by Maëlle Brun
Pour douloureuses qu’elles aient été, les moqueries ont de toute façon servi sa cause. Un vrai climat de solidarité se crée ainsi autour d’elle. « Ce qui fait sa popularité, c’est que les gens la voient comme une femme très forte mais qui a subi des blessures, des attaques, et qui en connaît encore18 », reconnaît-on dans son cabinet. Elle n’a alors aucun besoin de s’indigner publiquement contre la misogynie à son endroit : journalistes et militantes féministes le feront pour elle. « Ce qui m’inquiète, c’est la perspective de me taper vos blagues sexistes sur Brigitte Macron pendant au moins cinq ans », résumera sur Twitter l’ancienne actrice porno Ovidie après la victoire. « Soutien républicain et féminin à Brigitte Macron, victime d’un déferlement de commentaires sexistes et misogynes. Franchement… la honte ! », écrit, dans un autre genre, Valérie Pécresse. L’épouse du candidat a suscité au moins autant de messages de soutien que de critiques. Un engouement qui l’impose comme un atout de plus en plus clair pour son mari. Leur couple si fusionnel ? Ils vont en faire un argument de campagne. Emmanuel et Brigitte, Brigitte et Emmanuel : le feuilleton peut commencer.
Dans un article, « Les coulisses de la guerre contre Macron », paru le 14 novembre 2016.
Entretien avec l’auteur, le 2 novembre 2017.
Entretien avec l’auteur, le 30 octobre 2017.
Alix Bouilhaguet, Le Couloir de Madame, Éditions de l’Observatoire, 2017.
Entretien avec l’auteur, le 11 septembre 2017.
Entretien avec l’auteur, le 25 août 2017.
Entretien avec l’auteur, le 11 septembre 2017.
« Brigitte Macron, la vice-présidente », le 20 juillet 2017.
Gala, « Brigitte Macron : ses amis du showbiz la racontent », le 23 novembre 2016.
Entretien avec l’auteur, le 25 août 2017.
Entretien avec l’auteur, le 11 août 2017.
Anne Fulda, op. cit.
Grasset, 2017.
C’est faux. Brigitte Macron n’a, pour l’instant, jamais parlé à Closer.
Beaumarchais, Le Barbier de Séville, II, 8.
Entretien avec l’auteur, le 16 août 2017.
« Appelez-moi Brigitte », op. cit.
Entretien avec l’auteur, le 26 septembre 2017.
COMPAGNE PrÉSIDENTIELLE
Elle y a obtenu les larmes d’Arnaud Montebourg, les blagues de François Fillon et les jurons d’Alain Juppé. Alors quand Emmanuel Macron a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle, Karine Le Marchand n’a plus eu qu’une idée en tête : le faire asseoir au plus vite sur son canapé-divan, pour recueillir quelques confessions. Malheureusement pour l’animatrice, le futur président est resté sourd à ses invitations, refusant d’apparaître dans « Une ambition intime ». « Ce programme relève de la téléréalité, pas de la politique. Il présente un intérêt voyeuriste mais il n’éveille aucune conscience citoyenne », jugeait-il dans Un personnage de roman. « Je n’aurais rien à livrer à une femme […] qui pratique le croisé-décroisé sur un sofa1. » À croire qu’Emmanuel Macron a bien du mal à se dévoiler. Il dit même avoir souffert de devoir le faire dans Révolution – ce livre dont la quatrième de couverture se compose d’une photo de lui, et rien d’autre. « Il y a des hommes politiques qui aiment parler d’eux, ce n’est pas mon cas2 », résume-t-il. Une pudeur naturelle qu’il a pourtant réussi à surmonter… L’exercice du pouvoir peut bien exiger selon lui une certaine opacité, il n’en va pas de même de sa conquête. Car pendant la campagne, le candidat d’En Marche ! n’a pas tout à fait caché le tandem qu’il forme avec Brigitte !
À l’insu de son plein gré
« C’est une partie de son ambivalence, avance Philippe Besson. Celle d’un homme moderne qui a parfaitement compris la société du spectacle et sait qu’il devra montrer son couple3. » Son média préféré pour le faire ? Paris Match. Et si, en avril 2016, il qualifiait de « bêtise » leur première une à deux, il ne va pas se priver d’y revenir. « Je pense qu’il n’avait pas réalisé combien c’était transgressif de faire la couverture de Paris Match le jour de la grande émission télé du président de la République, analyse Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique de l’hebdomadaire. Il a rétropédalé sous la pression de l’Élysée en expliquant qu’il regrettait et qu’en gros, sa femme s’était fait avoir. Mais cela n’était pas vrai et, sur le fond, nous savions très bien que nous n’avions aucun problème avec lui4. » La preuve : quatre mois plus tard, en août, le couple fait de nouveau la couverture du magazine, au cœur de ses « vacances en amoureux avant l’offensive » à Biarritz. Le candidat dira avoir été « poursuivi » par les photographes de Paris Match, mais les Macron ont en fait posé, épargnant à la rédaction l’utilisation de photos d’archives. Le ministre en short et polo, son épouse en maillot fleuri, avançant les pieds dans l’eau vers leur destin… La photo fera énormément parler, beaucoup moquant notamment cette communication très « sarkozyste ». Coïncidence ou pas : c’est l’ancien couple présidentiel que Paris Match comptait montrer cette semaine-là. « Notre objectif était plutôt de partir sur Nicolas et Carla Sarkozy, juste avant la primaire, se remémore Bruno Jeudy. Ils faisaient une couverture chaque été : Sarkozy sur une plage corse, Sarkozy sur un scooter… Mais là, il nous plante et décide de privilégier Valeurs actuelles. On a alors contacté Emmanuel Macron. » Un mal pour un bien, lorsque l’on considère le buzz que fera ce numéro, grâce notamment à LA photo culte du reportage, montrant le couple saluant un naturiste (qui a également fait le baisemain à Brigitte). Prévenu par l’hebdomadaire, celui qui est encore à Bercy ne s’est pas opposé à la publication de ce cliché. Une façon comme une autre de se dévoiler aux Français…
Les couvertures suivantes seront plus habillées, question de saison, mais toujours travaillées. « En Marche ! avec Brigitte », dès novembre 2016 (avec des tenues d’un bleu coordonné), « La campagne de toutes les surprises », en février 2017… Avec quatre unes en un an, les Macron optent pour une stratégie d’une redoutable efficacité. « En France, la publicité politique est interdite, rappelle le communicant Philippe Moreau Chevrolet, patron de MCBG Conseil. Faire la couverture de Paris Match offre une campagne d’affichage légale, avec un magazine qui est en plus très diffusé en province. C’est extrêmement malin5. » De semaine en semaine, Brigitte Macron va un peu plus s’imposer au grand public, au sein d’une campagne dont les conjoints ont été assez absents. Gabrielle Guallar ? Elle ne s’affichera avec Benoît Hamon que peu avant le scrutin, heurtée par les polémiques autour de son poste chez LVMH. Louis Aliot ? Son histoire avec Marine Le Pen ne passionne pas les foules. Quant à Penelope Fillon, elle a certes été très exposée, mais bien contre son gré… Dans ce contexte, Emmanuel Macron a créé l’exception par la médiatisation de son couple. Et affirmé sa différence avec François Hollande, président sans première dame depuis trois ans.
Au fil des mois et des interviews, Brigitte est donc devenue un argument électoral. Surtout que, dans leur rencontre, tous les ingrédients sont réunis pour servir le storytelling du candidat. Son histoire personnelle prouvera sa détermination politique. Comment la France saurait-elle résister à l’ex-lycéen qui a conquis sa prof mariée ? Pourquoi le pouvoir de conviction déployé pour amadouer ses parents laisserait-il de marbre les électeurs ? « En matière de communication, le tour de force d’Emmanuel Macron, c’est de retourner le stigmate. “Mon couple est une exception ? C’est que je suis exceptionnel !”, analyse le sociologue Éric Fassin. Loin d’être embarrassante, la situation devient ainsi la marque de sa liberté, affranchie des conventions6. » Sans pour autant donner une image aventureuse. Car passé la conquête, Emmanuel Macron est resté avec sa femme, s’inscrivant dans une vie conjugale de vingt ans. Un véritable gage de constance pour celui dont la jeunesse pouvait inquiéter. « Brigitte Macron lui donne un passé, une assise, de l’expérience, confirme Philippe Moreau Chevrolet. De l’épaisseur7. » Bref, une fougue fidèle et constructive que le candidat a lui-même formulée, pour mieux la
clarifier. « L’idéalisme, ce n’est pas une rêverie, c’est une exigence, insiste-t-il. Mon histoire personnelle est empreinte de cela. Quand mes amis menaient une vie estudiantine, j’étais déjà dans une vie de famille, j’ai dû gagner ma vie plus tôt que les autres. Tout le monde me disait que c’était impossible. Mais je suis déterminé8. » Et cette vie de famille chèrement acquise, les Macron vont également la mettre en avant.
Une affaire de famille
« C’est quoi ? C’est une poule ? » Avril 2016, le ministre est « surpris » en pleine chasse aux œufs pascale, l’un de ses sept petits-enfants dans les bras. Le couple a ouvert les portes de sa maison du Touquet au réalisateur Pierre Hurel pour partager ce moment intime, qui sera intégré au documentaire Ainsi soit Macron. Les trois enfants de Brigitte sont présents, eux qui font pleinement partie de ce parcours souvent retracé. Emmanuel Macron a même parfois souligné la singularité de cette tribu recomposée pour emporter des débats politiques. « Je n’ai pas de leçon à recevoir sur la famille et la notion de famille. J’ai ma propre famille, elle n’est pas classique non plus », répondait-il sur BFMTV le 24 février 2017 à Christiane Taubira, qui s’insurgeait contre ses propos sur les « humiliés » de La Manif pour tous. Durant la campagne, le candidat reprendra plus d’une fois cet argument. Il est d’autant plus marquant que les enfants de Brigitte affichent leur appui. Tiphaine s’engage très tôt aux côtés de son beau-père, montant un comité de soutien dans sa ville de Saint-Josse… L’avocate explique même que le nom « En Marche ! » est une trouvaille familiale. Plus discrets, les deux aînés, Sébastien et Laurence Auzière, se laisseront aussi convaincre d’apparaître dans les derniers meetings de campagne.
Outre ses enfants, Brigitte Macron a également mobilisé les Trogneux. Dès le 6 avril 2016, ils étaient bien placés dans cette salle du centre des congrès d’Amiens, pour assister au lancement d’En Marche !. Depuis des semaines, Jean-Alexandre Trogneux, le neveu de l’enseignante et patron de la chocolaterie, annonçait à ses relations que son oncle allait frapper un grand coup. Et pendant toute cette ascension, le clan de Brigitte sera beaucoup plus présent que celui d’Emmanuel – dont le père, le frère et la sœur resteront longtemps quasiment invisibles. Mais concernant la communication du candidat côté privé, c’est de toute façon son épouse qui gère. Si elle s’exprime peu dans les médias, l’ancienne attachée de presse diffuse la bonne parole hors caméras. Dans les déplacements de campagne, elle assure par exemple parfois le service après-vente auprès de la presse écrite. De quoi en faire dans l’esprit de certains un vrai « spin doctor » pour Emmanuel Macron. « Un spin doctor, c’est quelqu’un qui construit un récit à partir d’éléments éparpillés pour donner du sens à une candidature politique, rappelle Philippe Moreau Chevrolet. Selon moi, Brigitte Macron joue ce rôle pour son mari. Elle le coache depuis le début, pense ses mises en scène, construit sa façon de parler en public et son récit personnel. Je pense qu’elle fait un travail assez fantastique. Quel conseiller pourrait entrer mieux qu’elle dans l’intimité d’Emmanuel Macron, et penser comme lui9 ? »
Concrètement, c’est elle qui confie la gestion de leur image à Michèle Marchand, papesse de la presse people – celle-ci continue d’ailleurs de lui rendre une visite hebdomadaire à l’Élysée. Elle aussi qui aurait fourni le film de leur mariage aux équipes du documentaire La Stratégie du météore, à la grande surprise de leur entourage. Le candidat niera avoir prêté ses archives personnelles mais son épouse ne semble en tout cas pas mécontente de leur diffusion. « Au moins, on ne pourra pas dire que notre couple est bidon10 », commente-t-elle à Philippe Besson. C’est enfin Brigitte qui a insisté pour apparaître dans Paris Match, à en croire ce que souffle alors à plusieurs journalistes la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Son équipe fait mine de s’en amuser, mais elle déplore cette peopolisation, expliquant vouloir calmer le jeu pour ne pas « trivialiser » la parole du candidat. Certains stratèges de campagne auraient-ils été agacés par l’influence de la future première dame ? Sans aucun doute. « Une conseillère m’avait par exemple dit : “Il y a ce que l’on fait, et il y a Brigitte”, nous confie un proche du couple. Et l’existence de cette zone de non-droit, sur laquelle ils n’avaient aucun contrôle, était pour eux insupportable. Dans un monde idéal, ils auraient voulu représenter le seul accès au candidat11. » Une jalousie que confirme le sénateur François Patriat, rallié de la première heure à En Marche !. « Avant, j’échangeais chaque semaine un SMS à 1 heure du matin avec lui. C’est fini, expliquait-il peu avant le scrutin présidentiel. Il est entouré d’une armée de jeunes conseillers qui veulent le garder pour eux. Du coup, je passe par Brigitte. Elle me dit : “Écris-moi un mot, je lui montrerai ce soir12.” » Elle est d’ailleurs restée en contact très fréquent avec l’ex-ministre de soixante-quatorze ans, s’inquiétant de sa santé depuis un grave accident de voiture en septembre 2016. Des rapports de confiance qu’elle entretient aussi avec le futur ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, ou plutôt « mon Gérard », comme elle l’appelle.
Une campagne sous tension(s)
Avec quelques-uns des jeunes conseillers de son mari, les relations sont plus difficiles – c’était déjà le cas à Bercy. « Certains considéraient qu’elle n’avait pas à être là, que c’était un homme et non un couple qu’on élirait13 », poursuit ce proche des Macron. Avec Ismaël Emelien, les rapports ne seraient ainsi pas toujours harmonieux. Cet ex de chez Havas est pourtant un membre clé du dispositif macronien. C’est avec lui qu’à l’été 2014, le candidat devait monter une société spécialisée dans l’éducation. Il le rejoindra ensuite à Bercy en tant que conseiller communication, sera l’un des principaux artisans du lancement d’En Marche !, puis héritera du poste très envié de conseiller spécial à l’Élysée. Mais ce trentenaire d’une extrême discrétion – qui n’aime pas être l’objet de portraits dans la presse – ne fait pas partie des proches de la médiatique Brigitte Macron. Selon un article paru dans Marianne en octobre 2017, celle-ci aurait même rencontré début 2016 plusieurs candidats pour tenter de le remplacer au ministère de l’Économie. Et ces relations compliquées ne vont pas s’arranger durant la campagne. En cause notamment, la spontanéité de l’ex-prof, qui fait trembler ce pro de la communication, comme d’autres membres d’En Marche !. La voir se lier d’amitié avec Claire O’Petit, l’incontrôlable polémiste des « Grandes Gueules », devenue députée LREM, ne les a par exemple que modérément amusés. Lors du meeting de la Mutualité, en juillet 2016, Brigitte était allée lui demander un T-shirt de l’émission de RMC, dont elle est fan ! Et depuis, toutes deux sont restées en contact régulier. Derrière les « Voltaire-Flaubert-Leibniz a dit que » dont l’ex-prof ponctue chaque interview, se cache un penchant pour la gouaille.
Fin 2016, alors que la journaliste Gaël Tchakaloff suit le candidat et son épouse, certains craignent aussi que Brigitte ne se montre trop bavarde. Son précédent livre, Lapins et Merveilles14, sur la campagne d’Alain Juppé, grouillait de confidences familiales qui avaient contrarié le maire de Bordeaux, et l’équipe d’En Marche ! pressent la catastrophe. « Brigitte aime jouir de sa liberté, elle n’a pas vraiment de retenue, ose alors un conseiller d’Emmanuel Macron. Elle ne se rend pas compte de ce qu’elle est vraiment et surtout de l’image qu’elle renvoie15. » Avant même d’entamer 2017, leur résolution est donc claire : la tenir à l’écart. Ce qu’elle accepte dans un premier temps, se mettant « en réserve de la République » comme le dit son entourage. Elle répète alors à qui veut l’entendre qu’elle est la « femme du candidat, rien de plus », et qu’elle n’est « pas omniprésente ». Pour mieux le prouver, elle l’accompagne plus rarement en meeting. Parmi les confessions qu’elle glissera – quand même – à Gaël Tchakaloff, elle avoue « faire attention de ne pas trop se montrer16 ». Lorsqu’en décembre 2016 son mari effectue un déplacement en Bretagne, Brigitte se contente de le rejoindre le soir à l’hôtel, sans assister au meeting du jour. « Elle s’est faite discrète bien qu�
��en réalité elle ne soit jamais sortie du jeu », conclut notre source. D’autant que tous sont obligés de reconnaître, même à contrecœur, qu’elle est le ticket gagnant d’Emmanuel Macron.
Brigiiiiiiiiiitte !
Les conseillers les plus réticents ne peuvent nier sa popularité, depuis les meetings où elle est aussi scrutée que le candidat, aux rues qui résonnent de « Brigiiiiiiitte » sur son passage. Un engouement qu’a pu mesurer Marlène Schiappa. Engagée très tôt auprès d’Emmanuel Macron, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes a suivi toute la campagne. « Où que j’aille, de nombreuses femmes me parlaient d’elle, nous raconte-t-elle. Je me souviens de l’une d’elles qui, après un meeting, m’avait dit être déprimée parce que son mari l’avait quittée et qu’elle avait du mal à retrouver du travail à plus de cinquante ans… Et elle m’a expliqué qu’au milieu de tout cela, Brigitte Macron lui redonnait le sourire, car c’est une femme inspirante, libre, qui choisit sa vie. Des témoignages comme ça, j’en ai reçu des dizaines, de femmes qui se projettent et ont tissé un lien affectif avec elle17. » Les selfies, c’est à elle qu’on les réclame souvent. On lui demande parfois même de dédicacer le livre de son mari, Révolution. Tout en signalant qu’elle ne l’a pas écrit, elle s’exécute, sourire aux lèvres. Elle a tant relu ces pages, les a tellement corrigées, qu’elles sont un peu à elle aussi… Et puis de toute façon, « Brigitte, c’est moi. Et moi, c’est elle », comme aime à le rappeler Emmanuel Macron. Sur un plan personnel, mais aussi désormais professionnel.