGNANT :

  L'accusée me doit la somme de sept cents dollars, frais de justice non inclus parce que (détaillez la réclamation) :

  Elle a lancé du jus de cassis sur mon costume.

  Cette plainte concerne une agence gouvernementale, et j’ai porté plainte contre cette agence. Ma plainte a été repoussée par l’agence, ou l’agence n’a pas considéré ma plainte avant la date limite (voir formulaire SC-150).

  Je n’ai pas demandé à l’accusée de payer cette somme parce que (expliquez) :

  Semble que je puisse me faire plus d’argent en allant en justice.

  Je comprends que :

  Je dois me présenter à l’heure et à l’endroit du procès avec les témoins, livres, reçus, et autres documents ou choses à l’appui de ma réclamation.

  Je peux consulter un avocat à propos de cette affaire, mais je ne peux être représenté par un avocat lors d’un procès au tribunal d’instance.

  Je n’ai pas droit de faire appel sur ma propre plainte, mais je peux faire appel sur une plainte portée par l’accusée dans cette affaire.

  Si je me trouve dans l’incapacité de payer les frais afférents ou les services du shérif, marshal ou constable, je peux demander à en être dispensé.

  J'ai reçu et lu la feuille d’information expliquant certains droits importants des plaignants au tribunal d’instance.

  Je déclare sous serment que les faits rapportés ci-dessus sont vrais et corrects sous peine de m’exposer à une condamnation pour parjure selon les lois de l’Etat de Californie.

  Anthony Dingle

  (SIGNATURE DU PLAIGNANT)

  Je n’ai pas quitté le trolley depuis trois jours. Mes cheveux sont pleins de nœuds. Mes yeux bouffis. Mon pyjama commence à sentir mauvais. Ça me rappelle le titre d’une chanson country entendue une fois à la radio : Elle marche comme une femme, mais sent comme un homme.

  J’ai passé un total de neuf heures, à quelques heures près, debout devant mon miroir, mon haut de pyjama relevé, à me demander si mes seins tombaient pour de bon. Je me tourne d’un côté, puis de l’autre. Peut-ê
tre. Absolument pas. Un peu. Certainement pas. Je n’ai pas encore décidé.

  Joshua n’a pas appelé. Ne répond pas à mes messages. Est-il avec Jenna, qui elle ne craint pas d’apparaître en public dans sa splendeur la plus intime ?

  Merrick n’a pas appelé non plus. J’en suis presque plus triste. Evidemment, mon trolley est inondé par les égouts, je lui ai lancé des préservatifs à la figure et il désapprouve mon renvoi de Super 9, mais il… Je ne sais pas. Je pensais qu’il appellerait.

  Même Maya n’a pas appelé. C'est sa désertion qui me fait le plus mal. Elle sait que je suis au trente-sixième dessous. J’ai peur de l’appeler, parce que j’ai peur qu’elle me déteste. Nous nous entendions superbien au lycée, puis les années suivantes, tant que nous ne vivions pas dans la même ville. Je sais qu’elle m’aime, mais un ou deux mois de Elle, sous son jour le plus confidentiel, c’est assez pour dégoûter n’importe qui de moi. Je ne sais pas quoi faire. Cela ne va pas être très drôle de réemménager chez eux s’ils me détestent.

  Il est temps d’admettre que j’ai perdu. Pas d’argent. Pas de boulot. Poursuivie par les créanciers. Pas de mec. Seins probablement tombants. Assignée en justice. Et expulsée du trolley dans cinq jours.

  J’appelle ma mère.

  — Maman, c’est moi.

  — Qui ?

  — Elle. Ta fille.

  — Oh, bonjour, chérie. Comment vas-tu ? Tu as trouvé du travail ?

  — Non…

  Je ne peux pas lui dire la vérité. Elle va me dire que tout est ma faute. Et elle aura raison.

  — … pas de boulot, pas d’appart…

  — Accroche-toi. Je suis certaine que tu vas trouver quelque chose. L'autre jour, j’ai vu à l’émission d’Oprah une femme qui a fait carrière en organisant les placards des gens. Tu sais combien tu aimes les placards. Je me souviens que lorsque tu étais à l’université, je disais toujours…

  J’entends un bip sur la ligne et, pour une fois, je suis capable de l’interrompre.

  — Tu as entendu ?

  — Quoi ?

  La ligne reste silencieuse.

 

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