Opération bague au doigt

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Opération bague au doigt Page 6

by Lynda Curnyn


  — Mais Vanessa n’avait que vingt-cinq ans lorsque nous nous sommes mariés. Et tu es heureuse, chérie, n’est-ce pas?

  Sonny se tourne vers sa femme, qui se gratte le nez, puis le frotte contre celui de son époux. Sa main n’arrête pas de caresser son ventre qui est décidément devenu le centre du monde. En un sens, rien que de les voir, je me sens d’humeur espiègle. Mais ça ne dure pas longtemps. Car Nonnie vient à son tour de prendre la parole.

  — Moi aussi, je me suis mariée très jeune, et tout ce que ça m’a rapporté, c’est de devenir une jeune veuve, dit-elle en fixant Artie d’un air lourd de sens. Mais aujourd’hui, le monde a changé, les femmes aiment sortir avec plusieurs hommes. Pas question de ramener un homme pour de bon à la maison sans l’avoir testé !

  Ma mère s’insurge.

  — Quoi ? Alors tu crois que j’ai eu tort d’épouser mon mari à vingt-deux ans ? Mais nous nous aimions. Et nous avions envie de vivre ensemble.

  Et voilà ! De toutes les choses qui ont été dites sur l’absence de Kirk ce week-end, c’est cette phrase que je ressens comme un coup de poignard en plein cœur. A-t-il réellement envie de vivre avec moi ?

  — Tu veux que je te dise la vérité ? embraye Sonny. J’ai toujours aimé le premier type avec lequel tu es sortie, ce Vincent Salerno. Je me demande d’ailleurs ce qu’il devient.

  — Il est marié depuis plus de neuf ans, l’informe ma mère.

  Comme si c’était une preuve de plus du bien-fondé de sa théorie !

  Sonny commente avec un petit sourire à peine voilé :

  — Eh bien, en voilà un de plus qui mord la poussière. Et tu m’as bien dit récemment que tu étais allée au mariage du mec qui sortait avec toi au collège ? Il s’appelait comment, déjà. Ah oui, Randy.

  — Oui, il y a déjà cinq ans de ça.

  C’est encore ma mère qui répond! Décidément, il sera dit que je boirai la coupe jusqu’à la lie, ce soir !

  Je fais une petite prière pour que personne ne me parle de Josh dans la foulée…

  Mais Sonny n’a même pas besoin de demander des nouvelles de Josh pour nous donner sa vision des choses.

  — Méfie-toi, Ange, si tu attends trop longtemps, tous les bons partis seront pris !

  — Pas tous, non ! dit Nonnie.

  Et elle décoche un tel regard à Artie que le brave homme en reste la fourchette en l’air. Son cou vire peu à peu au rouge tomate. Je comprends soudain que, sur le chemin de l’autel, même ma grand-mère va me battre à plate couture !

  Vanessa vient à mon secours.

  — Angela est différente. C’est une artiste.

  Avec son fort accent de Brooklyn, le mot « artiste » ressemble étrangement à « autiste ».

  — Dis, Angela, tu peux nous refaire le poirier ? demande Tracy, se souvenant d’un des exercices que je fais régulièrement dans mon émission et dont j’ai eu le malheur de faire une petite démonstration la dernière fois.

  — Non, pas de poirier ! tranche Joey tandis que Tracy se catapulte hors de sa chaise. On mange d’abord, on verra après si Angela a envie de nous faire ses tours.

  Il appelle ça des « tours » ! C'est l’horreur complète.

  Je suis passée du statut d’« artiste » à celui de phénomène de foire de seconde zone.

  Je soupire.

  Finalement, il y a sûrement quelque chose qui cloche chez moi.

  4

  J’ai juste appelé… pour hurler… JE T’AIME !

  Il y a pire que de retrouver un appartement vide un dimanche soir. Une seule chose… C’est de retrouver un appartement vide rempli de trucs témoignant que quelqu’un d’autre y a passé du bon temps.

  Je parle en l’occurrence de Justin et de Lauren. Apparemment, ils sont rentrés tôt des Hamptons. Il y a des bougies partout sur le rebord de la fenêtre, et l’air est encore imprégné de l’odeur de cire fondue. Deux verres à pied nichés l’un contre l’autre trônent sur la table de la salle à manger…

  D’après les notes retrouvées près du répondeur et gribouillées à la hâte par Justin, il est allé chercher Lauren à l’aéroport. Et comme Justin n’a pas de voiture, il a dû se taper tout le trajet en taxi jusqu’à La Guardia. Tout ça pour pouvoir passer une heure de plus avec la femme qu’il m’a décrite un jour comme « la meilleure chose qui lui soit arrivée »…

  Je soupire en me demandant quand on dira de moi la même chose.

  En pénétrant dans le salon, je note que le canapé numéro trois a été déplacé. Il n’est plus au beau milieu de la pièce, mais dans un endroit plus discret, devant le numéro deux. Je suppose que je dois ce changement à Lauren. Elle a dû user de l’influence considérable qu’elle a sur Justin pour le persuader que sa récente acquisition est une véritable horreur, et lui proposer de fabriquer une housse. Aussitôt dit, aussitôt fait! En voyant la nouvelle couleur bleu ciel du canapé numéro trois, j’en déduis qu’elle a dû utiliser un des draps de Justin.

  Avec les deux canapés qui font face au plus grand de nos quatre téléviseurs, on a vraiment l’impression d’être dans une salle de cinéma. Ce qui d’une certaine façon satisfait mon côté actrice, même si dans l’opération mon espace vital a été amputé d’un bon mètre…

  Je me laisse tomber au premier rang et j’attrape la télécommande posée sur la petite table basse. En allumant la télé, je cherche du regard la pendule murale au fond de la pièce. 19 heures ! L’avion de Kirk doit atterrir à 19 h 50 (j’ai vu le billet sur sa commode. Involontairement, je précise). Comme il n’a pas de bagages à récupérer — il les garde toujours avec lui —, il devrait foncer directement vers la station de taxis. Mettons qu’il lui faille cinq minutes pour en trouver un, en vingt minutes, il arrivera au Midtown Tunnel. Avec la circulation dense du dimanche soir, il lui faudra encore un quart d’heure pour arriver chez lui. Soit, si mes calculs sont justes, à 20 h 30 précises. Deux minutes pour grimper l’escalier, mettons vingt minutes pour défaire ses bagages (Kirk est incapable de se décontracter tant qu’il n’a pas vidé son sac et remis ses affaires de toilettes bien en place dans l’armoire à pharmacie. Au début, j’ai trouvé ça charmant. Plus tard, quand j’attendais de ses nouvelles après l’une de ses nombreuses escapades du week-end, j’ai commencé à trouver ça insupportable.)

  Tout ça nous amène à 20 h 52. Kirk devrait donc décrocher son téléphone à 21 heures au plus tard pour me dire combien je lui ai manqué !

  Il me reste deux heures à patienter, le temps de faire le point sur notre liaison. Même s’il n’a pas jugé bon de m’emmener chez lui, nous sommes ensemble depuis vingt mois. Nous nous aimons, bon sang ! Il me l’a dit dès le troisième mois, s’en est délecté jusqu’au huitième. Il a commencé à « s’installer » au bout d’un an.

  Maintenant… Eh bien, nous considérons les choses comme acquises. Tout ! Notre amour, l’autre… Alors, s’il ne m’a pas emmenée avec lui, qu’est-ce que ça peut bien faire ? Ce n’est pas très important à côté de tout ce que nous partageons.

  Tenez, imaginons que j’aborde le sujet… A cause de Grace bien sûr, qui me reproche toujours de ne pas formuler mes envies. Je parie que si j’ouvrais la bouche pour lui dire ce que ça représenterait pour moi de l’accompagner la prochaine fois, je suis sûre qu’il serait ravi d’accéder à ma demande. Il pourrait même regretter de n’y avoir pas pensé plus tôt. Voire prendre date pour un prochain week-end, juste pour se rattraper !

  Sur cette pensée réconfortante, je m’installe pour regarder une émission qui ne fatigue pas mes cellules grises, en commençant par une énième rediffusion de Friends. J’ai l’impression qu’ils programment cette série au moins six fois par jour maintenant qu’elle passe sur plusieurs chaînes. J’étudie Jennifer Aniston avec un intérêt nouveau. J’imagine cette déesse blonde chez elle avec Brad, son dieu à la chevelure blond doré. Si cette femme, qui rame pour se trouver un petit copain dans la série, a réussi à mettre la main sur Brad Pitt dans la vie, c’est qu’il y a certainement du vrai dans la théorie de Mich
elle !

  Revenons à ma réalité à moi. Dès que les héros de Friends se noient dans un flot de rires enregistrés qui indique la fin de l’épisode, je change de chaîne. Nouveau coup d’œil sur la pendule… Plus qu’une heure.

  Je tue le temps en regardant un documentaire sur une bactérie mortelle qui se cache dans les objets de la vie courante. Et juste au moment où je me dis qu’il y a plus grave sur Terre que de savoir si je finirai par me marier (la seule certitude, c’est que je mourrai un jour), je m’aperçois qu’il est presque 21 heures. Je retrouve aussitôt mon tonus. D’autant que, pour l’heure, je suis toujours vivante… et bien vivante.

  Je bondis de mon canapé et je fonce dans ma chambre enfiler un caleçon long et un T-shirt. Autant me mettre à l’aise… Je me vois déjà roulée en boule avec le téléphone à la main, écoutant Kirk me murmurer à l’oreille combien je lui ai manqué. En général, il n’est pas du genre démonstratif, mais chaque fois qu’il rentre de voyage d’affaires, j’ai besoin qu’il me prouve son affection. De plus en plus ! Une fois, je l’ai même attendu chez lui, dans son lit, avec pour tout vêtement un soutien-gorge de dentelle noire et le string assorti. Vous imaginez la nuit que nous avons passée ! C'était très, très chaud…

  Nouveau coup d’œil vers la pendule. Il est déjà 21 h 10. Alors, ce coup de fil, il vient, oui ou non ? Je me focalise sur le refrain : « Tu ne peux pas savoir comme tu m’as manqué… »

  Il y a peut-être des retards à l’aéroport ?

  J’entends une clé se glisser dans la serrure.

  Chic ! Il a sans doute décidé de passer me prendre.

  Mais c’est la voix de Justin qui résonne dans le hall pour me prévenir de son arrivée.

  Ce que je peux être idiote ! Passer chez moi, ce n’est pas le genre de Kirk. Il ne manque pas de romantisme, certes, mais un peu plus de fantaisie ne ferait pas de mal.

  Je rends son bonjour à Justin dans le salon, où il vient de se débarrasser de ses baskets, avant de prendre ses aises sur le canapé numéro trois. Je lui demande avec un brin d’inquiétude :

  — Lauren a décollé sans problème ?

  Le véritable objet de ma question est en fait : « Pas de retards à l’aéroport ? »

  Son regard glisse vers la table et les deux verres à vin.

  — Pas de lézard ! Mais je ne supporte pas de la voir partir.

  Je lis un tel sentiment d’abandon sur son visage que je sens mon cœur se serrer. Toutes les filles rêvent que leur copain ressentent un truc pareil quand elles les quittent…

  Mais ce moment ne dure qu’un temps… Car soudain, Justin lorgne vers la pendule et s’écrie :

  — Dis, ça t’embête si je regarde mon match ? Je viens d’entendre dans le taxi que les Yankees ont trois points d’avance sur les Red Sox.

  Et il attrape la télécommande.

  Ça fait tout de suite tilt ! La voilà, ma réponse. Les Yankees jouent contre les Red Sox, et Kirk est un fan des Red Sox. Si ça se trouve, il est déjà chez lui, et il s’est rué sur son poste de télé pour suivre la fin de la partie.

  J’observe Justin un instant : le poing levé, il hurle son enthousiasme en totale communion avec les fans du stade.

  Plus je l’observe et plus je me dis que c’est possible. Voire probable.

  Bien que je ne sois pas enchantée de faire les frais d’un match de base-ball, je rejoins Justin sur le canapé. Moi, je suis fan des Mets, mais peu importe, c’est plus « de naissance » que par véritable passion.

  Toujours est-il que je peux comprendre cet engouement. J’ai regardé les matchs interurbains en gesticulant comme une malade, mais on ne peut pas dire que je me retrouve régulièrement en nage à cause d’un match ! Ce n’est pas ça qui va m’inciter à délaisser mes amis, ma famille, et tous ceux que j’aime.

  L'heure avance, et Justin jubile de plus en plus à chaque lancer de balle. A présent, les Yankees comptent cinq points d’avance. Quand j’aurai Kirk au téléphone, je sens que ça ne va pas être la joie ! J’ai failli l’appeler pendant le match, mais je n’ai pas envie qu’il me parle l’esprit ailleurs… Je décide d’attendre la fin de la septième manche.

  Le moment venu, quand il est absolument certain que la victoire revient aux Yankees, Justin estime qu’il faut fêter l’événement comme il se doit.

  — Je descends chercher de la bière et des ailes de poulet. Tu veux quelque chose ?

  — Non, merci.

  L'air détaché, je prends la direction de ma chambre, où j’espère recevoir ce satané coup de fil de Kirk. Il est temps qu’il appelle, j’ai les nerfs en pelote. La coupe est pleine et j’ai peur de faire quelque chose que je regretterai ensuite. Hurler, par exemple.

  Kirk décroche à la deuxième sonnerie.

  — Ah, salut, Angie ! J’allais justement t’appeler…

  Bon sang! Si seulement j’avais attendu trente secondes de plus, c’est moi qui aurais eu le dessus. Mais je suis tellement contente d’entendre sa voix ! C'est fou ce qu’il me manque.

  J’essaie de plaisanter.

  — La tentation de regarder le match a été trop forte, hein?

  — Tu plaisantes ? Quand j’ai vu le score, j’ai été incapable de suivre cette parodie de match. J’ai éteint la télé tout de suite.

  Mon Dieu !

  Il ne me laisse même pas le temps de formuler ma question.

  — Qu’as-tu fait exactement pendant les soixante-quinze minutes qui se sont écoulées entre ton retour et mon coup de fil ? Pourquoi ne m’as-tu pas appelée ? dit-il en me singeant. C'est simple, j’ai défait mes bagages et j’ai rangé mes affaires.

  Bon, admettons !

  — Tu as passé un bon week-end ? dis-je en m’efforçant de rester au-dessus de tout ça.

  — Super!

  Sa voix est montée d’un ton. Il se met à tout me raconter par le menu. Il a joué au football avec ses cousins sur le légendaire arpent de terre où vivent ses parents. Quand je dis « légendaire », c’est parce que je ne l’ai encore jamais vu ! Il a aussi pris dans ses bras le bébé de sa sœur Kate et fait la connaissance du petit ami de son autre sœur, Kayla.

  A propos, je vous signale que, dans sa famille, tout le monde a un prénom qui commence par un K. D’après Kirk, c’est une idée de sa mère. En plus, Kate a épousé un mec qui s’appelle Kenneth, et ils ont appelé leur bébé comment ? Je vous le donne en mille… Kimberly. Je me demande si la deuxième sœur a réussi à mettre la main sur un K, elle aussi.

  Hé, attendez une seconde ! Son nouveau copain… il était présent !

  — Et… euh… depuis combien de temps ta sœur sort-elle avec ce type ?

  Même s’il a parlé du « nouveau » mec de sa sœur, j’espère de toutes mes forces qu’ils sont pratiquement mariés. C'est vraiment la seule raison valable pour qu’ils aient invité ce Karl, Kasper, Kirby ou je ne sais quoi, et pas moi !

  — J’en sais rien. Peut-être deux mois…

  Deux mois ! Bon, on se calme, on reste cool.

  — Il a l’air assez sympa, mais tu sais, avec Kayla… Elle a à peine le temps de sortir avec un mec qu’il est déjà rayé de la liste…

  Restons zen. Allez, on inspire, on expire… ce qu’il faut, c’est s’en tenir aux faits.

  — Mais, mon chéri, personne… euh… ne t’a jamais posé de questions sur ta petite amie ?

  Je sais, ça fait un peu Inquisition, mais je ne vois pas comment m’y prendre autrement. Il faut que je sache.

  — Si, bien sûr. Ma mère n’arrête pas de me rabâcher la même chose depuis que j’ai rompu avec Susan. Elle a toujours eu un faible pour Susan…

  Un faible pour Susan ?

  — … mais j’ai bien retenu la leçon. Mieux vaut ne pas aborder ce genre de sujet avec sa famille. Ils se jettent sur la moindre information comme une bande de piranhas affamés.

  — Quel genre de sujet ?

  — Tu sais bien, avec qui je sors, par exemple…

  — Kirk, tu veux dire que depuis près de deux ans que nous sommes ensemble, tes parents
ne savent même pas que j’existe ?

  — Oh, ils savent que j’ai quelqu’un, mais c’est tout ce que j’ai lâché. Et puis ils comprennent que je cherche avant tout à faire démarrer ma société…

  — Excuse-moi, Kirk. Tu as dit « quelqu’un » ?

  Silence radio au bout du fil. Cet idiot a sans doute compris qu’il marchait sur un terrain miné avec ses commentaires débiles.

  Au bout d’un moment, il me lance :

  — Tu sais bien ce que je veux dire, Angie. C’est toi-même qui m’as dit un jour : « Moins ta mère en sait sur ta vie, mieux c’est. »

  — Mais je ne suis pas un simple flirt ou une passade ! Je croyais qu’il était question d’engagement !

  Nouveau silence. Encore plus pesant. On entendrait une mouche éternuer ! Mais le pire est encore à venir. Au bout d’un moment, j’entends un soupir, et puis ces mots :

  — Ange, tu sais très bien ce que j’en pense…

  Qui, moi ?

  — Mon seul objectif pour l’instant, c’est de créer ma boîte. Je pensais que tu comprenais. Je pensais…

  Je n’écoute déjà plus. J’en ai ras le bol de ce qu’il pense. Pas le moindre zeste de romantisme… C’est tout le contraire de ce que j’attends. Moi, j’ai besoin d’une passion dévorante. Je rêve d’un homme qui m’ait tellement dans la peau qu’il en crève d’imaginer la vie sans moi ! Et cet homme, je veux que ce soit Kirk. Est-ce trop demander ?

  Juste au moment de raccrocher, Kirk me lâche d’un ton blasé :

  — Au fait, quand tu viendras demain soir, n’oublie pas mon CD de U2.

  Vous voyez où nous en sommes ? On ne demande plus à l’autre s’il veut bien venir. C'est acquis, ça va de soi ! Et comme je n’ai toujours pas digéré d’avoir été exclue (au sens propre comme au figuré) de la grande réunion familiale de Kirk ce week-end, je me dis qu’il est grand temps de réagir, de secouer le cocotier…

  C’est alors que je repense à la fameuse tactique dont Michelle m’a parlé, et je finis par craquer. Un réflexe.

 

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