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Jules Verne - L'île mystérieuse 2eme partie

Page 25

by MARTIN Pierre-Jean

étaient-ils nombreux et mieux armés que les colons ? Voilà ce qu'il eût été bien important de savoir I Mais le moyen d'arriver jusqu'à eux !

  La nuit était faite. La lune nouvelle, emportée dans Tir-radiation solaire, avait disparu. Une profonde obscurité enveloppait l'île et la mer. Les nuages, lourds, entassés à l'horizon, ne laissaient filtrer aucune lueur. Le vent était tombé complètement avec le crépuscule. Pas une feuille ne remuait aux arbres, pas une lame ne murmurait sur la grève. Du navire on ne voyait rien, tous ses feux étant condamnés, et, s'il était encore en vue de l'île, on ne pouvait même pas savoir quelle place il occupait.

  « Eh 1 qui sait ? dit alors Pencroff. Peut-être ce damné bâtiment aura-t-il fait route pendant la nuit, et ne le retrouverons-nous plus au point du jour? »

  Comme une réponse faite à l'observation du marin, une vive lueur fusa au large, et un coup de canon retentit.

  Le navire était toujours là, et il y avait des pièces d'artillerie à bord.

  Six secondes s'étaient écoulées entre la lumière et le coup. Donc, le brick était environ à un mille un quart de la côte.

  Et, en même temps, on entendit un bruit de chaînes qui couraient en grinçant à travers les écubiers. Le navire venait de mouiller en vue de Granite-house!

 

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