La Vallée des chevaux

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La Vallée des chevaux Page 59

by Jean M. Auel


  Pour avoir chassé avec toutes sortes de peuples, Jondalar savait que les armes variaient légèrement d’un groupe à l’autre, mais celles d’Ayla étaient radicalement différentes de tout ce qu’il connaissait. Encore qu’il avait la curieuse impression de les avoir déjà vues quelque part. L’extrémité était pointue et durcie au feu, la hampe droite et parfaitement lisse, mais elles semblaient vraiment grossières. Il était hors de question de s’en servir comme armes de jet et elles étaient encore plus grandes que celles utilisées pour chasser le rhinocéros. Comment arrivait-elle à chasser avec une arme pareille ? Comment s’y prenait-elle pour s’approcher suffisamment de l’animal pour pouvoir s’en servir ? Il faillit lui poser la question, mais y renonça de crainte de la retarder. Même si elle avait fait des progrès, elle avait des difficultés à s’exprimer et cela lui prendrait trop de temps.

  Quand Ayla et Whinney furent prêtes, Jondalar emmena le poulain à l’intérieur de la caverne. Il caressa le jeune animal et lui parla jusqu’à qu’il fût certain que sa mère se trouvait assez loin pour qu’il ne pût pas la rejoindre. Cela lui faisait tout drôle de se retrouver seul dans la caverne. Poussé par la curiosité, il alluma une lampe et, la tenant à la main, il fit le tour des lieux. Les dimensions ne le surprirent pas : sa taille correspondait à peu près à ce qu’il imaginait. Elle ne possédait pas de passages latéraux, mais il découvrit la niche creusée dans une des parois. A l’intérieur de la niche, une surprise l’attendait : tout indiquait qu’elle avait été occupée récemment par un lion des cavernes et on pouvait encore y voir l’empreinte d’une patte, d’une patte de belle taille !

  L’examen du reste de la caverne le convainquit qu’Ayla l’habitait depuis plusieurs années. Peut-être s’était-il trompé en pensant que l’empreinte du lion était récente. Il retourna alors vers la niche pour s’en assurer. Après l’avoir examinée avec soin, il se dit qu’aucun doute n’était possible : un lion avait séjourné un certain temps à l’intérieur de cette niche au cours de l’année précédente.

  Un mystère de plus ! Connaîtrait-il un jour la réponse à toutes les questions qu’il se posait ?

  Quitte à rester ici, autant que je me rende utile, se dit-il. Il décida d’aller ramasser des pierres à feu sur la plage et fouilla dans la réserve d’Ayla pour y choisir un panier qui n’avait pas encore été utilisé. Précédé par le poulain qui bondissait devant lui, il s’engagea sur le sentier escarpé qui menait à la rivière en s’aidant de son bâton. En arrivant près du tas d’ossements, il posa le bâton contre la paroi et continua à avancer. Le jour où il pourrait marcher sans son bâton, il s’estimerait heureux.

  Comme le poulain cherchait à insinuer son museau dans sa main, il s’arrêta pour le caresser et le gratter et éclata de rire quand, un instant plus tard, le jeune animal se roula avec délice dans le trou bourbeux où il avait l’habitude de venir se vautrer avec sa mère. Poussant des petits cris de plaisir, les pattes en l’air, le poulain se tortillait dans la terre meuble. Au bout d’un moment, il se remit sur ses pattes, se secoua, en envoyant de la terre dans toutes les directions, puis il se dirigea vers un saule à l’ombre duquel il aimait se reposer et s’étendit au pied de l’arbre.

  Jondalar avançait lentement, penché en avant pour examiner les pierres.

  — J’en ai trouvé une ! cria-t-il, tout excité.

  Son cri fit sursauter le poulain et il se sentit un peu idiot.

  — En voilà une autre ! dit-il un moment plus tard en se baissant pour ramasser la pierre aux reflets cuivrés. (Il s’immobilisa soudain, l’œil attiré par une pierre beaucoup plus grosse.) Il y a aussi des silex ! s’écria-t-il.

  Voilà donc où Ayla allait chercher les silex dont elle se servait pour fabriquer ses outils ! Si je pouvais trouver un percuteur et faire un perçoir... Je pourrais fabriquer des outils ! se dit-il. Des lames qui couperaient parfaitement et des burins. (Relevant le buste, il s’approcha du tas d’ossements et de roches projetés par la rivière en crue contre la saillie rocheuse.) J’ai l’impression que je vais trouver mon bonheur parmi tous ces os et qu’il y a même des andouillers. Je pourrai aussi fabriquer une sagaie correcte.

  Qui me dit qu’elle en voudra ? Peut-être a-t-elle de bonnes raisons d’utiliser ses armes. Mais cela ne m’empêche pas de fabriquer une sagaie pour moi. Ce sera mieux que de passer la journée à ne rien faire. Je pourrais peut-être aussi sculpter quelque chose. J’étais doué pour la sculpture avant d’abandonner...

  Quand il eut fini de fouiller dans le tas d’ossements et de bois flottés, il contourna la saillie rocheuse pour examiner l’endroit qui servait de décharge à Ayla. Après avoir écarté les buissons envahissants, il découvrit des os, des crânes et des andouillers. En cherchant sur la plage un silex capable de faire un bon percuteur, il ramassa une poignée de pierres à feu. Quand il s’attaqua au premier rognon de silex, il avait le sourire aux lèvres : il ne s’était pas rendu compte à quel point la taille du silex lui manquait.

  Il songea à tout ce qu’il allait fabriquer maintenant qu’il avait trouvé des silex. Il avait envie d’un couteau, un vrai, avec un manche, et d’une hache. Il voulait faire des sagaies et attacher les peaux dont il était vêtu en les trouant grâce à un perçoir. Peut-être Ayla serait-elle intéressée par ce qu’il faisait et pourrait-il lui montrer les techniques qu’il utilisait.

  Alors qu’il craignait de s’ennuyer en son absence, il ne vit pas le temps passer et ce n’est qu’à la tombée du jour qu’il s’arrêta de travailler. Il rangea à l’intérieur d’une peau qu’il avait empruntée à Ayla ses nouveaux instruments de tailleur de pierre et les outils en silex qu’il venait de fabriquer, puis il regagna la caverne. Le poulain semblait avide de caresses et il en déduisit qu’il avait faim. Ayla avait préparé pour lui un gruau peu épais qu’il avait d’abord refusé, puis qu’il avait mangé, mais c’était à midi... Où donc était-elle ?

  Quand la nuit fut tombée, Jondalar commença à s’inquiéter. Le poulain avait besoin de sa mère et Ayla aurait dû être rentrée. Il resta un long moment à l’attendre, debout au bord de la corniche, puis décida d’allumer un feu, au cas où elle aurait du mal à retrouver le chemin de la caverne. Il savait très bien qu’il n’y avait aucune chance qu’elle se perde, mais il fit malgré tout du feu.

  Il était tard quand elle arriva enfin. En entendant le hennissement de Whinney, Jondalar s’engagea sur le sentier pour aller à leur rencontre, précédé par le poulain qui, lui aussi, avait entendu sa mère. Ayla descendit de la jument en arrivant sur la plage, puis elle tira une des bêtes qu’elle rapportait sur le sol et ajusta les deux perches pour que le travois puisse emprunter l’étroite piste qui menait à la caverne. Jondalar la rencontra au moment où elle s’engageait dans la côte avec Whinney et il s’écarta pour la laisser passer. Ayla alla chercher un bout de bois dans le feu et, après avoir tendu cette torche à Jondalar, elle hissa la seconde carcasse sur le travois. Il s’approcha en boitillant pour lui donner un coup de main, mais elle avait déjà fini. En la voyant transporter le cadavre du cerf mort, il eut à nouveau une preuve de sa force exceptionnelle et il comprit aussi comment elle l’avait acquise. La jument et le travois étaient bien utiles, et même indispensables, mais ne la dispensaient nullement des efforts physiques qu’exigeait sa vie solitaire.

  Le poulain voulait téter sa mère, mais Ayla le repoussa jusqu’à ce qu’ils aient atteint la caverne.

  — Toi raison, Jondalar, dit-elle au moment où ils atteignaient la corniche. Grand, grand feu. Jamais vu aussi grand feu avant. Loin, très loin. Beaucoup, beaucoup d’animaux.

  Le son de sa voix obligea Jondalar à l’observer de plus près. Elle était exténuée et le carnage auquel elle avait assisté avait imprimé sa marque sur elle. Elle avait les yeux creux, les mains noires, le visage maculé de suie et de sang, et son vêtement était dans le même état. Après avoir enlevé le harnachement de Whinney et détaché le travois, elle passa son bras autour de l’encolure de la jument et appuya son front contre elle, d’un
geste las. Whinney baissait la tête et, les pattes antérieures écartées pour que son poulain puisse téter, elle semblait aussi fatiguée qu’elle.

  — Ce feu devait être très loin. Il est tard. As-tu chevauché toute la journée ?

  Ayla releva la tête, l’air surpris. Pendant un court instant, elle avait oublié la présence de Jondalar.

  — Oui, toute la journée, dit-elle en laissant échapper un soupir. Beaucoup animaux morts. Beaucoup venir chercher la viande. Loups. Hyènes. Lions. Un autre animal, jamais vu encore. Grandes dents, précisa-t-elle en plaçant ses deux index devant sa bouche ouverte pour imiter les longues canines de l’animal qu’elle avait vu.

  — Tu as dû voir un tigre à dents de sabre ! s’écria Jondalar. Je ne croyais pas que ces animaux existaient vraiment. Lors de la Réunion d’Été, un vieil homme avait l’habitude de raconter qu’il en avait vu un lorsqu’il était jeune, mais personne ne voulait le croire. Tu en as vraiment vu un ? demanda-t-il regrettant de ne pas avoir pu être avec elle.

  Ayla acquiesça en frissonnant. Puis elle se raidit et ferma les yeux.

  — Faire peur à Whinney, expliqua-t-elle. S’approcher sans bruit. Fronde faire fuir. Whinney et Ayla courir.

  En entendant ce récit haché, Jondalar ouvrit de grands yeux étonnés.

  — Tu as fait fuir un tigre à dents de sabre avec ta fronde ? Grande Mère, Ayla !

  — Beaucoup de viande. Tigre... pas besoin Whinney. Fronde faire fuir.

  Ayla aurait aimé lui raconter l’événement plus en détail et lui parler de la peur qu’elle avait éprouvée, mais elle n’en avait pas les moyens. Elle était trop fatiguée pour visualiser les mouvements capables de rapporter l’événement, puis pour trouver leur équivalent parmi les mots qu’elle connaissait.

  Pas étonnant qu’elle soit fatiguée, se dit Jondalar qui en venait à regretter de lui avoir conseillé d’aller voir ce feu de prairie. C’est pourtant grâce à ce feu qu’elle avait pu ramener deux cerfs. Il ne fallait pas avoir froid aux yeux pour affronter un tigre à dents de sabre Ayla était une sacrée femme !

  Après avoir jeté un coup d’œil à ses mains, Ayla redescendit vers la plage. Elle prit au passage la torche que Jondalar avait plantée dans le sol et l’emporta vers la rivière. Arrivée là, elle regarda autour d’elle et finit par trouver ce qu’elle cherchait : un plant d’ansérine dont elle écrasa les feuilles et les racines avec ses mains. Puis elle humidifia le mélange et, après avoir y ajouté un peu de sable, s’en servit pour se nettoyer les mains et le visage, avant de remonter à la caverne.

  Lorsqu’elle rejoignit Jondalar, elle fut tout heureuse de voir qu’il avait mis des pierres à chauffer sur le feu et préparé une infusion. C’était exactement ce dont elle avait besoin. Elle lui avait laissé largement de quoi manger et elle espérait qu’il n’allait pas lui demander de cuisiner. Elle avait mieux à faire : il fallait qu’elle écorche les deux cerfs et qu’elle mette la viande à sécher.

  Comme elle désirait récupérer les peaux, elle avait choisi deux animaux qui n’avaient pas été roussis par le feu. Malheureusement, lorsqu’elle voulut se mettre au travail, elle se souvint soudain qu’elle aurait dû fabriquer de nouveaux couteaux. A chaque usage, le bord tranchant de la lame perdait de minuscules éclats et, à la longue, celle-ci s’émoussait. Il était plus simple d’en fabriquer d’autres et d’utiliser ces vieilles lames comme racloir, par exemple.

  Ce couteau émoussé, c’en était trop ! Alors qu’elle s’escrimait sur la peau, elle se sentit soudain tellement découragée qu’elle se mit à pleurer.

  — Qu’est-ce qui ne va pas, Ayla ? demanda Jondalar.

  Incapable d’exprimer ce qu’elle éprouvait, elle continua à taillader avec rage la peau qui lui résistait. Jondalar lui retira le couteau des mains et l’obligea à se lever.

  — Tu es fatiguée. Pourquoi ne vas-tu pas t’étendre et te reposer ? Ayla aurait bien aimé suivre son conseil.

  — Enlever la peau du cerf et faire sécher la viande, dit-elle en hochant la tête. Pas attendre. Hyènes venir.

  Jondalar ne prit pas la peine de lui dire qu’ils n’avaient qu’à transporter les cerfs à l’intérieur de la caverne : elle n’était plus en état de réfléchir normalement.

  — Je m’en occupe, dit-il. Tu as besoin de te reposer. Va te coucher. Cette proposition provoqua chez Ayla un élan de gratitude. N’ayant pas l’habitude que quelqu’un lui donne un coup de main, elle n’avait même pas songé à lui demander son aide. Les jambes molles et le corps parcouru de frissons, elle se faufila à l’intérieur de la caverne et se laissa tomber sur les fourrures de sa couche. Comme j’aimerais pouvoir le remercier, se dit-elle en sentant qu’elle recommençait à pleurer. Malheureusement, c’était impossible : elle était incapable de parler !

  Durant la nuit, Jondalar fit de nombreuses allées et venues entre la corniche et l’intérieur de la caverne et plus d’une fois il s’immobilisa à côté de la jeune femme en fronçant les sourcils avec inquiétude. Ayla dormait d’un sommeil agité et elle devait rêver car elle se débattait et murmurait des mots inintelligibles.

  Ayla errait dans le brouillard en appelant au secours. Une femme de haute taille, enveloppée de brume et dont le visage était indistinct, tendait les bras vers elle.

  — Je t’ai dit que je ferais attention, mère, marmonnait Ayla. Mais où étais-tu partie ? Pourquoi n’es-tu pas venue quand je t’ai appelée ? J’ai eu beau t’appeler, jamais tu ne m’as répondu. Où étais-tu passée ? mère ! Ne t’en va pas de nouveau ! Reste là ! Attends-moi, mère ! Ne m’abandonne pas !

  La brume s’éclaircit et la femme disparut, remplacée par une autre, petite et trapue. Ses jambes très musclées étaient légèrement arquées, mais elle se tenait parfaitement droite et marchait normalement. Son nez était large et busqué, avec une arête très saillante, et elle ne possédait pas de menton. Elle avait le front bas et le dessus de sa tête fuyait vers l’arrière. Son visage, normal par ailleurs, était posé sur un cou court et épais. Protégés par des arcades proéminentes, ses yeux bruns et intelligents étaient remplis d’amour et d’une indicible tristesse.

  — Iza ! cria Ayla en voyant que la femme lui faisait signe. Viens à mon secours, Iza ! Aide-moi, je t’en prie ! (Iza, au lieu de répondre, la regardait d’un air interrogateur.) Est-ce que par hasard tu ne m’entends pas, Iza ? On dirait que tu ne comprends pas ce que je dis...

  — Personne ne pourra te comprendre si tu ne parles pas comme il faut, intervint une autre voix.

  Ayla aperçut un homme vieux et boiteux qui s’appuyait sur un bâton. Un de ses bras avait été amputé à la hauteur du coude et le côté gauche de son visage était défiguré par une cicatrice hideuse. Il n’avait pas d’œil gauche, mais au fond de son œil droit, on lisait un mélange de force, de sagesse et de compassion.

  — Il faut que tu apprennes à parler, Ayla, dit-il en agitant son bras valide.

  Il avait dû aussi s’exprimer avec des mots car Ayla avait entendu la phrase qu’il prononçait. Sa voix était celle de Jondalar.

  — Comment pourrais-je parler ? Je n’arrive pas à me souvenir ! Aide-moi, Creb !

  — Le Lion des Cavernes est ton totem, Ayla ! rappela le vieux Mog-ur.

  Tel un éclair fauve, le félin bondit sur l’aurochs, plaquant au sol l’énorme bœuf sauvage à la toison brun-roux qui beuglait de terreur. Ayla sursauta. Le tigre à dents de sabre feula dans sa direction, la gueule et les crocs ruisselants du sang de l’aurochs. Il s’avança vers elle et plus il approchait, plus ses crocs s’allongeaient et devenaient acérés.

  Ayla était maintenant à l’intérieur d’une grotte minuscule, tapie contre la paroi rocheuse qui se trouvait dans son dos. Un lion des cavernes rugit.

  — Non ! Non ! hurla-t-elle.

  Une patte gigantesque, toutes griffes sorties, s’enfonça et creusa dans sa cuisse gauche quatre entailles parallèles.

  — Non ! Non ! hurla-t-elle alors que le brouillard tourbillonnait autour d’elle. Je ne peux pas me souvenir !

/>   — Je vais t’aider, lui proposa la femme de haute taille en lui tendant les bras.

  Pendant un court instant, le brouillard s’éclaircit et Ayla aperçut un visage qui ressemblait au sien. Prise d’une nausée, elle sentit soudain une odeur aigre et infecte, un mélange d’humidité et de racines à nu, exhalée par la terre qui, ébranlée par un tremblement de terre, venait de s’entrouvrir.

  — Mère ! Mère !

  — Que se passe-t-il, Ayla ? demanda Jondalar en la secouant.

  Il se trouvait sur la corniche quand il avait entendu Ayla appeler dans une langue inconnue et il s’était précipité à l’intérieur aussi vite qu’il avait pu.

  Ayla s’assit sur sa couche et il la prit dans ses bras.

  — C’était à nouveau ce rêve, Jondalar ! Ce terrible cauchemar ! dit-elle en sanglotant.

  — Tout va bien maintenant, Ayla.

  — C’était un tremblement de terre. Elle a été tuée par un tremblement de terre.

  — Qui a été tuée dans un tremblement de terre ?

  — Ma mère. Et Creb, lui aussi, est mort comme ça. Je hais les tremblements de terre ! s’écria-t-elle en frissonnant.

  La prenant par les deux épaules, Jondalar l’obligea à reculer pour qu’il puisse la regarder.

  — Raconte-moi ton rêve, lui proposa-t-il.

  — Il s’agit de deux rêves distincts qui reviennent régulièrement aussi loin que remontent mes souvenirs. Dans le premier, je suis tapie au fond d’une grotte minuscule et une patte gigantesque s’avance vers moi. Je crois que c’est comme ça que j’ai été marquée par mon totem. Le second rêve, jusqu’ici, je n’étais jamais arrivée à m’en souvenir, mais quand je me réveillais, je tremblais et j’avais mal au cœur. Cette fois-ci, je m’en souviens. Je l’ai vue, Jondalar. J’ai vu ma mère !

 

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