Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 306

by Gustave Flaubert


  — À lui, un procès ? Oh ! non, il serait capable d’en faire un à ses juges. Oh ! non, non, des épées et des poignards, messieurs. Qui m’aime parmi vous ?

  Et huit poignards se brandirent dans l’air.

  — Eh bien, demain, dit le roi, demain sa tête tombera, demain il n’y aura d’autre roi que Henri III.

  IV

  UN ASSASSINAT PAR UN ROI.

  — Larchant, tu lui présenteras une requête au bas de l’escalier ; Effrenati, tu te jetteras à ses jambes ; Saint-Malines, tu lui donneras le premier coup ; toi, Saignac, tu l’achèveras.

  Et il posa trente gardes dans l’escalier, huit dans le cabinet.

  Puis il rentra dans sa chambre. De toute la nuit il ne dormit pas, on eût dit qu’il s’agissait d’une bataille ou du sort de deux peuples. Oui tout ce conseil, tous ces gardes, tous ces assassins, tous ces appareils de guerre ne devaient servir enfin qu’à la mort d’un seul homme ; mais cet homme, c’était le duc de Guise. À la Saint·Bartl1élemy, Charles vit sans sourciller tout un peuple massacré par ses ordres, prêt à frapper son ennemi, Henri tremblait.

  Le matin, le Balafré Put arrêté à la grille du château par un homme qui lui dit, les larmes aux yeux :

  — Duc, vous ne sortirez pas d’ici.

  — Allons, mon pauvre ami, va, sois tranquille, il y a longtemps que je suis en garde contre les pressentiments.

  Arrivé au grand escalier, il se prit à saigner du nez.

  — Du sang, encore, dit — il en riant amèrement.

  Puis il continua à marmotter quelques paroles.

  C’était bien là ce même duc de Guise, ferme et incrédule, et qui laissait échapper de temps à autre quelques marques de faiblesse comme d’autres en laissent échapper de grandeur.

  Tout à coup Revol entra en tremblant ; il était pâle et ses jambes pliaient sous lui.

  — Monsieur de Guise, dit-il, Sa Majesté vous demande, elle est en son vieux cabinet.

  Le duc s’y rendit, et là il n’y vit point le roi, mais quelques gardes qu’il salua ; un d’entre eux lui marcha sur le pied. Était — ce le dernier avertissement de quelque ami ?

  Aussitôt Montlery s’élance, le saisit par le bras, et, lui enfonçant le poignard, il s’écrie :

  — Traître, tu en mourras !

  Effrenati se jette à ses jambes, Saint-Malines lui porte un autre grand coup de poignard de la gorge dans la poitrine, Saignac lui enfonce l’épée dans les reins, Sariac s’approche de lui avec un stylet à lame écossaise et le lui enfonce dans le dos jusqu’à la garde. Le duc de Guise ne peut plus se soutenir, et il va mourir sur le lit du roi son assassin.

  Il fallait donc que ce lit si honteux, témoin des débauches des rois, vit mourir en un seul homme toute la gloire d’un siècle !

  Quelques minutes après, quand le cadavre fut froid comme le marbre, quand les épées et les poignards furent retirés, alors Henri entra pour contempler sa victime ; il lui donna un coup de pied à la tête en lui crachant au visage.

  Un instant pourtant, ayant bien considéré toutes ces plaies profondes, cette terrible et mâle figure et dont les yeux ternes et livides semblaient lui reprocher son crime, oui, un instant, Henri trembla devant le cadavre du duc de Guise.

  UN PARFUM À SENTIR

  OU

  LES BALADINS

  Deux mots

  Ces pages écrites sans suite, sans ordre, sans style, devront rester ensevelies dans la poussière de mon tiroir et si je me hasarde à les montrer à un petit nombre d’amis ce sera une marque de confiance dont je dois avant tout leur expliquer la pensée.

  Mettre en présence et en contact la saltimbanque laide, méprisée, édentée, battue par son mari, la saltimbanque jolie, couronnée de fleurs, de parfums et d’amour, les réunir sous le même toit, les faire déchirer par la jalousie jusqu’au dénouement qui doit être bizarre et amer puis ensuite ayant montré toutes ces douleurs cachées, toutes ces plaies fardées par les faux rires et les costumes de parades, après avoir soulevé le manteau de la prostitution et du mensonge, faire demander au lecteur : À qui la faute ?

  La faute ce n’est certes à aucun des personnages du drame.

  La faute c’est aux circonstances, aux préjugés, à la société, à la nature qui s’est faite mauvaise mère.

  Je demanderai ensuite aux généreux philanthropes qui n’ont d’autres preuves du progrès intellectuel que les chemins de fer et les écoles primaires, je leur demanderai à ces heureux savants s’ils ont lu mon conte quel remède ils apporteraient aux maux que je leur ai montrés. Rien n’est-ce pas ? et s’ils trouvaient le mot ils diraient ..a....

  La faute, c’est à cette divinité sombre et mystérieuse qui née avec l’homme subsiste encore après son néant, qui s’aposte à la face de tous les siècles et de tous les empires et qui rit dans sa férocité en voyant la philosophie et les hommes se tordre dans leurs sophismes pour nier son existence tandis qu’elle les presse tous dans sa main de fer comme un géant qui jongle avec des crânes desséchés !

  Gve Flaubert

  Février 1836.

  I

  La parade allait commencer. Quelques musiciens accordaient leurs hautbois et leurs déchirants violons, des groupes se formaient autour de la tente, et des yeux de paysans se fixaient avec étonnement et volupté sur la grande enseigne où étaient écrits en lettres rouges et noires ces mots gigantesques : troupe acrobatique du sieur Pedrillo.

  Plus loin sur un carré de toile peinte l’on distinguait facilement un homme aux formes athlétiques nu comme un sauvage et levant sur son dos une quantité énorme de poids. Une banderole tricolore lui sortait de la bouche sur laquelle était écrit : Je suis l’Hercule du Nord.

  Vous dire ce que le pierrot hurla sur son estrade, vous le savez aussi bien que moi, certes dans votre enfance vous vous êtes plus d’une fois arrêté devant cette scène grotesque et vous avez ri comme les autres des coups de poing et des coups de pied qui viennent à chaque instant interrompre l’Orateur au milieu de son discours ou de sa narration.

  Dans la tente c’était un spectacle différent : trois enfants dont le plus jeune avait à peine sept ans, sautaient sur la balustrade intérieure de l’escalier, ou bien s’exerçaient sur la corde à la

  Représentation.

  Débiles et faibles, leur teint était jaune et leurs traits indiquaient le malheur et la souffrance.

  À travers leur chemisette rose et bordée d’argent, à travers le fard qui couvrait leurs joues, à travers leur sourire gracieux qu’ils répétaient alors, vous eussiez vu sans peine des membres amaigris, des joues creusées par la faim et des larmes cachées.

  — Dis donc Auguste, disait le plus grand à un autre qui s’élevait avec la seule force du poignet de terre sur la corde, dis donc, répétait-il à voix basse et comme craignant d’être entendu d’un homme à figure sinistre qui se promenait autour d’eux, il me semble qu’il y a bien longtemps que maman est partie.

  — Oh oui bien longtemps, reprit-il avec un gros soupir.

  — Ne t’avais-je pas défendu, Ernesto de jamais parler de cette femme-là ? Elle m’ennuyait, elle est partie au diable, tant mieux, mais tais-toi, la première fois que tu m’échaufferas les oreilles avec son nom, je te battrai.

  Et l’homme sortit dans la rue après cette recommandation.

  — Il est toujours comme ça, reprit l’enfant aussitôt que Pedrillo fut sorti, n’ouvrant la bouche que pour nous dire des choses dures et qui vous font mal à l’âme. Oh il est bien méchant, notre pauvre mère au moins elle nous aimait celle-là.

  — Oh maman n’est-ce pas, dit le plus jeune, il m’en ennuie bien, et il se mit à pleurer.

  — Comme il la battait, dit Auguste, parce qu’il disait qu’elle était laide, pauvre femme.

  — Essuie donc tes larmes, voilà le monde qui entre, il faut sourire au contraire.

  Chacun prit sa place sur les bancs, et bientôt la tente se trouva pleine. La parade était finie et Pedrillo était rentré lui-même après avoir répété plusieurs fois de su
ite : Messieurs, messieurs, on ne paye qu’en sortant.

  D’abord, le plus jeune des enfants monta d’un pas assez leste l’escalier qui conduisait à la corde. Les premiers pas furent incertains, mais bientôt il fut encouragé par la phrase banale de Pedrillo qui suivant des yeux ses moindres gestes lui répétait à chaque instant :

  — Courage monsieur courage, bien très bien, vous aurez du sucre ce soir.

  Il descendit.

  Son autre frère monta après lui, et il se hasarda à faire quelques sauts, il tomba [sur la] tête ; Pedrillo le releva avec un regard furieux. Il alla se cacher en pleurant.

  Le tour était à Ernesto.

  Il tremblait de tous ses membres, et sa crainte augmenta lorsqu’il vit son père prendre une petite baguette de bois blanc qui jusqu’alors était restée sur le sol.

  Les spectateurs l’entouraient, il était sur la corde, et le regard de Pedrillo pesait sur lui.

  Il fallait avancer.

  Pauvre enfant, comme son regard était timide et suivait scrupuleusement les contours de la baguette qui restait à bout portant devant ses yeux comme le fond du gouffre lorsqu’on est penché sur le bord d’un précipice.

  De son côté la baguette suivait chaque mouvement du danseur, l’encourageait en s’abaissant avec grâce, le menaçait en s’agitant avec fureur, lui indiquait la danse en marquant la mesure, sur la corde. En un mot c’était son ange gardien, sa sauvegarde ou plutôt, le glaive de Damoclès pendu sur sa tête par l’idée d’un faux pas.

  Depuis quelque temps le visage d’Ernesto se contractait convulsivement, l’on entendait quelque chose qui sifflait dans l’air, et les yeux du danseur aussitôt s’emplissaient de grosses larmes qu’il avait peine à dévorer.

  Cependant il descendit bientôt, il y avait du sang sur la corde.

  L’Hercule du Nord, nom théâtral de Pedrillo, avait commencé ses tours de force lorsqu’on entendit la sentinelle qui veillait à la porte se disputer avec quelqu’un du dehors.

  — Non vous n’entrerez pas vous dis-je, vous n’entrerez pas.

  — Je veux entrer moi.

  — On ne reçoit pas des gens comme vous.

  — Je veux parler à Pedrillo, moi, je veux lui parler, entendez-vous ?

  — Corbleu, répétait le bon soldat irrité, corbleu vous dis-je, on n’entre pas ici habillée comme vous êtes. On ne reçoit pas des mendiants.

  Cette dispute détourna l’attention des spectateurs. Pedrillo alla voir qui est-ce qui le demandait.

  — Ah, ah c’est toi vieille sorcière, dit-il à une femme en haillons, et dont l’aspect était misérable. Je ne m’attendais pas à te voir de sitôt. Où étais-tu donc partie ? Mais tiens tu me diras tout cela plus tard. Entre Marguerite, nous représentons maintenant, entre tu vas nous servir, - tu vas sauter, entends-tu, fais de ton mieux.

  Il n’y avait pas à répliquer, pourtant elle se hasarda à lui dire :

  — Pedrillo tu vois bien qu’ils vont se moquer de moi, je suis mal habillée, et voulait dire autre chose mais elle n’osa.

  — Entre, entre.

  Il le fallut, mais aussitôt que les spectateurs la virent un murmure s’éleva accompagné d’un rire moqueur, de ce rire féroce que l’on donne à l’homme qui tombe, de ce rire dédaigneux que l’Orgueil en habits dorés jette à la prostitution, de ce rire que l’enfant souffle sur le papillon dont il arrache les ailes.

  Ce ne fut pas sans peine que Marguerite monta l’escalier, à peine avait-elle fait deux pas qu’elle tomba lourdement à terre, un cri perçant sortit de sa poitrine, la baguette était rompue en morceaux.

  En peu d’instants la tente fut déserte. La plupart des spectateurs sortirent.

  Cette dernière scène domestique avait scandalisé le plus grand nombre et désenchanté un petit garçon aux joues rondes et rosées qui jusqu’alors avait souhaité d’être danseur de corde pour avoir des pantalons roses, et des bottines de maroquin.

  II

  — Ne t’en avais-je pas bien [prévenu] ? dit Marguerite lorsqu’elle fut seule avec ses enfants et Pedrillo.

  — Qu’avais-tu donc ?

  — Je suis malade, je souffre encore, va. Oh je souffre beaucoup, Pedrillo, si tu m’aimais comme je t’aime.

  — Allons, vas-tu recommencer tes plaintes Marguerite, tu sais bien que ça m’ennuie. Voyons qu’as-tu donc eu ?

  — Tu le sais mieux que moi. Comment, tu ne te souviens pas de ce jour où je suis tombée comme aujourd’hui... J’avais la jambe cassée... Le soir je ne voulus pas manger, je pleurais trop, je ne voulais pas te dire que désormais je t’étais devenue inutile. Je ne voulais pas aller à l’hôpital de peur d’abandonner Ernesto et Garofa.

  — Eh bien tu as pourtant été à l’hôpital.

  — Hélas oui, sans cela j’allais mourir.

  Et les saltimbanques se retirèrent sous une toile à matelots derrière laquelle était posée sur des charbons la soupe du dîner qui bouillait à petit feu.

  La nuit était venue, elle était froide et humide, un vent de novembre soufflait avec violence, et faisait trembler les arbres du boulevard, de temps en temps même il pénétrait dans la tente et venait faire vaciller la chandelle autour de laquelle étaient groupés les danseurs de corde. Rangés en rond autour d’une énorme grosse caisse, chacun tenait devant lui son écuelle dont la vapeur réchauffait [ses] doigts tremblotants.

  Le mince flambeau qui les éclairait, tranchant sur l’obscurité de la nuit, se reflétait sur leurs visages ainsi groupés et leur donnait un air étrange et singulier.

  Tous étaient silencieux, et attendaient que quelqu’un interrompît le silence, ce fut Pedrillo.

  — Eh bien, dit-il en regardant Marguerite et en reprenant sa phrase qu’il avait commencée il y avait une demi-heure, c’était donc là que tu étais partie... Maintenant es-tu guérie ?

  Marguerite leva la tête, regarda un moment ses enfants, puis la rabaissa et se prit à pleurer : non, dit-elle tout doucement, non je boite encore.

  — Que ferai-je de toi Marguerite, voyons à quoi seras-tu bonne ?

  La pauvre femme se pencha vers son mari, lui dit quelques mots à l’oreille, - Enfants, reprit celui-ci, allez dormir, - Entendez-vous, dépêchez-vous donc.

  .

  Cette phrase parut étrange, à Garofa qui dit d’un air attristé :

  — Et du sucre ?

  Pedrillo sourit amèrement : - Tu seras bien heureux si tu as du pain demain, pauvre enfant. Ce sourire était forcé. Ses lèvres bleuies par le froid laissèrent voir deux rangées de dents blanches et ses grands yeux noirs se fixaient sur l’enfant d’une manière qui lui fit peur.

  En ce moment-là le vent redoublant de violence faisait craquer la cabane.

  — Du sucre, mais pourtant tu m’en avais promis ?

  — Tais-toi te dis-je.

  — Oh papa je t’en prie.

  Il le repoussa fortement, et le pauvre enfant s’en alla coucher en pleurant.

  Pedrillo souffrait tout autant que lui, un mouvement convulsif lui faisait claquer les dents.

  — Comme tu l’as rudoyé, dit Marguerite.

  — C’est vrai, il resta dans une rêverie profonde et comme endormi même dans des pensées déchirantes.

  Un second coup de vent vint éteindre la chandelle.

  — J’ai froid, dit Marguerite en se rapprochant de lui, j’ai bien froid, prête-moi ton manteau.

  — Mon manteau... mais je l’ai vendu mon manteau.

  — Pourquoi ?

  — Pour du pain Marguerite... ne faudra-t-il pas que je t’en donne aussi ?

  — Que voulais-tu donc me dire tout à l’heure, que tu as fait retirer les enfants ?

  — Ce que je voulais te dire, je ne sais...

  — Mais j’ai bien froid.

  — Que faire Marguerite, je n’ai plus rien, rien... il s’arrêta et reprit, rien qu’une balle...

  — Oh par grâce pour moi Pedrillo.

  Et elle l’entoura de ses deux bras rouges et amaigris.

  À voir ainsi cette femme laide et
couverte de haillons, embrasser avec tant d’amour cet homme qui la repoussait comme par un sentiment naturel, à voir cette misère et cette tendresse, c’était un spectacle hideux et sublime.

  — Alors, dit Pedrillo, demain tu iras sur la place, avec tes enfants, tu prendras mon violon et tu tâcheras de faire que nous ayons du pain.

  Une demi-heure après les baladins étaient tous endormis, le vent s’était apaisé.

  La lune débarrassée de ses nuages qui l’entouraient, resplendissait belle et claire dans une blanche gelée d’hiver et argentait l’enseigne qui avait cessé de bondir et de se replier sur elle-même. La tente était tranquille, pourtant on entendait quelquefois des soupirs et des sanglots.

  C’était une femme qui pleurait.

  III

  Le lendemain Marguerite se leva de bonne heure, elle n’avait pas dormi de la nuit ; ses mains étaient trempées d’une sueur moite et malade. Une humidité fiévreuse avait rougi ses pieds, sa tête était chaude et brûlante.

  Elle prit le violon de Pedrillo, un vieux tapis de Perse, et sortit avec Ernesto et Garofa.

  N’avez-vous jamais rencontré par un temps de neige ou d’hiver quelque figure de mendiant accroupi aux portiques d’une église ? Le soir au détour d’une rue sombre et étroite ne vous êtes-vous point senti arrêté par votre manteau ? Vous vous détourniez... et c’était quelque mendiant en haillons, quelque pauvre femme qui vous disait en pleurant ces mots amers : J’ai faim, et puis elle sanglotait quand votre ombre s’échappant s’arrêtait à la porte d’un spectacle entre les équipages et les livrées d’or.

  Vous vous êtes peut-être rappelé ensuite au milieu d’un entracte ces figures tristes et décolorées vues à la lueur du réverbère, et si votre âme est bonne et généreuse, vous êtes sorti pour les revoir et les secourir. Mais il n’était plus temps... la femme peut-être était entrée au lupanar. Acheter un morceau de pain. Une vie de prostitution, et le mendiant se débattait entre les arches du Pont-Neuf tandis que l’orchestre grondait et que les mains applaudissaient d’enthousiasme.

 

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