Robur-le-Conquerant

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Robur-le-Conquerant Page 17

by Jules Verne


  Mais, pour provoquer l'explosion, il fallait faire éclater la capsule de fulminate dont la cartouche était munie. C'était la partie la plus délicate de l'opération, car l'inflammation de cette capsule ne devait se produire que dans un temps calculé avec une extrême précision.

  En effet, Uncle Prudent avait réfléchi à ceci dès que le propulseur de l'avant serait réparé, l'aéronef devait reprendre sa marche vers le nord; mais, cela fait, il était probable que Robur et ses gens viendraient à l'arrière pour remettre en état l'hélice postérieure. Or, la présence de tout le personnel auprès de la cabine pourrait gêner Uncle Prudent dans son opération. C'est pourquoi il s'était décidé à se servir d'une mèche, de manière à ne provoquer l'explosion que dans un temps donné.

  Voici donc ce qu'il dit à Phil Evans :

  « En même temps que cette cartouche, j'ai pris de la poudre. Avec cette poudre je vais fabriquer une mèche dont la longueur sera en raison du temps qu'elle mettra à brûler, et qui plongera dans la capsule de fulminate. Mon intention est de l'allumer à minuit, de manière que l'explosion se produise entre trois et quatre heures du matin.

  - Bien combiné! » répondit Phil Evans.

  Les deux collègues, on le voit, en étaient arrivés à examiner avec le plus grand sang-froid l'effroyable destruction dans laquelle ils devaient périr, il y avait en eux une telle somme de haine contre Robur et les siens que le sacrifice de leur propre vie paraissait tout indiqué pour détruire, avec l'Albatros, ceux qu'il emportait dans les airs. Que l'acte fût insensé, odieux même, soit! Mais voilà où ils en étaient arrivés, après cinq semaines de cette existence de colère qui n'avait pu éclater, de rage qui n'avait pu s'assouvir!

  « Et Frycollin, dit Phil Evans, avons-nous donc le droit de disposer de sa vie?

  - Nous sacrifions bien la nôtre! . répondit Uncle Prudent. »

  Il est douteux que Frycollin eût trouvé la raison suffisante.

  Immédiatement, Uncle Prudent se mit à l'uvre, pendant que Phil Evans surveillait les abords du roufle.

  Le personnel était toujours occupé à l'avant. Il n'y avait pas à craindre d'être surpris.

  Uncle Prudent commença par écraser une petite quantité de poudre de manière à la réduire à l'état de pulvérin. Après l'avoir mouillée légèrement, il la renferma dans une gaine de toile en forme de mèche. L'ayant allumée, il s'assura qu'elle brûlait à raison de cinq centimètres par dix minutes, soit un mètre en trois heures et demie. La mèche fut alors éteinte, puis fortement serrée dans une spirale de corde et ajustée à la capsule de la cartouche.

  Ce travail était terminé vers dix heures du soir, sans avoir excité le moindre soupçon.

  A ce moment, Phil Evans vint rejoindre son collègue dans la cabine.

  Pendant cette journée, les réparations de l'hélice antérieure avaient été très activement conduites; mais il avait fallu la rentrer en dedans pour pouvoir démonter ses branches, qui étaient faussées.

  Quant aux piles, aux accumulateurs, rien de tout ce qui produisait la force mécanique de l'Albatros n'avait souffert des violences du cyclone. Il y avait encore de quoi les alimenter pendant quatre ou cinq jours.

  La nuit était venue, lorsque Robur et ses hommes interrompirent leur besogne. Le propulseur de l'avant n'était pas encore remis en place. Il fallait encore trois heures de réparations pour qu'il fût prêt à fonctionner. Aussi, après en avoir causé avec Tom Turner, l'ingénieur décida-t-il de donner quelque repos à son personnel brisé de fatigue, et de remettre au lendemain ce qui restait à faire. Ce n'était pas trop, d'ailleurs, de la clarté du jour pour ce travail d'ajustage extrêmement délicat, et auquel les fanaux n'eussent donné qu'une insuffisante lumière.

  Voilà ce qu'ignoraient Uncle Prudent et Phil Evans. S'en tenant à ce qu'ils avaient entendu dire à Robur, ils devaient penser que le propulseur de l'avant serait réparé avant la nuit et que l'Albatros aurait immédiatement repris sa marche vers le nord. Ils le croyaient donc détaché de l'île, quand il y était encore retenu par son ancre. Cette circonstance allait faire tourner les choses tout autrement qu'ils l'imaginaient.

  Nuit sombre et sans lune. De gros nuages rendaient l'obscurité plus profonde. On sentait déjà qu'une légère brise tendait à s'établir. Quelques souffles venaient du sud-ouest; mais ils ne déplaçaient pas l'Albatros, qui demeurait immobile sur son ancre, dont le câble, tendu verticalement, le retenait au sol.

  Uncle Prudent et son collègue, enfermés dans leur cabine, n'échangeaient que peu de mots, écoutant le frémissement des hélices suspensives qui couvraient tous les autres bruits du bord. Ils attendaient que le moment fût venu d'agir.

  Un peu avant minuit :

  « Il est temps! » dit Uncle Prudent.

  Sous les couchettes de la cabine, il y avait un coffre qui formait tiroir. Ce fut dans ce coffre que Uncle Prudent déposa la cartouche de dynamite, munie de sa mèche. De cette façon, la mèche pourrait brûler sans se trahir par son odeur ou son crépitement. Uncle Prudent l'alluma à son extrémité. Puis, repoussant le coffre sous la couchette

  Maintenant, à l'arrière, dit-il, et attendons!

  Tous deux sortirent et furent d'abord étonnés de ne pas voir le timonier à son poste habituel.

  Phil Evans se pencha alors en dehors de la plate-forme.

  « L'Albatros est toujours à la même place! dit-il à voix basse. Les travaux n'ont pas été terminés !... Il n'aura pu partir! »

  Uncle Prudent eut un geste de désappointement.

  « Il faut éteindre la mèche, dit-il.

  Non !... Il faut nous sauver! répondit Phil Evans. Nous sauver?

  - Oui!... Par le câble de l'ancre, puisqu'il fait nuit!... Cent cinquante pieds à descendre, ce n'est rien!

  - Rien, en effet, Phil Evans, et nous serions fous de ne pas profiter de cette chance inattendue! »

  Mais, auparavant, ils rentrèrent dans leur cabine et prirent sur eux tout ce qu'ils pouvaient emporter en prévision d'un séjour plus ou moins prolongé sur l'île Chatam. Puis, la porte refermée, ils s'avancèrent sans bruit vers l'avant.

  Leur intention était de réveiller Frycollin et de l'obliger à prendre la fuite avec eux.

  L'obscurité était profonde. Les nuages commençaient à chasser du sud-ouest. Déjà l'aéronef tanguait quelque peu sur son ancre, en s'écartant légèrement de la verticale par rapport au câble de retenue. La descente devait donc offrir un peu plus de difficultés. Mais ce n'était pas pour arrêter des hommes qui, tout d'abord, n'avaient pas hésité à jouer leur vie.

  Tous deux se glissèrent sur la plate-forme, s'arrêtant parfois à l'abri des roufles pour écouter si quelque bruit se produisait. Silence absolu partout. Aucune lumière à travers les hublots. Ce n'était pas seulement le silence, c'était le sommeil dans lequel était plongé l'aéronef.

  Cependant Uncle Prudent et son compagnon s'approchaient de la cabine de Frycollin, lorsque Phil Evans s'arrêta :

  « L'homme de garde! » dit-il.

  Un homme, en effet, était couché près du roufle. S'il dormait, c'était à peine. Toute fuite devenait impossible au cas où il eût donné l'alarme.

  En cet endroit, il y avait quelques cordes, des morceaux de toile et d'étoupe, dont on s'était servi pour la réparation de l'hélice.

  Un instant après, l'homme fut bâillonné, encapuchonné, attaché à un des montants de la rambarde, dans l'impossibilité de pousser un cri ou de faire un mouvement.

  Tout cela s'était passé presque sans bruit.

  Uncle Prudent et Phil Evans écoutèrent... Le silence ne fut aucunement troublé à l'intérieur des roufles. Tous dormaient à bord.

  Les deux fugitifs - ne peut-on déjà leur donner ce nom? - arrivèrent devant la cabine occupée par Frycollin. François Tapage faisait entendre un ronflement digne de son nom, ce qui était rassurant.

  A sa grande surprise, Uncle Prudent n'eut point à pousser la porte de Frycollin. Elle était ouverte. Il s'introduisit à demi dans la cabine; puis, se retirant :

  « Person
ne! dit-il.

  - Personne ! ... Où peut-il être? » murmura Phil Evans.

  Tous deux rampèrent jusqu'à l'avant, pensant que Frycollin dormait peut-être dans quelque coin...

  Personne encore.

  « Est-ce que le coquin nous aurait devancés ?... dit Uncle Prudent.

  - Qu'il l'ait fait ou non, répondit Phil Evans, nous ne pouvons attendre plus longtemps! Partons ! »

  Sans hésiter, l'un après l'autre, les fugitifs saisirent le câble des deux mains, s'y assujettirent des deux pieds; puis, se laissant glisser, ils arrivèrent à terre sains et saufs.

  Quelle jouissance ce fut pour eux de fouler ce sol qui leur manquait depuis si longtemps, de marcher sur un terrain solide, de ne plus être les jouets de l'atmosphère!

  Ils se préparaient à gagner l'intérieur de l'île en remontant le rio, quand, soudain, une ombre se dressa devant eux.

  C'était Frycollin.

  Oui! Le Nègre avait eu cette idée, qui était venue à son maître, et cette audace de le devancer, sans le prévenir.

  Mais l'heure n'était pas aux récriminations, et Uncle Prudent se disposait à chercher un refuge en quelque partie éloignée de l'île, lorsque Phil Evans l'arrêta.

  « Uncle Prudent, écoutez-moi, dit-il. Nous voilà hors des mains de ce Robur. Il est voué ainsi que ses compagnons à une mort épouvantable. Il la mérite, soit! Mais, s'il jurait sur son honneur de ne pas chercher à nous reprendre...

  - L'honneur d'un pareil homme... »

  Uncle Prudent ne put achever. Un mouvement se produisait à bord de l'Albatros. Evidemment, l'alarme était donnée, l'évasion allait être découverte.

  « A moi!... A moi!... » criait-on.

  C'était l'homme de garde qui avait pu repousser son bâillon. Des pas précipités retentirent sur la plate-forme. Presque aussitôt les fanaux lancèrent leurs projections électriques sur un large secteur.

  « Les voilà!... Les voilà! » cria Tom Turner.

  Les fugitifs avaient été vus.

  Au même instant, par suite d'un ordre que donna Robur à voix haute, les hélices suspensives furent ralenties et, par le câble halé à bord, l'Albatros commença à se rapprocher du sol.

  En ce moment, la voix de Phil Evans se fit distinctement entendre :

  « Ingénieur Robur, dit-il, vous engagez-vous sur l'honneur à nous laisser libres sur cette île ?...

  - Jamais! » s'écria Robur.

  Et cette réponse fut suivie d'un coup de fusil, dont la balle effleura l'épaule de Phil Evans.

  « Ah! les gueux! » s'écria Uncle Prudent.

  Et, son couteau à la main, il se précipita vers les roches entre lesquelles était incrustée l'ancre. L'aéronef n'était plus qu'à cinquante pieds du sol...

  En quelques secondes, le câble fut coupé, et la brise, qui avait sensiblement fraîchi, prenant de biais l'Albatros, l'entraîna dans le nord-est, au-dessus de la mer.

  XVI. Qui laissera le lecteur dans une indécision peut-être regrettable.

  Il était alors minuit. Cinq ou six coups de fusil avaient encore été tirés de l'aéronef. Uncle Prudent et Frycollin, soutenant Phil Evans, s'étaient jetés à l'abri des roches.

  Ils n'avaient pas été atteints. Pour l'instant, ils n'avaient plus rien à craindre.

  Tout d'abord, l'Albatros, en même temps qu'il s'écartait de l'île Chatam, fut porté à une altitude de neuf cents mètres. Il avait fallu forcer de vitesse ascensionnelle afin de ne pas tomber en mer.

  Au moment où l'homme de garde, délivré de son bâillon, venait de jeter un premier cri, Robur et Tom Turner, se précipitant vers lui, l'avaient débarrassé du morceau de toile qui l'encapuchonnait et dégagé de ses liens. Puis, le contremaître s'était élancé vers la cabine d'Uncle Prudent et de Phil Evans; elle était vide!

  François Tapage, de son côté, avait fouillé la cabine de Frycollin; il n'y avait personne!

  En constatant que ses prisonniers lui avaient échappé, Robur s'abandonna à un violent mouvement de colère. L'évasion d'Uncle Prudent et de Phil Evans, c'était son secret, c'était sa personnalité, révélés à tous. S'il ne s'était pas inquiété autrement du document lancé pendant la traversée de l'Europe, c'est qu'il y avait bien des chances pour qu'il se fût perdu dans sa chute!... Mais maintenant!...

  Puis, se calmant :

  « Ils se sont enfuis, soit! dit-il. Comme ils ne pourront s'échapper de l'île Chatam avant quelques jours, j'y reviendrai!... Je les chercherai!... Je les reprendrai!... Et alors...»

  En effet, le salut des trois fugitifs était loin d'être assuré. L' Albatros, redevenu maître de sa direction, ne tarderait pas à regagner l'île Chatam, dont les fugitifs ne pourraient s'enfuir de sitôt. Avant douze heures, ils seraient retombés au pouvoir de l'ingénieur.

  Avant douze heures! Mais, avant deux heures l'Albatros serait anéanti! Cette cartouche de dynamite, n'était-ce pas comme une torpille attachée à son flanc, qui accomplirait l'uvre de destruction au milieu des airs?

  Cependant, la brise devenant plus fraîche, l'aéronef était emporté vers le nord-est. Bien que sa vitesse fût modérée, il devait avoir perdu de vue l'île Chatam au lever du soleil.

  Pour revenir contre le vent, il aurait fallu que les propulseurs, ou tout au moins celui de l'avant, eussent été en état de fonctionner.

  « Tom, dit l'ingénieur, pousse les fanaux à pleine lumière.

  - Oui, master Robur.

  - Et tous à l'ouvrage! -

  - Tous! » répondit le contremaître.

  Il ne pouvait plus être question de remettre le travail au lendemain. Il ne s'agissait plus de fatigues, maintenant! Pas un des hommes de l'Albatros qui ne partageât les passions de son chef! Pas un qui ne fût prêt à tout faire pour reprendre les fugitifs! Dès que l'hélice de l'avant serait remise en place, on reviendrait sur Chatam, on s'y amarrerait de nouveau, on donnerait la chasse aux prisonniers. Alors, seulement, seraient commencées les réparations de l'hélice de l'arrière, et l'aéronef pourrait continuer en toute sécurité à travers le Pacifique son voyage de retour à l'île X.

  Toutefois, il était important que l'Albatros ne. fût pas emporté trop loin dans le nord-est. Or, circonstance fâcheuse, la brise s'accentuait, et il ne pouvait plus ni la remonter ni même rester stationnaire. Privé de ses propulseurs, il était devenu un ballon indirigeable. Les fugitifs, postés sur le littoral, avaient pu constater qu'il aurait disparu avant que l'explosion l'eût mis en pièces.

  Cet état de choses ne pouvait qu'inquiéter beaucoup Robur relativement à ses projets ultérieurs. N'éprouverait-il pas quelques retards pour rallier l'île Chatam? Aussi, pendant que les réparations étaient activement poussées, prit-il la résolution de redescendre dans les basses couches avec l'espérance d'y rencontrer des courants plus faibles. Peut-être l'Albatros parviendrait-il à se maintenir dans ces parages jusqu'au moment où il serait redevenu assez puissant pour refouler la brise?

  La manuvre fut aussitôt faite. Si quelque navire eût assisté aux évolutions de cet appareil, alors baigné dans ses lueurs électriques, de quelle épouvante son équipage aurait été pris!

  Lorsque l'Albatros ne fut plus qu'à quelques centaines de pieds de la surface de la mer, il s'arrêta.

  Malheureusement, Robur dut le constater, la brise soufflait avec plus de force dans cette zone inférieure, et l'aéronef s'éloignait avec une vitesse plus grande. Il risquait donc d'être entraîné fort loin dans le nord-est, - ce qui retarderait son retour à l'île Chatam.

  En somme, après tentatives faites, il fut prouvé qu'il y avait avantage à se maintenir dans les hautes couches où l'atmosphère était mieux équilibrée. Aussi l'Albatros remonta-t-il à une moyenne de trois mille mètres. Là, s'il ne resta pas stationnaire, du moins sa dérive fut-elle plus lente. L'ingénieur put donc espérer qu'au lever du jour, et de cette altitude, il aurait encore en vue les parages de l'île, dont il avait d'ailleurs relevé la position avec une exactitude absolue.

  Quant à la question de savoir si les fugitifs auraient reçu bon accu
eil des indigènes, au cas où l'île serait habitée, Robur ne s'en préoccupait même pas. Que ces indigènes leur vinssent en aide, peu lui importait. Avec les moyens offensifs dont disposait l'Albatros, ils seraient promptement épouvantés, dispersés. La capture des prisonniers ne pouvait donc faire question, et, une fois repris...

  « On ne s'enfuit pas de l'île X! » dit Robur.

  Vers une heure après minuit, le propulseur de l'avant était réparé. Il ne s'agissait plus que de le remettre en place, ce qui exigeait encore une heure de travail. Cela fait, l'Albatros repartirait, cap au sud-ouest, et l'on démonterait alors le propulseur de l'arrière.

  Et cette mèche qui brûlait dans la cabine abandonnée! Cette mèche, dont plus d'un tiers était consumé déjà! Et cette étincelle qui s'approchait de la cartouche de dynamite!

  Assurément, si les hommes de l'aéronef n'eussent pas été aussi occupés, peut-être l'un d'eux eût-il entendu le faible crépitement qui commençait à se produire dans le ronfle? Peut-être eût-il perçu une odeur de poudre brûlée? Il se fût inquiété. Il aurait prévenu l'ingénieur ou Tom Turner. On eût cherché, on eût découvert ce coffre dans lequel était déposé l'engin explosif... Il eût été temps encore de sauver ce merveilleux Albatros et tous ceux qu'il emportait avec lui!

  Mais les hommes travaillaient à l'avant, c'est-à-dire à vingt mètres du roufle des fugitifs. Rien ne les appelait encore dans cette partie de la plate-forme, comme rien ne pouvait les distraire d'une besogne qui exigeait toute leur attention.

  Robur, lui aussi, était là, travaillant de ses mains, en habile mécanicien qu'il était. Il pressait l'ouvrage, mais sans rien négliger pour que tout fût fait avec le plus grand soin! Ne fallait-il pas qu'il redevint absolument maître de son appareil? S'il ne parvenait pas à reprendre les fugitifs, ceux-ci finiraient par se rapatrier. On ferait des investigations. L'île X n'échapperait peut-être pas aux recherches. Et ce serait la fin de cette existence que les hommes de l'Albatros s'étaient créée, - existence surhumaine, sublime!

  En ce moment; Tom Turner s'approcha de l'ingénieur. Il était une heure un quart.

 

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