City Girl

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City Girl Page 18

by Sarah Mlynowski


  D’accord, je suis faible.

  Après repérage du site et de ses occupants, il s’avère que la section « Informatique » de Barnes and Noble tient sur trois pans de mur et qu’une seule cible potentielle s’y trouve pour l’instant. Je m’approche d’un rayonnage. Aussitôt, une employée du magasin fond sur moi.

  — Je peux vous renseigner ?

  — Non merci, je ne fais que regarder.

  La cible lève le nez de son manuel de programmation Java Script. Qu’il est mignon ! Je vais attendre que Miss Renseignements libère le terrain pour aller vers lui et lui demander de l’aide. La flatterie, ça marche toujours. Et les hommes adorent jouer les sauveurs.

  — Excusez-moi…

  — Oui ?

  — Vous pourriez me conseiller un livre sur…

  Bon sang ! qu’est-ce que je suis censée demander ?

  — … sur les ordinateurs ?

  Il me regarde d’un air gêné. Eh bien quoi ? J’ai une feuille de persil coincée entre les dents ?

  — Vous devriez demander à un employé du magasin.

  Ce crétin n’a rien compris !

  Mortifiée, je tourne les talons et quitte le rayon, direction la machine à café. Une pause s’impose. Six cafés et quatre heures plus tard, je frise l’overdose de caféine et je commence à déprimer sec. J’ai fait la connaissance de trois charmants messieurs dont les épouse/petite amie/fiancée n’ont pas eu l’air d’apprécier ma présence, de deux pères de famille adorables mais hors de mon public-cible (je ne me vois ni en belle-mère ni en maîtresse) et d’un barjot dont le regard insistant m’a forcée à quitter mon poste à plusieurs reprises.

  L’employée de chez Barnes and Noble doit me prendre pour une psychopathe. Toutes les dix minutes, elle vient me demander si elle peut faire quelque chose pour moi.

  — Personne ne peut plus rien pour moi.

  C'est alors que je rencontre Josh. Il est en train de feuilleter un pavé intitulé Les Joies de la Programmation (sic), il est grand, avec des petites lunettes rondes qui lui vont à ravir et deux adorables fossettes qui lui vont très bien aussi. Je suis épuisée et j’ai envie de rentrer à la maison, mais je ne partirai pas sans avoir rempli mon objectif. Ras le bol des préliminaires, je fonce dans le tas. Je lui tends la main et me présente, on papote quelques minutes de tout et de rien, et alors qu’il est en train de me parler de son chien, de ses deux chats et de ses cinq microprocesseurs, je l’interromps. « Appelez-moi ! » Je lui tends un bout de papier où j’ai noté mon numéro de téléphone et je tourne les talons, pressée de rentrer.

  Mission accomplie.

  Je retrouve Samantha assise dans un des fauteuils près de la machine à café, en grande conversation avec le sosie de George Clooney. Je lui fais signe. Elle ne réagit pas. J’insiste. Rien. La garce, elle fait celle qui ne me connaît pas.

  Et si j’avais vraiment du persil entre les dents ?

  — Comment tu me trouves ?

  Samantha se déhanche dans sa nouvelle robe ultra-moulante de velours noir boutonnée dans le dos. Elle porte ses escarpins noirs à talons aiguilles. Elle sort avec Philip, le type qu’elle a rencontré au rayon « Economie et Finances ». Il a monté sa propre boîte d’informatique et adore John Grisham. Bon, La Firme ne vaut pas Pour qui Sonne le Glas, mais au moins il sait lire.

  Et il sait appuyer sur les touches d’un téléphone.

  On est vendredi soir, et Josh n’a pas rappelé. C'est officiel, l’initiale J ne me réussit pas. Ça m’apprendra à mépriser les clients du rayon « Economie et Finances ». Les informaticiens sont aussi peu fiables que leurs fichues start-up à la graisse de hérisson.

  La prochaine fois j’irai au rayon « Voyages ». Ou « Cuisine ». Ou « Pratique ». Un jour, Nat a rencontré un psychologue au rayon « Pratique ». Avec ma chance, c’est plutôt sur un psychopathe que je tomberais. Tiens, je vais aller passer ma frustration au Tae Kwon Do.

  « Hanna. Twul. Zed. Ned. Dasso, aboie Lorenzo. Ouvrez les jambes. Plus que ça ! »

  J’essaie, Lorenzo de mon cœur, j’essaie.

  Après le cours, Lorenzo me propose un cours de perfectionnement. Il est bientôt 8 heures, je donnerais un an de ma vie pour un saladier de macaronis au gruyère, mais j’accepte sa proposition. Il pose les mains sur mes épaules et me montre une prise que j’ai besoin de maîtriser pour passer ceinture jaune. L'enjeu est de taille, si j’ose dire : la ceinture jaune est bien plus amincissante que la blanche.

  — Maître ?

  Ici, on appelle tout le monde Maître. Tout le monde sauf moi, bien sûr.

  — Oui ?

  — Quand pourrai-je passer ceinture jaune ?

  — Vous n’avez suivi qu’un seul cours, Jackie.

  — Combien de cours faut-il suivre, Maître ?

  Il me regarde, visiblement surpris.

  — Au moins une vingtaine.

  Vingt cours ? Vingt heures à transpirer sur ce tatami qui sent les pieds ? Oui, mais vingt heures en compagnie du divin Lorenzo ! Tout compte fait, je crois que je vais rester ceinture blanche à vie. Je crois que je suis amoureuse.

  — Vous savez à qui vous me faites penser ?

  Il vient de poser sa main dans mes reins et j’éprouve quelques difficultés à me concentrer.

  — Non, je réponds, le souffle court.

  A Gwyneth Paltrow, en brune ? A Penelope Cruz en plus jolie ? A Catherine Zeta-Jones en plus sexy ?

  — A Chelsea Clinton.

  Dégage, minable.

  — Je ne vois pas où est le problème, dit Samantha.

  Assise sur le meuble de sa salle de bains, je la regarde appliquer avec soin son anticernes. Elle se prépare pour sortir avec Philip. Son deuxième rendez-vous ! Cette fille m’impressionne chaque jour un peu plus. Quand je pense qu’il y a quinze jours à peine qu’elle a quitté Marc !

  — Chelsea Clinton est connue pour être une mocheté.

  — Moi je ne la trouve pas si vilaine que ça, dit Sam.

  — Mais elle est réputée pour sa laideur. Qu’elle soit jolie ou non n’a aucune importance, au fond. Comment un homme peut-il penser que c’est un compliment de me dire que je ressemble à une fille dont la principale caractéristique est d’être moche ?

  — Il la trouve peut-être sexy ?

  — Alors il lui manque une case. Sexy, Chelsea Clinton ? Pourquoi pas Whoopy Goldberg tant qu’on y est ?

  Samantha ne répond pas. Elle ne fait plus attention. Ce soir, Philip l’emmène à son cours d’œnologie. N’importe quoi ! Tout ce qu’il veut, c’est la soûler pour la mettre plus vite dans son lit.

  — On voit mes yeux ? demande-t-elle en battant de ses paupières lourdement maquillées.

  On ne voit que ça. C'était bien la peine que je l’emmène chez Macy’s se faire relooker pour l’hiver ! Le maquillage de Sam n’a rien à voir avec les nuances subtiles des tons tendances de l’hiver prochain. Celle-ci joue dans un registre ultrasexy que j’aurais autrefois qualifié de franchement vulgaire, mais puisque c’est ça qui plaît aux hommes… Ciao, Prune cosmique ! Exit, Quetsche mystère !

  Une fois Cendrillon envolée vers ses amours naissantes, je tourne en rond dans l’appartement. J’allume la télé, puis je l’éteins aussitôt. Ah non ! Pas Just Married ! Que vais-je faire de ma soirée ? Nous sommes samedi. Sam sort avec Philip. Nat sort avec Erik. Andrew sort avec Jessica. Et moi ?

  De désespoir, je me laisse tomber sur le canapé et je m’enveloppe dans le plaid de Sam. Ça me portera peut-être chance ? Tiens, je vais appeler Iris.

  — C'est la cata, gémit celle-ci en reconnaissant ma voix. Tu ne devineras jamais ce qui m’arrive !

  — Raconte ?

  — Oh ! c’est la super méga totale cata ! Je crois que je vais me suicider. Le type avec qui ma meilleure amie rêve de sortir depuis des années a flashé sur moi, et moi je le trouve super hyper craquant ! Qu’est-ce que je dois faire ?

  — Mandy est amoureuse de lui ?

  — Pas Mandy. Tamara.

  — Mandy n’est plus ta meilleure amie
?

  — C'est ma deuxième meilleure amie après Tamara. Alors, qu’est-ce que je fais ?

  — Qu’est-ce que tu as envie de faire ?

  On dirait Bev. « Qu’est-ce que tu sens ? Quelle est ton intuition profonde ? Vers où va l’harmonie cosmique ? »

  Au lieu de me répondre, Iris se lance dans un résumé de son drame personnel.

  — On est allés à une fête hier soir, et chaque fois que Kyle venait me parler, Tamara me jetait des regards noirs, alors je ne pouvais pas vraiment lui parler, sauf quand elle est allée aux toilettes, et c’est vraiment ridicule parce qu’elle est tombée amoureuse d’une dizaine de types en moins d’un an et elle ne peut tout de même pas être jalouse de tous les gars qui l’ont fait flasher, non ?

  Je n’essaie même pas de répondre. D’ailleurs elle ne m’en laisse pas l’occasion : le temps de reprendre son souffle, et elle repart de plus belle.

  — Il travaille chez Abercrombie, ce qui prouve qu’il est un bon coup parce que tous les employés d’Abercrombie sont des bons coups, et en plus il paraît que…

  Après un quart d’heure de détails croustillants sur Kyle le Bon Coup d’Abercrombie, je sens une grosse fatigue me tomber dessus.

  — Iris, je vais aller me coucher.

  — Un samedi ? A 10 heures du soir ?

  Et alors ?

  — Je suis fatiguée.

  — Tu n’as pas de plan pour la soirée ?

  Elle a parlé d’un ton de commisération qui serait presque drôle si je n’avais pas le moral dans les chaussettes. Mais c’est plus fort que moi, il faut que je sauve la face.

  — Des plans ? J’en ai à la pelle. Mais ce soir, je n’ai pas envie de sortir. Et toi, tu sors ?

  Biip.

  — Ne quitte pas, j’ai un signal d’appel. Je te reprends tout de suite.

  Biip.

  — Oui ?

  — Jackie, tu es mon joker Littérature et tu as soixante secondes pour répondre à cette question. Attention, top chrono…

  C'est Bev, ma belle-mère. Mais de quoi veut-elle parler ?

  — Je suis ton joker quoi ?

  — On joue à Qui veut gagner des millions ? avec ton père et des amis, je ne sais pas répondre à cette question et tu es mon joker Littérature.

  Moi aussi, j’ai une question qui vaut des millions. Comment se fait-il que mes parents s’éclatent plus que moi un samedi soir ?

  — Attends un instant, j’étais en ligne avec Iris. Laisse-moi terminer avec elle.

  Biip.

  — Iris ?

  — … eh bien, tu m’écoutes ? Je te dis que…

  Nom de nom, elle ne s’est pas rendu compte que je l’avais mise en attente.

  — … à une fête chez Angie, et que Tamara et Kyle seront là tous les deux. Alors je me demande si…

  — On peut en discuter demain ?

  — Mais la fête est ce soir !

  — Je dois raccrocher, Bev est en ligne, elle a besoin d’un conseil.

  — C'est ça, préfère-moi ton autre famille, bougonne-t-elle avant de raccrocher.

  Biip.

  — Bev ? C'est bon, je t’écoute.

  — Prête ? Je lance le chrono.

  Parce qu’en plus c’est chronométré ?

  — D’accord, mais ne mets pas le haut-parleur, s’il te plaît.

  Pas question que tout le monde m’entende me ridiculiser ! Toute cette mise en scène me rend nerveuse. Que se passe-t-il si je me trompe ? Que Bev risque-t-elle de perdre ? Combien a-t-elle déjà gagné ? J’entends un silence dans le combiné. Elle a coupé le haut-parleur.

  — A qui T. S. Eliot a-t-il dédicacé La Terre désolée ? Andrew Marvell, Ezra Pound, sa femme Jennifer Eliot, William Carlos Williams ou aucun d’entre eux ?

  Bon, on se calme. J’ai déjà entendu parler de ce poème dans mon cours de littérature moderne et dans celui consacré à la poésie du X Xe siècle. A part le titre, je n’ai jamais vraiment rien compris au poème, mais peu importe. Bon, je suis sûre que ce n’est pas Marvell puisque c’est un texte qui date des années vingt. Quoique… J’ai un doute.

  — Ce pourrait être Marvell.

  — Tu es sûre ?

  Non. Pas du tout. Je peux encore changer d’avis ? Ce n’est pas trop tard ?

  — Non. Je voulais dire Ezra Pound.

  Bon sang ! j’aurais dû finir cette maîtrise. Qu’est-ce qui m’a pris de m’arrêter en route ?

  — Ezra Pound, reprend Bev. Tu en es certaine ?

  — Non. Ce pourrait être William Carlos Williams, mais je n’en mettrai pas ma main au feu. Il me semble que c’est Pound.

  — Donne-moi une estimation des chances que ce soit Pound ?

  — Cinquante-et-un pour cent sur Pound, quarante-cinq pour cent sur William Carlos Williams. Quatre pour cent sur sa femme. Attends. Je ne suis pas sûre qu’il était marié.

  — Alors ça pourrait être sa femme s’il était marié ?

  Sais pas.

  — Possible. Mais je parierais sur Pound.

  — D’accord. Merci, bonne nuit.

  Et elle raccroche. Je regarde le combiné, frustrée. Comment ça, bonne nuit ? Elle croit que je vais réussir à m’endormir sans avoir la réponse ? Par chance, ma bibliothèque est désormais bien rangée. Les anthologies sur le rayonnage supérieur, les classiques en dessous, les bouquins pratiques ensuite, puis la littérature moderne, et tout en bas les romans. J’ai procédé pour chaque rayonnage à un sous-classement par éditeur, tâche extrêmement longue et inutile que j’aurais mieux fait de me réserver pour une soirée déprimante comme celle d’aujourd’hui. Je trouve un exemplaire de La Terre désolée dans un de mes omnibus. Le poème est dédicacé à Ezra Pound.

  Tout compte fait, on peut très bien vivre sans avoir bouclé sa maîtrise de lettres.

  Mon téléphone sonne à 1 h 7 exactement. C'est Iris.

  — Ne me dis pas que je te réveille !

  — Si. Je t’ai dit il y a trois heures que j’allais me coucher.

  — Je sais, mais c’est pour une urgence.

  — Quel genre d’urgence ?

  — Une urgence urgentissime. Kyle a quitté la fête très tôt et Michael m’a donné son numéro pour que je l’appelle.

  — Michael ?

  — Non, Kyle.

  — Mais qui est Michael ?

  — Le copain de Kyle.

  — Et tu l’as appelé ?

  — Qui ?

  — Kyle !

  — Non, pas encore. Tu crois que je devrais le faire ?

  — Je ne sais pas. Tamara risque de se vexer, non ?

  — Elle ne le saura pas. Je vais juste appeler Kyle, on bavardera un peu et avec un peu de chance, il me proposera de sortir avec lui. Ça tombe bien, je suis encore maquillée.

  — Tu vas aller le retrouver à cette heure-ci ? Qu’est-ce que tu fais du couvre-feu ?

  — Je rentre à la maison et je fais le mur, soupire Iris, du ton qu’elle prendrait pour parler à une arriérée mentale.

  — Bon. Alors appelle-le.

  — O.K. Mais je voudrais que tu restes au téléphone. Je vais brancher la conversation à trois.

  — Et si j’éternue ?

  — Tu es enrhumée ?

  — Non.

  — Bon, alors j’y vais.

  J’entends une série de bips très rapides (elle a dû préenregistrer le numéro de Kyle), puis une voix mâle très ensommeillée.

  — Oui ?

  — Bonsoir. Pourrais-je parler à Kyle ?

  — C'est moi.

  — Salut, c’est Iris.

  — Iris ? Qu’est-ce qui se passe ?

  — Rien de spécial, je viens de rentrer chez moi. Et toi ?

  — Je me les gèle dans ma garçonnière.

  Il vit seul ? Mais quel âge a ce garçon ? Et pourquoi a-t-il si froid ? Il se drogue ?

  — Oh !

  Silence.

  Le silence s’éternise. Est-ce que je dois intervenir ? Soudain, je sens une irrépressible bulle d’air gargouiller dans mon œsophage.r />
  — Buuuurp !

  Et flûte ! Promis juré, c’était un accident.

  — Bon, eh bien je vais te laisser, dit finalement Iris. A plus.

  — Ouaih, bâille le mystérieux Kyle à la voix décidément très mâle.

  Iris coupe la ligne avec Kyle. Encore un silence. Je hasarde un commentaire :

  — Intéressante prestation.

  — Oh ! c’est la cata ! gémit Iris. C'est la cata. Je vais mourir !

  — Pas encore. Dis-moi, pourquoi ce type a-t-il une garçonnière ?

  Mais Iris ne m’entend plus.

  — C'est la pire cata de ma vie. Jackie, à quel âge est-ce qu’on apprend à se comporter normalement avec les garçons ?

  — Aucune idée, je n’y suis pas encore arrivée personnellement. Mais promis, je te tiendrai au courant.

  D’ici là, je passerais bien rendre une petite visite à Kyle.

  Dommage qu’Iris ne m’ait pas laissé son numéro.

  Dommage qu’il habite si loin.

  11

  Dans quel état j’erre ?

  Je suis sur le point de lancer l’impression du Sheik amoureux lorsque je vois les mots « Vous avez un message » s’afficher sur mon écran. Si c’est encore une réunion-débat sur l’usage du point-virgule dans la littérature féminine post-moderne, je me fais hara-kiri.

  « Jackie,

  Voici une photo de mon frère Tim. Comment le trouves-tu ? S'il est à ton goût, dis-le-moi et je lui donnerai ton numéro de téléphone.

  Julie »

  Voilà autre chose. Pour qui ma collègue me prend-elle ? J’ai donc l’air assez superficielle pour qu’elle s’imagine que je vais sortir avec son frère simplement parce qu’il est mignon ? Et la personnalité, ça ne compte pas ? Et l’intelligence ? Et le sens de l’humour ? Et l’argent ?

  J’ouvre le fichier attaché, mais c’est bien pour faire plaisir à Julie.

  Tiens, son frère est vraiment mignon. Et grand. Au moins deux têtes de plus que Julie, qui pose avec lui sur la photo (pour que les copines puissent se faire une idée de sa taille) Avec le fond bleu pâle qu’on devine à l’arrière-plan, on dirait une photo de professionnel. Un cadeau pour les vingt ans de mariage de papa et maman ?

 

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