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by Maëlle Brun


  Entretien avec l’auteur, le 21 septembre 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 29 août 2017.

  Entretien avec l’auteur, le 1er novembre 2017.

  Alix Bouilhaguet, op. cit.

  Joëlle Chevé, op. cit.

  « UN JOB FAIT AVEC PLAISIR »

  « Elle aura un rôle, elle ne sera pas cachée, parce qu’elle partage ma vie, que son avis est important et que la fonction présidentielle emporte quelque chose qui a une dimension personnelle. » Le 3 mars 2017, sur RTL, le candidat Macron l’affirmait : lui président, il clarifierait la fonction de la première dame, en lui donnant une existence officielle et en définissant un cadre à son action. Ainsi, il éviterait selon lui les légers problèmes du dernier quinquennat sur le sujet. « Sinon, on se retrouve dans des pratiques d’entre-deux, de dissimulation, qui sont impossibles à vivre pour la personne intéressée et sont une forme d’hypocrisie. » Oui, mais voilà… Une fois élu, il n’a finalement pu ériger le statut de la liberté. Et le texte promis pour septembre n’a pas vu le jour tel qu’il l’avait imaginé. De nombreuses voix s’y sont entre-temps opposées. À commencer par les députés, un tout petit peu sur les nerfs de voir les emplois familiaux interdits à l’Assemblée nationale… Dès juillet, le cas Brigitte Macron s’invitait donc dans l’hémicycle, les élus Insoumis déposant même un amendement pour éviter « le mélange entre vie privée et vie publique ». Le texte fera un bide – avec 16 votes pour et 123 contre –, mais tel ne sera pas le cas de la pétition lancée fin juillet sur le site change.org contre le statut officiel de première dame. Adressée à Emmanuel Macron et Édouard Philippe, elle obtenait en quelques semaines près de 320 000 signatures. « Nous sommes en pleine période de moralisation, après une campagne présidentielle pendant laquelle on a lutté contre la compromission. On a demandé aux parlementaires de ne plus employer de membres de leurs familles. Et voilà que l’on réfléchit au statut de Brigitte Macron ! Ce côté “deux poids, deux mesures” est injuste, défend l’auteur de la pétition, Thierry Paul Valette. Le moment n’était pas le bon, cela ne répondait pas aux priorités des Français1. »

  Une position fragile

  Depuis le passage de Valérie Trierweiler à l’Élysée, le concept même de première dame a de toute façon été largement remis en cause. Le 24 janvier 2014, deux semaines après la révélation par Closer de la liaison de François Hollande, un sondage BVA-Le Parisien l’indiquait clairement : 54 % des personnes interrogées ne voulaient plus de cette figure imposée. Le lendemain de cette publication, François Hollande appelait d’ailleurs l’AFP pour « faire savoir qu’il mettait fin à la vie commune qu’il partageait avec Valérie Trierweiler ». Libre désormais de terminer son quinquennat sans First Lady officielle. « Julie Gayet ayant ensuite refusé le rôle, on a vu que l’on pouvait s’en passer, analyse le journaliste Robert Schneider. Dans les réceptions officielles, le président était reçu tout seul et cela fonctionnait malgré tout. Curieusement, Brigitte Macron est pour le moment populaire mais les Français refusent d’envisager qu’elle puisse coûter de l’argent2. »

  Officiellement, ces protestations n’ont pas fait plier le président. Reste que, le 21 août, c’est une simple « charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l’État » qui était postée sur le site internet de l’Élysée, loin du texte juridique annoncé. Au menu, des missions classiques – de la représentation de la France lors des déplacements internationaux à des parrainages caritatifs –, un récapitulatif de son agenda publié à la fin de chaque mois pour plus de transparence, et aucun budget propre ni rémunération. Quant à son cabinet, il a été réduit à deux secrétaires et deux conseillers : Pierre-Olivier Costa et Tristan Bromet, anciens de la mairie de Paris, respectivement nommés directeur et chef de cabinet. C’est sûr, on est loin des vingt et une personnes qui avaient été affectées à Bernadette Chirac, voire des huit collaborateurs dont bénéficiait Carla Bruni. Mais le coût demeure élevé, et supérieur à celui du cabinet de Valérie Trierweiler en 2013. Dès novembre 2017, Christophe Castaner, alors porte-parole du gouvernement, annonçait ainsi des frais de fonctionnement de 440 000 euros annuels. Cette volonté de transparence ne calmerait pas certains esprits, dont les attaques se sont faites très personnelles. Pendant les discussions estivales autour de son statut, Brigitte Macron a en effet été la destinataire de lettres d’insultes. « Des courriers comme on n’en recevait plus depuis le mois de mai, nous indique son entourage. Avec toujours ce refrain, auquel elle est malheureusement habituée, sur son âge ou son couple. »

  De l’avis de ses proches, elle ne va pourtant pas trop s’attarder sur ces lettres. Une certaine habitude héritée des assauts de la campagne sans doute… Mais aussi un petit manque de temps. Pour Brigitte Macron, le quinquennat commence en effet très vite. Et tant pis pour sa peur de l’avion : les voyages seront nombreux. Dès le 25 mai, elle accompagne son mari à Bruxelles, pour son premier sommet de l’Otan. Le lendemain, direction Taormine pour une réunion du G7. L’occasion de se roder et de prendre quelques conseils auprès de ses homologues, qu’elle retrouve à Hambourg début juillet pour son premier G20 puis à New York mi-septembre pour l’Assemblée générale des Nations unies. Elle tisse alors des liens avec différents conjoints de chefs d’État, Melania Trump en premier lieu. Une complicité sur laquelle on n’aurait pas misé… L’une vient d’une famille bourgeoise d’Amiens, l’autre a connu une enfance modeste en Slovénie. L’une ne manque jamais de citer Voltaire, l’autre préfère plagier les discours de Michelle Obama. L’une préside le fan-club de son mari, l’autre refuse que le sien lui prenne la main en public. Mais les 13 et 14 juillet, on les découvrait pourtant visiblement proches lors de la venue des Trump à Paris. Brigitte Macron dit partager avec elle un même souci pour l’éducation, et la trouver « touchante ». Toutes deux ont surtout été les cibles d’un déchaînement d’attaques sexistes pendant la campagne présidentielle. La première dame s’est vue raillée pour l’écart d’âge avec son époux (le même que celui des Trump, sans que celui-ci suscite autant de commentaires…). La First Lady a, elle, subi le « slut-shaming » dû à la publication de vieilles photos dénudées. Des expériences susceptibles de les rapprocher. Lorsque Donald Trump lançait à Brigitte Macron un « mais vous êtes en pleine forme ! » aussi étonné qu’embarrassant, elle attrapait d’ailleurs le bras de Melania pour s’échapper. Ce qui fait au moins un accord de Paris scellé entre la France et les États-Unis…

  La princesse Mary de Danemark, la grande-duchesse María Teresa de Luxembourg, Patricia Marroquin de Morales et Angelica Rivera de Peña, les premières dames du Guatemala et du Mexique… Dans ses premières semaines à l’Élysée, Brigitte Macron reçoit d’autres consœurs. Des rencontres diplomatiques qu’elle prend très au sérieux – elle suivrait d’ailleurs des cours d’anglais pour mieux les gérer. « J’entends ce que disent les gens et j’apprends. Lorsque par exemple la femme du président colombien accompagne son mari, elle me parle de l’Amérique latine, je comprends mieux alors ce qui s’y passe. Rien de cela n’est anecdotique, c’est un vrai “job” que je fais avec plaisir en essayant de répondre à ce que les Français attendent de moi3. » D’autant qu’avec certaines, elle souhaiterait agir au-delà de la tasse de thé partagée. C’est le cas de Dominique Ouattara, épouse du président de Côte d’Ivoire, avec laquelle elle s’est engagée dans le Fonds Vert pour les femmes lancé par l’organisation R20. La présidente de la fondation, Michèle Sabban, a engagé cette collaboration des deux premières dames. « Leur premier entretien téléphonique était plein de naturel et de disponibilité, se souvient-elle. Et je pense que les premières dames africaines sont ravies d’avoir une interlocutrice en France, ce qui n’était plus vraiment le cas depuis Bernadette Chirac4. » Après la première rencontre avec son homologue française, Dominique Ouattara vantera d’ailleurs dans la presse sa spontanéité. Certes, Brigitte Macron explique avoir du mal à se sentir première dame, mais elle affiche en tout cas beaucoup d’enthousia
sme dans ses missions et dit les prendre comme « un cadeau ». « Elle est très impliquée, c’est rassurant. Elle sait où elle va et elle ne jouera pas de son rôle pour exister mais pour aider le président sur certains sujets », conclut Michèle Sabban.

  Cette dernière va avoir la preuve de cet engagement dix jours après leur premier entretien. Ce 23 juin 2017, la présidente de R20 est en effet de retour à l’Élysée. Elle accompagne le fondateur de l’organisation, Arnold Schwarzenegger, venu parler environnement avec le nouveau chef d’État français. Brigitte Macron les accueille, pose tout sourires sur le perron, mais tient aussi ensuite à assister au rendez-vous – comme elle le fera en juillet pour les venues de Bono, puis de Rihanna. « Elle avait le dossier que je lui avais remis la première fois sur le Fonds Vert et en a parlé à Arnold Schwarzenegger. Elle sait où elle va. Il ne faut pas oublier qu’elle a été enseignante, elle prépare ses interventions… »

  Un rôle multiple

  Et ce côté prof bonne élève, la plupart des responsables d’associations et d’entreprises rencontrés en font mention. Elle mène ces entretiens à l’écart des médias – les selfies circuleront de toute façon sur les réseaux sociaux après sa visite – et de préférence sur place plutôt qu’à l’Élysée. « Les gens parlent plus librement et cela nous permet d’entrapercevoir ce qui fonctionne ou non, nous explique son cabinet. Et puis elle aime sortir de ces murs pour voir la vraie vie. » Sarah Da Silva Gomes a ainsi reçu sa visite le 16 juin 2017 dans ses locaux de Villeurbanne. Sa société, Constant & Zoé, produit des vêtements spécialement conçus pour les handicapés. « Son cabinet m’a sollicitée une semaine avant sa venue, nous explique-t-elle. Elle souhaitait en savoir plus sur notre marque et s’est déplacée de Paris pour passer deux bonnes heures avec nous. J’avais fait venir quatre familles de clients pour qu’elle ait un avis objectif sur nos produits5. » Ce jour-là, elle rencontre notamment David, infirme moteur cérébral depuis la naissance, qui s’exprime grâce à une tablette vocale, et Louna, victime dans l’enfance d’un accident de voiture qui l’a laissée en fauteuil. « On voyait qu’elle connaissait déjà un peu le sujet. Elle s’était clairement renseignée et rebondissait sur ce que nous disions. Son équipe prenait des notes. J’ai trouvé qu’il y avait une vraie démarche. » Reste à savoir si la rencontre portera ses fruits, au-delà de la visibilité qu’une photo avec Brigitte Macron a offerte à Constant & Zoé. « On espère des actions concrètes car le handicap a toujours été laissé de côté. Mais on a en tout cas une première dame qui s’intéresse au sujet. »

  Un dossier qu’elle a en effet fait sien dès la campagne, éveillée à cette thématique par son ami Patrick Toulmet. Le président de la chambre des métiers et de l’artisanat de Seine-Saint-Denis fréquente les Macron depuis leur passage à Bercy. Son centre de formation à Bobigny a même abrité l’annonce de la candidature de l’ex-ministre à l’élection présidentielle. Avec Brigitte Macron, il parlera largement des difficultés que rencontrent les handicapés : lui-même est en fauteuil et son frère était autiste. L’ex-enseignante ayant eu des élèves diagnostiqués Asperger, elle est particulièrement en alerte sur ce dernier sujet. « J’ai emmené Emmanuel et Brigitte Macron dans un foyer d’autistes pour adultes dans le Val-d’Oise, raconte Patrick Toulmet. Elle était très à l’écoute des résidents, répondant à leurs questions, quitte à retarder le départ d’Emmanuel Macron. Depuis, elle s’est approprié le sujet car elle sent bien qu’il y a un manque et qu’elle peut avoir une utilité. La femme du président est la mieux placée pour lui dire de ne pas oublier telle ou telle cause. Le monde du handicap compte sur elle6. » Elle sera aussi sensibilisée aux difficultés des enfants autistes par l’une de ses anciennes élèves. Domitille Cauet a connu Brigitte et Emmanuel Macron à La Providence. Elle était même à l’affiche de L’Art de la comédie, la pièce qu’ils ont réécrite ensemble. Mais lorsqu’elle envoie un SMS à son ancienne prof, en octobre 2016, ce n’est pas pour lui parler théâtre. Mère d’un petit garçon atteint d’autisme, elle veut lui faire part d’un « véritable scandale sanitaire, social, humain ». L’épouse du candidat répond tout de suite et s’engage à ses côtés. « Trop de personnes, en raison de leur situation, de leur handicap, de leur maladie ou de la singularité de leur parcours de vie, se heurtent à des portes closes, luttent pour accéder à des droits fondamentaux, comme l’éducation, analyse-t-elle aujourd’hui. Je veux mettre en lumière les initiatives qui incluent, et combattre les rigidités qui excluent7. »

  Dès la campagne, elle a donc mis en place un groupe de travail qu’elle mène seule, sans Emmanuel Macron, s’emparant ainsi du sujet. Autour de la table, Sophie Cluzel, future secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, et les responsables des principales associations. Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme France, en faisait partie. « C’était agréable. Elle est très simple, sans chichis, et j’ai vu qu’elle était très concernée, ce qui m’a donné pas mal d’espoir. Elle n’était pas dans tous les clichés sur l’autisme et était ouverte aux expériences menées à l’étranger. Nous avons ensuite poursuivi l’échange par e-mail8. » Une fois l’Élysée atteint, le contact ne sera pourtant plus le même, comme le regrette Olivia Cattan. « On m’a fait comprendre qu’il n’y avait plus de rapport direct, ce que j’ai trouvé dommage. J’avais la sensation que l’équipe d’En Marche ! avait une façon de faire de la politique intéressante, qui me rappelait un peu celle de l’entourage de Nicolas Sarkozy. À l’époque de son quinquennat, j’étais présidente de Paroles de femmes et le contact était direct. Il nous recevait très vite, nous donnait son haut patronage en une semaine… Là, il y a tout de suite eu un barrage que je n’avais pas senti au départ. Mais nous ne sommes qu’au début. » Le 6 juillet, Brigitte Macron se trouve en tout cas en première ligne pour lancer le quatrième plan autisme, sans pour autant annoncer la fondation que certains attendaient. Une volonté, sans doute, de ne pas empiéter sur le champ politique… Et de se laisser la possibilité d’intervenir sur différents sujets.

  Car la première dame réfute le titre de « Michelle Obama à la française ». Si son mari copie-colle de nombreux points de la communication de l’ex-leader des États-Unis, elle n’est pas dans ce cas. Elle ne se cantonnera surtout pas à une cause – comme l’avait été l’obésité infantile pour l’Américaine. Sa fonction n’étant pas fixée par un statut officiel, Brigitte Macron dispose finalement de tout le champ d’action que lui laisse le président. « Emmanuel m’a toujours dit : “C’est toi qui détermineras ton rôle dans le respect des règles9” », se rassurait-elle avant même l’élection. Or son rôle, elle le veut multiple. Dès ses premières semaines à l’Élysée, elle manifeste cette volonté de diversification par ses rencontres. Son premier déplacement ? Ce sera à l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif, pour s’informer sur la scolarisation des enfants hospitalisés. Mi-juillet, elle reçoit également à l’Élysée Marc Lavoine et Abdel Aïssou, fondateurs de l’association Le Collectif. Elle a entendu parler de Mon Cartable connecté, leur programme permettant de relier un enfant durablement hospitalisé à sa classe. « Nous sommes restés plus de deux heures, à présenter le Cartable de façon très pragmatique, raconte Abdel Aïssou. Nous avions été frappés par sa simplicité et la qualité de son écoute. Très attachés à notre indépendance, nous avions accepté cette rencontre car la première dame est moins connotée politiquement que ne pourrait l’être un ministre ou le président. On n’était pas dans une logique de calculs ni dans l’immédiateté de la politique10. » Brigitte Macron revendique elle-même ce rythme particulier. « Ma fonction m’amène à être sur un temps différent, loin de l’actualité11 », assure-t-elle. Une volonté qui explique peut-être – en parallèle de la peur de tout bad buzz – son absence des réseaux sociaux.

  Mais cette résolution de se tenir loin des aléas de l’information ne résiste pas forcément à l’épreuve des faits. Le 16 octobre, le monde entier est agité par l’affaire Weinstein. Le président français a annoncé a
voir engagé les démarches pour retirer la Légion d’honneur au producteur américain, accusé de violences sexuelles par des dizaines de femmes, et le grand public s’est emparé de la question. Sur Twitter et Facebook, chacune « balance son porc ». Participant dans une école parisienne à une dictée organisée par ELA (l’association européenne contre les leucodystrophies), la première dame est interpellée sur le sujet. « Je suis très heureuse que les femmes parlent. Peut-être que ce sera un mal pour un bien », répond-elle aux journalistes présents. Un discours qu’elle réitère, le soir même. « Elles sont très courageuses de le faire, et je pousse vraiment à rompre le silence. Quelque chose est en train de se passer, vraiment », juge-t-elle devant les caméras, à la sortie du Théâtre-Antoine. Elle vient alors d’assister à la pièce Les Chatouilles ou la Danse de la colère, escortée de la garde des Sceaux Nicole Belloubet, du secrétaire d’État Benjamin Griveaux et de Marlène Schiappa. Leur présence n’a rien d’anecdotique, sachant que le spectacle évoque la pédophilie et qu’il est ce soir-là suivi d’un débat sur les violences sexistes et sexuelles. Brigitte Macron ne prendra toutefois pas part à la discussion, se contentant d’écouter la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.

  Une façon de ne pas mordre sur le territoire de Marlène Schiappa ? Celle-ci balaie cette question. « Pour moi, ce que fait Brigitte Macron est primordial. Elle est vraiment engagée, nous donne des recommandations. Et elle mesure très bien l’air du temps, nous explique-t-elle. Non seulement, on n’est pas en concurrence, mais c’est moi qui sollicite son implication et lui demande que l’on travaille ensemble. Elle a une aura et son engagement soutient les causes que l’on veut mettre en lumière12. » Sur le thème du handicap, Sophie Cluzel témoigne dans le même sens : « Elle veut rester discrète, juge-t-elle. Elle reçoit énormément de courrier sur ce sujet. C’est à elle que les Français écrivent. Elle s’implique beaucoup. Mais elle sait que, lorsqu’elle fait un déplacement, elle risque d’éclipser le cœur du sujet. Pour éviter cela, elle le fait loin des médias13. » Sauf que cette clause de non-concurrence n’est pas forcément évidente pour tous. Et certains responsables d’associations expliquent avoir parfois du mal à déterminer quel est leur interlocuteur, entre la première dame et le ministre concerné par leur action. « C’est sûr que sans rôle prédéfini, on ne sait pas si l’on peut s’adresser à elle, admet Olivia Cattan. C’est un peu compliqué. On s’est tous mis à harceler Brigitte Macron, que l’on avait rencontrée avant les élections, pour apprendre que ce n’est pas elle qui gère tel ou tel dossier. Ces barrières-là, il est difficile de les accepter pour des associations14. »

 

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