The Incident at Antioch

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The Incident at Antioch Page 8

by Alain Badiou


  Toutefois regardez cette jeune femme (il montre PAULE). Tournezvous vers elle car elle dispose de ma décision.

  Paule, dites-moi, considères-tu, oui ou non, que je dois accepter en ces termes leur proposition gouvernementale?

  Qu’elle dise oui, et je prépare avec vous l’investiture. Qu’elle dise non, et je renonce au labeur d’extirper de ce feu mort quelques étincelles de parade.

  JEAN MAURY: Ainsi l’État vient-il à trouver son hasard essentiel.

  PIERRE MAURY: Parlez, chère camarade. L’heure est partout aux femmes.

  (Silence.)

  PAULE (vers MOKHTAR, CAMILLE, MME PINTRE et RENÉ): Vous, vous!

  MOKHTAR: Regarde, écoute, songe.

  PAULE: Étrangeté du visible! (Silence.) Pourquoi me laisser cette vision sans choix? Donnez-moi le nom. Me laisserez-vous saisie par l’édifice des lumières?

  CAMILLE: Laisse ce mec venir à ce pour quoi il est fait.

  PAULE: Qui parle de mon frère? O syllabaire de l’encheminement!

  MOKHTAR: Lieu d’un hasard absolument quelconque.

  (Silence.)

  PAULE (tombe à terre les bras en croix): Hasard, fiction du sens, d’où je sais ce qu’il sait!

  Les cailloux de ma bouche se changent en mots clairs.

  Ô j’avançais, périlleuse, et sous l’acte

  D’un embrasement où s’effondrent l’obstacle et la rétraction du désir, me voici dans la minceur du matin.

  Voyez, toute l’extension d’un corps, tel un lac en la surprise

  Des sapins du ciel, la transparence infime où je me résous!

  Où donc l’abri, vertu du soir, accueil de la pénombre?

  La lumière écarquille sa gloire! Les poissons d’or giclent sur le cil des eaux!

  Ô route obsolète, droiture soudain sciée! J’ai mis ma propre chute au plateau des justices.

  J’avais, illuminée, le sensible et l’épars.

  Qui donc me plie? Qui m’instruit du stratège?

  Forme du casque et de la chouette, renaissante à rien qu’à la déesse impalpable! Je me courbe, et la lumière fait bouclier de mes genoux.

  Mot d’un acte par trop durable.

  Je définis, inémotive, la pensée qui vous fonde.

  C’est moi! (PAULE se lève, diction légèrement changée.) Seigneuries de la politique, relevez-moi! Le coup qu’il faut porter! La consistance qu’il faut avoir!

  De peur que je vacille, de peur que je cède à l’oubli de ce qu’il faut oublier, tenez-moi debout, femme cassée en deux, fendue par l’éclat!

  Dictature! Capacité pensable de l’inexistant!

  Pourquoi n’ai-je plus ni frère, ni sœurs, ni amants, sinon pour que je sois votre emblème? Afin que je vous appartienne.

  Ô jeunesse en ferrailles, en fumées! Je rencontrais, j’avais rencontre, oui, pour tenir droite, et m’accable

  Qu’il faille la langue et la nomination perfectible.

  Au nom des fleurs! Au nom du brasier!

  Parlez-moi, je vous répondrai.

  J’existe! J’existe dans la scission de la loi. (Silence. Le groupe MOKHTAR, CAMILLE, MME PINTRE, RENÉ, considère PAULE, de l’autre côté de la route.) Parlez, délégation du Deux.

  RENÉ: Nous réfléchissons, l’œil circulaire orienté sur toi.

  PAULE: J’ai lieu hors lieu.

  CAMILLE: Nous te regardons sans aucune joie.

  PAULE: Vous déteniez sous la lampe un fragment de langage, refrappé. Je vaux mieux que ce fer. À l’instant vous m’avez à la retrempe.

  MOKHTAR: Pourquoi ne pas accepter la preuve étrange?

  MME PINTRE: Te voici! Jeune femme dans la satisfaction du nouveau.

  CAMILLE: Dénombrement des feuilles, liste du sorbier rouge!

  MOKHTAR: Telle tombée en croix sous la lumière, et ce n’est pas le dieu qui lui parle. Car c’est d’en perdre l’ornement qui la renverse et la fait rejaillir pour la précision d’un axiome.

  RENÉ: Ne convoitons rien d’autre qu’elle. Quand la saison est celle de l’attente, qu’il y a dehors le froid gris, le champ labouré, on frappe, vous ouvrez, tout le temps se propose à l’étonnante discussion.

  MOKHTAR: Divisiblement prête à changer la loi de l’Un.

  PAULE: Donnez-moi l’écharpe rouge que porte la très jeune fille parmi vous. J’ai jeté ma couleur dans le port.

  (CAMILLE traverse, et met l’écharpe rouge au cou de PAULE. Pendant ce qui suit, MOKHTAR, RENÉ et MME PINTRE vont traverser la route pour se tenir, le dos au public, du côté de PAULE.)

  CAMILLE: Je te salue dans l’insularité du rouge.

  MOKHTAR: « L’écart entre le ‘je suis’ de la personne et la prégnance en lui d’une contrainte n’apparaît qu’avec notre engendrement collectif.

  RENÉ: La haine des individus mis en rivalité productive nomme enfin la contingence de ce qui les fait exister. Nous sommes plus libres sous la domination du capital, parce que nos conditions d’existence nous sont à nous-mêmes contingentes.

  MME. PINTRE: Mais nous sommes naturellement moins libres, puisque régis entièrement par une puissance objective.

  CAMILLE: La contradiction entre notre être subjectif intime et ce qui nous est imposé dans le travail, sur le fond d’un sacrifice fait dès l’origine, entre au jour de la conscience.

  MOKHTAR: Pour advenir comme sujets, nous devons par conséquent abolir jusqu’aux ultimes conditions de notre propre existence.

  MME PINTRE: Et donc ce sur quoi repose toute société jusqu’à nos jours.

  CAMILLE: De là que nous sommes en opposition directe avec la forme que les sujets virtuels du social ont jusqu’à présent choisie pour expression d’ensemble.

  RENÉ: C’est-à-dire l’État. Il nous est dévolu pour réaliser le sujet que nous sommes de faire cesser l’État. Exister, dès aujourd’hui, revient à l’exercice encore minime de cette cessation.»

  (PAULE est presque dissimulée par LES QUATRE.)

  CAMILLE: Nous te désignons l’indistincte.

  PAULE: Voici que je vous suis absente et majeure.

  MME PINTRE: Donne l’écharpe. (LES QUATRE et PAULE se passent l’écharpe rouge comme un fil d’Ariane.) Incorporation de l’une aux préambules du texte.

  PAULE: Mokhtar et Mme Pintre, bonjour. Également Camille et René, bonjour.

  MOKHTAR: Toile de tente au désert, quand le renard suit vers le creux le dix-septième nom de l’eau. Au-dessus de chacun son dix-septième nom entre au lexique de sa langue fanée.

  MME PINTRE: À la femme éternelle succède celle de l’instant, qui prodigue, outre l’idée, la persuasion et le commandement.

  PAULE: Louise Michel, Hypatie, Elizabeth Dmitrieff, Jeanne d’Arc, Virginia et Catherine.

  Sapho, Marie Curie, Camille Claudel et Sophie Germain.

  Émilie Nœther, Vera Zassoulitch, Louise Labé; Emily Dickinson et les sœurs Brontë, Bettina von Arnim, Djuna Barnes.

  De La Fayette et du Châtelet, Victoria, Elizabeth et Catherine la deuxième aussi bien.

  Sainte Thérèse d’Avila, Zénobie, Alexandra Kollontaï, et Théodora de Byzance.

  Jane Austen, Anna Seghers, Gertrude Stein et Cyvia Lubetkin. Dame Murasaki.

  Chiang Ching avec Rosa Luxembourg.

  Ici la fin de tout harassement à vous mettre en lumière. Procédure de la fin d’exception. Que l’écrit soit livré avec ma signature dans l’orthodoxie successive.

  Car je suis dans la main du temps.

  MME PINTRE: Rien n’est dit quand la parole, telle au matin l’enlèvement de l’air dans le coulis des brumes, n’a pas encore l’émission ni le timbre.

  Femme! À refaire, le trajet d’Athéna, la loi qu’insupporte ton abdication. Ô glaciation des ailes d’un aigle bref! L’amère idole ici est consommée. Ici l’inconnaissable vient à la ferme forme de sa dissolution d’État.

  (LES QUATRE se regroupent en silence, fermés autour de PAULE.)

  VILLEMBRAY (quelques pas vers PAULE): Paule, laisse-moi te saluer au terme de la cérémonie
barbare. Car je m’en vais. Adieu.

  JEAN MAURY: Villembray, n’aurons-nous point votre réponse?

  VILLEMBRAY: Vous l’avez.

  PIERRE MAURY: Vous présenterez-vous devant la chambre?

  VILLEMBRAY: Non.

  JEAN MAURY: La gauche est d’accord avec nous, je vous l’assure, pour vous remettre tous les pouvoirs requis.

  VILLEMBRAY: Éclipse de tout sujet.

  PIERRE MAURY: Soyez.

  VILLEMBRAY: Éclipse de tout sujet.

  PIERRE MAURY: À cause de cette jeune femme, absorbée sous vos yeux dans un groupuscule fanatique?

  VILLEMBRAY: Éclipse de tout sujet.

  JEAN MAURY: Allez-vous mettre en balance le hasard de l’État et cette vaticination?

  VILLEMBRAY: C’en est fait.

  Reçois-moi dans le quelconque, haute nation si ramenée à son jardin que la jeunesse n’a d’issue qu’aux mains des prophètes secrets.

  C’est en vain que je me suis mêlé à la clameur publique. La parole que je voulais assourdir parle plus haut dans les bouches que mon cliquetis compétent.

  Capitaux et frontières, sentences télévisées, sommets aux tapis, quelle infortune!

  Barque pourrie qu’aucun flot ne supporte, je te considérerai.

  Désolation innocente, du plus bas de tout ce qui est anonyme, je t’alimenterai froidement.

  (VILLEMBRAY sort.)

  PIERRE MAURY: Voici, je crois, le bout de la route. Je vais rentrer à la maison. Le boulot de bonne heure, demain.

  JEAN MAURY: Un jour dans la menace de sa similitude à tout autre. Partons.

  (LES DEUX MAURY sortent.)

  MOKHTAR (à PAULE): Toi, viens!

  ACTE SECOND

  L’incident d’Antioche

  SCÈNE 1: Dans le lieu des réserves de la guerre.

  VILLEMBRAY, délabré, un chapeau de paille sur la tête, pêche à la ligne dans le port.

  VILLEMBRAY: Je trempe ce fil dans la pourriture de l’eau.

  Petite poissonnaille engraissée de marins morts! Accroche tes barbes à mon épingle à nourrice! Je te ferai frire dans l’huile de machine.

  Sonne-t-on encore la messe à l’Église du quartier général? J’aimerais l’ornement d’une cloche, car je m’entraîne ici à la perfection du rien.

  Avant que la catastrophe n’éreinte la ville, je rassemble les affaires d’un mutisme. Je plaide pour l’inutilité. Non.

  L’inutile n’a pas à valoir au lieu de l’utile. Plein de douceur, je regarde l’eau et le bouchon.

  (Il se tait un moment. Entre PAULE.)

  PAULE: Villembray! Claude Villembray! (Elle lui lance des petits cailloux.)

  VILLEMBRAY: Qui êtes-vous?

  PAULE: Paule. Je suis Paule. C’est moi. Ne reconnaissez-vous pas votre sœur, très cadette?

  VILLEMBRAY: Que venez-vous faire ici, ô âme retardataire?

  PAULE: Et que faites-vous vous-même au bout de ce bâton, batelier à baleine?

  VILLEMBRAY: Je suis comme la danaïde, sauf que c’est l’eau qui perce mon hameçon, d’un trou où passent d’exécrables nageoires.

  PAULE: Claude Villembray, j’ai bien des choses à te dire. Ce peuple à nouveau prend figure. Claude! Ce qu’il veut et ne veut pas est désormais dicible.

  Le commandement s’exerce à parfaire le lien de la confiance. Les enfants ont pour jeu de savoir ce qui en est.

  C’est pourquoi jette ton attirail et viens.

  Tu fis ma décision, et je peux te la rendre.

  J’ai quitté celui avec qui j’étais.

  VILLEMBRAY: Tu l’as quitté?

  PAULE: J’ai eu un fils de lui, nommé David, sache ce nom.

  VILLEMBRAY: Vas donc en prendre soin!

  PAULE: Qui est David, mon fils? Qui est cet homme nommé Mokhtar? Je lui dis: « Laisse là le complot des armes et des ordres du jour. Quelle obscurité bien connue prépare ton obsession de l’assaut? Va avec moi dans l’égalité des gens comme ils pensent, et suscite, valant pour elle-même, leur persévérance. »

  Mais lui, gagné par Céphas, comme un homme qui regarde au lieu d’écouter, s’exalte, et se hâte vers l’entrée militaire dans le plus grand nombre de palais.

  Comme nos routes s’écartent, je le quitte, je viens ici à la source, parler à Céphas.

  Toi, sors de ta poubelle, viens! Tu es assez nihiliste pour reconnaître avec gaîté la consistance. Tu la cherches dans le vide. Mais s’effectue son plein. Nul ne t’écartera.

  VILLEMBRAY: Et qui rôtira mes petits poissons? Je suis l’artisan du minuscule, je ne suis pas le prêtre du grand Tout.

  PAULE: Laisse là l’injonction de la petitesse! Nous avons changé tout cela. Ce pays devient sous notre emprise l’invention d’une politique. Chacun y fera loi du devenir de l’illégal.

  VILLEMBRAY: Je n’y crois pas. Laisse-moi être le bœuf attaché à un bouchon jaune. Pourquoi venez-vous me chercher? As-tu besoin de ma ruine pour y faire trébucher Céphas? Je suis l’oubli d’une ville plus ancienne.

  Dans les rues de cette autre ville qui nous entoure, noire comme d’un incendie qui fait défaut, tout le jour montent des cortèges. Est-ce vous? Est-ce les autres? Est-ce Céphas? Moi, je me tiens à l’écart de tous ceux qui arrivent. Ils entrent, stupidement joyeux, dans leur future maîtrise. La cité n’a qu’une loi morte, où chacun serre contre lui, cachée à ses propres yeux, l’angoisse qui le guide.

  PAULE: Viens dans le courage d’un été! Viens et je t’aimerai encore! Viens, et sois ce qui de toi résulte!

  SCÈNE 2: Dans le lieu des vérités.

  CÉPHAS: Ouvriers de l’usine, voici l’hiver de l’Autre.

  La ville entre les mains des vieux gèle ses tubulures. Partout le craquement du solide des fleuves. L’essence en pénurie ne laisse plus patiner sur les flaques que des autobus extrêmement verts.

  Si vous regardez dans la fente de mes yeux, vous y verrez en surimpression sur les glaciers du monde une foule qui court et crie.

  MOKHTAR: Certes, la foule se tourne vers notre imminence. Quelles instructions?

  CÉPHAS: La désorganisation de tout va son train. A défaut de Villembray, l’action gouvernementale jette ses coups d’épée dans l’eau.

  Le soir, les rues s’absentent d’elles-mêmes et ne sont que des tranchées. La police rase les murs à la recherche de son ombre.

  La monnaie ne vaut plus qu’on se chauffe au feu de bois qu’elle allume.

  L’attente étend sur tous un empire de nécessité.

  Cependant l’hiver tient la cité dans son carcan, et nous délibérons du point où faire céder ce qui déjà de soi seul est interrompu.

  CAMILLE: Il est mauvais d’attendre, dans la fascination de l’instant. Car c’est la durée qui prévaut.

  CÉPHAS: Horreur de la perpétuation! Ce qui dure ne fait que pourrir. Non pas le corps, l’articulation seule, là où casse un élan sec.

  Notre office, savant de toute une ombre avide, est de changer en destruction le lent procès de mort. Frapper le moribond furieux, et qu’il s’éteigne!

  MOKHTAR: Et après? Le vieux monde n’en finit pas d’empuantir ce qu’on lui substitue. L’odeur est si forte que pour s’en protéger, il faut refaire autant de murs, autant de règles et de ventilations, autant de bureaux fermés, que le mort en contenait lui-même.

  CÉPHAS: Notre peuple est abruti comme il faut. Ni les ornements impériaux ne le consolent, ni les chansons qu’on lui coule aux oreilles. La possibilité sexuelle sans limite, excitante au début, le laisse souterrainement désireux de la restauration des lois.

  Je nais de cette absorption de toute brève débauche. J’ai dansé loin dans la nuit sous la mitraille des couleurs. Je parlais à l’oreille des plus belles femmes, seins nus dans la résille, sans parvenir à entendre ce que je leur disais d’obscène.

  Aujourd’hui, toute grâce de la jonction des cœurs, toute humeur et tout génie nous ont été retirés.

  Nous n’avons plus pour but que de persévérer dans le déclin, et de le ralentir, jour après j
our, par le sentiment de son éternité.

  Rien n’a d’autre mérite que d’être publié aux millions d’exemplaires requis, et de disparaître allègrement dans la confusion générale.

  Cependant vous et moi, insoucieux du nombre, n’avons respect que de notre vérité et de notre ordre.

  Le contenu de toute pensée s’absorbe par nous dans la mise à mort de ce qui en interdit l’étendue.

  MOKHTAR: Mais que diras-tu, Céphas, à tous ceux que tu appelles abrutis?

  CÉPHAS: Ils conviendront qu’au jeu du spectacle, celui de la destruction est le plus magnifique. (MME PINTRE rit.) Pourquoi ris-tu?

  MME PINTRE: Ils vont t’aimer, Céphas! Tu seras l’histrion supérieur! Ta faconde n’est-elle que de jouer la comédie du rien?

  CÉPHAS: L’insurrection est un art. Nous avons conquis ce dont toutes les politiques étaient antérieurement dépourvues.

  CAMILLE: Quoi donc?

  CÉPHAS: La précision.

  Je vous considère dans nos corps connexes, je vois votre volonté.

  Les chefs d’État parlementaires évaluent les pressions et les menaces. Ils consultent l’humeur des syndicats et sont tournés vers la disposition de leurs confrères. Ils se font apporter, pour savoir leur image et calmer leurs doutes, les éditoriaux du matin. Ils prennent soin des éleveurs et des ingénieurs, des médecins et des bonnetiers, des vieillards et des officines pharmaceutiques. Ils passent sur toute la chevelure sociale la gomina des crédits et des assistances. Ils ne décident que contraints et forcés, ils rognent plus qu’ils ne règnent.

  Nous ne sommes pas de cette espèce. Nous en appelons en chacun à une prédiction cachée : celle qui le porte, dans le vide statutaire, à la croix du tout et du rien.

  Certes, chez beaucoup, que domine l’anxiété des places assises, il n’y a qu’une température de reptile.

  Mais en d’autres, dont le nombre est soudain suffisant, comme la femme arrachée à tout par la vindicte et l’errance d’un amour, se fait le geste du parieur redoutable.

  Et nous ne pouvons souffrir que la considération des timides fasse partage ou obstacle.

  MME PINTRE: Tu as expliqué parfaitement ce que tu veux. (Elle rit.)

  CÉPHAS: Pourquoi ris-tu?

 

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