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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 128

by Gustave Flaubert


  La nuit tomba. Les Carthaginois, les Barbares avaient disparu. Les éléphants, qui s'étaient enfuis, vagabondaient à l'horizon avec leurs tours incendiées. Elles brûlaient dans les ténèbres, çà et là, comme des phares à demi perdus dans la brume ; et l'on n'apercevait d'autre mouvement sur la plaine que l'ondulation du fleuve, exhaussé par les cadavres et qui les charriait à la mer.

  Deux heures après, Mâtho arriva. Il entrevit à la clarté des étoiles de longs tas inégaux couchés par terre.

  C'étaient des files de Barbares. Il se baissa ; tous étaient morts, il appela au loin ; aucune voix ne lui répondit.

  Le matin même, il avait quitté Hippo-Zaryte avec ses soldats pour marcher sur Carthage. A Utique, l'armée de Spendius venait de partir, et les habitants commençaient à incendier les machines. Tous s'étaient battus avec acharnement. Mais le tumulte qui se faisait vers le pont redoublant d'une façon incompréhensible, Mâtho s'était jeté, par le plus court chemin, à travers la montagne, et, comme les Barbares s'enfuyaient par la plaine, il n'avait rencontré personne.

  En face de lui, de petites masses pyramidales se dressaient dans l'ombre, et en deçà du fleuve, plus près, il y avait à ras du sol des lumières immobiles. En effet, les Carthaginois s'étaient repliés derrière le pont, et, pour tromper les Barbares, le Suffète avait établi des postes nombreux sur l'autre rive.

  Mâtho, s'avançant toujours, crut distinguer des enseignes puniques, car des têtes de cheval qui ne bougeaient pas apparaissaient dans l'air, fixées au sommet des hampes en faisceau que l'on ne pouvait voir ; et il entendit plus loin une grande rumeur, un bruit de chansons et de coupes heurtées.

  Alors, ne sachant où il se trouvait, ni comment découvrir Spendius, tout assailli d'angoisses, effaré, perdu dans les ténèbres, il s'en retourna par le même chemin plus impétueusement. L'aube blanchissait, quand du haut de la montagne il aperçut la ville, avec les carcasses des machines noircies par les flammes, comme des squelettes de géant qui s'appuyaient aux murs.

  Tout reposait dans un silence et dans un accablement extraordinaires. Parmi ses soldats, au bord des tentes, des hommes presque nus dormaient sur le dos, ou le front contre leur bras que soutenait leur cuirasse. Quelques-uns décollaient de leurs jambes des bandelettes ensanglantées. Ceux qui allaient mourir roulaient leur tête, tout doucement ; d'autres, en se traînant, leur apportaient à boire. Le long des chemins étroits les sentinelles marchaient pour se réchauffer, ou se tenaient la figure tournée vers l'horizon, avec leur pique sur l'épaule, dans une attitude farouche.

  Mâtho trouva Spendius abrité sous un lambeau de toile que supportaient deux bâtons par terre, le genou dans les mains, la tête basse.

  Ils restèrent longtemps sans parler.

  Enfin Mâtho murmura : — " Vaincus !

  Spendius reprit d'une voix sombre : — " Oui, vaincus ! "

  Et à toutes les questions il répondait par des gestes désespérés.

  Cependant des soupirs, des râles arrivaient jusqu'à eux. Mâtho entrouvrit la toile. Alors le spectacle des soldats lui rappela un autre désastre, au même endroit, et en grinçant des dents :

  — " Misérable ! une fois déjà... "

  Spendius l'interrompit :

  — " Tu n'y étais pas non plus. "

  — " C'est une malédiction ! " s'écria Mâtho. " A la fin pourtant, je l'atteindrai ! je le vaincrai ! je le tuerai ! Ah ! Si j'avais été là... " L'idée d'avoir manqué la bataille le désespérait plus encore que la défaite. Il arracha son glaive, le jeta par terre. " Mais comment les Carthaginois vous ont-ils battus ? "

  L'ancien esclave se mit à raconter les manoeuvres. Mâtho croyait les voir et il s'irritait. L'armée d'Utique, au lieu de courir vers le pont, aurait dû prendre Hamilcar par-derrière.

  — " Eh ! je le sais ! " dit Spendius.

  — " Il fallait doubler tes profondeurs, ne pas compromettre les vélites contre la phalange, donner des issues aux éléphants. Au dernier moment on pouvait tout regagner : rien ne forçait à fuir. "

  Spendius répondit :

  — " Je l'ai vu passer dans son grand manteau rouge, les bras levés, plus haut que la poussière, comme un aigle qui volait au flanc des cohortes ; et, à tous les signes de sa tête, elles se resserraient, s'élançaient ; la foule nous a entraînés l'un vers l'autre : il me regardait ; j'ai senti dans mon coeur comme le froid d'une épée. "

  — " Il aura peut-être choisi le jour ? " se disait tout bas Mâtho.

  Ils s'interrogèrent, tâchant de découvrir ce qui avait amené le Suffète précisément dans la circonstance la plus défavorable. Ils en vinrent à causer de la situation, et, pour atténuer sa faute ou se redonner à lui- même du courage, Spendius avança qu'il restait encore de l'espoir.

  — " Qu'il n'en reste plus, n'importe ! " dit Mâtho, " tout seul, je continuerai la guerre ! "

  — " Et moi aussi ! " s'écria le Grec en bondissant ; il marchait à grands pas ; ses prunelles étincelaient et un sourire étrange plissait sa figure de chacal.

  — " Nous recommencerons, ne me quitte plus ! je ne suis pas fait pour les batailles au grand soleil ; l'éclat des épées me trouble la vue ; c'est une maladie, j'ai trop longtemps vécu dans l'ergastule. Mais donne-moi des murailles à escalader la nuit, et j'entrerai dans les citadelles, et les cadavres seront froids avant que les coqs aient chanté ! Montre-moi quelqu'un, quelque chose, un ennemi, un trésor, une femme " ; il répéta : " Une femme, fut-elle la fille d'un roi, et j'apporterai vivement ton désir devant tes pieds. Tu me reproches d'avoir perdu la bataille contre Hannon, je l'ai regagnée pourtant. Avoue-le ! mon troupeau de porcs nous a plus servi qu'une phalange de Spartiates. " Et, cédant au besoin de se rehausser et de saisir sa revanche, il énuméra tout ce qu'il avait fait pour la cause des Mercenaires. " C'est moi dans les jardins du Suffète, qui ai poussé le Gaulois ! Plus tard, à Sicca, je les ai tous enragés avec la peur de la République ! Giscon les renvoyait, mais je n'ai pas voulu que les interprètes pussent parler. Ah ! comme la langue leur pendait de la bouche ! t'en souviens-tu ? Je t'ai conduit dans Carthage ; j'ai volé le zaïmph. Je t'ai mené chez elle. Je ferai plus encore : tu verras ! " Il éclata de rire comme un fou.

  Mâtho le considérait les yeux béants. Il éprouvait une sorte de malaise devant cet homme, qui était à la fois si lâche et si terrible.

  Le Grec reprit d'un ton jovial, en faisant claquer ses doigts :

  — " Evohé ! Après la pluie, le soleil ! J'ai travaillé aux carrières et j'ai bu du massique dans un vaisseau qui m'appartint, sous un tendelet d'or, comme un Ptolémée. Le malheur doit servir à nous rendre plus habiles. A force de travail, on assouplit la fortune. Elle aime les politiques. Elle cédera ! "

  Il revint sur Mâtho et, le prenant au bras :

  — " Maître, à présent les Carthaginois sont sûrs de leur victoire. Tu as toute une armée qui n'a pas combattu, et tes hommes t'obéissent, à toi. Place-les en avant ; : les miens, pour se venger, marcheront. Il me reste trois mille Cariens, douze cents frondeurs et des archers, des cohortes entières ! . On peut même former une phalange, retournons ! "

  Mâtho, abasourdi par le désastre, n'avait jusqu'à présent rien imaginé pour en sortir. Il écoutait, la bouche ouverte, et les lames de bronze qui cerclaient ses côtes se soulevaient aux bondissements de son coeur. Il ramassa son épée, en criant :

  — " Suis-moi, marchons ! "

  Mais les éclaireurs, quand ils furent revenus, annoncèrent que les morts des Carthaginois étaient enlevés, le pont tout en ruine et Hamilcar disparu.

  Chapitre 9 EN CAMPAGNE

  Il avait pensé que les Mercenaires l'attendraient à Utique ou qu'ils reviendraient contre lui ; et, ne trouvant pas ses forces suffisantes pour donner l'attaque ou pour la recevoir, il s'était enfoncé dans le sud, par la rive droite du fleuve, ce qui le mettait immédiatement à couvert d'une surprise.

  Il voulait, fermant d'abord les yeux sur leur révolte, détacher toutes les tribus de la cause des Barbares ; puis, quand ils seraient bien isolés au
milieu des provinces, il tomberait sur eux et les exterminerait.

  En quatorze jours, il pacifia la région comprise entre Thouccaber et Utique, avec les villes de Tignicabah, Tessourah, Vacca et d'autres encore à l'occident ; Zounghar bâtie dans les montagnes ; Assouras célèbre par son temple, Djeraado fertile en genévriers ; Thapitis et Hagour lui envoyèrent des ambassades. Les gens de la campagne arrivaient les mains pleines de vivres, imploraient sa protection, baisaient ses pieds, ceux des soldats, et se plaignaient des Barbares. Quelques-uns venaient lui offrir, dans des sacs, des têtes de Mercenaires, tués par eux, disaient-ils, mais qu'ils avaient coupées à des cadavres ; car beaucoup s'étaient perdus en fuyant, et on les trouvait morts de place en place, sous les oliviers et dans les vignes.

  Pour éblouir le peuple, Hamilcar, dès le lendemain de la victoire, avait envoyé à Carthage les deux mille captifs faits sur le champ de bataille. Ils arrivèrent par longues compagnies de cent hommes chacune, tous les bras attachés sur le dos avec une barre de bronze qui les prenait à la nuque, et les blessés, en saignant, couraient aussi ; des cavaliers, derrière eux, les chassaient à coups de fouet.

  Ce fut un délire de joie ! On se répétait qu'il y avait eu six mille Barbares de tués ; les autres ne tiendraient pas, la guerre était finie ; on s'embrassait dans les rues, et l'on frotta de beurre et de cinnamome la figure des Dieux-Patæques pour les remercier. Avec leurs gros yeux, leur gros ventre et leurs deux bras levés jusqu'aux épaules, ils semblaient vivre sous leur peinture plus fraîche et participer à l'allégresse du peuple. Les Riches laissaient leurs portes ouvertes ; la ville retentissait du ronflement des tambourins ; les temples toutes les nuits étaient illuminés, et les servantes de la Déesse descendues dans Malqua établirent au coin des carrefours des tréteaux en sycomore, où elles se prostituaient. On vota des terres pour les vainqueurs, des holocaustes pour Melkarth, trois cents couronnes d'or pour le Suffète, et ses partisans proposaient de lui décerner des prérogatives et des honneurs nouveaux.

  Il avait sollicité les Anciens de faire des ouvertures à Autharite pour échanger contre tous les Barbares, s'il le fallait, le vieux Giscon avec les autres Carthaginois détenus comme lui. Les Libyens et les Nomades qui composaient l'armée d'Autharite connaissaient à peine ces Mercenaires, hommes de race italiote ou grecque ; et puisque la République leur offrait tant de Barbares contre si peu de Carthaginois, c'est que les uns étaient de nulle valeur et que les autres en avaient une considérable. Ils craignaient un piège. Autharite refusa.

  Alors les Anciens décrétèrent l'exécution des captifs, bien que le Suffète leur eût écrit de ne pas les mettre à mort. Il comptait incorporer les meilleurs dans ses troupes et exciter par là des défections. Mais la haine emporta toute réserve.

  Les deux mille Barbares furent attachés dans les Mappales, contre les stèles des tombeaux ; et des marchands, des goujats de cuisine, des brodeurs et même des femmes, les veuves des morts avec leurs enfants, tous ceux qui voulaient, vinrent les tuer à coups de flèche. On les visait lentement, pour mieux prolonger leur supplice : on baissait son arme, puis on la relevait tour à tour ; et la multitude se poussait en hurlant. Des paralytiques se faisaient amener sur des civières ; beaucoup, par précaution, apportaient leur nourriture et restaient là jusqu'au soir ; d'autres y passaient la nuit. On avait planté des tentes où l'on buvait. Plusieurs gagnèrent de fortes sommes à louer des arcs.

  Puis on laissa debout tous ces cadavres crucifiés, qui semblaient sur les tombeaux autant de statues rouges et l'exaltation gagnait jusqu'aux gens de Malqua, issus des familles autochtones et d'ordinaire indifférents aux choses de la patrie. Par reconnaissance des plaisirs qu'elle leur donnait, maintenant ils s'intéressaient à sa fortune, se sentaient Puniques, et les Anciens trouvèrent habile d'avoir ainsi fondu dans une même vengeance le peuple entier.

  La sanction des Dieux n'y manqua pas ; car de tous les côtés du ciel des corbeaux s'abattirent. Ils volaient en tournant dans l'air avec de grands cris rauques, et faisaient un nuage énorme qui roulait sur soi-même continuellement. On l'apercevait de Clypéa, de Rhadès et du promontoire Hermaeum. Parfois il se crevait tout à coup, élargissant au loin ses spirales noires ; c'était un aigle qui fondait dans le milieu, puis repartait ; sur les terrasses, sur les dômes, à la pointe des obélisques et au fronton des temples, il y avait, çà et là, de gros oiseaux qui tenaient dans leur bec rougi des lambeaux humains.

  A cause de l'odeur, les Carthaginois se résignèrent à délier les cadavres. On en brûla quelques-uns ; on jeta les autres à la mer, et les vagues poussées par le vent du nord, en déposèrent sur la plage, au fond du golfe, devant le camp d'Autharite.

  Ce châtiment avait terrifié les Barbares, sans doute, car du haut d'Eschmoûn on les vit abattre leurs tentes, réunir leurs troupeaux, hisser leurs bagages sur des ânes, et le soir du même jour l'armée entière s'éloigna.

  Elle devait, en se portant depuis la montagne des Eaux-Chaudes jusqu'à Hippo-Zaryte alternativement, interdire au Suffète l'approche des villes tyriennes avec la possibilité d'un retour sur Carthage.

  Pendant ce temps-là, les deux autres armées tâcheraient de l'atteindre dans le sud, Spendius par l'Orient, Mâtho par l'Occident, de manière à se joindre toutes les trois pour le surprendre et l'enlacer. Puis un renfort qu'ils n'espéraient pas leur survint : Narr'Havas reparut, avec trois cents chameaux chargés de bitume, vingt-cinq éléphants et six mille cavaliers.

  Le Suffète, pour affaiblir les Mercenaires, avait jugé prudent de l'occuper au loin dans son royaume. Du fond de Carthage, il s'était entendu avec Masgaba, un brigand gétule qui cherchait à se faire un empire. Fort de l'argent punique, le coureur d'aventures avait soulevé les Etats numides en leur promettant la liberté. Mais Narr'Havas, prévenu par le fils de sa nourrice, était tombé dans Cirta, avait empoisonné les vainqueurs avec l'eau des citernes, abattu quelques têtes, tout rétabli, et il arrivait contre le Suffète plus furieux que les Barbares.

  Les chefs des quatre armées s'entendirent sur les dispositions de la guerre. Elle serait longue : il fallait tout prévoir.

  On convint d'abord de réclamer l'assistance des Romains, et l'on offrit cette mission à Spendius ; comme transfuge, il n'osa s'en charger. Douze hommes des colonies grecques s'embarquèrent à Annaba sur une chaloupe des Numides. Puis les chefs exigèrent de tous les Barbares le serment d'une obéissance complète. Chaque jour les capitaines inspectaient les vêtements, les chaussures ; on défendit même aux sentinelles l'usage du bouclier, car souvent elles l'appuyaient contre leur lance et s'endormaient debout ; ceux qui traînaient quelque bagage furent contraints de s'en défaire ; tout, à la mode romaine, devait être porté sur le dos. Par précaution contre les éléphants, Mâtho institua un corps de cavaliers cataphractes, où l'homme et le cheval disparaissaient sous une cuirasse en peau d'hippopotame hérissée de clous ; et pour protéger la corne des chevaux, on leur fit des bottines en tresse de sparterie.

  Il fut interdit de piller les bourgs, de tyranniser les habitants de race non punique. Mais comme la contrée s'épuisait, Mâtho ordonna de distribuer les vivres par tête de soldat, sans s'inquiéter des femmes. D'abord ils les partagèrent avec elles. Faute de nourriture, beaucoup s'affaiblissaient. C'était une occasion incessante de querelles, d'invectives, plusieurs attirant les compagnes des autres par l'appât ou même la promesse de leur portion. Mâtho commanda de les chasser toutes, impitoyablement. Elles se réfugièrent dans le camp d'Autharite ; mais les Gauloises et les Libyennes, à force d'outrages, les contraignirent à s'en aller.

  Enfin elles vinrent sous les murs de Carthage implorer la protection de Cérès et de Proserpine, car il y avait dans Byrsa un temple et des prêtres consacrés à ces déesses, en expiation des horreurs commises autrefois au siège de Syracuse. Les Syssites, alléguant leur droit d'épaves, réclamèrent les plus jeunes pour les vendre ; et des Carthaginois- nouveaux prirent en mariage des Lacédémoniennes qui étaient blondes.

  Quelques-unes s'obstinèrent à suivre les armées. Elles cou
raient sur le flanc des syntagmes, à côté des capitaines. Elles appelaient leurs hommes, les tiraient par le manteau, se frappaient la poitrine en les maudissant, et tendaient au bout de leurs bras leurs petits enfants nus qui pleuraient. Ce spectacle amollissait les Barbares ; elles étaient un embarras, un péril. Plusieurs fois on les repoussa, elles revenaient ; Mâtho les fit charger à coups de lance par les cavaliers de Narr'Havas ; : et comme des Baléares lui criaient qu'il leur fallait des femmes :

  — " Moi je n'en ai pas ! " répondit-il.

  A présent, le génie de Moloch l'envahissait. Malgré les rébellions de sa conscience, il exécutait des choses épouvantables, s'imaginant obéir à la voix d'un Dieu. Quand il ne pouvait les ravager, Mâtho jetait des pierres dans les champs pour les rendre stériles.

  Par des messages réitérés, il pressait Autharite et Spendius de se hâter. Mais les opérations du Suffète étaient incompréhensibles. Il campa successivement à Eidous, à Monchar, à Tehent ; des éclaireurs crurent l'apercevoir aux environs d'Ischil, près des frontières de Narr'Havas, et l'on apprit qu'il avait traversé le fleuve au-dessus de Tebourba comme pour revenir à Carthage. A peine dans un endroit, il se transportait vers un autre. Les routes qu'il prenait restaient toujours inconnues. Sans livrer de bataille, le Suffète conservait ses avantages ; poursuivi par les Barbares, il semblait les conduire.

 

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