by Jean M. Auel
— Pourquoi ne pas tenter la chose avec moi ? demanda Jondalar. Son regard exprimait une telle tristesse que Serenio faillit flancher.
— Parce que je t’aime, dit-elle. Je ne peux pas m’en empêcher. Aucune femme ne le pourrait. Et comme je t’aime, je souffrirais tous les jours un peu plus en voyant que tu ne partages pas mon amour. Je me flétrirais, je deviendrais une coquille vide et je trouverais le moyen de rendre ton existence aussi malheureuse que la mienne. Et toi, tu continuerais à être affectueux, bon et généreux car tu saurais parfaitement pourquoi je suis devenue comme ça. Mais tu finirais par te détester d’agir ainsi. Et tout le monde se demanderait comment tu fais pour supporter une femme aussi acariâtre. Je ne veux pas qu’une chose comme ça se produise. Ni pour toi, ni pour moi.
Quittant brusquement la couche où il était assis, Jondalar se dirigea vers l’ouverture de l’abri, puis, arrivé là, il fit demi-tour et revint vers Serenio.
— Pourquoi suis-je incapable d’aimer une femme, Serenio ? Les autres hommes tombent amoureux... Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Son regard exprimait une telle angoisse que Serenio en eut mal pour lui.
— Je n’en sais rien, Jondalar. Peut-être n’as-tu pas trouvé la femme qui te convient. Il se peut que le destin que te réserve la Mère sorte de l’ordinaire. Peu d’hommes héritent, comme toi, d’autant de qualités à la naissance. La femme avec laquelle tu vivras devra être capable d’assumer cela. Pour qu’elle ne soit pas complètement annihilée par ton amour, il faudra qu’elle ait reçu de la Mère autant de dons que toi. Même si tu m’aimais, je ne suis pas certaine que j’aurais supporté de vivre longtemps avec toi. Si un jour tu aimes une femme autant que tu aimes ton frère, il faudra qu’elle soit très forte.
— Je ne peux pas tomber amoureux mais, si j’en étais capable, aucune femme ne pourrait supporter mon amour, dit-il avec un sourire désabusé. « Méfions-nous des Dons de la Mère. » (Ses yeux, violets dans la lueur du feu, se remplirent d’appréhension.) Es-tu en train de me dire que si les femmes ne sont pas assez fortes pour supporter le genre d’amour que je porte à mon frère, il va falloir que je me tourne vers... un homme ?
— Je n’ai pas voulu dire que tu aimais ton frère comme si c’était une femme, corrigea Serenio en souriant. Tu n’es pas comme le shamud. Tu ne possèdes pas comme lui un certain sexe et les inclinations de l’autre. Si c’était le cas, il y a longtemps que tu le saurais et tu n’aimerais pas autant faire l’amour à une femme. Par contre, je peux t’assurer que tu aimes plus ton frère que les femmes que tu as rencontrées jusqu’ici. C’est pour ça que je voulais passer cette dernière nuit d’amour avec toi. Je sais que tu vas partir avec lui et je ne te reverrai pas.
A peine Serenio avait-elle fini de dire cela que Jondalar sut qu’elle avait raison. Jamais il n’abandonnerait son frère.
— Comment as-tu fait pour deviner ça ? demanda-t-il. J’étais persuadé que j’allais m’unir à toi et m’installer définitivement chez les Sharamudoï si tu refusais de rentrer avec moi.
— Je crois que tout le monde sait que tu vas suivre ton frère. Le shamud dit que c’est ton destin.
Jondalar, dont la curiosité n’avait jamais été satisfaite, demanda soudain :
— Le shamud est-il un homme ou une femme ?
— Tiens-tu vraiment à le savoir ?
— Non, reconnut Jondalar. Je pense que cela n’a pas d’importance. Le shamud n’a pas voulu me le dire... Peut-être ce mystère est-il important – à ses yeux, en tout cas.
Ils se turent tous les deux. Quand je me souviendrai d’elle, c’est ainsi que je la verrai, songea Jondalar en regardant Serenio. Les cheveux de la jeune femme étaient encore humides et tout emmêlés et comme maintenant elle avait chaud, elle avait repoussé la plupart des fourrures.
— Et toi, Serenio, que vas-tu faire ? demanda-t-il.
— Je t’aime, Jondalar, affirma à nouveau la jeune femme. Il ne me sera pas facile de t’oublier. Mais tu m’as apporté une chose essentielle. Quand je t’ai rencontré, j’avais perdu tant d’êtres aimés que je refusais tout ce qui pouvait ressembler à l’amour. Je savais que j’allais te perdre, mais cela ne m’a pas empêchée de t’aimer. Maintenant, je sais que je peux aimer à nouveau. C’est toi qui me l’as appris. Et tu m’as peut-être donné plus encore, ajouta-t-elle en souriant d’un air mystérieux. Dans quelque temps, un autre être va entrer dans ma vie. Même s’il est encore un peu tôt pour le dire en toute certitude, j’ai l’impression que la Mère m’a bénie. Je pensais que ce n’était plus possible après le dernier enfant que j’ai perdu. Cela faisait des années que je n’avais pas été bénie et ce sera peut-être un enfant de ton esprit. Je le saurai si le bébé a des yeux bleus.
— Si c’est le cas, je reste, annonça Jondalar en fronçant les sourcils. Pour m’occuper de toi et de l’enfant. Tu dois avoir un homme dans ton foyer.
— Ne t’inquiète pas, Jondalar. Mudo a dit que toutes celles qu’Elle bénissait devaient être secourues. C’est pourquoi elle a créé les hommes, afin qu’ils apportent aux mères et à leurs enfants les Dons de la Grande Terre Mère. La Caverne pourvoira à mes besoins, comme la Mère pourvoit aux besoins de tous Ses enfants. Il faut que tu suives ta destinée, et moi, la mienne. Je ne t’oublierai pas et si j’ai un enfant de ton esprit, je penserai à toi, exactement comme j’ai conservé le souvenir de l’homme que j’aimais quand Darvo est né.
Serenio avait changé, mais elle continuait à ne rien exiger de lui. Quand Jondalar la prit dans ses bras, elle le regarda au fond des yeux. Son regard ne dissimulait rien de ce qu’elle éprouvait : ni son amour pour lui, ni la tristesse qu’elle éprouvait à l’idée de le perdre, ni sa joie d’être enceinte.
Se frayant un chemin à travers une des fentes de l’abri, la pâle lueur de l’aube annonçait un nouveau jour. Jondalar se leva.
— Où vas-tu ? demanda Serenio.
— J’ai bu trop d’infusion, répondit-il en souriant. Mais garde le lit bien chaud. La nuit n’est pas finie. (Il se pencha vers elle et l’embrassa avant d’ajouter d’une voix enrouée par l’émotion :) Tu comptes plus à mes yeux que toutes les femmes que j’ai rencontrées jusqu’ici.
Et pourtant, ce n’était pas suffisant. Jondalar allait partir. Si Serenio lui avait demandé de rester, il l’aurait fait. Mais elle ne le lui demanda pas et, lorsqu’il revint, il lui offrit tout ce qu’il était en son pouvoir de lui donner. La plupart des femmes s’en seraient largement contentées.
18
— Mère m’a dit que tu voulais me voir.
Darvo était tendu et il regardait Jondalar d’un air méfiant. Tous ces derniers jours, il l’avait évité. Jondalar pensait savoir pourquoi. Il lui sourit d’un air tendu. Il hésitait à parler et cela ne faisait qu’accroître la nervosité du jeune garçon qui n’avait aucune envie que ses craintes soient confirmées. Jondalar n’avait pas plus envie que lui d’aborder le sujet. Finalement, il alla chercher un vêtement rangé sur une étagère et le déplia devant Darvo.
— Je pense que tu es assez grand maintenant pour porter ça, Darvo, dit-il, et j’aimerais t’en faire cadeau.
Quand Darvo aperçut la tunique zelandonii, richement décorée, ses yeux pétillèrent de plaisir. Mais, aussitôt après, son regard redevint méfiant.
— Tu t’en vas, n’est-ce pas ? demanda-t-il sur un ton accusateur.
— Thonolan est mon frère, Darvo...
— Et moi, je ne suis rien.
— C’est faux. J’ai beaucoup d’affection pour toi, et tu le sais. Mais Thonolan souffre tellement qu’il ne sait plus ce qu’il fait. J’ai peur qu’il fasse une bêtise. Je ne peux pas le laisser partir tout seul. Si ce n’est pas moi qui l’accompagne, qui le fera ? Essaie de comprendre, Darvo... Je n’ai aucune envie de repartir vers l’est.
— Est-ce que tu reviendras ?
Jondalar hésita un court instant avant de répondre.
— Je ne peux rien te promettre, dit-il. Je ne sais pas où nous allons et combien de temps nous voyagerons. C’est pourquoi je
veux t’offrir cette tunique, ajouta-t-il en tendant le vêtement à Darvo. Comme ça, tu auras quelque chose qui te rappellera l’homme zelandonii. Je veux que tu saches qu’à mes yeux tu resteras toujours le premier fils de mon foyer.
Le jeune garçon jeta un coup d’œil à la tunique brodée. Des larmes jaillirent de ses yeux.
— Je ne suis pas le fils de ton foyer ! cria-t-il.
Faisant brusquement demi-tour, il sortit en courant.
Au lieu de se précipiter derrière lui comme il en avait d’abord eu l’intention, Jondalar replia la tunique et alla la déposer sur la couche de Darvo. Puis il sortit à pas lents de l’abri.
Carlono fronça les sourcils d’un air inquiet en regardant le ciel couvert de nuages.
— Je ne pense pas que le temps change, dit-il. Mais si jamais vous essuyez un grain, dirigez-vous aussitôt vers la rive. Vous aurez certainement du mal à trouver un endroit où aborder avant d’avoir passé la porte. Une fois de l’autre côté, vous verrez que la Grande Rivière Mère se divise en plusieurs bras en arrivant dans la plaine. N’oubliez pas de suivre la rive gauche. Avant d’atteindre la mer, le fleuve change de direction : il oblique vers le nord, puis à l’est. Juste après, il reçoit son dernier grand affluent, un large cours d’eau qui le rejoint sur la gauche. Non loin de là commence le delta, son débouché sur la mer. Mais il faudra que vous naviguiez encore longtemps et vous ne serez pas au bout de vos peines. Ce delta est immense et très dangereux. Il y a là des ensablements, des marais et des marécages. La Rivière se sépare à nouveau en plusieurs bras, quatre habituellement, mais parfois plus, car il y a aussi des bras secondaires. Il faut absolument que vous empruntiez le bras le plus à gauche, celui qui part vers le nord. Tout près de l’embouchure, sur la rive septentrionale, il y a un camp mamutoï.
Ce n’était pas la première fois que l’homme du fleuve leur donnait ces explications. Il avait même dessiné sur le sol une carte pour qu’ils aient une idée claire de leur itinéraire. Il répétait une dernière fois ses conseils pour plus de sûreté, sachant qu’ils en auraient besoin pour prendre des décisions rapides. Carlono n’était pas particulièrement heureux que les deux jeunes gens, qui ne connaissaient pas le fleuve, entreprennent ce voyage sans guide expérimenté. Mais ils avaient insisté pour partir seuls. Thonolan en tout cas avait été inflexible. Quant à Jondalar, il n’avait pas eu le choix. Il n’était pas question qu’il abandonne son frère. Il avait appris à manœuvrer un bateau, ce qui n’était déjà pas mal.
Les deux frères étaient debout sur le ponton et leur équipement était déjà rangé à l’intérieur de la petite embarcation. Mais leur départ ne provoquait pas la joyeuse excitation qui, d’ordinaire, accompagne ce genre d’aventure. Thonolan partait uniquement parce qu’il ne pouvait plus rester, et Jondalar aurait préféré prendre la direction opposée.
Depuis la mort de Jetamio, Thonolan avait beaucoup changé. Alors qu’il avait toujours été gai et sociable, il était devenu maussade. Sa morosité était ponctuée d’éclats coléreux. Dans ces cas-là, plus rien ne semblait compter à ses yeux et il pouvait faire preuve d’une témérité presque suicidaire. Quand, pour la première fois, il s’en était pris à son frère, si la dispute n’avait pas dégénéré, c’était uniquement parce que Jondalar avait refusé l’affrontement. Thonolan avait reproché à son frère de le couver comme un bébé et exigé le droit de mener sa vie comme il l’entendait. Lorsqu’il avait appris que Serenio était enceinte, il était entré en fureur, reprochant à son frère d’abandonner une femme qui portait peut-être un enfant de son esprit pour le suivre vers une destination inconnue. Il avait insisté pour que Jondalar reste chez les Sharamudoï et subvienne aux besoins de Serenio, comme le ferait tout homme digne de ce nom.
Bien que Serenio eût refusé de devenir sa compagne, Jondalar était d’accord avec son frère. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait seriné que l’unique but d’un homme dans la vie était de subvenir aux besoins d’une femme et de ses enfants, tout particulièrement quand cette femme attendait un enfant qui, d’une manière mystérieuse, avait de grandes chances d’avoir absorbé son propre esprit. Mais Thonolan refusait de rester. Et comme Jondalar craignait qu’il fasse une bêtise, il avait insisté pour l’accompagner. Leurs rapports s’en ressentaient, ils étaient extrêmement tendus.
Jondalar ne savait pas comment faire pour dire au revoir à Serenio et il était effrayé à l’idée de devoir affronter son regard. Mais, quand il se pencha vers elle pour l’embrasser, la jeune femme souriait et, même si elle avait les yeux rouges et gonflés, son regard n’exprimait aucune émotion particulière. Jondalar chercha Darvo et il fut déçu de voir que le jeune garçon ne s’était pas joint au groupe de ceux qui étaient descendus sur le ponton pour assister à leur départ. Pratiquement tous les Sharamudoï étaient là.
Thonolan était déjà installé à l’intérieur du petit bateau et Jondalar alla s’asseoir sur le siège arrière. Il prit une pagaie et, au moment où Dolando larguait la corde qui retenait l’embarcation, il jeta un dernier coup d’œil à la haute terrasse. Un jeune garçon se trouvait tout au bord. La tunique qu’il portait risquait d’être trop grande pour lui, pendant quelques années encore, mais les motifs qui la décoraient étaient sans conteste zelandonii. Jondalar sourit et brandit sa pagaie pour saluer le jeune garçon. Darvo répondit d’un signe de la main. Jondalar plongea alors sa pagaie à double pale dans l’eau du fleuve.
Quand les deux frères se retrouvèrent au milieu du courant, ils se retournèrent pour jeter un dernier regard au ponton noir de monde à tous les amis qui avaient tenu à assister à leur départ. Alors qu’ils commençaient à descendre le fleuve, Jondalar se demanda s’il reverrait un jour les Sharamudoï ou même les Zelandonii. Ce Voyage avait perdu tout intérêt à ses yeux maintenant qu’il était entraîné, pratiquement contre sa volonté, si loin de chez lui. Qu’espérait donc trouver Thonolan en partant vers l’est ? Et lui, qu’est-ce qui l’attendait ?
Sous le ciel gris et bas, les hautes gorges avaient un aspect oppressant. Les montagnes aux flancs dénudés prenaient pied au fond de l’eau et formaient de véritables remparts qui enserraient le fleuve des deux côtés. Sur la rive gauche, une série d’escarpements rocheux au profil anguleux s’élevaient jusqu’aux lointains sommets couverts de glace. La rive droite était plus érodée et les montagnes aux sommets arrondis auraient pu passer pour des collines. Mais pour les deux hommes, assis au fond de la petite embarcation, elles restaient impressionnantes. Autour des gros rochers qui émergeaient de l’eau se formaient des tourbillons frangés d’écume.
Les deux frères faisaient intimement partie de l’élément liquide au sein duquel ils voyageaient et leur embarcation était entraînée par le fleuve au même titre que les débris qui flottaient à sa surface ou les limons qu’il remuait dans ses profondeurs. Ils n’étaient maîtres ni de leur vitesse ni de leur direction et se contentaient de manœuvrer pour éviter les obstacles. Lorsque le fleuve atteignait presque deux kilomètres de large et que leur petite embarcation se soulevait et s’enfonçait comme s’il y avait eu de la houle, ils avaient l’impression d’être en pleine mer. Quand les parois rocheuses se rapprochaient, ils sentaient la résistance que rencontrait le fleuve. Le courant devenait beaucoup plus fort au fur et à mesure que le même volume d’eau se frayait un passage entre les gorges.
Ils avaient parcouru plus d’un quart de leur route, environ quarante kilomètres, quand le grain que Carlono avait prévu éclata, fouettant la surface de l’eau avec une telle violence qu’ils craignirent que le bateau finisse par être submergé par les vagues. Les parois abruptes qui bordaient le fleuve rendaient impossible toute tentative d’accostage.
— Je n’ai pas besoin de toi pour manœuvrer, Thonolan, dit Jondalar. Mieux vaudrait que tu écopes.
Depuis qu’ils étaient partis, les deux frères n’avaient pas beaucoup parlé. Mais une partie de la tension qui régnait entre eux au moment du départ s’était dissipée alors qu’ils pagayaient de concert pour que l’em
barcation ne change pas de cap.
Thonolan déposa sa pagaie au fond du bateau, saisit un outil carré en bois qui ressemblait à une pelle et s’en servit pour vider l’eau qui remplissait l’embarcation.
— Le bateau se remplit aussi vite que je le vide, lança-t-il par-dessus son épaule.
— Je ne pense pas que ça dure longtemps, répondit Jondalar qui continuait à lutter contre les vagues. Si tu continues à ce rythme-là, je crois que nous nous en sortirons.
L’averse s’arrêta brusquement et, bien que le ciel restât menaçant, ils réussirent à sortir des gorges sans autre incident.
Dès que le fleuve eut atteint les plaines, son cours s’élargit. Après avoir été si longtemps comprimé par les gorges, il profitait de la liberté qui lui était offerte. Des îles apparurent, couvertes de saules et de roseaux où nichaient des hérons et des grues, des oies et des canards migrateurs et quantité d’autres oiseaux.
La première nuit, les deux frères installèrent leur campement dans une prairie située sur la rive gauche. Les premiers contreforts des hauts pics montagneux s’étaient maintenant éloignés de la berge. Mais, sur la rive droite, la chaîne de sommets arrondis obligeait le fleuve à obliquer vers l’est.
Jondalar et Thonolan reprirent si rapidement leurs habitudes de voyage que jamais on n’aurait cru qu’ils s’étaient arrêtés pendant plusieurs années chez les Sharamudoï. Cependant, quelque chose d’essentiel avait changé. Ils avaient perdu leur insouciance et ce goût de l’aventure qui les poussait à aller de l’avant pour l’unique joie de la découverte. La fuite en avant de Thonolan avait, au contraire, un côté désespéré.
Jondalar avait tenté une fois encore de convaincre son frère de rebrousser chemin, mais comme Thonolan avait très mal réagi, il avait préféré ne pas insister. Il espérait qu’avec le temps sa souffrance s’apaiserait et qu’un beau jour il déciderait de rentrer et de recommencer sa vie. Tant que ce ne serait pas le cas, il était décidé à rester avec lui.