Frontiere Interdite

Home > Other > Frontiere Interdite > Page 9
Frontiere Interdite Page 9

by Shepard Rifkin


  — Premièrement, reprit Carson, où est Bond ? Deuxièmement, quand j'étais l'invité du général, j'ai entendu parler d'une armée fédérale qui montait de Chihuahua pour traiter avec lui. Où est-elle ? Troisièmement, vous remettrez cette lettre au général...

  Valdez haussa les épaules en souriant.

  — Qu'est-ce qui cloche ?

  — Il ne sait pas lire. Il devra la donner à quelqu'un pour se la faire lire. Ce sera peut-être un curé, mais il ne croira pas le curé, alors...

  Valdez haussa encore les épaules. Carson déchira lentement la lettre.

  — Mais il me connaît, reprit Valdez. Je lui dirai.

  Carson lui expliqua ce qu'il voulait faire savoir au général. Le vieux se leva, dit Bueno et sortit.

  — Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? demanda Bearclaw avec inquiétude.

  — Vous allez tous les deux apporter à la vieille toute l'eau qu'elle a besoin et du bois pour le feu. Et puis vous allez vous poster sur cette colline et si quelqu'un s'approche un peu trop, vous tirez deux ou trois coups de semonce.

  — D'accord pour nous, mais vous ?

  — Je vais dormir, répliqua Carson.

  Ce soir-là, vers neuf heures, Valdez se glissa derrière Archie et toussota poliment. Archie roula sur lui-même et arma fébrilement sa carabine, en s'écorchant la joue sur les cailloux.

  — Estoy yo ! cria le vieux. Amigo ! Amigo !

  — Nom de Dieu ! T'as failli te faire tuer, en te faufilant comme ça !

  Archie se releva, en frottant sa joue en sang. Le vieux ne jugea pas nécessaire de lui expliquer qu'il lui arrivait souvent de monter chez lui sans emprunter le sentier. Les embuscades étaient fréquentes le long de la frontière, il y avait trop d'ennemis. Il était donc passé par la hauteur, il avait aperçu Archie et toussé courtoisement pour attirer son attention.

  La femme de Valdez réveilla Carson en le secouant par l'épaule. Il se sentait beaucoup mieux et pouvait se tenir assis sans trop souffrir. Il s'installa sur son matelas, s'adossa au mur de pisé agréablement frais, et alluma une cigarette. Valdez s'accroupit devant lui. Bearclaw, le dos au mur, les observait.

  — Vous avez été suivi ?

  — Non.

  — Parfait. Et Bond ?

  — Le senor Bond a cherché votre chariot du côté du ranch de King Fisher. Il est revenu à Isleta, et il a envoyé un télégramme à King Fisher. Il lui a dit que vous étiez mort, que vos deux hommes avaient refusé son aide, et que s'il ne renvoyait pas le chariot avec quelqu'un de plus intelligent, l'affaire était dans le lac.

  — Mais comment...

  — Le fils du mari de ma nièce balaye le bureau du télégraphe. Il a appris le morse. Le Texan qui est là n'en sait rien.

  — Parfait. Ensuite ?

  — Je suis allé à Saragoza vendre des piments, et rendre visite à mon cousin Hilario qui travaille à l'unique hôtel de la ville. C'est un bon garçon, il écoute tout ce qu'on raconte. L'armée est partie de Chihuahua, avec de l'artillerie. Il y a beaucoup de bons officiers, entraînés en France, et près de cinq mille hommes. Une autre armée arrive de Monterey.

  Ils vont prendre le général entre deux feux. Paraît qu'ils ont ordre de ne pas faire de prisonniers. Carson sourit.

  — Et troisièmement ?

  — Le général accepte le rendez-vous que vous avez fixé.

  — Muchas gracias.

  — Por nada.

  — Qu'est-ce qu'il raconte ? demanda Bearclaw.

  — Demain midi, j'ai rendez-vous avec le général dans l’ile de San Vicente.

  — Où ça se trouve ?

  — C'est une île située au milieu du Rio Grande. C'est pas mexicain et c'est pas texan. Un terrain neutre, quoi.

  — Vous avez pas l'air neutre.

  — Non, pas du tout. Mais on a un problème. Le général va vouloir ces carabines pour rien. Il en a salement besoin, et il est prêt à se les procurer par tous les moyens. Faudra qu'on soit très neutres, et très malins, demain.

  — Combien d'hommes il a ? Carson se tourna vers Valdez.

  — Mille, douze cents, peut-être bien, répondit le vieux.

  — Il va les amener tous dans l’ile ? demanda Bearclaw.

  — Elle est trop petite. Il va laisser ses hommes et le bétail sur la rive mexicaine et venir seul. Je laisserai mon armée au Texas et j'irai seul au rendez-vous.

  Il fait amener trente têtes de bétail, je lui donne une carabine et cent cartouches. Il fait venir encore trente têtes. Je lui donne encore une carabine et cent cartouches. Comme ça je ne risque rien. Et lui non plus.

  — Ça me dit rien, tout ça. Carson haussa un sourcil :

  — Tu as une meilleure idée ?

  Bearclaw ne répondit pas tout de suite. Il mâchonna un instant sa tortilla, puis il finit par marmonner :

  — Ce que je comprends pas, c'est comment vous allez le persuader que nous sommes une armée. Quand il verra qu'on n'est que trois, avec toutes ces belles Winchester couchées dans leurs caisses, qu'est-ce qui va le retenir de nous sauter dessus ? La ligne pointillée au milieu de la rivière ? Moi, ça me plaît pas. Je vois pas pourquoi j'irais me fourrer tout droit dans la gueule du loup, très peu pour moi.

  — D'accord, dit Carson. Aucune raison qu'il ne s'empare pas du chargement sans payer. Il en a tellement besoin qu'il se fout pas mal de mettre King Fisher en rogne. Mais quelque chose l'arrêtera.

  — Sans blague ? Et quoi donc ?

  — Notre armée.

  — Vous êtes malade ?

  — Le vieux, ses deux neveux et ses deux petits-fils vont s'occuper des bestiaux une fois qu'ils seront au Texas. Archie et toi, vous aurez l'air d'une armée.

  — Ecoutez voir, Carson, je suis pas payé pour...

  — On partira au lever du soleil. On aura des tas de trucs à faire avant que le général rapplique.

  — Oui, mais...

  — Hasta manana. J'ai besoin de dormir. Carson se retourna et tira sa couverture jusqu'au menton.

  Bearclaw regarda le vieux, se tapota la tempe de l'index et désigna Carson. Le Mexicain sourit et secoua lentement la main de droite à gauche.

  — Oh non, señor. Oh non ! assura-t-il.

  XV

  San Vicente était un banc de sable de soixante-quinze mètres de long et quinze mètres de large au plus. En amont, la pointe n'était qu'un amas d'épaves et de branches enchevêtrées blanchies par le soleil. Toute l'île était couverte de broussailles. Sur la rive mexicaine du fleuve, s'étendait une large plage de boue séchée et au-delà, les ocotillos, les saules et les chênes verts formaient d'épais fourrés où une centaine d'hommes pouvaient se cacher sans être vus de la berge texane dont le terrain était tout aussi impénétrable.

  Au petit jour, le chariot, alourdi par son chargement de carabines et de munitions, s'arrêta en grinçant. Valdez, ses neveux et ses petits-fils à cheval l'entourèrent. Carson ordonna à Bearclaw et Archie d'ouvrir trois caisses. Ils obéirent, sans comprendre. Carson ne leur avait pas encore révélé son plan. Tandis qu'ils ouvraient les caisses, il descendit péniblement du chariot. Valdez traîna la selle posée sur les caisses et sella un cheval. Carson monta, en grimaçant de douleur.

  Les caisses étaient ouvertes.

  — Bien, dit Carson. Vous en avez trente. Chargez-les.

  Toujours aussi perplexes, Archie et Bearclaw chargèrent les carabines. Carson se tourna vers Valdez et lui demanda d'aller faire une reconnaissance sur l'autre rive voir si quelqu'un ne les observait pas, et de revenir dès qu'il s'en serait assuré. De toute façon, il devrait laisser ses hommes patrouiller le secteur.

  Le vieux acquiesça et entra dans l'eau, suivi de ses vaqueros.

  — Vous deux, reprit Carson, éloignez-vous et allez disséminer les carabines derrière des buissons et dans les fourches des arbres, n'importe quel coin qui vous paraîtra bon comme poste d'observation naturel pour me couvrir quand je serai sur l'île. Braquez-les toutes sur moi. Je serai au centre du banc de sable. Si je me déplace un peu, arrangez-vous pour que les canons d'u
ne ou deux carabines me suivent. Après ça, Archie, monte sur la petite colline avec ta Springfield, emporte de l'eau et de quoi manger. Trouve-toi un coin à l'ombre, bien abrité. Tu ne devras pas quitter ce poste, ni bouger avant la fin de l'après-midi. Je veux que tu me couvres continuellement. A chaque seconde.

  Il s'interrompit et dévisagea Archie :

  — Ça te plaira de m'avoir au bout de ton canon ?

  Archie ne répondit pas, mais il était évident que l'idée lui plaisait énormément.

  — D'après ton oncle, tu es bon tireur. Fais-moi voir un peu.

  — Je vous fais voir quoi ?

  Carson tira un dollar d'argent de sa poche.

  — Je vais lancer cette pièce en l'air et je veux que tu la touches avant qu'elle retombe.

  — Vous voulez que je la touche sur la tranche ou juste au centre ?

  — Juste au centre, de préférence.

  Archie prit sa Springfield sous le siège du chariot.

  — On parle pas ?

  — Si tu veux. Cinq dollars que tu la frapperas pas plein centre ?

  — Pari tenu, Carson.

  — Tout le temps que je discuterai dans l'île, il faudra me surveiller de près. Ne pas me quitter des yeux une seconde.

  — Je vous couverai des yeux comme si vous étiez un lapin et moi un serpent à sonnette affamé.

  — M'étonne pas, grogna Carson. Mais d'abord, Bearclaw, Valdez et toi, vous installerez les carabines de façon qu'elles fassent bonne impression de là-bas.

  — Au général, hein ?

  — A lui surtout.

  Carson poussa son cheval dans l'eau et quand il aborda l’ile, Valdez arriva de l'autre rive et annonça qu'il n'y avait personne. Carson le renvoya guetter, en lui recommandant de l'avertir dès qu'un inconnu arriverait dans le secteur.

  Une heure plus tard, les carabines étaient installées. Carson fit rectifier quelques positions, puis il appela Bearclaw dans l’île.

  — Comme ça, c'est pas mal. Dès qu'ils arriveront, Valdez et toi vous irez de l'une à l'autre. Vous ferez un peu bouger les canons, comme si quelqu'un me couvrait chaque fois que je fais un pas. Faites-les bouger quand le général ou un de ses hommes se déplacera. De temps en temps, faites-leur voir un bout de chemise ou un chapeau. Couvrez beaucoup de terrain. Déplacez une carabine tout au bout à droite, et puis courez au milieu, puis à gauche.

  Pigé ?

  — Ma foi, faut que je vous tire mon chapeau, grommela Bearclaw à contrecœur.

  Il regagna la rive texane ; Carson s'assit à l'ombre de son cheval et s'amusa à dessiner sur le sable des marques d'élevages avec une brindille.

  Le soleil touchait presque au zénith quand Valdez plongea dans le fleuve et arriva au trot, suivi des siens. Les jeunes regardaient derrière eux, l'air très excité.

  — Ils arrivent ! cria Valdez. Ils sont nombreux. Carson lui expliqua ce qu'il devait faire avec les carabines. Le vieil homme approuva d'un sourire épanoui. Carson leur dit également de ne pas avoir l'air surpris si une détonation claquait sur la colline ; ils devaient se comporter comme si c'était tout naturel, avoir l'air calme et assuré, comme s'ils avaient des centaines d'hommes derrière eux pour les soutenir.

  — Vous croyez pouvoir faire ça ?

  — C'est sûr, promit Valdez. Je les ai amenés pour leur apprendre à respecter un homme qui le mérite... Vous avez compris ce que le patron a dit?

  Les jeunes gens acquiescèrent.

  — C'est bon. Personne n'a peur ? Aucun d'eux ne répondit.

  — C'est bon, répéta-t-il. Nous sommes tous prêts.

  Presque au même instant, le général apparut sur la berge, suivi de plusieurs hommes qui s'égaillèrent à droite et à gauche. Ils regardaient l'autre rive, mais ce fut le général qui aperçut le premier les canons des carabines. Il se retourna et donna un ordre bref. Deux de ses hommes tournèrent bride et disparurent dans les fourrés.

  Carson se leva péniblement. Le général ôta son sombrero et s'inclina d'un air moqueur. Carson répondit d'un signe de tête. Le général se recoiffa, sourit, et murmura quelques mots à Pablo qui éclata de rire en portant une main devant sa bouche. Ils poussèrent tous deux leur cheval dans le fleuve.

  Arrivés dans l'île, ils regardèrent Carson qui détachait un sac de couchage de son troussequin.

  — Pas gentil, amigo, dit le général en désignant de la tête les canons des carabines qu'on voyait luire entre des buissons ou des arbres fourchus.

  — Chat échaudé craint l'eau chaude, répliqua Carson en s'asseyant sur la couverture.

  — Non, non, je n'aime pas ça.

  Le général restait en selle, et fronçait les sourcils.

  — Vous me faites tenir en joue, vous aussi. Je me plains pas. Venez vous asseoir.

  — D'accord, Tejano, dit le général en souriant brusquement. Je descends et on cause affaires.

  Il mit pied à terre et confia les rênes à Pablo. Carson n'avait pas encore pu voir l'homme, dont la figure était dans l'ombre. Maintenant il s'aperçut que Pablo avait un pansement sur un œil et que plusieurs de ses dents de devant n'étaient plus que des chicots ; le nez était enflé et une joue toute bleue et violette. Pablo foudroya Carson du regard et s'éloigna avec le cheval.

  Le général s'accroupit sur les talons.

  — Vous avez bonne mine, observa-t-il. Enfin, peut-être pas tant que ça. Mais meilleure mine que la dernière fois qu'on s'est vus, non ?...

  Carson ne répondit pas ; il dessinait toujours sur le sable. Le général ramassa un petit bout de bois et en fit autant, tout en parlant.

  — Vous m'étonnez. J'aurais jamais cru que vous arriveriez au Texas. J'aurais pas cru que vous passeriez la nuit. C'est drôle. Là c'est le Texas, là-bas le Mexique. D'un côté vous me tuez, de l'autre c'est moi qui vous tue. Et ici on est comme des amis. Drôle, non?

  — Drôle, dit Carson.

  — Vous vous fichez de moi ?

  — J'ai mal dans le dos, général. Je n'y vois pas encore tellement bien. Je ne vous aime pas. Vous me prenez à rebrousse-poil et si vous exagérez, je suis bien capable de vous entraîner avec moi dans la merde. Alors si on parlait affaires ? Il fait chaud et je commence à avoir soif.

  Pendant une minute, le général ne dit rien. La figure dissimulée par le large sombrero, il regardait le sable et les dessins qu'il faisait avec son bâton.

  — Vous avez de la chance, dit-il enfin. La chance d'avoir tous ces hommes là-bas, Carson. D'accord, on parle affaires. Une seule question avant.

  — Allez-y.

  — Comment vous vous sentiez en arrivant au Texas, hein ?

  — Des vêtements trempés au Texas sont vachement plus confortables que des vêtements secs au Mexique, rétorqua Carson.

  — Hé ! Elle est pas mauvaise, celle-là ! s'exclama le général. Oye, Pablito ! Ven aqui !

  Pablo s'approcha lentement, jeta un regard lourd de haine à Carson et quand le général traduisit la réflexion du Texan, Pablo ne broncha pas.

  — L'ennui avec Pablo, grommela le général, c'est que depuis qu'il a perdu un œil, il trouve plus rien de drôle. Il...

  Pablo tira le général par la manche, se pencha et chuchota à son oreille. L'air irrité du général fit place à une expression pensive. Il se tourna vers Carson.

  — Pablo est drôle quand même. Il pense que peut-être vous n'avez pas tellement d'hommes là-bas.

  Carson leva les yeux vers Pablo et se força à sourire.

  — Porque ? demanda-t-il.

  — Où vous auriez trouvé tant d'hommes si vite ? répliqua Pablo en espagnol.

  — Vous croyez que je bluffe ?

  Pablo haussa les épaules en faisant la moue. Carson tira un dollar d'argent de sa poche et le lui tendit.

  — C'est à vous. Il vous suffit de le tenir en l'air, à bout de bras, pendant cinq secondes.

  Pablo le regarda avec méfiance.

  — Vous avez peur ?

  Pablo arracha la pièce des mains de Carson et leva le bras. Carson sourit, mais en son for intérieu
r il récitait une prière.

  Deux secondes plus tard, la pièce sauta des doigts de Pablo comme une créature vivante et s'envola en tournoyant. Elle était encore en l'air quand ils entendirent le bruit sec de la détonation. Le général sursauta et regarda la colline. Une petite bouffée de fumée s'élevait lentement. Il alla ramasser la pièce. Plein centre. Le général se tourna de nouveau vers la rive texane. Deux des carabines oscillèrent. Un bout de chemise passa entre deux buissons.

  — Eh, Tejano, vous voulez travailler pour moi ? dit-il, en regardant la pièce d'un air songeur. Et amenez-le, lui aussi, ajouta-t-il en désignant la colline du doigt.

  Carson secoua la tête.

  — On rigole bien, on voyage, insista le général. On boit du pulque à gogo, pour vous peut-être on trouvera du whisky, on prend le bétail de Nanita...

  — De qui ?

  — Nanita, Nanita ! Grand-mère ! C'est comme ça que nous appelons tout le bétail du Texas. Vous savez pas ? Non ? Vous nous avez volé le Texas, non ? Tout le bétail de là-bas, c'est celui de Nanita. On vient le récupérer, c'est tout. Et on le vend aux riches hacenderos de Sonora, de Nuevo Léon, là-bas ils sont pas très pointilleux sur les marques américaines. Ou peut-être on va le vendre en Arizona, au Nouveau-Mexique. Tout le monde s'en fout sauf peut-être les inspecteurs de l'Association des éleveurs, mais combien d'hommes ils ont ? On prend l'argent, on le place dans une banque en Europe. Dans trois, quatre ans, on va à Paris, peut-être. On sera très riches, Tejano ! Vous êtes malin, vous avez des cojones. Pablo est pas tellement futé et il est plus bon à rien ; faut que je me débarrasse de lui.

  — Non.

  — Je vous nommerai général aussi.

  — Non.

  — Elle vous plaît, cette Luisa de Parral ? Carson s'appliqua à rester impassible.

  — Vous venez avec moi, vous êtes général, et je vous la donne.

  Carson sentit son cœur bondir comme une truite ferrée. C'était sans doute une ruse bien camouflée ; il lui fallait agir avec beaucoup de prudence, il le savait II secoua légèrement la tête.

  — Non ? Je croyais qu'elle vous plaisait bien. Personne l'a encore touchée. Peut-être moi, un petit peu. Elle se défend, une vraie tigresse !

 

‹ Prev