by Jules Verne
... cette voix du coeur qui seule au coeur arrive,
cette voix, c'était celle de la Stilla dans toute son inexprimable magnificence.
Cependant, cette grande artiste qui reproduisait avec une telle perfection les accents de la tendresse, les sentiments les plus puissants de l'âme, jamais, disait-on, son coeur n'en avait ressenti les effets. jamais elle n'avait aimé, jamais ses yeux n'avaient répondu aux mille regards qui l'enveloppaient sur la scène. il semblait qu'elle ne voulût vivre que dans son art et uniquement pour son art.
Dès la première fois qu'il vit la Stilla, Franz éprouva les entraînements irrésistibles d'un premier amour. Aussi, renonçant au projet qu'il avait formé de quitter l'Italie, après avoir visité la Sicile, résolut-il de rester à Naples jusqu'à la fin de la saison. Comme si quelque lien invisible qu'il n'aurait pas eu la force de rompre, l'eût attaché à la cantatrice, il était de toutes ces représentations que l'enthousiasme du public transformait en véritables triomphes. Plusieurs fois, incapable de maîtriser sa passion, il avait essayé d'avoir accès près d'elle ; mais la porte de la Stilla demeura impitoyablement fermée pour lui comme pour tant d'autres de ses fanatiques admirateurs.
Il suit de là que le jeune comte fut bientôt le plus à plaindre des hommes. Ne pensant qu'à la Stilla, ne vivant que pour la voir et l'entendre, ne cherchant pas à se créer des relations dans le monde où l'appelaient son nom et sa fortune, sous cette tension du coeur et de l'esprit, sa santé ne tarda pas à être sérieusement compromise. Et que l'on juge de ce qu'il aurait souffert, s'il avait eu un rival. Mais, il le savait, nul n'aurait pu lui porter ombrage, — pas même un certain personnage assez étrange, dont les péripéties de cette histoire exigent que nous fassions connaître les traits et le caractère.
C'était un homme de cinquante à cinquante-cinq ans, — on le supposait, du moins, lors du dernier voyage de Franz de Télek à Naples. Cet être peu communicatif paraissait affecter de se tenir en dehors de ces conventions sociales qui sont acceptées des hautes classes. On ne savait rien de sa famille, de sa situation, de son passé. On le rencontrait aujourd'hui à Rome, demain à Florence, et, il faut le dire, suivant que la Stilla était à Florence ou à Rome. En réalité, on ne lui connaissait qu'une passion : entendre la prima-donna d'un si grand renom, qui occupait alors la première place dans l'art du chant.
Si Franz de Télek ne vivait plus que pour la Stilla depuis le jour où il l'avait vue sur le théâtre de Naples, il y avait six ans déjà que cet excentrique dilettante ne vivait plus que pour l'entendre, et il semblait que la voix de la cantatrice fût devenue nécessaire à sa vie comme l'air qu'il respirait. Jamais il n'avait cherché à la rencontrer ailleurs qu'à la scène, jamais il ne s'était présenté chez elle ni ne lui avait écrit. Mais, toutes les fois que la Stilla devait chanter, sur n'importe quel théâtre d'Italie, on voyait passer devant le contrôle un homme de taille élevée, enveloppé d'un long pardessus sombre, coiffé d'un large chapeau lui cachant la figure. Cet homme se hâtait de prendre place au fond d'une loge grillée, préalablement louée pour lui. il y restait enfermé, immobile et silencieux, pendant toute la représentation. Puis, dès que la Stilla avait achevé son air final, il s'en allait furtivement, et aucun autre chanteur, aucune autre chanteuse, n'auraient pu le retenir ; il ne les eût pas même entendus.
Quel était ce spectateur si assidu ? La Stilla avait en vain cherché à l'apprendre. Aussi, étant d'une nature très impressionnable, avait-elle fini par s'effrayer de la présence de cet homme bizarre, — frayeur irraisonnée quoique très réelle en somme. Bien qu'elle ne pût l'apercevoir au fond de sa loge, dont il ne baissait jamais la grille, elle le savait là, elle sentait son regard impérieux fixé sur elle, et qui la troublait à ce point qu'elle n'entendait même plus les bravos dont le public accueillait son entrée en scène.
Il a été dit que ce personnage ne s'était jamais présenté à la Stilla. Mais s'il n'avait pas essayé de connaître la femme — nous insisterons particulièrement sur ce point —, tout ce qui pouvait lui rappeler l'artiste avait été l'objet de ses constantes attentions. C'est ainsi qu'il possédait le plus beau des portraits que le grand peintre Michel Gregorio eût fait de la cantatrice, passionnée, vibrante, sublime, incarnée dans l'un de ses plus beaux rôles, et ce portrait, acquis au poids de l'or, valait le prix dont l'avait payé son admirateur.
Si cet original était toujours seul, lorsqu'il venait occuper sa loge aux représentations de la Stilla, s'il ne sortait jamais de chez lui que pour se rendre au théâtre, il ne faudrait pas en conclure qu'il vécût dans un isolement absolu. Non, un compagnon, non moins hétéroclite que lui, partageait son existence.
Cet individu s'appelait Orfanik. Quel âge avait-il, d'où venait-il, où était-il né ? Personne n'aurait pu répondre à ces trois questions. A l'entendre — car il causait volontiers —, il était un de ces savants méconnus, dont le génie n'a pu se faire jour, et qui ont pris le monde en aversion. On supposait, non sans raison, que ce devait être quelque pauvre diable d'inventeur que soutenait largement la bourse du riche dilettante. Orfanik était de taille moyenne, maigre, chétif, étique, avec une de ces figures pâles que, dans l'ancien langage, on qualifiait de « chiches-faces ». Signe particulier, il portait une oeillère noire sur son oeil droit qu'il avait dû perdre dans quelque expérience de physique ou de chimie, et, sur son nez, une paire d'épaisses lunettes dont l'unique verre de myope servait à son oeil gauche, allumé d'un regard verdâtre. Pendant ses promenades solitaires, il gesticulait, comme s'il eût causé avec quelque être invisible qui l'écoutait sans jamais lui répondre.
Ces deux types, l'étrange mélomane et le non moins étrange Orfanik, étaient fort connus, du moins autant qu'ils pouvaient l'être, en ces villes d'Italie, où les appelait régulièrement la saison théâtrale. Ils avaient le privilège d'exciter la curiosité publique, et, bien que l'admirateur de la Stilla eût toujours repoussé les reporters et leurs indiscrètes interviews, on avait fini par connaître son nom et sa nationalité. Ce personnage était d'origine roumaine, et, lorsque Franz de Télek demanda comment il s'appelait, on lui répondit : « Le baron Rodolphe de Gortz. »
Les choses en étaient là à l'époque où le jeune comte venait d'arriver à Naples. Depuis deux mois, le théâtre San-Carlo ne désemplissait pas, et le succès de la Stilla s'accroissait chaque soir. jamais elle ne s'était montrée aussi admirable dans les divers rôles de son répertoire, jamais elle n'avait provoqué de plus enthousiastes ovations.
A chacune de ces représentations, tandis que Franz occupait son fauteuil à l'orchestre, le baron de Gortz, caché dans le fond de sa loge, s'absorbait dans ce chant exquis, s'imprégnait de cette voix pénétrante, faute de laquelle il semblait qu'il n'aurait pu vivre.
Ce fut alors qu'un bruit courut à Naples, — un bruit auquel le public refusait de croire, mais qui finit par alarmer le monde des dilettante.
On disait que, la saison achevée, la Stilla allait renoncer au théâtre. Quoi ! dans toute la possession de son talent, dans toute la plénitude de sa beauté, à l'apogée de sa carrière d'artiste, était-il possible qu'elle songeât à prendre sa retraite ?
Si invraisemblable que ce fût, c'était vrai, et, sans qu'il s'en doutât, le baron de Gortz était en partie cause de cette résolution.
Ce spectateur aux allures mystérieuses, toujours là, quoique invisible derrière la grille de sa loge, avait fini par provoquer chez la Stilla une émotion nerveuse et persistante, dont elle ne pouvait plus se défendre. Dès son entrée en scène, elle se sentait impressionnée à un tel point que ce trouble, très apparent pour le public, avait altéré peu à peu sa santé. Quitter Naples, s'enfuir à Rome, à Venise, ou dans toute autre ville de la péninsule, cela n'eût pas suffi, elle le savait, à la délivrer de la présence du baron de Gortz. Elle ne fût même pas parvenue a lui échapper, en abandonnant l'Italie pour l'Allemagne, la Russie ou la France. Il la suivrait partout où elle irait se faire entendre, et, pour se délivrer de cette obsédante importunité, le seul moyen était d'abandonne
r le théâtre.
Or, depuis deux mois déjà, avant que le bruit de sa retraite se fût répandu, Franz de Télek s'était décidé à faire auprès de la cantatrice une démarche, dont les conséquences devaient amener, par malheur, la plus irréparable des catastrophes. Libre de sa personne, maître d'une grande fortune, il avait pu se faire admettre chez la Stilla et lui avait offert de devenir comtesse de Télek.
La Stilla n'était pas sans connaître de longue date les sentiments qu'elle inspirait au jeune comte. Elle s'était dit que c'était un gentilhomme, auquel toute femme, même du plus haut monde, eût été heureuse de confier son bonheur. Aussi, dans la disposition d'esprit où elle se trouvait, lorsque Franz de Télek lui offrit son nom, l'accueillit-elle avec une sympathie qu'elle ne chercha point à dissimuler. Ce fut avec une entière foi dans ses sentiments qu'elle consentit à devenir la femme du comte de Télek, et sans regret d'avoir à quitter la carrière dramatique.
La nouvelle était donc vraie, la Stilla ne reparaîtrait plus sur aucun théâtre, dès que la saison de San-Carlo aurait pris fin. Son mariage, dont on avait eu quelques soupçons, fut alors donné comme certain.
On le pense, cela produisit un effet prodigieux non seulement parmi le monde artiste, mais aussi dans le grand monde d'Italie. Après avoir refusé de croire à la réalisation de ce projet, il fallut pourtant se rendre. Jalousies et haines se dressèrent alors contre le jeune comte, qui ravissait à son art, à ses succès, à l'idolâtrie des dilettante, la plus grande cantatrice de l'époque. Il en résulta des menaces personnelles à l'adresse de Franz de Télek — menaces dont le jeune homme ne se préoccupa pas un instant.
Mais, s'il en fut ainsi dans le public, que l'on imagine ce que dut éprouver le baron Rodolphe de Gortz à la pensée que la Stilla allait lui être enlevée, qu'il perdrait avec elle tout ce qui l'attachait à la vie. Le bruit se répandit qu'il tenta d'en finir par le suicide. Ce qui est certain, c'est qu'à partir de ce jour, on cessa de voir Orfanik courir les rues de Naples. Ne quittant plus le baron Rodolphe, il vint même plusieurs fois s'enfermer avec lui dans cette loge de San-Carlo que le baron occupait à chaque représentation, — ce qui ne lui était jamais arrivé, étant absolument réfractaire, comme tant d'autres savants, au charme de la musique.
Cependant les jours s'écoulaient, l'émotion ne se calmait pas, et elle allait être portée au comble le soir où la Stilla ferait sa dernière apparition sur le théâtre. C'était dans le superbe rôle d'Angélica, d'Orlando, ce chef-d'oeuvre du maestro Arconati, qu'elle devait adresser ses adieux au public.
Ce soir-là, San-Carlo fut dix fois trop petit pour contenir les spectateurs qui se pressaient à ses portes et dont la majeure partie dut rester sur la place. On craignait des manifestations contre le comte de Télek, sinon tandis que la Stilla serait en scène, du moins lorsque le rideau baisserait sur le cinquième acte de l'opéra.
Le baron de Gortz avait pris place dans sa loge, et, cette fois encore, Orfanik s'y trouvait près de lui.
La Stilla parut, plus émue qu'elle ne l'avait jamais été. Elle se remit pourtant, elle s'abandonna à son inspiration, elle chanta, avec quelle perfection, avec quel incomparable talent, cela ne saurait s'exprimer. L'enthousiasme indescriptible qu'elle excita parmi les spectateurs s'éleva jusqu'au délire.
Pendant la représentation, le jeune comte s'était tenu au fond de la coulisse, impatient, énervé, fiévreux, à ne pouvoir se modérer, maudissant la longueur des scènes, s'irritant des retards que provoquaient les applaudissements et les rappels. Ah ! qu'il lui tardait d'arracher à ce théâtre celle qui allait devenir comtesse de Télek, et de l'emmener loin, bien loin, si loin, qu'elle ne serait plus qu'à lui, à lui seul !
Elle arriva, cette dramatique scène où meurt l'héroïne d'Orlando. jamais l'admirable musique d'Arconati ne parut plus pénétrante, jamais la Stilla ne l'interpréta avec des accents plus passionnés. Toute son âme semblait se distiller à travers ses lèvres... Et, cependant, on eût dit que cette voix, déchirée par instants, allait se briser, cette voix qui ne devait plus se faire entendre !
En ce moment, la grille de la loge du baron de Gortz s'abaissa. Une tête étrange, aux longs cheveux grisonnants, aux yeux de flamme, se montra, sa figure extatique était effrayante de pâleur, et, du fond de la coulisse, Franz l'aperçut en pleine lumière, ce qui ne lui était pas encore arrivé.
La Stilla se laissait emporter alors à toute la fougue de cette enlevante strette du chant final... Elle venait de redire cette phrase d'un sentiment sublime :
Innamorata, mio cuore, tremante,
Voglio morire...
Soudain, elle s'arrête...
La face du baron de Gortz la terrifie... Une épouvante inexplicable la paralyse... Elle porte vivement la main à sa bouche, qui se rougit de sang... Elle chancelle... elle tombe...
Le public s'est levé, palpitant, affolé, au comble de l'angoisse...
Un cri s'échappe de la loge du baron de Gortz...
Franz vient de se précipiter sur la scène, il prend la Stilla entre ses bras, il la relève... il la regarde... il l'appelle :
— Morte ! morte !... s'écrie-t-il, morte !... » La Stilla est morte... Un vaisseau s'est rompu dans sa poitrine... Son chant s'est éteint avec son dernier soupir !
Le jeune comte fut rapporté à son hôtel, dans un tel état que l'on craignit pour sa raison. Il ne put assister aux funérailles de la Stilla, qui furent célébrées au milieu d'un immense concours de la population napolitaine.
Au cimetière du Campo Santo Nuovo, où la cantatrice fut inhumée, on ne lit que ce nom sur un marbre blanc
STILLA
Le soir des funérailles, un homme vint au Campo Santo Nuovo. Là, les yeux hagards, la tête inclinée, les lèvres serrées comme si elles eussent été déjà scellées par la mort, il regarda longtemps la place où la Stilla était ensevelie. Il semblait prêter l'oreille, comme si la voix de la grande artiste allait une dernière fois s'échapper de cette tombe...
C'était Rodolphe de Gortz.
La nuit même, le baron de Gortz, accompagné de Orfanik, quitta Naples, et, depuis son départ, personne n'aurait pu dire ce qu'il était devenu.
Mais, le lendemain, une lettre arrivait à l'adresse du jeune comte.
Cette lettre ne contenait que ces mots d'un laconisme menaçant :
« C'est vous qui l'avez tuée !... Malheur à vous, comte de Télek !
« RUDOLPHE DE GORTZ. »
X
Telle avait été cette lamentable histoire.
Pendant un mois, l'existence de Franz de Télek fut en danger. Il ne reconnaissait personne — pas même son soldat Rotzko. Au plus fort de la fièvre, un seul nom entrouvrait ses lèvres, prêtes à rendre leur dernier souffle : c'était celui de la Stilla.
Le jeune comte échappa à la mort. L'habileté des médecins, les soins incessants de Rotzko, et aussi, la jeunesse et la nature aidant, Franz de Télek fut sauvé. Sa raison sortit intacte de cet effroyable ébranlement. Mais, lorsque le souvenir lui revint, lorsqu'il se rappela la tragique scène finale d'Orlando, dans laquelle l'âme de l'artiste s'était brisée :
« Stilla !... ma Stilla ! » s'écriait-il, tandis que ses mains se tendaient comme pour l'applaudir encore. Dès que son maître put quitter le lit, Rotzko obtint de lui qu'il fuirait cette ville maudite, qu'il se laisserait transporter au château de Krajowa. Toutefois, avant d'abandonner Naples, le jeune comte voulut aller prier sur la tombe de la morte, et lui donner un suprême, un éternel adieu.
Rotzko l'accompagna au Campo Santo Nuovo. Franz se jeta sur cette terre cruelle, il s'efforçait de la creuser avec ses ongles, pour s'y ensevelir... Rotzko parvint à l'entraîner loin de la tombe, où gisait tout son bonheur.
Quelques jours après, Franz de Télek, de retour à Krajowa, au fond du pays valaque, avait revu l'antique domaine de sa famille. Ce fut à l'intérieur de ce château qu'il vécut pendant cinq ans dans un isolement absolu, dont il se refusait à sortir. Ni le temps, ni la distance n'avaient pu apporter un adoucissement à sa douleur. Il lui aurait fa
llu oublier, et c'était hors de question. Le souvenir de la Stilla, vivace comme au premier jour, était identifié à son existence. Il est de ces blessures qui ne se ferment qu'à la mort.
Cependant, à l'époque où débute cette histoire, le jeune comte avait quitté le château depuis quelques semaines. A quelles longues et pressantes instances Rotzko avait dû recourir pour décider son maître à rompre avec cette solitude où il dépérissait ! Que Franz ne parvînt pas à se consoler, soit ; du moins était-il indispensable qu'il tentât de distraire sa douleur.
Un plan de voyage avait été arrêté, pour visiter d'abord les provinces transylvaines. Plus tard — Rotzko l'espérait —, le jeune comte consentirait à reprendre à travers l'Europe ce voyage qui avait été interrompu par les tristes événements de Naples.
Franz de Télek était donc parti, en touriste cette fois, et seulement pour une exploration de courte durée. Rotzko et lui avaient remonté les plaines valaques jusqu'au massif imposant des Carpathes ; ils s'étaient engagés entre les défilés du col de Vulkan ; puis, après l'ascension du Retyezat et une excursion à travers la vallée du Maros, ils étaient venus se reposer au village de Werst, à l'auberge du Roi Mathias.
On sait quel était l'état des esprits au moment où Franz de Télek arriva, et comment il avait été mis au courant des faits incompréhensibles dont le burg était le théâtre. On sait aussi comment tout à l'heure il avait appris que le château appartenait au baron Rodolphe de Gortz.
L'effet produit par ce nom sur le jeune comte avait été trop sensible pour que maître Koltz et les autres notables ne l'eussent point remarqué. Aussi Rotzko envoya-t-il volontiers au diable ce maître Koltz, qui l'avait si malencontreusement prononcé, et ses sottes histoires. Pourquoi fallait-il qu'une mauvaise chance eût amené Franz de Télek précisément à ce village de Werst, dans le voisinage du château des Carpathes !
Le jeune comte gardait le silence. Son regard, errant de l'un à l'autre, n'indiquait que trop le profond trouble de son âme qu'il cherchait vainement à calmer.