ELEANOR DÉBARQUE !

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ELEANOR DÉBARQUE ! Page 18

by Lee Nicols

— J’ai vendu mes BCBG.

  — Tes BCBG cassées ?

  — Je les ai recollées avec de la glu.

  Elle rit de nouveau, et Brad me décoche un regard empli d’une telle gratitude que j’ai l’impression d’être mère Thérésa. En plus jeune et plus grande, et avec une peau en meilleur état.

  — Et la carte ?

  — Dessinée à la main, je réponds fièrement.

  — Je n’aurais jamais deviné, dit-elle pince-sans-rire. Mais combien as-tu payé le gosse de l’école maternelle qui l’a dessinée ?

  25

  Dimanche, j’appelle Joshua deux fois. Laisse un message.

  Lundi, j’appelle Joshua deux fois. Laisse un message.

  Mardi, pour changer, j’appelle cinq fois, et ne laisse aucun message.

  Je travaille aussi. Je n’ai pas encore rencontré C. Burke, mais la durée moyenne de mes communications progresse joliment. J’ai trouvé un manuel de formation. En ai lu cinq pages et l’ai fichu en l’air. Cela ne parlait que de comment garder les gens au téléphone le plus longtemps possible et comment leur soutirer un maximum d’argent. J’en ai presque compris Adèle. Je sais que nous n’avons pas une noble mission à remplir, mais pourquoi ne pourrions-nous pas avoir une utilité quelconque et nous montrer polis et attentifs, au lieu de nous transformer en imposteurs cupides ?

  En fait, le client n’a aucune obligation d’achat. C'est une des raisons pour lesquelles on nous pousse à placer le magazine gratuit sur la voyance — ainsi ils peuvent prouver que la personne a appelé. Mais je ne demande les adresses que lorsque je m’en souviens. De toute façon, cela ne rapporte qu’un dollar supplémentaire. Mais il n’y a pas de mystère, si vous les écoutez et leur posez des questions, les gens parlent avec plaisir.

  Mercredi, je reçois un autre appel d’une femme qui se plaint de l’homme avec qui elle vit. Elle s’appelle Nyla et habite Chicago. Elle parle d’une voix rauque à l’accent du Midwest.

  — Je crois qu’il me trompe. J’ai raison ?

  Il est toujours préférable d’esquiver les questions appelant un oui ou un non. Je lui demande si elle fait confiance à son intuition et si d’ordinaire ses soupçons et pressentiments se révèlent justes. Nous en discutons un moment, puis je lui demande ce qui lui fait penser qu’il la trompe.

  — Il est distant. Plutôt froid — encore plus froid que d’habitude. Et pas très porté sur le sexe.

  Elle ne me donne pas l’impression d’être aussi abattue que l’était Janet.

  — Depuis combien de temps vivez-vous ensemble ?

  — Quatre ans.

  — Et il ne s’est jamais montré distant auparavant ?

  — Pas à ce point. Il a toujours été du genre… maître de lui-même. Mais maintenant, on dirait qu’il ne se soucie pas de moi du tout. J’ai l’impression d’être un meuble, un lave-vaisselle, un micro-ondes ou un truc comme ça.

  Elle me raconte. C'est vrai qu’il a l’air froid. Pas cruel — simplement comme si Nyla l’indifférait totalement.

  — Vous êtes certaine que vous voulez rester avec lui ?

  — Seigneur, oui ! Je ne peux pas le quitter.

  — Pourquoi pas ?

  — Eh bien… Il paie tout.

  — Mais émotionnellement, il est absent, c’est ça ?

  — Il est médecin et travaille vraiment dur. Il gagne bien sa vie. Je veux dire… Je ne pourrais pas le quitter. Il… Vous savez…

  — … paie tout ?

  — Tout. La semaine dernière, je me suis acheté un ensemble Vivienne Westwood. Et un sac Fendi qui coûte dans les mille six cents. Celui sélectionné par Vogue comme article de l’année.

  Ma chaise me semble soudain légèrement inconfortable.

  — Et alors ?

  — Et alors, si je le quittais, je ne pourrais pas me permettre d’habiter près du lac, ou de porter des chaussures Gucci, faire mes courses chez Whole Foods, dîner chez Pump Room, ou…

  — Les cartes disent que vous êtes perdue.

  — Perdue ?

  — Vous avez oublié qui vous étiez. Les cartes disent que vous pourriez être obligée de… voici le Jongleur.

  Adèle souffle quelque chose à propos du fait qu’aucune carte des tarots ne s’appelle le Jongleur, mais je ne peux pas m’interrompre.

  — Vous avez jonglé avec votre vie, avec lui au centre, comme des lunes en orbite.

  Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Je deviens comme ma mère.

  — Vous devez devenir votre propre planète.

  — Mais… Pump Room est sur sa planète. Prada est sur sa planète. Tout ce qui est agréable se trouve sur sa planète.

  — Votre planète possède elle aussi plein de choses agréables. Il vous suffit de regarder.

  — Je ne sais pas. Ce n’est pas ce que je… je voulais juste m’entendre dire qu’il ne me trompait pas.

  — Vous feriez mieux de commencer à chercher un boulot, Nyla. Parce que les cartes disent que la rupture est vraiment une option à envisager.

  — Non, dit-elle avec fermeté. Laissez tomber. Je vais appeler une autre voyante.

  — Jusqu’à ce que vous en ayez trouvé une qui vous dise qu’il ne vous trompe pas ? Le problème, ce n’est pas lui. C'est vous.

  Elle répond quelque chose d’impoli et me raccroche au nez.

  Je reçois un appel d’une femme plus âgée. Elle s’appelle Valentine, un prénom que j’adore. Je prends son adresse… Elle habite Montecito ! Je lui demande si elle habite près de chez Oprah. Elle me dit que non. Mais je l’interroge tout de même abondamment sur sa maison, son jardin, ses meubles, les magasins où elle fait ses courses et son mode de vie. Née dans une petite ferme de Géorgie il y a soixante-quatorze ans, elle a enterré trois maris, et est prête pour le quatrième. Elle est vibrante, gaie et a une préférence pour les tissus de coton de couleurs vives. Elle n’aime pas beaucoup les antiquités, mais je crois que je bats un record car son appel dure soixante-deux minutes.

  Darwin est épaté. Adèle est jalouse — « Tu ne lui as même pas proposé de lire son avenir ! » C. Burke va m’offrir une promotion. Sheila sera fière. Monty sera payé. Même Carlos aura son argent.

  Je tiens la forme et suis impatiente de répondre au prochain appel. C'est une femme qui veut arrêter de prendre la pilule sans le dire à son petit ami. Son étude numérologique (elle est 7 ou peut-être 4 — je n’arrive pas bien à calculer) nous informe qu’elle devrait plutôt sauver un chien de la fourrière.

  Je suis lancée. Tout le monde devrait sauver un chien. Sauf le type allergique. Lui, il s’avère qu’il devrait prendre des leçons de danse de salon.

  Jeudi est un bon jour. J’ai deux sceptiques, ce que je commence à apprécier vraiment. Avec eux, on peut plaisanter. Ils aimeraient y croire mais… non, c’est ridicule. Alors je m’efforce de leur offrir une consultation de qualité — enfin, des conseils de qualité — malgré eux. Et si vous admettez qu’il n’y a rien de surnaturel là-dedans, mais que vous êtes heureuse d’écouter vos clients, ça devient superchouette.

  J’ai onze ou douze appels classiques. Notre pain quotidien, les appelle Darwin. Amour, argent et sexe. J’ai découvert que les magazines féminins sont bien plus doués pour dire la bonne aventure que les tarots, mais je cite de temps en temps le nom des cartes pour faire vrai.

  Adèle n’est pas entièrement convaincue que cela sied à une consultation de voyance. Je lui dis que mon don personnel est connecté au moment présent, à l’environnement culturel — pas aux cartes anciennes, aux runes ou aux signes du zodiaque. Je crois qu’elle médite encore sur la question, mais nous nous entendons plutôt bien, maintenant, sauf que je suis un peu jalouse d’elle. Bizarrement, elle semble avoir une certaine renommée parmi les Texans — beaucoup de Texans appellent pour lui poser des questions anodines. J’ai hâte de développer ma propre liste d’habitués. Quelques correspondants commencent à me réclamer, ce qui est inhabituel d’après Darwin. C'est sûr, C. Burke va m’adorer.

  Jeudi, j’ai également trois appels critiqu
es. Des femmes avec de gros problèmes — cette fois, je suis plus rapide avec ma fiche. Je leur donne les numéros d’urgence, et les informe avec fermeté que les cartes disent d’appeler absolument ces numéros. Je leur donne également le numéro normal du bureau, au cas où elles auraient besoin de parler. C'est plus ou moins contraire au règlement, mais les appels personnels sont autorisés, et qui va savoir s’il s’agit d’amies ou d’ex-clientes ?

  Et vendredi, je reçois ma paie. Top Job paie chaque semaine. Je suis en possession de la moitié de l’argent nécessaire pour mon premier mois de loyer. J’emménage aujourd’hui, et je paierai Monty la semaine prochaine.

  La nuit dernière j’ai tenté de pleurer pour m’endormir parce que Joshua ne m’a pas rappelée. Mais ce qui me manque, c’est seulement l’attention, le sexe, et le bonheur de pouvoir admirer sa beauté. Hum. En fait, ça fait beaucoup.

  Brad m’accompagne. Je suis passée apporter à Maya des gâteaux pour lui souhaiter un bon rétablissement, et emprunter son mec pour m’aider à déménager. Adieu trolley et bonjour studio. C'est un grenier aménagé dans un vieil immeuble victorien, situé entre State Street et, bon, le service des immatriculations de véhicules. Pas le plus beau des quartiers, mais un coin agréable. Et je n’aurai plus beaucoup besoin de ma voiture, je pourrai me rendre partout dans le centre-ville à pied.

  L'immeuble appartient à Monty. Il l’a acheté l’année dernière et le fait restaurer. C'est presque terminé, et c’est joli. Plafonds voûtés, peints d’un blanc crémeux. Murs d’un jaune beurre doux, et moquettes feutrées olive. A travers la baie vitrée ancienne, j’ai la sensation de survoler la ville. Cuisine et salle de bains sont chacune à leur place et n’empiètent absolument pas l’une sur l’autre. J’adore.

  — C'est parfait, n’est-ce pas ? dis-je à Brad.

  Il grogne sous le poids de mon bureau et convient que c’est super.

  — Le père de Maya.

  — Hein ?

  Il pose le bureau.

  — Le père de Maya. C'est lui qui en a parlé à Monty.

  — Parlé de quoi ?

  — De toi. Sans logis.

  — M. Goldman ! Je n’en avais aucune idée. Quel ange.

  Peut-être M. Goldman devrait-il recevoir une orchidée.

  — Oh! tu pourrais juste déplacer ça là, Brad ? Merci.

  Quand nous avons finalement monté tous les meubles, je raccompagne Brad jusqu’à sa voiture et retourne au trolley. Mme Petrie a dit que si je partais aujourd’hui, ils me rembourseraient cent dollars de mon dépôt de garantie.

  Le trolley est si petit qu’il n’y a pas grand-chose à nettoyer. Néanmoins, je me trouve sale — en sueur, malodorante et complètement échevelée — quand Joshua franchit le pas de la porte. Il est propre, bien habillé et absolument sublime.

  — Tu déménages ?

  — J’emménage !

  — Nouveau boulot et nouvel appart.

  Il sourit et le soleil semble briller plus fort.

  — Ça roule pour toi.

  — Nouveau boulot ? Comment le sais-tu ?

  — Ton message. Enfin, l’un de tes messages.

  — Oh ! Je… eh bien, je t’avais appelé parce que je pensais que… euh… tu avais oublié ton portefeuille ici, mais il s’est avéré que ce n’était pas ton portefeuille. Non que ce soit le portefeuille de quelqu’un d’autre. C'était le mien. Un vieux. A Maya, en fait. Une amie. Elle…

  Il stoppe mon bavardage d’un baiser. Quand je reprends mon souffle, il m’interroge sur mon travail comme le ferait un véritable petit ami.

  — Mon boulot est super ! Il consiste surtout à parler au téléphone, ce qui est l’un de mes points forts…

  — Tu travailles au téléphone, pas dans la paperasse ?

  Je lui raconte tout, et il écoute avec une attention sublime avant de dire :

  — Tu es libre à dîner ce soir ?

  — Je ne suis pas présentable, dis-je, pour lui donner l’opportunité de me dire combien je suis belle.

  — Ça va.

  — Hum, il faut que je me change. Où allons-nous ?

  — Chez moi. A Montecito.

  — Tu as une maison à Montecito ?

  Vous avez remarqué comme il est souvent question de Montecito ces derniers temps ? Oprah, puis Valentine et maintenant Joshua. Ce n’est pas seulement parce que c’est au coin de la rue. C'est le destin. C'est écrit dans les cartes.

  — Je préparerai le dîner, dit-il, avant de demander sans y croire si je peux être là aux environs de 19 heures.

  J’essuie des toiles d’araignées sur mon front.

  — Pas de problème.

  26

  Montecito me donne l’impression d’être Lisa Simpson assistant à un défilé de mode. Un monde de perfection m’entoure. Des vêtements parfaits sur des corps parfaits surmontés de cheveux parfaits et moi, bovine, je déambule avec ma chevelure Velcro et mes vêtements Tati. Que je sois vêtue de Céline et d’escarpins Calvin Klein ne change rien — je suis une vache entrée par effraction, et tout Montecito le sait.

  La nuit, Montecito vit un blackout permanent. Demeures, propriétés, châteaux et modestes petites haciendas de dix-sept pièces sont cernés de grilles menaçantes artistement ouvragées et de haies impénétrables, impeccablement taillées. Pas de lampadaires ni de pancartes. Impossible de trouver votre chemin à Montecito si vous n’êtes pas intimement familier de votre destination.

  Je mets quarante-cinq minutes à trouver la maison de Joshua. C'est un hôtel particulier. La chance ne peut pas me sourire à ce point-là. Malgré la présence de la voiture de Joshua, je suis persuadée de m’être trompée d’endroit. Je sonne quand même. Je pourrai au moins demander mon chemin, et peut-être tomber sur Oprah, Jeff Bridges ou Rob Lowe.

  La porte s’ouvre et, dans un halo de lumière couleur miel, apparaît Joshua. Pieds nus, en pull côtelé noir et en jean. Même ses orteils sont sexy.

  — Tu es superbe. Prada ?

  — Quoi ?

  Prada est sa salutation standard ? Impossible de prendre cette robe pour une Prada. Je manque le corriger d’un « Céline » un peu sec, mais à la place, je l’embrasse. Hier, j’ai traité l’appel d’une correspondante accusée par son mari d’être une chicaneuse. Je lui ai dit : « Préférez-vous avoir raison ou être heureuse ? » J’imagine que je ferais aussi bien de suivre mes propres conseils.

  Le baiser est agréable, mais pas torride. Je suis Joshua dans la maison, inquiète de cette absence de passion. A-t-il besoin de temps dans sa caverne ? Peut-être devrais-je porter quelque chose de plus sexy, comme du film plastique ou le corps de Jenna.

  — Tu as eu du mal à trouver ?

  L'immensité du salon me coupe le souffle au point que j’ai du mal à répondre. Il doit mesurer dans les six cents mètres carrés. Une demi-douzaine de bûches brûlent dans la cheminée mais laissent encore la place de rôtir un mammouth. Autour du foyer, et il s’agit réellement d’un foyer, s’étalent une armée de divans, un bataillon de tables, un régiment de chaises, ainsi que… euh… diverses autres métaphores militaires formées de tapis, lampes, étagères, œuvres d’art. On dirait une boutique. Je dois me retenir de ne pas regarder les étiquettes.

  Joshua me propose un verre de vin et j’acquiesce d’un signe de tête, craignant de gâcher l’instant en parlant. Je pénètre à sa suite dans une cuisine qui semble sortie de La maison de Marie-Claire, et me perche sur l’un des tabourets proche de l’îlot central qui constitue le plan de travail. Mais ce n’est pas un îlot. C'est un continent. Joshua débouche une bouteille de pinot grigio et en remplit deux verres.

  — A nous, dit-il.

  Nous ! Il pense à nous comme à nous !

  Je rayonne, et trinque — rien ne casse, rien ne jaillit de mon verre. Il me dit qu’il prépare du saumon pour le dîner, et entreprend d’émincer un oignon sur la planche à découper. C'est un sublime éminceur.

  — Je peux t’aider ?

  — Non, merci. Joshua aime cuisiner.

  Elle ne sait pl
us quoi penser. Elle trouve que parler de soi à la troisième personne est bizarre. Mais si c’est le prix que Elle doit payer pour un homme sublime dans un sublime hôtel particulier de Montecito qui cuisine du saumon et glisse à Elle des enveloppes remplies de billets, Elle va penser que c’est le tic le plus adorable au monde.

  — Depuis combien de temps vis-tu ici ?

  Ce que je veux dire c’est : comment fais-tu pour t’offrir un endroit pareil ?

  — Environ un mois maintenant.

  — Tu loues ?

  Il éclate d’un rire sublime.

  — Pas vraiment.

  — Tu n’en es pas propriétaire ?

  — Pas vraiment non plus.

  Il habite chez ses parents. La maison appartient à sa femme.

  — Eh bien… hmm… Cet endroit doit coûter une fortune.

  — Oh non, c’est gratuit.

  Je manque renverser mon verre.

  — Quoi ? Comment ?

  — Les propriétaires n’y habitent qu’un ou deux mois par an, alors, quand ils sont absents, je prends le relais.

  — Oh ! Tu gardes la maison. C'est vraiment un bon plan.

  Il lève le regard de la planche à découper, vaguement perplexe.

  — Oui, j’imagine qu’on peut dire que je garde la maison. Je voulais te demander conseil.

  — A moi ?

  Il dit nous, et il me demande conseil ! Ça tombe bien, donner des conseils est justement mon métier.

  — Eh bien… As-tu déjà envisagé d’adopter un chien de la SPA ?

  — Non. Comment ça marche, ton job au téléphone ?

  — Oh, mon job au téléphone ? Euh…

  Je le regarde sortir des steaks de saumon frais du frigo et les placer sur le gril.

  — Réellement très bien. Je parviens vraiment à aider des gens. Comme cette femme qui a appelé il y a deux jours. Elle n’avait pas parlé à sa mère depuis un an. Et elles habitaient la même maison. Alors je lui ai dit…

  — Non, je veux dire — comment ça marche ? Est-ce que c’est un numéro vert, et les clients paient avec leurs cartes de crédit, ou un 08 où ils sont facturés à l’unité ?

  — Un 08.

  Pourquoi n’écoute-t-il pas mon histoire de brouille filiale ?

 

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