Bohemian Flats

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Bohemian Flats Page 8

by Mary Relindes Ellis


  — Leur mort fut bien triste. Comme tant d’autres.

  — Je l’avais vue. Je savais qu’ils allaient mourir.

  Sa mère croisa les bras.

  — Tu es très intelligente, Magdalena. Mais cela peut parfois provoquer en toi des illusions fantaisistes. Il n’y avait rien qui ne soit pas évident, même pour une enfant. Cette fois-là, même si elle faisait bonne figure, Frau Mueller était malade. Et Josef restait assis sur ce banc pratiquement tous les jours. Il ne pouvait rien faire d’autre. Il était découragé, cela sautait aux yeux. Le mal de Frau Mueller a empiré et ensuite, elle est morte. Dans sa mélancolie, Josef ne voyait plus d’autre raison de vivre. Ce que tu as imaginé, tous les autres le voyaient et le savaient déjà.

  — Alors pourquoi m’as-tu fait peur avec cette histoire de Dorothea Braun ?

  — Parce qu’il fallait que tu apprennes les conséquences des erreurs d’interprétation et du fait de dire en public ce qu’il ne faut pas.

  Cet habile subterfuge de la part de sa mère la plongea dans une colère noire.

  — Tu sais, maman, tu ne peux pas nous berner. On voit bien ce que tu fais. Pourquoi pratiques-tu quelque chose que tu refuses de reconnaître ? Pourquoi refuses-tu de m’en parler ?

  Sa mère porta furtivement la main à son front – encore une de ses fameuses migraines. Magdalena sentit sa détermination faiblir. Aucune de ses camarades d’école ne se serait autorisée à contester ainsi les propos de ses parents. Aussi libérale que fût sa famille, il n’y demeurait pas moins l’obligation de respect envers les parents.

  — Je me refuse à en discuter davantage ou à me complaire dans tes illusions, dit sa mère.

  Comme elle ôtait son tablier, ses mains se mirent à trembler.

  — Je monte m’allonger et je ne souhaite pas qu’on me dérange avant le dîner. S’il te plaît, finis de faire le pain.

  Magdalena resta face à la table en songeant à ce qu’elle aurait pu dire, à ce qu’elle n’avait pas dit. L’ironie de la situation résidait en ceci qu’elle avait appris les conséquences des erreurs d’interprétation non pas de propos publiques, mais de la bouche de sa mère. Dès lors, Magdalena eut toujours une attitude irréprochable en public – tous faisaient de même et, néanmoins, les rumeurs se poursuivaient.

  Une semaine auparavant, un de ses camarades de classe s’était moqué d’elle :

  — Tu peux me dire la bonne aventure, Mag-da-le-na ?

  C’était pendant l’heure du déjeuner et il tendait la main, paume visible. Elle l’avait regardé fixement en souhaitant qu’il disparaisse. Albert était intervenu :

  — Moi, je vais te la dire, la bonne aventure.

  Et il lui avait frappé si fort la main qu’elle était retombée à grand bruit sur la table. Le garçon avait le même âge qu’Albert : seize ans. Il était resté cloué sur place, les larmes aux yeux, sans cesser de tenir sa main blessée.

  — Voilà ce que l’avenir te réserve, avait conclu Albert. À question stupide, réponse douloureuse.

  Puis il s’était assis et avait entamé son pain et son fromage comme si de rien n’était.

  Magdalena était reconnaissante à Albert d’être intervenu, mais ce n’était pas le pire incident auquel elle avait été confrontée. Aucune provocation, individuelle ou collective, n’avait été aussi pénible que les constantes dénégations de sa mère. Un bruit soudain retentit dans le couloir et, un instant plus tard, son père était dans la cuisine.

  — Viens dans mon bureau, dit-il.

  Elle le suivit jusqu’au bout du couloir. Lorsqu’il eut refermé la porte derrière eux, il lui fit signe de s’asseoir.

  — Tu t’es disputée avec ta mère ?

  — Oui, répondit-elle avant d’observer un silence. Je ne voulais pas lui faire de peine. Je demandais seulement des réponses.

  — À juste titre. Je suis aussi coupable qu’elle de ne jamais te les avoir fournies.

  Elle ne trouva rien à dire. Il lui vint brusquement à l’esprit qu’elle n’avait jamais cherché conseil auprès de son père à ce propos.

  — Je ne t’ai jamais posé de questions, papa.

  — Exact. Mais j’aurais tout de même dû aborder le sujet plus tôt. J’hésitais à le faire parce que j’avais l’impression que c’était du ressort de ta mère. Mais je m’aperçois que, maintenant, la situation est devenue critique.

  — Nous ne parlons jamais de ce que maman sait. De ce qu’elle fait. De ce que c’est. Moi aussi, je vois des choses. J’en vois depuis que je suis toute petite.

  — Je sais, dit-il.

  Cette réponse la surprit.

  — Ce que c’est, c’est une forme d’intelligence, poursuivit son père. Au début de notre mariage, je l’ai niée, c’était pour moi une source d’illusions telles qu’en ont souvent les femmes. Et je le regrette, parce que je suis tombé amoureux de ta mère plus pour son intelligence que pour sa beauté. Je considérais cette singularité comme une qualité féminine admise en société et dont elle n’avait pas entièrement conscience. Mais au fil des années, je me suis rendu compte que ta mère avait une intelligence différente de la mienne.

  — Supérieure à la tienne ?

  — Pas supérieure. Différente. Moi, je suis rationaliste. Je crois en la raison. Mais étant donné que j’enseigne l’histoire et la mythologie, je ne peux pas ignorer ce que l’on fait aux gens qui sont perçus comme différents et par conséquent dangereux. Savais-tu que Johannes Kepler, le célèbre astronome et mathématicien, avait une mère guérisseuse ? Elle a été accusée de sorcellerie quand l’un de ses patients est tombé malade. Son fils l’a défendue au procès et c’est sa plaidoirie – à lui, penseur rationnel et célèbre – qui l’a sauvée. Je suis convaincu qu’il est parvenu à la même conclusion que moi. Je ne saurais expliquer ni comprendre cette forme d’intelligence. J’ignore d’où elle vient, mais je sais qu’elle existe et que, par conséquent, je ne puis la nier. Ni chez ta mère ni chez quiconque. Il existe d’autres cultures qui, elles, vénèrent une telle intelligence. Mais pas la nôtre. Nous vivons encore à une époque de superstitions et de persécutions religieuses. Les ecclésiastiques de cette ville tiendraient pour sataniques les capacités de ta mère. Ils ne peuvent ni ne veulent regarder le phénomène de manière rationnelle. Ta mère craint pour ta sécurité et voilà pourquoi elle refuse de discuter avec toi : elle part du principe que moins tu en sais là-dessus, mieux cela vaut.

  — Ça n’a pas de sens, répondit Magdalena. De tous, c’est toi qui répètes le plus souvent combien l’ignorance est préjudiciable.

  — Oui, et je le crois toujours. Mais des connaissances trop approximatives sont aussi préjudiciables – comme si l’on croit qu’une espèce de poisson peut vous fournir toutes les réponses sur toute la faune de l’océan.

  — C’est pour ça qu’elle m’aime moins que Rose, Amalia et Eva ?

  — Tu ne dois jamais penser cela. Jamais. Au contraire, ta mère t’aime beaucoup. C’est la peur qui dicte son comportement à ton égard. Elle se revoit en toi et elle veut que tu aies une vie différente de la sienne. Mais elle ne peut pas t’en parler et je te demande de ne pas la harceler à ce propos. J’ai beau ne pas approuver son silence, il me faut respecter son vœu. Je ne te suis pas d’un grand secours non plus, puisque j’ignore ce que c’est que de voir une autre dimension, pour ainsi dire.

  — Crois-tu que j’aie des illusions fantaisistes ?

  — Non. Tu es réaliste. Tu l’étais même toute petite. Ce qui, à mon sens, rend la situation encore plus difficile quand on sent des choses que les autres ne sentent pas.

  — C’est vrai.

  — Enfin, je peux te dire ceci : utilise ce don avec discrétion, mais toujours pour faire le bien, comme ta mère.

  Il s’interrompit et lui sourit.

  — J’ai cru comprendre qu’Albert était venu à ta rescousse, la semaine dernière.

  — Il t’a raconté ?

  — Non, c’est Raimund qui me l’a dit. Albert a beaucoup d’affection pour toi et je crois q
ue tu le lui rends bien. Mais ne lui dis rien tant que tu n’es pas absolument sûre de pouvoir lui faire confiance. N’en parle à personne en dehors de la famille. Je sais, cela revient à te demander de porter un lourd fardeau en permanence. J’espère qu’un jour les gens comprendront ces différences au lieu de les haïr. Dans l’immédiat, ajouta-t-il en lui faisant un clin d’œil, laisse-toi aller à tes « illusions fantaisistes ». Essaie de ne pas devenir trop réaliste. Les réalistes endurcis ne perçoivent jamais l’aspect créatif des choses.

  *

  * *

  Raimund et Albert travaillèrent jusque tard dans la nuit pour charger les tonnelets sur deux chariots. Le lendemain matin, ils conduisirent ces chariots à la gare, où ils déposèrent également leur père. Une fois les tonnelets chargés dans un wagon, Heinrich prit Albert à part pour lui dire de labourer un petit champ situé dans le coin sud-est de la propriété.

  — Ce champ n’a pas produit une seule récolte de foin en deux ans maintenant. Nous devons le rendre de nouveau rentable, expliqua-t-il en faisant rouler un cigare entre ses doigts. Prends Aherin. C’est un exercice dont il a besoin. Quand tu auras fini de labourer, intègre au sol une bonne dose de fumier. Il faudra que Raimund et toi manquiez l’école demain et peut-être lundi, mais c’est comme ça. La ferme passe en premier.

  Puis Heinrich monta à bord d’une voiture de passagers et salua ses fils d’un signe de la main, ce qui ne lui ressemblait pas.

  Le lendemain était un vendredi. D’habitude, le vendredi, leur mère se rendait dans le centre d’Augsbourg afin d’acheter les articles ou denrées indispensables qu’ils ne pouvaient produire eux-mêmes par la culture ou l’élevage, tels que le sucre, le savon et le tissu. Elle partit dans son cabriolet après le petit déjeuner. Pendant ce temps, avec l’aide de Raimund, Albert déposa le sac sur une petite charrette, puis il attela le percheron et se mit en route. Le champ se trouvait près d’un endroit du Lech bordé par une étendue naturelle de sable. Ils allaient nager à cet endroit, quand ils étaient petits. À mi-parcours, Albert s’aperçut qu’il avait oublié d’emporter son déjeuner. Il venait de se résigner à se passer de nourriture jusqu’au dîner lorsqu’il se rappela soudain la petite maison en pierre, non loin de là, qui menaçait ruine car personne n’y habitait plus depuis plusieurs années. Il irait explorer le potager situé derrière pour tenter de trouver des oignons et des carottes s’il en restait.

  Albert travailla jusqu’à midi. Alors qu’il menait son cheval à la rivière, il entendit des voix. Il s’arrêta et tendit l’oreille. Le bruit se faisait plus distinct : les éclaboussures, le rire – à l’évidence celui d’une femme. Il se demanda qui ce pouvait bien être. Leurs voisins, de part et d’autre du domaine, avaient accès à leur propre tronçon du fleuve. L’un avait des enfants encore en bas âge, mais c’était le printemps pour eux aussi ; il y avait trop de choses à faire pour que quiconque surveille des enfants en train de nager. Albert éloigna son cheval et fit une grande boucle pour gagner l’arrière de la maison sans se faire remarquer.

  Une fois attaché au vieux poteau, le cheval leva sa tête maculée de sueur, dilata les narines pour mieux flairer l’eau toute proche puis baissa la tête. L’animal ressentait sans doute plus de fatigue que de soif et il était content d’être dans l’ombre projetée par la maison. À peine quelques minutes plus tard, il somnolait, un sabot pointé vers le bas. Albert longea l’édifice, se mit à quatre pattes et avança dans l’herbe haute jusqu’à la rive située au-dessus de l’étendue de sable.

  Ce fut Frau Richter qu’il vit en premier. Il la regarda nager, puis patauger là où l’eau était peu profonde et enfin marcher jusqu’à la rive. Il ne l’aurait peut-être pas reconnue s’il n’avait aperçu son visage. Sa fine chemise de coton, que l’eau rendait transparente, lui collait au corps. Ses seins, ni menus, ni imposants, avaient gardé la courbe ascendante de la jeunesse. Seul l’arrondi sensuel de ses hanches suggérait qu’elle avait porté quatre enfants. Elle écarta quelques mèches humides de son visage et les rassembla avec le reste de son épaisse chevelure, dont elle fit une torsade pour l’essorer. Puis elle la laissa retomber sur son dos, telle une lourde corde. Il chercha alors Magdalena du regard : elle était immergée jusqu’au cou, ainsi que ses sœurs ; on ne voyait que leur tête. La plus jeune se rapprocha de la rive pour pouvoir se tenir debout, de l’eau jusqu’à la taille ; sa poitrine était aussi plate que celle d’un garçon. Elle raillait ses sœurs et tendait un bras menaçant au-dessus de la surface, qu’elle frappa soudain du plat de la main, projetant des éclaboussures dans leur direction. Enfin, elles nagèrent vers elle jusqu’à ce qu’elles aient de nouveau pied, puis commencèrent à s’asperger mutuellement, leurs cris aigus se faisant écho.

  Il avait la poitrine en feu : tout ce temps, il avait retenu son souffle sans s’en apercevoir. Il se mit les mains devant la bouche, expira, puis les retira pour inspirer profondément. S’il avait eu treize ans au lieu de seize, si on ne lui avait pas montré quelques nus artistiques de l’Inde ancienne et de sa propre culture européenne, il aurait pu être choqué. Mais cette vision n’était pas tant choquante qu’irréelle. Il avait l’impression de se retrouver dans un tableau qui, brusquement, prenait vie. Des femmes se baignant dans un fleuve. Une scène de l’Antiquité s’animant sous ses yeux.

  Magdalena gagna la rive. Ses cheveux mouillés, étalés en éventail, couvraient sa poitrine ; ils étaient si longs qu’ils cachaient son bassin. Elle se mit à côté de sa mère et se les essora de la même façon. Albert se tourna pour s’allonger sur le côté, en proie à une excitation à la fois douloureuse et agréable.

  Il entendit soudain une voix familière et comprit qu’il y avait une sixième nageuse. Alors qu’elle s’approchait de la rive, il détourna les yeux, puis regarda de nouveau dans sa direction pour voir si elle était vêtue ou non. C’était sa mère, qui marchait sur le sable ; ses cheveux châtain clair mouillés étaient défaits et non retenus en leur couronne de tresses habituelle. Sa chemise en coton épais retombait sur son corps telle une serviette mouillée, ce dont il se félicita. Il lui était arrivé de la voir en chemise de nuit boutonnée jusqu’au cou, mais depuis sa prime jeunesse, il n’avait pas vu ses épaules, ses bras ni ses jambes dénudés. Il ne pouvait détacher son regard de sa mère et en éprouvait une honte immense. Son corps était charmant lui aussi, grâce à ce même arrondi que lui avaient laissé ses grossesses. La besogne avait préservé sa minceur, bien qu’elle eût marqué ses mains, dont les phalanges étaient rouges et la peau, couverte de cals. Frau Richter lui dit quelque chose et elle rit comme une jeune fille.

  Albert rebroussa chemin à quatre pattes jusqu’à ce qu’il puisse se relever sans être vu, puis il regagna la maison. Il détacha le cheval, monta en selle et reprit le chemin de la ferme. Il réfléchissait à une manière de contrôler la situation. Sa mère serait affolée en voyant qu’il n’avait labouré que la moitié du champ et abandonné la charrue. Il lui dirait qu’il était parti en avance parce qu’il avait oublié son déjeuner ; il se comporterait comme s’il n’avait rien vu d’exceptionnel. Ensuite, après dîner, il retournerait travailler tout seul jusque tard dans la nuit pour achever le labour et répandre le fumier ; son père ne trouverait rien à redire, tant que le travail serait fait. Alors qu’il approchait de la grange, Albert se demanda depuis combien de temps sa mère, Frau Richter et ses filles nageaient là-bas.

  La semaine suivante, même s’il travaillait toujours très tard à la ferme, il retourna en classe. Le premier soir, il s’écroula sur son lit sans même s’être lavé et se contenta de s’asperger d’eau le lendemain matin avant de partir pour l’école. Durant la journée, il remarqua la terre qu’il avait encore sous les ongles et sentit l’odeur particulière de fumier qu’il dégageait dès qu’il remuait sur son siège. Cet après-midi-là, quand il frappa à la porte des Richter, il était si fatigué qu’il faillit s’écrouler sur son professeur lorsque celui-ci lui ouvrit. En le voyant chanceler dans le vestibule, Richter annula immédiatement sa leçon particuli
ère et envoya Albert dans la chambre d’amis, à l’étage, pour prendre un bain et se coucher.

  Au cours du dîner, on le taquina, puis on lui posa des questions sur son travail à la ferme. Ensuite, Magdalena et lui allèrent se promener dans le jardin, comme à l’accoutumée.

  — Je t’envie, de vivre à la ferme, dit-elle.

  — Tu veux empester le fumier ?

  — Sois sérieux.

  — Mais je suis sérieux, répondit-il.

  Tout en marchant, il songeait au corps mi-vêtu de Magdalena et à l’eau qui dégoulinait de sa chevelure. À sa chemise au tissu délicat.

  — Tu n’aurais pas envie de cultiver la terre, ajouta-t-il.

  Elle s’écarta brusquement, prise d’une telle fureur qu’il eut l’impression qu’elle l’avait poussé, alors même qu’elle ne l’avait pas touché. Il fit un pas en arrière.

  — Comment sais-tu ce dont j’ai envie ? demanda-t-elle.

  — Je croyais…

  — Ah, je sais bien ce que tu crois. Et je suppose que je ne devrais pas me fâcher. C’est tout naturel que tu croies cela. Nous, on a de beaux habits, une belle maison et on mange bien. On va au concert et à des soirées. Mais cette vie-là n’est pas faite pour tout le monde. Ça, tu sais ce que c’est ?

  D’un ample geste, elle désignait le jardin. Il secoua la tête.

  — C’est le compromis que ma mère a fait avec mon père. Sans cela, elle n’aurait pu survivre à Augsbourg. L’hiver, s’il était possible de faire pousser quoi que ce soit, elle passerait ses journées dehors. Quand mes parents se sont installés ici, il n’y avait pas de mur. Mon père l’a fait construire pour qu’elle puisse jardiner sans que les voisins la regardent. Pour qu’elle puisse se salir autant qu’elle voudrait, planter ce qu’elle voudrait. Parfois, ma mère travaille seulement en chemise et jupon. Et elle ne jardine pas toute seule, je l’accompagne.

 

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