Les Index Noires

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Les Index Noires Page 7

by Jules Verne


  Harry avait parlé avec une telle énergie, que sa conviction passa instantanément et tout entière dans l'esprit de l'ingénieur. Quant au vieil overman, il n'était plus à convaincre. D'ailleurs, on se trouvait en présence d'un fait indéniable : l'obturation des fissures à travers lesquelles le gaz s'échappait librement la veille.

  « Prends ton pic, Harry, s'écria Simon Ford. Monte sur mes épaules, mon garçon ! Je suis assez solide encore pour te porter ! »

  Harry avait compris. Son père s'accota à la paroi. Harry s'éleva sur ses épaules, de manière que son pic pût atteindre la trace suffisamment visible du lutage. Puis, à coups redoublés, il entama la partie de roche schisteuse que ce lutage recouvrait.

  Aussitôt un léger pétillement se produisit, semblable à celui que fait le vin de Champagne lorsqu'il s'échappe d'une bouteille,— bruit qui, dans les houillères anglaises, est connu sous le nom onomatopique de « puff ».

  Harry saisit alors sa lampe, et il l'approcha de la fissure...

  Une légère détonation se fit entendre, et une petite flamme rouge, un peu bleuâtre à son contour, voltigea sur la paroi, comme eût fait un follet de feu Saint-Elme.

  Harry sauta aussitôt à terre, et le vieil overman, ne pouvant contenir sa joie, saisit les mains de l'ingénieur, en s'écriant :

  « Hurrah ! hurrah ! hurrah ! monsieur James ! Le grisou brûle ! Donc, le filon est là ! »

  VIII. Un coup de dynamite

  L'experience annoncée par le vieil overman avait réussi. L'hydrogène protocarboné, on le sait, ne se développe que dans les gisements houillers. Donc, l'existence d'un filon du précieux combustible ne pouvait être mise en doute. Quelles étaient son importance et sa qualité ? on les déterminerait plus tard.

  Telles furent les conséquences que l'ingénieur déduisit du phénomène qu'il venait d'observer. Elles étaient en tout conformes à celles qu'en avait déjà tirées Simon Ford.

  « Oui, se dit James Starr, derrière cette paroi s'étend une couche carbonifère que nos sondages n'ont pas su atteindre ! Cela est fâcheux, puisque tout l'outillage de la mine abandonnée depuis dix ans, est maintenant à refaire ! N'importe ! Nous avons retrouvé la veine que l'on croyait épuisée, et, cette fois, nous l'exploiterons jusqu'au bout !

  — Eh bien, monsieur James, demanda Simon Ford, que pensez-vous de notre découverte ? Ai-je eu tort de vous déranger ? Regrettez-vous cette dernière visite faite à la fosse Dochart ?

  — Non, non, mon vieux compagnon ! répondit James Starr. Nous n'avons pas perdu notre temps, mais nous le perdrions maintenant, si nous ne retournions immédiatement au cottage. Demain, nous reviendrons ici. Nous ferons éclater cette paroi à coups de dynamite. Nous mettrons au jour l'affleurement du nouveau filon, et, après une série de sondages, si la couche paraît être importante, je reconstituerai une Société de la Nouvelle Aberfoyle, à l'extrême satisfaction des anciens actionnaires ! Avant trois mois, il faut que les premières bennes de houille aient été extraites du nouveau gisement !

  — Bien parlé, monsieur James ! s'écria Simon Ford. La vieille houillère va donc rajeunir, comme une veuve qui se remarie ! L'animation des anciens jours recommencera avec les coups de pioche, les coups de pic, les coups de mine, le roulement des wagons, le hennissement des chevaux, le grincement des bennes, le grondement des machines ! Je reverrai donc tout cela, moi ! J'espère, monsieur James, que vous ne me trouverez pas trop vieux pour reprendre mes fonctions d'overman ?

  — Non, brave Simon, non, certes ! vous êtes resté plus jeune que moi, mon vieux camarade !

  — Et, que saint Mungo nous protège ! vous serez encore notre « viewer » ! Puisse la nouvelle exploitation durer de longues années, et fasse le Ciel que j'aie la consolation de mourir sans en avoir vu la fin ! »

  La joie du vieux mineur débordait. James Starr la partageait tout entière, mais il laissait Simon Ford s'enthousiasmer pour deux.

  Seul, Harry demeurait pensif. Dans son souvenir reparaissait la succession des circonstances singulières, inexplicables, au milieu desquelles s'était opérée la découverte du nouveau gisement. Cela ne laissait pas de l'inquiéter pour l'avenir.

  Une heure après, James Starr et ses deux compagnons étaient de retour au cottage.

  L'ingénieur soupa avec grand appétit, approuvant du geste tous les plans que développait le vieil overman, et, n'eût été son impérieux désir d'être au lendemain, jamais il n'aurait mieux dormi que dans ce calme absolu du cottage.

  Le lendemain, après un déjeuner substantiel, James Starr, Simon Ford, Harry et Madge elle-même reprenaient le chemin déjà parcouru la veille. Tous allaient là en véritables mineurs. Ils emportaient divers outils et des cartouches de dynamite, destinées à faire sauter la paroi terminale. Harry, en même temps qu'un puissant fanal, prit une grosse lampe de sûreté qui pouvait brûler pendant douze heures. C'était plus qu'il ne fallait pour opérer le voyage d'aller et de retour, en y comprenant les haltes nécessaires à l'exploration, — si une exploration devenait possible.

  « A l'uvre ! » s'écria Simon, lorsque ses compagnons et lui furent arrivés à l'extrémité de la galerie.

  Et sa main saisit une lourde pince qu'elle brandit avec vigueur.

  « Un instant, dit alors James Starr. Observons si aucun changement ne s'est produit et si le grisou fuse toujours à travers les feuillets de la paroi.

  — Vous avez raison, monsieur Starr, répondit Harry. Ce qui était bouché hier pourrait bien l'être encore aujourd'hui ! »

  Madge, assise sur une roche, observait attentivement l'excavation et la muraille qu'il s'agissait d'éventrer.

  Il fut constaté que les choses étaient telles qu'on les avait laissées. Les fissures des feuillets n'avaient subi aucune altération. L'hydrogène protocarboné fusait au travers, mais assez faiblement. Cela tenait sans doute à ce que, depuis la veille, il trouvait un libre passage pour s'épancher. Toutefois, cette émission était si peu importante, qu'elle ne pouvait former avec l'air intérieur un mélange détonant. James Starr et ses compagnons allaient donc pouvoir procéder en toute sécurité. D'ailleurs, cet air se purifierait peu à peu, en gagnant les hautes couches de la fosse Dochart, et le grisou, perdu dans toute cette atmosphère, ne pourrait plus produire aucune explosion.

  « A l'uvre, donc ! » reprit Simon Ford.

  Et bientôt, sous sa pince, vigoureusement maniée, la roche ne tarda pas à voler en éclats.

  Cette faille se composait principalement de poudingues, interposés entre le grès et le schiste, tels qu'il s'en rencontre le plus souvent à l'affleurement des filons carbonifères.

  James Starr ramassait les morceaux que l'outil abattait, et il les examinait avec soin, espérant y découvrir quelque indice de charbon.

  Ce premier travail dura environ une heure. Il en résulta un évidement assez profond dans la paroi terminale.

  James Starr choisit alors l'emplacement où devaient être forés les trous de mine, travail qui s'accomplit rapidement sous la main d'Harry avec le fleuret et la massette. Des cartouches de dynamite furent introduites dans ces trous. Dès qu'on y eut placé la longue mèche goudronnée d'une fusée de sûreté, qui aboutissait à une capsule de fulminate, elle fut allumée au ras du sol. James Starr et ses compagnons se mirent à l'écart.

  « Ah ! monsieur James, dit Simon Ford, en proie à une véritable émotion qu'il ne cherchait pas à dissimuler, jamais, non, jamais mon vieux cur n'a battu si vite ! Je voudrais déjà attaquer le filon !

  — Patience, Simon, répondit l'ingénieur, vous n'avez pas la prétention de trouver derrière cette paroi une galerie tout ouverte ?

  — Excusez-moi, monsieur James, répondit le vieil overman. J'ai toutes les prétentions possibles ! S'il y a eu bonne chance dans la manière dont Harry et moi nous avons découvert ce gîte, pourquoi cette chance ne continuerait-elle pas jusqu'au bout ? »

  L'explosion de la dynamite se produisit. Un roulement sourd se propagea à travers le réseau des galeries souterraines.

  James Starr, Madge, Harry et Simon Ford revinr
ent aussitôt vers la paroi de la caverne.

  « Monsieur James ! monsieur James ! s'écria le vieil overman. voyez ! La porte est enfoncée !... »

  Cette comparaison de Simon Ford était justifiée par l'apparition d'une excavation, dont on ne pouvait estimer la profondeur.

  Harry allait s'élancer par l'ouverture...

  L'ingénieur, extrêmement surpris, d'ailleurs, de trouver là cette cavité, retint le jeune mineur.

  « Laisse le temps à l'air intérieur de se purifier, dit-il.

  — Oui ! gare aux mofettes ! » s'écria Simon Ford.

  Un quart d'heure se passa dans une anxieuse attente. Le fanal, placé au bout d'un bâton, fut alors introduit dans l'excavation et continua de brûler avec un inaltérable éclat.

  « Va donc, Harry, dit James Starr, nous te suivrons. » L'ouverture produite par la dynamite était plus que suffisante pour qu'un homme pût y passer.

  Harry, le fanal à la main, s'y introduisit sans hésiter et disparut dans les ténèbres.

  James Starr, Simon Ford et Madge, immobiles, attendaient.

  Une minute — qui leur parut bien longue — s'écoula. Harry ne reparaissait pas, il n'appelait pas. En s'approchant de l'orifice, James Starr n'aperçut même plus la lueur de sa lampe, qui aurait dû éclairer cette sombre cavité.

  Le sol avait-il donc manqué subitement sous les pieds d'Harry ? Le jeune mineur était-il tombé dans quelque anfractuosité ? Sa voix ne pouvait-elle plus arriver jusqu'à ses compagnons ?

  Le vieil overman, ne voulant rien écouter, allait s'introduire à son tour par l'orifice, lorsque parut une lueur, vague d'abord, qui se renforça peu à peu, et Harry fit entendre ces paroles :

  « Venez, monsieur Starr ! venez, mon père ! La route est libre dans la Nouvelle-Aberfoyle. »

  IX. La Nouvelle-Aberfoyle

  Si, par quelque puissance surhumaine, des ingénieurs eussent pu enlever d'un bloc et sur une épaisseur de mille pieds toute cette portion de la croûte terrestre qui supporte cet ensemble de lacs, de fleuves, de golfes et les territoires riverains des comtés de Stirling, de Dumbarton et de Renfrew, ils auraient trouvé, sous cet énorme couvercle, une excavation immense, et telle qu'il n'en existait qu'une autre au monde qui pût lui être comparée, — la célèbre grotte de Mammouth, dans le Kentucky.

  Cette excavation se composait de plusieurs centaines d'alvéoles, de toutes formes et de toutes grandeurs. On eût dit une ruche, avec ses nombreux étages de cellules, capricieusement disposées, mais une ruche construite sur une vaste échelle, et qui, au lieu d'abeilles, eût suffi à loger tous les ichthyosaures, les mégathériums, et les ptérodactyles de l'époque géologique !

  Un labyrinthe de galeries, les unes plus élevées que les plus hautes voûtes des cathédrales, les autres semblables à des contrenefs, rétrécies et tortueuses, celles-ci suivant la ligne horizontale, celles-là remontant ou descendant obliquement en toutes directions, — réunissaient ces cavités et laissaient libre communication entre elles.

  Les piliers qui soutenaient ces voûtes, dont la courbe admettait tous les styles, les épaisses murailles, solidement assises entre les galeries, les nefs elles-mêmes, dans cet étage des terrains secondaires, étaient faits de grès et de roches schisteuses. Mais, entre ces couches inutilisables, et puissamment pressées par elles, couraient d'admirables veines de charbon, comme si le sang noir de cette étrange houillère eût circulé à travers leur inextricable réseau. Ces gisements se développaient sur une étendue de quarante milles du nord au sud, et ils s'enfonçaient même sous le canal du Nord. L'importance de ce bassin n'aurait pu être évaluée qu'après sondages, mais elle devait dépasser celle des couches carbonifères de Cardiff, dans le pays de Galles, et des gisements de Newcastle, dans le comté de Northumberland.

  Il faut ajouter que l'exploitation de cette houillère allait être singulièrement facilitée, puisque, par une disposition bizarre des terrains secondaires, par un inexplicable retrait des matières minérales à l'époque géologique où ce massif se solidifiait, la nature avait déjà multiplié les galeries et les tunnels de la Nouvelle-Aberfoyle.

  Oui, la nature seule ! On aurait pu croire, tout d'abord, à la découverte de quelque exploitation abandonnée depuis des siècles. Il n'en était rien. On ne délaisse pas de telles richesses. Les termites humains n'avaient jamais rongé cette portion du sous-sol de l'Écosse, et c'était la nature qui avait ainsi fait les choses. Mais, on le répète, nul hypogée de l'époque égyptienne, nulle catacombe de l'époque romaine, n'auraient pu lui être comparés, — si ce n'est les célèbres grottes de Mammouth, qui, sur une longueur de plus de vingt milles, comptent deux cent vingt-six avenues, onze lacs, sept rivières, huit cataractes, trente-deux puits insondables et cinquante-sept dômes, dont quelques-uns sont suspendus à plus de quatre cent cinquante pieds de hauteur.

  Ainsi que ces grottes, la Nouvelle-Aberfoyle était, non l'uvre des hommes, mais l'uvre du Créateur.

  Tel était ce nouveau domaine, d'une incomparable richesse, dont la découverte appartenait en propre au vieil overman. Dix ans de séjour dans l'ancienne houillère, une rare persistance de recherches, une foi absolue, soutenue par un merveilleux instinct de mineur, il lui avait fallu toutes ces conditions réunies pour réussir, là où tant d'autres auraient échoué. Pourquoi les sondages, pratiqués sous la direction de James Starr, pendant les dernières années d'exploitation, s'étaient-ils précisément arrêtés à cette limite, sur la frontière même de la nouvelle mine ? cela était dû au hasard, dont la part est grande dans les recherches de ce genre.

  Quoi qu'il en soit, il y avait là, dans le sous-sol écossais, une sorte de comté souterrain, auquel il ne manquait, pour être habitable, que les rayons du soleil, ou, à son défaut, la clarté d'un astre spécial.

  L'eau y était localisée dans certaines dépressions, formant de vastes étangs, ou même des lacs plus grands que le lac Katrine, situé précisément au-dessus. Sans doute, ces lacs n'avaient pas le mouvement des eaux, les courants, le ressac. Ils ne reflétaient pas la silhouette de quelque vieux château gothique. Ni les bouleaux ni les chênes ne se penchaient sur leurs rives, les montagnes n'allongeaient pas de grandes ombres à leur surface, les steamboats ne les sillonnaient pas, aucune lumière ne se réverbérait dans leurs eaux, le soleil ne les imprégnait pas de ses rayons éclatants, la lune ne se levait jamais sur leur horizon. Et pourtant, ces lacs profonds, dont la brise ne ridait pas le miroir, n'auraient pas été sans charme, à la lumière de quelque astre électrique, et, réunis par un lacet de canaux, ils complétaient bien la géographie de cet étrange domaine.

  Quoiqu'il fût impropre à toute production végétale, ce sous-sol eût, cependant, pu servir de demeure à toute une population. Et qui sait si, dans ces milieux à température constante, au fond de ces houillères d'Aberfoyle, aussi bien que dans celles de Newcastle, d'Alloa ou de Cardiff, lorsque leurs gisements seront épuisés, — qui sait si la classe pauvre du Royaume-Uni ne trouvera pas refuge quelque jour ?

  X. Aller et retour

  A la voix d'Harry, James Starr, Madge et Simon Ford s'étaient introduits par l'étroit orifice qui mettait en communication la fosse Dochart avec la nouvelle houillère.

  Ils se trouvaient alors à la naissance d'une galerie assez large. On aurait pu croire qu'elle avait été percée de main d'homme, que le pic et la pioche l'avaient évidée pour l'exploitation d'un nouveau gisement. Les explorateurs devaient se demander si, par un singulier hasard, ils n'avaient pas été transportés dans quelque ancienne houillère, dont les plus vieux mineurs du comté n'auraient jamais connu l'existence.

  Non ! C'étaient les couches géologiques qui avaient « épargné » cette galerie, à l'époque où se faisait le tassement des terrains secondaires. Peut-être quelque torrent l'avait-il parcourue autrefois, lorsque les eaux supérieures allaient se mélanger aux végétaux enlisés; mais, maintenant, elle était aussi sèche que si elle eût été forée, quelque mille pieds plus bas, dans l'étage des roches granitoïdes. En même temps, l'air y circulait avec aisance
, — ce qui indiquait que certains « éventoirs » naturels la mettaient en communication avec l'atmosphère extérieure.

  Cette observation, qui fut faite par l'ingénieur, était juste, et l'on sentait que l'aération s'opérait facilement dans la nouvelle mine. Quant à ce grisou qui fusait naguère à travers les schistes de la paroi, il semblait qu'il n'eût été contenu que dans une simple « poche », vide maintenant, et il était certain que l'atmosphère de la galerie n'en conservait pas la moindre trace. Cependant, et par précaution, Harry n'avait emporté que la lampe de sûreté, qui lui assurait un éclairage de douze heures.

  James Starr et ses compagnons éprouvaient alors une joie complète. C'était l'entière satisfaction de leurs désirs. Autour d'eux, tout n'était que houille. Une certaine émotion les rendait silencieux. Simon Ford, lui-même, se contenait. Sa joie débordait, non en longues phrases, mais par petites interjections.

  C'était peut-être imprudent, à eux, de s'engager si profondément dans la crypte. Bah ! ils ne songeaient guère au retour. La galerie était praticable, peu sinueuse. Nulle crevasse n'en barrait le passage, nulle « pousse » n'y propageait d'exhalaisons malfaisantes. Il n'y avait donc aucune raison pour s'arrêter, et, pendant une heure, James Starr, Madge, Harry et Simon Ford allèrent ainsi, sans que rien pût leur indiquer quelle était l'exacte orientation de ce tunnel inconnu.

  Et, sans doute, ils auraient été plus loin encore, s'ils ne fussent arrivés à l'extrémité même de cette large voie qu'ils suivaient depuis leur entrée dans la houillère.

  La galerie aboutissait à une énorme caverne, dont on ne pouvait estimer ni la hauteur, ni la profondeur. A quelle altitude s'arrondissait la voûte de cette excavation, à quelle distance se reculait sa paroi opposée ? les ténèbres qui l'emplissaient ne permettaient pas de le reconnaître. Mais, à la lueur de la lampe, les explorateurs purent constater que son dôme recouvrait une vaste étendue d'eau dormante — étang ou lac —, dont les rives pittoresques, accidentées de hautes roches, se perdaient dans l'obscurité.

 

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