La Vallée des chevaux

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La Vallée des chevaux Page 11

by Jean M. Auel


  — Il se peut que Noria n’ait pas d’enfant de mon esprit, crut bon de rappeler Jondalar.

  — Si Haduma bénit, Noria avoir enfant, expliqua Tamen en souriant. Grande magie. Femme n’a pas d’enfant, Haduma...

  Incapable de trouver le mot, Tamen montra du doigt l’aine de Jondalar.

  — ... touche, dit Jondalar, finissant la phrase à sa place.

  L’humiliation éprouvée la veille était encore si cuisante qu’il rougit à nouveau.

  — Haduma toucher, femme avoir des enfants. Femme pas de... lait. Haduma toucher, femme avoir du lait. Haduma faire grand honneur à Jondalar. Beaucoup d’hommes vouloir cet honneur. Très virils après, précisa-t-il avec un sourire. Beaucoup de femmes. Très souvent, Haduma, grande magie. (Il se tut un court instant et, sans sourire cette fois, ajouta :) Pas mettre Haduma... en colère. Magie terrible quand Haduma en colère.

  — Et moi qui ai osé rire ! s’écria Thonolan. Crois-tu qu’elle accepterait de me toucher, moi aussi ?

  — Tu n’as nullement besoin qu’Haduma te touche, Petit Frère. Le regard d’invite de n’importe quelle jolie femme te fera exactement le même effet.

  — Toi non plus tu n’en avais pas besoin. Qui est-ce qui va partager les Premiers Rites ? Certainement pas ton jeune frère qui a eu le malheur de naître avec des yeux gris...

  — Comme je te plains ! Dire qu’il y a tellement de femmes dans ce camp et que tu vas malgré tout passer la nuit tout seul. Ce sera bien la première fois de ta vie.

  Ils rirent tous deux de bon cœur. Et Tamen, qui avait compris de quoi il était question, se mit à rire, lui aussi.

  — Peut-être faudrait-il que tu m’expliques quelles sont vos coutumes pour les Premiers Rites, proposa Jondalar dès qu’il eut retrouvé son sérieux.

  — Avant que vous parliez de ça, intervint Thonolan, j’aimerais que Tamen donne des ordres pour qu’on nous rende nos couteaux et nos armes. Je crois que j’ai une idée, expliqua-t-il au vieil homme. Pendant que mon frère s’occupera de séduire cette jeune beauté, moi, je vais me débrouiller pour me réconcilier avec le jeune chasseur.

  — Comment t’y prendras-tu ? demanda Jondalar.

  — Je vais lui montrer la grande mère de tous les poissons, expliqua Thonolan.

  Tamen n’avait rien compris. Il haussa les épaules en mettant ça sur le compte de la langue.

  Le soir même et pendant toute la journée du lendemain, les deux frères eurent à peine le temps de se voir car Jondalar devait accomplir les rites de purification. Même quand Tamen était présent, sa méconnaissance de la langue hadumaï constituait un terrible handicap. Et, quand il se retrouvait tout seul avec les vieilles femmes renfrognées, il avait bien envie de tout planter là. Heureusement, Haduma venait souvent le voir. En sa présence il se sentait plus détendu car elle faisait tout son possible pour aplanir les difficultés.

  Ses désirs étaient des ordres et personne n’osait lui refuser quoi que ce soit. Elle était crainte et respectée à la fois. L’aura magique qui l’entourait venait surtout du fait qu’elle avait conservé toutes ses facultés mentales malgré son grand âge. Elle avait d’ailleurs le don d’intervenir chaque fois que Jondalar était en difficulté. A un moment donné, alors qu’il était certain d’avoir transgressé un tabou sans le vouloir, les yeux brillants de colère, elle brandit son bâton et se mit à rosser les vieilles femmes qui se trouvaient là. Maintenant qu’elle avait décidé que la sixième génération hériterait des yeux bleus de Jondalar, il n’était pas question qu’elle s’en prenne à lui.

  En fin de journée, quand les rites purificatoires furent terminés, on le conduisit vers la grande tente circulaire. Dès qu’il eut pénétré à l’intérieur, il s’immobilisa pour regarder autour de lui. La tente était divisée en deux parties. Celle où il se trouvait, bien plus grande que l’autre, était éclairée par deux lampes en pierre, remplies de graisse et dans lesquelles brûlaient des mèches de mousse sèche. Le sol était recouvert de fourrures et les murs décorés de tentures formées de bandes d’écorce entrelacées. Derrière l’estrade couverte de fourrures était suspendue la peau d’un cheval blanc, décorée de têtes rouges de jeunes pies épeiches. Noria était assise tout au bord de l’estrade et elle semblait perdue dans la contemplation de ses deux mains posées sur ses genoux.

  Des peaux suspendues et couvertes de signes ésotériques servaient de cloison entre les deux parties. L’une de ces peaux, découpée en fines lanières, formait une sorte de rideau. Quand Jondalar regarda de ce côté, il aperçut une main qui écartait les bandes de cuir et reconnut aussitôt les yeux brillants d’intelligence d’Haduma. Il poussa un soupir de soulagement. Lors des Premiers Rites, il y avait toujours au moins une gardienne pour veiller à ce que la transformation de la jeune fille en femme soit menée jusqu’à son terme et sans brutalité. Comme il était un étranger, il avait craint qu’on ne lui délègue un important groupe de gardiennes qui, ensuite, n’hésiteraient pas à le critiquer. Maintenant qu’il avait reconnu Haduma, il n’éprouvait plus aucune inquiétude. Il se demanda s’il devait la saluer ou faire comme s’il ne l’avait pas vue. Avant qu’il ne prenne une décision, les lanières en cuir retombèrent et le visage de la vieille femme disparut.

  Levant les yeux, Noria l’aperçut et aussitôt elle se mit debout. Jondalar s’avança vers elle en souriant. Elle n’était pas très grande et ses longs cheveux châtain clair lui encadraient le visage. Elle était pieds nus et portait une jupe en fibre végétale, serrée à la taille, et dont les bandes de couleurs descendaient au-dessous de ses genoux. Son buste était couvert d’une chemise en daim souple ornée de plumes ébarbées et teintes, fermée de haut en bas par des lacets en cuir et suffisamment ajustée pour mettre en valeur sa poitrine.

  Quand Jondalar s’approcha, elle tenta vainement de lui sourire et lui lança un regard effrayé. Il alla s’asseoir sur l’estrade en prenant bien garde à ne faire aucun mouvement brusque. Noria se détendit un peu et finit par s’asseoir à côté de lui, pas assez près malgré tout pour que leurs genoux se touchent.

  Si nous parlions la même langue, ce serait plus facile, songea-t-il. Elle a peur de moi. Et c’est normal : non seulement elle ne me connaît pas, mais je suis un étranger.

  Il avait soudain envie de la protéger et commençait à la trouver attirante.

  Il aperçut sur un socle tout proche un récipient en bois et deux bols, et voulut se lever pour aller se servir. Mais Noria le devança et remplit un des bols. Il toucha la main qui lui tendait le liquide ambré. Elle sursauta, voulut retirer sa main et finalement la laissa. Jondalar la lui pressa tendrement, puis il prit son bol et en but une gorgée. C’était une boisson fermentée au goût doux-amer, plutôt agréable. Craignant qu’elle lui tourne la tête, il préféra ne pas en abuser.

  — Merci, Noria, dit-il.

  — Jondalar ? demanda-t-elle en levant les yeux vers lui.

  Noria avait les yeux clairs mais les lampes n’éclairaient pas assez pour qu’il puisse dire s’ils étaient bleus ou gris.

  — Oui, répondit-il aussitôt. Jondalar des Zelandonii.

  — Jondalar... homme zelandonyee.

  — Noria, femme hadumaï.

  — Fem-me ?

  — Femme, répéta Jondalar en touchant sa jeune et ferme poitrine. Noria fit un bond en arrière.

  Jondalar délaça la lanière qui fermait sa tunique et montra le haut de sa poitrine couvert de poils blonds.

  — Pas femme, expliqua-t-il. Homme. Noria eut un petit rire.

  — Noria, femme, reprit Jondalar en lui touchant à nouveau la poitrine.

  Elle ne recula pas et sourit d’un air plus détendu.

  — Noria, femme, répéta-t-elle. (Puis avec un regard malicieux, elle montra l’aine de Jondalar et ajouta :) Jondalar, homme.

  A nouveau, elle eut l’air effrayée comme si elle craignait d’être allée trop loin et se précipita pour remplir le bol de Jondalar.

  Quand elle le lui tendit, ses mains tremblaient un peu. Il but quelques gorgées puis l’inv
ita à boire à son tour. D’un signe de tête elle accepta, Jondalar approcha le bol de ses lèvres et elle referma ses mains sur les siennes pour faire couler la boisson entre ses lèvres. Il posa ensuite le bol sur le sol, s’empressa de lui reprendre les mains et embrassa l’intérieur de ses paumes. Elle parut surprise mais ne se recula pas. Il se pencha alors vers elle et l’embrassa dans le cou. Noria le laissa faire : elle était encore tendue mais éprouvait aussi de la curiosité et se demandait ce qui allait suivre.

  Jondalar en profita pour emprisonner un de ses seins et il l’embrassa à nouveau dans le cou. Puis il remonta le long de sa gorge, mordilla une de ses oreilles et trouva sa bouche. Il glissa sa langue entre ses deux lèvres et tout doucement les entrouvrit.

  Quand il se recula, Noria avait les yeux fermés, la bouche ouverte et elle respirait plus vite. A nouveau il l’embrassa et commença à délacer la lanière qui fermait sa chemise. Elle se raidit aussitôt. Jondalar la regarda, sourit et, sans se presser, continua à délacer sa chemise. Noria ne bougeait pas et le regardait, fascinée, tandis qu’il retirait jusqu’au dernier lacet.

  Son corsage s’ouvrit, dévoilant sa jeune poitrine : deux globes fermes aux aréoles gonflées. Le sexe soudain durci, Jondalar repoussa son corsage et lui embrassa les épaules à pleine bouche. Puis il posa ses lèvres sur l’un de ses seins et, après en avoir fait doucement le tour, emprisonna l’extrémité du mamelon. Noria se mit à gémir. Lui reprenant la bouche, il la poussa avec douceur en arrière jusqu’à ce qu’elle s’allonge sur l’estrade.

  Nichée dans la fourrure, Noria ouvrit les yeux et dévisagea l’homme penché au-dessus d’elle. Ses pupilles étaient dilatées et ses yeux lumineux. Ceux de Jondalar étaient maintenant d’un bleu profond et si attirants qu’elle ne pouvait en détacher son regard.

  — Jondalar, homme, Noria, femme, dit-elle.

  Il répéta la phrase à son tour et se débarrassa de sa tunique. Penché sur elle, il recommença à la caresser et quand à nouveau elle gémit, sa propre respiration s’accéléra.

  Cela fait si longtemps que je ne me suis pas trouvé avec une femme, se dit-il, tenaillé par le désir de la prendre sur-le-champ. Un peu de patience ! s’intima-t-il. Il ne faut pas l’effrayer. Pour elle, c’est la première fois. Tu as toute la nuit devant toi. Attends qu’elle soit prête, elle aussi.

  Il se redressa et effleura du bout des doigts la peau nue de la jeune femme en dessous de ses seins. Il descendit jusqu’à sa taille et défit la lanière en cuir qui retenait sa jupe. Noria tressaillit. Jondalar s’immobilisa un court instant. Quand il sentit qu’elle était à nouveau détendue, il glissa sa main à l’intérieur de la jupe, effleura au passage la douce toison de son pubis, et comme elle le laissait faire, il laissa sa main descendre un peu plus bas.

  Ne voulant pas l’effaroucher, il retira sa main presque aussitôt et fit glisser sa jupe le long de ses hanches. Il laissa tomber la jupe sur le sol et contempla les douces courbes de son corps éclatant de jeunesse. Il défit la ceinture de son pantalon et quand il se retrouva nu devant elle, Noria sursauta et un éclair de crainte passa à nouveau dans ses yeux.

  Elle avait déjà eu maintes fois l’occasion d’écouter les femmes qui parlaient des Rites des Premiers Plaisirs. On lui avait expliqué que, même si ce n’était pas toujours agréable, les femmes devaient faire en sorte que les hommes prennent du plaisir avec elles car c’était là le seul moyen qu’elles aient de se les attacher. Quand leurs désirs étaient assouvis, les hommes allaient chasser, ils rapportaient de la nourriture et des peaux pour faire des vêtements. Les femmes pouvaient alors mettre au monde des enfants et les allaiter sans inquiétude. Celles qui avaient parlé à Noria des Premiers Rites ne lui avaient pas caché que c’était toujours douloureux pour la femme. Et la jeune fille se demandait avec inquiétude comment elle pourrait accueillir le sexe énorme qu’elle avait maintenant sous les yeux.

  Jondalar n’était pas étonné par sa réaction. Il savait que c’était l’instant critique. Pour qu’une femme s’éveille aux Plaisirs du Don de la Mère, il fallait faire preuve de délicatesse et de doigté. Peut-être un jour pourrai-je donner du plaisir à une femme pour la première fois sans craindre de lui faire mal, songea-t-il. Malheureusement, ce rêve était irréalisable : pour la femme, les Rites des Premiers Plaisirs ne pouvaient être que douloureux.

  Jondalar s’assit à côté de Noria. Il lui prit tendrement la main et la posa sur son sexe. La jeune fille le laissa faire. Quand le sexe de Jondalar, doux et chaud et comme animé d’une vie propre, remua entre ses doigts, elle éprouva une sensation de picotement agréable à l’intérieur des cuisses. Elle essaya de sourire, mais la crainte assombrissait encore ses yeux.

  Il s’allongea à côté d’elle et l’embrassa. Noria plongea son regard dans le sien. Elle y lut sa tendresse, son désir – mais aussi une force irrésistible. Fascinée, submergée, anéantie par le bleu insondable de ses yeux, elle éprouva à nouveau la même sensation agréable. Elle le désirait. Elle avait peur d’avoir mal, mais elle le désirait. Elle ferma les yeux, ouvrit la bouche et se pressa contre lui.

  Jondalar l’embrassa et, quand elle eut exploré sa bouche, il se mit à descendre le long de sa gorge, de ses seins, puis, du bout de la langue il lui effleura le ventre, les cuisses, et remonta vers la poitrine. Il attendit pour lui prendre le sein qu’elle place elle-même sa bouche à cet endroit. Il avança alors la main entre ses cuisses et saisit le petit renflement érectile. Noria poussa un cri.

  Il suça et mordit gentiment son sein tout en la caressant. Noria gémit. Jondalar descendit plus bas, effleura son nombril du bout de la langue, puis il se laissa glisser en bas de l’estrade jusqu’à ce que ses genoux touchent le sol. Il écarta alors les jambes de Noria et goûta pour la première fois à la saveur salée et légèrement piquante. Noria frémit et laissa échapper un cri. Elle gémit à nouveau en balançant la tête d’avant en arrière et leva les hanches vers lui.

  La langue de Jondalar avait atteint le clitoris. Les cris que poussait Noria ne faisaient qu’accroître son propre désir et il luttait pour ne pas y céder. Quand la respiration de Noria se fit haletante, il releva le buste, et guida son sexe gonflé vers cette tendre ouverture que personne n’avait encore pénétrée. Il serra les dents pour se contrôler au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans ces étroites profondeurs, humides et chaudes.

  Quand Noria lui entoura la taille de ses jambes, il sentit une obstruction à l’intérieur. Il commença à bouger tout doucement d’avant en arrière jusqu’à ce que les gémissements de Noria se transforment en cri de douleur. Il se retira, puis la pénétra à nouveau, plus fort cette fois, et sentit qu’il forçait le barrage tandis que Noria poussait des cris de plaisir et de douleur et que lui-même laissait échapper un cri étouffé au moment où, le corps secoué par des spasmes, il laissait libre cours à son désir refoulé. Il se retira, puis la pénétra à nouveau le plus loin possible, et quand il sentit qu’il avait laissé s’écouler toute l’essence de son plaisir, se laissa retomber sur Noria.

  La tête sur la poitrine de Noria, il attendit que sa respiration se calme, puis s’allongea à côté d’elle. Complètement abandonnée, la jeune femme avait fermé les yeux et il fit de même.

  Un instant plus tard, deux mains se posèrent sur son front. Il rouvrit les yeux et aperçut le visage d’Haduma penché au-dessus de lui. Elle lui sourit aussitôt, hocha la tête pour lui montrer qu’elle était satisfaite, puis entonna un chant. Noria ouvrit les yeux à son tour et parut tout heureuse de voir que la vieille femme plaçait ses mains sur son ventre. Sans cesser de chanter, Haduma continua à faire des gestes au-dessus d’eux. Puis elle récupéra la fourrure blanche tachée de sang qui recouvrait l’estrade. Noria lui lança un regard reconnaissant : pour une femme, le sang de ses Premiers Rites était chargé d’un pouvoir magique.

  La vieille femme s’approcha de Jondalar et toucha son sexe en souriant. Celui-ci se redressa un court instant, puis retomba aussitôt. Haduma gloussa, puis elle sortit de la tente, les laissant seuls.
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  Ils restèrent allongés l’un près de l’autre jusqu’à ce que Noria s’assoie et regarde Jondalar d’un air langoureux.

  — Jondalar, homme. Noria, femme, lui rappela-t-elle avant de se pencher vers lui pour l’embrasser.

  Jondalar sentit qu’il la désirait à nouveau. Un peu étonné, il se demanda si ce n’était pas dû au dernier geste d’Haduma. Mais il n’eut pas le temps de s’appesantir sur cette question : le moment était venu d’initier Noria à de nouveaux plaisirs.

  Quand Jondalar se leva, l’esturgeon géant avait été pêché. Au lever du jour, Thonolan avait passé la tête dans l’ouverture de la tente et montré à son frère les gaffes qu’il tenait à la main. Celui-ci l’avait chassé d’un geste et, enlaçant Noria, il s’était rendormi. A son réveil, Noria n’était plus là. Il enfila son pantalon et se dirigea vers la rivière. Son frère s’y trouvait en compagnie de Jeren et de quelques jeunes Hadumaï. Ils avaient l’air de beaucoup s’amuser et, en les entendant rire, Jondalar regretta un peu de ne pas être venu pêcher avec eux.

  — Enfin debout ! s’écria Thonolan en l’apercevant. Il faut avoir les yeux bleus pour rester couché pendant que les autres se démènent pour sortir de l’eau cette vieille Haduma, ajouta-t-il en montrant à son frère le gigantesque esturgeon.

  — Haduma ! Haduma ! répéta Jeren en riant aux éclats.

  Il se pavana autour du poisson et s’immobilisa en face de sa tête qui ressemblait à celle d’un requin. Mais, contrairement au requin, l’esturgeon n’était pas dangereux : il portait des barbillons comme tous les poissons qui se nourrissent au fond de l’eau. C’était surtout sa taille qui avait fait de cette partie de pêche un réel exploit : il devait bien mesurer cinq mètres de long.

  Avec un sourire polisson, le jeune chasseur se mit à balancer son bassin d’avant en arrière devant la gueule ouverte du poisson, en criant : « Haduma ! Haduma ! » comme s’il suppliait l’esturgeon de le toucher. Sa prestation fut saluée par des éclats de rire obscènes et même Jondalar sourit. Les autres Hadumaï se mirent à danser eux aussi autour du poisson, balançant le bassin à qui mieux mieux et criant : « Haduma ! »

 

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