by Jules Verne
L'interet des auditeurs de Fergusson fut excite surtout quand il leur fit connaetre en detail les preparatifs de son voyage; ils voulurent verifier ses calculs; ils discuterent, et le docteur entra franchement dans la discussion.
En general, on s'etonnait de la quantite relativement restreinte de vivres qu'il emportait avec lui. Un jour, l'un des officiers interrogea le docteur a cet egard
" Cela vous surprend, repondit Fergusson.
—Sans doute.
—Mais quelle duree supposez-vous donc qu'aura mon voyage? Des mois entiers? C'est une grande erreur; s'il se prolongeait, nous serions perdus, nous n'arriverions pas. Sachez donc qu'il n'y a pas plus de trois mille cinq cents, mettez quatre mille milles [Environ 400 lieues] de Zanzibar a la cote du Senegal. Or, a deux cent quarante milles [Cent lieues. Le docteur compte toujours par milles geographiques de 60 au degre] par douze heures, ce qui n'approche pas de la vitesse de nos chemins de fer, en voyageant jour et nuit, il suffirait de sept jours pour traverser l'Afrique.
—Mais alors vous ne pourriez me voir, ni faire de relevements geographiques, ni reconnaetre le pays.
—Aussi, repondit le docteur, si je suis maetre de mon ballon, si je monte ou descends a ma volonte, je m'arreterai quand bon me semblera, surtout lorsque des courants trop violents menaceront de m'entraener.
—Et vous en rencontrerez, dit le commandant Pennet; il y a des ouragans qui font plus de deux cent quatre milles a l'heure.
—Vous le voyez, repliqua le docteur, avec une telle rapidite, on traverserait l'Afrique en douze heures; on se leverait a Zanzibar pour aller se coucher a Saint-Louis.
—Mais, reprit un officier, est-ce qu'un ballon pourrait etre entraene par une vitesse pareille?
—Cela s'est vu, repondit Fergusson.
—Et le ballon a resiste?
—Parfaitement. C'etait a l'epoque du couronnement de Napoleon en 1804. L'aeronaute Garnerin lanca de Paris, a onze heures du soir, un ballon qui portait l'inscription suivante tracee en lettres d'or: " Paris, 25 frimaire an XIII, couronnement de l'empereur Napoleon par S. S. Pie VII." Le lendemain matin, a cinq heures, les habitants de Rome voyaient le meme ballon planer au-dessus du Vatican, parcourir la campagne romaine, et aller s'abattre dans le lac de Bracciano. Ainsi, Messieurs, un ballon peut resister a de pareilles vitesses.
—Un ballon, oui; mais un homme, se hasarda a dire Kennedy.
—Mais un homme aussi! Car un ballon est toujours immobile par rapport a l'air qui l'environne; ce n'est pas lui qui marche, et est la masse de l'air elle-meme; aussi, allumez une bougie dans votre nacelle, et la flamme ne vacillera pas. Un aeronaute montant le ballon de Garnerin n'aurait aucunement souffert de cette vitesse. D'ailleurs, je ne tiens pas a experimenter une semblable rapidite, et si je puis m'accrocher pendant la nuit a quelque arbre ou quelque accident de terrain, je ne m'en ferai pas faute. Nous emportons d'ailleurs pour deux mois de vivres, et rien n'empechera notre adroit chasseur de nous fournir du gibier en abondance quand nous prendrons terre.
—Ah! monsieur Kennedy! vous allez faire la des coups de maetre, dit un Jeune midshipman en regardant l'Ecossais avec des yeux d'envie.
—Sans compter, reprit un autre, que votre plaisir sera double d'une grande gloire.
—Messieurs, repondit le chasseur, je suis fort sensible a vos compliments... mais il ne m'appartient pas de les recevoir. . .
—Hein! fit-on de tous cotes vous ne partirez pas?
—Je ne partirai pas.
—Vous n'accompagnerez pas le docteur Fergusson?
—Non seulement je ne l'accompagnerai pas, mais je ne suis ici que pour l'arreter au dernier moment. "
Tous les regards se dirigerent vers le docteur.
" Ne l'ecoutez pas, repondit-il avec son air calme. C'est une chose qu'il ne faut pas discuter avec lui; au fond il sait parfaitement qu'il partira.
—Par saint Patrick! s'ecria Kennedy j'atteste...
—N'atteste rien, ami Dick; tu es jauge, tu es pese, toi, ta poudre, tes fusils et tes balles; ainsi n'en parlons plus. "
Et de fait, depuis ce jour jusqu'a l'arrivee a Zanzibar, Dick n'ouvrit plus la bouche; il ne parla pas plus de cela que d'autre chose. Il se tut.
CHAPITRE IX
On double le cap.—Le gaillard d'avant—Cours de cosmographie par le progres Joe.—Do direction des ballons.—De la recherche des courants atmospheriques.—Eupnxa.
Le Resolute filait rapidement vers le cap de Bonne-Esperance; le temps se maintenait au beau, quoique la mer devint plus forte.
Le 30 mars, vingt-sept jours apres le depart de Londres, la montagne de la Table se profila sur l'horizon; la ville du Cap, situee au pied d'un amphitheatre de collines, apparut au bout des lunettes marines, et bientot le Resolute jeta l'ancre dans le port. Mais le commandant n'y relachait que pour prendre du charbon; ce fut l'affaire d'un jour; le lendemain, le navire donnait dans le sud pour doubler la pointe meridionale de l'Afrique et entrer dans le canal de Mozambique.
Joe n'en etait pas a son premier voyage sur mer; il n'avait pas tarde A se trouver chez lui a bord. Chacun l'aimait pour sa franchise et sa bonne humeur. Une grande part de la celebrite de son maetre rejaillissait sur lui. On l'ecoutait comme un oracle, et il ne se trompait pas plus qu'un autre.
Or, tandis que le docteur poursuivait le cours de ses descriptions dans le carre des officiers, Joe tronait sur le gaillard d'avant, et faisait de l'histoire a sa maniere, procede suivi d'ailleurs par les plus grands historiens de tous les temps.
Il etait naturellement question du voyage aerien. Joe avait eu de la peine a faire accepter l'entreprise par des esprits recalcitrants; mais aussi, la chose une fois acceptee, l'imagination des matelots, stimulee par le recit de Joe, ne connut plus rien d'impossible.
L'eblouissant conteur persuadait a son auditoire qu'apres ce voyage-la on en ferait bien d'autres. Ce n'etait que le commencement d'une longue serie d'entreprises surhumaines.
" Voyez-vous, mes amis, quand on a goute de ce genre de locomotion, on ne peut plus s'en passer; aussi, a notre prochaine expedition, au lieu d'aller de cote, nous irons droit devant nous en montant toujours.
—Bon! dans la lune alors, dit un auditeur emerveille.
—Dans la lune! riposta Joe; non, ma foi, c'est trop commun! tout le monde y va dans la lune. D'ailleurs, il n'y a pas d'eau, et on est oblige d'en emporter des provisions enormes, et meme de l'atmosphere en fioles, pour peu qu'on tienne a respirer.
—Bon! si on y trouve du gin! dit un matelot fort amateur de cette boisson.
—Pas davantage, mon brave. Non! point de lune; mais nous nous promenerons dans ces jolies etoiles, dans ces charmantes planetes dont mon maetre m'a parle si souvent. Ainsi, nous commencerons par visiter Saturne...
—Celui qui a un anneau? demanda le quartier-maetre.
—Oui! un anneau de mariage. Seulement on ne sait pas ce que sa femme est devenue!
—Comment vous iriez si haut que cela? fit un mousse stupefait. C'est donc le diable, votre maetre?
—Le diable! il est trop bon pour cela!
—Mais apres Saturne? demanda l'un des plus impatients de l'auditoire.
—Apres Saturne? Eh bien, nous rendrons visite a Jupiter; un drole de pays, allez, ou les journees ne sont que de neuf heures et demie, ce qui est commode pour les paresseux, et ou les annees, par exemple, durent douze ans, ce qui est avantageux pour les gens qui n'ont plus que six mois a vivre.
Ca prolonge un peu leur existence!
—Douze ans? reprit le mousse.
—Oui, mon petit; ainsi, dans cette contree-la, tu teterais encore ta maman, et le vieux la-bas, qui court sur sa cinquantaine, serait un bambin de quatre ans et demi.
—Voila qui n'est pas croyable! s'ecria le gaillard d'avant d'une seule voix.
—Pure verite, fit Joe avec assurance. Mais que voulez-vous quand on persiste a vegeter dans ce monde-ci, on n'apprend rien, on reste ignorant comme un marsouin. Venez un peu dans Jupiter et vous verrez! par exemple, il faut de la tenue la-haut, car il a des satellites qui ne sont pas commodes! "
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Et l'on riait, mais on le croyait a demi; et il leur parlait de Neptune ou les marins sont joliment recus, et de Mars ou les militaires prennent le haut du pave, ce qui finit par devenir assommant. Quant a Mercure, vilain monde, rien que des voleurs et des marchands, et se ressemblant tellement les uns aux autres qu'il est difficile de les distinguer. Et enfin il leur faisait de Venus un tableau vraiment enchanteur.
" Et quand nous reviendrons de cette expedition-la, dit l'aimable conteur, on nous decorera de la croix du Sud, qui brille la-haut a la boutonniere du bon Dieu.
—Et vous l'aurez bien gagnee! " dirent les matelots.
Ainsi se passaient en joyeux propos les longues soirees du gaillard d'avant. Et pendant ce temps, les conversations instructives du docteur allaient leur train.
Un jour, on s'entretenait de la direction des ballons, et Fergusson fut sollicite de donner son avis a cet egard.
" Je ne crois pas, dit-il, que l'on puisse parvenir a diriger les ballons. Je connais tous les systemes essayes ou proposes; pas un n'a reussi, pas un n'est praticable. Vous comprenez bien que j'ai du me preoccuper de cette question qui devait avoir un si grand interet pour moi; mais je n'ai pu la resoudre avec les moyens fournis par les connaissances actuelles de la mecanique. Il faudrait decouvrir un moteur d'une puissance extraordinaire, et d'une legerete impossible! Et encore, on ne pourra resister a des courants de quelque importance! Jusqu'ici, d'ailleurs, on s'est plutot occupe de diriger la nacelle que le ballon C'est une faute.
—Il y a cependant, repliqua-t-on, de grands rapports entre un aerostat et un navire, que l'on dirige a volonte.
Mais non, repondit le docteur Fergusson, il y en a peu ou point. L'air est infiniment moins dense que l'eau, dans laquelle le navire n'est submerge qu'a moitie, tandis que l'aerostat plonge tout entier dans l'atmosphere, et reste immobile par rapport au fluide environnant.
—Vous pensez alors que la science aerostatique a dit son dernier mot?
—Non pas! non pas! Il faut chercher autre chose, et, si l'on ne peut diriger un ballon, le maintenir au moins dans les courants atmospheriques favorables. A mesure que l'on s'eleve, ceux-ci deviennent beaucoup plus uniformes, et sont constants dans leur direction; ils ne sont plus troubles par les vallees et les montagnes qui sillonnent la surface du globe, et la, vous le savez, est la principale cause des changements du vent et de l'inegalite de son souffle. Or, une fois ces zones determinees, le ballon n'aura qu'a se placer dans les courants qui lui conviendront.
—Mais alors, reprit le commandant Pennet, pour les atteindre, il faudra constamment monter ou descendre. La est la vraie difficulte, mon cher docteur.
—Et pourquoi, mon cher commandant?
—Entendons-nous: ce ne sera une difficulte et un obstacle que pour les voyages de long cours, et non pas pour les simples promenades aeriennes.
—Et la raison, s'il vous plaet?
—Parce que vous ne montez qu'a la condition de jeter du lest, vous ne descendez qu'a la condition de perdre du gaz, et a ce manege-la, vos provisions de gaz et de lest seront vite epuisees.
—Mon cher Pennet, la est toute la question. La est la seule difficulte que la science doive tendre a vaincre. Il ne s'agit pas de diriger les ballons; il s'agit de les mouvoir de haut en bas, sans depenser ce gaz qui est sa force, son sang, son ame, si l'on peut s'exprimer ainsi.
—Vous avez raison, mon cher docteur, mais cette difficulte n'est pas encore resolue, ce moyen n'est pas encore trouve.
—Je vous demande pardon, il est trouve.
—Par qui?
—Par moi!
—Par vous?
—Vous comprenez bien que, sans cela, je n'aurais pas risque cette traversee de l'Afrique en ballon. Au bout de vingt-quatre heures, j'aurais ete a sec de gaz!
—Mais vous n'avez pas parle de cela en Angleterre!
—Non. Je ne tenais pas a me faire discuter en public. Cela me paraissait inutile. J'ai fait en secret des experiences preparatoires, et j'ai ete satisfait; je n'avais donc pas besoin d'en apprendre davantage.
—Eh bien! mon cher Fergusson, peut-on vous demander votre secret?
—Le voici, Messieurs, et mon moyen est bien simple. "
L'attention de l'auditoire fut portee au plus haut point, et le docteur prit tranquillement la parole en ces termes:
CHAPITRE X
Essais anterieurs.—Les cinq caisses du docteur.—Le chalumeau a gaz.—Le calorifere.—Maniere de maneuvrer.—Succes certain.
" On a tente souvent, Messieurs, de s'elever ou de descendre a volonte, sans perdre le gaz ou le lest d'un ballon Un aeronaute francais, M. Meunier, voulait atteindre ce but en comprimant de l'air dans une capacite interieure Un belge, M le docteur van Hecke, au moyen d'ailes et de palettes, deployait une force verticale qui eut ete insuffisante dans la plupart des cas. Les resultats pratiques obtenus par ses divers moyens ont ete insignifiants.
" J'ai donc resolu d'aborder la question plus franchement. Et d'abord je supprime completement le lest, si ce n'est pour les cas de force majeure, tels que la rupture de mon appareil, ou l'obligation de m'elever instantanement pour eviter un obstacle imprevu.
" Mes moyens d'ascension et de descente consistent uniquement a dilater ou a contracter par des temperatures diverses le gaz renferme dans l'interieur de l'aerostat. Et voici comment j'obtiens ce resultat.
"Vous avez vu embarquer avec la nacelle plusieurs caisses dont l'usage vous est inconnu Ces caisses sont au nombre de cinq.
" La premiere renferme environ vingt-cinq gallons d'eau, a laquelle j'ajoute quelques gouttes d'acide sulfurique pour augmenter sa conductibilite, et je la decompose au moyen d'une forte pile de Buntzen L'eau, comme vous le savez, se compose de deux volumes en gaz hydrogene et d'un volume en gaz oxygene.
" Ce dernier, sous l'action de la pile, se rend par son pole positif dans une seconde caisse Une troisieme, placee au-dessus de celle-ci, et d'une capacite double, recoit l'hydrogene qui arrive par le pole negatif.
" Des robinets, dont l'un a une ouverture double de l'autre, font communiquer ces deux caisses avec une quatrieme, qui s'appelle caisse de melange La, en effet, se melangent ces deux gaz provenant de la decomposition de l'eau. La capacite de cette caisse de melange est environ de quarante et un pieds cubes [Un metre 50 centimetres carres].
" A la partie superieure de cette caisse est un tube en platine, muni d'un robinet.
" Vous l'avez deja compris, Messieurs: l'appareil que je vous decris est tout bonnement un chalumeau a gaz oxygene et hydrogene, dont la chaleur depasse celle des feux de forge.
" Ceci etabli, je passe a la seconde partie de l'appareil.
" De la partie inferieure de mon ballon, qui est hermetiquement clos, sortent deux tubes separes par un petit intervalle. L'un prend naissance au milieu des couches superieures du gaz hydrogene, l'autre au milieu des couches inferieures.
" Ces deux tuyaux sont munis de distance en distance de fortes articulations en caoutchouc, qui leur permettent de se preter aux oscillations de l'aerostat.
" Ils descendent tous deux jusqu'a la nacelle, et se perdent dans une caisse de fer de forme cylindrique, qui s'appelle caisse de chaleur. Elle est fermee a ses deux extremites par deux forts disques de meme metal.
" Le tuyau parti de la region inferieure du ballon se rend dans cette boite cylindrique par le disque du bas; il y penetre, et adopte alors la forme d'un serpentin helicoidal dont les anneaux superposes occupent presque toute la hauteur de la caisse. Avant d'en sortir, le serpentin se rend dans un petit cone, dont la base concave, en forme de calotte spherique, est dirigee en bas.
" C'est par le sommet de ce cone que sort le second tuyau, et il se rend, comme je vous l'ai dit, dans les couches superieures du ballon.
" La calotte spherique du petit cone est en platine. afin de ne pas fondre sous l'action du chalumeau. Car celui-ci est place sur le fond de la caisse en fer, au milieu du serpentin helicoidal, et l'extremite de sa flamme vien-dra legerement lecher cette calotte.
" Vous savez, Messieurs, ce que c'est qu'un calorifere destine a ch
auffer les appartements. Vous savez comment il agit. L'air de l'appartement est force de passer par les tuyaux, et il est restitue avec une temperature plus elevee. Or, ce que je viens de vous decrire la n'est, a vrai dire, qu'un calorifere.
" En effet, que se passera-t-il? Une fois le chalumeau allume, l'hydrogene du serpentin et du cone concave s'echauffe, et monte rapidement par le tuyau qui le mene aux regions superieures de l'aerostat. Le vide se fait en dessous, et il attire le gaz des regions inferieures qui se chauffe a son tour, et est continuellement remplace; il s'etablit ainsi dans les tuyaux et le serpentin un courant extremement rapide de gaz, sortant du ballon, y retournant et se surchauffant sans cesse.
" Or, les gaz augmentent de 1/480 de leur volume par degre de chaleur. Si donc je force la temperature de dix-huit degres [10 degrees centigrades. Les gaz augmentent de 1/267 de leur volume par 1 degrees centigrade], l'hydrogene de l'aerostat se dilatera de 18/480, ou de seize cent quatorze pieds cubes [Soixante-deux metres cubes environ], il deplacera donc seize cent soixante-quatorze pieds cubes d'air de plus, ce qui augmentera sa force ascensionnelle de cent soixante livres. Cela revient donc a jeter ce meme poids de lest. Si j'augmente la temperature de cent quatre-vingt degres [100 degrees centigrades], le gaz se dilatera de, 180/480: il deplacera seize mille sept cent quarante pieds cubes de plus, et sa force ascensionnelle s'accroetra de seize cents livres.
" Vous le comprenez, Messieurs, je puis donc facilement obtenir des ruptures d'equilibre considerables. Le volume de l'aerostat a ete calcule de telle facon, qu'etant a demi gonfle, il deplace un poids d'air exacte-ment egal a celui de l'enveloppe du gaz hydrogene et de la nacelle chargee de voyageurs et de tous ses accessoires. A ce point de gonflement, il est exactement en equilibre dans l'air, il ne monte ni ne descend.