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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 294

by Gustave Flaubert


  — Mais le spectacle de l'univers dénote une intention, un plan !

  — Pourquoi ? Le mal est organisé aussi parfaitement que le Bien. Le ver qui pousse dans la tête du mouton et le fait mourir équivaut comme anatomie au mouton lui-même. Les monstruosités surpassent les fonctions normales. Le corps humain pouvait être mieux bâti. Les trois quarts du globe sont stériles. La Lune, ce lampadaire, ne se montre pas toujours ! Crois-tu l'Océan destiné aux navires, et le bois des arbres au chauffage de nos maisons ?

  Pécuchet répondit :

  — Cependant, l'estomac est fait pour digérer, la jambe pour marcher, l'oeil pour voir, bien qu'on ait des dyspepsies, des fractures et des cataractes. Pas d'arrangement sans but ! Les effets surviennent actuellement, ou plus tard. Tout dépend de lois. Donc, il y a des causes finales.

  Bouvard imagina que Spinoza peut-être, lui fournirait des arguments, et il écrivit à Dumouchel, pour avoir la traduction de Saisset.

  Dumouchel lui envoya un exemplaire, appartenant à son ami le professeur

  Varlot, exilé au Deux décembre.

  L'Éthique les effraya avec ses axiomes, ses corollaires. Ils lurent seulement les endroits marqués d'un coup de crayon, et comprirent ceci :

  La substance est ce qui est de soi, par soi, sans cause, sans origine.

  Cette substance est Dieu.

  Il est seul l'Étendue — et l'Étendue n'a pas de bornes. Avec quoi la borner ?

  Mais bien qu'elle soit infinie, elle n'est pas l'infini absolu ; car elle ne contient qu'un genre de perfection ; et l'Absolu les contient tous.

  Souvent ils s'arrêtaient, pour mieux réfléchir. Pécuchet absorbait des prises de tabac et Bouvard était rouge d'attention.

  — Est-ce que cela t'amuse ?

  — Oui ! sans doute ! va toujours !

  Dieu se développe en une infinité d'attributs, qui expriment chacun à sa manière, l'infinité de son être. Nous n'en connaissons que deux : l'Étendue et la Pensée.

  De la Pensée et de l'Étendue, découlent des modes innombrables, lesquels en contiennent d'autres.

  Celui qui embrasserait, à la fois, toute l'Étendue et toute la Pensée n'y verrait aucune contingence, rien d'accidentel — mais une suite géométrique de termes, liés entre eux par des lois nécessaires.

  — Ah ! ce serait beau ! dit Pécuchet.

  Donc, il n'y a pas de liberté chez l'homme, ni chez Dieu.

  — Tu l'entends ! s'écria Bouvard.

  Si Dieu avait une volonté, un but, s'il agissait pour une cause, c'est qu'il aurait un besoin, c'est qu'il manquerait d'une perfection. Il ne serait pas Dieu.

  Ainsi notre monde n'est qu'un point dans l'ensemble des choses — et l'univers impénétrable à notre connaissance, une portion d'une infinité d'univers émettant près du nôtre des modifications infinies. L'Étendue enveloppe notre univers, mais est enveloppée par Dieu, qui contient dans sa pensée tous les univers possibles, et sa pensée elle-même est enveloppée dans sa substance.

  Il leur semblait être en ballon, la nuit, par un froid glacial, emportés d'une course sans fin, vers un abîme sans fond, — et sans rien autour d'eux que l'insaisissable, l'immobile, l'Éternel. C'était trop fort. Ils y renoncèrent.

  Et désirant quelque chose de moins rude, ils achetèrent le Cours de philosophie, à l'usage des classes, par monsieur Guesnier.

  L'auteur se demande quelle sera la bonne méthode, l'ontologique ou la psychologique ?

  La première convenait à l'enfance des sociétés, quand l'homme portait son attention vers le monde extérieur. Mais à présent qu'il la replie sur lui-même nous croyons la seconde plus scientifique et Bouvard et Pécuchet se décidèrent pour elle.

  Le but de la psychologie est d'étudier les faits qui se passent au sein du moi ; on les découvre en observant.

  — Observons ! Et pendant quinze jours, après le déjeuner habituellement, ils cherchaient dans leur conscience, au hasard — espérant y faire de grandes découvertes, et n'en firent aucune — ce qui les étonna beaucoup.

  Un phénomène occupe le moi, à savoir l'idée. De quelle nature est-elle ? On a supposé que les objets se mirent dans le cerveau ; et le cerveau envoie ces images à notre esprit, qui nous en donne la connaissance.

  Mais si l'idée est spirituelle, comment représenter la matière ? De là scepticisme quant aux perceptions externes. Si elle est matérielle, les objets spirituels ne seraient pas représentés ? De là scepticisme en fait de notions internes. D'ailleurs qu'on y prenne garde ! cette hypothèse nous mènerait à l'athéisme ! car une image étant une chose finie, il lui est impossible de représenter l'infini.

  — Cependant objecta Bouvard quand je songe à une forêt, à une personne, à un chien, je vois cette forêt, cette personne, ce chien. Donc les idées les représentent.

  Et ils abordèrent l'origine des idées.

  D'après Locke, il y en a deux, la sensation, la réflexion — Condillac réduit tout à la sensation.

  Mais alors, la réflexion manquera de base. Elle a besoin d'un sujet, d'un être sentant ; et elle est impuissante à nous fournir les grandes vérités fondamentales : Dieu, le mérite et le démérite, le juste, le beau, etc., notions qu'on nomme innées, c'est-à-dire antérieures à l'Expérience et universelles.

  — Si elles étaient universelles, nous les aurions dès notre naissance.

  — On veut dire, par ce mot, des dispositions à les avoir, et

  Descartes…

  — Ton Descartes patauge ! car il soutient que le foetus les possède et il avoue dans un autre endroit que c'est d'une façon implicite.

  Pécuchet fut étonné.

  — Où cela se trouve-t-il ?

  — Dans Gérando ! Et Bouvard lui donna une claque sur le ventre.

  — Finis donc ! dit Pécuchet. Puis venant à Condillac : Nos pensées ne sont pas des métamorphoses de la sensation ! Elle les occasionne, les met en jeu. Pour les mettre en jeu, il faut un moteur. Car la matière de soi-même ne peut produire le mouvement ; — et j'ai trouvé cela dans ton Voltaire ! ajouta Pécuchet, en lui faisant une salutation profonde.

  Ils rabâchaient ainsi les mêmes arguments, — chacun méprisant l'opinion de l'autre, sans le convaincre de la sienne.

  Mais la Philosophie les grandissait dans leur estime. Ils se rappelaient avec pitié leurs préoccupations d'Agriculture, de Littérature, de Politique.

  À présent le muséum les dégoûtait. Ils n'auraient pas mieux demandé que d'en vendre les bibelots ; — et ils passèrent au chapitre deuxième : des facultés de l'âme.

  On en compte trois, pas davantage ! Celle de sentir, celle de connaître, celle de vouloir.

  Dans la faculté de sentir distinguons la sensibilité physique de la sensibilité morale.

  Les sensations physiques se classent naturellement en cinq espèces, étant amenées par les organes des sens.

  Les faits de la sensibilité morale, au contraire, ne doivent rien au corps. — Qu'y a-t-il de commun entre le plaisir d'Archimède trouvant les lois de la pesanteur et la volupté immonde d'Apicius dévorant une hure de sanglier !

  Cette sensibilité morale a quatre genres ; — et son deuxième genre désirs moraux se divise en cinq espèces, et les phénomènes du quatrième genre affections se subdivisent en deux autres espèces, parmi lesquelles l'amour de soi penchant légitime, sans doute, mais qui devenu exagéré prend le nom d'égoïsme.

  Dans la faculté de connaître, se trouve l'aperception rationnelle, où l'on trouve deux mouvements principaux et quatre degrés.

  L'Abstraction peut offrir des écueils aux intelligences bizarres.

  La mémoire fait correspondre avec le passé comme la prévoyance avec l'avenir.

  L'imagination est plutôt une faculté particulière, sui generis.

  Tant d'embarras pour démontrer des platitudes, le ton pédantesque de l'auteur, la monotonie des tournures Nous sommes prêts à le reconnaître — Loin de nous la pensée — Interrogeons notre conscience l'éloge sempiternel de Dugalt-Stewart, enfin tout ce verbiage, les éc
oeura tellement, que sautant par dessus la faculté de vouloir, ils entrèrent dans la Logique.

  Elle leur apprit ce qu'est l'Analyse, la Synthèse, l'Induction, la

  Déduction et les causes principales de nos erreurs.

  Presque toutes viennent du mauvais emploi des mots.

  — Le soleil se couche, le temps se rembrunit, l'hiver approche locutions vicieuses et qui feraient croire à des entités personnelles quand il ne s'agit que d'événements bien simples ! — Je me souviens de tel objet, de tel axiome, de telle vérité illusion ! ce sont les idées, et pas du tout les choses, qui restent dans le moi, et la rigueur du langage exige Je me souviens de tel acte de mon esprit par lequel j'ai perçu cet objet, par lequel j'ai déduit cet axiome, par lequel j'ai admis cette vérité.

  Comme le terme qui désigne un accident ne l'embrasse pas dans tous ses modes, ils tâchèrent de n'employer que des mots abstraits — si bien qu'au lieu de dire : Faisons un tour, — il est temps de dîner, — j'ai la colique ils émettaient ces phrases : Une promenade serait salutaire, — voici l'heure d'absorber des aliments, — j'éprouve un besoin d'exonération.

  Une fois maîtres de l'instrument logique, ils passèrent en revue les différents critériums, d'abord celui du sens commun.

  Si l'individu ne peut rien savoir, pourquoi tous les individus en sauraient-ils davantage ? Une erreur, fût-elle vieille de cent mille ans, par cela même qu'elle est vieille ne constitue pas la vérité. La Foule invariablement suit la routine ; c'est, au contraire, le petit nombre qui mène le Progrès.

  Vaut-il mieux se fier au témoignage des sens ? Ils trompent parfois, et ne renseignent jamais que sur l'apparence. Le fond leur échappe.

  La Raison offre plus de garanties, étant immuable et impersonnelle — mais pour se manifester, il lui faut s'incarner. Alors, la Raison devient ma raison. Une règle importe peu, si elle est fausse. Rien ne prouve que celle-là soit juste.

  On recommande de la contrôler avec les sens ; mais ils peuvent épaissir leurs ténèbres. D'une sensation confuse, une loi défectueuse sera induite, et qui plus tard empêchera la vue nette des choses.

  Reste la morale. C'est faire descendre Dieu au niveau de l'utile, comme si nos besoins étaient la mesure de l'Absolu !

  Quant à l'Évidence, niée par l'un, affirmée par l'autre, elle est à elle-même son critérium. M. Cousin l'a démontré.

  — Je ne vois plus que la Révélation dit Bouvard. Mais pour y croire il faut admettre deux connaissances préalables, celle du corps qui a senti, celle de l'intelligence qui a perçu, admettre le Sens et la Raison, témoignages humains, et par conséquent suspects.

  Pécuchet réfléchit, se croisa les bras. — Mais nous allons tomber dans l'abîme effrayant du scepticisme.

  Il n'effrayait, selon Bouvard, que les pauvres cervelles.

  — Merci du compliment ! répliqua Pécuchet. Cependant il y a des faits indiscutables. On peut atteindre la vérité dans une certaine limite.

  — Laquelle ? Deux et deux font-ils quatre toujours ? Le contenu est-il, en quelque sorte, moindre que le contenant ? Que veut dire un à-peu-près du vrai, une fraction de Dieu, la partie d'une chose indivisible ?

  — Ah ! tu n'es qu'un sophiste ! Et Pécuchet, vexé, bouda pendant trois jours.

  Ils les employèrent à parcourir les tables de plusieurs volumes. Bouvard souriait de temps à autre — et renouant la conversation :

  — C'est qu'il est difficile de ne pas douter ! Ainsi, pour Dieu, les preuves de Descartes, de Kant et de Leibniz ne sont pas les mêmes, et mutuellement se ruinent. La création du monde par les atomes, ou par un esprit, demeure inconcevable.

  Je me sens à la fois matière et pensée tout en ignorant ce qu'est l'une et l'autre. L'impénétrabilité, la solidité, la pesanteur me paraissent des mystères aussi bien que mon âme — à plus forte raison l'union de l'âme et du corps.

  Pour en rendre compte, Leibniz a imaginé son harmonie, Malebranche la prémotion, Cudworth un médiateur, et Bonnet y voit un miracle perpétuel qui est une bêtise, un miracle perpétuel ne serait plus un miracle.

  — Effectivement ! dit Pécuchet.

  Et tous deux s'avouèrent qu'ils étaient las des philosophes. Tant de systèmes vous embrouille. La métaphysique ne sert à rien. On peut vivre sans elle.

  D'ailleurs leur gêne pécuniaire augmentait. Ils devaient trois barriques de vin à Beljambe, douze kilogrammes de sucre à Langlois, cent vingt francs au tailleur, soixante au cordonnier. La dépense allait toujours ; et maître Gouy ne payait pas.

  Ils se rendirent chez Marescot, pour qu'il leur trouvât de l'argent, soit par la vente des Écalles, ou par une hypothèque sur leur ferme, ou en aliénant leur maison, qui serait payée en rentes viagères et dont ils garderaient l'usufruit — moyen impraticable, dit Marescot, mais une affaire meilleure se combinait et ils seraient prévenus.

  Ensuite, ils pensèrent à leur pauvre jardin. Bouvard entreprit l'émondage de la charmille. Pécuchet la taille de l'espalier — Marcel devait fouir les plates-bandes.

  Au bout d'un quart d'heure, ils s'arrêtaient, l'un fermait sa serpette, l'autre déposait ses ciseaux, et ils commençaient doucement à se promener, — Bouvard à l'ombre des tilleuls, sans gilet, la poitrine en avant, les bras nus, Pécuchet tout le long du mur, la tête basse, les mains dans le dos, la visière de sa casquette tournée sur le cou par précaution ; et ils marchaient ainsi parallèlement, sans même voir Marcel, qui se reposant au bord de la cahute mangeait une chiffe de pain.

  Dans cette méditation, des pensées avaient surgi ; ils s'abordaient, craignant de les perdre ; et la métaphysique revenait.

  Elle revenait à propos de la pluie ou du soleil, d'un gravier dans leur soulier, d'une fleur sur le gazon, à propos de tout.

  En regardant brûler la chandelle, ils se demandaient si la lumière est dans l'objet ou dans notre oeil. Puisque des étoiles peuvent avoir disparu quand leur éclat nous arrive, nous admirons, peut-être, des choses qui n'existent pas.

  Ayant retrouvé au fond d'un gilet une cigarette Raspail, ils l'émiettèrent sur de l'eau et le camphre tourna.

  Voilà donc le mouvement dans la matière ! un degré supérieur du mouvement amènerait la vie.

  Mais si la matière en mouvement suffisait à créer les êtres, ils ne seraient pas si variés. Car il n'existait à l'origine, ni terres, ni eaux, ni hommes, ni plantes. Qu'est donc cette matière primordiale, qu'on n'a jamais vue, qui n'est rien des choses du monde, et qui les a toutes produites ?

  Quelquefois ils avaient besoin d'un livre. Dumouchel, fatigué de les servir, ne leur répondait plus, et ils s'acharnaient à la question, principalement Pécuchet.

  Son besoin de vérité devenait une soif ardente.

  Ému des discours de Bouvard, il lâchait le spiritualisme, le reprenait bientôt pour le quitter, et s'écriait la tête dans les mains : Oh ! le doute ! le doute ! j'aimerais mieux le néant !

  Bouvard apercevait l'insuffisance du matérialisme, et tâchait de s'y retenir, déclarant, du reste, qu'il en perdait la boule.

  Ils commençaient des raisonnements sur une base solide. Elle croulait ; — et tout à coup plus d'idée, — comme une mouche s'envole, dès qu'on veut la saisir.

  Pendant les soirs d'hiver, ils causaient dans le muséum, au coin du feu, en regardant les charbons. Le vent qui sifflait dans le corridor faisait trembler les carreaux, les masses noires des arbres se balançaient, et la tristesse de la nuit augmentait le sérieux de leurs pensées.

  Bouvard, de temps à autre, allait jusqu'au bout de l'appartement, puis revenait. Les flambeaux et les bassines contre les murs posaient sur le sol des ombres obliques ; et le saint Pierre, vu de profil, étalait au plafond, la silhouette de son nez, pareille à un monstrueux cor de chasse.

  On avait peine à circuler entre les objets, et souvent Bouvard, n'y prenant garde, se cognait à la statue. Avec ses gros yeux, sa lippe tombante et son air d'ivrogne, elle gênait aussi Pécuchet. Depuis longtemps, ils voulaient s'en défaire ; mais par négligence, remettaient cela, de jour en jo
ur.

  Un soir au milieu d'une dispute sur la monade, Bouvard se frappa l'orteil au pouce de saint Pierre — et tournant contre lui son irritation :

  — Il m'embête, ce coco-là, flanquons-le dehors !

  C'était difficile par l'escalier. Ils ouvrirent la fenêtre, et l'inclinèrent sur le bord doucement. Pécuchet à genoux tâcha de soulever ses talons, pendant que Bouvard pesait sur ses épaules. Le bonhomme de pierre ne branlait pas ; ils durent recourir à la hallebarde, comme levier — et arrivèrent enfin à l'étendre tout droit. Alors, ayant basculé, il piqua dans le vide, la tiare en avant — un bruit mat retentit ; — et le lendemain, ils le trouvèrent cassé en douze morceaux, dans l'ancien trou aux composts.

  Une heure après, le notaire entra, leur apportant une bonne nouvelle. Une personne de la localité avancerait mille écus, moyennant une hypothèque sur leur ferme ; et comme ils se réjouissaient : Pardon ! elle y met une clause ! c'est que vous lui vendrez les Écalles pour quinze cents francs. Le prêt sera soldé aujourd'hui même. L'argent est chez moi dans mon étude.

  Ils avaient envie de céder l'un et l'autre. Bouvard finit par répondre : — Mon Dieu… soit !

  — Convenu ! dit Marescot ; et il leur apprit le nom de la personne, qui était Mme Bordin.

  — Je m'en doutais ! s'écria Pécuchet.

  Bouvard, humilié, se tut.

  Elle ou un autre, qu'importait ! le principal étant de sortir d'embarras.

  L'argent touché (celui des Écalles le serait plus tard) ils payèrent immédiatement toutes les notes, et regagnaient leur domicile, quand au détour des Halles, le père Gouy les arrêta.

  Il allait chez eux, pour leur faire part d'un malheur. Le vent, la nuit dernière, avait jeté bas vingt pommiers dans les cours, abattu la bouillerie, enlevé le toit de la grange. Ils passèrent le reste de l'après-midi à constater les dégâts, et le lendemain, avec le charpentier, le maçon, et le couvreur. Les réparations monteraient à dix-huit cents francs, pour le moins.

  Puis le soir, Gouy se présenta. Marianne, elle-même, lui avait conté tout à l'heure la vente des Écalles. Une pièce d'un rendement magnifique, à sa convenance, qui n'avait presque pas besoin de culture, le meilleur morceau de toute la ferme ! — et il demandait une diminution.

 

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