by Maëlle Brun
Après quelques semaines de discrétion, elle reprend donc pleinement sa place. Officiellement, elle n’est que l’épouse du candidat. Celle qui s’inquiète de son look et va choisir pour lui dans le Sentier ses costumes à « 340 euros, retouches comprises » chez Jonas et Cie. « Le costume, il est niqué ? », s’enquiert-elle tout de suite lorsque Emmanuel Macron reçoit un œuf au Salon de l’agriculture. Elle se fait aussi garante de son régime alimentaire, lui interdisant de « manger des saloperies ». « Bon d’accord, donnez-moi de l’eau18 ! », s’exécute le futur président, lorsque sa femme lui refuse des chocolats après le débat du 20 mars. Pendant toute la campagne, elle veillera enfin sur son agenda, l’allégeant dès que possible – « c’est trop short ! », répète-t-elle – et s’assurant qu’il ne prend pas de retard sur son planning. « Après un meeting, à Dijon, ils étaient pour une fois parfaitement dans le timing. Ce qui est rarissime avec Emmanuel Macron19 !, raconte le journaliste Bertrand Delais, qui a suivi le couple des mois durant pour réaliser le documentaire Emmanuel Macron, en marche vers l’Élysée. « Lui a alors voulu rester discuter car il se disait en avance, ce à quoi elle a répondu : “Non, on est à l’heure. Être en avance, c’est un truc que je n’ai jamais vécu avec toi.” » Certes, elle ne parvient pas à lui imposer les plages de déconnection numérique dont elle serait partisane ; mais, pour le reste, Brigitte Macron obtient gain de cause. « Il faut que je sois là, quand même, pour qu’il mange correctement, dorme suffisamment20 », justifie-t-elle. Une attention qu’elle accorde d’ailleurs à d’autres, selon le récit que nous fait Ahmed Eddarraz. Ce buraliste de Millau, très tôt engagé dans En Marche !, a rencontré Brigitte Macron en août 2016, lors de la visite par le couple du musée Soulages de Rodez. Entre eux, l’amitié a été immédiate et à la demande de Jean-Marie Girier, le directeur de campagne d’Emmanuel Macron, il l’a ensuite accompagnée pendant neuf mois, dans tous ses déplacements. « C’était une maman avec l’équipe, précise-t-il. Je me rappelle l’un de nos premiers voyages. Elle m’avait demandé de lui parler de ma famille, et nous avions appelé mes parents pour qu’elle leur dise un mot. Elle s’intéresse sincèrement aux autres. De même, lors des repas, elle se refusait à manger tant que tout le monde n’était pas servi. C’était assez surréaliste de voir la future première dame avec un risotto à moitié froid. Mais elle s’adapte à tout, et veillait surtout à ce que chacun se sente bien21. »
Mais les missions de Brigitte ne s’arrêtent pas là. Bien qu’absente de l’organigramme, elle est une collaboratrice à part entière. Et si elle n’a pas de bureau au QG d’En Marche !, les « helpers » l’y ont vue chaque jour. « Elle n’a jamais eu de rôle officiel parce qu’elle n’en voulait pas, explique Bertrand Delais. Mais elle est indispensable à Emmanuel, et il le sait. Il le pense comme cela. Il l’associe à toutes les choses qu’il considère importantes22. » La « reine du débriefing », comme elle se surnomme, est plus que jamais à l’œuvre. La place de choix en réunion ? C’est à côté de Brigitte, pas de son mari, raillent même certains. Celle qui s’était engagée pour « préserver leur vie à deux » est surtout une conseillère très écoutée. Elle est ainsi impliquée dans le processus de recrutement, s’entretenant de plus en plus souvent avec les candidats à l’embauche. Officiellement, pour avoir « un feeling avec l’équipe », comme le disent les communicants d’En Marche !. Mais son influence dépasse tout de même le simple « feeling », lorsqu’elle déjeune par exemple avec les futurs ministres Jean-Michel Blanquer et Françoise Nyssen. Ou qu’elle s’improvise chasseuse de têtes avec Jean-Paul Delevoye, ancien ministre chiraquien puis médiateur de la République. Assise à ses côtés lors du meeting lillois du 14 janvier 2017, elle lui glisse qu’ils auraient « besoin d’un homme comme lui » pour gérer les futurs élus En Marche !. Deux semaines plus tard, cet ancien élève de La Providence devient officiellement le « Monsieur Législatives » d’Emmanuel Macron. Voilà une case de plus à cocher sur les « listes de courses » remises à Brigitte par son mari, pleines de livres à lire ou de gens à rencontrer pour lui.
Autre champ d’action : les discours. Emmanuel Macron s’est jadis rêvé acteur, s’inscrivant pendant ses études parisiennes à la classe libre du cours Florent et passant même des castings de cinéma. Il a toutefois besoin d’être mis en scène. « C’est trop long », « marque les étapes », « on ne voit pas le cheminement », « je me suis ennuyée », « monte ta voix »… Plus de vingt ans après L’Art de la comédie, Brigitte redevient sa prof de théâtre, qu’il cherche du regard en montant sur scène. Sa correctrice, également, s’efforçant de simplifier ses propos. « Si je ne comprends pas, personne ne comprendra », a-t-elle pris l’habitude de lui dire lorsqu’il enchaîne les concepts trop obscurs. Allô Jupiter ? Ici la Terre. « Il est très intellectuel, résume Bertrand Delais. Elle l’aide à vulgariser sa pensée, à être le plus accessible possible23. » Celui qu’elle a comparé au fil de la campagne à Jeanne d’Arc, Jésus et Ségolène Royal a besoin d’un modérateur. Et ce rôle-là, elle seule peut le tenir.
En marche rapide
Un lien avec la réalité qu’elle lui assure aussi par sa présence sur le terrain. Pendant des mois, elle va jouer les « éponges », comme elle se qualifie elle-même, en multipliant les discussions dans les déplacements de campagne. « Elle n’a jamais cherché à devenir une conseillère occulte. En revanche, elle a eu un rôle politique indirect en recueillant l’humeur des Français, analyse Philippe Besson. C’est elle dont ils criaient le prénom et qu’ils allaient voir. Les choses intéressantes, ils les ont dites à Brigitte, et elle ne les a jamais traitées à la légère. Chaque soir, elle répercutait à son mari ces colères et ces espoirs24. » Les anonymes ne seront pas les seuls à lui demander de passer des messages. Ainsi, Marc-Olivier Fogiel aurait évoqué avec elle la question de la PMA. « Si je devais écrire un livre, cela s’appellerait “Vous le direz à votre mari !” », plaisante-t-elle souvent. Une position qu’elle a elle-même favorisée en développant son propre agenda. « Ce n’est pas une oisive dans l’âme, explique Bertrand Delais. Et puis elle voulait être utile. Je pense que cela lui permettait aussi de mieux vivre le stress de cette période25. » Première dame dès la campagne, Brigitte Macron déroule son programme, distinct de celui du candidat : en marge de nombreux déplacements, elle prend rendez-vous avec des associations. Certaines choses se disent plus facilement à une femme, justifie l’équipe d’En Marche !. Le 17 février 2017, à Carpentras, elle préfère ainsi rencontrer l’équipe de Rhéso, une association d’aide aux femmes victimes de violences, plutôt qu’écouter le discours prononcé par son mari à la mairie. « J’ai découvert pendant la campagne la souffrance des autres, admet-elle. Ils se disent que je vais peut-être pouvoir faire quelque chose pour eux, alors ils me parlent assez librement26. » Ahmed Eddarraz a été le témoin de ces dialogues. « Je me souviens par exemple d’un moment très fort, à Lyon, dans un centre de cancérologie. Elle était très sensible à la chose, ses yeux brillaient, des larmes en coulaient même parfois. Une visite à une association de femmes africaines, à Bordeaux, a également été une expérience marquante. Mais elle tenait toujours à le faire sans caméras27. » Une manière de « prendre le pouls » sans pression médiatique, pour ses hôtes comme pour elle. « À Marseille, elle a aussi voulu aller à la cité Félix-Pyat », reprend Ahmed Eddarraz. Située dans le quartier de Saint-Mauront, il s’agit de l’une des cités les plus pauvres de France. « L’une de ses amies vit là-bas et voulait lui montrer les problèmes de ce quartier, pour qu’elle en parle à son mari. Nous nous y sommes rendus à trois, sans escorte ni médias. Au début, les habitants ont été très surpris en la reconnaissant. Mais ils ont été ravis de lui parler. Les gens étaient de toute manière toujours contents de sa venue car elle n’est pas dans le jugement et elle les écoutait longtemps, refusant les passages éclair28. »
Ces rencontres restent parfois sans effet immédiat. En janvier 2017, lors d’un déplacement à Hellemmes dans le Nord, les Macron s’attar
dent auprès de l’association Artemo La Fabrique d’art et de mots, qui développe notamment des livres à compléter pour les enfants. L’ex-enseignante est intéressée par le concept et la responsable de la structure lui offre donc un exemplaire pour que son mari le remplisse avec ses petits-enfants. Lorsque nous la contactons six mois plus tard, elle n’a pas eu de nouvelles, bien qu’elle juge le moment intéressant. Mais la position particulière de Brigitte Macron pendant la campagne – entre porte d’entrée et lanceuse d’alerte – l’a en tout cas aidée à contribuer à l’élaboration du programme présidentiel. Synthétisant la masse d’informations accumulées, elle a pu intervenir dans les domaines qui la touchent et où elle se trouve une légitimité : le handicap, la culture – lorsque Emmanuel Macron réunit ses équipes autour du Pass Culture, elle est là pour intervenir… L’éducation aussi bien sûr, où l’ex-enseignante fait entendre à son mari ses convictions « plus réac » que les siennes. Ou encore l’égalité femmes-hommes, à laquelle elle s’est tout de suite dite très sensible. À cet égard, le happening du 8 mars 2017 est révélateur. En cette Journée des femmes, Emmanuel Macron a organisé un meeting « Elles marchent » au Théâtre-Antoine. L’occasion de clamer son engagement pour l’égalité salariale et contre les violences faites aux femmes… Et d’affirmer plus que jamais le binôme qu’il forme avec son épouse. « Beaucoup ont été choqués dans cette campagne quand Brigitte est apparue », dit-il, dénonçant l’« hypocrisie » de considérer que « celui ou celle qui va à l’élection ne partage sa vie avec personne ». Suit une longue déclaration à sa femme, qui l’a rejoint sur scène et « à qui [il] doit énormément parce qu’elle a contribué à faire qui [il] est ». Quelques semaines plus tard, il ne nommera finalement pas une femme Premier ministre, comme il l’a alors laissé entendre. Mais, le 8 mars, il a en tout cas précisé la place très particulière de celle qui est sa première adjointe.
L’illustration du « couple égalitaire » que dépeignent leurs proches ? D’autres préféreront y percevoir la preuve d’un opportunisme de Brigitte, qui aurait poussé son mari à se présenter au plus vite. Après tout, ne disait-elle pas à ses amis qu’« il faut qu’il y aille en 2017 parce qu’en 2022, son problème, ce sera ma gueule29 » ? François Hollande lui-même l’aurait soupçonnée d’être en partie derrière l’appétit de son ministre. Et dire qu’en plus, Valérie Trierweiler aurait comploté avec elle ! En mai 2016, l’ex-First Girlfriend tombe en effet sur Brigitte Macron déjeunant à La Société, un resto chic de Saint-Germain-des-Prés30. « Il faut absolument qu’Emmanuel y aille », aurait plaidé la journaliste. Réponse de son interlocutrice ? « Oui, il faut qu’il y aille, c’est maintenant. » Valérie Trierweiler démentira sur Twitter la teneur de ce dialogue, mais sa lecture a en tout cas dû faire bondir François Hollande. Les premières dames, son premier drame…
En la voyant, dès le soir du premier tour, monter à la tribune, certains ne douteront plus de son ambition. « À ce moment-là, il y a eu une espèce de rappel à l’ordre dans les réactions politiques et médiatiques », relève le sociologue des médias Jamil Dakhlia. « L’épouse d’un candidat n’a pas été élue par les Français. Mais Emmanuel Macron a imposé dès le départ l’équipe qu’il forme avec elle. Leur couple a été beaucoup plus mis en avant que lui tout seul. C’est frappant et assez exceptionnel31. » Le moment le plus applaudi de ce discours du 23 avril ? Il intervient d’ailleurs lorsque Emmanuel Macron rend hommage « à Brigitte, toujours présente et encore davantage, sans laquelle je ne serais pas moi ». Sauf que, de l’avis de ses proches, elle aurait assisté beaucoup plus que drivé son mari. Elle l’avait toujours imaginé en écrivain, pas en politique. Et à tout prendre, elle aurait préféré qu’il reste dans la banque d’affaires.
« Elle a suivi Emmanuel par amour », suggère Bertrand Delais. « Mais elle ne s’était pas préparée une demi-seconde à être femme d’un président de la République32. » Une situation dont elle n’a surtout vu que les inconvénients, selon ses proches. Le regard des médias, par exemple : « Je ne peux plus rien dire ! », déplore-t-elle en voyant certaines de ses blagues prises au sérieux par des journalistes. Et, à plusieurs occasions, celle qui se dit d’une nature angoissée a manifesté son impatience à voir la fin de la campagne. « Pour l’instant, c’est moi qui subis ! », plaisante-t-elle le 4 octobre 2016, quand Emmanuel Macron tient un meeting sur « la France qui subit » à Strasbourg. Lorsque les équipes d’En Marche ! lui demandent de se faire discrète, elle explique même que c’est « un bonheur de disparaître ». « Ce n’est pas une femme qui a envie d’être sur la scène publique33 », confirme son amie Juliette Bernard. D’autant que la campagne ne sera pas un long fleuve tranquille, qu’elle déchaîne les moqueries ou essuie parfois les colères. « Vendue ! », lui hurle-t-on ainsi au visage après les propos de son mari sur la colonisation qualifiée de « crime contre l’humanité ». Elle qui a été très choquée du sort réservé à Penelope Fillon a aussi pris sa part de vindicte.
« Elle n’a fini par admettre que tardivement qu’elle risquait de devenir première dame », se souvient Philippe Besson. « Elle a alors lu quelques livres sur le sujet et a été saisie d’inquiétude34. » Au cœur de la campagne, elle avoue même à l’écrivain que « s’il échoue, ce n’est pas un drame. La vie continuera ». Le 7 mai, elle se trouve néanmoins à ses côtés pour attendre les résultats. « Quand j’ai vu le visage d’Emmanuel apparaître à la télévision, j’ai pris conscience et là… l’inquiétude », confie-t-elle. Un sentiment qui la poursuit ce soir-là quelques heures. « J’étais au Louvre et je le voyais avancer… J’étais totalement saisie, c’était comme un dédoublement. Et puis, mes enfants sont venus me chercher : « Bon, il faudrait peut-être que tu montes. » J’ai dit : « Non, non, je reste en bas. » […] J’avais envie de pleurer35. » Malgré ce vertige des sommets, elle va pourtant devoir se remettre en marche : on l’attend à l’Élysée.
Philippe Besson, op. cit.
Marc Endeweld, op. cit.
Entretien avec l’auteur, le 11 septembre 2017.
Entretien avec l’auteur, le 30 août 2017.
Entretien avec l’auteur, le 4 octobre 2017.
« Le phénomène Brigitte Macron », L’Obs, le 25 mai 2017.
Entretien avec l’auteur, le 4 octobre 2017.
Nicolas Prissette, op. cit.
Entretien avec l’auteur, le 4 octobre 2017.
Philippe Besson, op. cit.
Entretien avec l’auteur, le 3 septembre 2017.
Le Monde, paru le 18 avril 2017.
Entretien avec l’auteur, le 3 septembre 2017.
Flammarion, 2016.
Challenges, « Brigitte Macron, fusionnelle », art. cit.
Gaël Tchakaloff, Divine Comédie, Flammarion, 2017.
Entretien avec l’auteur, le 15 septembre 2017.
Une scène du documentaire Emmanuel Macron. Les coulisses d’une victoire, de Yann L’Hénoret, 2017.
Entretien avec l’auteur, le 1er septembre 2017.
Gaël Tchakaloff, op. cit.
Entretien avec l’auteur, le 1er novembre 2017.
Ibid.
Ibid.
Entretien avec l’auteur, le 11 septembre 2017.
Entretien avec l’auteur, le 1er septembre 2017.
Alix Bouilhaguet, op. cit.
Entretien avec l’auteur, le 1er novembre 2017.
Ibid.
Nicolas Prissette, op. cit.
La scène est retranscrite dans Cyril Graziani, Le Premier Secrétaire de la République, Fayard, 2016.
Entretien avec l’auteur, le 28 novembre 2017.
Entretien avec l’auteur, le 1er septembre 2017.
Entretien avec l’auteur, le 16 août 2017.
Entretien avec l’auteur, le 11 septembre 2017.
Elle, « Appelez-moi Brigitte », op. cit.
LA VIE DE CHTEAU
« Ce soir, comme ma sœur Marguerite, j’entre dans les ordres. » Le 19 mai 1974, Anne-Aymone Giscard d’Estaing vient d’apprendre que
son mari a conquis l’Élysée. Et, en cet instant précis, sa joie semble somme toute assez mesurée… L’intuition initiale se confirmera chaque jour un peu plus. Son envie, après être devenue première dame ? « Ne plus l’être ! », comme elle l’avouait elle-même. À croire qu’il règne sur le palais une forme de fatalité. Car Anne-Aymone Giscard d’Estaing n’a pas été la seule à se sentir prisonnière de ces lieux, qu’elle n’habitait pourtant pas. « Nous voilà donc en meublé ! », s’était écriée avant elle Yvonne de Gaulle. D’autres seront plus sévères encore. Pendant cinq ans, Claude Pompidou y a vu un « couvent », une « prison », ne consentant à dormir dans cette « maison du malheur » que deux nuits par semaine, pour mieux se retrancher le reste du temps dans son appartement privé de l’île Saint-Louis… Danielle Mitterrand, elle, avait choisi de ne pas s’y installer du tout, un exemple suivi par Cécilia puis Carla Sarkozy. Cette dernière avait été bien conseillée par Bernadette Chirac qui lui avait enjoint de fuir « ce palais de glace où tout se sait », forte des douze années passées à y batailler. La chanteuse ne vivra néanmoins pas bien ses quatre années de règne, même à distance. « L’Élysée ? Je suis heureuse que ce soit terminé », aurait-elle assené à Valérie Trierweiler, le jour de la passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande1. « Une période trop difficile », poursuit alors Carla Bruni. « J’avais envie de me terrer pour échapper à la méchanceté et la brutalité des photographes et de la presse qui ciblaient mes moindres gestes. Ils n’attendaient qu’un faux pas de ma part. Trop de cruauté. » La journaliste le mesurera pleinement, finissant par haïr ce « lieu écrasant ». Un mal-être que nous résume le journaliste Robert Schneider, auteur d’un ouvrage sur le sujet, Premières Dames2 : « La grande difficulté est qu’elles se retrouvent isolées, et souffrent d’un sentiment d’enfermement. Le tout, avec un mari qui devient lui-même plus distant par la force des choses, parce que très pris. Globalement, toutes disent avoir mal vécu les années passées au pouvoir3. » Bienvenue à l’Élysée, un véritable château de conte de fées !