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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 495

by Gustave Flaubert


  Le chasseur, quand il eut remis le sabot, re- monta derrière ; les deux postillons claquèrent leur fouet, la voiture partit, elle s’éloignait et se rapetissait à mesure qu’elle filait sur le long ruban de la route. Quelque temps le bruit des galops retentit encore, puis s’affaiblit, s’éteignit. Et nous, nous repartîmes de notre côté. II était 2 heures environ quand nous arrivâmes à Rennes ; le déjeuner de la table d’hôte était consommé et on nous fit attendre pour les côtelettes.

  En nous promenant le soir sur le bord de la Vilaine, du côté des ponts, nous avons vu une sorte de long fourgon où l’on entrait par un esca- lier à double rampe et qui avait, le long de sa caisse, de petites fenêtres carrées à rideaux de coton rouge. La lumière de l’intérieur passant à travers, empourprait les têtes de la foule qui se tenait alentour ; sur le seuil de la voiture, une femme encore jeune, maigre, salement mise, et le front rétréci par des tresses noires relevées sur les oreilles, tenant une baguette à la main et, glapis- sant dans son accent provençal, racontait l’hor- rible combat qui avait eu lieu sur les côtes de Bar- barie entre un marin intrépide et un phoque furieux : on était, cependant parvenu à s’emparer du phoque, on l’avait dompté, éduqué ; il était là, on pouvait le voir.

  Nous entrâmes et prîmes rang autour d’un grand baquet obiong dont le dedans peint en gris était relevé par des bandes grenat simulant une tenture. Au-dessus du baquet, un quinquet muni d’un abat-jour en tôle renvoyait sa lumière sur l’eau jaunâtre dans laquelle quelque chose de noir et de long gisait sans bouger. La femme s’en est approchée, l’a frappé d’un petit coup de baguette ; il a sorti sa tête humide, ses narines ressemblant à deux coupures symétriques se dilataient et se con- tractaient avec bruit, et il vous regardait tristement de ses deux gros jeux noirs ; il a voulu faire un mouvement, mais sa queue s’est heurtée contre les planches ; il s’est tourné sur le dos et nous a montré son ventre blanc, gras encore des visco- sités de la mer ; il s’est levé tout droit, a appuyé ses nageoires sur le bord de la cuve, a donné un coup de son museau contre la joue de sa maî- tresse, puis il est retombé au fond, en poussant un grand soufflement.

  Il n’a plus ces bons flots où il vivait à son aise, ni les larges grèves où il s’étendait au soleil sur les goémons verts !

  Comme il avait bien travaillé, on l’a gratifié de deux ou trois anguilles qu’il avalait lentement en les mangeant par le milieu, et les deux bouts lui sortant de la bouche faisaient de chaque côté de son museau comme deux longues moustaches blanches.

  Un orgue de Barbarie qui était dans un coin s’est mis aussitôt à tourner une polka, le quinquet filait, sur l’escalier la femme appelait la foule, la représentation était terminée.

  Voilà ce que nous vîmes à Rennes. Quand le phoque n’y sera plus, qu’y aura-t-il à y voir ?

  FIN XII

  De Rennes à Vitré. — Diligence. — Jeune fille très légère qui filait de Rennes ; encore une faute de diagnostic. — ■ Plaisanteries aimables sur les lanciers, la lance, le piston.

  VlTRÉ. — Douves devant l’hôtel Sévigné, grande maison blanche où nous sommes descendus. — Vieux château : deux tours à toit aigu ; à gauche, un bouquet d’arbres et tourelle carrée ; dans l’intérieur, puits très large. — Inté- rieur des maisons reçoit le jour d’en haut ; escaliers en bois, tournant carrément, comme à Morlaix, comme à Rennes. — Une rare émotion ; tours le long ou plutôt dans la ville. — Jolie route pour aller aux Rochers, à travers les bois : il n’y a pas de rochers aux Rochers. A — Maison en angle : rotonde de la chapelle, cuisine honnête. — Salon au rez-de-chaussée. — Le portrait de M™” de Sévigné n’est pas l’original de Mignard à coup sûr ; plusieurs autres por- traits de l’époque sont détériorés. — Chambre de M™* de S. : lit doré en damas rouge ; cabinet, bourdaloue en por- celaine peinte, fauteuil bas en tapisserie blanche et verte ; table de toilette, ustensiles en laque rouge, boîtes rondes, grosse brosse en crin blanc. — Pluie, lac, sous les arbres, sous la cahute des sabotiers, odeur des bois. — Table d’hôte : M. Menars, M. Marin, M. de Couesnon.

  De Vitré À Fougères. — Normandie. — Notre conducteur nous parle du marquis de Letumière, père des proprié- taires actuels des Rochers, qui le menaçait de son pistolet pour aller au galop et qui aimait à se faire verser dans sa voiture en tôle ; il se déguisait avec ses amis en charbon- nier.

  Vitré. — Chaire extérieure comme à Guérande.

  Fougères. — Aspect solide des tours, tes remparts sont cou- verts de verdure. — La partie seule des fortifications qui descendait dans la vallée subsiste. — Jolie porte avec deux tours ; un grand acacia, chute d’eau ; les tours sont en fer à cheval comme à Saint-Malo. — Grande vue de l’espla- nade sous l’église. — Forêt. — Fabrique de verre.

  A Vire, À MortAin même les bonnets de coton commencent. — Nuit en diligence, jour gris se lève, plaques d’argent dans le ciel bleu mat, puis lignes d’or que déchirent les clochers de Caen. — Promenade dans les prairies ; hippo- drome pour les courses. — Saint-Etienne : superbe roman ; le cintre des premières galeries est très large, jolis chapi- teaux des colonnes de la nef, comme des ventres ; dans le chœur : archivolte, ornementation d’un bâton passé dans des anneaux ; un homme (dans un des bas côtés, à droite vers le milieu) qui se pollue ( ?). — Saint-Jean : gothique, bas, lourd, lustres de cristal dans le chœur donnent de l’animation à l’église ; elle tombe à gauche, surtout l’entrée, la maison voisine la soutient. — Église Saint-Pierre : vi- laine voûte à cause de l’entrecroisement exagéré des ner- vures, surtout à l’abside où courent dessus des arabesques ; le mélange des formes carrées Renaissance des culs-de- Iampe avec les formes ogivales choque.

  H n’est rien de pire que la statue de Louis XIV sur la place Royale, tout nu, avec un casque et une épée. — Effet superbe de « palais de l’université”, faculté de droit, de médecine, des lettres, etc. — Rien au musée d’histoire naturelle. On ne peut pas s’empêcher, en voyant des collec- tions de province, de regretter tout l’argent inutile que ça a coûté. — Buste de Dumont d’Urville ; toujours le grand homme local ! parce qu’il était du pays de Condé-sur-Noi- reau. Musée de Caen. — Le marquis d’Argenson mort en 1721 : grande perruque noire, rabat, yeux et sourcils noirs forts, nez un peu busqué, narines fortes, bouche discrète, menton fourchu, regard ironique, mais plus malin que railleur ; toute la gravité reste dans le bas du visage.

  La seconde révélation de sainte Catherine (Albert Durer), mais me parait plus jeune, plus coloré : la Vierge et la Sainte, grands cheveux épars, roux, ondes et tombant menu au bout sur leurs tailles ; deux autres femmes au premier plan, rousses ; id. celle de droite, assise, grande robe rouge étalée à lourds plis ; celle de gauche, robe verdâtre, assise, corsage jaune, manteau rouge à collet d’hermine ; dans le fond, paysage, maison, un vieux serviteur en chaperon qui apporte des fruits.

  Portrait de Mme de Parabère entourée d’une guirlande de fleurs : un nègre en bas en manche jaune ; Mme de Parabère, cheveux noirs, frisés naturellement sur le front, dénoués, répandus sur les épaules, le visage dégage, figure ronde, petite bouche, petit nez, air jovial et polisson, yeux bleus, sourcils blonds ; le portrait est par Coypel, la guirlande par Fontenay.

  Beau portrait de magistrat de Tournières : en perruque, cheveux d’une fausse couleur blonde, animé, laid, fin, maigre, yeux rouges, chairs molles de vieillard ; cet homme-là devait être en droit ce que Boileau était en littérature ; l’animation de l’étroite pupille à coin blanc (celui où la lumière tombe) éclatante dans son œil bleu.

  Parti de Caen après le dîner à 6 heures en tilbury. — Longue promenade au bord de l’eau sous des arbres, très triste à cause du jour vert ; à travers la campagne peuplée ; village. Je sentais que j’approchais de Trouville ; sans connaître les lieux, je les retrouvais et jam redibant multa prae- terita. — Passage du bac ; le petit cheval blanc un peu ombrageux avait peur.

  Dives. — Le vétérinaire ivre. — Nous emplisson
s nos gourdes et nous partons. La lune brillait, au loin, au fond de la mer, le phare du Havre ; nous montons la côte de Houlgate et nous nous perdons ; traversée dans un champ, broussailles, mauvais terrains. La lune nous éclairait et nous perdait, les rigoles qu’on ne voyait pas mouillaient le terrain où nous enfoncions ; enfin, après beaucoup de peines et d’efforts, nous parvenons à la grève. — Marée basse, sable brun rouge. La lune, toute basse sur les montagnes derrière nous, prolongeait notre ombre à nos côtés ; elle brillait. Phosphorescence dans les flaques d’eau ; les étincelles filaient des deux côtés de notre soulier quand nous marchions dedans. Nous étions plus silencieux que la nuit et plus sombres qu’elle, car elle était sereine et douce. J’ai eu un instant un épouvantement de la nature, je sentais trop qu’elle m’envahissait ; à peine de temps à autre échangions-nous un “Eh bien, vieux” qui retombait de suite. Quelquefois des ombres grandissaient et des douaniers s’approchaient de nous avec cet air particulier qu’on a quand on s’aborde la nuit. Nous leur demandions si nous étions loin de Trouville. — Barque dans laquelle il y avait des filets. Max était harassé et a songé à la bonne partie de novembre que cette barque-là m’a remise en mémoire. Il y avait cinq ans à même époque, par une nuit chaude aussi, j’allais à pied pour gagner Trouville tout seul. Le jour venait, et j’y allais maintenant ; mais je ne devais pas cette fois y trouver une famille et en remporter une affection ; je devais n’y trouver que des souvenirs et n’en remporter pour le pays lui-même qu’une sorte de haine mouillée.

  Lumières du quai. — Lieutenant de douane qui faisait son inspection avec son petit chien qui rôdait. — Marais. Nous roulons dans les joncs, nous arrivons enfin à la lumière du poteau qui reculait toujours. Max reste pendant que je vais réveiller le passager qui se réveille et consent à grande peine à nous passer ; j’ai du mal à me reconnaître sur le quai. J’entre et le père et la mère David ne me reconnaissent pas, il faut me nommer. Est-ce qu’on se reconnaît ? Se reconnaît-on soi-même ! Nous buvons une bouteille de vin, nous mangeons un morceau de fromage de P L. — Cuisine ! fauteuil. — Entre un monsieur en redingote grise et en bottes à l’écuyère.

  Le lendemain, politesses de L., promenade à cheval à Bonneville et à Saint-Arnaud : à Bonneville on détruit la vieille maison et on en fait une neuve, autrefois j’y fis une bonne promenade avec Alfred. — Dames auxquelles Max cueille des bouquets. — A Saint-Arnaud, équipages au coin d’une haie. On y a bâti beaucoup de maisons, fait une route ; dans la chapelle, on a découvert un caveau où il y a beaucoup d’ossements et on a réparé le chœur ! Dans l’église, les mêmes arbres, les mêmes piliers quand j’y venais dessiner avec le père Dumée ; ça, au moins, n’a pas changé. En revenant sur la route je reconnais le curé de Toucques “Vous autres, jeunes de Paris, dans vos soupers fins ». En face le parc aux huîtres, char à banc de maître à siège élevé, conduit par quelque vieux général en chapeau de paille, décoré ; mouvement de côté du fouet. — Tout est changé, tout, tout ; j’ai du mal à me retrouver et mon souvenir est effarouché par les mutations de cette même nature à laquelle il se cramponnait. La terre même nous fuit de dessous les pieds ; il n’y a pas que les cœurs qui changent, le sol aussi, les maisons aussi, les pavés aussi. O mon pauvre petit cottage et mes deux autres maisons, comme on vous a éreintés, surtout une, la plus chère. Dans la salle à manger, je revois les tables différentes, c’est maintenant un papier qui représente la Fiancée d’Abydos. Drôle de chose, il me semble qu’autrefois, dans le coin du fond à gauche, le soleil couchant donnait ses rayons rouges ; mon souvenir est bien fidèle pourtant. Est-ce que le soleil aussi aurait changé ? Non, c’était alors réverbération des sables à marée basse, dont la couleur éclairait les carreaux. — Course au chalet. — Notre ami Ulric. Voilà un homme qui, après avoir fait....., en est revenu au bourgeois le plus convenable ; le bourgeois est donc la fin de tout !

  CRIQUEBŒUF, nous n’entrons pas ; Villerville que nous traver- sons seulement. Nous faisons descendre nos chevaux par le chemin des douaniers. — Dîner chez M. Guetier ; pro- menade le soir (avec eux ! ) sur la grève ; le lendemain, déjeuner où l’on boit parce qu’il faut boire, et offert parce qu’il avait fallu l’offrir. Mais que c’est triste et bête tout cela ! Comme c’est peu selon le cœur ! Et cette pluie qui tombait et qui a duré toute la journée, comme elle était harmo- nique, elle, avec le fond de nous !

  Honfleur. — Pluie sur les bassins. — Dîner ; je me sur- passe dans la composition d’une sauce anglaise. Je retrouve la mine de tous les domestiques que j’avais oubliée, comme le lendemain matin celle de deux canotiers du canot. Re- connaître quelqu’un dont on avait perdu complètement l’idée, c’est retrouver toujours quelque chose de soi-même ; on se dit : tiens, c’est vrai, j’ai eu ça autrefois,... je l’avais perdu, je le regagne. Ah ! Ah !

  Dans le canot, curé avec son papier ciré sur son cha- peau, froid, malaise ; en vain je tâche de me réchauffer à la chaudière. L’agent comptable de la “Normandie” m’était également sorti de la mémoire ! encore un qui revient ! — La joueuse de harpe et la joueuse de guitare : laideur vio- lente et empoignante de la première ; tout ce que j’ai dis- cerné dans leurs chansons, c’est amour, bonheur, etc. Deux religieuses, près de là, s’en sont allées, sans doute de peur d’être troublées, de se sentir venir à l’esprit des images libidineuses. Ah ! les pauvres filles, ça m’en faisait peu venir, à moi. — Déjeuner. — C’est bizarre, mais je ne me suis pas ennuyé sur notre vapeur.

  Entre Caudebec et Duclair ( ?), je reconnais un endroit, une anfractuosité sur la rive gauche, entre deux mamelons boisés, et je me souviens que, une fois que j’y passai, à un voyage de Pâques, en 1841, avec Caroline, ma mère et M”° Jame, nous étions là sur le bastingage de gauche cau- sant avec la femme du restaurant et trois jeunes gens qui ont péri au chemin de fer de Meudon. II faisait froid et était vers 6 heures du soir, au mois d’avril il n’y avait presque personne à bord, c’était un des premiers voyages de la saison.

  J’ai repensé à un voyage en bateau à vapeur des Andelys à Rouen avec Alfred : nous étions sales, las et tristes de même, mais alors sans cause ; les voix grêles des deux femmes, le son boiseux de la guitare, le son métallique de la harpe s’en allaient, écrasés par le bruit des roues, par celui de l’eau fendue par la proue ; le mouvement de la vapeur saccadait tout cela.

  La Bouille. — Le soir, Max arrange mon trophée, et le lendemain, adieu.

  Écrit à Caumont, 28 juillet, mercredi soir, 9 heures et demie à 11 heures. — Il y a un an ; j’étais à Paris : feu d’artifice des fêtes de juillet, vu des hauteurs ; je faisais du sentiment, j’en ressens maintenant, il y a harmonie dans cet anniversaire.

  Ce sommaire a été développé par Maxime Du Camp.

  PYRENEES.

  BORDEAUX.

  Il y a des gens qui la veille de leur départ ont tout préparé dans leur poche : encrier rempli, érudition placardée, émotions indiquées d’avance. Heureuses et puériles natures qui se jouent avec elles-mêmes et se chatouillent pour se faire rire, comme dit Rabelais. II en est d’autres, au contraire, qui se refusent à tout ce qui leur vient du dehors, se rembrunissent, tirent la visière de leur casquette et de leur esprit pour ne rien voir. Je crois qu’il est difficile de garder, ici comme ailleurs, le juste milieu exquis préconisé par la sagesse, point géométrique et idéal placé au centre de l’espace, de l’infini de la bêtise humaine. Je vais tâcher néanmoins d’y atteindre et de me donner de l’esprit, du bon sens et du goût ; bien plus, je n’aurai aucune prétention littéraire et je ne tâcherai pas de faire du style ; si cela arrive, que ce soit à mon insu comme une métaphore qu’on emploie faute de savoir s’exprimer par le sens littéral. Je m’abstiendrai donc de toute déclamation et je ne me permettrai que six fois par page le mot pittoresque et une douzaine de fois celui d’admirable. Les voyageurs disent le premier à tous les tas de cailloux et le second à toutes les bornes, il me sera bien permis de le stéréotyper à toutes mes phrases, qui,
pour vous rassurer, sont d’ailleurs fort longues.

  Ceci est un préambule que je me suis permis et qu’on aurait pu intituler le marchepied, pour indiquer les émotions que j’avais en montant en voiture, ce qui veut dire que je n’en avais aucune. Je m’assassinerais si je croyais que j’eusse la pensée de faire ici quelque chose d’un peu sérieux : je veux tout bonnement, avec ma plume, jeter sur le papier un peu de la poussière de mes habits ; je veux que mes phrases sentent le cuir de mes souliers de voyage et qu’elles n’aient ni dessus de pieds, ni bretelles, ni pommade qui ruisselle en grasses périodes, ni cosmétique qui les tienne raides en expressions ardues, mais que tout soit simple, franc et bon, libre et dégagé comme la tournure des femmes d’ici, avec les poings sur les hanches et l’œil gaillard, le nez fin s’il est possible et avant tout point de corset, mais que la taille soit bien faite. Cet engagement pris, me voilà lié moi-même et je suis forcé d’avoir le style d’un honnête homme.

  La campagne de Paris est triste, l’œil va loin sans rencontrer de verdure ; de grandes roues qui tirent les pierres des carrières, un maigre cheval flanqué d’un petit âne tirant des tombereaux de fumier, du pavé, le cliquetis des glaces et cet indéfinissable vide d’esprit qui vous prend aux moments du départ, voilà tout ce que j’ai vu, voilà tout ce que j’ai senti. Certes, je ne demandais pas mieux que de me fouiller l’esprit pour penser au xvie siècle en passant par Longjumeau, et de là par une association d’idées me laisser couler dans Brantôme et en plein Médicis, mais je n’en avais pas le cœur, de même qu’à Montléry, la tour ne m’a point rappelé de souvenirs. Expression des plus charmantes surtout comme il en arrive dans la bouche de ceux qui ne savent rien et qui l’adoptent par passion historique.

 

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