Bohemian Flats

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Bohemian Flats Page 6

by Mary Relindes Ellis


  — Ton père est issu de l’une des rares familles qui possédaient leurs terres au lieu de les louer à l’aristocratie, lui avait dit Ernst Geringer un jour où Raimund se plaignait de ne pas vivre à Augsbourg. Si ces terres sont dans la famille Kaufmann depuis des générations, ce n’est pas pour rien. Elles sont proches du Lech, leur sol est riche et elles ne sont qu’à trois milles d’Augsbourg. Comme ton grand-père, ton père en a réservé certaines pour faire paître son bétail, mais il a en revanche cultivé le reste et fait pousser de l’orge, du houblon et du seigle, en plus du blé. Le fait de cultiver lui-même ses céréales lui a permis de construire sa propre brasserie ; le reste, c’est de l’histoire ancienne.

  C’était la bière qui avait fait la célébrité de son père à Augsbourg et à Regensbourg. Quinze ans plus tôt, il avait en effet élaboré une bière brune légère à la mousse crémeuse, décrite comme étant à la fois fraîche et veloutée. Elle était connue sous l’appellation de Kaufmann Lager.

  Cependant, à en juger par le daguerréotype du mariage de ses parents, Heinrich, qui mesurait un mètre quatre-vingt-dix et pesait largement un quintal, ne ressemblait pas tant à un fermier qu’à l’un de ses ancêtres guerriers qui vivaient de chasse et de cueillette. Dans le salon, il y avait aussi un daguerréotype de Heinrich avec l’équipe de javelot d’Augsbourg. Immense et large d’épaules, son buste et son ventre rappelaient le David de Michel-Ange, ce qui rendait quelque peu crédibles ses perpétuelles déclarations selon lesquelles les Kaufmann étaient de souche romaine autant qu’allemande. Raimund le voyait clairement : le visage finement ciselé de son père ressemblait à celui du David, avec sa ligne de sourcils, son nez et sa mâchoire empreints de noblesse. Il avait les cheveux bouclés, à l’époque, blanchis par le soleil estival. Comme il s’était marié à l’âge de trente ans, Raimund ne connaissait de lui qu’un homme entre deux âges, qui provoquait sa propre déchéance physique. Il ne maîtrisait plus l’art du javelot, mais celui de fumer le cigare, de boire de la bière et de consommer à l’excès des saucisses bien grasses, du fromage, des Spätzle au beurre et autres pâtisseries, et ce depuis des années. Il n’était plus qu’un fanfaron épais et belliqueux. Heinrich allait rarement chez le médecin, mais trois ans plus tôt, après avoir montré à Raimund et Albert la manière de lancer correctement le javelot, il avait ressenti des contractions dans la poitrine qui l’avaient laissé hors d’haleine. Cet incident l’avait suffisamment effrayé pour qu’il aille chez le médecin et il avait emmené Raimund. Assis à la porte du cabinet, ce dernier avait tendu l’oreille.

  — Arrêtez de fumer. Mangez et buvez de façon modérée. Sinon, vous ne vivrez pas assez longtemps pour connaître vos petits-enfants.

  Son père avait vigoureusement rejeté ces conseils en déclarant qu’il connaissait son propre corps mieux qu’aucun médecin. Désormais incapable de s’adonner à son sport favori, Heinrich exigea de Raimund et ses frères qu’ils apprennent l’art de la lance moderne. Il exigea aussi qu’ils se mettent à l’escrime et au maniement des armes à feu. Raimund et Albert excellaient dans les trois domaines, mais Otto échouait au javelot et manquait d’agilité pour l’escrime, au grand désarroi de Heinrich. Il ne se rachetait que par l’utilisation des armes à feu et s’avérait au moins compétent lorsqu’il s’agissait de charger, de pointer et d’actionner un fusil ou un pistolet.

  Dans son essai sur les Mœurs des Germains, Tacite exprimait ce que son père, qui n’avait qu’une instruction limitée, n’aurait su expliquer quant à sa nature profonde :

  « Vous les persuaderiez bien moins de labourer la terre et d’attendre l’année que d’appeler l’ennemi et de chercher des blessures. C’est à leurs yeux paresse et lâcheté que d’acquérir par la sueur ce qu’ils peuvent se procurer par le sang. »

  Raimund interrompit sa lecture pour observer de nouveau son père qui marchait, torse nu, à travers son champ de seigle. De temps à autre, il passait nerveusement les mains entre les tiges, l’œil rivé sur quelque objet lointain. Il travaillait souvent à moitié dévêtu quand il faisait chaud, et en retirait un bronzage plus doré que brun. Il se retourna brièvement, mit la main en visière pour se protéger les yeux du soleil et regarda la grange derrière lui.

  De l’honneur, lui murmurait Tacite à l’oreille. Du sang. Il se rappela l’histoire que son père leur avait racontée à propos de leur oncle Günter, un jour qu’Albert et lui se reposaient après la traite des vaches et buvaient de l’eau à la pompe, dans la cour.

  — On n’est pas nés dans le bon ordre, avait-il affirmé sans dissimuler sa rancœur. Günter n’a jamais été très doué avec un fusil. Comment peut-on être soldat si on ne sait pas tirer ? Il a crié quand il est tombé. Il détestait le sang. Comment peut-on être soldat si on a peur d’être blessé ?

  Puis il avait ôté sa chemise : une cicatrice lui barrait le torse tout entier.

  — J’ai pris ça en protégeant votre oncle.

  — On t’a poignardé ? avait demandé Albert.

  — Non, pas poignardé.

  Et, tout en s’efforçant de prolonger l’attente de la révélation, il leur avait raconté l’histoire de sa blessure.

  — Juste avant la naissance d’Otto, j’avais été invité à chasser le sanglier dans la Forêt-Noire, avec trois autres propriétaires terriens et quatre négociants d’Augsbourg. Je n’allais pas rater ça. C’était une occasion unique dans une vie. La population de sangliers n’était pas énorme et les permis de chasse coûtaient cher, surtout pour la Forêt-Noire. On s’était tous cotisés pour obtenir un permis collectif valable quatre jours. Comme votre oncle Günter était en permission, je l’ai convaincu de se joindre à notre groupe de chasseurs. On s’est déployés en un grand cercle ; on s’est rapprochés du centre pour piéger un sanglier déjà bien excité. Votre oncle était à côté de moi. On a entendu l’un des autres pousser un cri, on a entendu piétiner les broussailles et ensuite, le sanglier a jailli par en dessous et il a foncé vers nous. C’était votre oncle qui était le mieux placé pour tirer, mais il est resté planté là. Terrifié. Le sanglier s’est rué sur lui. Je ne pouvais pas tirer parce que j’avais peur de tuer Günter. Donc je me suis servi de mon couteau.

  Il avait ensuite raconté à Raimund et Albert qu’il avait intercepté l’animal en pleine course et qu’il lui avait planté son couteau dans la nuque, puis entre les côtes. Il avait maintenu le sanglier au sol jusqu’à ce qu’il arrête de se débattre. Les autres étaient arrivés, et alors seulement il s’était aperçu que le sang dont il était couvert était en partie le sien. L’animal lui avait perforé le torse avec ses défenses. Un médecin des environs avait suturé ses blessures en lui faisant remarquer combien il avait de la chance : un riche négociant de Hambourg avait succombé deux jours plus tôt après avoir eu le poumon transpercé par une défense de sanglier. Günter était parti le lendemain matin et avait regagné son poste à Berlin. Un mois plus tard, il s’était suicidé avec une arme à feu.

  — Mon frère était un lâche, même dans la mort. Il n’était pas né pour faire honneur à son nom.

  Sur cette dernière remarque, il avait remis sa chemise et leur avait fait signe de retourner à la tâche.

  — Je ne le crois pas, avait dit Raimund lorsqu’il s’était retrouvé hors de portée de voix. Je vais demander à maman.

  Leur mère astiquait le plancher du salon. Après l’avoir écouté sans l’interrompre, elle s’essuya les mains sur son tablier et s’accroupit.

  — Le nom Günter signifie « guerrier », dit-elle. Seuls des gens comme ton père attachent autant d’importance à la signification des noms. L’histoire est vraie, mais l’attitude de ton père n’est pas honnête. On ne peut pas reprocher à quelqu’un son ordre de naissance. Et même si Günter avait été l’aîné, il ne voulait pas être fermier. Il voulait devenir érudit. Il adorait les livres. Mais comme ton oncle Dieter avait été désigné pour être prêtre, Günter devait se faire soldat. Quant aux raisons pour lesquelles il a mis fin à ses jours, Dieu seul peu
t juger. Je ne sais pas pourquoi ton père trouve son propre destin tellement atroce : il a hérité de tout, alors que Dieter et Günter, eux, n’ont rien eu.

  Son père s’approchant de la grange, Raimund émergea de sa rêverie et glissa le livre sous sa chemise. Il éprouvait un sentiment que jamais il ne lui avait associé : la compassion. Sous l’apparence rustique de son père se cachaient l’agressivité et l’arrogance de ses ancêtres. Voilà ce qui lui avait permis de réussir dans les affaires dont il avait hérité et dans tout ce que l’on attendait de lui, mais qui, simultanément, avait imprégné et déformé ses croyances autant que ses pensées. Mieux comprendre leur père n’aidait cependant pas Raimund, ni Albert, à supporter l’opinion que les autres avaient de lui.

  On avait beau ne pas beaucoup aimer Heinrich Kaufmann, on le respectait car c’était un fermier prospère. Devant Raimund et Albert, on le décrivait poliment comme « excentrique ». Raimund dirait par la suite à ses neveux et nièces qu’« excentrique » était une façon élégante de signifier que le vieil homme était cinglé. Raimund et Albert savaient qu’on le traitait de catholique arriéré en raison de son côté extrêmement moralisateur et de son allégeance au pape Pie IX, puis au pape Léon XIII, et ils trouvaient cela plutôt drôle car, en vérité, leur père n’aimait pas se rendre à l’église. Cependant, il faisait aussi preuve d’une étrange loyauté envers Otto von Bismarck, que beaucoup, en Bavière, tenaient pour le diable.

  — Pourquoi les écoles sont-elles laïques ? leur avait un jour demandé le professeur Richter.

  Raimund s’était empressé de répondre en récitant presque de mémoire ce qu’il avait lu dans son manuel.

  — Parce que, d’après Bismarck, c’était le gouvernement, et non l’Église, qui devait déterminer ce qui était vrai et ce qui était faux. C’était la seule façon pour lui d’unifier les États allemands pour en faire un second Reich. Voilà pourquoi les écoles sont devenues laïques et financées par l’État.

  — Et que s’est-il passé à ce moment-là ? demanda Richter.

  — Beaucoup d’Allemands ont quitté le pays. Ils sont partis en Amérique pour avoir la liberté de culte.

  — Exact. La première vague d’émigration allemande pour l’Amérique s’appelait la génération de 1848. D’après la leçon d’aujourd’hui, vous comprenez pourquoi Bismarck a quelque peu inversé sa politique. Leo, peux-tu nous dire pourquoi ?

  — Parce qu’il perd des hommes qui pourraient servir dans l’armée.

  — Est-ce que ça a marché ?

  — Je ne sais pas. Est-ce que ça a marché ?

  Cette réponse de Leo, si spontanée, déclencha l’hilarité de tous ses camarades. Richter lui-même esquissa un sourire :

  — Ça a ralenti l’immigration, mais ça ne l’a pas fait cesser.

  Raimund connaissait l’opinion de son père sur la politique de Bismarck : s’il admettait l’existence d’un dilemme, la solution proposée par Bismarck lui semblait dépourvue d’imagination. Il trouvait que les États-Unis étaient un enclos pour races hybrides et considérait ceux qui délaissaient leur mère patrie comme des traîtres et des rebuts de l’humanité.

  Et, au grand embarras de Raimund et d’Albert, il ne craignait pas de faire état de ses opinions en public. Une fois qu’ils avaient fini leurs courses au marché, où ils avaient acheté du matériel ou fait ferrer un cheval, leur père insistait pour que tous deux l’accompagnent à son Biergarten favori. Là, les autres clients et lui-même discutaient avec véhémence de Bismarck et des Allemands qui fuyaient le pays. À chaque bière qu’il buvait, Heinrich devenait plus belliqueux.

  — Qu’ils s’en aillent ! Ce pays a besoin d’un bon coup de balai, de toute façon.

  Sa solution pour accroître le nombre de soldats consistait à encourager les Allemands loyaux à fonder des familles plus nombreuses et à faire proposer par le gouvernement des incitations financières, surtout si ces familles avaient des fils. C’était une chose que les catholiques avaient toujours sue : on mettait au monde sa propre armée de soldats et d’ouvriers.

  Tout en prédisant qu’à sa mort Bismarck irait en enfer, son père croyait aussi qu’un jour, avec le recul, l’Allemagne serait fière du Chancelier en raison de sa manière habile de gouverner et de ses annexions. N’avaient-elles pas permis de faire de l’Allemagne une puissance mondiale ? Raimund savait que c’était la raison pour laquelle il avait nommé son frère aîné Otto et qu’Otto était le préféré de tous ses enfants. Un choix qu’il regretta par la suite : en grandissant, Otto s’avéra un imbécile tyrannique totalement dépourvu de l’intelligence que l’on prêtait à son homonyme. C’était Klaus Geringer qui avait donné à Otto son surnom lorsqu’il n’était qu’un garçonnet de cinq ans, potelé et sans humour, aux cheveux et sourcils aussi blancs que son teint : pour plaisanter, il avait appelé Otto le Pfeffernuss, parce qu’il ressemblait à ces petits pains d’épices tout ronds recouverts de sucre glace traditionnellement confectionnés à Noël.

  — Sauf que chez lui, il y a plus de poivre que de sucre, et très peu d’épices, avait-il dit un jour, après qu’Otto et Heinrich furent sortis de sa boutique.

  Ce surnom lui était resté, bien qu’il fût rarement prononcé en sa présence.

  Leur père ne se préoccupait guère de l’avenir de ses filles, si ce n’était qu’elles devaient se marier et mener une existence à la hauteur des idéaux allemands de la féminité. En revanche, il ne manquait pas de projets pour Otto, Albert et Raimund.

  Tous les enfants étaient allés à la Grundschule – l’école élémentaire –, ainsi que l’exigeait la loi. Le père de Raimund n’avait pas autorisé ses filles à fréquenter un établissement secondaire, estimant que l’instruction n’était d’aucun profit pour les femmes. Comme son père, Otto était porté sur les activités physiques, mais il manifestait peu d’intérêt ou de prédisposition pour les études. Le Pfeffernuss passa donc six ans à la Realschule, lycée technique où il put tout apprendre des méthodes agricoles modernes. Leur père approuvait ce genre d’enseignement professionnel. Mais il se révéla bien impuissant quand il fut question que ses deux autres fils fassent des études. Le directeur de leur Grundschule affronta la colère de Heinrich Kaufmann en décrétant qu’Albert et Raimund étaient d’excellents élèves, que ce serait un affreux gâchis si aucun des deux n’allait au lycée, établissement plus rigoureux et plus prestigieux où ils pourraient étudier le latin, les langues modernes, l’Histoire, les sciences et les mathématiques. Le directeur de ce lycée était un célèbre érudit, Herr Professor-Doktor Richter.

  — Tu passeras pour un ignorant et un arriéré si tu n’envoies pas Albert et Raimund dans ce lycée, l’avertit sa femme.

  Elle était toujours furieuse que son mari n’ait pas laissé leurs filles poursuivre leur instruction. Elle dressa la liste de tous les riches propriétaires, négociants et industriels d’Augsbourg qui envoyaient leurs enfants au lycée. Cet argument finit par l’emporter. En plus d’une ferme productive, Kaufmann avait construit une brasserie qui tournait très bien : sa fierté et sa réputation étaient en jeu. On ne pouvait l’imaginer en faire moins. Mais il demeurait mal à l’aise vis-à-vis du professeur Richter.

  Raimund fut ravi quand Richter lui proposa de se joindre à Albert pour prendre des leçons particulières. Le premier soir, tandis qu’Albert et lui se dirigeaient vers la maison du professeur au sortir de l’école, il marchait du pas insouciant que lui dictait sa griserie. Albert le saisit par le bras et le força à s’arrêter.

  — Et ne sois pas si stupide. Et ne me fais pas honte. Et ne parle pas des Richter, quels que soient les efforts de papa ou de quiconque pour te tirer les vers du nez.

  — Et, et, et, reprit Raimund comme un perroquet.

  — Je suis sérieux, siffla Albert en l’attrapant par la manche de sa chemise. Je te rosserai plus fort que papa ne l’a jamais fait.

  Pour l’essentiel, Raimund se tint bien et redoubla même de politesse, dans l’espoir de dissimuler l’attirance immédiate qu’i
l éprouva pour Frau Richter. Ce premier soir, son seul écart eut lieu lorsque cette dernière l’embrassa sur la joue. La douceur de ses lèvres et l’odeur de son parfum lui donnèrent le vertige. Il se cramponna au dossier d’une chaise afin de ne pas perdre l’équilibre, tandis que Richter toussait pour dissimuler son amusement et que ses filles, tout comme Albert, étouffaient un rire.

  Le dîner chez les Richter fut pour son palais une expérience particulièrement instructive. Ce que Raimund et Albert mangeaient chez eux était bon, mais ne sortait pas de la cuisine bavaroise ordinaire. Entre autres gourmandises, Frau Richter servait du fromage de Brie accompagné de poires et de noisettes, et du stilton avec du porto au dessert. Une entrée pouvait se composer d’olives et de fois gras. Celui-ci avait un léger goût de saucisse à tartiner, mais il était plus moelleux. Ils buvaient du vin à chaque repas. Les anniversaires se fêtaient au champagne. Raimund goûta pour la première fois une grenade, mains et bouche tachées de rouge par chaque grain, et écouta Frau Richter lui raconter l’histoire de Kórê et Déméter.

  Albert et lui se demandaient souvent si Richter souffrait de ne pas avoir de fils, mais si tel était le cas, il n’en montrait rien. D’après Raimund, c’était peut-être parce que Richter était devenu proche d’eux et qu’ils pouvaient avoir ensemble ces discussions à demi-mots si fréquentes entre un père et ses fils. Albert et lui savaient que ce n’était pas la faute de leur père, mais plutôt son destin, s’il ne pouvait être le genre de figure masculine dont ils avaient tant besoin et qu’ils trouvaient en la personne de leur professeur.

  Une semaine après ce premier dîner, lorsqu’ils débutèrent leurs leçons, Richter demanda à Raimund :

  — Que penses-tu de la position de von der Goltz ? Surtout à la lumière des observations de Tacite.

  — Ça nous donne l’air d’être toujours des barbares incapables de penser. D’être encore en train de nous battre contre les Romains, répondit-il.

 

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