Tempest of Stars

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Tempest of Stars Page 5

by Jean Cocteau


  salement, grignote et garde

  un détail pour le dessert.

  Ainsi, parfois, l’incendie respecte

  un rideau de mousseline.

  Je traverse le cimetière

  des Fusiliers Marins. C’est un brick

  d’opium, sans capitaine, à la dérive.

  Le mât, les vergues n’existent plus,

  il reste la moitié de l’arbre.

  L’équipage a tout fumé; il dort.

  Le pont est garni avec ce qu’on trouve à Nieuport:

  des chenets, des boutons de porte, des candélabres,

  des cales de piano, des briques,

  des dessus de cheminée en marbre;

  des Sainte-Vierge, des globes

  de pendule, des bagues.

  Cette nuit, dans les ruines, j’ai entendu

  le travail du rossignol.

  Qui donc brait, tousse, glousse,

  grogne et coasse dans l’arbre

  endormi debout au chloroforme?

  Will I have to … Good, the telephone.

  Hello! Hello! A DEAD COW?

  Immediately. We’re coming. I mount.

  How long does it take the war

  to eat up a town? It eats

  dirtily, nibbles and guards

  a scrap for dessert.

  As sometimes the fire respects

  a muslin curtain.

  I cross the cemetery

  of Fusiliers Marins. It is an opium

  brig, drifting without a captain.

  The mast and the yardarms have vanished.

  Half a tree remains.

  The crew have smoked the lot; they’re stoned.

  The bridge is decorated with things from Nieuport:

  firedogs, doorknobs, candelabras,

  piano-wedges, bricks,

  marble chimney-tops;

  statuettes, globes,

  clocks, rings.

  Last night in the ruins I heard

  a nightingale sing.

  Who brays, coughs, chuckles,

  snorts and croaks in the tree

  is gagged on chloroform while still standing.

  C’est le rossignol. Il prépare

  son chant d’amour;

  et je sens ici, là, non: là,

  cette odeur! mais c’est elle!!

  c’est la rose!!!

  Voilà deux ans que je n’ai pas senti de roses.

  Le rosier, viril en boutons,

  bientôt féminin, concentre

  un explosif d’odeur

  qui tue les papillons crédules.

  Prépuces frisés de la rose

  indécentre dans la chaleur

  jadis. Ici je vois,

  je vois une rose rouge.

  Je vois une rose froide.

  Comment l’a-t-on laissée venir là?

  Plus farouche que l’hyène,

  le corbeau et le vautour;

  car, s’ils empruntent leur lustre noir

  aux morts sans paix

  non ensevelis de la plaine,

  elle,

  métamorphose en grâce

  hypocrite, une funèbre

  gourmandise de tombeaux

  où paît sa jolie bouche

  profonde.

  It is the nightingale. It prepares

  its love-song;

  and I smell here, there - no, there …

  this scent! But it is…

  it is a rose …

  For two years I haven’t smelt roses.

  The rose-bush, masculine in bud,

  is soon feminine as it concentrates

  an explosive scent

  which draws credulous butterflies.

  Curly prepuce of the rose

  indecent in the heat

  long ago. Here I see,

  I see a red rose.

  I see a cold rose.

  Why do they let it grow there?

  More ferocious than the hyena,

  the crow and the vulture

  if they get their black lustre

  from the unquiet dead

  left unburied on the plain,

  it

  metamorphoses into hypocritical

  grace, a funereal

  greed for tombs

  where its pretty mouth

  grazes.

 

 

 


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