det_Brigitte macron l‘affranchie

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by Maëlle Brun


  Entretien avec l’auteur, le 12 septembre 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 28 septembre 2017.

  Caroline Derrien, Candice Nedelec, op. cit.

  Le Figaro, « Une adolescence à La Providence », le 31 mai 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 14 septembre 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 17 octobre 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 20 septembre 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 26 juillet 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 14 septembre 2017.

  Emmanuel Macron. La stratégie du météore, documentaire de Pierre Hurel, 2016.

  Ibid.

  Entretien avec l’auteur, le 28 octobre 2017.

  Emmanuel Macron, op. cit.

  Entretien avec l’auteur, le 4 août 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 12 décembre 2017.

  Dans le documentaire de Pierre Hurel, op. cit.

  Entretien avec l’auteur, le 19 septembre 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 28 septembre 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 17 octobre 2017.

  Dans un article de Pop Story, « Et Brigitte créa Macron », mai 2016.

  Entretien avec l’auteur, le 2 septembre 2017.

  LE PRIX DU BONHEUR

  « Quand je lis des choses sur notre couple, j’ai toujours l’impression de lire l’histoire de quelqu’un d’autre. Pourtant, c’est une histoire simple. » La simplicité évoquée dans Elle par Brigitte Macron ? Elle a dû la théoriser a posteriori… Car à l’été 1994, alors qu’elle a quarante et un ans et lui seize, qu’elle est enseignante et lui lycéen, leur couple n’a rien d’une évidence… Du moins pour les autres. Une situation porteuse de « mutilation », admet-elle d’ailleurs aujourd’hui en privé, comme le raconte Philippe Besson. Déplorant auprès du romancier « la simple difficulté d’être ce que l’on est quand ce n’est pas la norme sociale1 ».

  Alors certes, l’époque de son propre coup de foudre n’est plus celle de Gabrielle Russier. Un quart de siècle s’est écoulé depuis 1969, lorsque cette prof de français marseillaise de trente-deux ans, mère de deux enfants, avait été condamnée à douze mois de prison avec sursis pour son aventure avec l’un de ses élèves de seize ans. Un fait divers dramatique – elle se suicidera après le verdict – dont Brigitte a évidemment pleinement conscience. Peut-être a-t-elle entendu le président Pompidou réciter, pour évoquer l’affaire, quelques vers que Paul Éluard avait consacrés aux femmes tondues à la Libération. « Comprenne qui voudra, moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d’enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés2. » Sans doute a-t-elle aussi vu Mourir d’aimer, le film qu’André Cayatte en a tiré en 1971, avec Annie Girardot dans le rôle principal. Mais tout cela lui semble loin face aux sentiments qui s’imposent à elle. Et elle aura la chance que, contrairement aux parents du jeune Christian Rossi, ceux d’Emmanuel Macron ne portent pas plainte contre elle. Les choix sentimentaux de leur fils ne les réjouiront pourtant pas… Loin de là.

  « C’est sûr, on n’a pas fait “chic alors3 !” », confie Françoise Noguès, la mère du président. Un doux euphémisme ! La révélation a été d’autant plus violente qu’ils ne l’ont pas vue venir. Un temps, ils ont même pensé que leur aîné était épris d’une autre Auzière : Laurence, sa camarade de classe et fille de Brigitte. Mais ce n’est pas elle qu’il rejoint de plus en plus souvent en cachette, alors que ses parents le pensent en train de préparer son bac de français. Ces derniers n’ont aucune raison de mettre en doute la parole de l’élève studieux… Du moins jusqu’à ce jour du printemps 1994, où ils reçoivent un appel d’un copain d’Emmanuel, qui demande à lui parler. Le hic : il est censé passer la semaine avec cet ami, chez la grand-mère de celui-ci, histoire de mettre un bon coup de collier avant les épreuves. Il les a même appelés chaque jour pour leur raconter cette très efficace session de révisions ! De quoi rendre son retour légèrement explosif… Et faire « tomber de l’armoire » les Macron, comme ils l’expliquent, lorsqu’ils comprennent que c’est de sa prof qu’il s’est entiché. L’adolescent refusant de se ranger à leurs arguments, ils convoquent Brigitte pour lui faire entendre raison. Se noue alors un douloureux bras de fer. Mais ils n’auront guère plus de succès qu’avec leur fils, que leur ton se fasse suppliant – à cause d’elle, il n’aura jamais d’enfants, implorent-ils – ou plus menaçant. À l’interdiction de revoir Emmanuel jusqu’à sa majorité, l’enseignante répond, en pleurs, qu’elle ne peut faire de promesses. Rien ne semble plus pouvoir la tenir éloignée du lycéen. Pas même les cent cinquante kilomètres entre Amiens et Paris, qui devaient couper court à cette histoire apparemment impossible.

  Longue distance

  Voilà quelques mois qu’elle l’a en effet incité à partir faire sa terminale S à Paris. Elle qui assure n’avoir jamais été attirée par les hommes plus jeunes a dû admettre que celui-ci lui plaît, et met en danger sa vie de famille. Dès la fin de sa seconde, les Macron avaient de toute façon songé à inscrire leur fils au prestigieux lycée Henri-IV et la bénédiction de Brigitte a été pour celui-ci l’argument décisif. « En raison de ma vie sentimentale, ma situation était devenue intenable4 », reconnaît-il. Reste qu’en faisant ses valises l’enfant prodigue planifie déjà son retour. « Vous ne vous débarrasserez pas de moi ! Je reviendrai et je vous épouserai », lance-t-il, lyrique, à sa prof de théâtre. Un projet qu’il mènera à bien… Mais non sans mal.

  En septembre 1994, il s’installe donc dans une chambre de bonne rue Pierre-et-Marie-Curie, tout près d’Henri-IV. « J’empruntais les chemins des personnages de Flaubert, Hugo, s’enthousiasme-t-il aujourd’hui. J’étais porté par l’ambition dévorante des jeunes loups de Balzac5. » Un loup qui se casse quand même un peu les dents en cette rentrée. Tout d’abord parce que, en dépit du bon niveau de La Providence, il évolue maintenant dans une autre dimension. Dans ce lycée d’excellence, l’éternel premier de la classe se retrouve avec une moyenne basse – entre 11 et 12 selon sa mère – et doit redoubler d’efforts. Mais ses bulletins parfaits ne sont bien sûr pas ce qu’il regrette le plus de sa vie amiénoise…

  « Le premier trimestre n’a pas été drôle, se souvient Brigitte. On s’appelait tout le temps. On passait des heures et des heures au téléphone6. » Elle ne peut continuer à nier l’évidence, la proximité physique n’étant plus une excuse. « Petit à petit, il a vaincu toutes les résistances, de manière incroyable, avec patience. » Au bout de quelques semaines, elle ne tente alors plus de se tenir à distance et va à Paris dès qu’elle le peut. Chaque week-end, c’est lui qui revient. Sa valise pleine de linge à laver et une seule idée en tête : retrouver Brigitte. Plusieurs anciens élèves de La Providence nous racontent les avoir vus le dimanche soir, se disant au revoir à la gare. Emmanuel prend d’ailleurs moins de précautions pour cacher son histoire, notamment avec son nouvel entourage. À Henri-IV, il a dit à certains camarades qu’il sortait avec sa prof, sans donner beaucoup plus de précisions.

  Brigitte, en revanche, est le plus souvent contrainte au silence. Ses amies ? Elles connaissent bien son mari et leur réaction serait trop vive. Son unique confidente devient alors celle dont elle sait la bienveillance : Germaine Noguès, dite Manette, la grand-mère adorée d’Emmanuel Macron. Celle qui lui a donné le goût de la lecture et chez qui il aurait demandé à habiter dès l’âge de cinq ans. Celle qu’il célèbre constamment dans le savant récit de son parcours – quitte à en avoir souvent exclu ses propres parents ! Le jeune homme ne pouvait donc que lui parler de son coup de foudre. Et si l’ancienne directrice de collège en a tout d’abord été choquée, elle l’a vite accepté. Une indulgence qu’elle n’aurait jamais eue pour ses propres enfants, comme le remarque aujourd’hui Françoise Noguès. Mais elle passe tout à ce petit-fils préféré, avec lequel elle entretient une relation fusionnelle. « Rien n’aurait été possible si elle n’avait pas donné son assentiment7 », admet Brigitte. Ch
aque semaine, elle lui rend donc visite durant des après-midi entiers. « Elle avait une passion pour La Fontaine, que l’on partageait », poursuit la première dame. Avec celle qui a si souvent répété à Emmanuel Macron qu’elle « n’aime que lui », elle a décidément bien des points communs ! Et elle trouve ici un havre qui tranche avec ce qu’elle va bientôt connaître à l’extérieur.

  Car, peu à peu, ses proches découvrent à leur tour son secret, et ils se montrent nettement moins compréhensifs. Chez les Trogneux, on n’a pas le goût du scandale. Et l’on est à mille lieues d’imaginer le vaudeville qui se trame dans la maison familiale, où le couple se retrouve. « Emmanuel profitait des absences de Jean-Claude Trogneux pour se faufiler auprès de Brigitte qui se dorait au bord de la piscine familiale. Et s’enfuyait dans les buissons avec sa serviette, dès qu’il réapparaissait », racontait une proche en 2016, dans les pages de Pop Story. La confrontation arrivera pourtant lorsque l’aîné de la fratrie tombe sur le couple dans le jardin. C’est le point de départ de nombreuses querelles. Désormais à la tête de l’entreprise familiale, Jean-Claude Trogneux est une personnalité aussi connue que l’a été son père. Il est par exemple l’organisateur d’un rallye à vélo entre Amiens et Le Touquet. Avec la petite dernière, de vingt ans sa cadette, il ne se prive donc pas de jouer le paternalisme sévère. S’appropriant le rôle que leurs parents ne peuvent plus remplir : leur père est décédé en janvier 1994, et leur mère est âgée, elle qui partira en février 1998, à quatre-vingt-quatre ans. Ses frères et sœurs la bousculent, arguant que cette histoire est immorale. Elle leur répond qu’elle doit la vivre, quelle qu’en soit la durée. Elle ne parviendra pas à les convaincre de cette nécessité : la première dame peut bien assurer avoir toujours perçu Emmanuel Macron comme un contemporain, ses proches, eux, mesurent à l’époque chacune des vingt-quatre années qui les séparent. Au-delà de leur désapprobation de cette romance taboue, voir leur nom au cœur des commérages indignés leur est très désagréable. Trogneux, cela doit rimer avec macarons, pas avec Macron !

  La rumeur et l’opprobre

  Mais la rumeur a commencé à se répandre. Les chocolatiers n’en ignorent rien : des lettres anonymes leur ont été envoyées – cela a également été le cas à La Providence. Un proche évoque même « les crachats sur la porte » qu’ils subiront ! Exagération ou pas, les tensions sont en tout cas extrêmement vives, et la famille Trogneux est scandalisée. Les relations avec la petite dernière se rafraîchiront au point de l’ignorer pendant des années au Touquet… Oubliée, la fratrie « aimante et soudée », comme elle la décrit. Dans le fief familial, où les parents de Brigitte lui ont légué cette villa Monéjan qu’elle aime tant, elle est dorénavant isolée. Et sur la plage, on ne s’adresse plus la parole, alors que les cabines des frères et sœurs se jouxtent !

  Ce n’est pourtant rien par rapport à ce que Brigitte va connaître au sein de son propre foyer. Lorsque son mari apprend la vérité, sa réaction est évidemment violente. Se faire remplacer par un camarade de classe de sa fille, par un ado qu’il a si souvent reçu chez lui ? Voilà une blessure difficile à panser. Et le banquier – peu sentimental selon tous les témoignages recueillis – ne tergiverse pas : il part. Le divorce ne sera prononcé qu’une dizaine d’années plus tard, en janvier 2006 – il a été difficile de finaliser les choses. Mais la séparation, elle, est immédiate. Abasourdi, il quitte la maison de la rue Saint-Simon pour ne plus y revenir. « On ne l’a plus revu ! Comme s’il s’était volatilisé8 », s’étonnent deux des voisins de l’époque. « Il a pris cela comme une telle gifle ! », évalue l’une de ses connaissances. « Il faut le comprendre. Je pense qu’il n’a pas non plus été facile de voir par la suite les enfants apprécier Emmanuel9. » Selon la journaliste Sylvie Bommel, André-Louis Auzière n’aurait même pas assisté à l’enterrement de sa propre mère, de peur d’y croiser son ex-femme. « C’est un homme qui ne veut pas être retrouvé après tout ce qui s’est passé10 », analyse-t-elle.

  Brigitte, elle, reste dans la maison d’Henriville, avec ses trois enfants. Continuant d’enseigner à La Providence, où ses collègues savent tout de ses tourments privés. « Le vrai courage ce fut le sien. La détermination généreuse et patiente, ce fut la sienne, s’extasie Emmanuel Macron dans Révolution. Elle avait alors trois enfants et un mari. De mon côté, j’étais élève et rien de plus. Elle ne m’a pas aimé pour ce que j’avais. Pour une situation. Pour le confort ou la sécurité de ce que j’apportais. Elle a renoncé à tout pour moi. Mais elle l’a fait avec un souci constant de ses enfants. En n’imposant jamais rien, mais en faisant comprendre, avec douceur, que l’impensable pouvait s’imposer11. » Sur ce point, la relecture de Brigitte est plus nuancée. « Je sais que j’ai fait du mal à mes enfants, et c’est la chose que je me reproche le plus, confessait-elle dans Elle. Mais je ne pouvais pas ne pas le faire. Il y a des moments dans votre vie où vous faites des choix vitaux. Et pour moi, ça l’a été12. »

  Désormais, leur relation n’est plus vraiment clandestine. Elle reste encore loin d’être acceptée… La première dame a beau expliquer n’avoir pas vu cet amour comme une transgression, cela y ressemble à s’y méprendre ! Certes, personne n’ose alors l’affronter, notamment à La Providence, où l’on n’a guère envie de s’étendre sur la question… « Contrairement à ce que j’ai pu lire dans la presse, on n’en parlait pas13 », nous explique son collègue, Arnaud de Bretagne. Mais des ricanements qui bruissent sur son passage aux amies soudain indisponibles pour déjeuner avec elle, la désapprobation se fait entendre. Selon certains témoignages, Brigitte la précède même, préférant s’isoler : lorsqu’elle croise d’anciens amis dans la rue, elle évite leur regard. « Les Macron sont des gens qui ont été traités en pestiférés. Ils se sont vécus comme tels, analyse un proche. Elle est très pudique sur le sujet. C’est une blessure qu’elle n’évoque pas de but en blanc. Mais au détour d’une conversation, elle m’a parfois raconté qu’elle avait perdu toutes ses copines. Du jour au lendemain, les amies avec qui elle partait en vacances n’ont plus voulu lui adresser la parole14. » En quittant André-Louis Auzière pour Emmanuel Macron, elle a rompu avec son milieu, et avec la vie qu’elle menait jusque-là. Elle ne peut pourtant pas en entamer une nouvelle, plus anonyme, auprès de son ancien élève : ses enfants sont scolarisés à Amiens et elle exerce toujours à La Providence.

  S’ouvrent alors des années d’une histoire à distance. Après avoir obtenu son bac S avec mention très bien, Emmanuel Macron poursuit ses études, désormais installé dans un petit appartement qu’ont acheté ses parents rue de la Santé. Hypokhâgne et khâgne à Henri-IV, maîtrise et DEA de philosophie à l’université de Nanterre, Sciences-Po, puis direction Strasbourg pour trois ans à l’ENA, pendant lesquels il partira au Nigeria le temps d’un stage de six mois en ambassade… Les expériences s’enchaînent, riches en rencontres. En Alsace, il se lie notamment avec ceux qu’il retrouvera au sommet de l’État. Ainsi, Gaspard Gantzer, futur conseiller Communication de François Hollande ; Mathias Vicherat, qui deviendra directeur de cabinet de Bertrand Delanoë et d’Anne Hidalgo ; ou encore Aurélien Lechevallier, lui aussi passé par la mairie de Paris et l’Élysée. Mais entre 2002 et 2004, ce futur cercle d’influence forme surtout la « Confrérie du Grand Buffalo », qui s’encanaille au fil des apéros à l’Académie de la bière et des karaokés au Bunny’s… Emmanuel Macron n’est pourtant pas totalement disponible à cette vie étudiante, pressé de retrouver Brigitte chaque week-end. « Quand certains révisaient à Strasbourg, lui préférait rentrer au Touquet, se souvient Gaspard Gantzer. Tous les vendredis, après notre cours d’espagnol, il courait vers la gare pour sauter dans le train15. » Certains attribuent d’ailleurs aux contraintes de cette double vie le fait qu’il ait raté Normale Sup’ à deux reprises. Pour Emmanuel Macron, l’avenir se profile en tout cas au loin. Brigitte, elle, reste à Amiens, lestée par ces « ragots de province » qu’elle a souvent dénoncés.

  Seuls, à deux

  La Picardie n�
��est cependant pas le seul lieu où leur couple fait tiquer. Les amis parisiens à qui Emmanuel Macron présente sa compagne ne cachent pas leur surprise. Beaucoup interrogent ce choix qui lui interdit d’avoir des enfants. Mais les remarques se font parfois nettement plus désobligeantes. Lorsqu’en septembre 2006 il l’amène au mariage de ses camarades énarques Sébastien Veil et Sibyle Petitjean, certains s’étonneront par exemple de le voir arriver avec « cette quinqua pas super-distinguée16 » en robe blanche et courte. Et les commentaires fusent sur leur différence d’âge. Est-ce pour imposer leur amour une fois pour toutes qu’ils se marient en grande pompe, un an plus tard ? Sûrement. Emmanuel Macron veut « faire taire » ceux qui les jugent. Le 20 octobre 2007, une Brigitte Trogneux à nouveau vêtue d’une robe blanche et courte fait son entrée à l’hôtel de ville du Touquet. Sur ses terres, à 400 mètres de sa villa… Là où, trente-trois ans plus tôt, le même maire – Léonce Deprez, aujourd’hui décédé – l’avait unie à André-Louis Auzière. Après avoir enfin divorcé de celui-ci, elle est libre de sceller son histoire avec Emmanuel Macron, en lui passant une seconde bague au doigt. Elle lui avait offert les trois anneaux qu’il porte à la main droite lorsqu’il était parti en stage au Nigeria.

  « Le salon d’honneur n’était pas trop grand, se souvenait en 2015 Léonce Deprez, qui avait dû renoncer à officier dans l’habituelle salle des mariages. Dans une ambiance très naturellement chaleureuse17. » Michel et Sylvie Rocard, Gaspard Gantzer, Mathias Vicherat, Henry Hermand, Marc Ferracci… Tous sont réunis autour du couple. Les Trogneux sont également présents. Sans oublier Sébastien, Laurence et Tiphaine Auzière, à qui leur beau-père de vingt-neuf ans rend un hommage tout particulier. « Chacune et chacun d’entre vous a été le témoin au cours de ces treize dernières années de ce que nous avons vécu, entame-t-il, dans un salon du très chic hôtel Westminster, où se poursuit la noce. Et vous l’avez accepté. Vous nous avez faits ce que nous sommes aujourd’hui. C’est-à-dire un couple pas tout à fait normal mais un couple qui existe. Alors je voulais vous remercier pour nous avoir aimés comme nous étions. Plus particulièrement, je voulais remercier les enfants de Brigitte parce que s’il y en a pour qui ça aurait pu ne pas être très simple, c’était pour eux. » Ils ne lui en tiennent visiblement pas rigueur, Tiphaine insistant par exemple sur la normalité de cette famille recomposée. « Ça a eu, grâce à eux, la force d’une évidence », conclut ce jour-là Emmanuel Macron.

 

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